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  • Son passage en France et l’exposition consacrée à cette légende brésilienne de la photographie marque le coup d’envoi de la saison France-Brésil 2025.

    Ses clichés engagés et militants sur la famine en Afrique, la diversité des cultures en Amérique Latine, l’immigration, le monde impitoyable du travail, sans oublier les photos splendides de son projet Genesis, centré sur les territoires encore préservés de la planète : l’exposition organisée aux Franciscaines de Deauville, qui s’appuie sur la collection de la Maison européenne de la photographie, pourrait faire figure de rétrospective en noir et blanc de l’œuvre de Sebastião Salgado. Un immense photographe de 81 ans, connu dans le monde entier, mais aussi un conteur passionné qui se confie au micro d’Achim Lippold.

    ► Dossier à lire ici : «Cette exposition est un résumé de ma vie»: les confidences du photographe brésilien Sebastião Salgado

    Les tergiversations économiques de Donald Trump

    Éditorial très épicé du Wall Street Journal, dont il suffit de lire la conclusion : « On a dit dès le début que cette guéguerre avec le Canada était la plus bête de l'Histoire. Et encore, on a été gentils ». L’exaspération est manifeste au sein du quotidien que l'élite de la finance lit tous les matins au petit déjeuner, un électorat qui a sans aucun doute voté Trump à la présidentielle, mais ne comprend plus sa boussole économique. « Sa géniale petite offensive sur les droits de douane va causer du tort aux entreprises et aux consommateurs de deux côtés de la frontière, s’alarme le WSJ, et le ministre du Commerce prétend que tout cela va rendre les produits américains moins chers. Pardon ? Les entreprises qui utilisent des composants étrangers vont devoir augmenter leurs prix ou baisser leurs marges. Le ministre du Commerce a-t-il bien compris le commerce ? Le problème avec les guerres commerciales, c’est que lorsqu’on les déclenche, elles peuvent très vite dégénérer. Surtout quand le Canada prépare sa campagne électorale, ou quand M. Trump se comporte comme si sa virilité était en jeu parce qu'une nation étrangère refuse de s'aplatir devant ses coups fourrés ».

    Et quand ce n'est pas Donald Trump, c'est Elon Musk qui a les oreilles qui sifflent. Chronique rageuse de Rex Huppke dans USA Today, qui, lui non plus, ne décolère pas : « les Américains doivent exiger qu'Elon Musk soit zappé du gouvernement fédéral avant que sa politique de la terre brûlée et sa vision outrancière de la sécurité sociale ne provoquent une révolte ». En résumé, s’énerve Huppke, « il n'y comprend rien. Il parle de 700 milliards d'économies par an, là où l'inspecteur général de la Sécurité sociale trouve à peine 10 milliards à sacrifier. Si vous bénéficiez des programmes Medicare ou Medicaid, la dernière chose qu'il vous faut, c'est un milliardaire ignorant qui ne capte rien à la mise en place d'un budget ».

    À écouter aussiAux États-Unis, des manifestants anti-Musk se rassemblent devant des magasins Tesla

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    Vers un nouveau travel ban aux États-Unis ?

    Selon le Miami Herald, l'administration Trump envisagerait un nouveau tour de vis en matière migratoire. Les autorités américaines réfléchiraient à des restrictions à l'entrée sur leur territoire, en fonction de l'origine des immigrants. Soit un processus similaire au travel ban initié par Donald Trump lors de son premier mandat. Cuba, l'Afghanistan et le Pakistan seraient placés sur liste rouge, avec interdiction totale d'entrée aux États-Unis pour leurs ressortissants. Haïti ne subirait pas le même régime, mais les Haïtiens souhaitant rejoindre le sol américain pourraient eux aussi être confrontés à des mesures strictes qui restent à déterminer. À ce stade, la diplomatie américaine répond « ne faire aucun commentaire sur des délibérations internes à ses services ».

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    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Réactions pour le moins mitigées des associations martiniquaises, au lendemain de la décision de la cour administrative d’appel de Paris relative à l’affaire du chlordécone.

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  • C’est un procès très attendu qui s’ouvre ce mardi à Buenos Aires. Quatre ans après la mort de la légende du football argentin Diego Maradona, alors qu'il était en convalescence et était censé être surveillé 24h/24.

    Sept professionnels de santé sont jugés pour « homicide simple avec dol éventuel », caractérisé lorsqu'une personne commet une négligence tout en sachant qu'elle peut entraîner la mort de quelqu'un. Ils encourent entre 8 et 25 ans de prison.

    Un procès qui s’annonce d’ores et déjà hors norme, alors qu’il a été retardé par plusieurs renvois. Il devrait durer jusqu'à mi-juillet 2025, à raison de trois jours par semaine. Famille, experts, médecins : plus de 120 témoins vont se relayer à la barre pour tenter d’éclaircir les circonstances de la mort de l’idole argentine.

    À Buenos Aires, Théo Conscience nous relate cette affaire.

    Haïti : lynchage de deux présumés trafiquants d’armes et de munitions à Mirebalais

    Gotson Pierre, le directeur de l’agence Alterpresse revient sur le lynchage de deux des quatre occupants d’une fourgonnette voyageant des Gonaïves vers Port-au-Prince, par des riverains à Trianon, une localité dans la commune de Mirebalais dans le département du Plateau central. À bord de leur véhicule, trois armes à feu, dont un fusil d’assaut, et 10 517 munitions dissimulées dans des boîtes de vêtements usagés.

    Cette saisie d'armes s'inscrit dans une série d'opérations du même type, ces derniers jours. Une opération menée par la Direction générale des douanes (Dga) de la République dominicaine, avec le soutien d’autres agences, a permis de confisquer 23 armes à feu.

    Malgré ce contexte extrêmement dégradé, les autorités de transition maintiennent pour l'instant leur calendrier électoral et prévoient donc la tenue d'un référendum constitutionnel en mai 2025, et un premier tour d'élections générales en novembre. Et pour y parvenir, elles comptent sur le soutien des pays d'Amérique latine. Une délégation de haut niveau, dirigé par Frinel Joseph, membre du Conseil présidentiel de transition est en déplacement cette semaine au Pérou et au Mexique afin d’échanger avec les responsables d’institutions électorales de ces pays autour du processus référendaire et électoral enclenché en Haïti, peut-on lire également dans Alterpresse.

    États-Unis : quelles ambitions pour le vice-président J.D. Vance ?

    Qui se cache derrière le troisième homme de la Maison Blanche, le vice-président J.D. Vance ? Lors de la conférence sur la sécurité organisée à Munich en Allemagne, le 14 février 2025, il avait ouvertement courtisé les partis d'extrême-droite et asséné que la démocratie était menacée en Europe.

    Achim Lippolda enquêté pour RFI sur le rôle et la place de ce J.D. Vance au sein de l’administration américaine. Celui-ci est présenté comme le bulldog de Donald Trump. Ce qui frappe en premier lieu, c'est la visibilité dont il dispose à la Maison Blanche, très différente de ses prédécesseurs.

    Traditionnellement, les vice-présidents s’effacent derrière leur chef, évitent la lumière des projecteurs pour ne pas lui faire de l’ombre. Mais J.D. Vance fait exception. Pour l’historienne Ludovine Gilli, interrogée par Achim Lippold, « on peut penser à Richard Nixon, le vice-président d’Eisenhower qui avait un rôle de chien d’attaque qui poursuivait les opposants de manière assez basse, ce qui permettait au président d’être davantage au-dessus de la mêlée, mais dans le cas de Donald Trump et J.D. Vance, ce dernier renforce le type de rhétorique et de comportement du président, son rôle est donc différent ».

    J.D. Vance n’a pas toujours été un fervent soutien de Donald Trump, il l’a même qualifié d’ « idiot » et comparé à un possible Hitler américain.

    C’était avant la première élection de Trump en 2016. À l’époque, J.D. Vance s’est fait connaître avec son roman autobiographique Hillbilly Elegy, devenu un best-seller. Il vient d’un milieu très modeste, a servi dans l’armée, étudié le droit, puis fait carrière dans la Silicon Valley. C’est là qu’il se lie d’amitié avec l’investisseur Peter Thiel qui financera sa campagne pour le Sénat en 2021. Certains estiment d’ailleurs que ce milliardaire n’est pas étranger au virage idéologique de J.D. Vance, devenu un fervent national-conservateur et un allié de Trump à partir de 2016.

    Un dossier à retrouver dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.

    Témoignage d’une victime des cartels qui s’est vu refuser l’asile aux États-Unis

    À la Une du Washington Post ce mardi 11 mars 2025, ce récit poignant d'un homme qui a subi la violence des cartels au Mexique et dont la demande d'asile a été refusée aux États-Unis.

    Il a souhaité garder l'anonymat par peur des représailles et est arrivé à la frontière avec sa chemise bien repassée, et ses chaussures en cuir bien cirées. Dans son sac, les preuves de ce qu'il avait subi, l'enlèvement par les cartels, son enfermement dans un placard, les actes de sodomie… Avec ses cicatrices toujours visibles sur son visage, ses poignets et ses jambes, il s'est avancé sur le pont qui relie la ville de Ciudad Juárez au Mexique à la frontière américaine. Il a tenté de convaincre les officiers de l'immigration présents sur place que sa vie en dépendait, mais c'était quelques jours après l'arrivée de Donald Trump, et plus personne ne passait. Le droit d'asile et le droit de protéger ceux qui sont persécutés dans leur pays est inscrit dans l'ADN des États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, rappelle le journal, qui craint que l'arrivée du milliardaire n'empêche ceux qui ont des raisons légitimes de venir dans le pays. Les tribunaux sont déjà débordés et cela peut prendre des années avant qu'ils ne rendent leurs décisions, en attendant, les persécutions se poursuivent.

    Mexique : l’affaire de l’entreprise Vulcan dans le Yucatan refait surface

    Une autre affaire qui pourrait bien se finir devant les tribunaux, celle d'une entreprise américaine de constructions installée au Mexique sur une aire protégée. Dans une lettre envoyée à la présidente mexicaine, 35 sénateurs américains réclament la reprise de ses activités dans le cadre des discussions engagées avec Donald Trump sur les droits de douanes.

    Il s'agit de l'entreprise Vulcan dont l'un des terminaux est installé dans le Yucatan, en 2024, l'ancien président mexicain Andrés Manuel López Obrador a décidé de suspendre ses activités et de déclarer le lieu une zone naturelle protégée, rappelle la Jornada. La présidente Claudia Sheinbaum a répondu que l'entreprise n'avait pas été expropriée, mais que la société exploitait des zones en dehors de celles légalement attribuées, causant de graves dommages à l’environnement.

    L'avocat et défenseur de l'environnement Quetzal Tzab témoigne de ces dommages constatés par les personnes vivant alentour au micro de Ubaldo Bravo, de la rédaction en espagnol de RFI.

    L’actualité des Outre-Mer

    Benoît Ferrand de la 1ère revient sur le crash aérien sur l’île de la Dominique, 45 jours après, les corps des quatre victimes doivent être rapatriés en Martinique.

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  • Dans un entretien à RFI, Grégoire Goodstein, le chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Haïti, dresse un constat alarmant de la situation humanitaire en Haïti et revient sur l’arrêt de l’aide américaine décidée par l’administration Trump.

    RFI : Vous êtes de passage à Paris pour quelques jours, comment décririez-vous le quotidien des habitants de Port-au-Prince ?

    Grégoire Goodstein : L’insécurité s’accroît, de plus en plus d’habitants sont forcés de fuir leur maison, leur lieu de vie, leur travail. Et les attaques des gangs réduisent petit à petit le périmètre de sécurité qui permet de reloger les déplacés. On compte aujourd’hui 260 000 déplacés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, qui vivent pour l’essentiel dans des écoles, des églises ou sur des places publiques. Ces familles occupent ces espaces avec très peu de moyens et nous essayons aussi bien avec nos partenaires qu’avec le gouvernement haïtien, de subvenir à leurs besoins immédiats.

    Ces sites de fortune n’ont jamais été imaginés pour accueillir des déplacés, encore moins des familles avec enfants. Quelles sont leurs conditions de vie ?

    Elles sont terribles. Si les gens ont pu emmener quelque chose avec eux, un matelas ou des draps par exemple, ils les gardent avec eux. Sinon, ils dorment à même le sol, dans des gymnases, des salles de classe, où les bancs sont cassés et coupés pour fabriquer du bois de chauffage ou cuisiner. Ils utilisent tout ce qu’ils peuvent pour améliorer leur quotidien, mais il y a de gros problèmes d’approvisionnement en eau. Il faut parfois amener l’eau sur les sites, il faut construire des blocs sanitaires et les entretenir, ce qui pose d’autres problèmes. Nous avons aussi des difficultés pour mettre ces familles à l’abri, car les bâches que nous distribuons ont une durée de vie très limitée sous le soleil et il faut les remplacer pendant la saison des pluies.

    Les déplacés vivent les uns sur les autres, dans une promiscuité totale qui provoque des accès de violence et surtout des violences de genre. Les jeunes filles et les femmes sont violées, parfois exploitées. Et les gangs, même s’ils ne sont pas présents dans ces zones, y conservent une influence. Ce qui signifie que nous peinons à trouver des interlocuteurs à même d’agir, sans qu’ils soient à leur tour rançonnés ou exploités.

    Les gangs peuvent-ils percevoir une part de l’aide qui parvient jusqu’à ces sites ?

    Je n’en ai pas la preuve, mais ils sont sans doute au courant des lieux et des heures de distribution. Il y a certainement eu des cas où ils ont exigé leur quote-part, parce que c’est aussi leur méthode pour trouver des financements ou nourrir leurs troupes : le racket, les kidnappings, la drogue, les armes, ils emploient tous les moyens pour essayer de faire de l’argent.

    Au-delà de la capitale, la situation est alarmante dans le département de l’Artibonite. De quelles remontées de terrain disposez-vous ?

    Il y a de plus en plus d’attaques dans l’Artibonite, mais nous avons de profondes difficultés à y accéder, car Port-au-Prince est une ville assiégée. Pour en sortir, nous ne pouvons que négocier un accès ou nous reposer sur nos partenaires déjà présents dans le département, afin qu’ils essaient d’y déployer des mesures d’assistance. L’absence de procédures judiciaires reste un point noir, on ne peut pas appréhender les auteurs de ces massacres qui demeurent inaccessibles. La police fait ce qu’elle peut, avec le soutien de la Mission multinationale d’assistance à la sécurité (MMAS). Mais le rapport de force est complètement asymétrique au bénéfice des groupes armés.

    Quelles sont pour vous les conséquences des coupes budgétaires annoncées par Donald Trump, qui a suspendu l’aide étrangère aux pays en difficulté ?

    Il y a un impact que nous sommes toujours en train d'évaluer. Nous percevons encore certains fonds américains qui n'ont pas été gelés. Et heureusement, ce sont les fonds les plus importants qui forment l’aide humanitaire pure : assistance médicale et psychosociale, kits d'hygiène alimentaire, etc. Et nous pouvons toujours compter sur d’autres bailleurs comme la France, le Canada, les Nations unies ou la Corée, entre autres.

