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  • À moins de deux mois de la présidentielle aux États-Unis, le monde se demande quelle sera la politique étrangère à Washington. Que sait-on vraiment des orientations géopolitiques de Kamala Harris et Donald Trump ?

    Pour l’instant, on ne sait pas grand-chose du programme de politique étrangère des deux candidats à la présidentielle. Traditionnellement, la géopolitique est peu évoquée lors de la campagne. La guerre à Gaza et en Ukraine ont changé cette donne, en poussant les deux prétendants à la Maison Blanche de prendre position. Nous en parlons avec Laurence Nardon, spécialiste des États-Unis et chercheuse à l'Institut français des Relations internationales (Ifri). Elle vient de publier « Géopolitique de la puissance américaine ».

    Quelle stratégie pour gagner la Pennsylvanie ?

    Dans l’actualité des États-Unis se trouve aussi la Pennsylvanie, l’État qu’il faut gagner pour remporter l’élection américaine. C’est LE swing state parmi les sept swing states, ces États très indécis où se jouera la présidentielle du 5 novembre. Comment les deux prétendants tentent de séduire l’électoral dans cet État-clé, c’est à la Une de USA Today. Cet État du Midwest est plus convoité que jamais. Donald Trump s’y est imposé en 2016 face à Hillary Clinton, mais a perdu en 2020 contre Joe Biden. Cette année, écrit USA Today, le candidat républicain fait tout pour percer à nouveau parmi la population rurale alors que Kamala Harris tente de séduire l’électorat urbain de Philadelphie, Pittsburgh et de Harrisburg. D’après le quotidien américain, ce sont les électeurs indépendants dans le nord-est de l’État qui pourraient se révéler décisifs, des électeurs dont beaucoup appartiennent à la communauté latino. Kamala Harris a déployé des moyens importants pour la convaincre de voter pour elle. Mais Donald Trump fait également des yeux doux à ce million de latinos, notamment ceux qui partagent des valeurs conservatrices et qui s’inquiètent de la situation économique.

    Des incendies ravagent les forêts au Brésil

    Le pays est frappé par une vague d’incendies, notamment en Amazonie. Le président brésilien Lula a dû admettre que son pays n'était « pas préparé à 100% » pour faire face à la vague de feux de forêts qui s’étendent un peu partout dans le pays. Un reportage de Folha de Sao Paulo montre des paysages apocalyptiques, des terres brûlées, des rivières sans eau et des habitants désemparés, certains coupés du reste du monde par un mur de feu. Aux incendies, s’ajoute la sècheresse en Amazonie. Les fleuves qui sont souvent le seul moyen de se déplacer dans la région, deviennent innavigable. Les habitants n’en peuvent plus, ils respirent de la fumée depuis plusieurs semaines, écrit le site d’information Amazonia Real. Certains se sont mobilisés, ont demandé de l’aide auprès des autorités locales et fédérales, notamment des livraisons d’eau potable, mais pour l’instant ils n’ont reçu aucune réponse.

    L’ex-chef des renseignements vénézuéliens dénonce une « machine de terreur » dirigée par Nicolas Maduro

    Après la publication d’un rapport d’experts de l’ONU, pointant du doigt des violations systémiques par le gouvernement vénézuélien, l’ancien directeur du Sebin, le service de renseignement, s’exprime dans presse argentine. Manuel Christopher Figuera a dirigé ce service sous la présidence de Nicolas Maduro jusqu’en 2019 lorsqu’il a décidé de démissionner et de fuir le pays. Cet ancien « homme-clé de l’appareil répressif de l’État » comme le décrit le journal argentin La Nacion dénonce une « machine de terreur, de persécution et de mort actuellement déployée sous les ordres de Nicolas Maduro ». Selon Manuel Christopher Figuera, c’est le président lui-même qui est directement responsable de la répression contre la population, une répression qui s’est beaucoup renforcée depuis 10 ans, depuis l’arrivée au pouvoir du président. Aujourd’hui, estime l’ex-chef du Sebin, Nicolas Maduro utilise l’armée, la police et les services de renseignement comme une « force d’occupation contre son propre peuple ».

    Faut-il ou non reconnaître Edmundo Gonzalez Urrutia comme président élu légitime ?

