Avsnitt
-
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray ouvre une nouvelle saison de sa Contre-Histoire de la philosophie en mettant en lumière Claude-Adrien Helvétius, un philosophe trop souvent réduit à quelques qualificatifs erronés. On le présente généralement comme athée, matérialiste et collaborateur de l’Encyclopédie, trois affirmations que Onfray réfute en replaçant Helvétius dans son véritable contexte intellectuel et biographique.
2. Qui était vraiment Helvétius ?
Un aristocrate aux idées progressistes
Né en 1715, la même année que la mort de Louis XIV, Helvétius appartient à une famille de médecins proches de la cour. Son père est premier médecin de la reine, et la famille a acquis sa noblesse grâce à l’introduction en France d’un médicament, l’Ipéca.
Un percepteur généreux et engagé
À 23 ans, il devient fermier général, un poste lui assurant une grande fortune. Contrairement à l’image négative associée aux fermiers généraux, Helvétius se distingue par sa générosité et son sens de la justice. Il soutient financièrement des écrivains comme Marivaux, combat les abus fiscaux et intervient discrètement en faveur des plus démunis.
3. Une philosophie fondée sur le plaisir et l’utilité
Le plaisir comme moteur naturel
Helvétius développe une philosophie hédoniste et utilitariste. Il considère que le plaisir est un tropisme naturel, une tendance qui guide instinctivement les êtres humains vers ce qui est bénéfique et agréable.
L’hédonisme comme principe social
Contrairement à une vision égoïste du plaisir, Helvétius défend un hédonisme collectif. Il pense que la société doit être organisée pour maximiser le bonheur du plus grand nombre. Cette idée, qui précède l’utilitarisme de Bentham et Mill, fonde une éthique politique basée sur l’intérêt général et la justice sociale.
4. Un matérialiste ? Pas vraiment.
Un déiste plutôt qu’un athée
Contrairement à ce que l’on croit souvent, Helvétius n’est pas athée. Il parle de l’être suprême, du législateur céleste et d’une cause encore inconnue de l’ordre et du mouvement. Il critique les dogmes religieux et les abus du clergé, mais il ne nie pas l’existence de Dieu.
Un nominaliste plus qu’un matérialiste
Plutôt que de défendre un matérialisme radical, il adopte une approche nominaliste : il refuse d’accorder aux concepts une réalité absolue et considère que la matière n’est qu’un ensemble de propriétés communes aux corps. Il se distingue ainsi des matérialistes radicaux comme D’Holbach.
5. L’influence et les controverses
Un livre brûlé et condamné
Son œuvre majeure, De l’Esprit, publiée en 1758, est immédiatement attaquée. Le Parlement, l’Église et la Sorbonne condamnent le livre, qui est brûlé en place publique. On reproche à Helvétius son rejet du libre arbitre, sa critique des privilèges et son matérialisme présumé.
Un intellectuel trahi par ses pairs
Voltaire critique l’ouvrage sans l’avoir lu, Diderot reste silencieux et Rousseau le juge dangereux. Isolé, Helvétius signe trois rétractations forcées avant de se retirer à la campagne, où il continue à travailler sur De l’Homme, publié après sa mort.
💡 Conclusion
Michel Onfray réhabilite Helvétius en montrant qu’il fut un penseur de l’utilité sociale et du bonheur collectif, injustement réduit à une caricature d’athée matérialiste. Son influence, bien que souvent méconnue, se retrouve dans l’utilitarisme et les théories du bien commun développées après lui.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Claude-Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, théoricien du bonheur collectif.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Jeremy Bentham (1748 – 1832) — Philosophe utilitariste, théoricien du calcul des plaisirs.
* John Stuart Mill (1806 – 1873) — Philosophe utilitariste et libéral.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray conclut son analyse de Pierre-Louis Moreau de Maupertuis, en mettant en lumière un texte souvent méconnu : Essai de philosophie morale. Il explore comment Maupertuis, à la fois scientifique et philosophe, pousse la rationalisation de l’éthique jusqu’à un niveau inédit, cherchant à appliquer une méthode scientifique aux plaisirs et à la morale. Onfray examine la singularité de cette approche et son impact sur la pensée moderne.
2. Un texte marginalisé mais essentiel
Une œuvre de circonstance
Maupertuis rédige son Essai sous forme de correspondance privée avant de décider de le publier en 1749 (en allemand) et en 1751 (en français). Le texte circule initialement dans les salons mondains où il suscite commentaires et polémiques. Son apparente simplicité et son format bref ont contribué à son oubli, mais Onfray insiste sur son importance philosophique.
Un travail hybride entre science et morale
Loin d’un simple traité de philosophie morale, ce texte témoigne de l’approche scientifique de Maupertuis, qui applique à l’éthique une méthodologie mathématique et physique. Il tente ainsi de mesurer rationnellement les plaisirs et les douleurs, développant un utilitarisme avant l’heure.
3. Une tentative de mathématisation du plaisir
L’arithmétique des plaisirs
Maupertuis pose une question audacieuse : peut-on mesurer le bonheur et la souffrance de manière objective ? Il propose de quantifier le plaisir en prenant en compte son intensité et sa durée. Il s’agit d’une approche proche de l’utilitarisme qui sera formalisé plus tard par Jeremy Bentham.
Une science des émotions et des sensations
Maupertuis ne se limite pas aux plaisirs sensoriels. Il évoque une physique des passions et une mathématique des émotions, suggérant que la raison peut structurer et optimiser nos désirs. Cette approche annonce certaines recherches modernes en psychologie cognitive et en neurosciences.
4. Une critique du remords et de la morale conventionnelle
Un rejet des dogmes religieux
Maupertuis critique les morales fondées sur la culpabilité et le remords. Pour lui, ces sentiments ne sont que des constructions sociales, façonnées par la religion et l’éducation pour maintenir un contrôle sur les individus.
Une morale pragmatique et conséquentialiste
Il prône une éthique du résultat : une action est bonne si elle produit plus de plaisir que de souffrance. Ce pragmatisme moral rejette l’idée de valeurs absolues, ce qui le place en opposition avec les philosophies idéalistes comme le kantisme.
5. L’influence et les paradoxes de Maupertuis
Un chrétien hédoniste ?
Maupertuis surprend par sa tentative de concilier christianisme et matérialisme. Il voit dans les Évangiles un guide moral utile pour atteindre le bonheur terrestre, tout en refusant une lecture dogmatique de la religion.
Un philosophe en avance sur son temps
Son approche scientifique de la morale influencera des penseurs postérieurs, notamment dans la tradition utilitariste et pragmatique. Toutefois, son œuvre reste peu étudiée en raison de son style concis et de son excentricité intellectuelle.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en avant la modernité de Maupertuis, qui tente de quantifier et rationaliser l’éthique. Son approche hybride entre science et philosophie morale en fait une figure à redécouvrir, bien que son œuvre demeure éclipsée par ses contemporains plus célèbres.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Aristippe de Cyrène (env. 435 av. J.-C. – 356 av. J.-C.) — Fondateur de l’école cyrénaïque, défenseur du plaisir immédiat.
* Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Voltaire (1694 – 1778) — Philosophe des Lumières, critique de Maupertuis.
* Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698 – 1759) — Mathématicien et philosophe matérialiste, défenseur du principe de moindre action.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Jeremy Bentham (1748 – 1832) — Philosophe utilitariste, théoricien du calcul des plaisirs.
* John Stuart Mill (1806 – 1873) — Philosophe utilitariste et libéral.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
Saknas det avsnitt?
-
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray s’intéresse à Pierre-Louis Moreau de Maupertuis, une figure singulière du XVIIIe siècle. À la fois scientifique, philosophe et voyageur, Maupertuis incarne un matérialisme teinté de méthode rigoureuse, tout en conservant une personnalité excentrique et audacieuse. Onfray analyse son rôle dans l’introduction des idées newtoniennes en France, ses polémiques avec les cartésiens et son engagement à la cour de Frédéric II de Prusse.
2. Une trajectoire intellectuelle atypique
Un scientifique et explorateur
Maupertuis commence sa carrière comme mathématicien et astronome. Il est connu pour sa participation à une expédition au cercle polaire arctique, visant à mesurer la Terre et vérifier les hypothèses de Newton. Ses travaux confirment que la Terre est aplatie aux pôles, ce qui valide les théories newtoniennes contre les cartésiens français.
Un philosophe influencé par Newton
Fort de cette expérience, Maupertuis devient un défenseur de l’attraction universelle, s’opposant aux idées de Descartes sur les "tourbillons". Il introduit ainsi le newtonianisme en France et inspire de futurs philosophes et scientifiques.
3. La querelle du principe de moindre action
Une découverte scientifique et philosophique
Maupertuis énonce le principe de moindre action, selon lequel la nature opère toujours avec un minimum d’effort pour produire un effet donné. Ce concept influencera la physique moderne, mais aussi les débats philosophiques sur l’optimisation naturelle.
Une controverse avec Leibniz et Koenig
Leibniz avait déjà esquissé une idée similaire, et Maupertuis se voit accusé de plagiat par Samuel Koenig. Cette querelle, alimentée par Voltaire, prend une ampleur considérable et nuit à sa réputation.
4. À la cour de Frédéric II
Un exil scientifique et philosophique
Après des conflits en France, Maupertuis est invité par Frédéric II de Prusse, qui le nomme président de l’Académie des sciences de Berlin. Là, il tente de bâtir une institution scientifique rivale de celle de Paris, tout en continuant ses recherches.