    L'administration américaine prévoit aussi d'écourter la durée du TPS, l’un de ses programmes d'immigration, qui risque de prendre fin dès le mois d’août. Ce statut concerne un nombre énorme d’Haïtiens installés aux États-Unis, plus de 500 000 personnes. Avez-vous une idée de la manière dont ils pourraient être pris en charge s’ils étaient expulsés vers Haïti ?

    On ignore comment ils vont être pris en charge, car ce sont justement ces fonds-là qui ont été gelés chez nous. Les expulsions, c'est quelque chose qu'un État souverain peut mettre en œuvre, mais il y a des principes. Et ce que nous aimerions, c’est que ces principes soient appliqués. Que ces expulsions soient réalisées dans la dignité, qu'elles soient humaines. Et si possible, il vaut toujours mieux privilégier les retours volontaires aux expulsions. Mais le chiffre que vous mentionnez, 500 000 personnes, est énorme lorsque l’on connaît l’état de l’économie haïtienne et la situation sécuritaire du pays, qui n’est absolument pas en situation d’absorber un tel nombre de gens.

    Mark Carney, futur Premier ministre du Canada

    Cet économiste réputé a pris hier (9 mars 2025) la tête du Parti libéral, désigné par 86% des militants pour succéder à Justin Trudeau. Notre correspondant à Montréal, Nafi Alibert, souligne qu’il n’avait jusqu’ici jamais occupé de rôle politique, mais qu’il a su rassembler en jouant la carte de la compétence économique, sur laquelle les libéraux canadiens veulent miser, plutôt que sur le charisme ou l’expérience gouvernementale. Il faut rappeler, ajoute Nafi Alibert, que Justin Trudeau n’a pas démissionné de bon cœur il y a deux mois, mais qu’il s’est fait montrer la porte. Perçu comme trop dépensier, il était accusé d’avoir creusé les déficits et d’avoir contribué à la forte inflation qui frappe le pays.

    À l’inverse, Mark Carney a construit sa réputation sur sa gestion des crises économiques mondiales, d’abord en tant que gouverneur de la Banque du Canada, puis de la Banque d’Angleterre. Les libéraux sont convaincus que son bagage professionnel peut redonner confiance aux Canadiens, puisque Mark Carney se positionne comme un pragmatique, avec un message clair : réduction des dépenses publiques, allégement des impôts pour les classes moyennes et stimulation des investissements. C’est avec cette approche plus centriste qu’il compte remettre l’économie canadienne sur les rails.

    « On sait que la valeur d’une économie forte commence par des travailleurs qui ont de bons emplois bien payés aujourd’hui et des avenirs plus brillants pour des jeunes de demain, affirme Mark Carney. Nous savons en tant que libéraux que nous ne pouvons redistribuer ce que nous n’avons pas. Nous savons que nous ne pouvons pas être forts à l’étranger, si nous ne sommes pas forts à la maison. »

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    Climat tendu avec les États-Unis

    Tout au long de sa campagne, Mark Carney a répété son ambition de faire du Canada l’économie la plus forte du G7, mais le climat reste tendu avec les États-Unis, dans un contexte de guerre commerciale. Mark Carney promet une main de fer contre Donald Trump, il estime que le pays est plongé dans la crise la plus importante de son histoire, mais assure qu’il a été préparé toute sa vie à un tel moment. Et il entend se positionner comme un rempart contre les attaques du président américain qu’il a vivement dénoncées dans son discours de victoire hier. « Les Américains, a-t-il lancé, veulent nos ressources, notre eau, notre territoire, notre pays. JAMAIS. Pensez-y. Ça va détruire notre façon d'être. Nous sommes maîtres chez nous. »

    Mark Carney deviendra officiellement le 24è Premier ministre du Canada une fois que Justin Trudeau aura remis, cette semaine, sa démission à la gouverneure générale. Un autre adversaire de taille l’attend : Pierre Poilievre, le chef du Parti conservateur, qu’il devra affronter lors de la prochaine élection fédérale, qui pourrait être déclenchée dans une dizaine de jours.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Guadeloupe, dans l'archipel des Saintes, les voiturettes et scooters destinés aux touristes ne sont plus les bienvenus.

  • La suppression du statut de protection temporaire (TPS) pour les Vénézuéliens aux États-Unis plonge des milliers de migrants dans l'incertitude. Comment cette communauté se prépare à de possibles expulsions ? Nous en avons parlé avec certains d’entre eux.

    Hector Arguizones, président de l’association VIA (Venezuelans and Immigrants Aid), tente d’apporter des réponses à travers des visioconférences très suivies. Il alerte sur les conséquences dramatiques de cette suppression : près de 300 000 personnes risquent l'expulsion vers le Venezuela, un pays où la situation ne cesse de se dégrader, notamment en matière d'économie, de santé et de sécurité, particulièrement pour les opposants politiques. Pourtant, l’administration Trump justifie sa décision en affirmant que les conditions au Venezuela se sont améliorées, un constat vivement contesté par la communauté vénézuélienne aux États-Unis.

    Face à cette situation, Nicolas Maduro appelle ses compatriotes à rentrer au Venezuela, mais la majorité des migrants refuse cette option. Certains envisagent même de quitter les États-Unis par leurs propres moyens, faute de passeport ou de visa pour un autre pays. Le désespoir est palpable : certains songent à traverser illégalement la frontière mexicaine, malgré les risques encourus. En attendant l’expiration officielle du TPS le 7 avril, les Vénézuéliens multiplient les demandes d’asile pour tenter d’éviter l’expulsion, tandis que les visioconférences d’Hector Arguizones restent un ultime recours pour obtenir des réponses et du soutien. Un dossier réalisé par Lila Olkinuora.

    Au Venezuela, la presse d’opposition alerte sur la situation des prisonniers politiques

    Selon l’ONG Foro Penal, citée par El Nacional, plus de 1 000 personnes sont encore détenues pour s’être opposées au régime chaviste, notamment après la réélection de Nicolás Maduro en juin 2024, jugée illégitime selon elles. La mère d’un jeune détenu affirme dans le journal que les autorités l’ont menacée afin qu’elle ne se mobilise pas pour son fils, sous peine de représailles contre ce dernier. Elle évoque également la difficulté de trouver des médicaments pour le traitement de son fils, qui ne reçoit visiblement aucune aide médicale en prison.

    Malgré les menaces et les intimidations des autorités, les familles continuent à manifester pour exiger la libération de leurs proches.

    Les États-Unis suppriment des programmes soutenant l’opposition aux régimes autoritaires

    Aux États-Unis, les coupes budgétaires se poursuivent. Le département d'État a brusquement annulé des programmes d'aide à l'étranger qui soutiennent des militants de l'opposition en Amérique Latine. D’après le Miami Herald, ces projets concernaient les prisonniers politiques à Cuba, les groupes religieux s'opposant au président nicaraguayen Daniel Ortega et des militants anti Maduro au Venezuela. Les financements de ces groupes ont été annulés parce que le département d'État a conclu qu'ils n'étaient pas dans « l'intérêt national » des États-Unis.

    Une nouvelle politique étrangère américaine

    « La destruction de l'U.S.A.I.D. La menace de faire du Canada le 51è État. L'humiliation de l'Ukraine. Que se passe-t-il avec la politique étrangère américaine ? », s’interroge le New York Times. Est-elle désormais motivée par la cupidité personnelle de Donald Trump ou par son penchant pour les dictateurs ? Selon le New York Times, ce qui pousse le président à ces changements radicaux, « ce n'est pas la richesse ou l'idéologie d'un pays, mais sa puissance. Il croit dans la domination des faibles et dans la déférence à l'égard des forts. C'est une stratégie vieille comme le monde. On l'appelle le réalisme ».

    En fait, tout part de l’idée que l'ordre mondial international libéral n'a été possible que grâce à la puissance militaire des États-Unis et que les Américains ne veulent plus payer la facture. C’est le constat dressé par cette administration et dont elle a tiré les conséquences, poursuit le New York Times. Il s’agit d’un réalisme grossier, non stratégique, un « réalisme néandertalien », selon la formule du politologue Stephen Walt. « Les réalistes en relations internationales voient le monde comme un endroit brutal et anarchique. Pour eux, la sécurité ne vient pas de la promotion de la démocratie et de la mise en place des règles internationales mais du fait d'être le plus fort des tyrans - et d'éviter les batailles avec d'autres tyrans. Dans cette logique, Donald Trump veut éviter une guerre avec la Russie. Cela signifie qu’il faudra endurcir nos cœurs face à la détresse de l'Ukraine », écrit le New York Times.

    Haïti : comment le gouvernement a négocié avec les gangs la réouverture d’un hôpital

    C’est une enquête réalisée par le journal en ligne AyiboPost et dont nous parlons avec l’auteur Fenel Pélissier. Il nous parle des négociations que les autorités ont menées avec des gangs pour rouvrir l'Hôpital de Chancerelles au cœur de Cité Soleil.

    Journal de la 1ère

    Lancement réussi de la fusée Ariane 6 en Guyane.

  • En Haïti, la pression des gangs est toujours aussi grande, peut-être plus même après une intervention policière, le week-end dernier, qui fait débat.

    Dans son éditorial, Le Nouvelliste revient sur ce qu'il appelle une «task farce». Cette opération menée samedi dernier (1er mars 2025), à l'issue de laquelle des rumeurs ont donné pour mort le chef de gang Jimmy Chérizier, a été saluée par le Premier ministre. Or, c'était faux. Cette intervention ne visait pas le chef de gang mais elle était plutôt «un branle-bas de combat contre le directeur général de la police», peut-on lire dans le quotidien. «Le but était de prendre la main sur le directeur de la police et de montrer qu'on peut faire sans lui», explique Frantz Duval, le rédacteur en chef, sur l'antenne de RFI.

    Le Nouvelliste revient également sur l'inauguration hier (5 mars 2025), en grandes pompes, du nouvel aéroport des Cayes. «Après 10 jours de travaux, l'aéroport régional est devenu international, en tout cas sur le papier car si la piste a bien été allongée, pour l'instant, aucun avion en provenance de l'étranger n'a atterri», relève Frantz Duval.

    Haïti a désormais trois aéroports internationaux, dont celui de Port-au-Prince. Mais là aussi, la situation est bloquée. Le Miami Herald nous apprend que la compagnie Jet Blue Airways ne reprendra pas ses vols vers la capitale haïtienne au mois d'avril, comme prévu initialement. Les liaisons resteront suspendues au moins jusqu'au 11 juin 2025 à cause des troubles en cours, dit le porte-parole de l'entreprise qui est la seule à assurer des vols directs entre la capitale haïtienne et la Floride ou New-York.

    Un lobbyiste pour défendre les intérêts d'Haïti et du Guyana aux États-Unis

    Haïti cherche à s'attirer les bonnes grâces de Washington. Le gouvernement de transition vient d'embaucher un lobbyiste, révèle le Miami Herald. Carlos Trujillo est un «membre influent» de la dernière campagne électorale du président américain, ancien ambassadeur de Donald Trump auprès de l'OEA. Ce républicain a également été membre du Congrès de Floride. Il est à la tête d'un cabinet de lobbying et a, donc, signé un contrat d'un an avec Port-au-Prince. Objectif : plaider la cause haïtienne auprès de l'administration Trump et des élus du pays, afin notamment d'«accroître le commerce et les investissements américains». Voilà ce qu'on peut lire dans le contrat auquel le Miami Herald a eu accès. Coût de cette opération : 35.000 euros par mois.

    Le même jour qu'Haïti, le lobbyiste a signé un contrat avec le Guyana, petit État anglophone du nord de l'Amérique du Sud qui est en plein bras de fer avec le Venezuela. Au coeur de la dispute : l'Essequibo, région du Guyana riche en pétrole, que les deux pays se disputent. Un contrat que les autorités du Guyana ont justifié par le contexte actuel. «Depuis longtemps, nous bénéficions d'un traitement de faveur de la part des États-Unis et nous espérons que cela ne changera pas», a expliqué le vice-président lors d'une conférence de presse, rapporte le Miami Herald. Le Guyana cherche à s'assurer que les États-Unis continueront à le soutenir dans ce conflit. Et cela passe par la préservation de leurs échanges commerciaux. Le recours à un lobbyiste est clair, assumé, à l'opposé de l'attitude des autorités haïtiennes qui n'ont pas communiqué sur ce contrat, note le Miami Herald.

    Les États-Unis «en guerre» contre les cartels de la drogue mexicains

    Donald Trump l'a affirmé mardi soir (4 mars 2025) lors de son discours devant le Congrès. JD Vance l'a redit hier, au cours d'un déplacement au Texas, à la frontière entre les deux pays. «Je pense que Donald Trump rend un immense service au peuple mexicain car, s'ils ne maîtrisent pas ces cartels, les Mexicains vont se réveiller dans un narco-État où les cartels auront plus de pouvoir que leur propre gouvernement», a expliqué le vice-président. Pour l'heure, pour endiguer les flux de drogue entrant aux États-Unis, Washington a décidé de lutter contre l'immigration illégale et de classer les cartels comme organisations terroristes. Mais une intervention militaire n'est pas à exclure, selon JD Vance. «Je ne vais pas annoncer d'invasion du Mexique ici, aujourd'hui. Le président parlera de ces questions quand il le jugera nécessaire. Bien entendu, il décidera de comment nous allons déployer nos forces militaires à la frontière. Mais ce que nous espérons vraiment, c'est que le gouvernement mexicain va faire son boulot sérieusement. Et si ce n'est pas le cas, alors nous agirons.»

    Les deux pays coopèrent déjà en matière de lutte anti-drogue. Un projet de prison ultra sécurisée réservée aux trafiquants les plus dangereux est à l'étude, comme l'explique le journal Milenio. Ce serait une première au Mexique. Pour couper les barons de la drogue du reste du monde, plusieurs dispositifs seraient installés : technologie dernier cri pour empêcher toute communication avec l'extérieur, en brouillant y compris les téléphones satellites ; un triple mur d'enceinte ; des gardiens masqués ; des tribunaux à l'intérieur de la prison pour limiter les risques de fugues ; et puis évidemment le recours à l'intelligence artificielle avec de la reconnaissance faciale et des détecteurs de mouvement...

    De plus en plus de véhicules électriques au Chili

    New-York a ses taxis jaunes, Londres a ses black cabs ou ses célèbres autobus rouges à deux étages et Santiago... ses bus électriques ! Véhicules devenus emblématiques dans les rues de la capitale chilienne. Il y en a 2 000 aujourd'hui et la tendance concerne aussi les voitures dont le nombre a presque triplé en un an. Reportage de la correspondante de RFI à Santiago, Marion Bellal.

    À la Une du Journal de la 1ère

    Benoît Ferrand revient sur la fin du carnaval en Martinique. Le roi Vaval est parti en cendres !

