Spelade

  • Fondée en 1635 sur l'initiative de Richelieu, l'Académie française définit toujours les règles de la langue française et en précise l'usage, notamment au travers de son célèbre dictionnaire. Mais certains écrivains illustres, qui n'ont jamais pu ou voulu y entrer, sont censés occuper un "41e fauteuil" imaginaire.


    Quarante Immortels


    Constituée à l'instigation de Richelieu, l'Académie française est l'une des cinq Académies qui forment l'Institut de France. Depuis 1805, son siège se trouve quai de Conti, à Paris.


    Depuis l'origine, l'Académie comprend 40 membres, surnommés les "Immortels" en référence à la devise que lui a donnée le cardinal de Richelieu. Les académiciens élisent en leur sein les nouveaux membres ainsi qu'un Secrétaire perpétuel.


    Les sièges occupés par les académiciens sont nommés des "fauteuils", chacun se voyant attribuer un rang précis. On dit ainsi que tel écrivain a été élu au 10e fauteuil.


    Au départ, les académiciens s'asseyaient sur de simples chaises. Mais, à la fin du règne de Louis XIV, l'un d'entre eux, âgé et fatigué, demanda la permission de s'installer dans un fauteuil. Le roi accepta, à condition que tous les académiciens reçoivent le même privilège.


    Le 41e fauteuil


    Si beaucoup de personnages illustres sont entrés à l'Académie française, bien d'autres, non moins remarquables, n'en ont jamais franchi le seuil.


    C'est pour eux que fut créé ce 41e fauteuil imaginaire. Certains n'y sont pas entrés parce que leur candidature aurait été refusée. C'est le cas de Molière, que son statut de comédien plaçait au bas de l'échelle sociale de son époque.


    Il est des écrivains, comme George Sand, qui n'auraient pas non plus songé à poser leur candidature. En effet, la première femme ne sera reçue sous la Coupole qu'en 1981.


    D'autres se sont présentés mais n'ont pas été élus. Le cas le plus emblématique est celui d'Émile Zola, qui se présenta pas moins de 20 fois, davantage même selon certaines sources. Et il fut toujours battu. De même, Balzac, qui se présente en 1849, n'obtiendra que 2 voix.


    Enfin, d'autres écrivains prestigieux, comme André Gide, refusèrent de se présenter à l'Académie française.


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  • Les hommes, notamment durant les guerres, ont toujours rivalisé d'ingéniosité pour cacher de précieuses informations à ceux qui pourraient en tirer profit. On connaît l'art de la cryptographie, mais on ignore souvent celui de la stéganographie. Il est pourtant utilisé depuis l'Antiquité, et par des personnalités aussi célèbres que George Sand et Alfred de Musset.


    Un message à l'intérieur d'un autre message


    La cryptographie consiste, pour écrire un message, à utiliser un code spécifique. Seul ceux qui le connaissent pourront le déchiffrer. La stéganographie a recours à un autre moyen.


    Le message n'est pas crypté, mais inséré dans un autre message. Là encore, cependant, pour comprendre le sens de ce message tapi à l'intérieur d'un autre, et qui a une toute autre signification, il faut en posséder la clef de lecture.


    La stéganographie est utilisée depuis l'Antiquité, toutefois de manière un peu différente. Ainsi, en Chine, le message était écrit sur un support de soie, avant d'être placé dans une boule de cire, que le messager avalait. Elle était ensuite récupérée par les "voies naturelles".


    Une correspondance truquée


    George Sand et Alfred de Musset entament, en 1833, une liaison passionnée qui durera deux années. Les scènes de ménage y succèdent aux serments d'amour.


    Les deux amants échangent de nombreuses lettres. Elles ne sont pas seulement remplies de déclarations enflammées et de vers bucoliques. Elles expriment aussi les exigences d'une passion très charnelle.


    Comme les deux tourtereaux craignent que cette correspondance ne tombe sous des yeux indiscrets, ils la truquent. Autrement dit, ils recourent à la stéganographie.


    Ainsi, certaines lettres de George Sand expriment a priori des sentiments romantiques. Personne ne pourrait en trouver le contenu déplacé. Mais si on ne lit qu'une ligne sur deux, on découvre un tout autre texte.


