Avsnitt

  • C’est le cri de dépit lancé par Le Soir à Bruxelles après l’élection dimanche à la présidence polonaise du candidat nationaliste Karol Nawrocki, incarnant le parti Droit et Justice (le PiS). « À peine, en Europe, a-t-on eu le temps de pousser un "ouf" de soulagement qu’on se retrouve à nouveau hors d’haleine, soupire le quotidien belge, étouffés par la vague populiste et extrémiste qui continue de “remporter" nombre de démocraties. Après la victoire du centriste Nicusor Dan en Roumanie, on s’était repris à croire à la force des mobilisations citoyennes et à la puissance des électeurs déterminés à ne pas laisser leurs gouvernements passer fatalement dans le camp de l’extrême droite et de ses multiples déclinaisons. Mais, depuis ce dimanche et la victoire à la présidence de la Pologne du candidat national populiste Karol Nawrocki, le sursaut roumain ne pèse plus lourd au regard du coup de massue venu de Varsovie ».

    « Un échec et un cauchemar pour le gouvernement Tusk »

    « Pologne : un coup de tonnerre dans le ciel européen », renchérit Le Monde à Paris. C’est « un échec et un cauchemar pour le gouvernement Tusk, au pouvoir depuis les élections législatives d’octobre 2023 et dont l’agenda progressiste de rétablissement de l’État de droit était freiné par l’obstruction du président sortant conservateur, Andrzej Duda. En cohabitation avec Nawrocki, le pro-européen Tusk va devoir composer avec un président qui maniera son droit de veto avec beaucoup plus d’activisme que son prédécesseur et tentera de le pousser à organiser des élections anticipées. (…) L’élection de Nawrocki est aussi lourde de conséquences pour l’Union européenne, pointe encore Le Monde. Le nouveau président ne remet pas en cause l’appartenance de son pays à l’UE, ni celle à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, mais il appuiera les forces souverainistes au sein de l’Union et il est opposé à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ».

    Enfin, relève Le Monde, « cette victoire du camp nationaliste en Pologne illustre la poussée de la dynamique d’extrême droite en Europe appuyée par les ingérences américaines. Karol Nawrocki était, de fait, le candidat de Donald Trump ».

    L’ombre de Trump…

    En effet, « Trump triomphe en Pologne », insiste Die Welt à Berlin. « Le leitmotiv est toujours le même – celui qui a sous-tendu le discours du vice-président de Trump, J.D. Vance, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité en février : l’Europe est dépeinte comme un continent où la liberté d’expression est mise à mal par la gauche – et où l’immigration massive incontrôlée menace la perte de la culture et des traditions conservatrices. Selon cette représentation, la seule issue réside dans les mouvements et partis nationalistes d’extrême droite européens. Eux seuls peuvent rendre à l’Europe sa grandeur et la ramener à un prétendu âge d’or ».

    Alors, soupire Die Welt, « “la Pologne d’abord", “l’Allemagne d’abord", « la Roumanie d’abord". C’est le rêve d’une Europe des patries souveraines ».

    Et le quotidien allemand de s’interroger :« le continent est-il réellement en route vers un avenir politique meilleur si tous les pays se comportent de manière égoïste et nationaliste, à l’image de l’Amérique de Trump ? Difficile à imaginer ».

    Deux visions sociétales aux antipodes

    En tout cas, résume Le Temps à Genève, « avec Karol Nawrocki président, la Pologne reste un pays extrêmement divisé, où se font face deux visions sociétales aux antipodes. Des blocages pourraient survenir concernant l’avortement, les droits LGBT+, la migration ou encore l’aide aux réfugiés ukrainiens. Les liens avec Bruxelles risquent de se tendre. Notamment sur les questions liées à l’Etat de droit. Le premier ministre Donald Tusk, à la tête de la présidence tournante de l’UE jusqu’à fin juin, a bien sûr déjà dû composer avec un président conservateur. Mais le voilà, s’exclame encore le quotidien suisse, avec une nouvelle muselière bien tenace, lui qui espérait avoir les coudées franches ».

    Enfin, ce commentaire du Times à Londres : « la cohabitation est un mot odieux (…). “On dort dans le même lit, mais on rêve de choses différentes", dit un proverbe chinois. (…) Si le libéral Trzaskowski avait gagné, Tusk se réjouirait d’un partenariat de gouvernement dynamique. Au lieu de cela, il doit traîner un boulet jusqu’aux prochaines élections législatives, prévues pour 2027, entravé par un président déterminé à saper son action à chaque occasion (…) ».

  • Paoutina qui veut dire en ukrainien « toile d’araignée » : ce qu’ont réalisé hier dimanche les services secrets ukrainiens est « une opération militaire unique dans l’histoire, s’exclame Le Soir à Bruxelles, stupéfiante à bien des égards ».

    À savoir, le « bombardement de quatre des principaux aérodromes militaires russes, abritant la flotte de bombardiers stratégiques, au moyen de simples petits drones dissimulés dans des camions. En l’espace de deux heures, 41 appareils porteurs de missiles de croisière ont été détruits, soit un tiers de la flotte aérienne stratégique russe ! Les forces ukrainiennes ont souvent fait preuve d’audace, relève Le Soir, mais elles ont encore repoussé leurs limites avec cette opération “Paoutina", semble-t-il planifiée depuis un an et demi ».

    Le « Pearl Harbor russe »

    C’est « une humiliation pour l’armée et les services secrets russes »,s’exclame La Croix à Paris. La Croix qui cite cette réaction du blogueur militaire russe Roman Alekhine : « c’est le Pearl Harbor russe ».

    Le Washington Post fait le rapprochement également avec Pearl Harbor… « Les Ukrainiens ont à nouveau réécrit les règles de la guerre hier, affirme le journal. Le haut commandement russe a dû être aussi abasourdi que les Américains en 1941 (lors de l’attaque japonaise), lorsque les Ukrainiens ont mené hier cette attaque surprise contre cinq bases aériennes russes situées loin du front - dont deux à des milliers de kilomètres dans le Grand Nord et en Sibérie. (…) L’analogie avec Pearl Harbor est pertinente, poursuit le Washington Post, dans la mesure où les deux attaques signent l’obsolescence de systèmes de frappes autrefois dominants : à savoir en 1941, les cuirassés, et aujourd’hui, les avions pilotés ».

    Vulnérabilité…

    En effet, « des essaims de drones ukrainiens, dont la construction a probablement seulement coûté quelques dizaines de milliers de dollars, ont pu détruire les aéronefs russes les plus sophistiqués, provoquant plus de 2 milliards de dollars de dégâts ». Et « ce faisant, relève encore le Washington Post, les Ukrainiens ont révélé une vulnérabilité qui devrait donner des insomnies à tous les généraux du monde. (…) Les armées qui pensaient avoir sécurisé leurs bases aériennes avec des clôtures électrifiées et des postes de garde devront désormais compter avec la menace aérienne que représentent les drones bon marché, omniprésents et facilement modifiables à des fins militaires ».

    Commentaire du Devoir à Québec :« en quelques années, les Ukrainiens, tragiquement forcés par les événements, ont bâti de remarquables capacités militaires. Ce dernier épisode — avec “zéro aide occidentale“ — le démontre encore une fois : peu à peu, l’Ukraine s’autonomise face à ses donateurs et à ses soutiens et s’affirme comme nation ».

    Paris en liesse…

    A la Une également, Paris qui n’en finit plus de fêter son sacre en ligue des Champions…

    « Jour de liesse », lance Le Parisien en première page. « De la plus célèbre avenue du monde au Parc des Princes, en passant par l’Elysée, Paris a honoré les joueurs de Luis Enrique (…). Une douce folie ».

    « Paris vaut bien une liesse », ironise Libération, travestissant ainsi la fameuse formule d’Henri IV.

    « Les scènes de joie qui ont suivi le match de samedi sont la preuve d’un élan collectif toujours vivace pour les grands-messes sportives, poursuit le journal, quelques mois après la vague d’enthousiasme pour les Jeux olympiques, qui avaient redonné du peps à une France affectée par une dissolution ratée. Et rien de mieux pour faire société, relève Libé, quand émerge en plus la figure d’un jeune héros. Tel Kylian Mbappé en 2018, c’est aujourd’hui un jeune nommé Désiré qui suscite la passion de tout un peuple. Avant cette finale, une question agitait le microcosme des journalistes sportifs, celle de la “nationalité" du PSG, localisé à Paris mais puissant instrument de soft power qatari. Pourtant, pointe Libération, avec ses pépites de joueurs tricolores comme Désiré Doué, Ousmane Dembélé ou Bradley Barcola, et sa réussite portée par son sens du jeu collectif, ce PSG-là a su se faire aimer des Français, au-delà de la capitale ».

    L’Equipe, enfin, s’interroge : quid de l’avenir ? « Le club parisien peut envisager d’autres conquêtes, à l’horizon », affirme le quotidien sportif. Contrairement à d’autres clubs, « le PSG a les moyens (financiers) de sécuriser tous ses jeunes joueurs et d’être inattaquable par les grandes familles du foot européen. La théorie du début d’une domination est aléatoire, mais séduisante. Tout dépendra de la capacité du PSG à continuer de grandir et à digérer cet accomplissement, et de la manière dont ses adversaires vont réagir ».

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  • Après 19 mois de guerre quasi-ininterrompue, certains journaux s’autorisent à y penser, après qu’Israël a accepté une proposition américaine de cessez-le-feu. Plusieurs d’entre eux – à commencer par Haaretz et le Jerusalem Post – rapportent les propos du président Donald Trump selon qui « Israël et le Hamas sont proches de signer un accord. »

    Reste à voir ce qu’en dit le groupe armé palestinien, qui à ce stade, analyse Haaretz, « demeure hésitant, (…) à cause du manque de garanties sur la fin effective de la guerre. » Surtout, écrit le journal israélien, qui a pu consulter la proposition de cessez-le-feu, le Hamas « n’a pas confiance en la volonté de Donald Trump d’intervenir si les discussions coincent. » Et le Jerusalem Post va plus loin : d’après le quotidien, « le Hamas se sent trahi par l’administration américaine, et pense s’être ‘fait avoir’ avec une proposition pro-israélienne. »

    Les États-Unis, toujours fervents soutiens d'Israël

    Malgré une séquence qui a « souligné la volonté grandissante de l’Europe de faire pression sur le gouvernement Netanyahu », retrace le Washington Post, les positions européennes restent « en conflit avec le soutien vocal et continu des États-Unis ». Les européens, eux, font part d’une « insatisfaction grandissante », rappelle le titre. Ils « ont perdu patience avec Benyamin Netanyahu, ont tenu compte de l’opinion publique et ont assisté à un nouveau tournant sombre de la guerre », lorsque les autorités israéliennes ont bloqué pendant près de trois mois l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.