  • À l’occasion de son premier discours devant les élus américains depuis son retour au pouvoir, le président des États-Unis a déroulé le fil d’une Amérique en pleine « révolution du bon sens ».

    Il a commencé son intervention en expliquant que « l’Amérique est de retour », souligne le correspondant de RFI à Washington, Guillaume Naudin. Le président américain revendique le début de mandat le plus actif et le plus réussi de toute l’histoire américaine, avec 79 décrets signés et près de 400 décisions prises durant les 43 premiers jours. Une avalanche d’annonces et de décisions qui déborde à la fois la presse et ses adversaires politiques, qui sont pratiquement sans réaction. Mis à part le représentant du Texas, Al Green, qui a bruyamment contesté que Donald Trump ait un mandat clair du peuple américain et qui a d’ailleurs été escorté jusqu’à la sortie pour cela, ils n’étaient pas très bruyants et certains d’entre eux avaient boycotté ce discours. À part quelques panneaux assez discrets, les élus démocrates ont surtout fait la grève des applaudissements. Et d’ailleurs Donald Trump l’a bien remarqué et fait remarquer.

    « C’est mon 5è discours du genre au Congrès. Et une fois encore, je regarde les démocrates devant moi et je réalise qu’il n’y a absolument rien que je puisse dire pour les rendre heureux, ou les faire se lever, sourire ou applaudir. Il n’y a rien que je puisse faire. Alors les démocrates assis devant moi, pourquoi, juste pour un soir, ne pas vous joindre à nous pour célébrer tant d’incroyables victoires pour l’Amérique ? »

    Il n’a pas obtenu les applaudissements recherchés, mais, tradition oblige, il a eu droit au « rebuttal », la réponse fournie par la nouvelle sénatrice démocrate du Michigan, Elissa Slotkin, qui a fait carrière dans le renseignement. Elle est donc spécialiste des questions de sécurité. Mais elle est aussi capable de parler d’économie, comme l’a fait Donald Trump et voici ce qu’elle en dit :

    « Le président Trump essaie de faire un cadeau sans précédent à ses amis milliardaires. Il cherche des milliers de milliards de dollars à donner aux plus riches des Américains. Et pour faire ça, il va vous faire payer dans tous les domaines de votre vie. Les prix de l’alimentation et du logement augmentent. Ils ne baissent pas. Et il n’a pas proposé de plan pour régler l’un ou l’autre. Ses droits de douane contre des alliés comme le Canada vont faire monter les prix de l’énergie, du bois de construction et des voitures. Cela lance une guerre commerciale qui va toucher l’industrie et les agriculteurs. Le prix de vos traitements médicaux va augmenter parce qu’il n’a tout simplement pas l’argent nécessaire sans toucher à vos soins de santé. Et pendant ce temps, la dette augmente et s’il ne fait pas attention, il pourrait nous entraîner dans la récession »

    Enthousiasme des membres du Parti républicain

    Majoritaires à la Chambre et au Sénat, ils ont applaudi lorsque Donald Trump a dit que son prédécesseur Joe Biden avait été le pire président de l’Histoire. Ou quand il a salué Elon Musk et son travail avec le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) pour détecter la fraude, en prenant l’exemple des abus dans les comptes de la Sécurité sociale, la retraite des personnes âgées les plus fragiles économiquement. Il veut récupérer l’argent indûment versé selon lui pour faire baisser les prix, les taux d’emprunt immobilier et redonner de l’argent aux Américains.

    Sur l’économie, il a aussi été question des droits de douane qui, « malgré quelques perturbations » - la bourse a par exemple effacé tous ses gains depuis le 20 janvier en 2 jours -, malgré cela, c’est selon lui bon pour le pays. Il se félicite des investissements annoncés par plusieurs entreprises. Des investissements, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la fabrication de puces électroniques, qui sont évidemment réfléchis depuis un moment par les entreprises concernées et qui sont mis en scène depuis le début de son mandat.

    Donald Trumpconfirme par ailleurs qu’il veut reprendre le canal de Panama, sans évoquer directement l’option militaire comme il l’a déjà fait. Pas plus que pour le Groenland, pour lequel il renouvelle son intérêt économique et de sécurité, mais en se disant favorable à l’autodétermination des habitants. Enfin surtout, quelques jours après l’invraisemblable incident diplomatique du Bureau ovale, il annonce avoir reçu une lettre du président ukrainien Volodymyr Zelensky lui annonçant qu’il veut faire la paix sous sa direction à lui, qui continue à négocier avec la Russie et que l’Ukraine souhaite signer l’accord qui donne accès à ses minerais et terres rares aux États-Unis.

    Inquiétudes pour l’économie américaine ?

    Le Wall Street Journal, publication conservatrice et libérale, passe ce discours au tamis avec six éditorialistes qui en ressortent plutôt satisfaits : « Expansion du forage pétrolier, chasse au gâchis dans l'administration fédérale, répression du crime dans les centres urbains, expulsion de sans-papiers… Les 4/5èmes de ce discours sont des mesures largement soutenues par les Américains ».

    Mais l’exercice se corse quand il s’agit des droits de douane. Sur ce point, « son discours sonnait comme au bon vieux temps du protectionnisme », tacle le Wall Street Journal. « Difficile d'entendre parler de victoire pour les consommateurs américains lorsque, par exemple, M. Trump rend les importations de fruits et légumes encore plus cher. Vu à quel point les électeurs en voulaient à Joe Biden pour la hausse des prix, Donald Trump a peut-être tendance à minimiser le risque politique quand il annonce une « légère perturbation » en matière commerciale. »

    Au passage, petite gifle pour les démocrates, les plumes du Wall Street Journal s’en donnent à cœur joie : « Avec leurs phrases toutes faites sur quelques pancartes, comme «Musk est un voleur» ou «Faux», les démocrates avaient l'air plutôt ridicules. Sans parler de ces élues habillées en rose pour protester contre les mesures de Donald Trump envers les femmes. Tout ce que les Démocrates ont mis en œuvre hier soir dans l'hémicycle nous confirme une fois de plus pourquoi ils ont perdu au mois de novembre ».

    Et les signatures du New York Times ne sont pas loin de penser la même chose, prenons Michelle Goldberg pour n’en citer qu’une : « les démocrates n'auraient tout simplement pas dû venir. Et quitte à y aller, pourquoi se munir de ces pancartes stupides. Si ce n'est pour servir de faire-valoir à un autocrate trop content de couper l'Amérique en petits morceaux ».

    Fin du TPS et recours en justice

    Parmi les dizaines de procédures judiciaires intentées contre l’administration Trump depuis le 20 janvier, il y a ces recours contre la fin programmée du TPS (Temporary Protected Status). Joe Biden avait étendu ce dispositif d'accueil jusqu'en février 2026 pour les ressortissants haïtiens, mais la nouvelle Maison Blanche ne veut plus en entendre parler et a choisi d’inverser cette décision, il y a quinze jours. Par conséquent, au-delà du 3 août 2025, tous les Haïtiens présents aux États-Unis par le biais du TPS risquent de se retrouver dans l'illégalité.

    Quatre d'entre eux, appuyés par trois organisations, viennent d'attaquer cette décision. NBC News cite l'un des leurs avocats : l'idée de supprimer le TPS pour Haïti et le Venezuela « répond à des préoccupations raciales et n'a aucune considération pour la réalité de ce que vivent ces communautés ». Son principal argument juridique : l'actuelle administration américaine n'a pas le pouvoir de revenir sur le délai déjà gravé dans le marbre par l'équipe Biden.

    L’agriculture en Haïti en danger

    Les conséquences de la crise sécuritaire se font particulièrement sentir chez les agriculteurs haïtiens qui ne peuvent plus vendre leur production. Les routes sont trop dangereuses, contrôlées par les gangs qui rackettent les voyageurs et les cargaisons de fruits et de légumes ne parviennent pas jusqu'aux grandes villes. Conséquence : les producteurs perdent de l'argent et les chauffeurs de camions ne travaillent plus. C’est le cas notamment dans la commune de Fonds-Verrettes, à l’est de Port-au-Prince. Reportage de Peterson Luxama à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Martinique, le roi du carnaval s’est embrasé à Fort-de-France avec 24 heures d’avance, accidentellement et à la grande stupéfaction des spectateurs présents lors du défilé du Mardi gras.

  • La décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane au Canada et au Mexique est très commentée dans la presse. Au Mexique, le constat est amer : le pays se sent victime d’un jeu où Donald Trump impose les règles.

    Milenio parle d’une « diplomatie de voyou » menée par le locataire de la Maison Blanche. Certes, notre situation est moins dramatique que celle de l’Ukraine, car notre existence en tant que nation n’est pas menacée, écrit l’éditorialiste. « Mais il s’agit de la même méthode : afficher publiquement qui est le plus fort, comme dans une bataille de rue, définir qui a des cartes en main et qui n’en a pas, pour jouer à un poker à cartes découvertes, auquel Donald Trump s’adonne. »

    Face à cette menace, le gouvernement mexicain a tout tenté pour répondre aux exigences du président américain. Mais, conclut le journal, rien de tout cela n’a suffi à dissuader Donald Trump d’imposer ces droits de douane.

    Selon La Jornada, cette mesure entraînera une hausse des prix des denrées alimentaires, des automobiles et d’autres produits aux États-Unis. Et pour le Mexique s’inquiète Milenio, cette décision risque de briser l’équilibre fragile entre l’économie nationale et les finances publiques et pourrait contraindre la présidente Claudia Sheinbaum à prendre des décisions impopulaires.

    Et quelles conséquences pour le Canada ?

    Selon Le Devoir, des centaines de milliers d’emplois sont menacés. L’Ontario pourrait en perdre plus de 400 000, le Québec jusqu’à 160 000. La Chambre de commerce du Canada estime que ces droits de douane coûteront au moins 1 300 dollars canadiens par personne et par an. Le prix d’une voiture neuve pourrait grimper de 6 000 dollars, selon Le Devoir.

    Les agriculteurs américains restent sceptiques

    Selon notre collègue Nathanaël Vittrant, les agriculteurs américainsse rappellent que la première guerre commerciale lancée par Donald Trump en 2018 a marqué le début du déficit de la balance commerciale agricole américaine. Les pays touchés par ces nouvelles taxes, comme la Chine, le Mexique et le Canada, n’hésitent pas à riposter en imposant leurs propres tarifs douaniers sur les produits agricoles américains, menaçant ainsi un secteur qui exporte chaque année pour des dizaines de milliards de dollars vers ces partenaires commerciaux.

    Ces taxes auront également un impact direct sur les consommateurs américains. En rendant certains produits plus chers et en perturbant les chaînes d’approvisionnement, elles risquent d’alimenter l’inflation alimentaire. Par ailleurs, des matières premières essentielles à l’agriculture américaine, comme la potasse importée du Canada, voient déjà leurs prix grimper, ce qui pourrait renchérir encore davantage le coût des denrées alimentaires aux États-Unis.

    Haïti : Une ONG dénonce l’inaction du gouvernement face aux gangs

    Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dénonce l’inaction du gouvernement de transition face aux massacres perpétrés par les gangs. Selon AlterPresse, qui cite le dernier rapport du RNDDH, au moins 269 personnes ont été assassinées entre décembre 2024 et février 2025 lors de trois massacres sanglants. Ces attaques, menées par la coalition criminelle Viv Ansanm, ont eu lieu « sous le regard indifférent » des autorités, à Wharf Jérémie (au nord de Port-au-Prince), à Kenscoff et à Châteaublond, dans la commune de Pétion-Ville ».

    Et alors que la violence liée aux gangs ne diminue pas, l’Ouganda propose ses services pour participer à la mission multinationale d’appui à la sécurité. Le général Muhoozi Kainerugaba, commandant de l’armée ougandaise, a déclaré attendre une invitation officielle des Nations unies ou des États-Unis. Dans un message publié ce week-end sur X, il affirme que son armée est prête à intervenir pour rétablir l’ordre en Haïti et promet qu’une telle mission permettrait d’ « éliminer tous les criminels en un mois ». C’est à lire dans Gazette Haïti.

    Les migrants, en premier ligne de la violence des narcos en Equateur

    En Équateur, l’entre-deux-tours de la présidentielle oppose le sortant Daniel Noboa à la candidate de gauche Luisa Gonzalez.

    Dans un pays gangréné par le narcotrafic – premier exportateur latino-américain de cocaïne vers l’Europe – les mesures sécuritaires de Daniel Noboa n’ont pas freiné la violence ni l’influence des gangs.

    Les migrants en sont les premières victimes. Notre correspondant Éric Samson les a rencontrés à Lago Agrio, en Amazonie. Pour leur sécurité, tous les prénoms ont été modifiés dans le reportage.

    Au Brésil, l’Oscar divise le pays

    Au Brésil, les festivités du Carnaval battent leur plein et à cette liesse, s’ajoute la joie d’avoir remporté le premier Oscar dimanche dernier (2 mars 2025) pour le film «Je suis toujours là». Mais cette récompense ne fait pas l’unanimité. Selon Folha de São Paulo, de nombreux sympathisants de la droite brésilienne n’ont pas célébré ce prix hollywoodien. La raison ? Jair Bolsonaro.

    L’ex-président d’extrême droite a fait de sa carrière une croisade en faveur de la mémoire du régime militaire. Dans son bureau de député, il avait mis une affiche sur laquelle on pouvait lire : « Ceux qui cherchent des os sont des chiens », en référence aux enquêtes sur les crimes de la dictature.

    Selon Folha, tant que Jair Bolsonaro restera la figure de proue de la droite brésilienne, celle-ci ne pourra jamais revendiquer la démocratie comme une valeur inébranlable. Et dans un monde où « tout est politique », conclut le journal, même aller au cinéma devient un acte partisan.

    Journal de la 1ère

    Le lancement de la fusée d’Ariane 6 est retardé.

  • Face à la multiplication des attaques de gangs à Port-au-Prince, le syndicat de policiers SPNH-17 exige plus de moyens et donne jusqu'à mercredi (5 mars 2025) aux autorités de transition pour leur fournir des garanties. Faute de quoi les policiers réclament le départ du gouvernement provisoire. C'est ce qu'a expliqué Gary Jean-Baptiste, coordonnateur du SPNH-17, au correspondant de RFI dans la capitale haïtienne, Peterson Luxama.

    L'ancien président Jean-Bertrand Aristide demande lui aussi aux autorités de transition de mener des actions concrètes pour combattre l'insécurité, rapporte Le Nouvelliste. «Trop de victimes (...), trop de corruption dans l’administration de l’État, trop de misère (...)», s'est emporté l'homme politique lors de la cérémonie de remise des diplômes de l'Université de la Fondation Dr Aristide, ce dimanche. Jean-Bertrand Aristide appelle également la population à soutenir la police. Selon lui, il faut faire «front commun» avec la PNH qui doit «disposer de moyens adéquats».