Des relations tumultueuses avec Voltaire
Voltaire, d’abord ami et admirateur de Maupertuis, finit par lui adresser des attaques acerbes dans son pamphlet "La Diatribe du Docteur Akakia". Cet écrit ridiculise Maupertuis et achève de ternir son image publique.
5. Un personnage excentrique et controversé
Une personnalité atypique
Maupertuis est décrit comme excessif, querelleur et original. Il mène une vie peu conventionnelle, entouré d’animaux exotiques, et adopte parfois des comportements fantasques qui lui valent moqueries et inimitiés.
Une œuvre scientifique et philosophique sous-estimée
Malgré ses controverses, Maupertuis joue un rôle clé dans la diffusion des idées scientifiques et philosophiques modernes. Son travail sur la génétique et son matérialisme inspireront des penseurs ultérieurs.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en lumière un personnage méconnu mais essentiel du XVIIIe siècle. À travers ses découvertes et ses prises de position, Maupertuis apparaît comme un précurseur du rationalisme scientifique, bien que son excentricité et ses conflits aient contribué à son effacement dans l’histoire des idées.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme et des "tourbillons".
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Isaac Newton (1643 – 1727) — Mathématicien et physicien, auteur de la théorie de l’attraction universelle.
* Voltaire (1694 – 1778) — Philosophe des Lumières, critique de Maupertuis.
* Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698 – 1759) — Mathématicien et philosophe matérialiste, défenseur du principe de moindre action.
* Samuel Koenig (1712 – 1757) — Mathématicien, accusateur de Maupertuis.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son analyse de Julien Offray de La Mettrie en abordant une question essentielle de philosophie morale : celle du remords et du libre arbitre. La Mettrie, en matérialiste radical, rejette toute notion de responsabilité morale au sens classique et affirme que l’homme est entièrement déterminé par la nécessité naturelle. Onfray explore comment cette conception remet en cause les bases mêmes du système judiciaire et de la morale chrétienne.
2. La critique du libre arbitre
Une illusion chrétienne
Selon La Mettrie, la notion de libre arbitre est une invention chrétienne destinée à justifier la responsabilité individuelle et, par conséquent, la punition des fautes. Cette idée repose sur une fiction : l’homme aurait la capacité de choisir entre le bien et le mal, et donc d’être tenu responsable de ses actes.
L’homme-machine, être de nécessité
Dans L’Homme-Machine, La Mettrie défend un déterminisme absolu : nos pensées, nos choix et nos actions sont entièrement conditionnés par notre nature biologique et notre environnement. Nous ne voulons pas, nous devons agir en fonction de notre structure neuronale et des influences extérieures.
3. Le remords : une illusion sociale
Un concept inculqué
Le remords, loin d’être une voix intérieure naturelle, est selon La Mettrie un dressage social. Il est inculqué dès l’enfance par l’éducation, la religion et la morale. Il ne repose donc pas sur une nécessité intrinsèque, mais sur un conditionnement culturel.
Un double fardeau inutile
La Mettrie considère que le remords est une absurdité car il ajoute de la souffrance à la souffrance :
* Le crime a déjà eu lieu, il ne peut être effacé.
* Ressentir du remords ne prévient en rien la récidive.
* Il n’apporte aucune solution concrète, sinon un mal-être permanent.
4. Une morale fondée sur la nécessité
Un relativisme du bien et du mal
La Mettrie défend une éthique utilitariste avant l’heure : le bien n’est pas une valeur absolue, mais ce qui permet la survie et l’harmonie de la société. Inversement, le mal est ce qui nuit à la société et désorganise la vie collective.
Pourquoi punir ?
Si l’homme est entièrement déterminé, pourquoi le punir ? La Mettrie propose une solution pragmatique : la société doit se défendre contre ceux qui menacent son équilibre. Il ne s’agit pas d’une punition au sens moral, mais d’un acte de régulation sociale.
5. La prévention plutôt que la répression
Vers un dressage neuronal positif
Plutôt que de punir, La Mettrie insiste sur la nécessité d’éduquer différemment. Il s’agit de façonner des "heureuses natures" en développant dès l’enfance des valeurs positives et des comportements adaptés à la vie en société.
Un rejet du remords au profit du progrès
Le remords n’a aucun intérêt pour La Mettrie. Plutôt que de s’attarder sur des fautes passées, il propose de se concentrer sur la prévention et l’amélioration des conditions de vie, afin de limiter les comportements antisociaux à la source.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en lumière la radicalité de La Mettrie, qui refuse toute justification morale de la punition et du remords. Son approche purement matérialiste et déterministe ouvre un débat fondamental sur la responsabilité individuelle et le rôle de la société dans la régulation des comportements.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin, auteur de L’Homme-Machine.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Marquis de Sade (1740 – 1814) — Philosophe et écrivain, défenseur d’un amoralisme radical.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son analyse de Julien Offray de La Mettrie, en s’attaquant à un aspect particulier de sa philosophie : son matérialisme primesautier. Souvent perçu comme un penseur léger et désinvolte, La Mettrie a néanmoins développé une pensée matérialiste profonde et originale. Onfray revient sur les raisons de cette réputation et explore comment son style foisonnant et provocateur a pu nuire à sa reconnaissance philosophique.
2. Un philosophe sous-estimé
Une œuvre foisonnante et brouillonne
La Mettrie est un penseur prolifique, mais son œuvre souffre d’un certain désordre. Onfray souligne que son écriture rapide et son absence de plan rigoureux rendent parfois son discours difficile à suivre. Son matérialisme semble éclaté en une multitude de petits traités et pamphlets, qui nécessitent une lecture attentive pour en dégager une cohérence globale.
Un style primesautier et ironique
Contrairement aux philosophes austères, La Mettrie adopte souvent un ton léger, parfois moqueur, ce qui a contribué à son exclusion des grandes figures du matérialisme. Cette légèreté, loin d’être un défaut, participe pourtant à sa stratégie philosophique : déstabiliser les certitudes et provoquer la réflexion par le rire et la dérision.
3. Une pensée radicalement matérialiste
Rejet du dualisme cartésien
À l’instar de son ouvrage L’Homme-Machine, La Mettrie développe un matérialisme absolu où la pensée est une fonction du corps. Il rejette totalement la notion d’âme immatérielle et postule que tout ce qui constitue l’esprit humain est d’origine biologique.
Une approche expérimentale de la philosophie
Formé à la médecine, il s’appuie sur l’observation et l’expérience plutôt que sur les abstractions métaphysiques. Il considère que les découvertes physiologiques suffisent à expliquer la conscience, sans avoir besoin de recourir à une entité spirituelle.
4. L’éthique du plaisir et de la vie joyeuse
Une morale matérialiste et hédoniste
Plutôt que de s’appuyer sur des dogmes religieux ou moraux, La Mettrie défend une éthique du plaisir. Selon lui, l’objectif de la vie est de maximiser le bonheur et de réduire la souffrance, en s’appuyant sur les plaisirs sensoriels et intellectuels.
L’attaque contre les morales répressives
Il critique sévèrement les systèmes moraux fondés sur la privation et la culpabilité, notamment ceux du christianisme. Pour lui, ces doctrines ne servent qu’à contrôler les individus en leur imposant des interdits artificiels.
5. Un philosophe méconnu mais influent
Une postérité éclipsée
Longtemps marginalisé, La Mettrie n’a pas eu la reconnaissance de Diderot ou d’Holbach. Son ton trop léger et son rejet des conventions philosophiques l’ont relégué aux marges de l’histoire des idées.
Une influence souterraine
Pourtant, son matérialisme a influencé des courants de pensée ultérieurs, notamment dans la critique du dualisme et dans la conception d’un matérialisme dynamique, intégrant les découvertes scientifiques.
💡 Conclusion
Michel Onfray réhabilite La Mettrie comme un penseur injustement sous-estimé. Derrière son apparente légèreté se cache une critique radicale du spiritualisme et une vision du monde résolument moderne. Son matérialisme primesautier, loin d’être une faiblesse, témoigne d’une audace intellectuelle qui mérite d’être redécouverte.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin, auteur de L’Homme-Machine.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray explore la figure de Julien Offray de La Mettrie, philosophe matérialiste du XVIIIe siècle, célèbre pour son ouvrage L’Homme-Machine. Il analyse son itinéraire intellectuel, ses ruptures avec les traditions philosophiques dominantes et la radicalité de son matérialisme. Onfray remet en question les idées reçues sur La Mettrie et montre comment il s'inscrit dans une tradition de pensée subversive.
2. Une trajectoire intellectuelle marquée par la médecine
De la médecine à la philosophie
La Mettrie commence sa carrière comme médecin et étudie à Leyde auprès d’Herman Boerhaave, un des plus grands physiologistes de son temps. Son expérience médicale influence profondément sa philosophie, en particulier son rejet du dualisme cartésien et son insistance sur la continuité entre le corps et l’esprit.
Une pensée issue de l’anatomie et de la physiologie
Sur le champ de bataille, La Mettrie observe directement l’impact des blessures et des maladies sur la conscience et le comportement humain. Cette expérience le conduit à affirmer que l’âme n’est rien d’autre qu’une fonction du corps, une conclusion qui le place en rupture avec la pensée dominante de son époque.