    Même maintenant que le blocus a pris fin, décrit Haaretz, le pays « ne laisse entrer l’aide qu’au compte-gouttes » – pour le journal israélien, l’enclave palestinienne est même devenue « le lieu le plus affamé de la planète ». La faim, la dévastation, le désespoir, sont presque trop grands pour être mesurés. Il le faut pourtant, et le New York Times s’y attelle : « La famine à Gaza peut être calculée au nombre de côtes saillantes d’une fillette de six ans, (…) aux kilos qu’elle et ses proches ont perdu. Aux deux tomates, aux deux poivrons, et à l’unique concombre qu’un enfant peut acheter pour nourrir toute sa famille ce jour-là. »

    La situation est dramatique et pourtant, rien, ou si peu, ne bouge. C’est comme si, écrit un penseur de confession juive dans les colonnes du Monde, « les Palestiniens n’exist[aient] plus, de manière générale, dans l’esprit des Israéliens ». Cet auteur, qui a passé de longues années au Rwanda, sans comparer deux situations qui « ne sont guère comparables », rappelle qu’en 1993, « on évoquait un risque de génocide, mais on ajoutait toujours que cela n’arriverait pas. À Gaza, c’est la même chose ». Avec un risque, selon lui : « une inflexion du destin » de l’enclave, mais aussi d’Israël, dont l’attitude « est un renoncement à ce qu’il a été ». N’en déplaise à Donald Trump. Pour ce même auteur, le président américain, avec son idée de station balnéaire à Gaza, « veut couvrir la zone de peinture blanche, y construire (…) un endroit joyeux. C’est une manière absurde d’effacer l’histoire ».

    D'autres préoccupations pour le président américain

    Et principalement, encore et toujours, ses droits de douane. Malgré un revers en justice, le président américain ne désarme pas : « Il a annoncé [hier], rapporte Le Devoir au Canada, que la surtaxe sur l’acier et l’aluminium passerait mercredi prochain à 50 %. » Une nouvelle escalade dans sa politique douanière, que le South China Morning Post décrit sans aménité : « L'ignorance, l’arrogance, (…) et la peur de 'l’autre' ont convergé, en une démonstration de la grossièreté américaine sous stéroïdes. »

    Des justifications économiques

    C’est en tout cas l’opinion du Wall Street Journal, puisque « le prix mondial de l’acier a chuté ces derniers mois », le quotidien juge qu’il est « plus facile pour les acheteurs de payer les taxes actuelles sur les imports, tout en acquérant de l’acier à un prix réduit par rapport aux tarifs nationaux ». Ces nouvelles surtaxes devraient donc régler le problème, tout en « donnant aux producteurs locaux plus de pouvoir pour augmenter leurs prix ».

    Une analyse que ne partage pas le South China Morning Post : en réalité, juge le titre, « le déficit commercial américain, souvent cité comme justification, n’est que le symptôme d’un malaise plus profond ». Celui d’une Amérique « qui cherche désespérément à montrer sa force », une Amérique dont l’image « a été soutenue pendant des décennies par une hégémonie économique » à présent « en déclin ». Finalement, assène le quotidien, cette séquence révèle « la vacuité du soi-disant rêve américain (…), un tigre de papier ».

  • C'est le rythme auquel avance la lutte entre les tribunaux américains et le président Donald Trump en ce moment. La justice a suspendu ses droits de douane ? Pas de problème, l’administration réplique et obtient « une "suspension d’urgence" de la décision » raconte le Guardian.

    C’est là surtout un moyen de gagner du temps, pour que, raconte le Wall Street Journal « les responsables américains évaluent leurs options, au cas où elles doivent trouver une nouvelle autorité légale pour imposer les droits de douane » présidentiels. Car c’est bien là le problème : les tribunaux ont suspendu ces mesures au motif que le président, lui, n’avait pas l’autorité pour les imposer.

    La question de la stratégie

    Selon le Wall Street Journal toujours, « l’équipe du président examine une réponse en deux temps. » D’abord, se tourner vers « une disposition jamais utilisée de la loi sur le commerce de 1974, » pour « imposer des droits de douane provisoires sur des pans entiers de l’économie mondiale pendant 150 jours. » Pendant ce temps-là, il pourrait, en vertu de la même loi, « concevoir des droits de douane individualisés pour chaque grand partenaire commercial. »

    À moins que, pointe le Washington Post, l'administration ne décide d' « ignorer cette décision de justice, de continuer de récolter les droits de douane et de défier quiconque de l’arrêter. » Ce ne serait pas la première fois que l’équipe Trump adopte cette attitude, souligne le New York Times même si, admet le Post, cette option « nucléaire » « déclencherait immédiatement une crise constitutionnelle ».

    L'exécutif retient son souffle, l'économie aussi

    Les entreprises américaines sont bien obligées, grimace le New York Times, « de digérer rapidement ce dernier rebondissement dans [une] guerre douanière aux airs de montagnes russes », qui, une fois de plus, « rend impossible toute planification au-delà de quelques semaines. » Une plaie pour les commerces et plus largement pour l’image des États-Unis. Un entrepreneur interrogé par le quotidien martèle que le pays « a besoin d’être connu à travers le monde comme un partenaire fiable »or, c’est pour l’instant tout l’inverse qui se produit.

    Un autre entrepreneur fait la moue

    Et pas n’importe lequel : Elon Musk lui-même ! « Un petit tour et puis s’en va, » ironise Le Figaro. On a appris cette semaine le départ du milliardaire américain du Doge, ce département d’État créé pour sabrer dans les dépenses administratives du pays avec un bilan « plus que mitigé » juge le quotidien, puisque si Elon Musk « promettait plus de 1 000 milliards de dollars d’économies sur le budget fédéral », il n’a finalement réussi à en obtenir que 150 malgré ses « licenciements spectaculaires » et autres coups de tronçonneuse. Sa méthode – « celle du chaos, de l’outrance et de la précipitation, (…) la marque de fabrique du trumpisme », tance le Figaro – a échoué : retour aux affaires donc, X, Tesla, et surtout SpaceX, puisque rappelle une autre journaliste du quotidien, « selon lui, l’avenir sera extra-planétaire ou ne sera pas. »

    La Terre en piteux état

    En témoigne l’effondrement de ce glacier, jeudi à Blatten, petit village suisse quasi intégralement englouti, « dévoré » dit le Bild allemand, par 3 millions de mètres cubes de roche et d’eaux boueuses. Finie, « la vue autrefois magnifique sur les Alpes » : là où se dressait avant la montagne, trône à présent « un grand trou béant. »

    Après cet éboulement, restent, raconte Le Temps, « les chants des oiseaux et les pales des hélicoptères » seuls désormais à troubler « le calme d’une vallée qui semble presque déserte. » Dans une vallée défigurée, « les vaches s’affalent dans les prés, le soleil rayonne : ils rappellent que la nature continue de vivre à son rythme, sans en demander la permission. »

    Pour autant, on est loin du « jour d'après », alerte Bild : « la prochaine catastrophe se profile, » puisque « le lit de la rivière » toute proche est bloqué par les décombres et « il a commencé à pleuvoir, ce qui augmente les risques d’inondation. » Le Temps signale quant à lui que « le site est si dangereux que personne ne peut intervenir sur les lieux. »

    Et au-delà de Blatten, cet événement, aussi rare soit-il, « jette une lumière crue sur la mauvaise santé des glaciers ». D’autant qu’une nouvelle étude, rapportée par le New York Times, est formelle : en dépit « des stratégies de limitation de la casse climatique », « certains glaciers disparaîtront quoi qu’il arrive. »

  • Trois hommes, trois dirigeants influents, trois personnalités pour le moins controversées encore et toujours au centre des commentaires de la presse. Et particulièrement ce matin. D’abord ce triste constat, établi par L’Orient-Le Jour à Beyrouth : « infiniment meurtrière est la déraison dont font montre les hommes qui mènent le monde. On peut se demander si notre ronde planète n’a pas perdu la boule dans cet enchevêtrement de guerres, de chantages à l’apocalypse nucléaire et de batailles commerciales qui font désormais l’actualité internationale. Cela peut paraître absurde, poursuit le quotidien libanais, mais nul mieux que ce fantasque Trump ne pouvait en témoigner. Le chef de la Maison-Blanche n’a jamais caché en effet son admiration pour Vladimir Poutine ; mais voilà soudain qu’à ses yeux, le Russe est devenu complètement fou, pour avoir trop forcé sur les drones contre l’Ukraine. »

    Et L’Orient-Le Jour de s’interroger : « à partir de quel bilan en vies humaines l’œuvre de mort, accomplie avec la plus grande diligence, revêt-elle donc un caractère clinique ? Et quels nouveaux massacres dans son utopique Riviera de Gaza le président américain attend-il pour désigner du doigt cet autre fou furieux de Netanyahu, qui a largement dépassé son ancien score de 50 000 morts ? »

    « Bibi et Vlad : les hommes les plus recherchés au monde »

    Le Guardian à Londres n’hésite pas à mettre Poutine et Netanyahou dans le même sac. « Les dirigeants israélien et russe ont beaucoup en commun. Tous deux affirment toujours combattre héroïquement les nazis, respectivement à Gaza et en Ukraine. Cette fiction est utilisée pour justifier le massacre de civils, la spirale des pertes militaires et les énormes coûts économiques. Peut-être cela les aide-t-il à dormir la nuit. Bibi et Vlad : les hommes les plus recherchés au monde – et probablement les plus méprisés, s’exclame encore le Guardian. Superviser le meurtre, la mutilation et le traumatisme injustifiés de milliers d’enfants est l’un de leurs nombreux comportements communs. Ces deux “hommes forts“ autoritaires ont chacun fait de leurs pays des parias sur la scène internationale. Le conflit les maintient au pouvoir. Ils exploitent le sentiment patriotique pour intimider leurs opposants nationaux et vilipendent les critiques de l’étranger, les qualifiant d’antisémites, de sympathisants du terrorisme ou encore de russophobes. Ils font la guerre par peur de la paix. »

    Trump : « s’enrichir »

    Et Donald Trump en prend également pour son grade dans le New York Times. « Il est étrange d’observer comment Trump et Netanyahu utilisent un cahier des charges similaire pour saper leurs démocraties respectives (…), toutes les institutions qui défendent l’État de droit. Dans le cas de Trump, pointe le New York Times, il s’agit de s’enrichir personnellement et de déplacer la richesse du pays des moins privilégiés vers les plus privilégiés. Dans le cas de Netanyahu, il s’agit d’échapper aux nombreuses accusations de corruption qui pèsent sur lui et de déplacer le pouvoir et l’argent du centre démocratique et modéré d’Israël vers les colons et les ultra-orthodoxes. (…) L’année prochaine, relève encore le quotidien américain, Netanyahu devra organiser des élections nationales et Trump devra affronter les élections de mi-mandat. Les partisans de la démocratie et de la décence en Israël et aux États-Unis n’auront qu’une seule tâche à accomplir d’ici là : s’organiser, s’organiser et s’organiser pour conquérir le pouvoir. »

    Floué ou complice ?

    Trump ciblé aussi par Le Figaro à Paris. Cette fois pour son attitude ambiguë vis-à-vis du président russe. « Face à Poutine, Trump le floué consentant », c’est le titre de l’éditorial du Figaro.