    Face à l'épidémie de rougeole qui a fait un mort aux États-Unis, Robert Kennedy Jr revoit ses positions

    Robert Kennedy Jr, qui a toujours critiqué les vaccins et avait minimisé cette épidémie la semaine dernière, appelle désormais les Américains à se protéger contre la rougeole. «La décision de se faire vacciner est personnelle», écrit-il dans un éditorial publié sur le site de Fox News. Mais, ajoute-t-il, «les vaccins ne protègent pas seulement les enfants contre la rougeole, mais contribuent également à l'immunité de tous, protégeant ceux qui ne peuvent pas être vaccinés pour des raisons médicales». Robert Kennedy Jr demande que les vaccins soient «facilement accessibles pour tous ceux qui les veulent».

    Un revirement et un engagement en faveur de la vaccination trop timoré, jugent des experts interrogés par le New York Times alors que plus de 160 personnes ont déjà attrapé la maladie. Comme lors des précédentes épidémies de rougeole, les autorités sanitaires fédérales devraient appeler clairement les parents à faire vacciner leurs enfants, peut-on lire dans cet article. Un épidémiologiste de l'Université du Minnesota pointe du doigt la principale agence fédérale des États-Unis en matière de protection de la santé publique, le CDC, qui selon lui, ne se fait pas assez entendre. Une seule mention du vaccin dans le premier communiqué publié par l'agence, la semaine dernière, soit un mois après l'apparition du premier cas, et alors que l'épidémie s'était déjà propagée dans tout le Texas et au Nouveau-Mexique, relève le New York Times. Ce que ne nous dit pas cet article, c'est s'il s'agit d'une forme d'auto-censure due aux positions anti-vaccins du ministre, ou si ce dernier a donné des ordres clairs de ne pas trop en faire.

    Au Texas, les autorités locales ont lancé une campagne de vaccination mais se heurtent à des résistances, comme l'a constaté le Washington Post. Le journal a rencontré une mère de 34 ans qui a soigné son fils avec de l'huile de foie de morue, de la nourriture bio, des bains avec des sels de magnésium et des massages avec une crème faite de graisse de bœuf et de lavande. Comme elle, beaucoup d'anti-vaccins pensent que la rougeole n'est pas plus grave que la varicelle ou la grippe, écrit le Washington Post. Et s'il est vrai que la majorité des enfants guérissent de la rougeole, dans 1 cas sur 20, cela évolue en pneumonie. Dans 1 sur 1.000, en encéphalite ce qui peut provoquer la surdité ou des lésions neurologiques irréversibles. Et dans 1 ou 2 cas sur 1.000, l'enfant malade meurt alors que comme le rappelle le journal, il existe un vaccin sûr et efficace contre cette maladie.

    Un militant écologiste assassiné au Mexique

    Cristino Castro Perea a été tué la semaine dernière, en pleine rue, par deux hommes qui circulaient à moto. Il bénéficiait pourtant d'une protection du gouvernement fédéral.

    Il était engagé depuis plus de dix ans contre un projet immobilier. Un projet d'hôtel pour le moins ambitieux qui devait s'étendre sur quelque 24 hectares et sur une plage. En 2023, face aux contestations locales, le gouvernement fédéral a classé cet espace en «zone naturelle protégée», empêchant ainsi la construction de l'hôtel.

    Bilan d'une année sans portables pour les écoliers de Rio

    Au Brésil, les téléphones portables sont interdits dans toutes les écoles depuis un mois. Mais plusieurs États avaient déjà pris la même décision auparavant. Ainsi à Rio de Janeiro, cela fait un an que les élèves ont dû s'habituer à vivre sans leur téléphone. C'est notre dossier du jour signé Sarah Cozzolino.

    À la Une du Journal de la 1ère

    Le lancement d'Ariane 6 prévu ce lundi. Pour son premier vol commercial, la fusée décollera avec un satellite militaire.

  • Les gangs poursuivent leurs attaques quotidiennes et s'attaquent chaque jour davantage à la population et aux symboles de l'État dans la capitale haïtienne. Malgré cette situation sécuritaire catastrophique, les autorités de transition comptent bien organiser des élections dans les prochains mois. Est-ce réaliste ? Pour l’International Crisis Group, « le gouvernement devrait définir un seuil de sécurité minimal pour qu’un scrutin soit organisé ».

    « La sécurité est la condition de la réussite de la transition. Il n’y aura pas de référendum ni d’élections sans la sécurité. Aucune force ne peut tenir tête à l’État quand il veut faire une bonne utilisation de toutes ses ressources pour donner des résultats », déclarait, lundi 24 février 2024, le Premier ministre de transition Alix Didier Fils Aimé. « Organiser ces élections, c’est permettre l’arrivée de nouveaux élus, mais les problèmes demeureront », estime Gaby Jean, étudiant en gestion des collectivités territoriales rencontré à Port-au-Prince par notre correspondant Peterson Luxama. Comme ses concitoyens, le jeune homme estime impensable d’organiser tel que c’est prévu au printemps 2025 un référendum constitutionnel, puis le premier tour d’élections générales en novembre. « Pratiquement toutes les routes nationales menant à la capitale sont bloquées. Les membres du CPT et du gouvernement ne peuvent pas siéger dans leurs bureaux, notamment au Palais national et à la Primature, situés au bas de la ville. Une première question se pose alors : où les futurs députés et sénateurs élus pourront-ils siéger, sachant qu’il leur est impossible de se rendre à l’endroit où se trouvait auparavant le Parlement ? », s’interroge Gaby Jean.

    L’objectif de l’entrée en fonction d’un nouveau pouvoir élu en février 2026 parait dès lors difficilement tenable. « Cet objectif ne pourra être atteint que si des mesures immédiates et radicales sont prises pour améliorer la sécurité, sinon il serait déconseillé de tenir des élections dans le contexte sécuritaire chaotique actuel », estime Diego Da Rin, analyste, spécialiste d’Haïti pour l’International Crisis Group qui vient de rendre public un rapport sur la situation actuelle et la perspective électorale. « Plutôt que de fixer une limite ou une date stricte de scrutin, l’administration transitoire devrait définir des critères stricts en terme logistique, financier mais surtout sécuritaire », conseille Diego Da Rin, qui précise : « les élections devront de toute façon avoir lieu au milieu d’un certain degré de violence, car si on attend que le problème des gangs soit réglé, cela pourrait prendre des années ». Le gouvernement devrait selon lui « définir un seuil de sécurité minimal pour qu’un scrutin soit organisé ».

    À la Une du Journal de la 1ère

    En Martinique, suite aujourd’hui du procès en appel de Rodrigue Petitot, leader du mouvement de contestation « contre la vie chère ».

    À écouter aussiMobilisation contre la vie chère en Martinique: «Le soutien populaire déterminera la durée du mouvement»

  • Face à la spirale des exactions des gangs en Haïti, l'ONU doit apporter une aide logistique et financière à la mission multinationale de soutien à la police, a recommandé son secrétaire général, rejetant à ce stade les appels à déployer des Casques bleus.

    Frantz Duval, l’éditorialiste du Nouvelliste revient sur cette information, « la réponse n’est pas à la mesure des problèmes » dit-il, « L’ONU veut venir gérer des budgets pour des réponses qui n’apporteront pas de réponses à la crise sécuritaire qui est mal comprise et mal appréhendée à la fois par les autorités haïtiennes et par la communauté internationale ».

    Pendant ce temps, les mêmes scènes sont décrites dans les rues de Port-au-Prince et de ses environs : des habitants fuyant leur maison avec un sac ou une petite valise, pour échapper à la violence des gangs. Le site Passion Info Plus relate une situation mouvementée de nouveau ce mercredi (26 février 2025) à Delmas 19, Delmas 30 et à Kenscoff.

    « Port-au-Prince est en train de tomber lentement mais sûrement », estime Frantz Duval « et sans doute l’ONU comme les autorités haïtiennes vont quitter la ville pour de bon, à un moment donné et la messe sera dite pour la capitale haïtienne ».

    À lire également dans Le Nouvelliste, le témoignage du père Jean Gardy Maisonneuve, directeur exécutif du Sant Karl Lévêque qui témoigne de la montée en puissance des gangs à Delmas 30 et l’inaction de l’État.

    États-Unis : confusion autour de la mise en œuvre des droits de douanes au Mexique

    Plusieurs ministres mexicains se rendent à Washington ce jeudi (27 février 2025) pour parler sécurité et droits de douaneavec le secrétaire d'État américain Marco Rubio. La date butoir est fixée au 4 mars avant l‘application de 25% de taxes sur les produits mexicains importés aux États-Unis et après une pause d’un mois. Mais à la Maison Blanche, lors de son premier conseil des ministres, Donald Trump a parlé d’une date ultérieure, le 2 Avril. La presse mexicaine estime que rien n'est joué pour le moment

    « Nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle pause » selon El Universal. Como la canción: “para abril o para mayo”; Trump “baila” fechas para los aranceles a México y Canadá | El Universal , « ce n'est pas la première fois que le président américain fait des déclarations confuses », et « en début d’année », rappelle le journal « le président américain a confondu l’Espagne avec un membre des BRICS. Lorsqu'il lui a été précisé que cette nation ne faisait pas partie de ce groupe, il a répondu qu'il imposerait des tarifs douaniers à tous les pays membres de cette organisation. »

    Le départ de Chevron, un revers économique pour le Venezuela

    Le président américain Donald Trump a annoncé l'annulation d'une licence d'exploitation de pétrole au Venezuela accordée à l'entreprise américaine Chevron, accusant notamment Caracas de ne pas respecter un accord de rapatriement de ses migrants.

    Le pétrolier américain était autorisé à opérer au Venezuela jusqu'à fin juillet 2025, rappelle la presse vénézuélienne. « La décision de Washington avance de plusieurs mois la cessation d'activité », rappelle El Nacional, qui se souvient que ces concessions avaient été autorisées en 2022 par l’administration Biden dans l'espoir d'obtenir des garanties pour des élections transparentes. Mais la réélection de Nicolas Maduro en juillet 2024 a douché les espoirs américains.

    Le départ de Chevron est « un revers économique pour le Venezuela », poursuit le journal, « la compagnie pétrolière américaine avait contribué à la réactivation de la production pétrolière du pays » qui a dépassé en février 2025 le million de barils par jour pour la première fois depuis juin 2019, selon des chiffres de l'OPEP.

    États-Unis : Elon Musk, « l’éléphant dans la pièce » à la Maison Blanche

    Donald Trump tenait hier (26 février 2025) son premier conseil des ministres, et Elon Musk est celui qui a le plus pris la parole, en dehors du président américain.

    L'omniprésence du milliardaire aux côtés de Donald Trump fait de lui une sorte de « co-président » sans en porter le nom, estime la presse américaine.

    Elon Musk attends Trump’s first Cabinet meeting of new term - The Washington Post. Dans le Washington Post, cette vidéo assez déconcertante où Elon Musk se tient loin de la table où se tient ce premier conseil des ministres. Il est dans l'assistance quand un journaliste pose la question de savoir si les membres de l'administration Trump sont contents du travail de ce dernier au sein de la commission pour l'efficacité gouvernementale… silence gêné des secrétaires d'État, puis l'un d'entre eux commence par applaudir. Le tout se finit en une vague d'applaudissements que l'on sent polis, voire forcés. Puis, Donald Trump explique que certains de ses collaborateurs ne sont pas d'accord avec Elon Musk, mais que la plupart sont ravis de sa présence à ses côtés.

    Musk’s Cabinet Cameo: The Elephant in the Room Wore Black - The New York Times. Le New York Times qualifie le super conseiller de Donald Trump d'«éléphant dans la pièce». Le journal rappelle comment quelques jours plus tôt, Elon Musk avait passé outre l'avis de toutes les personnes installées hier (26 février 2025) à la table autour du président américain, en envoyant un email à des millions d'agents fédéraux pour qu'ils justifient leur travail au quotidien sous peine d'être licenciés. « Elon Musk n'est pas un membre officiel de l'administration Trump, en fait il n'a aucun rôle précis », rappelle le New York Times, pourtant, clairement, il est le « patron ».

    Brésil : le défi vert du carnaval de Rio

    Au Brésil, où le carnaval commence ce vendredi (28 février 2025). En cinq jours de festivités, près de 1 000 tonnes de déchets sont produites, uniquement pour le carnaval de Rio. Costumes, paillettes, canettes… carnaval et recyclage sont encore des concepts qui ont du mal à aller ensemble. Mais depuis plusieurs années, certaines initiatives tentent de sensibiliser le public et ses acteurs. Sarah Cozzolino, notre correspondante à Rio a rencontré Gabriella Cox, une jeune femme qui a créé sa marque de cosmétiques, baptisée « Céu momento », en 2018. En 2020, elle s’est tournée vers les paillettes biodégradables, produites à base d’un minéral abondant au Brésil, le mica.

    Autre secteur peu soutenable du carnaval, les costumes et déguisements. Souvent produits avec des matières de mauvaise qualité, les personnes qui profitent des blocos de carnaval, ces groupes de musiciens qui défilent dans les rues, en achètent des nouveaux chaque année. Pour ce qui est du Sambodrome et ses écoles de samba, c’est encore pire. À l’issue du défilé, des montagnes de costumes sont jetées. Face à ce constat, le projet « Sustenta carnaval », donne une seconde vie aux costumes.

    Un reportage à retrouver dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.

    Le décès de Gene Hackman, le héros de la « French connection »

    L'acteur américain âgé de 95 ans, a été retrouvé mort hier (26 février 2025) aux côtés de son épouse à son domicile de Santa Fe, dans des circonstances encore inconnues.

    Gene Hackman dead: Two-time Oscar winner found dead in Santa Fe home - Los Angeles Times. Le Los Angeles Times revient sur la grande carrière de cet acteur qui avait gagné deux oscars pour le rôle d'un policier des stups habité par sa mission dans « French Connection, et pour un shérif sadique dans le film de Clint Eastwood «Unforgiven». Mais le public l'a découvert dans «Bonnie and Clyde» en 1967, aux côtés de Warren Beatty et Faye Dunaway. Cet ex Marine, qui aimait se battre dans les bars et qui avait un visage qu'il a un jour décrit comme «celui d'un mineur de fond» a été l'une des stars les plus prolifiques d'Hollywood : il a tourné dans près de 80 films au long d'une carrière qui s'est étalée sur 4 décennies.

  • Haïti vit « l’horreur enveloppé d’ordinaire », écrit le Nouvelliste. À Gressier, Fort national, Carrefour feuilles, Tabarre, et Delmas. Les 5 quartiers-communes de la région métropolitaine de Port-au-Prince, les gangs « tirent, brûlent, pillent, tuent depuis près d'un mois, ces derniers jours encore plus », témoigne notre confrère Frantz Duval, dans son éditorial, il ajoute : « tout est trop, tout est surréaliste, tout est au-dessus des mots. »

    ⇒ Le Nouvelliste : Des bandits tuent et brûlent à Delmas comme à Tabarre

    ⇒ Le Nouvelliste : Des cris, du sang des larmes et beaucoup d'indifférence.

