Avsnitt

  • L'incontournable duo malien est de retour avec un nouvel album La vie est belle, best-of de leurs vingt dernières années de carrière. Il réunit leurs plus grands tubes, de Sabali à Beaux dimanches en passant par Je pense à toi, mais aussi des morceaux retravaillés et quelques inédits.

    Ce n'est pas la première compilation d'Amadou et Mariam : déjà en 2005, leur intégrale Les années maliennes réunissait une cinquantaine de titres tirés de leurs premiers albums. Mais si ce best-of retraçait leur parcours en début de carrière, La vie est belle regroupe les plus grands succès du duo de 1998 à aujourd'hui. On y trouve par exemple une version live de leur tube Je pense à toi, enregistrée lors d’un concert dans le noir complet, pensé pour permettre au public de ressentir la musique comme s’il était non-voyant. Une expérience baptisée Eclipse et réalisée à Londres, Manchester et Paris.

    La soul africaine de ces deux géants de la musique malienne se mêle à d’autres univers sonores qui varient d’un titre à l’autre : parfois disco, parfois hip-hop, parfois même électro-pop. On retrouve la folk de M'bifé mais aussi les plaidoyers engagés de La réalité et de Sénégal Fast food. Et parmi les titres inédits, on découvre les morceaux La vie est belle ou encore Mogolu. Un tube hypnotique nourri d’influences comoriennes, cap-verdiennes et nord-est africaines, taillé pour la danse. En langue bambara, « Mogolu » signifie « les gens ». Cette chanson célèbre donc la rencontre, le voyage, les différences… À l’image des valeurs de paix et d’ouverture qui ont toujours inspiré Amadou et Mariam.

    Depuis leur rencontre dans les années 1970 à Bamako, le couple a toujours cherché à faire découvrir et apprécier la musique malienne dans le monde entier. Aujourd'hui, cet album best-of célèbre près de cinquante années de leur carrière aux quatre coins du monde.

    Si vous voulez apprécier leurs nouveaux morceaux en live, Amadou et Mariam seront en concert à Paris, samedi 7 septembre, dans la Grande Halle de la Villette, à Pairs, dans le cadre des Jeux Paralympiques.

  • Piano voix, c’est le titre de l’album que viennent de sortir Arthur Teboul, le charismatique chanteur du groupe de rock Feu ! Chatterton, et Baptiste Trotignon, l'un des plus brillants pianistes de jazz en France. Dans cet enregistrement réalisé en public (à la Seine Musicale près de Paris), ils interprètent de nombreux classiques de la chanson française, de Brel à Higelin, en passant par Henri Salvador, Serge Gainsbourg ou encore Barbara.

    S’ils viennent d’univers musicaux différents, Arthur Teboul et Baptiste Trotignon ont entre autres points communs le gout de la poésie et de l’improvisation.

    Pas question ici d’un hommage à la chanson française. « On ne voulait pas faire un défilé de tubes » explique Baptiste Trotignon. « Il s’agit de faire entrer les plus jeunes dans un univers qui ne leur est pas toujours familier » renchérit Arthur Teboul

    On retrouve donc dans ce disque de 15 titres des œuvres connues, mais aussi d’autres restées dans l’ombre, comme La Noyée de Serge Gainsbourg. Chacun des titres révèle un dialogue intime et intense entre le pianiste de jazz et le chanteur rock.

    Après avoir sillonné les festivals cet été, Baptiste Trotignon et Arthur Teboul poursuivent une tournée en France avec une étape parisienne le 26 septembre prochain à la Salle Pleyel.

    À lire aussiPiano Voix : les notes croisées d’Arthur Teboul et Baptiste Trotignon

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  • Fontaines D.C., l’un des groupes les plus emblématiques du renouveau musical anglo-saxon, revient avec un nouvel album intitulé Romance.

    Pop, rock, hip hop, mais aussi un brin de métal et avant tout une bonne dose de poésie. Voilà, le cocktail réjouissant du quatrième disque mijoté par l’envoutante formation post-punk irlandaise.

    Anciens étudiants en musicologie, tous passionnés de lecture, ils se sont reconnus dans les ouvrages de Jack Kerouac et James Joyce. Plus encore que la musique, ce sont les mots qui les ont réunis à Dublin City. De là, à monter un groupe en 2014. Depuis, l’amour des lettres arrose le rock’n’roll canaille du quintette.