    « N’ayant produit que des mirages, le “shérif“ de Washington menace maintenant de prendre ses cliques et ses claques et de laisser les protagonistes se débrouiller entre eux. C’est exactement ce que veut Poutine : réduire l’engagement de l’Amérique sur le Vieux Continent, abandonner les Européens à leurs lacunes sécuritaires et isoler l’Ukraine comme une proie à sa merci. On se demande, s’interroge Le Figaro, si le novice de la Maison-Blanche a été floué par le vieux briscard du Kremlin ou si une connivence entre eux s’exerce sur le dos de l’Europe, dont ils partagent la détestation. (…) Ce que le président des États-Unis ne semble pas voir, pointe encore Le Figaro, c’est que le mépris du Russe s’étend à son pays et à sa personne. De Moscou à Pékin, Trump est vu comme un accélérateur du déclin américain, ce qui en fait un homme paradoxalement ménagé par ceux qui ne lui veulent aucun bien. »

  • Donald Trump est à bout de patience avec Vladimir Poutine. « Hier, pointe le New York Times, il accusait le président russe de “jouer avec le feu“. La veille, il affirmait qu’il envisageait d’imposer des sanctions supplémentaires à la Russie en raison de la poursuite de ses bombardements sur des cibles civiles dans les villes ukrainiennes. » Toutefois, poursuit le journal, « après quatre mois de vaines menaces à l’encontre de Vladimir Poutine, reste à savoir si les derniers commentaires acerbes de Donald Trump indiquent une nouvelle phase agressive à l’encontre de la Russie ou alors s’ils se limitent à un nouveau coup d’épée dans l’eau. »

    Des paroles aux actes ?

    Pour le Washington Post, le président doit se montrer ferme et passer à l’acte. « Après quatre mois passés à se faire rouler dans la farine par Vladimir Poutine, Donald Trump semble enfin ouvrir les yeux sur l’infamie du dictateur russe. Chaque fois qu’il a tenté de mettre fin à la guerre qui dure depuis trois ans en Ukraine, notamment en appelant à un cessez-le-feu immédiat, Poutine a dit niet. »

    En fait, analyse le Washington Post, « tant que Poutine pensera pouvoir l’emporter militairement, il ne conclura pas d’accord pour mettre fin à la guerre. Lorsque Trump critique le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, cela encourage Poutine à penser qu’il peut creuser un fossé entre les États-Unis et l’Ukraine. Et lorsque le vice-président JD Vance déclare : “nous sommes plus qu’ouverts à l’idée de nous retirer“ si un accord n’est pas conclu, il encourage lui aussi les Russes à traîner des pieds. »

    Alors, conclut le Post, « les États-Unis ne doivent pas s’incliner devant les atermoiements de la Russie et abandonner les pourparlers de paix. Le conflit en Ukraine est la guerre par procuration de notre époque entre le monde libre et les régimes autocratiques qui méprisent l’Amérique et l’Europe. Poutine est plus susceptible de répondre à la force qu’aux subtilités. Trump devrait le comprendre. »

    France : le droit à l’aide à mourir

    À la Une également, en France, le vote en première lecture à l’Assemblée de la loi sur le droit à l’aide à mourir et les soins palliatifs. Le Monde s’en félicite : « en votant hier deux textes sur le sujet aussi intime qu’universel qu’est la mort, les députés montrent qu’il est possible de passer outre l’instrumentalisation politique et les clivages partisans pour faire progresser la société française. (…) Les avancées que rendent possibles ces propositions de loi répondent à des préoccupations fondamentales de chacun – la peur de la souffrance et de la solitude au moment de la mort, la liberté de choisir sa fin de vie –, tout en cherchant à préserver un impératif collectif, la protection des plus vulnérables. »

    Le quotidien catholique La Croix, à l’instar de la Conférence des évêques de France, n’est pas d’accord : « légiférer sur la fin de vie n’est pas affaire que de liberté personnelle. Ce “droit à l’aide à mourir“ nécessitera l’action d’autrui. Il engage donc un projet de société, il a des répercussions sur ce qui nous lie. Beaucoup de soignants s’opposent ainsi à une mise en cause du pacte de soin. Et des associations de personnes handicapées craignent que la loi induise l’idée que les vies marquées par le handicap ou la maladie ne méritent plus d’être vécues. »

    Pour Ouest-France, certes, « dans les sondages, une majorité de Français y apparaît favorable (…). Mais le débat mérite d’être poursuivi. La loi ne peut pas tout, et notamment prévoir l’ensemble des situations, tant chaque vie est singulière. »

    Enfin le Guardian à Londres se fait l’écho également de ce débat en France sur la fin de vie. Le Guardian qui relève qu’une loi sur le même sujet est aussi en discussion depuis novembre dernier devant le Parlement britannique. Et que plusieurs pays européens ont franchi le pas avec des variantes : Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Autriche, Espagne. Enfin, la Suisse est le premier pays où l’aide médicale à mourir a été légalisée.

  • Et surprise, c’est le chancelier allemand Friedrich Merz qui est à la manœuvre. C’est ce que constate Le Figaro à Paris : « Les alliés occidentaux ne fixent plus de “limitations“ à la portée des armes qu’ils envoient à l’Ukraine : par cette déclaration, le chancelier Friedrich Merz ouvre un nouveau chapitre du soutien militaire européen à Kiev, et ceci au moment où la position de Washington à l’égard du conflit reste des plus nébuleuses et où la Russie intensifie ses attaques nocturnes sur le territoire de son voisin. “Cela signifie que l’Ukraine peut désormais se défendre, par exemple, en attaquant des positions militaires en Russie (...) ce qu’elle ne faisait pas, il y a quelque temps, à quelques exceptions près. Elle peut le faire maintenant“, a déclaré hier le dirigeant allemand. »

    Commentaire de Die Welt à Berlin : « soudainement, l’Allemagne apparaît comme un pays qui veut montrer la voie en matière de politique de sécurité en Europe et qui, si nécessaire, prendra de nouvelles décisions concernant le soutien à l’Ukraine en alliance avec la Grande-Bretagne, la Pologne et la France. L’Allemagne, décrite il y a peu comme faible et en crise, par le chef de l’opposition Friedrich Merz, est maintenant perçue par le même Friedrich Merz, désormais chancelier, comme un pays pilier de la sécurité européenne. »

    Discrétion

    L’Ukraine pourrait donc utiliser des armes fournies par ses alliés européens pour frapper la Russie en profondeur. Le conditionnel reste de rigueur pour Le Monde à Paris. « Aucun des pays concernés n’a pour l’instant confirmé cette évolution de la doctrine militaire, qui aurait des conséquences potentielles importantes pour la suite du conflit. Friedrich Merz n’a pas spécifié si ses propos auraient une incidence sur les armes livrées à l’avenir par Berlin à l’Ukraine, en particulier concernant les missiles de longue portée Taurus. (…) Avant son entrée en fonction début mai, rappelle Le Monde, il s’était dit favorable à la livraison de ces missiles d’une portée de plus de 500 kilomètres, permettant d’atteindre le territoire russe en profondeur. Mais depuis, il s’est montré plus ambigu, soulignant qu’il ne détaillerait plus les armes qu’il enverrait à l’Ukraine, pour des raisons stratégiques, afin de ne pas en informer Moscou. »

    Renforcer les sanctions !

    En attendant une éventuelle fourniture à l’Ukraine de ces missiles longue portée, il faut accentuer la pression sur la Russie sur le plan économique. C’est ce que préconise le Times à Londres. « Puisque Vladimir Poutine ne semble voir aucun avantage à mettre fin aux combats, la seule façon envisageable de l’amener à la table des négociations est d’exercer une pression croissante et ciblée sur Moscou. (…) Si Donald Trump croit encore en sa mission de médiation, il doit à la fois élargir et renforcer les sanctions financières et les interdictions de voyager contre les responsables du Kremlin, les dirigeants du secteur bancaire et du secteur de l’énergie. Surtout, il doit les affiner de manière à ce que l’économie russe souffre plutôt qu’elle ne profite de la poursuite de la guerre. »

    Déjà un premier pas, note le Times : « le Sénat américain doit examiner cette semaine un projet de loi sur les sanctions secondaires élaboré par le sénateur Lindsey Graham pour punir les pays achetant du pétrole et du gaz russes. Au cours des trois dernières années, des flottes fantômes, échappant aux sanctions, ont contribué à générer les fonds nécessaires au maintien de l’armée russe sur le terrain et dans les airs. Ces profiteurs pourraient bientôt être touchés, perdant leurs marchés aux États-Unis et dans une grande partie du reste du monde. »

    Gaza : au-delà de l’horreur, un « génocide »

    À la Une également, la situation humanitaire catastrophique à Gaza. « Gaza, injustifiable ! », titre Libération en première page. Libération qui publie une tribune signée par 300 écrivains, parmi lesquels plusieurs prix Goncourt et un prix Nobel. « Nous ne pouvons plus nous contenter du mot “horreur”, il faut aujourd’hui nommer le “génocide” à Gaza », affirment-ils.

    Enfin, à lire cette autre tribune dans le quotidien israélien Haaretz, signée Ehoud Olmert, ancien Premier ministre et prédécesseur de Benyamin Netanyahu. « Ce que nous menons actuellement à Gaza est une guerre de dévastation, écrit-il. Oui, Israël commet des crimes de guerre. (…) Le gouvernement Netanyahu est désormais un ennemi de l’intérieur. Il a déclaré la guerre à l’État et à ses habitants. (…) Il est temps d’arrêter, s’exclame encore Ehoud Olmert, avant que nous soyons tous bannis de la famille des nations et convoqués devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, sans aucune défense valable. Ça suffit. »

  • Hôpitaux, écoles, camps de réfugiés, simples habitations : les bombes pleuvent sur Gaza depuis la reprise de l’offensive israélienne sur l’enclave le 17 mai. Rien qu’hier, les frappes aériennes ont fait 22 morts.

    Le Guardian à Londres relate la tragédie qui a frappé vendredi la famille d’un couple de médecins : « aux premières heures, comme chaque jour, le docteur Alaa al-Najjar, mère de 10 enfants leur dit au revoir avant de quitter la maison. Le plus jeune, Sayden, six mois, dort encore. Et comme chaque jour, alors que la guerre fait rage à Gaza et que les frappes israéliennes s’abattent à quelques mètres de son quartier de Khan Younis, elle s’inquiète de les laisser à la maison sans elle. Mais elle n’a guère le choix, pointe le Guardian. Pédiatre respectée au complexe médical Nasser, elle fait partie des derniers médecins présents à Gaza. Elle doit aller travailler pour soigner les bébés blessés qui ont survécu aux attaques israéliennes. Elle n’imagine pas que cet adieu à sa famille sera le dernier. Quelques heures plus tard, les corps calcinés de sept de ses enfants, tués dans un raid aérien israélien sur Khan Younis, arrivent à son hôpital. Deux autres corps, dont celui de Sayden, restent sous les décombres. De ses dix enfants, un seul a survécu, ainsi que leur père, Hamdi al-Najjar, 40 ans, également médecin. Tous deux sont actuellement hospitalisés ».

    Le Guardian précise que « selon le ministère de la Santé de Gaza, les frappes israéliennes ont fait au total près de 54 000 morts, dont plus de 16 000 enfants ».