    L'auteur de "La petite Fadette" y avoue, de manière très crue, sa folle envie de coucher avec le poète. Et celui-ci accepte sans façons, dans une réponse où, pour comprendre son intention, il ne faut lire cette fois que le premier mot de chaque phrase. Et George Sand de fixer le rendez-vous en employant le même stratagème.


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  • Sisyphe est un personnage de la mythologie grecque. Le châtiment que lui infligea Zeus a inspiré aux philosophes, et notamment à Albert Camus, dans "Le mythe de Sisyphe", des réflexions sur la condition humaine.


    Un défi aux dieux


    Fils d'Éole, le dieu du vent, et d'Énarété, Sisyphe est le fondateur mythique de la cité grecque de Corinthe.


    La légende raconte que Sisyphe aurait surpris Zeus, déguisé en aigle, en train d'enlever la nymphe Égine, fille du dieu fleuve Asopos. Ne craignant pas le courroux du plus puissant des dieux, il a l'audace de le dénoncer au père éploré.


    Furieux d'avoir ainsi été défié, Zeus décide de lui dépêcher Thanatos, qui devait l'emmener au royaume des morts, régenté par Hadès. Mais, en plus d'être téméraire, Sisyphe est très astucieux. Il parvient donc à enchaîner Thanatos, libérant provisoirement les hommes de la mort.


    Zeus le condamne alors à rouler une pierre au sommet d'une montagne. Mais, parvenu au but, le rocher dévale la pente. Sisyphe est alors obligé de recommencer une tâche qui sera sans fin puisque son supplice est éternel.


    Une prise de conscience


    Les philosophes, et notamment Camus, ont tiré deux enseignements majeurs de ce mythe de Sisyphe. Pour eux, il illustre d'abord l'absurdité de la condition humaine.


    En effet, comme Sisyphe, les hommes sont enchaînés à une tâche répétitive, qui se reproduit à l'identique jour après jour. Cette routine implacable souligne en quelque sorte la vacuité de l'existence.


    Mais le mythe de Sisyphe a une autre face : le sens de la vie finit par poindre par delà cette existence en apparence vide de sens. Et ce sens tient dans la révolte de l'homme. Pour le découvrir, il doit d'abord, comme Sisyphe, prendre conscience du caractère tragique de sa vie.


    Dès lors, il ne la subit plus de manière passive. Il en connaît toute la misère, mais cette prise de conscience, justement, et le défi qu'il lance aux dieux, l'extirpent de sa condition d'esclave.


    Cette prise de conscience permet à Sisyphe, comme aux hommes, de regarder en face l'absurdité de leur destin et, par là, de s'en libérer.


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  • Persuadé de la victoire de l'Allemagne dans la Seconde Guerre mondiale, et tout à son idée d'imprimer sa marque personnelle dans l'histoire de son temps, Hitler conçut un projet grandiose, pour faire de Berlin rien moins que la capitale du monde. De rares parties de ce programme ambitieux ont pu voir le jour.


    Une nouvelle capitale


    La réorganisation totale de Berlin, pour en faire une nouvelle capitale monumentale, visait à renforcer le prestige d'un Troisième Reich vainqueur des adversaires ligués contre lui.


    Hitler aurait confié à ses proches qu'il souhaitait donner le nom de "Germania" à cette ville grandiose qui serait, il n'en doutait pas, la "capitale du monde".


    La conception de la futur capitale, qui devait s'inspirer d'autres villes, comme Paris, fut confiée à l'architecte Albert Speer, qui devint un proche du Führer. Organisée autour de deux grands axes, la future Germania devait comprendre certains bâtiments emblématiques.


    C'est le cas du Grand Hall du peuple, à proximité du Reichstag, qui devait devenir le plus vaste espace fermé du monde, surmonté d'un dôme seize fois plus haut que celui de la basilique Saint-Pierre à Rome. Quant à l'arc de triomphe, il devait largement surpasser celui de l'Étoile à Paris.


    Un palais pour le Führer, une nouvelle chancellerie et des espaces verts étaient également prévus. Quant aux musées, ils devaient être en partie regroupés sur une île de la Spree, rivière coulant à Berlin.