3. L’Homme-Machine : une révolution philosophique
Une critique du dualisme
Dans L’Homme-Machine, La Mettrie défend une vision strictement matérialiste de l’être humain. Il rejette l’idée d’une âme immatérielle et postule que la pensée est un produit du corps, au même titre que la digestion ou la circulation du sang.
L’homme, un automate perfectionné
S’inspirant des avancées mécaniques de son temps, il compare le corps humain à une machine sophistiquée, fonctionnant selon des lois naturelles sans intervention divine. Cette analogie choque profondément les autorités religieuses et philosophiques.
4. La philosophie du plaisir et du bonheur
Une éthique matérialiste et hédoniste
Contrairement aux penseurs ascétiques, La Mettrie prône une morale fondée sur le plaisir. Il considère que la quête du bonheur doit être le principe directeur de la vie humaine et critique les morales répressives qui condamnent les jouissances corporelles.
Une philosophie du corps et des sens
Il affirme que nos perceptions et nos désirs sont les seuls guides valables pour mener une existence heureuse. Cette position le rapproche de l’épicurisme et de Montaigne, tout en annonçant certaines idées modernes sur le bien-être et la psychologie.
5. Une pensée persécutée et une mort controversée
Fuite et exil
Les écrits de La Mettrie lui valent une violente réaction des autorités religieuses et philosophiques. Contraint de quitter la France, il trouve refuge à la cour de Frédéric II de Prusse, où il peut poursuivre son travail en toute liberté.
Une mort énigmatique
Il meurt en 1751, officiellement d’une crise d’indigestion après un repas trop copieux. Certains y voient un empoisonnement déguisé, preuve que sa philosophie radicale dérangeait profondément.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en avant la modernité et la radicalité de La Mettrie, qui défend une vision du monde où tout est matière et où le bonheur est une finalité en soi. Son matérialisme intransigeant, longtemps marginalisé, pose les bases de nombreuses réflexions contemporaines sur la conscience, la physiologie et l’éthique du plaisir.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin, auteur de L’Homme-Machine.
* Frédéric II de Prusse (1712 – 1786) — Roi de Prusse, protecteur des philosophes des Lumières.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray clôt son cycle sur Jean Meslier en explorant la dimension politique de sa pensée. Il analyse les principes fondamentaux qui sous-tendent sa critique du pouvoir, sa vision de l’égalité et son projet de société fondé sur le partage équitable des richesses. Onfray montre comment Meslier anticipe les débats révolutionnaires et les courants socialistes qui émergeront après lui.
2. Une critique radicale des inégalités
Jean Meslier : communiste avant l’heure ?
Meslier est souvent qualifié de pré-socialiste ou de pré-communiste, car il prône une redistribution des richesses et une égalité économique entre les citoyens. Il dénonce les injustices féodales et affirme que les privilèges de naissance ne sont que des usurpations maintenues par la force et la religion.
Le concept d’égalité des jouissances
L’expression "égalité des jouissances", que l’on retrouvera plus tard chez les révolutionnaires de 1789, traduit l’idée que tous les individus devraient avoir accès aux plaisirs de la vie, et non une élite restreinte. Pour Meslier, la richesse ne doit pas être monopolisée par quelques-uns, mais répartie équitablement pour assurer le bien-être collectif.
3. Une explication matérialiste des inégalités
Une critique du péché originel et de la justification divine du mal
Meslier s’oppose frontalement à l’explication chrétienne du mal, qui repose sur la notion de péché originel. Il refuse l’idée que la souffrance et la pauvreté sont des fatalités imposées par Dieu, et y voit plutôt le résultat de structures sociales oppressives.
Une approche éthologique du mal
Plutôt que d’invoquer une origine divine des injustices, Meslier adopte une analyse matérialiste et éthologique (bien qu’il n’emploie pas ce terme). Il explique que les conflits et les inégalités proviennent de la rareté des ressources et de la compétition pour leur accaparement. Cette lecture préfigure certaines analyses modernes sur la lutte des classes et les dynamiques de domination.
4. Vers une société égalitaire
Redistribution des richesses et suppression de la rareté
Meslier propose de réorganiser la société pour mettre fin aux inégalités économiques. Plutôt que de laisser une minorité accumuler les richesses pendant que la majorité vit dans la misère, il prône un système où chacun aurait accès à un niveau de vie décent.
L’importance du bien commun et de la solidarité
Pour lui, le bonheur individuel passe par le bien-être collectif. Il défend une vision communautaire de la société, où les biens et les ressources seraient partagés de manière à garantir la prospérité de tous.
5. L’influence de Meslier sur la pensée révolutionnaire
Un précurseur du socialisme et de l’anarchisme
Bien que Meslier écrive 70 ans avant la Révolution française, ses idées anticipent celles des sans-culottes et des mouvements égalitaires du XVIIIe et XIXe siècles. Son rejet de la monarchie et de l’Église, ainsi que son appel à une répartition juste des richesses, le placent parmi les précurseurs du socialisme utopique.
Une pensée toujours d’actualité
Onfray insiste sur la pertinence contemporaine des thèses de Meslier. L’égalité des jouissances, la lutte contre les inégalités et la critique des institutions oppressives restent des questions centrales dans les débats politiques et philosophiques modernes.
💡 Conclusion
Michel Onfray achève son étude de Jean Meslier en soulignant l’originalité et la radicalité de sa pensée. En prônant une société égalitaire, libérée des dogmes religieux et des privilèges héréditaires, Meslier se révèle comme un philosophe visionnaire, dont les idées ont traversé les siècles et influencé les courants révolutionnaires et matérialistes.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe des Lumières, théoricien de la souveraineté populaire.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Pierre-Joseph Proudhon (1809 – 1865) — Philosophe et économiste, fondateur du socialisme libertaire.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe et théoricien du communisme.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son étude de Jean Meslier en explorant l’ontologie matérialiste qu’il développe. Contrairement aux doctrines idéalistes et théistes qui dominent son époque, Meslier affirme que tout est matière, rejetant toute forme de transcendance. Onfray replace cette pensée dans le contexte philosophique du XVIIe et XVIIIe siècle, montrant comment elle s'inscrit dans une tradition matérialiste qui s’oppose au cartésianisme et au christianisme.
2. L'ontologie : science de l’être
Définition et origine
L’ontologie est l’étude de l’être en tant qu’être. Aristote la définit comme la science de ce qui est, indépendamment de ses qualités particulières. Onfray explique comment cette discipline s’est développée, de la métaphysique aristotélicienne jusqu’aux débats modernes sur la nature de la réalité.
Une ontologie matérialiste
Meslier propose une ontologie strictement matérialiste : tout ce qui existe est matière et mouvement. Il rejette toute forme d’âme immatérielle et toute dualité entre corps et esprit. Sa pensée s’oppose ainsi au dualisme cartésien qui postule l’existence d’une substance pensante distincte de la substance matérielle.
3. Une philosophie née de l’expérience
L’observation du réel plutôt que la spéculation
Meslier ne construit pas sa philosophie sur des abstractions théoriques, mais sur l’observation du monde. En tant que curé de campagne, il voit quotidiennement la misère des paysans et les injustices sociales, ce qui nourrit sa pensée critique. Sa philosophie est ainsi ancrée dans le réel et non dans les cercles intellectuels de son époque.
L’importance du vécu et de la pitié
Onfray insiste sur la dimension morale et sociale de l’ontologie de Meslier. Il ne s’agit pas simplement d’un matérialisme théorique, mais d’une pensée qui vise à améliorer la condition humaine en dénonçant les oppressions religieuses et politiques.
4. La nature et la matière comme seules réalités
Rejet du dualisme et de la transcendance
Meslier refuse l'idée d’un Dieu créateur et d’une âme immatérielle. Pour lui, il n’y a qu’une seule réalité : la nature, qui fonctionne selon des lois mécaniques. Il rejoint en cela les conceptions de Spinoza et des premiers matérialistes antiques.
Une vision moniste du monde
Ce matérialisme ne laisse aucune place aux hiérarchies transcendantes imposées par la religion. Tout, y compris la pensée et la conscience, n’est qu’un agencement de matière. Cette approche radicale remet en cause les fondements mêmes du christianisme.
5. Conséquences philosophiques et politiques
Vers une morale matérialiste
Si tout est matière, alors la morale ne peut pas être dictée par une divinité. Elle doit être fondée sur la réalité humaine et non sur des dogmes imposés. Meslier propose ainsi une éthique fondée sur le bonheur et la justice sociale.
Un fondement pour une pensée révolutionnaire
Cette ontologie matérialiste nourrit aussi une critique politique virulente. En niant toute légitimité divine au pouvoir, Meslier prépare le terrain pour une remise en cause totale de la monarchie et des privilèges aristocratiques.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en avant l’importance de Jean Meslier comme l’un des premiers penseurs matérialistes modernes. Son ontologie, fondée sur l’observation et le rejet de toute transcendance, marque une rupture radicale avec la pensée dominante de son époque. Elle ouvre la voie aux philosophies athées et révolutionnaires qui se développeront au siècle suivant.
📚 Philosophes mentionnés
* Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur de la métaphysique.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe et théoricien du communisme.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son analyse de Jean Meslier en approfondissant sa critique radicale du christianisme. Il reprend l’un des termes inventés par Meslier, "christicoles", pour désigner de manière moqueuse ceux qui suivent le Christ. Onfray met en lumière la violence de l’attaque contre la religion et l’originalité de la démarche de Meslier, qui déconstruit méthodiquement les dogmes chrétiens en s’appuyant sur la raison.