    « Rien ne me préparait à ce que j’ai vu et vécu à Gaza »

    À lire dans Le Monde à Paris, les bonnes feuilles du livre de l’historien et spécialiste du Proche-Orient, Jean-Pierre Filiu. Un livre intitulé Un historien à Gaza, qui paraît après-demain mercredi. Jean-Pierre Filiu évoque son voyage de trente-deux jours, du 19 décembre au 21 janvier, au sein du territoire palestinien. « Un témoignage rare », souligne Le Monde. « "Rien ne me préparait à ce que j’ai vu et vécu à Gaza. Rien de rien. De rien" : ainsi débute l’ouvrage de l’historien, relate le journal, récit des semaines passées dans la bande de Gaza au sein d’une équipe de Médecins sans frontières, en partie cantonnée à la "zone humanitaire" dans le centre et le sud de l’enclave. Ce spécialiste du Proche-Orient se rend régulièrement à Gaza depuis les années 80. En complément de son témoignage direct des ravages et des souffrances causés par la guerre déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, il propose, précise Le Monde, une mise en perspective historique du conflit entre Israël et ce territoire occupé ou sous blocus depuis sa conquête en 1967.Un récit d’autant plus nécessaire que les autorités israéliennes interdisent à la presse étrangère l’accès à l’enclave. Qu’il s’achève sur les images de liesse lors de la trêve déclarée le 19 janvier rend plus déchirants les espoirs de paix, rompus par le blocus humanitaire décidé par l’État hébreu début mars et la reprise des bombardements israéliens ».

    « L’opinion publique doit se réveiller »

    Ce matin, en Israël, le quotidien d’opposition Haaretz hausse le ton : « il est impossible d’expliquer, et encore moins de justifier, ce qu’Israël fait dans la bande de Gaza. C’est une campagne de vengeance qui a totalement échappé à tout contrôle. Elle se poursuit pour des raisons politiques. Elle n’a aucun objectif militaire ou diplomatique et ne bénéficie d’aucun soutien international. Et elle est menée au prix de la vie des otages. (…) L’opinion publique doit se réveiller, poursuit Haaretz. Elle doit crier haut et fort et exiger la fin de la guerre. Elle doit exiger la fin de ce massacre inconcevable de civils, y compris d’enfants, que ce soit par la famine délibérée ou par les bombardements aériens ».

    Urgence…

    Enfin, le Jerusalem Post, plutôt favorable au pouvoir en place, estime que le temps presse… « Plus la guerre durera et plus les victimes civiles s’accumuleront, plus cela portera atteinte à la réputation internationale d’Israël et renforcera le défi auquel sont confrontés les défenseurs de l’État juif dans le monde entier pour faire valoir la légitimité d’Israël dans sa juste bataille contre le Hamas. L’urgence est flagrante en ce qui concerne nos réservistes (…). Mais surtout, l’urgence est ressentie chaque jour et chaque heure par les otages de Gaza et leurs familles qui vivent un enfer (…). Israël doit donc prendre une décision, affirme encore le Jerusalem Post. Va-t-il continuer à faire un pas en avant puis un autre en arrière dans son double effort pour vaincre le Hamas et ramener les otages à la maison ? »

  • « Donald Trump affirme ne plus chercher d’accord avec l’Union européenne et menace d’appliquer des droits de douane de 50 % sur les produits européens à partir du 1er juin » titre le journal le Temps. « L’annonce a très vite fait dégringoler les bourses européennes et plombé l’ouverture de Wall Street », ajoute le quotidien suisse. « Droits de douane : Donald Trump exige la capitulation en rase campagne de l’Union européenne. Cela s’appelle un ultimatum », annonce de son côté le Soir. Le journal belge précise que « pour l’Union européenne, le réveil est brutal… Les négociations, visiblement, n’avancent pas assez vite au goût du président… Plus exactement : l’Union résiste encore à une bonne partie des exigences américaines ». « Pourquoi Trump s’en prend à l’Europe ? » interroge de son côté le Wall Street Journal, qui parle « d’une frustration croissante au sein de l’équipe économique de Trump ». « Ses conseillers », nous dit-on, « ont exprimé leur irritation face au ralentissement des négociations liées aux divergences de priorités commerciales entre les pays membres de l’UE ». Mais on s’agace aussi côté européen. Selon le Washington Post, « des responsables européens ont estimé ces dernières semaines, que l’équipe de Donald Trump exigeait des concessions unilatérales sans offrir grand-chose en retour ».

    Torpeur

    Dans la presse internationale également, la guerre à Gaza et le martyre des Palestiniens. « Gaza : le réveil tardif des Européens n’absout pas l’Occident », titre l’Orient-Le Jour, qui déplore : « il a fallu deux mois d’un horrible siège israélien sur Gaza, depuis la rupture du cessez-le-feu en mars dernier – le refus de nourriture, d’eau et de médicaments, et le bombardement d’hôpitaux – pour sortir quelques États occidentaux de leur torpeur. Trois pays, la France, le Canada et le Royaume-Uni, ont menacé Israël de "sanctions ciblées" et "promis des actions concrètes s’il n’arrêtait pas son offensive à Gaza et ne levait pas les restrictions sur l’aide humanitaire" ».

    « Même en reconnaissant ce changement significatif », estime le quotidien francophone libanais, « il n’est pas surprenant qu’Israël ait été en mesure de perpétrer ce que plusieurs universitaires et chroniqueurs israéliens et internationaux considèrent comme un génocide ». Et l’Orient-le-Jour interroge : « comment se fait-il que les Ukrainiens aient pu bénéficier de la sympathie de l’Occident et être accueillis à bras ouverts, après l’invasion russe en 2022, (..) alors que maintenant plus de 2 millions de Gazaouis ne peuvent partager une telle faveur ? »

    Géant du noir et blanc

    Enfin la mort d’un artiste mondialement connu : le photographe franco-brésilien Sébastiao Salgado, s’est éteint hier à l’âge de 81 ans. Sa photo est en Une du quotidien brésilien El Globo, qui rend hommage à celui « qui a documenté les injustices sociales à travers le monde, avec des images alliant réflexion, émotion et lyrisme (…) et toujours avec la maîtrise de la lumière naturelle, ainsi que le contraste saisissant du noir et blanc ». Mais « Sébastiao était bien plus que l’un des plus grands photographes de notre temps », estime l’Institut Terra, une ONG dédiée aux écosystèmes, fondée par le photographe et son épouse. « Ils ont semé l’espoir là où la dévastation régnait et fait germer l’idée que la sauvegarde de l’environnement était aussi un profond geste d’amour pour l’humanité », ajoute l’Institut Terra qui, rappelle El Globo, « a planté plus de 2 millions d’arbres dans la forêt, côté atlantique, et rétabli environ 2500 sources ».

    En France, Libération rend aussi hommage à Sebastiao Salgado, « géant du noir et blanc, Brésilien globe-trotter qui aura documenté sans relâche la condition des déclassés et des exilés, donnant des visages aux damnés d’une Terre ravagée par l’homme ». Le quotidien français estime ainsi : « Nul ne pourra contester la puissance évocatrice de ses reportages, comme dans cette mine d'or à ciel ouvert de Serra Pelada, en 1986, que des grappes d'hommes, le corps maculé de sueur, de boue et de poussière arpentent inlassablement...»

  • Donald Trump a décidé d’interdire à la prestigieuse université d’accueillir des étudiants étrangers. Une décision qui provoque un émoi certain, aux États-Unis, mais aussi en Europe. Aux États-Unis, tout d’abord, le New York Times rapporte que « la peur et la confusion ont rapidement gagné hier les étudiants étrangers de Harvard, qui représentent plus d’un quart des inscriptions ». « Les diplômes et l’avenir de milliers d’étudiants – une part essentielle de l’identité et de la culture de l’université – sont plongés dans une profonde incertitude », explique le quotidien new-yorkais, qui a interrogé Karl, un étudiant autrichien. « Tellement d’étudiants viennent à Havard (…) pour changer en mieux l’Amérique et leur pays d’origine. Tout risque de s’effondrer, ça me brise le cœur », témoigne le jeune homme.

    Dehors les étrangers

    En Europe, dont sont originaires une partie de ces étudiants étrangers, la colère gronde…Le journal allemand die Welt rappelle le contexte : « Trump a qualifié Harvard « d’institution d’extrême gauche » et qui plus est « antisémite ». Il lui a reproché « d’accepter les manifestations propalestiniennes sur ses campus ». « C’est pourquoi », poursuit die Welt, « l’administration américaine a déjà réduit de plusieurs milliards de dollars les subventions accordées à Harvard ». En Suisse, le Temps remarque que « cette décision, sur fond de chantage, a de quoi effrayer toutes les autres universités ». « Dehors les étrangers », s’exclame la Republica, en Italie, qui évoque aussi le « préjudice économique » de cette décision, les frais de scolarité payés par les étudiants étrangers sont plus élevés que ceux des étudiants américains ». « C’est en attirant les jeunes les plus qualifiés du monde entier qu’Harvard a bâti en quatre siècles sa réputation de meilleure université de la planète », remarque encore la Republica…

    Jeunes et amoureux

    Dans la presse internationale également ce matin, la photo du jeune couple juif, travaillant à l’ambassade d’Israël et abattu hier à Washington. Photo dans le Wall Street Journal notamment, lui souriant, tenant un verre à la main. Elle, toute de rose vêtue, parlant devant un micro. « Ils étaient jeunes et amoureux », « selon leurs proches, ils consacraient tous leurs efforts à la paix », raconte le quotidien américain. « La veille de son assassinat », poursuit le Wall Street Journal, « Yaron Lischinsky cherchait anxieusement une alternative à un vol annulé vers Israël (…) il emmenait sa petite amie rencontrer ses parents pour la première fois à Jérusalem, il comptait la demander en mariage pendant le voyage ».

    Le quotidien américain a par ailleurs interrogé Ayelet Razin, experte israélienne en droits de l’homme, également amie de la jeune femme tuée Sarah Milgrim. « Elle était jeune et pleine de vie », dit-elle, « cet antisémitisme qu’elle s’était donné pour mission de combattre lui a tragiquement couté la vie ». « Lorsqu’ils ont été tué mercredi soir », précise le journal, « les deux jeunes gens venaient d’assister à une réunion de jeunes diplomates, « pour promouvoir « la collaboration israélo-palestinienne et régionale » et « répondre à la crise humanitaire à Gaza ».

    Expulser les étudiants militants

    En Israël, le Jerusalem Post évoque également le drame, et le lie, d'une certaine manière, à l'Université d'Harvard, dont nous parlions tout à l'heure…Le Jerusalem Post se demande « si Trump va sévir contre les militants anti-israéliens », alors que, dit-il, le président américain, « a mené ces derniers mois une offensive contre l’activisme propalestinien ». Et le Jerusalem Post prend les étudiants pour exemple, indiquant que « l’administration américaine a cherché à expulser les étudiants militants, gelant des milliards de financement universitaires, exigeant des réformes dans leur lutte contre l’antisémitisme ». Le quotidien israélien ajoute qu’à ce titre, « l’administration américaine a retiré hier à l’université d’Harvard, son autorisation d’accueillir des étudiants étrangers ». Enfin, le journal Haaretz, quotidien d’opposition israélien, publie une tribune, intitulée : « L’antisémitisme meurtrier n’empêchera pas les Juifs de Washington de parler à voix haute ».

  • L’information est tombée tard cette nuit mais elle fait la Une des sites internet des grands quotidiens, notamment américains. « Deux membres du personnel de l’ambassade d’Israël tués près du musée juif à Washington », s’exclame le Washington Post. Le meurtrier présumé, arrêté peu après les faits, « un homme de 30 ans, originaire de Chicago, précise le New York Times, s’est écrié “Palestine libre, libre“ ».

