Avsnitt

  • Trump incarne-t-il un Ă©lan fasciste de masse ou, paradoxalement, le triomphe d’un individualisme libertarien ?A-t-on affaire, avec lui, Ă  un suprĂ©matisme ou bien plutĂŽt un infantilisme politique au service d’une refondation mythique des USA ? L’antagonisme entre fasciste et “wokiste“ est-il le nƓud qui divise l’AmĂ©rique ou bien la fiction qui recouvre une division plus profonde entre celles et ceux qui se sont insurgĂ©s suite Ă  l’assassinat de George Floyd et la panique Ă©lectorale des propriĂ©taires ? Que peut encore le parti de la subversion, lorsque la droite s’est rĂ©appropriĂ© les affects de la rĂ©bellion ? La dĂ©mocratie en AmĂ©rique est-elle formellement soluble dans l’illibĂ©ralisme ? Sommes nous sur le point d’entrer dans le capital-cloud ou le techno-fĂ©odalisme ? Elon Musk relance-t-il le mythe colonial de la conquĂȘte de terres vierges dans l’espoir de soumettre une population extraterrestre et rejouer le pacte colonial oĂč mĂ©tropole dĂ©mocratique et colonies dictatoriales fonctionnent de concert ? En dĂ©crĂ©tant la fin de l’Empire, Trump va-t-il ramener la violence coloniale Ă  l’intĂ©rieur de ses frontiĂšres ? Le paradigme de la guerre civile est-il plus Ă©clairant que celui de la fascisation ? L’humiliation est-elle la condition de possibilitĂ© du capitalisme ? L’effondrement de l’hypothĂšse libĂ©rale dĂ©mocratique et de la mondialisation impĂ©riale appellent-ils Ă  repenser la souverainetĂ© ou Ă  propager le communalisme ?

    Nous vivons un interrĂšgne dont la premiĂšre des Ă©vidences est que les catĂ©gories politiques depuis lesquelles nous pensons achoppent. Parce que dans ce clair-obscur, il va bien falloir commencer Ă  y voir quelque chose, nous recevons trois invitĂ©s. EugĂ©nie MĂ©rieau, constitutionnaliste autrice de La dictature, une antithĂšse de la dĂ©mocratie ? et GĂ©opolitique de l’état d’exception, Michalis Lianos, sociologue spĂ©cialiste des dynamiques sociales et contestations contemporaines et Pablo Stefanoni, auteur de La rĂ©bellion est-elle passĂ©e Ă  droite ? et spĂ©cialiste des hybridations capitalisto-fascisantes les plus Ă©tonnantes. Au vu de la confusion de nos propres intervieweurs, nous avons ajoutĂ© un chapitrage sous cette vidĂ©o afin qu’il soit plus simple de naviguer Ă  travers ces deux heures de discussion.

  • AprĂšs quelques dĂ©cennies de mensonges et de dissimulations, le scandale du ChlordĂ©cone est dĂ©sormais connu. Pendant prĂšs de 30 ans aux Antilles, les sols ont Ă©tĂ© polluĂ©s, l’environnement contaminĂ© et les corps intoxiquĂ©s afin de protĂ©ger et optimiser les profits gĂ©nĂ©rĂ©s par l’industrie bananiĂšre Ă  destination de l’hexagone. Malcom Ferdinand, docteur en philosophie et chercheur au CNRS vient de publier S’aimer la terre, dĂ©faire l’habiter colonial (Seuil), une enquĂȘte majeure et magistrale qui condense 15 annĂ©es de recherches, de rencontres et de rĂ©flexion.


    Si ce livre est incontournable dans l’évolution de la pensĂ©e Ă©cologique et dĂ©coloniale, c’est d’abord par sa mĂ©thode : Ă  partir de cette microscopique molĂ©cule, Ferdinand dĂ©plie et dĂ©ploie toutes les dimensions de l’existence personnelle, collective, Ă©conomique et politique qu’elle vient affecter ou rĂ©vĂ©ler. Ainsi, s’ouvrent au lecteur les questions et enjeux les plus dĂ©cisifs de notre temps : comment habitons-nous le monde ? Quelles forces et logiques s’activent Ă  zombifier la terre ? Depuis quel rapport Ă  la vie, Ă  la science et Ă  l’environnement pouvons nous envisager de dĂ©manteler les structures des maĂźtres qui nous asservissent ?
    (C10Cl10O)56 ou la formule chimique qui vient nous rappeler l’impossibilitĂ© d’une humanitĂ©-astronaute flottant au-dessus de son propre dĂ©sastre autant que la nĂ©cessitĂ© de trouver les maniĂšres de vivre Ă  travers et contre la corruption, mĂȘme lorsque celle-ci s’est immiscĂ©e jusque dans nos cellules.
    Nous avons donc eu cette longue et foisonnante discussion avec Malcom Ferdinand.