    C’est un sujet qui divise le Parlement européen qui doit demain jeudi (19 septembre 2024) se prononcer une résolution proposée par les conservateurs du Parti Populaire européen, le PPE, pour reconnaître le Vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia comme légitime vainqueur de l’élection présidentielle qui s’est tenue le 28 juillet 2024. Une victoire que revendique le président sortant Nicolas Maduro, même s’il n’a pas été en mesure de le prouver. Le groupe des Socialistes et Démocrates, mais aussi les centristes de Renew, les Verts et The Left, ne voteront pas en faveur de la résolution proposée par les conservateurs du PPE qui vont s’allier finalement avec l’extrême droite. Javi Lopez, député européen espagnol et membre du groupe des Socialistes et démocrates nous explique pourquoi son groupe ne comptait pas s’associer à cette initiative. Il la juge très peu efficace, étant donné qu’aucun gouvernement européen n’a reconnu Edmundo Gonzalez Urrutia.

    Journal de la 1ère

    En Martinique, malgré les barrages et autres dégradations qui se multiplient, le Préfet persiste et signe : pas question de retransmettre « en direct » les réunions de travail consacrées à la problématique de la vie chère.

  • Comme chaque mardi jusqu'à la présidentielle américaine, notre correspondant à Washington Guillaume Naudin nous fait vivre la campagne électorale. Le moment fort, cette semaine, est bien sûr cette nouvelle tentative présumée d'assassinat contre Donald Trump dont le candidat républicain estime qu’elle est favorisée par la rhétorique de ses adversaires démocrates.

    Depuis l’attentat qui l’a visé en Pennsylvanie, Donald Trump et Kamala Harris prononcent leurs discours en extérieur derrière des vitres blindées. Lundi 16 septembre 2024, Donald Trump n’a pas hésité à accuser sa concurrente et le camp adverse en général. « Pour lui, la rhétorique violente de Kamala Harris et même de Joe Biden, qui l’accusent régulièrement d’être une menace pour la démocratie, conduit à ce qu’il se fasse tirer dessus », explique le correspondant de RFI à Washington, Guillaume Naudin. Ce climat de violence inédit est désormais un fait politique majeur aux États-Unis, poursuit le correspondant de RFI. Les condamnations sont unanimes : « Il n’y a pas, et je le dis du fond du cœur, ceux qui me connaissent le savent bien, il n’y a pas de place pour la violence politique en Amérique, a estimé Joe Biden ce lundi. Alors que Donald Trump reprend ses déplacements dans le Michigan et Kamala Harris retourne en Pennsylvanie, les conséquences sur l’opinion sont encore difficiles à mesurer mais la course reste serrée entre les deux candidats.

    Kamala Harris : une campagne trop timide ?

    En Pennsylvanie, un État-clé qui compte dix-neuf grands électeurs, certains responsables du parti démocrate, comme le gouverneur de Californie par exemple, veulent voir leur candidate « bomber un peu plus le torse », explique notre correspondant. « Ce que Kamala Harris a fait depuis deux mois est sans précédent dans l’histoire américaine, et si on revendiquait les réussites ? », suggère ainsi Gavin Newsom. Pour l’instant, les sondages sont serrés et la campagne Harris va jusqu’à mettre en avant les plus mauvais pour maintenir tout le monde sous pression, précise notre correspondant. Pour la deuxième fois en 179 ans, les rédacteurs du mensuel de vulgarisation scientifique Scientific American soutiennent la candidate démocrate. « Kamala Harris offre au pays de meilleures perspectives, en s’appuyant sur la science, des preuves solides et la volonté d’apprendre de l’expérience (...) Donald Trump est une menace et a un bilan dangereux ». Voilà ce qu'écrivent les rédacteurs dans leur dernier numéro.