    L'emprise des gangs s'étend et la terreur avec elle : les criminels ont forcé des habitants de Delmas 30 à abandonner leur maison et la coalition de gangs « VIV Ansanm » a commis un nouveau massacre meurtrier à Tabarre. Notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson Luxama nous fait part de la situation dramatique pour des centaines de familles contraintes d’abandonner leur maison, laissant derrière elles des années de souvenirs réduits en cendres. Il a rencontré une mère en larmes qui découvre le cadavre de son fils, qui crie sa douleur et implore le ciel.

    Un reportage à retrouver en intégralité ici.

    Malgré cette situation catastrophique en Haïti à laquelle s'ajoute une crise humanitaire et économique, Le président américain veut expulser les immigrés haïtiens des États-Unis. Donald Trump a promis de mener la plus grande opération d'expulsions de l'histoire, il a aussi décidé de restreindre le TPS, le statut de protection temporaire accordé à des milliers d'Haïtiens. Celui-ci devait durer jusqu'en 2026, mais s'arrêtera finalement en août 2025. Notre correspondante à New York, Loubna Anaki s’est rendue à Little Haïti où elle a recueilli des témoignages d’Haïtiens qui vivent dans la peur de l’expulsion et n’osent pas emmener leurs enfants à l’école, aller au travail, faire des courses ou sortir la nuit. La majorité d’entre eux sont en situation régulière, beaucoup d’entre eux vivent et travaillent légalement aux États-Unis grâce au TPS, ce programme de protection temporaire dont l’avenir est incertain.

    Son reportage est à retrouver en intégralité dans la version audio de ce podcast.

    Nicaragua : « Un contrôle total de la population à travers des violations généralisées des droits de l’homme »

    Un groupe d'experts mandatés par les Nations unies publie ce mercredi (26 février 2025) un rapport accablant sur la dictature de facto désormais en place au Nicaragua, qui montre l'ampleur de la répression mise en place dans le pays.

    Reed Brody est un avocat américain, spécialisé dans la défense des victimes des régimes dictatoriaux et il est membre de cette équipe d’experts. Interrogé par Paula Estanol de la rédaction en espagnol de RFI, il explique « comment le régime de Daniel Ortega et de son épouse, la co-présidente Rosario Murillo a systématiquement démantelé les derniers freins à son pouvoir et consolidé un contrôle total à travers des violations généralisées des droits de l’homme. » « C’est une démonstration de comment l’État et le front sandiniste ont fusionné en un seul appareil de répression » poursuit-il, « et au cœur de ce système, il y a un vaste réseau de renseignement qui surveille la population et sélectionne les cibles à réprimer au Nicaragua et au-delà de ses frontières. »

    L’entretien est à retrouver en intégralité dans la version audio de ce podcast.

    Chili : une panne massive de courant paralyse le pays

    La vie reprend au Chili après une panne de courant majeure qui a paralysé le pays ce mardi (25 février 2025). L'état d'urgence couvre-feu qui avait été décrété suite à cette panne massive a été levé.

    Ce « black-out » qui a paralysé le pays serait lié à un problème de distribution. La quasi-totalité du Chili a été affecté, de la région d’Arica au Nord, jusqu’à l’île de Chiloé dans le Sud, en passant par la capitale Santiago.

    Des millions d’habitants ont été privés de courant mais aussi d’internet. Selon les médias chiliens, des personnes ont été piégées dans des ascenseurs et des manèges avant d'être secourues.

    À Santiago, notre correspondante Naïla Derroisné témoigne d’une situation chaotique dans les rues alors que les feux de signalisation étaient complètement éteints et que le métro a cessé de fonctionner.

    Un reportage à retrouver dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.

    Les déchets plastiques contaminent l’archipel des Galapagos

    Ils se font appeler les «Gardiens des Galapagos». Leur objectif est de diminuer d’au moins 30% le nombre de déchets plastiques qui s’échoue sur l’archipel des îles Galapagos, qui est classé au patrimoine naturel de l’Humanité. Elles ont beau être isolées à plus de 1 000 kilomètres de l’Équateur continental, ces terres ne sont pas protégées de la contamination par le plastique.

    En Équateur, la compagnie Ichtyon a installé 4 systèmes de captation de plastiques sur les rivières et les fleuves du pays. Notre correspondant en Équateur Éric Samson en a visité un, sur la rivière San Pedro près de Quito.

    Son reportage est à retrouver dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.

    L’actualité des Outre-mer

    Benoît Ferrand de la 1ère nous parle des métropolitains qui affluent en Guadeloupe car ils souhaitent changer de vie, ce qui n’est pas forcément très bien vécu par la population locale.

  • Le Premier ministre de transition a présenté les grandes priorités de son gouvernement, avec un accent particulier sur la sécurité, la crise humanitaire et l'organisation des élections. Nous en parlons avec le directeur d'AlterPresse, Gotson Pierre.

    Alix Didier Fils-Aimé a annoncé un doublement du budget consacré à la sécurité ainsi que la nomination d’un secrétaire d’État chargé de coordonner cette politique. Malgré ces engagements, les moyens mis en œuvre restent insuffisants, et le redéploiement des forces de l’ordre demeure un défi majeur, estime Gotson Pierre.

    Autre sujet évoqué avec le directeur d'AlterPresse, les manifestations des policiers confrontés à une insécurité croissante. Les agents réclament plus d’équipements, notamment des armes, blindés et drones, afin de lutter efficacement contre les gangs. Le syndicat de la police a lancé un ultimatum au gouvernement jusqu’au 12 mars 2025 pour obtenir des actions concrètes. Pendant ce temps, dans le département de l’Artibonite, des habitants s’opposent au départ des forces de l’ordre dans cette zone, craignant une détérioration de la situation sécuritaire.

    La relance du « bromance » entre Donald Trump et Emmanuel Macron

    La rencontre entre Emmanuel Macron et Donald Trump hier, lundi 24 février 2025, à Washington fait la Une de la presse américaine, qui commente abondamment l’offensive de charme du président français. Selon la chaîne CNN, Emmanuel Macron « a utilisé son vaste répertoire de compliments, son langage corporel tactile et ses poignées de main interminables », sans oublier les nombreux « Dear Donald » distillés tout au long de leurs échanges. Il s’est même permis de corriger le président américain devant la presse internationale, lorsque ce dernier a tenté de minimiser l’aide accordée par l’Union européenne à l’Ukraine. Un échange qui tourne en boucle sur les sites des médias américains. CNN insiste sur ce paradoxe : alors que le président français multiplie les flatteries envers son homologue américain, les États-Unis se sont profondément éloignés de leurs alliés occidentaux sur la question ukrainienne. Le journal en ligne Politico partage cette analyse. « La bromance entre Emmanuel Macron et Donald Trump était de nouveau à l'honneur à la Maison Blanche lundi », écrit le site d’information. Emmanuel Macron a couvert Donald Trump de compliments, le qualifiant de « game changer », tandis que l’Américain a salué leur « relation très spéciale ». Mais derrière ces amabilités, le fossé demeure. Pour Politico, le président français « reçoit des platitudes mais rien de concret » de la part du chef de la Maison Blanche.

    Autre sujet qui domine la presse américaine : l’immigration

    Au Texas, la presse locale évoque la peur des migrants en situation irrégulière face aux raids de la police de l’immigration. Selon le Houston Chronicle, les résidents du quartier de Colony Ridge sont « sous le choc » après une série d’arrestations menées hier, lundi. Des opérations annoncées en grande pompe par le gouverneur Greg Abbott sur les réseaux sociaux. Le journal rapporte qu’un propriétaire de garage, installé au Texas depuis 20 ans, a été interpellé par six agents de l’ICE lourdement armés. Une arrestation qui a semé la panique parmi les habitants de ce quartier où vivent de nombreux immigrés. Sur les réseaux sociaux, les résidents partagent des prières, des conseils juridiques et des mises à jour en temps réel sur les déplacements des agents de l’immigration. Certains proposent même d’aller chercher les enfants des autres à l’école pour éviter que leurs parents ne soient arrêtés.

    De l’autre côté de la frontière, au Mexique, c’est le désarroi

    De nombreux migrants voient leur rêve américain s’effondrer. Le quotidien brésilien Folha de São Paulo est allé à la rencontre de familles bloquées dans des centres d’hébergement à Matamoros et Reynosa. Elles avaient un objectif commun : rejoindre les États-Unis. Mais depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier 2025, les procédures d’asile sont quasiment à l’arrêt. Le journal brésilien donne la parole à Wendy, une Hondurienne qui refuse de rentrer chez elle par crainte de violences et de persécutions politiques. Plus d’un mois après l’investiture de Trump, elle est toujours au Mexique, sans solution et avec un avenir incertain.

    Selon le quotidien vénézuélien El Nacional, les passages de migrants à travers la jungle du Darién – l’un des principaux points de transit vers les États-Unis – ont chuté de 94 % en janvier 2025 par rapport à l’an dernier. Un effet direct de la nouvelle politique migratoire de Donald Trump, renforcée par des mesures sécuritaires prises par le Panama.

    Résultat : de nombreux Vénézuéliens abandonnent leur rêve américain. Ceux qui remontaient vers le Nord font désormais demi-tour, cherchant refuge dans d’autres pays d’Amérique du Sud. Mais une chose est claire, écrit El Nacional : pour ces migrants, un retour au Venezuela n’est pas une option.

    Le Brésil lance une opération contre l'exploitation illégale du bois de la forêt amazonienne

    Alors que les discussions internationales sur la biodiversité reprennent, le Brésil a lancé une vaste opération contre l’exploitation illégale du bois en Amazonie. C’est un dossier présenté par notre collègue Linda Rousso. En 24 heures, plus de 5 000 camions ont été saisis, mettant en lumière l’ampleur de ce trafic. Contrairement à la déforestation, qui a ralenti sous le président Lula, l’extraction du bois continue de croître, souvent de manière illégale. Près de la moitié de cette exploitation ne respecterait pas les règles. Face à cette situation, les autorités brésiliennes ont intensifié les contrôles en fermant des usines illégales et infligeant des amendes totalisant près de trois millions d’euros. Mais le problème reste difficile à enrayer : les traces de ces exploitations disparaissent rapidement des images satellites. Pour limiter l’impact sur la forêt, les experts prônent une gestion plus durable, suggérant de réduire de moitié le nombre d’arbres abattus par hectare. Toutefois, sans un contrôle plus strict et des alternatives économiques, le trafic illégal de bois risque de perdurer, menaçant encore l’Amazonie.

    Journal de la 1ère

    Le Carnaval en Martinique n’est plus une bonne affaire pour les marchands de tissu.

  • Le président américain Donald Trump poursuit sa politique de licenciements massifs au sein de l’administration fédérale. Exemple: le CDC, l’agence en charge de la prévention et du contrôle des maladies, où près de 10% des employés, dont 1 700 scientifiques, sont concernés par ces coupes budgétaires, menées sous la houlette d’Elon Musk et de son organisme pour l’efficacité budgétaire. Ces licenciements suscitent une vive opposition, comme l’a constaté notre correspondant Édouard Maille à Atlanta.

    De nombreux employés et élus démocrates sont descendus dans les rues de la capitale de la Géorgie pour dénoncer la brutalité et les dangers que ces purges représentent, selon eux, pour la santé publique.

    Parmi les manifestants à Atlanta, Ann Malarcher, analyste en santé récemment licenciée, exprime son désarroi face à des procédures chaotiques : accès informatique coupé immédiatement, instructions contradictoires pour restituer son matériel et absence totale de communication. Ce climat de confusion est partagé par de nombreux employés. Selon l’élue démocrate Saira Draper, les victimes de cette purge redoutent désormais des représailles s’ils osent protester. Le manque de préparation et la suppression soudaine de postes compromettent des projets de recherche de plusieurs années ainsi que la gestion de données essentielles.

    Les experts en santé publique s’inquiètent des conséquences de ces licenciements sur la lutte contre les épidémies. Katrina Kretsinger, spécialiste des maladies infectieuses, cite l’épidémie de rougeole au Texas, où le manque de personnel et de ressources entrave la surveillance et le diagnostic. John Besser, ancien responsable du CDC, alerte sur la rupture des collaborations internationales, alors que les maladies ne connaissent pas de frontières. Cette restructuration s’inscrit dans une refonte plus large du ministère de la Santé, désormais dirigé par R.F. Kennedy, connu pour ses positions anti-vaccins, en contradiction avec les recommandations des experts du CDC.

    Trois ans de guerre en Ukraine : quel avenir pour la relation entre Washington et Kiev ?

    Depuis trois ans, l'Ukraine fait face à la Russie dans une guerre de plus en plus difficile pour Kiev. L’usure du conflit, la perte de terrain et un bouleversement des relations avec son principal soutien militaire, les États-Unis, marquent cette période. L’arrivée de Donald Trump au pouvoir a chamboulé ces relations, comme l’explique Martin Quincez, directeur du German Marshall Fund à Paris et spécialiste de la politique étrangère américaine.

    Selon lui, la relation entre les États-Unis et l’Ukraine est en pleine mutation sous l’influence de Donald Trump, qui adopte une approche transactionnelle. Contrairement à Joe Biden, qui défendait la souveraineté ukrainienne face à la Russie, Trump estime que l’Ukraine fait partie de la sphère d’influence russe et veut négocier un accord où Kiev devrait rembourser une partie de l’aide américaine. Une logique qui rappelle du «racket», selon certains responsables ukrainiens. Donald Trump met la pression sur Volodymyr Zelensky, qu’il qualifie de «dictateur sans élection», cherchant ainsi à forcer un cessez-le-feu favorable aux intérêts américains et russes. Pourtant, les livraisons d’armes américaines se poursuivent, car elles restent un levier stratégique dans ces négociations.

    Parallèlement, l’administration Trump pourrait redéfinir profondément les alliances internationales des États-Unis. L’Europe tente de compenser un éventuel désengagement américain en renforçant son soutien militaire et économique à Kiev pour éviter une capitulation face à Moscou. Mais Donald Trump, en repensant les relations transatlantiques sous un prisme purement mercantile, remet en cause le fonctionnement de l’OTAN et exige un retour sur investissement de la part des alliés européens. Cette vision pourrait durablement transformer l’ordre international en instaurant des relations basées sur des échanges financiers plutôt que sur des principes de défense commune.

    Haïti : Un policier kényan de la MMAS tué lors d’une patrouille

    Haïti a connu un nouveau week-end de violences marqué par des attaques de gangs contre des civils et les forces de l’ordre. Parmi les victimes, des brigadiers haïtiens et un policier kényan de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS), blessé par balle lors d’une patrouille dans l’Artibonite avant de succomber à ses blessures. Il s’agit du premier décès au sein de cette mission déployée depuis six mois, qui peine à stabiliser la situation sécuritaire. Malgré la présence de 1 000 policiers étrangers, majoritairement kenyans, la violence des gangs ne cesse d’augmenter.