  • Saknas det avsnitt?

    Klicka här för att uppdatera flödet manuellt.

  • Un prĂ©sident et sa cohorte de capitaines d’industrie, une dĂ©lĂ©gation qui coĂ»te chĂšre, trĂšs chĂšre, un humoriste mĂ©diocre et sa paire de jeans. VoilĂ  Ă  peu prĂšs tout ce qui a Ă©tĂ© retenu du voyage de Macron au Maroc. Mais derriĂšre cette visite diplomatique Ă©minemment stratĂ©gique, se cache le drame du peuple sahraoui, victime une fois encore du rĂ©alignement français sur les intĂ©rĂȘts marocains. Au nom du dĂ©veloppement Ă©conomique et de l’investissement financier, c’est en rĂ©alitĂ© et sans surprise le triomphe de la prĂ©dation des entreprises du CAC40 sur un territoire pas encore assez exploitĂ© et gĂ©rĂ© Ă  leur goĂ»t : le Sahara occidental. Pourtant, dans le dĂ©sert et au sein des tribunaux internationaux, la subjectivitĂ© sahraouie persĂ©vĂšre Ă  faire entendre sa lutte et revendiquer ses droits, et ceci aussi bien grĂące Ă  sa diaspora solidaire dispersĂ©e de par le monde que grĂące aux combattants du Front POLISARIO.
    00:00 Introduction
    01:02 PrĂ©sentation de l’invitĂ©
    01:29 Pourquoi l’anonymat?
    02:03 Contexte historique et colonisation
    08:11 Le soutien de l’AlgĂ©rie et l’invasion marocaine
    10:30 Le retrait militaire de la Mauritanie et l’intervention française
    14:57 L’impossible rĂ©fĂ©rendum et l’impuissance de l’ONU
    17:41 Le Mur de sable contre la guĂ©rilla, l’écologie et le nomadisme
    26:09 Le nationalisme marocain au service de la monarchie
    30:35 L’importance du droit international pour les militants sahraouis
    35:39 La stratĂ©gie du long terme 38:59 Le grand remplacement dĂ©mographique et l’exode
    40:50 La voracité du secteur privé français
    47:25 Les nouveaux intĂ©rĂȘts français au Sahara
    53:06 Les grandes entreprises, des acteurs coupables
    55:53 Les positions ambigĂŒes d’une certaine gauche française
    59:50 Qui est vraiment le Front POLISARIO?

  • Depuis le 24 fĂ©vrier 2022, la Russie est en guerre contre l’Ukraine. Sur cette guerre, beaucoup a Ă©tĂ© Ă©crit et dit : de l’indignation furieusement europĂ©enne de Glucksmann, jusqu’à la lecture gĂ©opolitique la plus froide de certains marxistes, ne concevant l’agression russe envers l’Ukraine qu’à travers le prisme, certainement juste mais insuffisant, d’un conflit impĂ©rialiste entre l’OTAN et la Russie. Dans toutes ces analyses, c’est comme si un acteur manquait pourtant cruellement : les Ukrainiens eux-mĂȘmes, dont certains semblent avoir presque oubliĂ© qu’ils existent, et dont le quotidien est percutĂ© par bientĂŽt plus de trois annĂ©es de guerre sans rĂ©pit.
    Qu’a fait la guerre aux Ukrainiens, et plus particuliĂšrement ici, aux Ukrainiennes ? Comment a-t-elle remis en cause les Ă©vidences acquises et remodelĂ© les relations humaines ? Comment a-t-elle transformĂ© les perceptions de soi, et provoquĂ© des engagements subjectifs dĂ©vouĂ©s pour soutenir ceux qui sont au front ? C’est l’objet de l’enquĂȘte du livre Travailleuses de la rĂ©sistance (Éditions du Croquant) de la militante et philosophe marxiste Daria Saburova, Ă  travers un travail de terrain auprĂšs de femmes des classes populaires de la rĂ©gion industrielle de Dnipro, dans la ville natale de Volodymir Zelensky : souvent russophones, et parfois opposĂ©es ou indiffĂ©rentes au soulĂšvement de MaĂŻdan. Le travail d’enquĂȘte auprĂšs de ces femmes et de ce que Daria Saburova nomme leur « travail de rĂ©sistance » offre un angle d’approche privilĂ©giĂ© et unique pour comprendre de l’intĂ©rieur, et Ă  hauteur de vue, ce qu’il en est aujourd’hui d’une partie de la sociĂ©tĂ© ukrainienne, de ses traumatismes et de ses combats quotidiens contre un adversaire Ă  la fois proche et lointain.