    Un acte de violence supplémentaire donc dans l’orbite du conflit israélo-palestinien qui déchire et divise le monde.

    Hier, pointe Libération à Paris, « Israël a poursuivi son offensive visant à annexer la bande de Gaza. Ses attaques ont tué au moins 82 personnes, dont 14 membres d’une même famille à Khan Younes, dans le sud, selon le ministère de la Santé et des sources hospitalières. (…)

    Les pressions et la colère de plusieurs pays occidentaux n’y ont (donc) rien changé, soupire Libération. La veille, rappelle le journal, une majorité de 17 Etats européens sur 27 avaient affiché leur exaspération. Lundi, la France, le Canada et le Royaume-Uni avaient déclaré qu’ils “ne resteraient pas les bras croisés [face aux] actions scandaleuses“ du gouvernement de Benyamin Netanyahu à Gaza et au “niveau de souffrance intolérable“ des civils. Dans la foulée, Londres avait annoncé suspendre son traité de libre-échange avec Tel-Aviv ».

    Mettre fin à l’impunité

    Ce matin, le ton monte… Pour Le Monde à Paris, « le gouvernement israélien ne doit plus bénéficier de la moindre impunité » : « Les autorités israéliennes, Premier ministre en tête, ont fait le choix d’une dérive qui les place en dehors des nations respectueuses des droits humains. (…) Dire clairement que ce qui est en cours à Gaza est inacceptable, une “honte", selon Emmanuel Macron, est nécessaire, s’exclame Le Monde. Mais cette étape n’a de sens que si elle s’accompagne du constat que de nombreux alliés d’Israël n’ont plus rien en commun avec la coalition de Benyamin Netanyahu, et que cette dernière ne peut donc plus bénéficier de la moindre impunité. La menace de “mesures concrètes“ évoquée le 19 mai par le Canada, la France et le Royaume-Uni dans un communiqué commun est un premier pas ».

    Et Le Monde de conclure : « la question de sanctions doit être enfin posée, comme celle de la suspension de l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne ».

    Des actes concrets…

    Concrètement, « comment stopper Benjamin Netanyahu ? », lance Le Devoir à Québec. « Face à l’offensive militaire d’Israël dans la bande de Gaza et à sa stratégie de la faim à l’encontre des populations civiles, la pression s’intensifie sur l’État hébreu et son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, constate le quotidien canadien. Des menaces de sanctions sont désormais brandies par des alliés traditionnellement indéfectibles d’Israël, dont le Canada ».

    Alors quelles mesures ? Tout d’abord, l’arme diplomatique, répond le journal, avec « le rappel des ambassadeurs » ; ensuite, « se tourner vers le Conseil de sécurité des Nations unies » ; « appuyer les enquêtes de la Cour pénale internationale » ; « cibler des membres du gouvernement Netanyahou », avec des gels d’avoirs ; « imposer de lourdes sanctions économiques » à Israël ; et enfin « reconnaître l’État de la Palestine », la France, le Canada et le Royaume-Uni ont affirmé lundi être déterminés à s’engager dans cette voie.

    « Les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles », renchérit le Guardian à Londres. « La suspension des négociations commerciales n’est qu’un début. Il en va de même pour les sanctions contre les colons activistes colons (…). Le Royaume-Uni devrait suivre l’exemple de la France, qui s’est déclarée “déterminée“ à reconnaître un État palestinien. Surtout, il devrait veiller à ce qu’aucune arme (britannique) ne soit fournie à Israël. Tant qu’il ne le fera pas, il sera complice de ces crimes. Les États-Unis, poursuit le Guardian, ont la capacité de mettre fin au massacre et d’obtenir un cessez-le-feu indispensable. Mais la pression d’autres alliés peut faire la différence. S’ils se soucient de sauver des vies – et pas seulement de leur propre image –, il est temps d’agir avec détermination ».

    Le respect du droit international

    Enfin, Le Temps en Suisse, rappelait récemment que « les Conventions de Genève avaient été ratifiées en 1949 par 196 États pour protéger les civils, les blessés et les humanitaires. L’existence de ces textes est viscéralement liée à la nature et à l’ampleur des crimes de la Deuxième Guerre mondiale, en particulier l’Holocauste et la mort de 6 millions de juifs, un des chapitres les plus sombres de l’Histoire. Le sentiment de culpabilité d’une part de l’Occident reste profond. Mais, estime Le Temps, il ne justifie pas d’accepter les violations du droit international humanitaire commises par le gouvernement israélien. À quel moment les États ayant ratifié les Conventions de Genève le mettront-ils face à ses responsabilités ? ».

  • « La colère, la gêne, la nausée, sont autant de sentiments qui montent dans l’Union avec la nouvelle offensive, "Chariots de Gédéon", lancée par le gouvernement de Benyamin Netanyahu dans la bande de Gaza » : ce sont les propos d’un diplomate de haut niveau juste avant le Conseil des ministres, des ministres des Affaires étrangères le 20 mai à Bruxelles. Des propos rapportés par Libération à Paris.

    Mais, pointe le journal,« ce diplomate ne s’attendait pas à un tel ras-le-bol des capitales européennes vis-à-vis d’Israël : une majorité de 17 États membres (sur 27), dont la France, a demandé à la Commission d’examiner si Tel-Aviv respectait les droits de l’Homme à Gaza, première étape vers une éventuelle suspension de l’accord d’association liant Israël à l’Union. Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, a donc annoncé qu’elle allait se "lancer dans cet exercice". C’est la première fois, pointe Libération, qu’autant de capitales européennes tapent du poing sur la table contre un pays qui a toujours été ménagé par l’Union. »

    Coup d’épée dans l’eau ?

    Toutefois, il ne faut pas être naïf, tempère le journal : « En réalité, seule l’interruption de l’aide militaire américaine pourrait faire reculer Netanyahu. L’Europe n’a donc en réalité aucun moyen de pression efficace, ce que le gouvernement israélien sait parfaitement. »

    Qui plus est, précise Le Monde, les Européens restent divisés… « Malgré ces déclarations fortes, un soutien à une révision complète de l’accord d’association avec Israël parait encore inatteignable tant les 27 États peinent à s’entendre quand il s’agit du Proche-Orient. D’un côté, Israël peut compter sur des soutiens inconditionnels – comme l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la République tchèque ou la Hongrie – pour bloquer toute initiative négative à son encontre et contrer les pays plus sensibles au sort de la population palestinienne – comme l’Irlande, l’Espagne ou la Slovénie. »

    Le Royaume-Uni et le Canada haussent le ton

    Reste que la vague de protestation enfle chaque jour davantage… En dehors de l’Union européenne, le Canada a donné de la voix, de même que le Royaume-Uni. « Quelque chose est en train de changer, s’exclame le Guardian à Londres. Une vérité se dessine : ce qui se passe à Gaza restera dans les mémoires comme l’un des plus grands crimes de l’histoire. […] Pourtant, Israël agit en toute impunité. » Et certains s’en vantent, souligne le Guardian, comme ce député israélien d’extrême droite cité par le journal : « Tout le monde s’est habitué à l’idée qu’on peut tuer 100 Gazaouis en une nuit, affirme-t-il. Et tout le monde s’en fiche. »

    Alors hier mardi, pointe le Times, « le Royaume-Uni s’est dit prêt à sanctionner des dirigeants israéliens pour leur offensive "intolérable" à Gaza. Les négociations commerciales avec le gouvernement de Benyamin Netanyahu ont été suspendues. »

    Le Times qui affirme dans son éditorial que « les amis d’Israël ne peuvent pas rester aveugles face aux souffrances en Palestine. […] La véhémence de la déclaration publiée par les gouvernements britannique, français et canadien, qui ont appelé à la fin de l'action militaire à Gaza, a été un choc ». Et « d’autres événements pourraient survenir, prévient le quotidien britannique : le président Trump pourrait perdre patience envers Benyamin Netanyahu ».

    Le poids des États-Unis

    En effet, pointe le New York Times, certes, « les États-Unis, le plus puissant soutien d’Israël, n’ont pas critiqué publiquement la nouvelle offensive israélienne. Mais le président Trump prend de plus en plus de distance avec Netanyahu, en ayant conclu un accord séparé avec le Hamas pour libérer le dernier otage américain encore en vie et en évitant l’étape israélienne lors de son voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. Vendredi, Donald Trump avait déclaré que "beaucoup de gens mourraient de faim" à Gaza en raison du blocus israélien et que "les États-Unis voulaient contribuer à alléger les souffrances". » De quelle manière ?

    Haaretz à Tel-Aviv a sa petite idée : « Ces derniers jours, les États-Unis ont exercé d’intenses pressions sur Benyamin Netanyahu pour qu’il accepte l’accord proposé par l’envoyé américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff. Cet accord prévoirait la libération d’environ la moitié des otages israéliens encore en vie détenus par le Hamas et un cessez-le-feu temporaire à Gaza. » Mais on attend toujours la réponse du Premier ministre israélien.

    À lire aussiBande de Gaza: l’enfer de 1,1 million d'enfants pris au piège entre guerre et malnutrition

  • Question posée hier par Donald Trump à Vladimir Poutine. Question à la Une du site du Süddeutsche Zeitung à Munich. Question sans réponse nette…

    « Tout ça pour ça », soupire Libération à Paris. « C’était le troisième entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, depuis le retour du républicain à la Maison Blanche. Objectif annoncé : “Mettre fin au bain de sang“ en Ukraine. Résultat : plus de deux heures d’une conversation jugée satisfaisante par les deux présidents. Une annonce tonitruante – et attendue – de négociations imminentes. Mais en réalité, déplore Libération, beaucoup de bruit pour rien, une fois de plus. »

    Certes, pointe Le Figaro, « Vladimir Poutine s’est dit prêt à travailler sur un mémorandum avec l’Ukraine. Une façon d’apaiser son homologue américain et de gagner du temps. Car le chef du Kremlin s’arc-boute toujours sur ses positions maximalistes. »

    En effet, souligne le Washington Post, « le problème le plus important est que Poutine n’a pas montré qu’il souhaitait la paix. Il veut toujours la victoire, en utilisant une fois de plus l’expression “éliminer les causes profondes de la crise“. Ce qui signifie que pour lui l’Ukraine ne peut pas être un pays européen, comme elle le souhaite, mais qu’elle doit rester sous l’hégémonie russe. »

    En fait, soupire Le Temps à Genève, « le premier (Trump) est pressé d’en finir et de passer à autre chose. Le second (Poutine) reste persuadé que le temps travaille pour lui. »

    La balle dans le camp des Européens ?