    Face à cette situation, la République dominicaine a décidé de renforcer la surveillance à sa frontière avec Haïti. Le gouvernement de Saint-Domingue, qui place la lutte contre l’immigration clandestine au cœur de ses priorités, demande également un financement accru pour la MMAS. Pendant ce temps, les gangs poursuivent leur progression, rendant la capitale toujours plus instable et menaçant davantage la mission internationale.

    Journal de la 1ère

    En Martinique, le protocole contre la vie chère signé en octobre 2024 poursuit son chemin.

  • Enfermées et privées de statut légal, près de 300 personnes prises en charge par le gouvernement panaméen à la demande de l’administration Trump ne sont toujours pas fixées sur leur sort. Reportage de Grégoire Pourtier.

    Au cœur de Panama City, enserré entre un hôpital et un centre commercial abritant boutiques chics et casinos, le luxueux hôtel Decapolis a été vidé de ses touristes. On n'y pénètre plus qu'en trompant la vigilance de la police, mais pas de chambre disponible, impossible même d'y commander un café. « L'hôtel est en rénovation », nous explique-t-on dans le vaste lobby, déserté. En fait, le Decapolis hébergeait en ce début de semaine 299 migrants renvoyés des États-Unis.

    « J'ai aussi réussi à entrer, mais on m'a dit qu'il n'y avait pas d'instruction pour que je puisse rencontrer mes clients, qu'on ne pouvait rien me dire », relate Susana Sabalza, une avocate spécialisée dans les questions migratoires. « J'ai attendu toute la matinée et quand j'ai passé quelques coups de fil, immédiatement ont débarqué les services du Défenseur du peuple et des journalistes. Mais là, on nous a finalement viré de l'hôtel. »

    Les migrants sont isolés dans leurs chambres. On les aperçoit depuis l'extérieur, derrière leurs fenêtres, certains faisant des signes pour exprimer visiblement leur peur d'être renvoyés dans leur pays d'origine.

    Le Défenseur du peuple, un organe indépendant chargé des droits de l’homme au Panama, a pu, lui, accéder à certains de ces résidents forcés. Eduardo Leblanc, son directeur : « Nous sommes venus avec une psychologue, des avocats, des responsables des Droits de l'homme. Nous avons pu faire des entretiens, en priorité avec les familles, car la situation des enfants et des adolescents est le plus important pour nous. Nous avons donc parlé avec certains d'entre eux, pour voir comment ils allaient, et connaître un peu leur expérience ».

    Ils sont 24 enfants répartis dans 12 familles, dont l'une, taïwanaise, a des amis communs avec l'avocate Susana Sabalza. Elle voudrait les prendre en charge mais n'a pas pu les rencontrer au Decapolis, ni même leur parler par téléphone. Elle a finalement été informée officieusement qu’ils avaient été déplacés, de nuit, avec une centaine d'autres personnes, dans un camp précaire, en bordure de la jungle. Susana Sabalza dénonce les conditions imposées à ces migrants, dont la moitié aurait déjà accepté d'être rapatriés dans leur pays d'origine. « Le ministre de la Sécurité a indiqué fermement qu'ils ne sont pas séquestrés, qu'ils sont sous leur responsabilité, rappelle Susana Sabalza. Cependant, nous sommes sur le territoire panaméen, ils sont comme en détention car il y a clairement un vide juridique. Je n'accuse pas notre gouvernement car il faut être conscient de la pression imposée par les Etats-Unis. Mais jusqu'à quel point le Panama va-t-il accepter cela ? »

    Le petit pays est en effet dans le viseur de Donald Trump, qui a exprimé son envie de récupérer le canal que les Américains contrôlaient jusqu'à l’an 2000. Le président José Raul Mulino a cependant assuré que cette opération n'avait pas vocation à être reproduite, le Panama servant simplement de facilitateur avec des pays où les Etats-Unis n'auraient pas pu renvoyer ceux que Washington juge indésirables.

    Cependant, le Défenseur du peuple Eduardo Leblanc, estime que la situation légale doit être clarifiée. « Nous avons émis des recommandations pour le gouvernement panaméen par rapport à cette situation inédite pour le pays. Premièrement, toute les personnes qui entrent au Panama doivent avoir un statut migratoire. Ensuite, elles doivent avoir accès à des services de santé, d'alimentation. Enfin, elles doivent pouvoir solliciter l'asile dans les cas où c'est nécessaire, et il faut une attention spéciale pour les enfants et les adolescents. »

    Le gouvernement indique que 13 personnes ont déjà été rapatriées, et que l'opération, prise en charge par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence des Nations-Unies, ne coûtera pas un centime au pays.

    Frankétienne, mort d’un monument de la culture haïtienne

    Poète, écrivain, homme de théâtre, artiste, musicien, Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d'Argent de son vrai nom, est mort hier soir chez lui dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, à l’âge de 89 ans. La presse en Haïti lui rend un hommage appuyé et souligne son caractère hors-norme, « hyperbolique, abondant », selon le Nouvelliste, qui s’incline devant le départ d’un « génial mégalomane ». Frankétienne touchait à tout, à la littérature, à la chimie, aux mathématiques, « c’était un génie, un artiste polyvalent qui a peint des centaines de tableaux, écrit près de soixante-dix ouvrages mêlant poésies, romans, pièces de théâtre qu’il mettait lui-même en scène et qu'il interprétait avec succès. Frankétienne ne supportait pas la banalité, l’ordinaire, et prenait le parti de faire ce que les autres écrivains, les autres peintres ou dramaturges ne faisaient pas ».

    Il a exercé une énorme influence sur la poésie haïtienne, sur la langue aussi, avec ses propres mots, couchés, entre autre, dans un roman de 2017 : « embrindezingué », « salopété », « dévaginer », une ribambelle de néologismes qui ont forgé un art bien à lui, au cours d'une très longue carrière entamée dans les années 1960. Il deviendra d’ailleurs, note l’agence Alterpresse, le premier et éphémère titulaire du Ministère de la culture en Haïti, en 1988. Commandeur de l'Ordre des arts et des lettres, son œuvre multiforme continue, conclut Alterpresse, « d’influencer et d’inspirer les générations actuelles et les générations futures ».

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    Le ministère américain de l'Intérieur revient sur l'extension du TPS pour les Haïtiens

    Joe Biden avait étendu ce dispositif jusqu'en février 2026 pour les ressortissants haïtiens, l'administration Trump vient de revenir sur cette décision et la date butoir est ramenée au 3 août. Au-delà de ce jour, à moins qu’ils aient pu accéder à un autre statut légal, les Haïtiens qui bénéficiaient jusqu'alors du TPS seront à la merci d'une expulsion, et l’on parle d'un chiffre considérable : environ 500 000 Haïtiens seraient concernés par cette mesure. Dans le Miami Herald, colère de Frederica Wilson, élue démocrate de Floride, selon qui cette décision de la nouvelle Maison Blanche revient à un « baiser de la mort. Elle est révoltante, lâche Frederica Wilson, car les troubles qui touchent Haïti sont réels et nous devrions soutenir les Haïtiens au lieu de leur tourner le dos ».

    Les démocrates désarçonnés après un mois de présidence Trump

    30 jours au pouvoir, des bouleversements diplomatiques d'une ampleur inédite, une cohorte de décrets, des déclarations fracassantes qui noient la voix de l'opposition aux États-Unis : les démocrates ont bien du mal à réagir et s’adapter au rythme de la nouvelle Maison Blanche. Dossier de notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin, à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Les chiffres alarmants de la sécurité routière en Guadeloupe : 54 morts sur les routes l'an dernier pour seulement 380 000 habitants.

  • Depuis son retour au pouvoir, le président américain imprime un rythme politique effréné, prend des décisions radicales à la limite de la légalité et paralyse à la fois le camp démocrate et les médias. Analyse de Françoise Coste, professeur à l'Université de Toulouse Jean Jaurès et spécialiste de la politique intérieure américaine.

    RFI : La vitesse de décision de Donald Trump depuis son retour au pouvoir a surpris les Américains, s’agit-il d’une stratégie réfléchie ?

    Françoise Coste : Oui, car l’idée de « nettoyer Washington », Donald Trump s’en vantait avant même les élections, idem pour la question des expulsions d’immigrés clandestins. Le rythme de signature de ces décrets, plusieurs dizaines en à peine un mois, rappelle les 100 premiers jours de Franklin Roosevelt en 1932, lorsque Roosevelt a été élu au beau milieu de la Grande Dépression économique et qu’il a lancé son New Deal. C’est lui qui, le premier, a eu l’idée d’attaquer très vite, de ruer dans les brancards dès le début pour marquer les esprits. La différence, c’est qu’il y avait de la part de Roosevelt le souci de faire des projets de loi et de s'assurer que le Congrès les vote. Ce n’est pas du tout l’optique actuelle de la Maison Blanche qui opte pour des mesures unilatérales, sans passer par les élus.

    Faut-il y voir une manière de submerger l’opposition, qui n’a pas le temps de réagir ?

    Bien sûr, c’est très malin et c’est valable aussi bien pour l’opposition, qui est inexistante, que pour la presse, qui n’a pas le temps de creuser les sujets. On parle d’une à deux décisions par jour qui bouleversent des secteurs que l’on croyait intouchables. Or, l'opposition est à la fois sidérée de l'ampleur de ces changements et de leur rapidité. Elle en devient muette parce qu'elle ne sait pas par quel bout prendre le problème : le temps médiatique et le degré d'attention que les gens portent à la politique ne sont pas compatibles avec des séismes qui équivalent à quatre ou cinq Watergate quotidiens. C'est noyé dans la masse, pas forcément légal, mais ça passe. Sur le plan politique, c'est à la fois inquiétant et objectivement brillant.

    Quid des contre-pouvoirs comme l’appareil judiciaire, chargé de veiller à la légalité de ces décrets ?

    Des fonctionnaires fédéraux ont porté plainte pour licenciement abusif, estimant que leur mise à la porte n’avait pas respecté les conventions collectives. Mais il s’agit pour l'instant de plaintes individuelles, éparpillées dans plusieurs États, il n’y a pas d'effet de masse. Par ailleurs, le cours de la justice est très lent, il va falloir enquêter, aller au procès, faire appel à des tribunaux fédéraux, peut-être un jour à la Cour suprême. Tout ce processus peut prendre des années face à un Donald Trump lancé dans une course contre la montre. Il a l’avantage.

    Les États-Unis se dirigent-ils vers une crise constitutionnelle ?

    On y est déjà, car la Maison Blanche ne respecte pas le cadre législatif existant. Il y a aussi le manque de transparence, car bon nombre de ces décisions passent par le DOGE d’Elon Musk, qui n’est pas une agence créée par le Congrès et n’a pas de véritable statut. Dans le système américain, les ministres, les responsables des agences fédérales doivent être auditionnés par le Sénat et leur nomination validée par un vote. Personne n'a validé la nomination d’Elon Musk, personne n’a une idée précise de ses responsabilités juridiques. Prendre de telles décisions qui réorganisent de manière radicale le fonctionnement du gouvernement fédéral, sans cadre légal, c’est une attaque directe contre la Constitution.

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    Coup de rabot annoncé au Pentagone

    Dans la série des coupes budgétaires, 50 milliards de dollars, soit 8% du budget, vont disparaître des crédits de la Défense. POLITICO a mis la main sur un mémo confidentiel qui témoigne d’un énorme coup de frein, y compris sur des investissements considérés jusqu’ici comme prioritaires : sous-marins de la classe Columbia, systèmes satellitaires, nouveaux avions. Mais surtout, le Pentagone serait amené à rappeler dans un futur proche au moins une partie de ses soldats déployés en Europe et au Proche-Orient. Il s'agit, selon le ministère américain de la Défense, de s'aligner sur les priorités de la campagne Trump : priorité à la sécurisation des frontières, à la mise au point d'un système anti-missile comparable au Dôme de fer israélien et fin des politiques d'inclusion et de diversité au sein de l'armée.

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    La semaine de Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste

    Le patron du plus ancien quotidien haïtien revient comme chaque jeudi sur les temps forts de l’actualité en Haïti. Les gangs grignotent chaque jour un peu plus de terrain sur plusieurs fronts de la métropole de Port-au-Prince et le Nouvelliste s’en alarme dans un article qui dénonce « l’incapacité, l’improvisation et le bricolage politique au sommet de l’État ».

    La seule note positive, c'est le maintien du soutien américain : les États-Unis continuent de fournir du matériel aussi bien aux forces de police qu'à la Mission internationale dirigée par le Kenya.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    La Martinique vient de signer un accord d’adhésion à la CARICOM, la communauté des Caraïbes, qui regroupe 15 membres. Le département français y voit de nouvelles opportunités de développement régional comme, par exemple, dans le domaine des produits pétroliers.

  • L'ancien président brésilien d’extrême droite est inculpé pour avoir ourdi un complot en vue de renverser le résultat de l'élection présidentielle de 2022 au Brésil. Au total, 34 personnes ont été inculpées, dont plusieurs responsables militaires. Selon le procureur, ils sont « accusés d'avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l'État de droit démocratique ».

    À Rio de Janeiro, notre correspondante Sarah Cozzolino estime que « l’étau se resserre un peu plus autour de Jair Bolsonaro. » « Mais l’ancien président a déclaré ce mardi « ne pas être inquiet » , » ajoute-t-elle «Alors que la popularité de Lula est au plus bas, Jair Bolsonaro ne semble pas avoir renoncé à sa candidature à la présidentielle, en 2026. Lui et ses soutiens répondent aux accusations en deux mots « persécution politique ».

    La décision est désormais entre les mains de la Cour Suprême, qui pourra décider de l’ouverture d’un procès.

    Jair Bolsonaro prépare déjà la contre-attaque. O Globo dévoile que l’ancien président d’extrême droite va rencontrer des députés de l’opposition ce mercredi (19 février 2025) et d’autres députés acquis à sa cause. Lors de cette rencontre, croit savoir le journal, Jair Bolsonaro compte demander du soutien pour le projet d’amnistie des personnes reconnues coupables lors de l’insurrection du 8 Janvier 2023 à Brasilia. Les partisans de l’ex-président avaient envahi le siège des trois pouvoirs dans une tentative d’insurrection une semaine après la victoire de Lula, l’actuel président brésilien.

    Jair Bolsonaro compte aussi plaider pour modifier la loi dite Clean Record qui lui permettrait de devenir à nouveau éligible.

    Toute cette semaine, explique O Globo, l’ancien président multiplie les prises de contact. Lundi, à la veille de son inculpation, il a reçu toute l’après-midi des sénateurs et des députés qui le soutiennent. Il participera à un dîner mercredi soir avec des influenceurs d’extrême droite et doit aussi prendre part à plusieurs évènements politiques pour rallier sa base à sa cause.