  • Enrique Dussel nous a quittĂ©s il y a bientĂŽt un an, en novembre 2023. C’était un philosophe et thĂ©ologien argentin, dont le nom reste peu connu en France malgrĂ© sa notoriĂ©tĂ© en AmĂ©rique Latine, et notamment au Mexique oĂč il s’exila en 1975 aprĂšs avoir Ă©tĂ© menacĂ© de mort par l’extrĂȘme-droite argentine. L’absence de Dussel dans le paysage thĂ©orique français est un fait qui confirme une fois de plus la rĂšgle des abysses de l’ignorance et de la forclusion nationales en matiĂšre de dĂ©colonial. Emmanuel Levine a rĂ©cemment traduit deux des Ɠuvres de Dussel, ce qui rend possible de continuer de remĂ©dier Ă  ce dĂ©ni : Philosophie de la libĂ©ration, PUF, 2023 et MĂ©taphysique de l’altĂ©ritĂ©. Levinas et la libĂ©ration latino-amĂ©ricaine, Hermann, 2024. Une spĂ©cificitĂ© de Dussel est d’avoir inlassablement affirmĂ© et documentĂ© l’existence d’une dimension mĂ©taphysique propre aux enjeux anticoloniaux, postcoloniaux, dĂ©coloniaux. On a eu l’occasion, en lisant et discutant Dussel, de se poser la question des diffĂ©rences entre ce que recoupent ces trois derniers termes, et donc de procĂ©der Ă  une esquisse de gĂ©nĂ©alogie du dĂ©colonial latino-amĂ©ricain ; de s’interroger ainsi sur les orientations qu’il nous faut lui donner Ă  prĂ©sent. « Initier un discours philosophique qui parte de la pĂ©riphĂ©rie, qui parte des opprimĂ©s. » – tel Ă©tait le mot d’ordre, en 1977, de la Philosophie de la libĂ©ration.

  • De l’eau a coulĂ© sous les ponts depuis que Patrick Balkany installa en 1993 les premiĂšres camĂ©ras de vidĂ©o-surveillance de Levallois-Perret pour lutter contre la dĂ©linquance. Elles sont dĂ©sormais partout, dans les rues, les bibliothĂšques, les magasins et halls d’immeubles. Bien malgrĂ© nous, on nous enregistre, on nous surveille, on nous « protĂšge ». Et petit Ă  petit, nous nous sommes faits Ă  cette immense ramification de dispositifs de contrĂŽle qui dĂ©compose et recompose notre rapport au monde, Ă  la police, Ă  la ville, Ă  la norme, aux autres. Si beaucoup a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit et Ă©crit sur le sujet, deux livres important viennent de paraĂźtre et qui rĂ©actualisent la question : que se passe-t-il lorsque ces millions de lentilles qui parsĂšment la planĂšte se retrouvent branchĂ©es sur des ordinateurs, connectĂ©es Ă  l’intelligence artificielle ? Pour ce lundisoir, nous accueillons FĂ©lix TrĂ©guer qui vient de publier Technopolice, la surveillance policiĂšre Ă  l’ùre de l’IA (Divergences), Thomas Jusquiame qui raconte dans Circulez, la ville sous surveillance (Marchially) comment il a infiltrĂ© une start-up de la surveillance intelligente et NoĂ©mie Levain qui co-anime la campagne contre la Technopolice de La Quadrature du Net.


    On discutera de l’état de l’art du monde de la surveillance, Ă©videmment, de comment le lobbying s’organise entre politiciens, entrepreneurs de la tech et forces de l’ordre ; mais aussi des concepts qui nous permettent de nous opposer Ă  cette dystopie dĂ©jĂ  bien avancĂ©e. L’affect sĂ©curitaire et le dĂ©sir paranoĂŻaque de contrĂŽle se renversent-ils depuis l’idĂ©e de l’État de droit et l’abstraction des libertĂ©s publiques et individuelles ?

  • Depuis un an maintenant, la destruction mĂ©thodique et dĂ©chaĂźnĂ©e de Gaza par l’armĂ©e israĂ©lienne maintient son effet de sidĂ©ration. Qu’y aurait-il Ă  dire ou penser de plus lorsque nous assistons impuissants au carnage, Ă  l’écrasement d’un bout du monde ? Nous avons pourtant retrouvĂ© un petit texte dans le limbes de lundimatin : manifeste kibboutz in Bavaria, rĂ©digĂ© en 2010 et publiĂ© en 2016 et qu’il nous a semblĂ©, par-delĂ  son caractĂšre burlesque et fantasque, important de re-discuter. On a donc invitĂ© des camarades de Tsedek pour essayer de rĂ©flĂ©chir au sionisme non Ă  partir de sa seule rĂ©alitĂ©, mais Ă  partir d’une contre-proposition sioniste en apparence « comique » et pourtant suffisamment sensĂ©e pour faire apparaĂźtre les contradictions des actuels soutiens inconditionnels Ă  IsraĂ«l. Cette proposition est la suivante : et si les Allemands, rĂ©ellement affectĂ©s de culpabilitĂ© historique pour les crimes d’un certain IIIe Reich, se proposaient de nous confier, Ă  nous juifs europĂ©ens, un territoire sympathique en BaviĂšre, pas loin de Bayreuth (plutĂŽt que de Beyrouth), pour y installer nos kibboutzim socialistes et communalistes ? Que ferions nous ? Que faire des bavarois ? Sera-ce le judaĂŻsme qui dĂ©finira l’État de BaviĂšre ? Ou l’État de BaviĂšre qui dĂ©finira le judaĂŻsme ? Être juif, est-ce faire peuple, ethnie, religion ou, plus essentiellement, comme le pense Ammon Rav Krakotzkin, vivre et penser depuis une conscience de l’exil et donc, la conscience de la nĂ©cessitĂ© d’un droit supĂ©rieur Ă  celui des peuples Ă  disposer d’eux-mĂȘmes, un droit plus fondamental encore que celui des nations : le droit Ă  traverser le monde et les États, Ă  migrer et Ă©migrer, Ă  s’exiler, apatride, et Ă  errer dans le dĂ©sert, d’une errance adverse ?