    Dogrel, en 2019 avait révélé la puissance du rock littéraire de Fontaines D.C. Mais c’est surtout avec le troisième album Skinty Fia, sorti il y a deux ans, qu’il décroche le titre de meilleur groupe d’Angleterre aux Brit Awards.

    En cinq ans et quatre albums, Fontaines D.C., s’est imposé comme une valeur sûre du rock mondial. Et ce dernier disque, Romance, opère un virage spectaculaire.

    Contre toute attente, les punks assument un côté plus romantique. Un sentiment contraire à tout ce qui pousse le monde moderne à sa perte, celui auquel on s‘accroche entre espoir et désespoir comme sur la magnifique balade In The Modern World.

    Des nouvelles mélodies qui changent complétement de l’esprit punk rock des albums précédents, très acclamés partout. Histoire de ne pas s’endormir sur ses lauriers après un succès international fracassant, Fontaines D.C. élargit sa palette stylistique. Textures électroniques et arrangements de cordes lumineux se distinguent dans ce disque brillant.

    Et pour leurs onze nouveaux titres, ils ont travaillé avec le célèbre producteur anglais James Ford qui était aussi aux manettes des albums de Dépêche Mode, Arctic Monkeys, Foals ou encore Gorillaz.

    Avec Romance, il réalise une rupture musicale radicale, indispensable à la renaissance de Fontaines D.C., tout en préservant l’essence néopunk et littéraire des débuts des cinq magnifiques. Mention : très bien.

    Romance, quatrième album de Fontaines D.C. Le groupe se produit le 13 novembre 2024 au Zénith de Paris.

  • C’est une toute nouvelle expérience musicale proposée par l’une des musiciennes les plus importantes de son époque. La chanteuse, rappeuse et bassiste afro-américaine Meshell Ndegeocello et son nouvel album No more water - The gospel of James Baldwin. Un hommage au penseur et écrivain afro-américain James Baldwin qui aurait fêté ses 100 ans cette année.

    Meshell Ndegeocello s’empare des questions raciales, de sexualité, de religion et d’autres thèmes récurrents dans l'œuvre de Baldwin. Elle s'inspire notamment de l'essai La prochaine fois, le feu, sur le racisme aux États-Unis au début des années 1960. Dans cet album, la musicienne rend également hommage aux protest songs des années 1960, à la guitare acoustique pour mettre en valeur la voix et surtout les paroles engagées contre les violences policières.

    Cela fait presque 10 ans que Meshell Ndegeocello travaille sur ce projet sorti début août chez Blue Note, le même label que son album précédent qui lui a valu un Grammy Award du meilleur album de jazz alternatif. Cette artiste libre ne se limite pas au jazz : comme les précédents, ce nouvel album est d'un éclectisme impressionnant : soul, hip-hop, funk, reggae et quelques influences de la musique ouest-africaine.

    Dans les textes, Meshell Ndegeocello met en avant son identité en tant que personne noire et queer, comme l'était également James Baldwin mais aussi l'autrice et militante Audre Lorde, à qui elle rend également hommage dans cet album.

    À la fois pamphlet sur la lutte des classes, hommage touchant et appel à se rassembler, ce nouveau disque pertinent transcende les frontières et les genres avec brio.

  • Wild God (« Le dieu sauvage »), c'est le titre du dernier album de Nick Cave et de son groupe, les Bad Seeds, (« Les mauvaises graines »). Un dix-huitième opus en commun qui marque le retour en pleine lumière du plus célèbre des rockeurs australiens.

    La légende, savamment distillée par les maisons de disque (Play it Again Sam, PIAS), veut que Nick cave ait commencé à concevoir Wild God le 1er janvier 2023. Une page blanche pour commencer une nouvelle année en somme, qui va emmener Nick Cave et son groupe, les Bad Seeds, jusqu'aux studios provençaux de Miraval, puis à Londres pour le mixage final. Wild God, produit par Nick Cave et son inséparable compositeur Warren Ellis, renoue avec la lumière. « C'est un album joyeux », confie le compositeur australien, « il explose de vie et de vigueur, avec une sorte de ravissement ».