    Résultat, analyse Die Welt à Berlin : « Poutine peut considérer cette journée comme une victoire – et maintenant, c’est aux Européens de jouer. La pression s’accroît désormais sur eux. L’unité transatlantique récemment annoncée se termine plus vite qu’elle n’a commencé. Néanmoins, la menace européenne de durcir les sanctions demeure, même si elle aurait dû être mise à exécution lorsque Poutine a laissé expirer l’ultimatum pour un cessez-le-feu inconditionnel. Ce mardi, les ministres des Affaires étrangères de l’UE se réunissent à Bruxelles et doivent tenir leurs engagements. Mais sans pouvoir compter sur Donald Trump. »

    « Anxieuse, polarisée et terriblement imprévisible… »

    L’Europe justement, confrontée à la montée des nationalismes… Certes, relève le Guardian à Londres, on a assisté dimanche en Roumanie, « à un retournement de situation spectaculaire : Nicușor Dan, le maire centriste de Bucarest, a bénéficié du taux de participation le plus élevé depuis 30 ans pour remporter une large victoire à la présidentielle, face au candidat d’extrême-droite. » Certes, poursuit le quotidien britannique, « le centre a également tenu bon en Pologne, où le maire libéral de Varsovie, Rafał Trzaskowski, a remporté de justesse le premier tour d’une autre élection présidentielle cruciale, devant l’historien nationaliste Karol Nawrocki. »

    Mais, pointe le Guardian, « dans un contexte de crise persistante du coût de la vie et alors que les principaux partis se font l’écho des programmes d’extrême droite sur l’immigration, la politique européenne reste anxieuse, polarisée et terriblement imprévisible. »

    La montée des extrêmes…

    Et l’extrême-droite reste en embuscade… Exemple, au Portugal, où « le populisme progresse », s’alarme El Pais à Madrid. L’extrême droite, Chega, a en effet franchi un cap en dépassant dimanche la barre des 20% aux élections législatives, et se retrouve désormais en position de diriger l’opposition au gouvernement de droite modérée de Luis Montenegro, reconduit sans majorité stable après une année au pouvoir. « André Ventura, le leader de Chega, prendrait ainsi pour la première fois ce rôle au leader du Parti socialiste, relève le quotidien espagnol. (…) Il appartient désormais aux progressistes, poursuit El Pais, de s’engager dans une autocritique et d’analyser les raisons pour lesquelles le discours d’extrême droite a pénétré si profondément, et en si peu de temps, dans un pays, le Portugal, qui a mis fin à une dictature il y a un demi-siècle. »

    La France submergée par le « tsunami blanc »

    Enfin, c’est une enquête à lire dans La Croix : une grande enquête, en cinq volets, sur le trafic de drogue en France. « Les chiffres donnent le tournis, s’exclame le journal. En 2023, plus d’un million de personnes en France, toujours plus jeunes, avaient consommé de la cocaïne au moins une fois. Le double, comparé à 2022. Quant aux autorités, elles ont saisi 23 tonnes de cette poudre blanche, 15 fois plus que les chiffres constatés dans les années 1990. La drogue est devenue, au fil du temps, un problème majeur de la société française : le “tsunami blanc“, l’appellent désormais les spécialistes. »

    Premier volet donc de cette enquête à lire dans La Croix qui nous emmène « de la Colombie à Dubaï, pour savoir qui sont ceux qui produisent, consomment, pâtissent et profitent de la vente de la drogue. »

  • Une forme de « en même temps » :

    « Gaza : Israël passe à l'offensive… et poursuit les négociations », constate La Croix à Paris.

    « Israël lance une vaste opération militaire à Gaza, au milieu de pourparlers de très incertains », renchérit L'Orient-Le Jour à Beyrouth.

    En effet, précise le quotidien libanais, « l'État hébreu annonce le début d'une offensive d'ampleur "Les chars de Gédéon", peu avant la tenue à Doha d'un nouveau cycle de négociations indirectes. »

    En fait, pointe le journal, « Israël poursuit la même stratégie depuis plus d'un an et demi : affamer Gaza et utiliser aux frappes militaires pour obtenir du Hamas un cessez-le-feu provisoire et libérer davantage d'otages, sans mettre fin à la guerre, et mener une réoccupation plus vaste de l'enclave. »

    Libération à Paris a fait les comptes : l'armée israélienne a lancé « 670 frappes dans l'espace d'une semaine. » Bilan : « au moins 462 Palestiniens tués, selon les autorités de l'enclave, dont 344 ces trois derniers jours. »

    Au même moment, constate notamment Le Soir à Bruxelles, alors qu'aucune aide humanitaire n'est entrée dans l'enclave depuis le 2 mars, « Israël va autoriser l'entrée d'une « quantité de base de nourriture ». L'État hébreu veut "éviter le développement de la famine dans l'enclave", explique le premier ministre Benyamin Netanyahou. »

    Il faut dire, complète le New York Times, que « certains militaires israéliens ont conclu, en privé, que les Palestiniens de Gaza risquaient de souffrir d'une famine généralisée si les livraisons d'aide n'étaient pas rétablies dans les semaines à venir. »

    Violations et pas de sanctions…

    Le Temps à Genève énumère les violations du droit international humanitaire dont l'État hébreu se rend coupable dans l'enclave palestinienne : absence d'approvisionnement (article 55 de la Convention de Genève), blocage de l'aide humanitaire (article 59), destruction de biens civils (article 53), attaques disproportionnées (article 57), déplacements forcés et transferts de population (article 49), interdiction de visite des puissances protectrices du Comité international de la Croix-Rouge (article 143).

    Pour autant, si certains pays donnent de la voix, pas de condamnation unanime et encore moins de sanctions… « Guerre à Gaza : les alliés d'Israël face au risque de la complicité », prévient Le Monde à Paris. « Face à l'horreur des événements dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, les organisations humanitaires, les défenseurs des droits humains, avocats, professeurs, intellectuels, artistes, et responsables des Nations unies, demandent aux États d'agir et de ne pas se rendre complices des crimes en cours. (…) La répugnance des États occidentaux à prendre des mesures concrètes contre l'État hébreu les expose à des poursuites pour manquement à leurs obligations internationales. »

    Dans la presse internationale, les commentaires se multiplient ces derniers jours. A l'instar de cette supplique lancée hier par un chroniqueur du Sunday Times hier à Londres : « j'ai pleuré les victimes du 7-Octobre, écrit-il. Mais qui parmi nous ne pleure pas aussi les victimes de Gaza ? Critiquer le gouvernement israélien n'est pas antisémite ; c'est le service le plus pro-israélien qu'un ami de cette nation rendre puisse. C'est pourquoi je dis aux Israéliens, après des centaines de morts supplémentaires la dernière semaine et alors que des enfants désespérés cherchant les déclins à la recherche de restes de nourriture, arrêtez. Pour leur bien comme pour le vôtre, arrêtez, s'il vous plaît. »

    « La preuve que tout le monde ne nous déteste pas »

    En Israël, l'opinion est partagée… à l'image de ce qu'on peut lire dans la presse. Pour Haaretz, quotidien d'opposition, « la seule voie vers l'avenir d'Israël est d'arrêter la destruction de Gaza – maintenant ! » Il faut parvenir « à un accord global visant à rapatrier les otages, à mettre fin à la guerre, à retirer les troupes de Gaza, à permettre l'acheminement de l'aide humanitaire, à engager la reconstruction et à lancer un effort diplomatique international pour apporter des changements profonds dans la région, y compris sur la question palestinienne. »

    A contrario, le Jerusalem Post consacre son éditorial à Yuval Raphael… Cette chanteuse de 24 ans, rescapée des massacres du 7-Octobre, arrivée 2e au concours de l'Eurovision samedi soir. « Yuval Raphael symbole de l'étonnante résilience d'Israël », s'exclame le Jerusalem Post . Elle « est arrivée en tête des votes du public. Preuve que la position mondiale d'Israël, décrite souvent comme étant en chute libre, n'est pas aussi désastreuse que nous l'imaginons. (…) C'est la preuve, poursuit le Jerusalem Post, qu'en dépit des résolutions de l'ONU, des appels au boycott et des condamnations réflexes de nombreux hommes politiques européens (Emmanuel Macron, nous vous regardons), c'est la preuve que tout le monde ne nous déteste pas. »

  • L'offensive israélienne pourrait être déclenchée dans les heures qui viennent… « Gaza dans l’inconnu » titre L’Orient-le-Jour. « Des renforts israéliens se préparent à la frontière de Gaza, à ce qui devrait être une invasion brutale, ressemblant à un massacre », avertit sur X le journaliste palestinien Younis Tirawi, cité par le quotidien francophone libanais. Le journal d’opposition israélien Haaretz annonce de son côté « une opération élargie », alors que « les frappes israéliennes ont fait hier plus de 100 morts ».

    En Suisse, Le Temps tape du poing sur la table. Dans son éditorial, Madeleine von Holzen, s’indigne « que le droit humanitaire international soit piétiné par le gouvernement israélien à Gaza où la population meurt sous les bombardements et par la faim ». « Cette situation », nous dit-elle, « est intolérable ». En France, Mediapart fait aussi part de sa colère : « Génocide à Gaza, que fait le monde ? » interroge le site d’information, qui reprend les propos de Tom Fletcher, secrétaire général adjoint des Nations unies, il y a quelques jours : « que dirons-nous aux générations futures ? Que nous avons fait tout ce que nous pouvions ? Ce sont des mots vides de sens », a lancé Tom Fletcher.

    La cohabitation : stop ou encore

    A la Une de l’actualité également, le premier tour de l’élection présidentielle demain en Pologne. « Le camp libéral résistera-t-il aux conservateurs du Pis ? » interroge Courrier international qui a lu la presse polonaise… « Elle souligne, nous dit-il, l’enjeu de l’élection présidentielle (…) mettre fin à la cohabitation entre le camp national conservateur à la présidence et le gouvernement pro-européen du premier ministre Donald Tusk – ou la prolonger ». « Stop ou encore à la cohabitation », annonce ainsi l’hebdomadaire Polityka, qui cite le sociologue Andrzej Rychard, selon lequel « cette élection sera extrêmement importante pour la Pologne, aussi importante que celle de 1989 et 2023 ». Et le sociologue va plus loin : « Si le candidat de la coalition gouvernementale Rafal Trzaskowski l’emporte », assure-t-il, « nous avons une chance (…) de finaliser (…) la reconstruction de la démocratie libérale et le renforcement de la Pologne en Europe ».

    De son côté, Gazeta Wyborcza, estime que si le candidat de la coalition gouvernementale perd, « nous serons confrontés, jusqu’aux élections législatives, à deux années de divisions violentes (…) et à une cohabitation pleine de tensions ». Il y a aussi une inconnue : le score que fera le parti d’extrême droite Konfederacja. « Il pourrait bien s’imposer comme la troisième force politique du pays », estime Courrier international.

    Deux candidats pour un fauteuil

    La presse française s’intéresse au duel entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, qui vont se disputer ce week-end la tête de LR, Les Républicains. « Qui va expulser l’autre ? » titre ironiquement Libération, faisant implicitement allusion à l’un des sujets préférés des deux hommes : l’immigration. « Les adhérents LR votent ce week-end pour désigner leur président », explique le quotidien français. « Face à face, le ministre de l’Intérieur et le patron du groupe à l’Assemblée. Un avant-goût de la bataille interne pour 2027 ». Autrement dit, pour la prochaine élection présidentielle. Et à ce petit jeu, les deux hommes présentent quasiment le même programme, si l’on en croit Le Figaro. Pour le journal conservateur, « rarement deux rivaux auront été plus proches sur le fond (…) tous deux prônent une droite qui n’a pas peur de son ombre et qui, pour cela, entend tourner clairement la page du macronisme et érige La France Insoumise en menace absolue ».