    Pour Folha de Sao Paulo, Bolsonaro adope la « tactique Trump » pour revenir au pouvoir. Selon le journal, la croyance selon laquelle un ancien président sous le coup d'une condamnation ne peut pas se représenter n'est plus valable depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

    Haïti : l’annulation du Carnaval à Fort-Liberté

    Face à la polémique, le Conseil présidentiel de transition fait marche arrière. Dans un communiqué publié ce mardi soir (18 février 2025), le CPT annonce l’annulation du Carnaval National qui devait se tenir dans la ville de Fort-Liberté les 2, 3 et 4 mars 2025. Une décision justifiée selon les autorités par « une détérioration de la situation sécuritaire à travers le pays. Le CPT affirme également avoir pris en compte les « préoccupations exprimées par la population à travers les médias et les forums citoyens ».

    Si le carnaval national est annulé, les festivités régionales restent autorisées, selon le communiqué présidentiel.

    La presse haïtienne salue d'une seule voix cette décision d'annuler le carnaval national : Frantz Duval dans son éditorial du Nouvelliste estime que le gouvernement a écouté la voix de la sagesse. «Tout le monde gagne et personne ne perd la face», ajoute notre confrère pour qui le gouvernement haïtien «propose pour une fois, une décision qui lui permet de faire croire qu’il est à l’écoute des critiques».

    Alterpresse de son côté revient sur la levée de boucliers qu'a provoquée l'annonce de la tenue du carnaval à Fort Liberté : «distractions honteuses, indécence, injustice, irresponsabilité, mépris des revendications de la population», les mots ne semblent pas assez forts pour décrire le sentiment des organisations de la société civile. L'agence en ligne rappelle le montant qui devait être accordé aux festivités : 300 millions de gourdes en tout, soit un peu plus de 2 millions d'euros alors que le pays manque de tout et que plusieurs milliers de personnes ont été déplacées en raison de la violence des gangs armés et vivent «dans des conditions infrahumaines».

    Des migrants expulsés des États-Unis enfermés dans un hôtel de Panama City

    Après la décision du président américain d'expulser massivement les migrants illégaux des États-Unis, le New York Times titre « des centaines de migrants piégés au Panama ».

    À la Une du journal, la photo d'un hôtel modeste la nuit et aux fenêtres, des dizaines de migrants qui se couvrent le visage. Aucun n'est originaire du Panama, ils viennent d'Afghanistan, d'Iran, de Chine : des pays où il est difficile de les renvoyer. Ils sont donc envoyés loin de tout, dans un pays inconnu et sont 170 enfermés dans cet hôtel où « un migrant a tenté de se suicider, un autre s'est cassé la jambe en tentant de s'enfuir », rapporte le journal. « On leur a enlevé leur passeport, et leur téléphone » et ils ne savent pas ce qu'ils vont devenir. On leur a dit qu'ils seront peut-être envoyés dans un camp de fortune dans la jungle panaméenne. Le Panama en est maintenant responsable et est « sous une pression intense des autorités américaines, qui a menacé de reprendre le Canal de Panama ».

    La Estrella s’en fait aussi l’écho, parlant de 299 personnes enfermées dans un hôtel de Panama city. L’agence de presse EFE rapporte que des familles avec des bébés, des enfants et des personnes âgées ont demandé de l’aide. « Ils craignent pour leur vie s’ils sont renvoyés dans leur pays d'origine ».

    La fin d’USAID en Colombie remet en question l’aide aux migrants

    La Colombie était la principale bénéficiaire an Amérique Latine des fonds alloués par l'agence de coopération américaine USAID. Le pays, principale producteur mondial de cocaïne, a été victime d'un long conflit armé. L'aide venue de Washington représentait moins d1% du PIB mais elle finançait plus de 70% de l'aide humanitaire. La suspension des fonds de l’USAID a fait les gros titres des journaux.

    La coopération américaine finançait ici des programmes très divers, de la protection de la forêt amazonienne à la mise en œuvre de l’accord de 2016 signé avec la guérilla des FARC, en passant par le développement rural, l’éradication des cultures de coca ou encore l’aide aux migrants.

    La Colombie a reçu en moins de 10 ans plus de 3 millions de Vénézuéliens. Marie-Eve Detoeuf, notre correspondante à Bogota a rencontré Alba Pereira qui dirige une petite fondation qui offrait tous les jours 600 repas gratuits aux Vénézuéliens les plus démunis dans la ville de Bucaramanga : « Nous avons dû licencier les employés et la population dont nous nous occupions ne reçoit plus d’aide. La situation est terriblement critique, surtout qu’en ce moment la question des déplacés internes s’ajoute à celle des migrants. La ville de Bucaramanga reçoit en ce moment des déplacés qui arrivent de la région du Catatumbo ».

    Dans cette région du nord-est du pays, les combats entre des groupes armés ont provoqué depuis la mi-janvier 2025 le déplacement de quelque 50 000 personnes. La suspension de la coopération américaine a été décrétée pour 90 jours.

    Un reportage à écouter dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.

    Mexique : 2 000 euros pour un AK47

    Depuis presque un demi-siècle, le Mexique souffre d’une criminalité importante notamment à cause de la puissance de feu des groupes criminels. Chaque année, il y a environ 30.000 homicides. La sécurité est depuis longtemps une priorité pour le gouvernement mexicain qui a tenté diverses stratégies pour endiguer la violence. En 2006, le président de l’époque, Felipe Calderon, avait déclenché une guerre contre les cartels qui n’a pas du tout résolu le problème, au contraire. Depuis, l’ex-président Andres Manuel Lopez Obrador tout comme l’actuelle cheffe de l’État Claudia Sheinbaum poursuivent une politique moins frontale qui cherche davantage à agir sur les causes de la violence.

    Les autorités ont mis en place un programme de désarmement volontaire. Pour Clara Burgada, la maire de Mexico, rencontrée par notre correspondante à Mexico, Gwendoline Duval, « Chaque arme récupérée représente un crime en moins dans ce pays. En 2019, il y avait 4 homicides par jour dans la capitale, mais grâce à cette politique, la moyenne en 2024 a baissé à 2,4. »

    Lancé par la présidente Claudia Sheinbaum lorsqu’elle était maire de Mexico, ce programme de désarmement va se déployer dans tout le pays. Avec le renforcement de la garde nationale, du renseignement et de la coordination des institutions mexicaines, c’est l’un des grands axes de la politique de sécurité du gouvernement.

    Un reportage à écouter dans son intégralité dans la version audio de ce podcast.

    L’actualité des Outre-Mer

    Benoît Ferrand de la 1ère évoque cette déclaration du nouveau directeur territorial de la police nationale en Martinique qui se dit très surpris par le niveau de violence dans l’île.

  • Gotson Pierre, directeur de l’agence Alterpresse, revient sur ce nouveau carnage, qui a eu lieu ce dimanche. La plupart des victimes ont été sommairement tuées dans la rue, pour se venger du lynchage du père d’un membre du gang. Une mère a perdu quatre enfants et plusieurs familles ont fui le quartier jouxtant l’Académie de police. La tension reste palpable sur place. L’académie de police est depuis quelques mois une base opérationnelle avancée de la mission multinationale d’appui à la police. Mais la police ne parvient pas à éradiquer les activités criminelles aux portes mêmes de l’établissement.

    À lire aussi dans Alterpresse, une tribune signée de l’association des professeurs de l’Université d’État d’Haïti qui s’indignent du meurtre d’un étudiant en pleine salle de classe la semaine dernière.

    La République dominicaine va allonger le mur qui la sépare d'Haïti

    La République dominicaine a annoncé ce lundi 17 février un allongement d'une dizaine de kilomètres du mur qui la sépare d'Haïti, portant à 176 kilomètres la longueur prévue de cette barrière destinée à endiguer l'immigration.

    Saint-Domingue avait déjà fait construire un tronçon de 34 kilomètres. Le président Luis Abinader a annoncé un « appel d’offre » pour une extension « de 10 à 12 kilomètres ».

    Depuis octobre 2024, le gouvernement mène un plan d'expulsion à grande échelle des migrants haïtiens en situation irrégulière, avec 142 378 d'entre eux chassés en quatre mois, d'après la Direction générale des migrations (DGM).

    Politique anti-migration de Trump : reportage avec l’unité spéciale BorStar au Texas

    Notre envoyé spécial au Texas David Thomson a pu suivre une opération des unités d’élite de la police américaine déployées à la frontière avec le Mexique. Entre deux arrestations, les officiers estiment que l’immigration vers les États-Unis, qu’ils qualifient d’hémorragie, s’est « un peu arrêtée, mais pas totalement ». Ils disent que grâce à Trump, ils peuvent « reprendre le contrôle sur leur pays ». D’un autre côté, le Washington Post tient un tout autre discours. La période est très calme, selon le journal, avec moins de 50 arrestations par jour entre le secteur texan de Del Rio et la ville voisine d'Eagle Pass, alors qu'en 2023 on en comptait 5 000 par jour. Donald Trump a pourtant déployé 3 600 militaires pour venir prêter main forte à la police des frontières. Le maire de Del Rio dit ne pas savoir quel est l’objectif exact de leur mission. Depuis l’arrivée de Trump, entre les soldats déployés côté américain et côté mexicain, « il y a un militaire en poste pour chaque migrant qui tente de traverser ». Dans le comté voisin de Kinney, le shérif dit qu'il n'a jamais vu une période aussi calme, il n'y a pas eu une seule arrestation en 40 jours, et ses hommes ont repris leur train-train, « aller chercher les chats dans les arbres ou aider les vieilles dames à traverser, c'est le calme avant la tempête », dit-il. Le Washington Post estime qu'il y a actuellement 300 000 personnes qui attendent au Mexique de voir comment la politique antimigratoire de Trump va évoluer, et le calme actuel ne pourrait bien être que temporaire.

    Licenciements dans l’administration fédérale américaine : « une insulte qui s’ajoute au préjudice subi »

    USA Today s’est procuré les lettres de licenciements de 10 salariés de l'administration fédérale sur les milliers de personnes licenciés juste avant le long week-end du 15 février, des lettres envoyées plus souvent par mail. Elles mentionnent presque toutes des problèmes liés à la performance des employés alors que ceux-ci n’ont jamais eu de remontrances, ce qui ajoute « l'insulte au préjudice », dit le journal. Certains ont peur de ne pouvoir toucher le chômage, voire même de ne pouvoir retrouver du travail.

    USA Today publie aussi les photos de rassemblements à travers tout le pays contre ces coupes budgétaires, initiés par la commission de l'efficacité gouvernementale dirigé par Elon Musk. Le milliardaire est vu comme le bras armé de Donald Trump. Même le chef de la diplomatie Marco Rubio n'est plus qu’un pantin dans les mains du président, estime le journal Politico, et le « guide de survie du secrétaire d'État est en panne », devant un Elon Musk dont l'influence grandit jusque dans les sphères de la diplomatie américaine.

    Les appels à la démission du maire de New York se multiplient

    Le maire de New-York est sous la pression de son camp après que l’administration Trump a demandé à la justice d’abandonner les poursuites dont il fait l’objet dans une affaire de corruption. Le New York Times dans son éditorial revient sur l'incroyable arrangement entre Donald Trump et les avocats d'Eric Adams pour empêcher le Maire de New York de tomber. Le journal publie la photo d'un Donald Trump inquiétant sur fond noir, avec une main qui exhibe un gant en cuir. Il ressemble à un parrain de la pègre. Le président américain défi la justice, estime le journal, mais il a devant lui des hommes et des femmes « courageux et de vrais patriotes » estime le New-York Times.

    Bitcoin, le pari raté du président Salvadorien

    Le bitcoin n'a jamais été utilisé par la majorité des Salvadoriens et n'a aujourd'hui plus cours légal dans le pays. Un pari raté pour le présidentNayib Bukele, qui avait fait du pays le premier à adopter officiellement le bitcoin en 2021. Mais aussi le premier à mettre fin à la reconnaissance de cette cryptomonnaie.

    Pour Stéphane Genest, du service économie de RFI, ce que le président Bukele considérait comme une opération de modernisation du Salvador, n’a pas marché comme il l’avait envisagé. Pourtant, le gouvernement a beaucoup investi, entre 200 et 400 millions de dollars, en créant notamment une mesure incitative pour adopter le bitcoin.

    Colombie : l’ELN déclare une « grève armée » dans le nord-ouest du pays

    En Colombie, pas de transports publics, pas d'approvisionnement des magasins, pas d'écoles à partir de ce mardi 18 février. L'ELN, l'armée de libération nationale, groupe armé colombien, a déclaré une « grève armée » dans le département de Chocó, au nord-ouest du pays.

    Les autorités locales appellent le président colombien, Gustavo Petro, à agir. Celui-ci avait promis la « paix totale » avec les groupes armés lors de sa campagne en 2022.

    Francisco Daza, coordinateur de la Fondation Paix et Réconciliation, joint par Carlos Pizarro de la rédaction en espagnol de RFI estime que le gouvernement est coincé entre deux positions contradictoires.

    Canada : le décès de la romancière et dramaturge canadienne Antonine Maillet, une « grande voix de l’Acadie »

    Antonine Maillet était aussi la première non-Européenne à recevoir le prix Goncourt, elle avait été promue commandeur de la Légion d'honneur. « Je suis d’autant plus heureuse de cette promotion que je suis Acadienne, et non pas seulement Canadienne, et il fallait continuellement combattre pour garder notre langue française dans un environnement anglophone », réagissait-elle en 2021 au micro de Marie Normand.

    La presse canadienne rend un hommage vibrant à cette grande dame qui a popularisé à l'extérieur duCanada l'histoire et la culture des Acadiens. Les réactions à la mort d’Antonine Maillet sont à la mesure de la perte que représente celle de cette immense autrice, témoignele Devoir. « On se souviendra longtemps des monologues songés de son personnage le plus connu 'La Sagouine' avec son bel accent acadien », a écrit le premier ministre du Québec, cité par le journal. Elle « a fait résonner l’Acadie et la francophonie canadienne aux quatre coins de la planète » estime le chef intérimaire du Parti libéral du Québec.

    La presse parle d'une « conteuse extraordinaire qui n'a jamais perdu la flamme de l’écriture ». Son éditeur se souvient de la dernière phrase qu'il a lu d'elle : « “La vie est juste en face.” Et quand il lui demande ce qu'elle veut dire par là, elle répondra : “Ma vraie vie commence.” ».

  • C’est le Washington Post qui a révélé en premier l’existence de cet accord qui permettrait aux employés de DOGE d’accéder à des informations confidentielles de millions de contribuables américains, mais aussi d’entreprises, des informations extrêmement protégées « Cette demande inhabituelle » explique le journal « pourrait mettre des données sensibles entre les mains des personnes nommées par Trump » ce qui suscite une profonde inquiétude au sein de l'IRS, le fisc américain. Ce projet s'inscrit en effet « dans la perspective de réduction massive des effectifs de l’administration fiscale ». Selon le New-York Times, 9 000 employés de l'IRS pourraient être licenciés dès cette semaine.

    Argentine : le « crypto scandale » qui fait flancher Miléï

    Le président Argentin affronte un épisode potentiellement délicat de sa présidence, après avoir fait la promotion d'une cryptomonnaie qui s'est ensuite effondrée, suscitant des accusations "d'escroc", des appels à une commission d'enquête, voire un procès.