    La joie, selon Nick Cave – qui précise dans les extraits du dossier de presse accompagnant l'album qu'il ne faut pas la confondre avec le bonheur – passe par des arrangements somptueux, des envolées symphoniques, des codas qui éclatent au terme de crescendos émouvants. Les orchestrations de Wild God ont une ampleur magnifique qui tient aussi au plaisir qu'éprouvent les musiciens des Bad Seeds à se retrouver ensemble. Cela faisait en effet cinq ans que Nick Cave n'avait plus fait à sa bande de rockeurs (ils jouent en groupe depuis le début des années 80), depuis Ghosteen, un album à la fois émouvant et sombre, marqué par la perte d'un des fils de l'artiste.

    Un composteur unique et tourmenté

    Désormais, le deuil est derrière Nick Cave, qui s'il n'a pas renoué avec le bonheur, prend plaisir à ces moments joyeux et explosifs qui rythment l'album. Mais à 66 ans, l'Australien est aussi tourmenté par les questions existentielles qui agitent son âge depuis toujours. Le pêcher, la rédemption, la mort et la religion. Wild God questionne la notion de foi, la présence de dieux dans un univers violent où est invisible. La foi est une source venue de l'âme, pourrait-on écrire, pour résumer la doxa « cavienne » en la matière. Il y a chez Nick Cave une dimension mystique qu'il adosse à prose unique en son genre. Les textes de Nick Cave, à l'instar de ceux d'un Bob Dylan, méritent d'être lus, chantés, récités et pourquoi pas, enseignés.

  • Heavier Yet (Lays The Crownless Head), c’est le nouvel album de Seun Kuti, le fils de Fela. L'album est prévu pour début octobre, produit par Lenny Kravitz et déjà un premier single Dey en playlist Rfi avec l’un des fils de Bob Marley, Damian Marley.

    Single «Dey» de Seun Kuti en collaboration avec Damian Marley

  • Le groupe américain Cigarettes after sex a sorti un nouvel album, X's. Un concentré d’ambiances plus planantes les unes que les autres pour faire leur retour avec un disque intimiste et mélancolique, après cinq ans d'absence.

    X's est un mélange de pop ambiante et de rock alternatif, subtil mélange de voix éthérées, de boucles synthétiques, de réverbes et d’arrangements minimalistes, le tout au tempo très lent. Le groupe nous enveloppe de mélodies harmoniques dès les premières notes de l’album et garde cet effet feutré jusqu’au dernier titre. Entre les deux, des ballades sensuelles où vient se déposer la voix androgyne de Greg Gonzales, quasiment chuchotée.

    Un album écrit dans la douleur

    Dans ses textes, comme toujours, il est resté fidèle à sa muse : l’amour. Cet album onirique, écrit au summum de sa douleur post-rupture amoureuse, retrace son histoire d’amour longue de quatre années. De la rencontre jusqu’aux adieux déchirants, en passant par la passion des débuts.

    Influencé par Miles Davis, Serge Gainsbourg et Erik Satie, Greg Gonzales nous partage les souvenirs de cette romance passée dans ce court album, d'une trentaine de minutes. Des textes simples aux images universelles et un son qui s’élève au ralenti, à la Mazzy Star. On alterne entre slows doux amers et refrains entêtants au tempo légèrement plus rapide.

    Une impression de « déjà-entendu »

    Pour autant, aucune surprise musicale ici : cet album ressemble énormément aux deux précédents. C’est le choix du chanteur qui préfère cultiver la répétition, ou du moins la familiarité. Même si l'heure n'est pas à la révolution musicale, après plusieurs écoutes, les chansons prennent tout de même une dimension méditative. On se laisse finalement attendrir par ces atmosphères au romantisme exacerbé. Un nouveau disque inspiré – comme tant d'autres – par un cœur brisé.

  • Yemi Alade est l'une des chanteuses africaines les plus connues à l’international. Elle prouve une fois de plus sur ce dernier opus sa capacité à mélanger les styles musicaux.