    Gutteres juge « inacceptable » le manque d’argent pour Haïti

    Le secrétaire général de l’ONU dit sa frustration face à lenteur de la communauté internationale à propos de la crise en Haïti. Antonio Guterres dénonce le manque de contributions pour financer la mission multinationale menée par le Kenya pour aider la police haïtienne dépassée par la violence des gangs. Seuls six pays ont contribué financièrement depuis l’appel aux dons lancé il y a un an, à hauteur de 68 millions de dollars. « Quand il y a une guerre, on trouve toujours de l’argent. Quand il y a une crise financière et que des banques doivent être sauvées, on trouve toujours de l’argent. Quand un peuple souffre dans une situation si désespérée, et qu’on a besoin que d’une somme relativement faible, pour mettre en place une petite force en Haïti, il est totalement inacceptable que cet argent ne soit pas disponible », a fustigé le secrétaire général de l’ONU. Entre la visite du secrétaire d’État américain en Haïti, l'Assemblée générale de l'ONU qui approche, « des perspectives nous font penser que le meilleur est pour les mois à venir » mais « Qui va ouvrir en grand la petite fenêtre sur Haïti ? », se demandeFrantz Duval dans son éditorial en une du Nouvelliste. Les autorités de transition tardent à mettre en place le Conseil électoral provisoire (CEP) promis. Une « impasse » que décrit l’agence Alterpresse. « Il y a une semaine que sa composition devait être annoncée (…) mais les contestations persistent au sein de différents secteurs en rapport aux choix des 9 membres du CEP, y compris, probablement au sein du CPT [Conseil présidentiel de transition, ndlr.], explique Gotson Pierre, rédacteur en chef de l’agence.

    Miragoâne, un bilan humain et environnemental important

    À Miragoâne, le bilan humain de l’explosion du camion-citerne survenue le samedi 14 septembre, continue de s’alourdir, avec au moins 27 morts, selon les chiffres donnés par Direction de la Protection civile lundi (16 septembre 2024). Il y a aussi les conséquences pour l’environnement. « La protection civile alerte sur la contamination des sols et des eaux souterraines par les produits chimiques », explique au micro de RFI Gotson Pierre. L’agence de presse se penche enfin sur le sort des agriculteurs de l’Ouest haïtien qui sont contraints de produire à perte « Les difficultés d’accès aux principales routes occupées par les gangs empêchent l’acheminement de produits sur les marchés. Une situation qui se retrouve dans d’autres communautés, notamment en Artibonite, et qui contribue à creuser l’insécurité alimentaire qui affecte désormais plus de la moitié de la population », résume Gotson Pierre.

    En Bolivie, blocages des routes et marche prévue vers La Paz

    En Bolivie, la mobilisation des partisans de l'ancien président Evo Morales a commencé ce lundi (16 septembre 2024), avec entre autres, le blocage de l'accès au lac Titicaca.« Cinq points de blocage sur la route vers Copacabana, [sur les rives du lac, ndlr.], trois arrestations et des pertes de 28 000 Bolivars en péages », titre le journal Los Tiempos. Le président Luis Arceimpute ces blocages au secteur « eviste » [pro Evo Morales] de son parti, le MAS. Le quotidien confirme que les revendications sont économiques et sociales, mais qu'elles comportent aussi le rejet de la disqualification d'Evo Morales aux élections de 2025. Véritable test pour la mobilisation : une marche doit débuter ce mardi à Caracollo au sud de la Paz pour arriver au siège du gouvernement.

    Journal de la 1ère

    En Martinique, la mobilisation contre la vie chère bascule dans la violence

    Morceau musical : « Time moves slow » du groupe de jazz canadien Bad Bad Not Good.

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  • Décidément, cette campagne électorale américaine sort vraiment de l’ordinaire. À la Une de la presse aujourd’hui, la deuxième tentative d’attentat contre Donald Trump. Un climat de violence qui se reflète aussi dans les propos racistes anti-haïtiens véhiculés depuis plusieurs jours avec véhémence par des candidats républicains, à commencer par Donald Trump et son colistier JD Vance. Ces rumeurs totalement infondées accusent les migrants haïtiens de Springfield, dans l’Ohio, de voler et de manger des animaux domestiques. Ces attaques racistes ne sont pas nouvelles, elles s’inscrivent dans une « tradition de stigmatisation » aux États-Unis qui a débuté après l’indépendance d’Haïti en 1804, explique le sociologue Sébastien Nicolas.