  • La dissolution de l’AssemblĂ©e nationale a plongĂ© brusquement une large partie de la population dans un Ă©tat de sidĂ©ration. Ce sentiment, qui n’a pas affectĂ© seulement les gauchistes mais les membres mĂȘme du camp macroniste les plus proches, n’est peut-ĂȘtre pas dĂ» au hasard. Nous avons l’habitude des mensonges cyniques de la popote oligarchique. Ce qui est ici Ă©tonnant, c’est que l’on Ă©prouve un choc qui confine Ă  l’outrage, au scandale intime, au sentiment d’avoir Ă©tĂ© plongĂ© depuis presque dix ans, sous la houlette non d’un politicien menteur mais d’une sorte d’ex toxique, de manipulateur Ă©quivoque, en rĂ©alitĂ©, et c’est l’intuition du sociologue Marc Joly comme d’Anne Crignon (Voir : Ve RĂ©publique : un soupçon de perversion narcissique), sous l’emprise d’un « pervers narcissique » en pleine crise.


    Cette intuition n’est pas anodine. Elle indique un changement dans les structures actuelles de la domination et de sa lĂ©gitimation. Selon Joly, nous serions passĂ©s d’une lĂ©gitimation des inĂ©galitĂ©s sociales par la « violence symbolique », soit l’intĂ©riorisation inconsciente de l’ordre injuste et de la vision du monde des dominants, Ă  une sorte de mise Ă  nue brutale de la domination, mise Ă  nue oĂč le pouvoir de jouissance du pouvoir, ne se jouant plus sur le mode narquois de l’apparence, sur le mode satisfaisant d’une couleuvre avalĂ©e en silence par le truchement de symboles, mais sur le mode terriblement mĂ©diocre de la « violence morale », du harcĂšlement moral, de la jouissance non de l’apparence, mais du micromanagement, de la capacitĂ© Ă  disloquer les Ăąmes, la cohĂ©rence des choses, le sens du monde et les vĂ©ritĂ©s essentielles, la facultĂ© de titiller Ă  mort ses victimes vampirisĂ©es, de s’assumer irresponsable, et de martyriser des citoyens comme s’il s’agissait de petits jouets dans les mains d’un pervers infantile. Pour Joly, le dĂ©clin, du fait de la critique fĂ©ministe ou autre, du camouflage dans la violence symbolique des masculinitĂ©s patriarcales et capitalistes, a engendrĂ© une sociĂ©tĂ© dans laquelle le mode par lequel le dominant jouit de sa domination sur le dominĂ© n’est pas fondĂ© sur le sentiment de l’avoir bien eu, bien dupĂ©, mais celui de pouvoir continument le plonger dans un Ă©tat de sidĂ©ration, d’offense, d’inexistence, sur la base d’un arsenal d’injonctions paradoxales, d’indiffĂ©rence Ă  la contradiction et Ă  la vĂ©ritĂ© (paradoxalitĂ©), d’effacement des continuitĂ©s historiques (gaslighting) et de tout ce qui fait sens. Le monde de la violence symbolique semble laisser place au monde mis Ă  nu de la violence morale, et dans cet entre-deux surgissent partout, dans les familles, les groupes, les entreprises et les institutions de l’État mĂȘme, ces figures inquiĂ©tantes du « pervers narcissique », du « prĂ©dateur », de l’ĂȘtre dont la vie n’est vouĂ©e qu’à conserver l’emprise et Ă  la renouveler sans cesse. Macron est-il l’une d’entre elle ? Qu’est-ce que cela nous rĂ©vĂšle de nos sensibilitĂ©s contemporaines, de nos grilles d’analyse du pouvoir et de l’épuisement des institutions de la Ve RĂ©publique ? LĂ  oĂč la domination semble laisser Ă©clater sa franche perversitĂ© sans le tampon des apparences, avons-nous affaire Ă  la fin d’une Ă©poque de la gouvernementalitĂ© ? Vivons-nous un crĂ©puscule du pouvoir secouĂ© sur ses bases et obligĂ© de se rĂ©duire Ă  l’efficacitĂ© perverse pure ? Ou sommes nous en train de dĂ©couvrir que le pouvoir pour jouir de lui-mĂȘme n’a plus besoin de se cacher, parce qu’il est devenu total et sans issu ?
    On dira que le dĂ©sert ne peut plus croĂźtre. Certes. Mais Joly nous apprend qu’il peut encore s’enlaidir.