    Les 16 titres de Rebel Queen vont de l’afro beat au reggae en passant par le R'n'B ou le highlife (genre musical popularisé au Ghana il y a déjà bien longtemps). Yemi Alade s’est offert aussi plusieurs duos : la légende béninoise Angélique Kidjo la rejoint sur African Woman, alors que l’icône jamaïcaine Ziggy Marley, l’un des fils de Bob Marley est à ses côtés sur Peace and Love. Parmi les autres duos à découvrir sur cet album interprété tour à tour en yoruba, en anglais, en igbo, et en swahili, il y a le remix de la chanson Baddie qu’elle avait sorti la première fois en 2022. Ici, elle partage le micro avec le DJ jamaïcain Konshens, un artiste populaire et très actif sur le continent africain.

    À lire aussiYemi Alade, maîtresse du syncrétisme afropop

  • I lay down my life for you (« Je couche ma vie à vos pieds »), c'est le titre du cinquième et tout nouvel album du rappeur de Baltimore aux États-Unis, JPEGMafia. L'ancien militaire poursuit l'examen de ses blessures intérieures sur une musique toujours aussi déconcertante.

    Au début de l'année 2024, JPEGMafia, de son vrai nom Barrington Hendricks, a eu la bonne idée de fêter sa 39ᵉ année d'existence en allant déambuler du côté de Rio de Janeiro. Il en est revenu avec une inspiration « funk carioca » que l'on retrouve sur certains des titres les plus réussis de son nouvel album comme It's dark and hell is hot, véritable collage sonore, comme le rappeur de Baltimore les affectionne. Cette ville, où il s'est installé après une expérience de quatre années sous les drapeaux, est une grande source d'inspiration et aussi d'entretien de la colère qui le quitte pas depuis l'adolescence. Depuis 2015, il enchaine mixtapes et albums où s'exprime sa rage face aux violences policières et au racisme systémique dont sont victimes les Noirs américains.

    Petit génie des collages musicaux

    I lay dow my life for you, son cinquième album studio, n'échappe pas à la règle et contient une dose de colère bien supérieure à la moyenne. Colère qu'il traduit à travers un emploi effréné des changements de rythmes ainsi que des dissonances musicales. Spécialistes des collages sonores parfois à la limite du bruitage, JPEGMafia étale tout au long des 14 pistes de l'album sa maitrise du sample et du beat. Un rap d'écorché vif, mêlant noise, rock hardcore et funk débridée qui forment un kaléidoscope savant et toujours surprenant.

  • Astéréotypie, c’est du rock français, du vrai, brut, rebelle, libre avec des textes ultrasensibles, kafkaïens et toujours engagés qui font mouche. Et surtout, ils donnent un coup de pied aux clichés sur le handicap.

    Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme, c’est le nom de leur deuxième album et celui leur titre phare. Il en dit long sur la singularité de ce collectif mixte de huit musiciens que tous les grands festivals français s’arrachent. Des Trans musicales à Art Rock et maintenant Rock en Seine qui se déroule au Domaine National de Saint Cloud jusqu’au 25 aout 2025.

    Leur histoire folle commence dans un simple atelier de sensibilisation à l'écriture dans un centre médicoéducatif pour les personnes autistes en région parisienne. Un cadre qui a volé en éclats face au génie artistique de ces participants pour donner naissance à un collectif post-punk à part entière.

    L’initiative de ce projet musical inédit revient à Christophe L’Huillier, éducateur spécialisé et guitariste. Bluffé par la qualité de la plume des textes de ces jeunes, il les a mis en musique avec deux professionnels du groupe Moriarty : le batteur Eric Dubessay et le bassiste Arthur Gillette.

    Une rage et une colère d’être incompris, contrebalancés par une bonne dose de joie de vivre et de dérision, voilà ce que transmet Astéréotypie. Du post punk qui dépote notamment sur 20 euros, titre surréaliste, signé par le génial chanteur Stanislas Carmon, qu’il décrit comme une histoire d'amour avec un billet de banque.

    En dix ans et deux albums très remarqués, le collectif est passé de l’ombre à la lumière. Mais c’est sur scène qu’il faut vivre cette expérience musicale inédite. Une énergie folle et un refus de se laisser définir par son handicap, font d’Astéréotypie, un groupe qui casse les idées toutes faites sur le handicap.

    « Sans musique, la vie serait une erreur » disait le philosophe, Friedrich Nietzsche. Astéréotypie l'a bien compris : aucun groupe ne lui ressemble dans le monde.

