Si l'on peut trouver une origine de l'innovation dans la Grèce antique avec le terme Kainotomia signifiant « nouveau », c’est véritablement au début du XXe siècle que celui-ci devient omniprésent notamment dans la sphère économique. Sous couvert d'être la seule voie permettant aux organisations de survivre, l'innovation a le champ libre dans sa recherche de performance en termes de profit au sein d'une sphère capitaliste. Cette pensée dominante occulte le rôle majeur de l'innovation dans les maux de la société, et ses conséquences souvent irréversibles. Celle-ci orchestre notre quotidien au point que nous n’y prêtons plus attention. Nous utilisons l’innovation machinalement sans conscience. Si science sans conscience est ruine de l’âme nous dit Rabelais, innovation sans conscience ne l'est-elle pas moins ? Autrement dit notre « laisser-faire » en termes d’innovation n’a-t-il pas pour conséquence une prise en main de notre conscience, de notre être au point où nous en sommes dépendant : physiquement, psychologiquement, économiquement ? Ne devrions-nous pas (re)penser cette dépendance et cet écrasement de l’innovation ? En quoi, pour établir cette reprise de conscience et cette critique, il semble nécessaire de s’appuyer sur deux axes, d’une part la responsabilité, de l’autre la spiritualité. Autrement dit, une philosophie critique de l’innovation se dessine à partir d’un appareil conceptuel appuyé sur deux dispositifs que sont la responsabilité et la spiritualité.
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