2. L’émergence d’un athéisme explicite
Jean Meslier, le premier athée déclaré ?
Onfray défend l’idée que Meslier est le premier véritable athée de l’histoire des idées. Contrairement aux panthéistes comme Spinoza, aux sceptiques comme Montaigne ou aux déistes comme Voltaire, Meslier ne se contente pas de critiquer l’Église : il affirme sans ambiguïté l’inexistence de Dieu.
Une rupture avec les critiques modérées
Les Lumières sont souvent associées à une critique mesurée de la religion, portée par des penseurs comme Voltaire ou Rousseau. Meslier, lui, rejette toute forme de compromis et développe un athéisme radical, fondé sur une analyse rationnelle des textes religieux.
3. Une exégèse destructrice des textes sacrés
Une lecture critique de la Bible
Meslier adopte une méthode inédite : il lit la Bible comme un texte humain, soumis aux erreurs et aux contradictions. Il met en évidence les incohérences des Évangiles et souligne les aspects absurdes des dogmes chrétiens.
Le problème du Dieu bon et omnipotent
L’un des arguments les plus puissants de Meslier est la remise en question de la bonté divine. Il souligne que :
* L’Ancien Testament décrit un Dieu jaloux, violent et capricieux.
* L’idée d’un Dieu bon est incompatible avec l’existence du mal et de la souffrance.
* Les châtiments éternels (enfer, purgatoire) sont en contradiction avec l’image d’un Dieu miséricordieux.
4. Une critique radicale du christianisme
Une invention humaine au service du pouvoir
Meslier ne se contente pas de démonter les dogmes : il explique pourquoi la religion a été inventée. Selon lui, le christianisme est un outil de domination, conçu pour maintenir les peuples dans l’ignorance et la soumission.
Une critique du clergé et des élites
Meslier attaque violemment les prêtres et les dirigeants religieux, qu’il accuse de tromper le peuple pour mieux le contrôler. Il dénonce leur hypocrisie et leur collusion avec la monarchie.
5. Un manifeste révolutionnaire
Un appel à la révolte
Meslier ne se contente pas d’une critique théorique : il appelle ouvertement les opprimés à renverser leurs oppresseurs. Il annonce ainsi des idées qui seront développées plus tard par les révolutionnaires de 1789 et même par le marxisme.
Une pensée clandestine mais influente
Son Testament circulera clandestinement et influencera des figures majeures de la pensée matérialiste et anticléricale, comme d’Holbach et La Mettrie. Bien que censuré, son impact sur la philosophie radicale sera durable.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en lumière l’importance de Jean Meslier comme précurseur de l’athéisme moderne. Son œuvre, longtemps occultée, constitue un tournant majeur dans l’histoire de la pensée critique. En s’attaquant frontalement aux fondements du christianisme, Meslier ouvre la voie à une critique matérialiste du religieux qui influencera les siècles suivants.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Voltaire (1694 – 1778) — Philosophe des Lumières, critique des dogmes religieux, mais ayant édulcoré l’œuvre de Meslier.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe et théoricien du communisme.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray consacre une analyse approfondie à Jean Meslier, figure radicale et souvent oubliée du XVIIIe siècle. Curé de campagne devenu athée, Meslier incarne l’archétype des "ultras des Lumières", développant une critique virulente du christianisme, de la monarchie et des inégalités sociales. Onfray examine la portée révolutionnaire de son Testament et la manière dont son œuvre fut censurée, tronquée et instrumentalisée après sa mort.
2. Un curé de campagne hors norme
Une existence effacée mais subversive
Jean Meslier (1664-1729) est un personnage paradoxal : prêtre catholique officiant dans un petit village des Ardennes, il mène une vie simple et austère tout en nourrissant une pensée d’une radicalité extrême. Peu de traces subsistent de lui, et son œuvre n’a été révélée qu’après sa mort, lorsqu’on a découvert son Testament, un texte explosif dénonçant la religion et le pouvoir.
Un homme proche des paysans et révolté par leur misère
Contrairement aux ecclésiastiques mondains, Meslier vit au contact des paysans et observe leur exploitation quotidienne. Cette expérience nourrit sa colère contre l’Église et l’État, qu’il accuse de maintenir le peuple dans l’ignorance et la servitude.
3. Un manifeste athée et révolutionnaire
Un athéisme radical et assumé
Jean Meslier est le premier philosophe à affirmer sans ambiguïté l’inexistence de Dieu. Contrairement aux déistes des Lumières, qui critiquent l’Église tout en conservant une foi en un être suprême, il rejette toute transcendance et considère la religion comme une imposture fabriquée pour asservir les masses.
Une critique systématique du christianisme
Dans son Testament, Meslier démonte méthodiquement les dogmes chrétiens :
* La Bible est une collection d’histoires absurdes et contradictoires.
* Jésus-Christ est un imposteur, et les prophètes ne sont que des fous ou des manipulateurs.
* Les prêtres et les moines vivent aux dépens des pauvres, entretenant une religion fondée sur la peur et la soumission.
4. Une pensée sociale et politique révolutionnaire
Un précurseur du communisme ?
Meslier prône une réorganisation totale de la société, fondée sur l’égalité et le partage des richesses. Il critique violemment la monarchie et appelle les paysans à se soulever contre leurs oppresseurs. Il est parfois considéré comme un précurseur du communisme, bien avant Marx et les penseurs socialistes du XIXe siècle.
Une vision matérialiste et libertaire
Refusant toute notion de providence ou de destinée, Meslier propose une vision strictement matérialiste du monde. Il prône une morale basée sur le plaisir et le bonheur terrestre, dénonçant le christianisme comme une doctrine de souffrance et de résignation.
5. Un texte censuré et récupéré
Voltaire et la falsification du Testament
Après la mort de Meslier, son œuvre circule clandestinement sous forme de copies manuscrites. Voltaire, bien qu’admiratif de certaines idées de Meslier, publie une version expurgée du Testament, atténuant son athéisme et son radicalisme politique pour en faire un texte déiste acceptable.
Un penseur oublié et redécouvert
Longtemps censuré et méconnu, Meslier fut redécouvert par des historiens et des philosophes au XXe siècle. Son œuvre constitue aujourd’hui un témoignage précieux des courants les plus subversifs du XVIIIe siècle, et son influence se retrouve chez des penseurs matérialistes et révolutionnaires ultérieurs.
💡 Conclusion
Michel Onfray remet en lumière la figure de Jean Meslier, un philosophe clandestin dont la pensée radicale annonce de nombreuses révolutions à venir. Par son rejet absolu de la religion et sa critique sociale virulente, il incarne une facette méconnue et essentielle du siècle des Lumières.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Voltaire (1694 – 1778) — Philosophe des Lumières, critique des dogmes religieux, mais ayant édulcoré l’œuvre de Meslier.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe et théoricien du communisme.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray approfondit son exploration du XVIIIe siècle en s’intéressant à une frange souvent oubliée de la pensée des Lumières : les ultras des Lumières. Il s’agit de penseurs radicaux qui, loin de se limiter à une critique modérée de la religion et du pouvoir monarchique, prônent une remise en question totale des structures existantes. Onfray analyse leur influence clandestine, la censure dont ils sont victimes et leur rôle dans la formation d’une pensée véritablement révolutionnaire.
2. Une pensée clandestine et subversive
Les manuscrits clandestins
Contrairement aux figures institutionnalisées des Lumières comme Voltaire ou Rousseau, les ultras des Lumières diffusent leurs idées par des canaux plus discrets. Leurs écrits circulent sous forme de manuscrits clandestins, recopiés et transmis de main en main. Ces textes abordent des thèmes explosifs comme l’athéisme, la matérialité de l’âme ou la critique des dogmes religieux.
Une contestation souterraine
Les salons philosophiques, bien que lieux de réflexion et d’échange, restent souvent réservés aux élites. Par opposition, ces textes clandestins permettent une diffusion plus large des idées subversives, touchant des cercles plus populaires. La "rue pense", selon l’expression d’Onfray, et ces idées radicales finissent par influencer les débats publics.
3. Les thèmes centraux des ultras des Lumières
L’athéisme affirmé
Alors que la majorité des philosophes des Lumières restent déistes, défendant une idée de Dieu qui se distingue du christianisme, les ultras franchissent une étape supplémentaire : ils nient l’existence de toute divinité. Ils remettent en cause l’idée même de Providence et refusent toute forme de transcendance.
Le matérialisme intégral
Reprenant les thèses d’Épicure et de Lucrèce, ces penseurs défendent un matérialisme radical : il n’existe que la matière, et l’âme est une construction purement corporelle. Cette position s’oppose à la vision dualiste héritée de Descartes et contestée par Spinoza.
La critique de la monarchie et des inégalités sociales
Les ultras des Lumières ne se contentent pas d’une monarchie "éclairée" ou d’une réforme des institutions. Ils vont jusqu’à prôner l’abolition du pouvoir monarchique et l’émergence d’un modèle politique fondé sur la raison et la justice sociale. Certains, comme Jean Meslier, proposent même une vision proto-communiste avant l’heure.
4. La censure et les risques encourus
Des écrits dangereux
Les idées des ultras des Lumières sont perçues comme une menace directe par les pouvoirs en place. Les auteurs de ces manuscrits risquent la prison, l’exil ou pire encore. Certains ouvrages sont imprimés sous des pseudonymes ou attribués à de faux éditeurs pour échapper à la censure.