    Astéréotypie, en concert à Rock en Seine, samedi 24 aout 2024.

  • Bar Italia est l'un des groupes phares de la nouvelle scène rock anglaise. Condensé de rock expérimental, le trio londonien sera l'une des vedettes du festival Rock en Seine qui se tient jusqu'à dimanche en région parisienne.

    Aussi mystérieux qu'intéressant, Bar Italia est un phénomène comme en produit régulièrement le rock britannique, et plus largement le rock anglo-saxon. Formé en 2019, le trio de musiciens, tous chanteurs, séduit par une production à la fois originale et ancrée dans l'histoire du rock indépendant des années 89-90.

    Si l'on compare souvent Bar Italia à ses glorieux prédécesseurs comme Sonic Youth ou encore les Strokes, le groupe possède une originalité et une force qui séduit un public toujours plus large. Composé de Nina Cristante, Jezmi Tarik Fehmi et Sam Fenton, Bar Italia tire son nom d'un café du quartier de Soho à Londres où aimaient se retrouver les trois amis.

    Depuis 2020, le groupe sert à son public une boisson revigorante et savoureuse comme un café pris en terrasse un matin d'été à Londres. Jamais avare en saveurs, Bar Italia enchaine les productions à un rythme effréné. Quatre albums et trois EP en quatre ans, avec une volonté de ne pas disperser son énergie dans d'interminables tournées de promotion. Très discret sur les réseaux sociaux et dans les médias, le trio s'exprime d'abord par sa musique et ses textes. Des compositions désabusées, à l'image d'une époque décryptée dans des dialogues chantés entre les trois musiciens. Ils abordent des questions comme les ravages du narcissisme, l'indifférence à l'autre et le malaise face à un monde de plus en plus déshumanisé. Un univers sombre donc, mais contrebalancé par une musique énergique et inventive.

  • Au programme de Rock en Seine cette année : rock, électro, pop et rap. Une centaine d’artistes sont attendus dont la chanteuse Lana Del Rey. La star planétaire ouvre, ce mercredi 21 aout 2024, le festival qui se déroule au Domaine National de Saint Cloud, près de Paris, durant cinq jours.

    L’événement musical déroule le tapis rouge à la diva au cœur brisé la plus célèbre du monde pour un concert exceptionnel, hyper attendu par ses fans français, dix ans après son premier passage à Rock en Seine. Les 40 mille billets du concert de Lana Del Rey se sont rapidement envolés. Et c’est le seul donné en France en 2024 par la vedette de 39 ans.

    L’autrice-compositrice autodidacte apprend la musique et le chant dans les églises de son enfance à New York. Sa voix éthérée, ses airs de pin-up désenchantée et sa musique inspirée des films noirs des années 50/60 ont fait un buzz planétaire avec Vidéo Games, un single extrait de Born To Die, album certifié disque d’or, sorti en 2011.

    En à peine une décennie de carrière, l’artiste a vendu plus de 20 millions d’exemplaires de ses neuf disques dont le dernier s’intitule, Did you know that there's a tunnel under Ocean Boulevard.

    Cet album, paru en 2023, mêle la grâce au trash (l’une de ses grandes spécialités) parle d’amour perdu et du triste constat d’être une femme dans une industrie du disque trop misogyne. Pour cette icône féministe qui n’a jamais témoigné d’un activisme direct, tout passe par la poésie et les montagnes russes émotionnelles et stylistiques de ses chansons. Le tout, sur une trame toujours plus mélancolique, intimiste et autobiographique, à l’image de Peppers, une chanson en mode quasi-rap. Un étonnant concentré de l’art de Lana Del Rey ou la plainte nonchalante, fragile et impudique se transforme en hip hop chic et choc de haute volée.

    Lana Del Rey en concert à Rock en Seine, avant une tournée européenne et la sortie de son prochain album Lasso, prévu pour septembre 2024.

  • What happened to the heart ?, c'est le quatrième et dernier album de la chanteuse norvégienne Aurora. La musicienne suit les traces de son idole Björk avec la même voix éthérée et vaporeuse. Un album des plus personnels et intimes, où elle nous livre ses questionnements existentiels.

