Avsnitt

  • Je crois que j’ai su nommer mon clitoris quand j’ai eu 30 ans.

    J’ai commencé la masturbation assez jeune, je savais où toucher pour me donner du plaisir, je sentais sous mes doigts l’érection de cette partie mais je ne savais pas précisément que c’était cet organe qui pouvait tout déclencher en moi.

    Je n’ai pas souvenir qu’en cours de SVT on nous ai parlé de ce petit organe.

    J’ai été à la découverte de mon corps, à tâtons, sans en parler à personne, parce que c’était chez moi plus que tabou et j’ai évolué comme ça.

    Lors de mes rapports intimes, je savais aussi que la stimulation ou les frottements de cette partie de mon corps augmentait mon excitation, mais à nouveau, sans savoir nommément ce que c’était.

    Bien plus tard, alors que j’étais enceinte, mon mec m’a fait découvrir la masturbation à l’aide d’un stimulateur clitoridien : le fameux Womanizer. Et c’est seulement à partir de ce jour que j’ai su ce qu’était le clitoris.

    J’ai du mettre encore 2-3 ans, après ce premier épisode de la masturbation assistée, pour guider mon partenaire et le faire toucher précisément mon clitoris lors de nos rapports intimes, en détaillant la façon de me stimuler correctement, et en comprenant aussi que cette stimulation apportait ce plus sans pour autant négliger le reste des caresses.

    Au début, je ne lui disais pas de toucher à cet endroit, par méconnaissance et par la suite par pudeur, mais à mesure d’une confiance en moi acquise, de discussions sans filtre avec mon partenaire et une meilleure connaissance de mon corps j’ai osé le guider, plus seulement avec les gestes, mais également avec la parole.

    Et c’est le constat que je me fais : en tant que femme, certaines ne connaissent pas forcément leur corps, ne se sont jamais ou peu masturbées, certaines ne sont pas à l’aise à l’idée de guider leur partenaire de peur de le vexer… On déplore alors que l’autre ne sache pas, mais par méconnaissance, par pudeur ou peur ou tout un tas de raisons, nous ne sommes pas en mesure de leur indiquer.

    On taquine souvent les hommes en disant que ça serait bien qu’ils le trouve, quand parfois nous-mêmes, nous ne savons pas où il se trouve ou qu’on n’a pas conscience de la puissance de cet organe pendant les rapports.

    Être mesure de s’exprimer et de faire savoir à l’autre où toucher est pour certaines est un gros travail, mais tellement libérateur et plaisant quand on arrive à ce degré de confiance et communication.

    Certaines personnes diront que la découverte du clitoris après 30 ans est tardive ou sont incrédules, à l’heure des réseaux sociaux où on en parle de plus en plus, moi je leur répondrais que dans mon cas que cela fait partie de mes apprentissages, qui ont lieu tout au long de la vie et que cette ouverture est arrivée à un moment où j’étais plus en accord avec mon corps pour laisser l’autre l’apprivoiser encore plus intimement.

    Chacun.e va à son rythme, il ne faut avoir honte de ne pas savoir. Nous sommes en découverte permanente de notre corps et celui de l’autre.

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