  • 1984, MadMax, La Route, Les furtifs, La zone du dehors, les dĂ©possĂ©dĂ©s, V comme Vendetta. La science-fiction explore l’avenir qui vient. Dans son dernier essai, l’imaginaire au pouvoir. Science-fiction, politique et utopies aux Éditions du Passager clandestin, Vincent Gerber interroge les puissances politiques de la science-fiction. À l’heure du culte du pragmatisme et du rĂ©alisme, de la disqualification permanente des joyeuses divagations, la science-fiction et ses imaginaires pourraient bien s’inviter aux dĂ©bats politiques. RĂ©flĂ©chir demain, anticiper les catastrophes qui viennent mais aussi percer l’avenir en projetant quelques mondes dĂ©sirables sont sans doute quelques-uns des dĂ©fis de la S.F. Dans de sombres temps, l’imagination en mouvement est une nĂ©cessitĂ© politique : elle utopie le ici et le maintenant et donne des raisons de croire au monde et d’y croire malgrĂ© tout.

  • Si guerre et force virile sont frĂ©quemment associĂ©es, souvent Ă  raison, il existe cependant un angle mort qui tient presque du tabou, celui de la puissance de la fĂ©minitĂ© combattante.
    Dans “Combattantes, quand les femmes font la guerre”, la sociologue Camille Boutron rĂ©capitule 10 annĂ©es de recherches et de terrains. Des prisons pĂ©ruviennes pour prisonniĂšres du Sentier Lumineux aux camps des guĂ©rillas FARC, jusqu’au hauts rangs des armĂ©es françaises, elle est allĂ©e Ă  la rencontre de cette subjectivitĂ© duale qui consiste Ă  ĂȘtre femme et combattante dans un monde trĂšs masculin.

    MĂȘme si tout oppose idĂ©ologiquement une militaire occidentale Ă  une guĂ©rillera latino-amĂ©ricaine ou Ă  une militante de l’Etat islamique, elles partagent cependant un mĂȘme intĂ©rĂȘt Ă  faire reconnaĂźtre leur trajectoire comme Ă©tant Ă©minemment politique. Toutes inscrivent leur engagement, humaniste ou brutal, rĂ©volutionnaire ou rĂ©actionnaire, dans un domaine que l’on voudrait leur faire croire rĂ©server aux hommes.

    « La guerre, j’en suis persuadĂ©e, commence chez soi, en soi. Elle vient de ces conflits familiaux insolubles et destructeurs, des non-dits qui font hurler lors des repas de famille, elle bouillonne chez ces petites filles qui, comme ma grand-mĂšre, ont vĂ©cu le pire sans jamais pouvoir en parler. L’inceste, le viol, l’emprise sont autant de dĂ©clarations de guerre faites aux femmes (et de façon gĂ©nĂ©rale Ă  l’ensemble des personnes vulnĂ©rables) dans le cercle intime et discret de la famille. L’état du monde est un reflet de ces violences, encore insuffisamment abordĂ©es dans leur dimension structurelle et politique. Parce que l’on considĂšre avant tout les femmes comme des victimes – comme si cela Ă©tait un statut en soi. Or ĂȘtre victime ne veut pas dire que l’on ne peut plus agir. On peut en outre ĂȘtre victime et bourreau Ă  la fois, que l’on soit un homme ou une femme. »
  • Tchekhov plutĂŽt que LĂ©nine. VoilĂ  ce que nous propose gaiement Jacques RanciĂšre dans Au loin la libertĂ© (Ă©ditions La Fabrique), de la mĂȘme façon que Joseph Jacotot rĂ©pandait, dans Le maĂźtre ignorant, la bonne nouvelle de l’égalitĂ© des intelligences. Dans ce nouvel ouvrage cependant, il n’est pas question d’égalitĂ©, mais de libertĂ© ; et il n’est pas question des rĂȘves d’un philosophe, mais de ceux que met en scĂšne un Ă©crivain russe qui peut-ĂȘtre n’évoquera de prime abord pas grand-chose (sauf de s’ĂȘtre vaguement, une fois ou deux, ennuyĂ©.e devant La Mouette).