Le rôle des colporteurs
Ces textes interdits circulent grâce à des réseaux de colportage, qui diffusent les idées dans les provinces et les classes populaires. Cette diffusion souterraine contribue à l’émergence d’une conscience critique qui dépasse le cadre des élites intellectuelles.
5. Une influence durable
Une pensée annonçant la Révolution
Même si ces penseurs restent marginaux à leur époque, leur influence se fait sentir dans les débats révolutionnaires qui éclateront à la fin du siècle. Leurs critiques radicales de la monarchie et de la religion nourriront les discours des révolutionnaires les plus radicaux.
Un héritage dans la philosophie moderne
Les ultras des Lumières anticipent certaines idées qui seront pleinement développées au XIXe et XXe siècles, notamment en matière de matérialisme, d’athéisme et de critique sociale. Leurs réflexions trouveront un écho chez Nietzsche, Marx ou encore les anarchistes du XIXe siècle.
💡 Conclusion
Michel Onfray révèle un XVIIIe siècle bien plus complexe et subversif que la version officielle souvent enseignée. Derrière les figures consensuelles des Lumières, il met en lumière un courant radical et clandestin, véritable laboratoire d’idées révolutionnaires. Ces penseurs, bien que méconnus, ont contribué à la dissolution progressive des fondements religieux et monarchiques de l’Ancien Régime.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Karl Marx (1818 – 1883) — Philosophe et théoricien du communisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray inaugure une nouvelle année de sa Contre-Histoire de la philosophie, consacrée au XVIIIe siècle. Il s’attache à démonter l’idée d’un "siècle des Lumières" uniforme et linéaire, souvent présenté comme une marche triomphante vers la Révolution française. À travers une analyse critique, il met en lumière les contradictions, les figures oubliées et les résistances au sein même de cette période intellectuelle foisonnante.
2. Le XVIIIe siècle : un siècle des Lumières ?
L’illusion rétrospective
Onfray met en garde contre une lecture téléologique du XVIIIe siècle, qui le présenterait comme une préparation directe à la Révolution de 1789. Il rappelle que de nombreux philosophes des Lumières étaient opposés à une rupture violente et souhaitaient au contraire des réformes progressives, voire la préservation de la monarchie.
Une historiographie sélective
L’histoire officielle met en avant quelques figures emblématiques comme Montesquieu, Voltaire et Rousseau, en laissant de côté d’autres penseurs moins consensuels ou plus radicaux. Onfray souligne la nécessité de relire ces auteurs dans leur globalité, en tenant compte non seulement de leurs écrits philosophiques, mais aussi de leur biographie et de leurs engagements concrets.
3. La métaphore de la lumière et ses usages
Origines et récupération idéologique
L’idée d’un "siècle des Lumières" repose sur une métaphore ancienne qui associe la connaissance à la clarté et l’ignorance aux ténèbres. Onfray retrace l’histoire de cette métaphore, de Platon et son mythe de la caverne jusqu’au "sol invictus" romain, en passant par l’héritage chrétien qui assimile Dieu à la lumière.
Une appropriation politique et philosophique
Au XVIIIe siècle, cette image est reprise par des penseurs comme Descartes (avec la "lumière naturelle de la raison"), Voltaire et les encyclopédistes. Elle structure un récit où la raison progresse inexorablement contre les superstitions et l’obscurantisme religieux, un récit que Onfray considère comme simplificateur et biaisé.
4. Les résistances aux Lumières
Un siècle d’obscurantisme ?
Onfray insiste sur le fait que le XVIIIe siècle est aussi un siècle d’opposition à la raison et aux Lumières. Il évoque la montée des courants mystiques, l’influence persistante de la religion et le succès de figures comme Lavater, qui développent des "sciences" pseudo-philosophiques comme la physiognomonie.
Les antiphilosophes
Une part importante de la pensée du XVIIIe siècle est constituée d’auteurs réactionnaires, souvent ignorés par l’historiographie dominante. Ces "antiphilosophes" combattent les idées des Lumières en défendant la monarchie et l’Église. Leur production intellectuelle, largement diffusée à l’époque, mérite d’être étudiée pour comprendre les véritables débats du siècle.
5. Vers une lecture alternative du XVIIIe siècle
Les "ultras des Lumières"
Onfray annonce qu’il s’intéressera aux figures les plus radicales du XVIIIe siècle, qu’il qualifie d’"ultras des Lumières". Contrairement aux penseurs modérés comme Voltaire ou Rousseau, ces philosophes vont au bout de la critique rationnelle, sans concessions envers la religion ou la monarchie.
Un siècle plus complexe qu’il n’y paraît
Plutôt que d’accepter une vision simpliste du XVIIIe siècle comme un âge d’or de la raison, Onfray propose d’examiner les tensions et les contradictions qui traversent cette période. Il invite à redécouvrir des auteurs oubliés et à déconstruire les mythes entourant les figures canoniques des Lumières.
💡 Conclusion
Michel Onfray inaugure cette nouvelle année en remettant en question l’image convenue du "siècle des Lumières". Il propose une lecture critique qui met en évidence les résistances aux idées progressistes, la diversité des courants intellectuels et l’importance des figures radicales souvent occultées. Cette approche annonce une relecture engagée et alternative du XVIIIe siècle.
📚 Philosophes mentionnés
* Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec, auteur du mythe de la caverne.
* Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, théoricien des "lumières naturelles de la raison".
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, critique du christianisme.
* Montesquieu (1689 – 1755) — Philosophe et juriste, auteur de De l’esprit des lois.
* Voltaire (1694 – 1778) — Philosophe des Lumières, critique des dogmes religieux.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Jean-Jacques Rousseau (1712 – 1778) — Philosophe et écrivain, auteur du Contrat social.
* Johann Kaspar Lavater (1741 – 1801) — Théologien suisse, inventeur de la physiognomonie.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray clôt son étude du XVIIe siècle en explorant un phénomène fondamental : le "crépuscule de Dieu". Il s'agit du lent déclin de la centralité de la religion dans la pensée philosophique, préparant ainsi l’émergence des Lumières. Onfray met en lumière l’existence d’un autre grand siècle, distinct de l’historiographie officielle, où se développe une pensée critique et libertaire.
2. Un autre grand siècle
La lecture alternative du XVIIe siècle
Onfray distingue deux lectures du "Grand Siècle" :
* Celle de l’historiographie officielle, centrée sur Descartes, Pascal, le jansénisme et la tradition apologétique.
* Celle d’un XVIIe siècle parallèle, marqué par la pensée libertine et baroque, qui remet en question les dogmes religieux et politiques.
Les trois forces du siècle
Selon Onfray, le XVIIe siècle se structure en trois temps philosophiques majeurs :
* Les libertins baroques, de Pierre Charron à Cyrano de Bergerac, en passant par Gassendi.
* Le spinozisme, où Spinoza incarne une pensée de l’immanence et du panthéisme.
* La pensée libertaire anonyme, qui se diffuse sous la forme de manuscrits clandestins et de discours informels.
3. La pensée critique et la montée du scepticisme
Les manuscrits anonymes et la diffusion des idées subversives
De nombreux textes circulent sous le manteau, remettant en cause l’ordre établi. Ces écrits, souvent anonymes, sont lus et commentés dans les cercles intellectuels, formant une culture clandestine du doute et de la critique.
L'usage méthodique de la raison contre la religion
Les penseurs libertins et baroques partagent une confiance en la raison et en l’expérimentation scientifique. Ils contestent le rôle oppressant de la religion et dénoncent les limites qu’elle impose à la libre pensée.
4. Spinoza et la radicalisation du libertinage
Spinoza, un libertin baroque ?
Onfray propose une lecture audacieuse de Spinoza comme une figure proche des libertins baroques. Il partage avec eux un usage méthodique de la raison et une critique sans concession des dogmes religieux et politiques.
Vers une morale sans Dieu
Spinoza rompt avec la morale transcendante et propose une éthique fondée sur l’immanence. Il considère que la quête du souverain bien passe par la joie et la connaissance, plutôt que par l’obéissance à des lois divines.
5. L’agonie du christianisme et la naissance de la modernité
La marginalisation de Dieu dans la morale
Les libertins baroques et Spinoza posent les bases d’une morale indépendante de la religion. Ils affirment que les règles éthiques doivent émerger de la nature humaine et non d’une autorité divine.
Les prémices des Lumières
En reléguant Dieu à un rôle de plus en plus marginal, ces penseurs annoncent les débats du XVIIIe siècle. L’athéisme n’est pas encore pleinement affirmé, mais la critique religieuse s’intensifie, préparant le terrain pour la Révolution française et la sécularisation de la société.
💡 Conclusion
Michel Onfray clôt son étude du XVIIe siècle en mettant en lumière une pensée subversive et critique qui a préparé l’avènement des Lumières. Le "crépuscule de Dieu" amorcé par les libertins baroques et Spinoza marque le début d’un basculement vers un monde où la raison prend le pas sur la foi. Il annonce que son prochain cycle portera sur le matérialisme sensualiste français du XVIIIe siècle.
📚 Philosophes mentionnés
* Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.
* François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.
* Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du cartésianisme.
* Cyrano de Bergerac (1619 – 1655) — Écrivain et philosophe libertin.
* Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et apologiste du christianisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Jean Meslier (1664 – 1729) — Prêtre et philosophe matérialiste, auteur du Testament.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de Le Crépuscule des idoles.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son exploration de la pensée de Spinoza en s’intéressant à une question fondamentale posée dans L’Éthique : « Que peut le corps ? ». Il met en lumière la manière dont Spinoza révolutionne la conception du corps en l’émancipant des dualismes classiques, notamment celui de Descartes, et en affirmant une approche moniste où corps et esprit sont deux expressions d’une même réalité.
2. Le corps selon Spinoza
Un rejet du dualisme cartésien
Spinoza s’oppose à la vision cartésienne qui sépare radicalement l’âme et le corps. Pour lui, il n’existe pas deux substances distinctes, mais une seule et même réalité qui se manifeste sous deux attributs : la pensée et l’étendue. Ainsi, l’esprit et le corps ne sont pas deux entités séparées, mais une seule et même chose vue sous deux angles différents.
L’immanence et la continuité du réel
Dans la perspective spinoziste, le corps n’est pas un simple mécanisme au service d’un esprit souverain. Il possède une puissance propre qui se déploie selon les lois naturelles. Spinoza inscrit ainsi sa philosophie dans une logique d’immanence, où tout est régi par la nécessité et où le corps doit être compris dans son interaction avec le monde plutôt que dans une opposition avec l’âme.
3. La puissance du corps et ses limites
Le conatus : la persévérance dans l’être
Un concept clé de la pensée de Spinoza est le conatus, cette tendance fondamentale de chaque être à persévérer dans son être. Pour le corps humain, cela signifie qu’il cherche naturellement à augmenter sa puissance d’agir et à éviter ce qui le diminue.
Les affects et les passions
Le corps est affecté en permanence par des rencontres avec d’autres corps. Ces interactions génèrent des affects qui augmentent ou diminuent notre puissance d’être. Spinoza distingue ainsi les passions tristes (qui réduisent notre capacité à agir) des passions joyeuses (qui l’augmentent). La sagesse consiste à cultiver les affects positifs et à comprendre les causes des affects négatifs pour mieux les maîtriser.
4. Une éthique corporelle : vers une liberté incarnée
Le dépassement des illusions du libre arbitre
Spinoza récuse l’idée du libre arbitre en affirmant que nos actions sont toujours déterminées par des causes extérieures et par la nature même de notre corps. La liberté ne consiste donc pas à choisir arbitrairement, mais à comprendre les déterminismes qui nous façonnent afin d’agir en accord avec notre nature profonde.
La connaissance et la joie comme moteurs de l’action
L’objectif ultime de cette éthique corporelle est d’atteindre un état de béatitude, où l’on agit non plus sous l’effet des passions, mais sous la conduite de la raison. Cela suppose une connaissance approfondie de soi-même et de son corps, afin d’accéder à un mode de vie fondé sur la joie et la puissance d’être.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en évidence la modernité de la pensée de Spinoza sur le corps, qui anticipe de nombreuses avancées des neurosciences et de la philosophie contemporaine. En affirmant que nous ne savons pas encore ce que peut le corps, Spinoza nous invite à une exploration continue de notre puissance d’agir et de notre liberté, non comme un absolu, mais comme un processus de connaissance et d’optimisation des affects.
📚 Philosophes mentionnés
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, défenseur du dualisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, penseur du corps et du dépassement de soi.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.
* Antonio Damasio (né en 1944) — Neurologue et philosophe des sciences cognitives, influencé par Spinoza.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son étude de Spinoza en abordant la structure et la méthode de son œuvre majeure, L’Éthique. Il explore la rigueur géométrique de la pensée spinoziste et la manière dont cette forme contraignante permet d’exprimer une force philosophique révolutionnaire. Onfray interroge également la pertinence de cette méthode pour rendre accessible la pensée de Spinoza.
2. La méthode géométrique et la puissance du raisonnement
Un modèle hérité d’Euclide
Spinoza construit L’Éthique sur un modèle inspiré d’Euclide : chaque proposition est démontrée selon un enchaînement rigoureux d’axiomes, de définitions et de corollaires. Cette approche vise à garantir l’exactitude du raisonnement et à éliminer toute subjectivité dans l’exposé de ses thèses philosophiques.
Une forme contraignante mais libératrice
Bien que cette structure puisse sembler aride, Onfray montre qu’elle reflète la volonté de Spinoza d’inscrire la philosophie dans un cadre rationnel inattaquable. Il ne s’agit pas d’un simple exercice de style, mais d’un moyen d’ancrer la connaissance dans un enchaînement logique implacable.
3. Comprendre le réel au-delà des illusions
Ni rire, ni pleurer, mais comprendre
Onfray rappelle une célèbre formule attribuée à Spinoza : « Ni rire, ni pleurer, mais comprendre ». Bien que Spinoza ne l’ait jamais écrite sous cette forme, cette maxime traduit son approche philosophique : dépasser les émotions et les jugements moraux pour analyser rationnellement le monde.
Une critique des illusions religieuses et politiques
Spinoza s’attaque aux croyances et superstitions qui empêchent l’homme d’accéder à la vérité. Il déconstruit les dogmes religieux, les miracles et l’idée d’un Dieu anthropomorphique, affirmant que la véritable compréhension du monde passe par la reconnaissance des lois naturelles et de la nécessité.
4. La liberté par la connaissance
La séparation de la philosophie et de la théologie
Un des apports fondamentaux de Spinoza est d’avoir affirmé l’indépendance de la philosophie vis-à-vis de la théologie. Cette séparation permet de libérer la pensée rationnelle de l’emprise religieuse et de construire un savoir basé sur la raison et l’expérience.
Un déterminisme libérateur
Pour Spinoza, tout dans la nature obéit à des lois nécessaires. Loin de conduire au fatalisme, cette vision permet d’atteindre la liberté véritable : en comprenant les causes qui nous déterminent, nous pouvons mieux agir en accord avec notre nature et éviter les passions tristes.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en avant la force conceptuelle de la pensée spinoziste, contenue dans la rigueur d’une forme géométrique qui semble austère mais qui permet d’atteindre une compréhension rationnelle du monde. Spinoza apparaît ainsi comme un penseur révolutionnaire, ouvrant la voie à une philosophie de la liberté fondée sur la connaissance et l’immanence.
📚 Philosophes mentionnés
* Héraclite (env. 544 av. J.-C. – 480 av. J.-C.) — Philosophe présocratique du changement et du devenir.
* Démocrite (env. 460 av. J.-C. – env. 370 av. J.-C.) — Philosophe atomiste et matérialiste.
* Platon (env. 428 av. J.-C. – 348 av. J.-C.) — Philosophe idéaliste grec.
* Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.) — Philosophe grec, fondateur du savoir encyclopédique.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Euclide (env. 300 av. J.-C.) — Mathématicien grec, auteur des Éléments.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien.
* Nicolas Machiavel (1469 – 1527) — Philosophe politique, auteur du Prince.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste, fondateur du cartésianisme.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de Par-delà bien et mal.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Spinoza et le problème de l'expression.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray amorce un cycle de conférences consacré à Baruch Spinoza. Il s’attache ici à mettre en perspective la vie du philosophe et à démontrer en quoi elle relève d’un mode de vie épicurien. Onfray souligne les défis de la vulgarisation de la pensée complexe de Spinoza et la nécessité d’expliquer son œuvre sans en trahir la rigueur.
2. Spinoza : une vie philosophique
Un philosophe en rupture avec sa communauté
Spinoza est issu d’une famille juive portugaise installée à Amsterdam. Très tôt, il remet en question les dogmes religieux, ce qui lui vaut une excommunication violente de la part de la communauté juive. Cette rupture lui permet de s’engager pleinement dans une vie philosophique autonome, affranchie des cadres religieux et institutionnels.
Une existence simple et détachée des honneurs
Refusant les privilèges et la reconnaissance officielle, Spinoza mène une vie modeste en exerçant le métier de polisseur de lentilles. Cette activité artisanale lui permet de subsister tout en préservant son indépendance intellectuelle. Il décline plusieurs propositions prestigieuses, dont une chaire universitaire, afin de conserver sa liberté de pensée.
3. Une pensée influencée par Épicure
Une vision matérialiste et immanente du monde
Spinoza rejette toute transcendance et toute séparation entre Dieu et la nature. Dans une logique proche de celle d’Épicure et de Lucrèce, il conçoit l’univers comme un tout régi par des lois naturelles immuables, où Dieu n’est pas une entité extérieure mais l’ensemble des forces qui composent le réel.
L’éthique spinoziste : un art de vivre joyeux
À l’instar des épicuriens, Spinoza fait de la quête du bonheur le but ultime de l’existence. Il ne prône pas un hédonisme débridé, mais une approche raisonnée du plaisir fondée sur la connaissance des affects et la maîtrise des passions. La "béatitude" spinoziste est ainsi une forme de joie durable, issue de la compréhension rationnelle du monde.
4. Une critique radicale des dogmes religieux
Le rejet du Dieu anthropomorphique
Spinoza s’oppose à la conception classique d’un Dieu personnel, juge et créateur. Il dénonce l’illusion qui consiste à prêter à Dieu des intentions humaines et démontre que les religions exploitent cette idée pour asseoir leur pouvoir sur les croyants.