    Libération présente la situation de manière plus caustique, estimant notamment que Laurent Wauquiez « a tenté de compenser de mauvais choix politiques, par des saillies plus navrantes les unes que les autres ». Cette élection à la tête de LR, intéresse aussi nos voisins belges, le quotidien le Soir s’amuse de cette « droite française », qui est « en quête d’un chef pour revenir au pouvoir ». « Cela fait près de 20 ans qu’elle n’a plus conquis l’Elysée », rappelle le journal belge.

  • « L’absence de Poutine aux négociations d’Istanbul anéantit les espoirs d’avancée en Ukraine », titre le Times qui ajoute : « Volodymyr Zelensky accuse le dirigeant russe de ne pas vouloir parvenir à un accord avec l’Ukraine ». Les propos du président ukrainien sont repris tel quels : « nous ne pouvons pas courir le monde à la recherche de Poutine. C’est un manque de respect de la part de la Russie. Pas de rendez-vous, pas d’ordre du jour, pas de délégation de haut niveau. C’est un manque de respect ». À Bruxelles, le Soir constate également que « les pourparlers de paix n’ont toujours pas commencé » et que « Vladimir Poutine n’a pas daigné se rendre en Turquie et s’abaisser à rencontrer Volodymyr Zelensky. » El Païs, de son côté, met Poutine et Trump dans le même panier, et les accuse tous deux de « torpiller les négociations à Istanbul ». « Le paradoxe », remarque le quotidien espagnol, « est que c’est le président russe qui a proposé la réunion d’Istanbul, (…) mais l’autocrate a fini par compromettre le retour à la table des négociations, en envoyant des représentants de second ordre ». Aux États-Unis, l’optimisme n’est pas non plus de mise. Le New York Times regrette que « les négociations de paix aient dégénéré en fanfaronnades et en confusion, hier ». Le président Trump a classé l’affaire, ajoute le journal, en déclarant : « rien ne se passera tant que Poutine et moi ne nous seront pas rencontrés ».

    Au mauvais endroit, au mauvais moment

    En France, le journal Libération fait sa Une sur Boualem Sansal. « Six mois de détention, les coulisses du scandale Sansal » titre le quotidien. « Coupé du monde depuis son arrestation le 16 novembre, et condamné à cinq ans de prison à l’issue d’un simulacre de procès, l’écrivain franco-algérien est pris au piège de la guerre diplomatique entre Paris et Alger », précise le quotidien français, selon lequel, « l’écrivain naturalisé français, malade du cancer et soumis à l’isolement, a failli être libéré début avril, avant de subir à nouveau l’intense crise entre Paris et Alger ». C’est ce que Libération appelle « un piège mortifère. Boualem Sansal est l’otage d’un inextricable jeu de pouvoir entre Paris et Alger, pris dans la relation complexe entre les présidents Tebboune et Macron, l’interminable conflit franco-algérien qui s’embrase aujourd’hui à un degré inouï ». « Le drame de Boualem Sansal », estime Alexandra Schwarzbrod dans son éditorial, « c’est qu’il s’est retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment ». L’espoir est mince. « Comment faire pour qu’aucun des deux présidents ne perde la face ? » interroge Alexandra Schwarzbrod. « Tout doit être entrepris à tous les niveaux, pour libérer cet homme qui déclarait n’avoir jamais cessé d’aimer son pays ».

    Thérapie génique personnalisée

    Enfin, cette très bonne nouvelle, venue des États-Unis, mais c’est le quotidien suisse Le Temps qui s’en fait l’écho. Il s’agit d’une découverte scientifique pleine de promesses, incarnée par un bébé de six mois, qui s’appelle KJ Muldoon, dont les parents Nicole et Kyle vivent en Pennsylvanie. Or, leur enfant, qui est « atteint d’une maladie génétique rare affectant l’élimination de l’ammoniac », a reçu la « première thérapie génique personnalisée au monde » et il affiche aujourd’hui une forme qui fait plaisir à voir, sur la photo publiée par le Temps. « Certes l’enfant n’est pas considéré comme guéri », explique le journal, il devra être suivi sur le long terme, il faudra vérifier que « le changement escompté a bien eu lieu dans son ADN », mais il semble bien que « les chercheurs américains aient réussi à corriger une mutation délétère chez le nourrisson ». « Cette innovation médicale majeure », ajoute le Temps, « offre l’espoir d’un traitement pour les 30 millions d’Américains atteints de maladies génétiques rares ». Et on l'espère, pour les autres malades qui vivent ailleurs dans le monde...

  • Tribune de Marci Shore, Timothy Snyder et Jason Stanley dans le New York Times. Tous sont professeurs dans la célèbre université de Yale, membre de l’Ivy League, les plus prestigieuses facs américaines et tous démissionnent pour rejoindre l’Université de Toronto au Canada. Pour l’un, il s’agit de protester contre les atteintes aux libertés de l’administration Trump. Marci Shore, elle, dénonce une « régression brutale de la démocratie américaine » en prenant un exemple très parlant : « Nous sommes comme les passagers du Titanic qui affirment que notre navire ne peut pas couler », « Or, en tant qu'historien, vous savez qu'il n'existe pas de navire indestructible ».

    Enfin, son époux, Timothy Snyder, lui, estime qu’à Toronto, il pourra enseigner dans une université qui peut « accueillir des discussions sur la liberté ».

    En bref, nous rapporte le New York Times, si les motivations des trois universitaires diffèrent, tous sont d’accord sur un point : « ignorer ou minimiser les attaques contre l’État de droit est un danger pour la démocratie ».

    Netflix peut-il avoir un impact sur les décisions de justice ?

    Question que pose un éditorial, ce matin, dans le Guardian qui s’intéresse au cas des frères Menendez. Erik et Lyle, condamnés pour avoir tué leurs parents en 1989 et qui ont fait l’objet d’une série à succès sur la plateforme de streaming l’année dernière. Les spectateurs se sont pris d’affection pour les deux hommes. Si bien qu’après 35 ans passés derrière les barreaux, et une condamnation à la prison à vie, un juge a réduit, mardi, leur peine, les rendant éligibles à une libération conditionnelle estimant qu’ils « ont suffisamment fait ces 35 dernières années » pour mériter leur chance de liberté.

    Pour le Guardian, « il faut une humilité astronomique à la justice pour reconsidérer ses verdicts sur la base de ce qui est, par essence, du divertissement ».

    En parlant d’écrans, Vogue s’intéresse au Festival de Cannes…

    Non pas aux films qui y sont présentés, mais aux nouvelles règles vestimentaires imposées aux stars sur le tapis rouge. Le code a changé, lundi, à la veille de l’ouverture du Festival : finie la nudité, les robes aux traines imposantes…

    Le problème, c’est que les stylistes travaillaient depuis des mois sur les tenues qu’allaient porter les acteurs, les réalisateurs et ont été pris de court : « beaucoup sont vraiment paniqués » confie un critique culturel.

    D’autres regrettent ce choix : « Cannes est l'un des tapis rouges les plus glamour et les plus excitants, et j'ai toujours adoré voir les robes extravagantes et les pièces haute couture qui ornent les marches du Palais ». Un acteur du monde de la mode, lui s’interroge : « Il faudrait des mesures pour déterminer ce qui est trop long ou trop volumineux dans une robe. Et concernant la nudité, est-ce à la discrétion de chaque invité sur le tapis rouge ? Y aura-t-il des règles précises ? » pour l’instant, tout cela reste flou !

    On reste dans l’univers artistique avec l’Eurovision…

    « La géopolitique sous une pluie de paillettes », c’est comme ça que Libération définit le concours de chant. Le journal français s’entretient avec Thomas Duseaux, créateur d’un podcast sur l’Eurovision qui selon lui, se « déringardise » depuis plusieurs années et estime que le concours « est un succès parce qu’il rend les gens heureux ».

    Le producteur donne aussi la recette pour le remporter : quand « on est devant sa télé et qu’on voit défiler pendant une heure du boum boum, si une chanson calme apporte une respiration, c’est souvent l’émotion qui déclenche les votes » mais « quand de nombreux candidats se disent que c’est l’intimiste qui marche, le public zappe et c’est une proposition pétaradante qui va emporter le morceau ».

    Alors chanson en piano-voix ou effets spéciaux bluffants cette année ? Quel pays remportera la 69e édition de l’Eurovision ? Réponse samedi soir.

  • Le président russe se rendra-t-il en personne, jeudi 15 mai, à Istanbul pour négocier la paix avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky ? Pour l’instant pas de réponse claire du Kremlin… Et en attendant, le président ukrainien accentue la pression. Dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens européens, dont le Guardian à Londres et Libération à Paris, Volodymyr Zelensky revient sur ses discussions avec ses alliés occidentaux et son espoir d’un cessez-le-feu prochain.

    « Je suis prêt à aller à Istanbul, affirme-t-il. Mais, je ne crois pas que Poutine soit capable de venir, il aura peur ». Toutefois, « si Trump se déplace, cela incitera Poutine à faire de même », estime Volodymyr Zelensky. « Trump peut donc être d’une grande aide, s’il venait. Dans ce cas, si Poutine ne venait pas, cela ressemblerait à une défaite totale pour lui. (…) Il faut que Trump comprenne que Poutine ment, poursuit le président ukrainien. Et nous, de notre côté, nous devons être intelligents, montrer que nous ne sommes pas ceux qui ralentissent les processus, même quand il s’agit de compromis, parfois inconfortables ».

    Commentaire de Libération : « en proposant à Vladimir Poutine une rencontre en Turquie demain, Volodymyr Zelensky a réussi à le mettre dos au mur, (…) à le désarçonner. Poutine depuis, ne pipe mot. (…) Un énième tour de force qui pourrait amadouer les États-Unis et peser lourd dans le bras de fer diplomatique. (…) Il est peu probable, estime encore Libération, que cette semaine marque la fin de la guerre en Ukraine mais, si Zelensky parvient à se prévaloir du soutien des Européens et de Donald Trump (qui a annoncé que Marco Rubio serait en Turquie demain) et à mettre Poutine dans l’embarras, alors elle marquera assurément un tournant ».

    L’improbable cessez-le-feu…

    En effet, relève aussi le Guardian, « un cessez-le-feu durable ne semble malheureusement pas imminent. La Russie pourrait accepter une trêve à court terme, mais il est peu probable qu’elle cesse définitivement les combats dans les mois à venir. Les alliés de l’Ukraine doivent donc être prêts à la soutenir tout au long de la guerre. Cela implique d’accroître le soutien militaire européen. (…) La sécurité européenne passe par Kiev. En comprenant cela, les dirigeants de la coalition des pays volontaires continueront de soutenir l’Ukraine. Ils savent que la Russie représente la plus grande menace pour l’Europe. »

    En tout cas, renchérit Le Temps à Genève, « le cessez-le-feu exigé par les Européens a peu de chances d’entrer en vigueur lundi ou un jour prochain. Et la perspective d’un sommet Poutine-Zelensky n’est pas beaucoup plus probable étant donné la défiance accumulée entre Kiev et Moscou après plus de trois ans de guerre ».