    Quelques réalisations


    Les aléas du conflit, avec ses innombrables destructions, et la défaite de l'Allemagne, n'ont pas permis à la nouvelle capitale de l'Allemagne de voir le jour.


    Malgré tout, certaines réalisations ont pu être menées à bien. C'est notamment le cas du vaste stade olympique; inauguré à l'occasion des jeux olympiques de 1936, il pouvait accueillir plus de 100.000 spectateurs.


    Une nouvelle chancellerie fut également construite; elle était dotée d'un hall conçu pour être deux fois plus log que la galerie des glaces du château de Versailles.


    On eut également le temps de tracer une grande artère, intégrant la célèbre avenue Unter den Linden, élargie, et de construire la première parie d'une autoroute.


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  • L'histoire des autoportraits féminins permet de retracer en filigrane l'histoire des femmes artistes, leur absence de formation officielle pendant des siècles, et les contraintes patriarcales qu'elles ont dû contourner pour arriver à se représenter, avec beaucoup d'intelligence et de créativité. C'est un domaine de l'histoire de l'art injustement méconnu mais très important, car il est indissociable de l'histoire des femmes et du féminisme en occident. Pour en parler, je reçois la très géniale Frances Borzello, autrice de Femmes au miroir (Thames & Hudson, 2019).


    LIENS


    • Sources, références et transcription de l'épisode : venuslepodcast.com

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    CRÉDITS


    Écriture, réalisation et narration : Julie Beauzac 

    Voix française : Corinne Guédet 

    Prise de son du doublage : Fanny Cohen-Moreau

    Mixage : Laureline Dabbadie 

    Illustration : Anna Wanda Gogusey, 2019

    © Tous droits réservés 


    Musique

    Kumbia Queers, Chica de calendario, 2007, © 2015 Horario Invertido 

    Josh Woodward, Sugar on My Tongue (Instrumental), © 2009

    Britney Spears, Baby One More Time, 1998, © Jive


    Générique 

    Kumbia Queers, Chica de calendario, 2007 © 2015 Horario Invertido 

    Une Vie, une œuvre : Edvard Munch (1863-1944) Luc Ponette, Isabelle Yhuel © 2005 France Culture

    Les 3 frères, Didier Bourdon, Bernard Campan © 1995, Pathé Renn Production, Prima Films, Canal+, Productions Paul et Alexandre Lederman, TF1 Films Productions

    Stupéfiant ! Picasso en héritage, France 2, Léa Salamé, Nicolas Druet, Benoît Lelong © 2017 Laurent Bon, Bangumi

    Orsay en mouvements, L’orientalisme, Catherine Sauvat, Nicolas Thépot, © 2019 Camera Lucida

    Matisse Picasso, la couleur et le dessin, Jarmila Buzkova © 2013 BCF Production


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  • Bienvenu-e-s dans Vénus s'épilait-elle la chatte, le podcast qui déconstruit l'histoire de l'art occidentale !

    Vénus s'épilait-elle chatte propose un point de vue féministe et inclusif sur l'art occidental, largement basé sur le patriarcat et la colonisation. L’art a contribué à normaliser la domination masculine et la blanchité comme la référence unique et neutre, et entretenir des systèmes de domination. Tout ceci n'appartient pas qu'au passé, et c’est important d’en parler pour mieux comprendre ce qu’on regarde, et se réapproprier toute une partie de notre patrimoine commun. On va se demander, entre autres, pourquoi les musées sont remplis de femmes nues à côté d’hommes habillés, pourquoi les grands génies sont tous des hommes, et pourquoi Picasso était si méchant 

    Au programme : des épisodes thématiques ou biographiques, avec à chaque fois un·e spécialiste de la question.

    Pour être tenu·e au courant de la sortie du 1er épisode, rendez-vous sur le compte Instagram du podcast.


    La transcription de la bande-annonce est disponible sur venuslepodcast.com


    CRÉDITS


    Écriture et réalisation : Julie Beauzac

    Illustration : Anna Wanda Gogusey, 2019

    Musique : Kumbia Queers, Chica de calendario, 2007, © 2015 Horario Invertido Records

    © Tous droits réservés 


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