L’attaque contre l’immortalité de l’âme
Contrairement à la tradition chrétienne et juive, Spinoza nie la séparation entre le corps et l’âme. Il défend une approche moniste, où l’esprit et la matière sont deux expressions d’une même réalité. Pour lui, l’immortalité personnelle est une illusion ; seule subsiste une certaine forme d’éternité dans la continuité des lois de la nature.
5. Un mode de vie épicurien et ascétique
Un détachement des plaisirs inutiles
Comme Épicure, Spinoza adopte un mode de vie sobre et frugal. Il privilégie les plaisirs simples et évite les excès qui conduisent aux passions tristes. Sa philosophie de l’ataraxie se traduit par une quête de sérénité et une maîtrise des affects négatifs.
Le refus des honneurs et de la richesse
Spinoza rejette les mondanités et refuse les propositions de mécénat ou d’emploi lucratif. Il considère que la véritable liberté réside dans l’autonomie intellectuelle et la capacité à vivre selon ses principes, sans dépendre des institutions ou du jugement des autres.
💡 Conclusion
Michel Onfray présente Spinoza comme un philosophe épicurien moderne, dont la vie et la pensée sont en cohérence parfaite. Par son matérialisme, son éthique du bonheur et son rejet des dogmes religieux, il incarne une philosophie de la joie rationnelle et du détachement, qui reste une source d’inspiration pour la pensée contemporaine.
📚 Philosophes mentionnés
* Démocrite (env. 460 av. J.-C. – env. 370 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et atomiste.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Philosophe épicurien et poète latin.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.
* Thomas Hobbes (1588 – 1679) — Philosophe politique matérialiste.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Giordano Bruno (1548 – 1600) — Philosophe panthéiste, brûlé par l’Inquisition.
* Galilée (1564 – 1642) — Scientifique et philosophe, défenseur de l’héliocentrisme.
* Machiavel (1469 – 1527) — Philosophe et homme politique italien.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, auteur de La Généalogie de la morale.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray propose une définition du libertin baroque, en synthétisant trois années de travail sur cette figure philosophique. Il retrace les influences historiques et philosophiques qui ont nourri cette pensée et explore comment les libertins ont ouvert la voie aux Lumières.
2. Les racines philosophiques du libertinage
L’héritage antique : matérialisme et scepticisme
Le libertinage baroque puise ses origines dans la philosophie antique, notamment chez les matérialistes abdéritains comme Démocrite et Leucippe, les cyniques, les sceptiques et les épicuriens. Ces courants, opposés à la pensée idéaliste et dualiste dominante, sont réactivés au XVIIe siècle pour proposer une alternative au christianisme et à l’absolutisme monarchique.
Le christianisme épicurien : un pont entre foi et raison
Certains penseurs de la Renaissance, tels que Lorenzo Valla, Érasme et Montaigne, démontrent qu’il est possible de concilier christianisme et épicurisme. Cette tentative de rénover la théologie prépare l’émergence des libertins baroques, qui cherchent à maintenir une distance critique entre foi et philosophie.
3. Définition et caractéristiques du libertin baroque
Un travail dialectique en direction des Lumières
Onfray insiste sur le fait que les libertins ne sont pas simplement des figures hédonistes ou des sceptiques irrévérencieux. Ils effectuent un travail dialectique qui préfigure les Lumières. Leur pensée oscille entre critique du dogmatisme religieux, réhabilitation du plaisir et usage méthodique du doute.
Un scepticisme méthodique et une raison prudente
Les libertins baroques adoptent une méthode sceptique héritée de Pyrrhon et de Sextus Empiricus. Toutefois, contrairement à un scepticisme radical qui suspend tout jugement, leur doute est pragmatique et leur permet d’évaluer la validité des croyances et des institutions.
Une morale immanente et matérialiste
Le libertin baroque rejette les dogmes religieux et propose une éthique fondée sur l’immanence. La vertu ne se mesure pas à une récompense divine dans l’au-delà, mais à son impact immédiat dans le monde. Il prône une morale qui se base sur la nature et l’expérience humaine, plutôt que sur des lois transcendantales.
4. Le libertin face au pouvoir et à la religion
Un positionnement entre liberté et prudence
Si les libertins contestent l’autorité religieuse et monarchique, ils doivent également composer avec la réalité politique de leur époque. Beaucoup pratiquent un double discours : publiquement, ils restent prudents, tandis que dans leurs cercles privés, ils développent des idées subversives.
Le fidéisme comme stratégie de contournement
Certains libertins, comme Pierre Charron ou François La Mothe Le Vayer, adoptent une posture fidéiste. Ils reconnaissent la foi tout en séparant clairement religion et philosophie, ce qui leur permet d’explorer des idées matérialistes sans subir les foudres de l’Inquisition.
5. L’évolution du libertinage et son impact sur les Lumières
Une pensée transhistorique
Onfray souligne que le libertinage ne se limite pas au XVIIe siècle. Il constitue un mouvement de pensée qui traverse l’histoire, influençant directement les philosophes des Lumières. Cette continuité se retrouve notamment dans le travail de Spinoza, qui synthétise et dépasse la pensée libertine.
Vers l’athéisme et le matérialisme radical
Alors que les libertins baroques restent majoritairement fidéistes ou panthéistes, leur héritage intellectuel permet l’émergence d’un matérialisme athée plus affirmé au XVIIIe siècle, avec des figures comme La Mettrie, Helvétius et D’Holbach. Leur critique de la religion et leur défense de la raison annoncent la radicalité des Lumières.
💡 Conclusion
Michel Onfray propose une synthèse du libertinage baroque en le replaçant dans une dynamique historique. Ce mouvement philosophique, à la croisée du scepticisme, de l’épicurisme et du matérialisme, joue un rôle fondamental dans la préparation des Lumières. Il représente un jalon essentiel dans l’histoire de la pensée critique et du combat pour l’émancipation intellectuelle.
📚 Philosophes mentionnés
* Démocrite (env. 460 av. J.-C. – env. 370 av. J.-C.) — Philosophe atomiste et matérialiste.
* Leucippe (5e siècle av. J.-C.) — Philosophe présocratique, cofondateur de l’atomisme.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme.
* Sextus Empiricus (env. 160 – env. 210) — Philosophe sceptique.
* Lorenzo Valla (1407 – 1457) — Humaniste italien, critique de l’Église.
* Érasme (1466 – 1536) — Humaniste et théologien chrétien.
* Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.
* François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Julien Offray de La Mettrie (1709 – 1751) — Philosophe matérialiste et médecin.
* Claude Adrien Helvétius (1715 – 1771) — Philosophe des Lumières, défenseur de l’utilitarisme.
* Paul-Henri Thiry d’Holbach (1723 – 1789) — Philosophe matérialiste et athée.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Michel Onfray poursuit son étude de la pensée libertine baroque. Cet épisode clôt l’examen philosophique de Cyrano de Bergerac et amorce une réflexion sur la pensée de Spinoza, en mettant en lumière les similitudes entre leurs visions du monde. Onfray introduit la notion de "pensée en archipel" pour illustrer la complexité et la diversité de ces courants philosophiques.
2. Cyrano de Bergerac : un matérialisme panthéiste et ironique
L’humour et l’ironie comme outils philosophiques
Cyrano de Bergerac utilise la fiction et l’ironie pour développer une pensée critique sur la religion, la politique et la morale. À travers ses récits, il ne s’exprime jamais en son nom propre mais fait parler des personnages fictifs, ce qui lui permet de contourner la censure et de proposer une critique audacieuse du dogmatisme.
Un panthéisme singulier
Michel Onfray met en évidence le panthéisme de Cyrano, qui rappelle celui de Spinoza. Toutefois, là où Spinoza développe une démonstration géométrique rigoureuse, Cyrano choisit la plaisanterie et le détournement. Sa pensée matérialiste et sensualiste s’inscrit dans la tradition des philosophies du rire, dans le lignage de Démocrite, Épicure et Lucien de Samosate.
3. La pensée en archipel : diversité et critique radicale
Une critique du religieux et du politique
Cyrano s’attaque aux croyances en Dieu, aux miracles et à la résurrection, qu’il démonte avec humour et ironie. Il pose notamment la question de la responsabilité divine : si Dieu existait, il ne pourrait reprocher aux hommes de ne pas croire en lui, car c’est lui-même qui aurait créé leur ignorance.
Une philosophie matérialiste et moniste
Dans la lignée de Lucrèce et Gassendi, Cyrano défend un matérialisme strict : l’âme est composée d’atomes, comme le corps, et il n’existe pas de vie après la mort sous une forme individuelle. Il rejette ainsi toute transcendance et inscrit son système dans une logique de cycles et de métamorphoses naturelles.
4. L’héritage et la postérité de Cyrano
Un précurseur du libertinage érudit
Cyrano de Bergerac s’inscrit dans la tradition des libertins érudits définis par René Pintard. Son œuvre annonce des thématiques qui seront développées au XVIIIe siècle par les Lumières, notamment la critique du pouvoir religieux et la remise en cause des dogmes moraux.
Un Spinoza français ?
Michel Onfray souligne les similitudes entre Cyrano et Spinoza, bien que leurs méthodes diffèrent. Tous deux défendent une conception panthéiste du monde, mais Cyrano privilégie une approche fictionnelle et ironique là où Spinoza adopte une rigueur démonstrative. Onfray voit en Cyrano une version plus accessible et subversive de la pensée spinoziste.