    Les nouvelles de Tchekhov offrent pourtant matiĂšre Ă  parler d’émancipation, de rĂ©volution, de communisme : ce que fait RanciĂšre une nouvelle fois, infatigable. Il serait faux nĂ©anmoins de considĂ©rer ces rĂ©cits comme une simple « matiĂšre » ; en rĂ©alitĂ©, c’est comme si un dialogue se tissait entre l’auteur de la Nuit des prolĂ©taires, et celui du RĂ©cit d’un inconnu, un dialogue se dĂ©ployant Ă  partir du « sentiment d’une ouverture indĂ©cise du temps ». Ce temps est avant tout celui de la servitude, celui de l’ordre de la police et des vies brisĂ©es oĂč tant bien que mal, dans un horizon aux contours un peu flous, se dessinent des brĂšches.
    On a donc lu et parlĂ© sur la servitude et de libertĂ©, sur la puissance de consolation qui sommeille dans l’ordinaire des petites histoires issues de la mĂ©lancolie « ironique et rieuse » de Tchekhov. Est-ce que la consolation mĂšne Ă  l’inaction ? « Changer les maniĂšres de sentir », Ă  quoi ça sert ? On a peut-ĂȘtre eu l’impression d’entendre une adresse amicale aux rĂ©volutionnaires : vous, qui vous demandez « que faire ? » : ne devenez pas Trotskystes, ne figez pas sociologiquement la servitude, croyez toujours que les pas de cĂŽtĂ© sont possibles, sachez admirer les banales Ă©mancipations qui Ă  coup sĂ»r mĂšnent ailleurs et par-delĂ , au sens radical du terme.
    La liberté est loin, mais comme les vies enfin délivrées de ce qui les mutile, elle est au loin.

  • Et si nous n’avions rien compris au conte du Petit Chaperon rouge ? Et si le bon sens et la morale populaire transmis par Perrault et les frĂšres Grimm n’étaient pas d’avertir des dangers de la forĂȘt et des prĂ©dateurs inconnus mais de se mĂ©fier de ce qui se cache derriĂšre la bobinette et sous le bonnet de grand-mĂšres un peu trop aimantes et poilues ?
    C’est l’hypothĂšse dĂ©fendue par Lucile Novat dans le formidable De grandes dents, enquĂȘte sur un petit malentendu qui vient de paraĂźtre aux Ă©ditions Zones. La dĂ©monstration est implacable, le style impeccable et drĂŽle mais ce qui rend ce livre dĂ©cisif, c’est ce qu’il dit de nous, de nos aveuglements, de nos dĂ©nis et de nos tabous. Ce que l’on comprend Ă  sa lecture, ce n’est pas seulement ce que nous ne voyons pas ou ne voulons pas voir mais pourquoi l’on s’arrange si bien d’une telle cĂ©citĂ©. Si Claude LĂ©vi-Strauss voyait dans l’interdit de l’inceste le passage de la nature Ă  la culture, soit le signe de notre civilisation, Lucile Novat s’attache Ă  dĂ©montrer que c’est l’interdit de parler de l’inceste qui scelle une certaine solidaritĂ©. Comme si ce que contient l’enfance de vĂ©ritĂ© et de puissance devait Ă  tout prix rester tu. En novembre 2023, la commission indĂ©pendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) rend un rapport accablant dans lequel elle dĂ©nombre 129 600 cas d’agressions incestueuses chaque annĂ©e. Si pour l’heure, aucune suite n’a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  ces conclusions, le programme gouvernemental pour redresser la jeunesse a continuĂ© de se diffuser : en avril 2024 Gabriel Attal annonce que « la RĂ©publique contre-attaque » face Ă  « l’addiction Ă  la violence » des adolescents. Emmanuel Macron lui emboĂźte le pas et dĂ©nonce le « surgissement de l’ultra-violence dans le quotidien, chez des citoyens de plus en plus jeunes » et en appelle Ă  « un retour de l’autoritĂ© Ă  chaque niveau, et d’abord dans la famille. » Ce que l’on comprend en lisant cet essai de Lucile Novat, c’est que l’inceste et son tabou ne sont qu’un dommage collatĂ©ral et massif dans une sociĂ©tĂ© qui a toutes les raisons de se mĂ©fier d’une enfance pas encore tout Ă  fait fondue dans le mensonge civilisĂ©.