    Javier Milei tente d'étouffer la crise mais « les preuves s'accumulent » explique Pagina 12, plus de 100 plaintes ont été déposées, explique le journal, et « plusieurs demandes de destitution au Congrès ont été formulées ». L'implication des proches de Miléï est aussi évoquée, des témoins parlent de « pots-de-vin et d'un système de réseau d'affaires élaboré par les frères Milei et leurs associés », mais aussi du rôle de la sœur du président Karina Milei citée dans le journal Clarin. Celle-ci aurait œuvré en coulisses pour faire le lien entre les entrepreneurs du monde crypto et son frère lors de plusieurs réunions à l'Hôtel Libertador. Pour le journal conservateur la Nacion, cet épisode est un tremblement de terre qui laisse de nombreuses questions ouvertes. Seule certitude, conclut le journal, « la parole présidentielle a été démolie en un temps record ».

    Brésil : un « supplice thermique » qui dépasse les 50 degrés ressentis

    « Le chalumeau est allumé au Brésil » tire O Globo, « et la région métropolitaine de Rio de Janeiro, notamment la capitale, est en ébullition ». Le journal annonce 42 degrés attendus ce lundi 17 février, et pas de pluie prévue avant jeudi. Un supplice thermique, poursuit O Globo, qui est dû à plusieurs facteurs, la ville est un îlot urbain de chaleur fait d'asphalte, d’émissions de véhicules, d'industries et de bâtiments. L'anticyclone et les hautes pressions qui se trouvent au-dessus de la ville en ce moment sont piégés par la situation géographique de Rio qui est un espace en contrebas entouré de montagnes, quand tout cela se combine, cela devient horrible et la ville devient un chaudron, estime un expert cité par le journal. La température ressentie peut être supérieur à 50 degrés, et avec 80 % d'humidité, certaines répétitions pour le Carnaval ont dû être reportées ce dimanche.

    Venezuela : un « débat public » autour de la réforme constitutionnelle

    Un « état neuf » et « amélioré », c’est la promesse de Nicolás Maduro avec cette réforme constitutionnelle, explique notre correspondante à Caracas Alice Campaignolle. Le président vénézuélien a lancé le 15 février un « débat public » sur ce projet de réforme constitutionnelle alors que l'opposition et une grande partie de la communauté internationale ne reconnaissent pas sa victoire à la présidentielle de juillet.

    Pour Ali Daniels, avocat et directeur de l’ONG accès à la justice, rencontré par Alice Campaignolle : « On ne sait pas sur quels sujets va porter la réforme constitutionnelle. Mais il y a tout de même des indices qui nous laissent deviner de quoi il va retourner. Trois lois ont été modifiées cette année et l’année dernière, des lois sur l’État communal. Ce que l’on comprend, c'est qu’il y a une intention de transférer des pouvoirs à la commune qui exercerait donc la véritable souveraineté populaire. »

    La suite de son interview est à retrouver dans la version audio de ce podcast.

    L’actualité des Outre-mer

    Benoît Ferrand pour la 1ère nous parle des peuples premiers de la Caraïbe qui, bien avant les espagnols, auraient été confrontés à des envahisseurs venus de l’Amérique du Sud.

  • Après trois ans de silence, la conversation directe entre le président américain et son homologue russe et l’ouverture de négociations immédiates marquent un virage spectaculaire de la diplomatie américaine.

    Depuis l’agression contre son voisin ukrainien, Vladimir Poutine est un chef d’État sanctionné et mis au ban de la communauté internationale par les États-Unis, rappelle notre correspondant David Thomson. Il faut se rappeler qu’au même moment, en Ukraine, les soldats russes sont encore pilonnés par des munitions américaines livrées à l’armée ukrainienne. Mais avec Donald Trump, tout change, et trois semaines après son arrivée à la Maison-Blanche, il fait ce que Joe Biden avait totalement exclu depuis trois ans : un entretien téléphonique de plus d’une heure et demie avec le leader du Kremlin. « Une très bonne conversation, très productive » se réjouit Trump, pour lancer, dit-il, « des négociations de paix immédiates avec l’Ukraine. Nous sommes sur le chemin de la paix, le président Poutine veut la paix, le président Zelensky veut la paix, je veux la paix », lance Donald Trump, qui espère un cessez-le-feu dans un avenir proche. Et qui va jusqu’à offrir une invitation à Vladimir Poutine afin qu’il se rende aux États-Unis, de même que le président russe l’invite en retour en Russie. Jusqu’ici paria, Poutine retrouve son rang de partenaire légitime grâce au président des États-Unis. C’est d’ailleurs lui que Donald Trump a appelé en premier… Et Volodymyr Zelensky en second.

    Une victoire de Vladimir Poutine ?

    De nombreux commentateurs américains y voient déjà une victoire de Vladimir Poutine : « Le président Trump a capitulé devant Poutine avant même que les négociations ne commencent », selon John Bolton, son ancien conseiller à la sécurité nationale, car au même moment, depuis Bruxelles, le ministre de la Défense américain douchait les espoirs ukrainiens. « Revenir aux frontières d’avant 2014 est un objectif irréaliste » estime Pete Hegseth, ajoutant que les « États-Unis ne pensent pas que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN soit non plus un objectif réaliste ». Poutine obtient exactement ce qu’il voulait, conclut John Bolton, ce sont les termes d’un accord qui aurait pu être écrit au Kremlin.

    La grande oubliée de ce changement de cap : l’Europe, totalement marginalisée par la Maison-Blanche alors que le conflit se déroule sur son sol. Personne n'a prévenu Bruxelles, Paris ou Berlin, qu'une conversation avec Poutine était au programme. Mais CNN rappelle que Trump se fiche de la sécurité des Européens, « Ce qu'il veut, c'est que les États-Unis cessent de payer ». Et on n'entre pas dans une nouvelle ère des relations transatlantiques, remarque le consultant Nicholas Dungan, « On entre dans une nouvelle ère où les rapports entre les grandes puissances en viennent à supplanter les institutions internationales ».

    C'est le moment que redoutaient l'Europe et l'Ukraine depuis des mois, voire des années, observe Politico, « mais la soudaineté et l'ampleur du plan dévoilé par Donald Trump ont laissé tout le monde sous le choc ». L'Amérique se retire et renonce au rôle qu'elle a tenu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Désormais, c'est aux gouvernements européens d'assurer seuls leur défense ainsi que celle de l'Ukraine.

    Haïti et les trois visages de Kenscoff

    Avec notre confrère Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien Le Nouvelliste, compte-rendu de la peur constante à Pétion-ville, quartier huppé de Port-au-Prince sous la menace d’une attaque de grande envergure menée par les gangs. De nouveaux tirs y ont été signalés hier, ainsi que plusieurs maisons pillées et incendiées

    Sur les hauteurs de la capitale haïtienne, on trouve la commune de Kenscoff, très éprouvée par l’assaut meurtrier survenu il y a trois semaines, mais les reportages de Jean Daniel Sénat et Jonasson Odigène montrent que la situation sur place est loin de l’apocalypse décrite par plusieurs commentateurs, et que Kenscoff a plutôt des affaires de refuge.

    Le Nouvelliste consacre également un article aux auditions qui se poursuivent dans le dossier de l'assassinat du président Jovenel Moïse, en 2021. Et notamment celle de l'ancien fonctionnaire de l'unité de lutte contre la corruption, Joseph Félix Badio.

    Des poursuites contre les personnalités sanctionnées par les États-Unis

    Michel Martelly, Laurent Lamothe, Jean Henry Céant, Youri Latortue ? L'ONU, les États-Unis ou le Canada ont déjà gelé leurs avoirs à l'étranger et prononcé des interdictions de voyage. Ils sont accusés de corruption, de soutien à des gangs armés ou encore de trafic de drogue. Radio Métropole rappelle que le gouvernement d'Haïti veut à son tour les poursuivre afin de lutter contre l'impunité des responsables politiques. Mais il reste beaucoup de questions à trancher, « difficile pour la justice de mener ces enquêtes dans un contexte d'instabilité persistante », mais aussi en raison d'un manque de preuves, car Washington et ses alliés n'ont toujours pas fait suivre aux autorités haïtiennes le moindre dossier d'instruction.

    Quel sort pour les migrants emprisonnés à Guantanamo ?

    Exclusivité du New York Times, qui a obtenu une liste de 53 noms, 53 hommes vénézuéliens détenus à Guantánamo depuis une semaine, dans une aile réservée jusqu'ici aux anciens membres d'Al-Qaïda, et de surcroît, gardés par des militaires en lieu et place des agents de l'immigration qui devraient les encadrer. On ne sait toujours pratiquement rien d'eux, puisque le ministère américain de l'Intérieur n'a pas divulgué leur identité et encore moins ce qu'on leur reproche précisément. Jusqu’à ces révélations, leurs familles n'avaient pas même connaissance certaine de leur présence à Guantánamo. Plusieurs ONG de défense des droits de l'homme, rapporte encore le New York Times, ont saisi la justice, car ces prisonniers doivent avoir accès à un avocat et ont droit à une procédure judiciaire équitable.

    Assignation qui a toutes les chances d’agacer encore un peu plus la Maison-Blanche, à l’image de Karoline Leavitt, la porte-parole de la présidence, dans une déclaration au vitriol prononcée hier, le 12 février 2025, devant les journalistes accrédités. Donald Trump et son équipe estiment que décisions de justice qui ciblent ces opérations anti-migrants ou les suppressions de poste dans la fonction publique ne sont plus le fait de magistrats, mais de « militants politiques »qui outrepassent leurs fonctions afin de mettre des bâtons dans les roues de l’administration Trump : « La véritable crise constitutionnelle a lieu au sein de l'autorité judiciaire, où des magistrats locaux et des juridictions locales à tendance progressiste abusent de leur pouvoir pour entraver les actes les plus basiques de l'exécutif, assène Karoline Leavitt. Nous estimons que ces juges se comportent comme des militants judiciaires plutôt que comme des arbitres impartiaux. Nous nous conformerons à la loi et aux décisions de justice. Mais nous aurons recours à toutes les voies légales afin d'infirmer ces jugements extrémistes et de nous assurer que la politique du président Trump puisse être mise en œuvre ».

    Au Pérou, le Musée de la mémoire de Lima ravive les rancœurs politiques

    Au Pérou, le conflit armé des années 1980 et 1990 reste un enjeu politique. La guérilla maoïste du Sentier lumineux et les forces armées se sont livrées à l’époque à une guerre meurtrière qui a fait près de 70 000 morts. Le Musée de la mémoire de Lima tente de présenter les crimes et les massacres commis par les deux camps, mais cela ne plaît pas à tout le monde et le pouvoir politique essaie de peser dans l'histoire qui y est racontée. Reportage de notre correspondant Martin Chabal à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ʳᵉ

    Plus de deux semaines après le drame, les corps des deux dernières victimes du crash aérien survenu à la Dominique ont enfin pu être récupérés hier, le 12 février 2025.

  • L’organisation Amnesty International a documenté l’ampleur des violences infligées aux enfants à Port-au-Prince et dans d’autres zones comme Cité Soleil et Croix-des-Bouquets. Nous en parlons avec Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty Internationale France.

    Amnesty International dénonce une véritable offensive contre l'enfance en Haïti, avec des enfants âgés de 12 à 17 ans. Ces enfants sont victimes de trois types majeurs de violations, selon la présidente d’Amnesty International France. Des violences armées, avec de nombreux enfants qui sont blessés ou tués par des tirs aveugles lors des affrontements entre gangs. Ces victimes sont souvent des civils sans lien avec les combats.

    Il y a aussi des violences sexuellesnotamment contre les filles qui sont enlevées et violées par des gangs, parfois même lors de trajets scolaires. Certaines sont soumises à l’exploitation sexuelle, tombent enceintes, et se retrouvent démunies face à l’interdiction de l’avortement en Haïti. Et il y a également le recrutement forcé : des garçons, mais aussi des filles, sont contraints de collaborer avec les gangs. Ils sont utilisés comme espions ou messagers, souvent sous la menace ou attirés par l’argent, dans un contexte de grande pauvreté.

    Ces enfants vivent dans une peur constante : celle des gangs, de la police, des habitants organisés en milices d’autodéfense, et des bandes rivales. Anne Savinel-Barras qualifie cette situation de traite des êtres humains. Elle précise que malgré des alertes adressées au Premier ministre de transition, son organisation n’a reçu aucune réponse.

    États-Unis : Elon Musk défend la réforme de l’administration

    Le New York Times n’est pas convaincu par les explications de l’homme le plus riche du monde, interviewé hier (11 février 2025) par la presse dans le Bureau ovale de la Maison Blanche. Ses affirmations sur des fraudes au sein de l’administration fédérale « ne peuvent pas être vérifiées ». Quant à la transparence supposée de la commission DOGE, le journal émet des doutes. En réalité, écrit le New York Times, l'équipe d’Elon Musk opère dans le plus grand secret : elle surprend les employés fédéraux en se rendant à l’improviste dans les agences et en accédant à des systèmes de données sensibles.

    Selon un ancien haut fonctionnaire ayant travaillé sous les présidences Reagan et Bush père, le travail de la commission DOGE est tout simplement anticonstitutionnel. « Il fait fi de deux principes fondamentaux de notre gouvernement », explique-t-il dans le Washington Post. « Nous sommes une nation fondée sur les lois : c’est le Congrès qui contrôle les dépenses et adopte les lois. Le président doit exécuter fidèlement les lois du Congrès et gérer les agences exécutives conformément à la Constitution, et non pas par un droit divin ou un pouvoir absolu. »

    En tout cas, selon le Washington Post, le décret que Donald Trump a signé hier prévoit des réductions substantielles des effectifs fédéraux. Il ordonne aux agences américaines de travailler en étroite collaboration avec Elon Musk afin de réduire le nombre de fonctionnaires.

    L’inquiétude des fonctionnaires

    Le journal en ligne Politico a pu interroger quatre fonctionnaires fédéraux. Ils décrivent une ambiance anxiogène au sein de leur administration. L’équipe d’Elon Musk a « investi les agences fédérales pour évaluer la productivité des employés ». Nombre d’entre eux, après avoir rencontré les « lieutenants du milliardaire », craignent que les postes jugés incompatibles avec le style de travail de la Silicon Valley soient menacés.

    « Les entretiens sont tendus », explique un fonctionnaire à Politico. « On a peur de prononcer un mot qui pourrait nous être fatal. » Lors de ces entretiens, aucune attention n’est portée à l’expérience des personnes. Ce qui compte, selon les employés interrogés, c’est la loyauté envers la nouvelle administration. Pour mener à bien cette réforme, la commission d’Elon Musk a recours à des outils d’intelligence artificielle, censés améliorer la productivité des fonctionnaires, d’après Politico.

    Journal de 13h

    En Martinique, le nouveau préfet déclare qu’aucune rencontre n’est prévue pour l’instant avec le chef de file de la contestation contre la vie chère.