    Deux ans après son dernier album The god we can touch, tourné vers la religion et la spiritualité, Aurora se replie à présent sur elle-même. Son album gravite autour d'une question : « Qu'est-il arrivé au cœur ? ». Autrement dit, pourquoi l'humanité manque-t-elle autant d'empathie ? La chanteuse en introspection cherche la réponse du côté du corps humain, de l'organe qui cogne dans sa poitrine et fait jaillir l'amour aussi bien que la souffrance. Ses textes évoquent l'autodestruction, puis la rupture et la guérison en fin de disque.

    Contre l'apathie ambiante

    La chanteuse sait apaiser ses auditeurs avec des paroles rassurantes : « Nous sommes de bonnes personnes et nous méritons tous les deux la paix ». Un message simple, mais nécessaire, qui dénonce l'apathie comme l'ennemi du progrès personnel et collectif. Aurora appelle à plus écouter son cœur et c'est d'ailleurs ce qu'elle applique dans sa musique : elle suit son instinct de manière frontale, fait exploser les limites musicales. Son disque oscille entre pop, folk, électro, avec même quelques influences funk.

    Ambiances envoutantes

    Inspirée par Kate Bush, Bob Dylan ou encore Bjork, Aurora séduit grâce à une voix cristalline et angélique. Mais sa douceur n'empêche pas sa puissance. Elle joue des percussions, crie et va chercher dans les graves comme dans les aigus. Ses ambiances envoutantes évoquent des sorcières dansant la nuit autour du feu. Un nouvel album comme une tentative de réponse artistique à l'une des questions les plus belles et les plus tristes qu'Aurora se soit posée.

  • L'acteur iconique, qui nous a quittés le dimanche 18 août à l'âge de 88 ans, a poussé la chansonnette au cours de sa carrière. Que ce soit pour une bande originale de film ou pour faire plaisir à ses amis, Alain Delon n'a jamais hésité à prendre le micro. À la clé, un seul succès, en compagnie de la chanteuse Dalida.

    Alain Delon avait une « gueule », une attitude et aussi une voix. Orlando, le frère de la chanteuse Dalida ne s'y est pas trompé. C'est en effet lui qui a conseillé à la diva de proposer à Alain Delon de l'accompagner en duo sur le titre Paroles, Paroles. Delon qui était très proche de Dalida a accepté avec enthousiasme. Bien lui en a pris, car ce titre est passé à la postérité. C'est même l'un des plus populaires du répertoire de la chanteuse française d'origine italienne.

    Alain Delon n'a pas attendu 1973 et le succès de Paroles, Paroles pour se mettre derrière un micro. Dès 1961, il interprète en italien la chanson de Roberta Corti, Al di la, qui accompagne le film éponyme. Delon n'a pas souvent rechigné à participer à des bandes originales. En 1967, il interprète Laetitia, chanson qui apparait dans le film Les aventuriers de Robert Enrico, sorti en 1967.

    Au milieu des années 1980, et alors que sa carrière ne se limite plus qu'à une succession de films policiers plutôt inconsistants, Alain Delon fait le point sur sa vie en chanson et sort Comme au cinéma, histoire d'un homme désabusé et nostalgique qui cherche à reconquérir une femme. Bien qu'ayant mis à son service Jean-Marie Moreau, l’auteur de tubes pour François Feldman ou Julie Pietri, et compositeur de Stéphanie de Monaco, Romano Musumarra, Alain Delon ne rencontrera pas le succès avec ce titre unanimement considéré comme médiocre.

    Une maitrise très relative du chant et une voix monocorde bien que profonde et chaude limitaient les capacités de l'acteur à exercer la chanson. Sa dernière tentative, un duo avec la chanteuse grecque Nana Mouskouri sur un texte de Léo Ferré, Pauvre Rutebeuf, illustre une nouvelle fois ces limites. Alain Delon parle plus qu'il ne chante. L'enregistrement daté de 2011 évoque la mort et la disparition des proches.

  • La chanteuse ivoirienne Dobet Gnahoré est l’une des stars de la musique africaine. Elle vient de sortir son septième album studio intitulé Zouzou. Un disque qui fait la part belle aux sonorités électriques.