  • Toute notre vie, nous la passons entre le lion, le chameau et l’enfant : la rĂ©bellion, le devoir et la crĂ©ation. VoilĂ  que Bertrand Ogilvie dĂ©corrĂšle l’enfance de l’enfant : l’enfance est l’ensemble des « virtualitĂ©s faibles » Ă  laquelle tout un chacun doit pouvoir revenir pour se dĂ©barrasser du lion comme du chameau. Pour cette rentrĂ©e des classes, on se questionne avec lui sur le lien entre l’école et l’enfance et sur la façon dont l’école française, « institution structurellement perverse » produit tout le contraire de ce qu’elle prĂ©tend. Si pour certains c’est une Ă©vidence, pour d’autres cela serait peut-ĂȘtre un paradoxe : Ă  l’École, on n’apprend rien. Mais quel est ce « rien », alors, que l’on apprend ?
    Lieu proclamĂ© de transmission des savoirs, elle est aussi celui de l’évaluation, de l’apprentissage de l’échec et de l’apprentissage d’une place sociale. La question qui se pose alors est celle de savoir comment il est possible de ressaisir et de laisser place au dĂ©sir de savoir comme condition de possibilitĂ© d’un apprentissage joyeux — et cela, nous dit Ogilvie, n’exige pas autre chose, pour celles et ceux qui transmettent le savoir que de « dĂ©sobĂ©ir, quotidiennement, sans cesse, discrĂštement, obstinĂ©ment, avec dĂ©sinvolture » — de saboter l’école

  • À qui (quoi) sert l’homophobie ?
    L’état, premier acteur de l’oppression homosexuelle - et ce dĂšs l’invention de l’homosexualitĂ© au XIXe siĂšcle- serait devenu, en quelques dĂ©cennies, le garant de la sĂ©curitĂ© des homos...
    MickaĂ«l TempĂȘte, pd, auteur et Ă©diteur nous propose dans son premier ouvrage d’explorer l’histoire de l’homophobie, concept phare des nouvelles frontiĂšres de l’identitĂ© gay dont la lutte institutionnelle en serait un des principaux ciments.
    Comment s’est d’abord construite l’homophobie d’État ? A-t-elle rĂ©ellement disparue ? Ou bien s’est elle seulement transformĂ©e ? La gaie panique propose une analyse historico-politique de la paranoĂŻa et des angoisses qui ont toujours entourĂ© la question homosexuelle masculine jusqu’à son instrumentalisation par les sociĂ©tĂ©s libĂ©rales comme affirmation de leur pseudo supĂ©rioritĂ© civilisationnelle... On parle, dans ce lundisoir, d’enjeux sĂ©curitaires, de contrĂŽle des dĂ©sirs, de flĂ©au social et d’espoirs d’émancipation...

  • Qu’est ce qui relie des rĂ©voltes de Kabylie Ă  la moitiĂ© du 19Ăšme siĂšcle Ă  la Semaine Sanglante de Paris puis au bagne d’une terre perdue dans le Pacifique?
    Ou plus rĂ©cemment, comment des corps et des idĂ©es souvent antagonistes parviennent ils Ă  dĂ©ployer des dispositifs, des doctrines et des rĂ©sistances de la Casbah d’Alger aux banlieues du coeur de la mĂ©tropole en passant par les forĂȘts kanakes?
    C’est ce Ă  quoi nous tentons de rĂ©pondre avec LĂ©opold Lambert, architecte de formation et rĂ©dacteur en chef de The Funambulist, qui s’attache Ă  Ă©tudier la question des mobilitĂ©s gĂ©ographiques et de l’amĂ©nagement du territoire, jusque dans ses constructions les plus rĂ©centes.

  • Ce lundisoir est un peu spĂ©cial. Lundimatin accueille des cinĂ©astes pour parler de cinĂ©ma. Cela faisait un moment que Nicolas Klotz & Élisabeth Perceval (RĂ©alisateur‱ices), Marie JosĂ© Mondzain (Philosophe), Saad Chakali & Alexia Roux (Des Nouvelles du Front cinĂ©matographique) nous proposaient d’intervenir, rĂ©guliĂšrement, dans une Ă©mission Ă  plusieurs Ă©pisodes, invitant leurs potes cinĂ©astes, critiques, amateur‱ices de bons films, pour essayer de dĂ©ployer ce qu’il reste de cet art, ce qu’il a ou non d’éthique et de politique, dans son espace particulier que l’on croit dĂ©sormais liminal. Cette sĂ©rie, ils et elles l’ont baptisĂ©, avec un clin d’Ɠil, « Lundi bonsoir cinĂ©ma ». Cet Ă©pisode 0, expĂ©rimental, improvisĂ©, free style, part de la question de base – Que peut le cinĂ©ma en 2024 ? Quelle est la puissance du cinĂ©ma pour dĂ©faire les brutes ? On y dĂ©couvre que derriĂšre l’industrie du SuperhĂ©ros se cache le Klu Klux Klan ; que le cinĂ©ma anti-nazi a quelque chose de nazi dans sa forme ; que la durĂ©e est ce qui permet de sculpter l’éthique de l’image ; que Guy Debord prophĂ©tisait l’avĂšnement de BollorĂ© ou que le cinĂ©ma d’hier avait un peu de vergogne.

