Spelade

  • Un podcast produit et réalisé par Marie-Yemta Moussanang

    Si vous aimez Afrotopiques, soutenez le podcast avec un don sur HelloAsso.


    Dans cet épisode on rencontre Gaël Giraud, jésuite, brillant économiste qui vient de quitter son poste à l’AFD (Agence Française de Développement). Il porte une parole nécessaire et courageuse qui nous met debout et nous arme pour faire face aux défis de notre présent. Il connait bien le Sud du Tchad car il y a vécu 2 ans, en tant que volontaire de la DCC (Délégation catholique pour la coopération).


    Gaël Giraud est très investi sur les questions économiques, énergétiques et financières contemporaines, il nous permet de bien comprendre l’insoutenabilité du modèle des sociétés dites « développées », l’absurdité et la fragilité et du système financier international et la gravité des situations sociales, humaines, dans lesquels l’immobilisme politique et économique pourrait nous conduire.

    Je vous invite à regarder les vidéos de ses conférences, à suivre le MOOC « Transition énergétique et écologique dans les pays du Sud » et à écouter l’excellent épisode du podcast Présages d’Alexia Soyeux.


    Ici, Gaël Giraud décode sans filtre la signification réelle de la notion de « dérèglement climatique », et nous rappelle que nous faisons face à une situation d’une barbarie inouïe, où nous pourrions assister à l’injustice ultime : le monde des uns, saccagé par la banalité du mal qui réside dans le mode de vie des autres. Les territoires et populations dites du Sud sont déjà les plus violemment impactées par le modèle de développement insoutenable et prédateur des populations dites du Nord. Elles l’étaient jusqu’à présent sur le mode économique. Elles sont désormais exposées à une menace climatique inquantifiable et inqualifiable.


    Le temps est au basculement. Basculement des mondes et de nos représentations. Nous ne pouvons pas accepter cette ultime provocation et la défiguration absolue de notre humanité vers lesquelles nous conduisent l’idéologie néolibérale et la propriété privée, diluées dans un modèle de société qui prend des multitudes en otage. Face à la gravité de la situation, nous devons réapprendre à faire monde Commun, renouer avec le sens profond de nos existences et rompre avec les croyances, les conditionnements, les modes de vies et de de société qui ont construit ce monde inégalitaire et ces rapports prédateurs. Abolir l’asymétrie Nord-Sud en changeant les termes de la relation. Apprendre les uns des autres et changer de récit.


    Les guerres civiles, les famines, les milliards de morts ou de réfugiés climatiques annoncés ne sont pas une fatalité, ni une nécessité. De nombreuses alternatives existent, à nous de leur donner de la force pour les faire advenir.

    On peut choisir de relever le défi, faire preuve d’un "incrémentalisme enragé" pour configurer le monde que nous voulons, et d’un pragmatisme offensif pour le construire. L’horizon des communs est vraisemblablement celui vers lequel nous pouvons tourner nos regards.


    Ce futur qui est derrière nous. Le seul effondrement qui doit se produire, c’est celui de l’imaginaire destructeur et individualiste qui nous a colonisés, sur lequel reposent nos sociétés et nos institutions, et parfois jusqu’à nos croyances les plus intimes.


    Bonne écoute.


    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.