    Dobet Gnahoré est l'une des plus grandes voix du continent africain. Cette artiste de 42 ans, lauréate d’un Grammy Award en 2010, est connue notamment pour ses prouesses vocales et ses chorégraphies à couper le souffle. Aujourd’hui, elle livre un album dans lequel il est surtout question d’unité et de résilience. Les 11 titres sont accompagnés de sonorités plus modernes et électriques que sur les précédents disques.

    Cette fois, la chanteuse a travaillé avec Momo Wang, l’un des grands producteurs actuels d’Abidjan qui a collaboré avec quelques stars internationales comme la franco-malienne Aya Nakamura.

    Dobet Gnahoré vient de terminer une longue tournée nord-américaine : une vingtaine de dates entre New York, Vancouver, la Californie ou le Nevada… Elle y a fait la promotion de ce septième album qui devrait servir de tremplin pour un projet social ambitieux : une partie des profits est destinée au développement d’un orphelinat à proximité d’Abidjan.

  • Kaytranada, c'est le nom de scène du québécois d’origine haïtienne Louis Célestin, architecte de succès planétaires et qui écume actuellement les festivals pour défendre sur scène son nouvel album, Timeless.

    L’auteur-compositeur trentenaire s’est d’abord fait remarquer comme DJ. Kaytranada, lâche l’école à 14 ans pour se consacrer aux platines. Ses remixes renversants, devenus légendaires, conquièrent les mélomanes de la terre entière et font de lui le prince des pistes de dance mondiales. C’est en 2013 qu’il perce véritablement grâce à sa version house de If, morceau culte initialement composé par la star américaine des années 90, Janet Jackson. Mais au-delà de ses réinterprétations marquantes, il s'est surtout imposé avec ses propres productions.

    Son premier disque intitulé99,9%, sorti en 2016, l’avait propulsé au rang des figures incontournables de la musique électronique actuelle. Trois ans après, Bubba, marque définitivement les esprits et remporte un Grammy Awards. Ce qui lui permet de collaborer avec les stars Farrell Williams, Madonna et Kendrick Lamar. Timeless, confirme sa classe. Ce troisième album propose un cocktail explosif, entre RNB, rap et électro. Une musique accessible, mais exigeante couplé à des scratchs de vinyles, des collages sonores et des pulsations rythmiques irrésistibles.

    Pour ce nouvel album, Kaytranada invite la crème de la jeune scène anglo-saxonne à chanter sur ses titres. Au micro : Thundercat, Tinashe ou encore Lou Phelps. De belles voix soul subliment son dernier projet ambitieux. Au moins, 18 excellentes chansons sur 21 morceaux. C'est rare aujourd'hui.

    Loin des sentiers battus, le canadien né à Port-au-Prince présente une nouvelle facette de ses nappes électroniques, mélangeant avec génie musique de club et glamour.

    Kaytranada, pose ses valises en France pour un concert très attendu le 17 aout 2024 au festival Les Plages électroniques à Cannes.

  • A dancefloor in Ndola, c'est le titre de la compilation de treize titres que vient de sortir DJ Kampire, l'ougandaise qui fait danser l'Afrique de l'Est. Plus qu'un assemblage de hits des années 1970 à 1980, cette compilation est avant tout un travail patrimonial.

    Quand elle était petite, DJ Kampire vivait à Ndola, bourgade paysanne de Zambie qui s'animait le samedi soir aux rythmes des bals et des orchestres. Une bande son qu'elle fait revivre à travers une compilation de treize titres publiée par le label britannique Strut. La DJ la plus en vue d'Afrique de l'Est, révélée via la scène du festival Nyege Nyege, plonge nos oreilles dans un excitant mélange de rythmes dansants des années 1980 -1990.

    On redécouvre ainsi, le congolais Samba Mapalanga et son orchestre « Virunga » qui a mis en transe le Kenya et la Tanzanie il y a trois décennies de cela, avec son bouillonnant mélange de rythmes dansi et soukouss. La rumba de Princess Aya Sarah ou encore les hypnoses kassaïennes de l'immense Tshala Muana cotoient la bubblegum de la sud-africaine V-Mash ou le Kwaïto des Di Groovy Girls.