💡 Conclusion
Avec cet épisode, Michel Onfray clôt son étude de Cyrano de Bergerac et de la pensée libertine baroque du XVIIe siècle. Il met en lumière une philosophie matérialiste, critique et joyeuse, qui défie les dogmes et explore le réel sous des formes variées. La "pensée en archipel" devient ainsi une métaphore pour saisir la diversité et la richesse de ces courants philosophiques.
📚 Philosophes mentionnés
* Démocrite (env. 460 av. J.-C. – env. 370 av. J.-C.) — Philosophe atomiste, partisan du matérialisme.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Fondateur de l’épicurisme, philosophie du plaisir mesuré et de l’ataraxie.
* Lucrèce (env. 94 av. J.-C. – env. 55 av. J.-C.) — Poète et philosophe épicurien, auteur du De rerum natura.
* Lucien de Samosate (env. 125 – env. 180) — Satiriste grec, critique des dogmes philosophiques.
* Michel de Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique, auteur des Essais.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe épicurien et matérialiste.
* René Descartes (1596 – 1650) — Philosophe rationaliste.
* François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.
* Cyrano de Bergerac (1619 – 1655) — Écrivain et dramaturge français, connu pour ses œuvres satiriques et ses duels.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste, auteur de L'Éthique.
* Jean-Yves Tadié (né en 1936) — Spécialiste de Proust et de la pensée en archipel.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray poursuit son analyse de Cyrano de Bergerac en explorant le concept de panthéisme enchanté. Il met en lumière la manière dont Cyrano utilise le roman philosophique pour développer une vision du monde où Dieu et la nature ne font qu’un, dans une dynamique perpétuelle de transformation et de mouvement. Onfray replace cette pensée dans la tradition du panthéisme et montre comment elle s’inscrit dans le libertinage baroque.
2. Cyrano et la philosophie du roman
Le roman comme outil philosophique
Cyrano de Bergerac illustre que la philosophie n’est pas réservée aux formes traditionnelles du dialogue ou du traité. Avec L’Autre Monde, il démontre qu’un roman peut être un support à la réflexion critique, combinant humour, fiction et pensée subversive.
Un philosophe du mouvement et de la métamorphose
Cyrano conçoit le monde comme un espace de transformations constantes, une vision qui le rapproche d’Héraclite et de sa théorie du flux perpétuel. Cette conception du monde, où rien n’est figé, s’oppose au modèle statique de Parménide et ouvre la voie à une cosmologie dynamique et vivante.
3. Le panthéisme comme alternative au théisme
Définition du panthéisme
Le panthéisme, étymologiquement "Dieu est partout" (pan-theos), considère que Dieu et la nature sont une seule et même réalité. Cette idée s’oppose au théisme classique, qui fait de Dieu un être transcendant et extérieur au monde.
Une remise en cause du Dieu créateur
Cyrano de Bergerac, à travers son roman, propose une vision où Dieu n’est pas un créateur distinct du monde, mais bien l’unité du réel. En affirmant cette fusion entre Dieu et la nature, il s’oppose frontalement à la conception judéo-chrétienne d’un Dieu anthropomorphique et jugeant.
4. Un matérialisme vitaliste et enchanté
Une matière en perpétuelle transformation
Dans L’Autre Monde, Cyrano décrit un univers où la matière est vivante, animée de métamorphoses incessantes. Il anticipe ainsi une pensée matérialiste qui ne réduit pas la nature à un simple mécanisme, mais lui confère une dynamique interne propre.
Une fusion entre l’humain, l’animal et le végétal
Cyrano remet en question les hiérarchies traditionnelles entre les règnes du vivant. Il propose une vision horizontale du monde où les distinctions entre humain, animal, végétal et minéral s’effacent, illustrant ainsi un matérialisme panthéiste où tout est interconnecté.
5. Un panthéisme hérétique face à la censure
Le panthéisme, un danger pour l’Église
Historiquement, le panthéisme est perçu comme une hérésie majeure par l’Église, car il supprime la distinction entre le créateur et la créature. Cette vision du monde a conduit à la condamnation de penseurs comme Giordano Bruno, brûlé en 1600, ou Vanini, exécuté en 1619.
Une pensée clandestine
Comme d’autres libertins érudits, Cyrano diffuse ses idées sous une forme romanesque, évitant ainsi la répression directe. Son panthéisme enchanté constitue un acte de subversion intellectuelle contre les dogmes religieux dominants.
💡 Conclusion
Michel Onfray montre comment Cyrano de Bergerac, par son panthéisme enchanté, renouvelle la pensée matérialiste et subversive du XVIIe siècle. Son œuvre illustre une tentative audacieuse de dépasser la conception traditionnelle de Dieu et d’ouvrir une réflexion sur un monde où la matière est vivante et en perpétuelle transformation.
📚 Philosophes mentionnés
* Héraclite (env. 544 av. J.-C. – 480 av. J.-C.) — Philosophe du devenir et du changement perpétuel.
* Parménide (env. 515 av. J.-C. – 450 av. J.-C.) — Philosophe défendant une vision statique et immuable du réel.
* Épicure (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) — Philosophe matérialiste et hédoniste.
* Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.
* Giordano Bruno (1548 – 1600) — Philosophe panthéiste brûlé par l’Inquisition.
* Lucilio Vanini (1585 – 1619) — Philosophe panthéiste exécuté pour hérésie.
* François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* Savinien de Cyrano de Bergerac (1619 – 1655) — Écrivain et philosophe libertin.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe -
1. Introduction
Dans cet épisode, Michel Onfray explore la pensée de Cyrano de Bergerac à travers le prisme de l’anamorphose, une technique optique et picturale qui joue sur les illusions de perspective. Il montre comment Cyrano utilise cette méthode comme une métaphore philosophique pour remettre en question les dogmes, les apparences et la vérité elle-même. Onfray situe Cyrano dans la tradition du libertinage érudit et met en lumière la singularité de sa pensée baroque.
2. Cyrano, entre mythe et réalité
Le personnage historique versus le mythe littéraire
Cyrano de Bergerac est souvent réduit à la figure romantique popularisée par Edmond Rostand. Or, derrière ce mythe se cache un philosophe audacieux, libre penseur et satiriste, dont l’œuvre est marquée par une pensée critique et matérialiste.
Un héritier du libertinage érudit
Cyrano s’inscrit dans une lignée philosophique qui, de Montaigne à Gassendi, en passant par La Mothe Le Vayer et Saint-Évremond, développe une pensée critique du dogmatisme religieux et des illusions idéologiques.
3. L’anamorphose comme métaphore philosophique
Définition et usage artistique
L’anamorphose est une image volontairement déformée qui ne retrouve son apparence véritable que lorsqu’elle est regardée sous un angle précis. Cette technique, prisée dans l’art baroque, sert de métaphore à Cyrano pour exprimer sa vision du monde.
L’illusion des apparences et le relativisme des vérités
Cyrano utilise l’anamorphose comme un procédé intellectuel pour montrer que la réalité dépend du point de vue adopté. Il remet ainsi en question les certitudes et invite à une lecture critique du monde, des institutions et des croyances religieuses.
4. L’autre monde : un récit anamorphosique
Un roman d’aventures et de pensée
Dans L’autre monde, Cyrano construit un récit qui joue sur les perspectives et les perceptions, mettant en scène des voyages fictifs où les lois de la physique, de la logique et des croyances humaines sont inversées.
Une critique implicite du dogmatisme
À travers les péripéties de son héros, Cyrano propose une critique des dogmes religieux et scientifiques, suggérant que la vérité est toujours une construction sujette à interprétation.
5. Héritage et postérité de Cyrano
Une pensée précurseur des Lumières
Par son usage de la fiction pour diffuser des idées philosophiques subversives, Cyrano préfigure le conte philosophique tel qu’il sera pratiqué au XVIIIe siècle par Voltaire ou Diderot.
Un symbole du baroque intellectuel
Son œuvre illustre la richesse du baroque en tant que mouvement intellectuel, où la complexité du monde se traduit par une esthétique de l’excès, du doute et du décentrement du regard.
💡 Conclusion
Michel Onfray met en évidence la modernité de Cyrano de Bergerac, qui utilise l’anamorphose comme un outil critique pour déconstruire les illusions et ouvrir de nouvelles perspectives sur la réalité. Il apparaît ainsi comme un philosophe du doute et du jeu, dont la pensée continue d’inspirer une approche libertaire du savoir.
📚 Philosophes mentionnés
* Montaigne (1533 – 1592) — Philosophe humaniste et sceptique.
* Pierre Charron (1541 – 1603) — Philosophe sceptique et précurseur de la laïcité.
* François La Mothe Le Vayer (1588 – 1672) — Philosophe sceptique et libertin érudit.
* Pierre Gassendi (1592 – 1655) — Philosophe empiriste et matérialiste.
* Savinien de Cyrano de Bergerac (1619 – 1655) — Écrivain et philosophe libertin.
* Blaise Pascal (1623 – 1662) — Philosophe et mathématicien français.
* Baruch Spinoza (1632 – 1677) — Philosophe rationaliste et panthéiste.
* Friedrich Nietzsche (1844 – 1900) — Philosophe allemand, critique du rationalisme et du dualisme.
* Gilles Deleuze (1925 – 1995) — Philosophe français, auteur de Le Pli. Leibniz et le baroque.
Crédits : Michel Onfray et la Contre-histoire de la philosophie
Get full access to Open Mind Galaxy at openmindgalaxy.substack.com/subscribe - Visa fler