  • On entend souvent « Ă  gauche » cette petite musique condescendante Ă  propos des Ă©lecteurs du Rassemblement National. Ils seraient « fachĂ©s mais pas fachos », simplement trompĂ©s par la communication dĂ©diabolisĂ©e du parti d'extrĂȘme droite. Il s'agirait donc de leur apporter la lumiĂšre, de leur prouver que derriĂšre les beaux discours populistes se cache du racisme crasse, leur dĂ©montrer qu'ils se trompent quand ils votent et comprennent mal leurs intĂ©rĂȘts de classe. Le sociologue FĂ©licien Faury a menĂ© une enquĂȘte au long cours sur ces Ă©lecteurs dans le Sud-Est de la France et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il complexifie et radicalise ces analyses de plateaux tĂ©lĂ©s : on ne vote pas RN par mĂ©prise ou manque d'Ă©ducation mais pour dĂ©fendre un ordre du monde, racial et dominant. (Pour une prĂ©sentation plus Ă©toffĂ©e de cet entretien, rdv sur lundimatin)

  • Si nous devons repenser le fascisme -ses fondements, son histoire et ses mutations-, se repose symĂ©triquement la question de l’antifascisme. C’est une histoire qu’il nous faut sans nul doute redĂ©couvrir et partager, au cƓur de celle-ci, il y a bien Ă©videmment la guerre civile espagnole, soit l’émergence et la lutte d’un mouvement ouvrier rĂ©volutionnaire et autogestionnaire contre le coup d’état fasciste de Franco en 1936. Pour ce lundisoir, nous avons invitĂ© l’historien Pierre Salmon qui vient de publier Un antifascisme de combat - Armer l’Espagne rĂ©volutionnaire – 1936-1939 (Ă©ditions du DĂ©tour). Si son livre s’attaque d’abord Ă  un pan mĂ©connu de la guerre d’Espagne, soit la maniĂšre dont les forces rĂ©volutionnaires sont parvenues Ă  s’armer et Ă  combattre en s’appuyant sur un rĂ©seau international de contrebande et de rĂ©sistance, il nous permet de nous replonger dans cette pĂ©riode et d’aller y rechercher quelques rĂ©sonances avec notre actualitĂ©. Quels enseignements garder d’aussi courageux et glorieux ancĂȘtres ? Le plus dĂ©cisif, peut-ĂȘtre : que l’antifascisme ne peut jamais se contenter d’ĂȘtre « anti » et se doit de toujours porter en lui les solidaritĂ©s Ă  chĂ©rir et les mondes Ă  construire. Il n’y a pas l’antifascisme puis la rĂ©volution mais toujours l’antifascisme et la rĂ©volution.

  • Nous avions reçu Wu Ming I pour Q comme qomplot. Nous recevons Wu Ming II pour OVNI 78. En apparence, pourquoi irions nous nous perdre dans ces histoires d’OVNI ? Ces ufologues de tous les camps politiques cherchant Ă  percer le mystĂšre de la multiplication des objets volant non identifiables dans le contexte historique du rapt d’Aldo Moro (Ancien prĂ©sident du conseil des ministres en Italie) ? À quoi bon nous demander si les extraterrestres sont plutĂŽt communistes ou capitalistes, ou encore toute autre chose, de furtif, d’indiscernable, de non-identifiable ? Parce qu’en nous penchant sur les mĂ©taphores et les signes de la culture, nous dĂ©cryptons le hiĂ©roglyphe du temps prĂ©sent, le sens des ruptures en cours, l’accĂ©lĂ©ration de la fascisation italienne et française des annĂ©es 2020, tout cela en rĂ©articulant l’histoire passĂ©e Ă  l’action prĂ©sente. Attention, un OVNI peut en cacher un autre.

  • EugĂ©nie MĂ©rieau, juriste, politiste, constitutionnaliste, enseignante Ă  l’universitĂ© de Paris 1, a rĂ©cemment publiĂ© deux ouvrages : La dictature, une antithĂšse Ă  la dĂ©mocratie ? et GĂ©opolitique de l’état d’urgence. Sous couvert de petits livres sur le droit et les rĂ©gimes politiques - sujet qui gĂ©nĂ©ralement nous Ă©chappent par leur formalisme et leur rigorisme tout abstrait -, ce sont peut-ĂȘtre les textes les plus denses, diaphanes et radicaux, les plus heureusement et puissamment critiques de la « tradition libĂ©rale-impĂ©riale » qu’on ait pu lire depuis bien longtemps. Dans cet entretien, non seulement la dĂ©mocratie libĂ©rale reprĂ©sentative ne nous apparaĂźt plus comme l’antithĂšse de la dictature mais comme l’une de ses modalitĂ©s possibles ; mais la dictature mĂȘme, par l’étude comparative des rĂ©gimes politiques, se voit revĂȘtue de toutes les propriĂ©tĂ©s que valorise en rĂ©alitĂ© le nĂ©o-libĂ©ralisme Ă©conomique et ses critĂšres de sanctification.