    A dancefloor in Ndola (Une piste de danse à Ndola) est bien plus qu'un assemblage de pistes destinées à animer nos soirées. DJ Kampire fait œuvre d'historienne et de musicologue en mettant en évidence l'extrême modernité des productions issues d'une époque où se diffusaient les premiers instruments électroniques. Elle met au jour des correspondances stylistiques entre les grandes régions de production musicales. On comprend ainsi qu'Afrique australe et Afrique centrale ont entamé un dialogue musical souterrain, s'enrichissant d'influences multiples venues du continent, mais aussi d'Amérique et d'Europe, via notamment l'émergence des chaines musicale comme MTV.

  • Avec Bazaari, le musicien d’origine iranienne Arash Sarkechik, délivre un répertoire de chansons « nomades », sublimé par le réalisateur Jean Lamoot (Bashung, Salif Keïta, Brigitte Fontaine, etc.). Les sonorités persanes, celles du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord se mêlent à des grooves actuels puissants pour créer un grand bazar festif et poétique.

    « Bazaari vient du mot bazar » dit-il. « C’est un peu ce que je suis. Quand tu es en quête d’identité tout petit, et qu’en plus, il n’y a pas trop de frères d’immigration iraniens… À l’époque où j’ai grandi, j’ai dû me faire tout seul avec les petites choses qu’il y avait autour de moi. Aujourd’hui, je sais que je suis un joyeux bazar. »

    Formé à la flûte traversière au Conservatoire de Grenoble, puis en section jazz à Chambéry, Arash Sarkechik remonte à la source, chante en français et en farsi, notamment un poème des années 50, devenu un chant devenu contestataire : Mara Beboos (« Embrasse-moi », en farsi).

    L’album Bazaari est sorti chez Blue Shine Music.

  • Les fans l'attendaient depuis huit ans... Voici Justice. Après un long silence discographique, les Parisiens reviennent avec Hyperdrama. Quatrième album pour le duo phare de l’électro-française qu’il défend en tournée actuellement.

    Ils sont deux : Gaspard Augé et Xavier de Rosnay. Le tandem se forme en 2003. Depuis, il a raflé plusieurs Victoires de la musique, deux Grammy Awards et projeté l’électronique à la française sur les scènes mondiales. Il y a des machines, mais aussi des invités prestigieux sur le nouvel album, comme Miguel et Thundercat, deux figures emblématiques du r'n'b américain. Et surtout, une voix d'ange, celle de l’Australien Kevin Parker, tête pensante de Tame Impala, l’un des plus grands auteurs actuels de tubes pour son groupe comme pour Rihanna et Dua Lipa. D’où d’avantage d’amplitude et de majesté dans la musique de Justice.

    Justice se produit au festival Cabaret Vert à Charleville-Mézières, le 17 août prochain, avant une tournée européenne et américaine, jusqu'en décembre.

  • Après six ans d'absence, revoilà la voix caressante et mélancolique de la jazzwoman américaine, Madeleine Peyroux. Un neuvième album en forme de témoignage d'une époque qu'elle souhaiterait plus solidaire et plus douce. Let's walk est le titre de cet album, et c'est notre choix musical du jour.

    Pour fêter ses cinquante ans, Madeleine Peyroux a décidé de nous offrir un cadeau. Dix pistes réunies sous le titre Let's walk, où, de sa voix au grain inimitable, elle exhorte à la solidarité et à la compassion, comme sur le morceau How I Wish, (J'aimerais tant) en réponse à la mort de trois Afro-Américains dont Georges Floyd, tués par la police en 2020 aux États-Unis.

    Let's walk, « marchons » en français, est le neuvième album de l'Américaine. Inspiré par les grandes marches sociales de ces dernières années, il laisse aussi place aux combats du moment, comme la dénonciation des agressions sexuelles. Manifeste de survie par temps difficiles, Let's walk est aussi parsemé de pépites joyeuses en forme de vadémécum du bien-être. Comme sur le titre aux rythmes caribéens, intitulé Take care.

    Entre jazz, gospel, blues, folk et rythmes latinos, la compositrice étale la palette de son talent. Elle affirme aussi sa prédilection pour le jazz d'avant-guerre et ses grandes figures comme Billie Holiday, l'une de ses sources d'inspiration. Let's walk est sans doute l'album le plus personnel de Madeleine Peyroux. C'est aussi celui de la maturité d'une artiste que le temps, l'expérience et la vie ont lentement, mais sûrement bonifiée.