    Le Temps qui cite cette remarque de Volodymyr Fesenko, analyste ukrainien, directeur du centre d’études politiques Penta, à Kiev : « aujourd’hui, dit-il, les deux belligérants se détestent, ne se font pas confiance et leurs positions de négociation, notamment sur le statut des territoires ukrainiens occupés, se contredisent radicalement et ne sont pas compatibles pour parvenir à un compromis ».

    Macron à la télé : fatigue démocratique ?

    À la Une également, l’interview d’Emmanuel Macron hier soir à la télévision… Plus de trois heures de débat… mais les journaux restent sur leur faim…

    « Emmanuel Macron, président touche-à-tout confronté à son impossibilité à agir », s’exclame Le Monde. « Dans une émission au format inédit, destinée à lui permettre de reprendre la main, le chef de l’État s’est exprimé sur tous les sujets, de la sécurité à l’Ukraine. Attendu sur une proposition de référendum, il a préféré ne pas s’engager “trop précisément“, ni sur les sujets qui pourraient donner lieu à une consultation, ni sur la date ».

    « Nous espérions des annonces, il a fallu se contenter d’analyses, soupire pour sa part Le Figaro. On nous avait promis une projection vers l’avenir, ce fut un retour perpétuel vers le passé. On croyait retrouver le débatteur brillant et fantasque, nous avons assisté au calvaire d’un homme désarmé qui peinait à dissimuler son impatience. Au terme de cet exercice médiatique censé clore le désordre provoqué par la dissolution, le résultat est inverse, constate encore Le Figaro : la fatigue démocratique paraît plus profonde que jamais. Un chef de l’État que l’on croit omnipotent a exposé publiquement son impuissance. Un pays en proie à des tourments existentiels a vu le président de la République répéter sur chacun des sujets “qu’il n’a pas tout bien fait“ mais que “depuis huit ans“ il n’a pas à rougir de son bilan ».

  • C’est du moins l’expression utilisée par Le Temps à Genève. « Les trois États du Golfe qui accueilleront Donald Trump pour sa première tournée présidentielle, à partir d’aujourd’hui, vont faire office de Rois mages. Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis attendent le président américain les bras chargés de cadeaux. 600 milliards de dollars pour l’Arabie saoudite, pratiquement autant pour le Qatar, et plus du double promis par les Émirats arabes unis : en guise de signe de bénédiction de son deuxième mandat, le président Trump entend revenir aux États-Unis auréolé des largesses provenant des fonds souverains de ces pays, parmi les plus riches de la planète comparativement au nombre d’habitants ».

    « Un deal est un deal »

    « Faire des affaires, pas la guerre, relève Le Monde à Paris. L’ambition de Donald Trump peut se résumer ainsi, à l’heure de sa première tournée à l’étranger depuis son investiture, en janvier ».

    « Trump cherche avant tout des deals », insiste Le Soir à Bruxelles. « Quitte à confondre voyage diplomatique et business trip dans le Golfe. Sachant qu’il n’obtiendra probablement rien à court terme, ni de la Russie, ni d’Israël sur une paix, ni de l’Arabie saoudite, ni de l’Iran sur les dossiers de la normalisation avec Israël et du nucléaire, Trump pourrait détourner l’attention avec des contrats affichant un nombre de zéros à n’en plus finir. Car dans la vision du monde transactionnelle du président américain, peu importe s’il s’agit de paix ou de pétrodollars : un deal est un deal ».

    Le Figaro à Paris précise : « des investissements massifs aux États-Unis, des contrats d’armement ou aéronautiques, ou des accords sur l’intelligence artificielle, les cryptomonnaies ou les métaux rares pourraient être proclamés, permettant à Trump d’afficher des succès commerciaux. La Maison-Blanche dit espérer obtenir mille milliards de dollars de contrats et d’investissements ».

    Israël en berne…

    « Un pays suivra d’un mauvais œil cette visite, relève pour sa part La Croix : Israël. Contrairement à 2017, l’État hébreu n’est pas sur la feuille de voyage de Trump (…). Galvanisé initialement par ses annonces sur la “Riviera“ et le “déplacement“ des Gazaouis, Benyamin Netanyahu redoute désormais les déclarations de son imprévisible partenaire. Ce dernier pourrait-il soutenir le plan arabe pour Gaza, porté par l’Égypte, la Jordanie et la France ? Ou bien lâcher le Premier ministre israélien et imposer un règlement politique pour l’enclave ? Les supputations vont bon train dans les médias arabes et israéliens. Mais la séquence contrarie déjà l’État hébreu, remarque encore La Croix : non seulement Donald Trump va être pressé par ses alliés du Golfe de conclure un accord avec l’Iran sur le nucléaire, mais il devrait aussi rencontrer lors de sa tournée trois des ennemis jurés d’Israël : le président palestinien Mahmoud Abbas, le Syrien Ahmed Al Charaa et le Libanais Joseph Aoun ».

    Un cadeau somptueux…

    Mais le sujet qui accapare l’attention de la presse américaine c’est l’avion d’une valeur de 400 millions de dollars que le Qatar a l’intention de mettre à disposition de Donald Trump…

    « Ce don potentiel soulève de grandes inquiétudes, pointe le Washington Post, non seulement en matière de sécurité, mais aussi de corruption et d’abus de confiance. On a là un président qui, au cours de la première année de son mandat de quatre ans, accepte un cadeau historique et extraordinairement coûteux de la part d’un gouvernement étranger qui a de nombreux intérêts dans les actions de son administration ».

    Qui plus est, poursuit le Washington Post, « cet avion pourrait apparemment être affecté ultérieurement à l’usage personnel de Donald Trump, bien que ce dernier ait déclaré hier qu’il ne l’utiliserait pas. Certains experts affirment que cela violerait clairement la clause “émoluments“ de la Constitution ».

    Des contrats juteux pour la famille Trump…

    Dans le même temps, le New York Times soulève un autre lièvre… Des contrats mirifiques pour la famille Trump… « Les deux fils aînés du président se sont en effet lancés récemment dans une série de contrats juteux en capitalisant sur le nom et le pouvoir de leur père, chacun essayant apparemment de surpasser l’autre. On parle là de milliards de dollars », s’exclame le New York Times qui précise : « un hôtel de luxe à Dubaï. Une deuxième tour résidentielle haut de gamme à Djeddah, en Arabie saoudite. Deux entreprises de cryptomonnaies basées aux États-Unis. Un nouveau parcours de golf et un complexe de villas au Qatar. Et un nouveau club privé à Washington. Dans bien des cas, pointe le journal, ces nouvelles transactions promues la semaine dernière bénéficieront non seulement à Eric et Donald Jr., mais aussi au président Trump lui-même ».

  • Le président ukrainien l'a dit sur les réseaux sociaux: il attend Vladimir Poutine lui-même, jeudi en Turquie. Et pour comprendre comment on en est arrivés à cette hypothèse « longtemps taboue », et désormais « sur la table », selon les mots du Monde, il faut remonter au début de ce week-end.

    C'est là que s'est jouée une séquence cruciale pour les européens : revêtant leurs costumes de 4 Fantastiques, « les dirigeants français Macron, britannique Starmer, polonais Tusk et allemand Merz » se sont rendus à Kiev, d'où « ils ont adressé un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu "complet et inconditionnel"», raconte Le Soir en Belgique.

    En « fin joueur d'échecs » qu'il est, analyse Le Figaro, « Poutine a vite vu qu'il n'y avait pas de bonne réponse » à cette offre : « soit il refusait le cessez-le-feu censé démarrer ce lundi et s'affichait dans le mauvais rôle, soit il renonçait à ses conditions (...) et paraissait céder au diktat de ses ennemis ». Par un habile tour de passe-passe, le président russe a donc « déplacé le curseur » et a proposé des négociations directes… tout en reprenant les frappes contre l'Ukraine.

    Volodymyr Zelensky contre-attaque

    Sa proposition est donc une façon habile, pour Volodymyr Zelensky, de « renvoyer la balle à son homologue russe », juge Le Soir. Puisqu'à présent, le président ukrainien « passe doublement pour celui étant le plus disposé à œuvrer à la paix », en se déplaçant en Turquie. Alors même que « la Russie ne respecte pas le cessez-le-feu de 30 jours à nouveau mis sur la table ce week-end ». Et, renchérit le Guardian, cette proposition « remet la pression sur le dirigeant russe, pour qu'il soit présent, ou bien qu'il fasse marche arrière ».

    Pour autant, Le Soir ne se berce pas d'illusions : « il ne faut pas s'attendre à un résultat ». Des négociations directes, il y en a déjà eu à Istanbul en 2022, et, commente sobrement le titre, « force est de constater qu'elles n'ont pas abouti ».

    Et si pour l'instant rien de concret ne bouge. Cette séquence diplomatique fait quand même un perdant et un gagnant. Carton plein pour le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Cette séquence lui offre l'opportunité, note El Pais en Espagne, « d'agir comme un leader central pour parvenir à un accord ». Pour Le Monde, c'est simple : c'est « un moment que le dirigeant turc attendait depuis près de trois ans », lui qui a « cherché à jouer un rôle de médiateur entre Kiev et Moscou avant même le début du conflit ».

    En revanche, Donald Trump, lui, ressort affaibli de cet épisode. Alors même qu'il soutenait la demande européenne pour un cessez-le-feu de 30 jours, il s'est finalement « rangé avec la contre-proposition russe », retrace le Washington Post, dans une tentative de « saper les européens ». Sans même pouvoir se targuer des avancées côté Kremlin, puisque, dans les colonnes du Soir, une experte juge que ce sont plutôt « les discussions que Vladimir Poutine a eues avec [le président chinois] Xi Jinping qui ont porté leurs fruits ». Et tant pis pour la « grande ambition stratégique » de l'administration Trump, note Le Figaro, à savoir « arracher la Russie des bras de la Chine ».

    Donald Trump éclipsé

    C'est le verdict sans appel du New York Times : « Trump n'est plus l'Américain le plus important ». Et cette fois, le quotidien ne fait pas référence à la situation en Ukraine, mais à l'élection du pape Léon XIV, devenu jeudi le premier pontife américain de l'histoire.

    Dans un pays où l'évangélisme est de plus en plus répandu, il est temps, juge l'auteur, d'apprendre du catholicisme. « Trop d'Américains évangéliques sont déconnectés » de l'histoire de la chrétienté, assène le journal, et appartiennent à des églises « qui mesurent leur existence en mois ou en années, et pas en siècles ou en millénaires ».

    Conclusion : un « manque de perspective » qui « exagère l'importance des politiques ». Or, prévient le titre, « quand on croit que le succès de sa religion dépend du succès de tel ou tel politicien, ce n'est qu'une question de temps avant que la politique ne devienne religion ». D'où ces questions qui ont pullulé tout le weekend sur les réseaux sociaux américains : « le nouveau pape est-il proche du mouvement MAGA [Make America Great Again, ou rendre sa grandeur à l'Amérique - NDLR] ? Où est-il woke ? Où se situe-t-il dans la guerre culturelle américaine ? ».

    Autant d'interrogations vaines, se réjouit le New York Times : « Si tout va bien, Léon XIV occupera la scène mondiale bien après que Donald Trump ait disparu de la vie publique ». Une perspective qui, conclut le journal, « ressemble presque à de l'espoir ».