    Le Secret Service à nouveau épinglé après la nouvelle tentative d’assassinat

    Selon le New York Times, tous les projecteurs sont à nouveau dirigés sur le secret service, chargé de protéger les présidents et les candidats à la présidence. Critiqué après l’attentat contre Donald Trump en juillet dernier (2024), où le candidat républicain a été touché par une balle à l’oreille, le Secret Service a « considérablement renforcé son dispositif de protection », écrit le New York Times. Il n’empêche, poursuit le quotidien new-yorkais : le fait qu'un tireur ait pu se procurer un fusil semi-automatique à lunette et se rapprocher à une distance d'environ 300 à 500 mètres de l’ancien président, montre que de nombreux problèmes urgents exposés lors de la première tentative d’assassinat n'ont pas été résolus ». Cet incident met aussi en lumière la difficulté pour le Secret Service de répondre à un environnement politique imprévisible et de plus en plus violent, souligne le New York Times.

    D’autres journaux se penchent sur la personnalité du suspect arrêté

    Il s’agit d’un Américain pro-ukrainien de 58 ans, Ryan Wesley Routh, au passé « donquichottesque », comme l’écrit le Washington Post. Selon le quotidien, « il a passé ses dernières années à la recherche d'une mission - en essayant de rassembler une armée hétéroclite pour défendre l'Ukraine et en écrivant un livre sur ses efforts infructueux ». Originaire de la Caroline du Nord, Ryan Wesley Routh a déjà eu des ennuis avec la justice. Il a fait notamment l'objet de poursuites pénales pour possession d'une arme de destruction massive, selon le Washington Post. Le Miami Herald de son côté a également enquête sur le suspect. Il est enregistré comme électeur indépendant, avait participé à la primaire démocrate de cette année et avait voté pour Donald Trump en 2016. Selon des messages postés sur les réseaux sociaux, Ryan Wesley Routh s’est montré cependant déçus par la présidence Trump. « Vous êtes stupide et je serai heureux quand vous partirez », a-t-il écrit, cité par le Miami Herald.

    Mexique : le dernier cri d’AMLO

    Hier dimanche (15 septembre 2024) à Mexico, le président sortant Andrès Manuel Lopez Obrador a célébré pour la dernière fois depuis le balcon du palais présidentiel l’anniversaire de l’indépendance du Mexique, avec le fameux « grito », le « cri » en écho à celui qu'aurait lancé le prêtre à l'origine du soulèvement armé contre la colonisation espagnole. Il en a profité aussi pour vanter son bilan politique et économique, la fameuse « quatrième transformation » du pays. Un discours aux allures d’adieu d’un président qui, à la fin de son mandat, reste extrêmement populaire, comme a pu le constater notre correspondante Gwendolina Duval.

    Promulgation de la loi sur la réforme de justice

    Acclamé par la foule, AMLO est toutefois vivement critiqué par la presse, après la promulgation hier dimanche de la loi controversée sur la réforme de justice. Unique au monde, elle instaure l'élection de tous les juges, y compris deux de la Cour Suprême, par un « vote populaire ». Une loi vivement critiquée par les juristes mexicains et une bonne partie de la presse. El Universal par exemple met en garde contre une dérive autoritaire du gouvernement mexicain. Selon le journal, lors des premières élections des juges, prévues pour 2025, « deux tiers des candidats seront choisis par le parti au pouvoir Morena et ses alliés ». Cela comporte le risque d’avoir des « juges clairement inféodés à certains hommes politiques du parti au pouvoir ». Et le journal de conclure : « Nous aurons un pouvoir judiciaire de moins en moins indépendant et de plus en plus faible face au pouvoir politique. »

    Journal de la 1ère

    Des barrages ont été érigés ce matin (16 septembre 2024) sur des lieux de forte circulation en Martinique.

  • Le discours anti-immigration du candidat républicain à la présidence américaine Donald Trump suscite des tensions dans la ville de Springfield, dans l’Ohio. Donald Trump avait réitéré, lors du débat avec sa rivale Kamala Harris mardi dernier, la rumeur infondée selon laquelle les Haïtiens récemment arrivés à Springfield voleraient des animaux domestiques pour les manger.

    Alerte à la bombe

    La mairie de Springfield a été évacué hier, jeudi, après une alerte à la bombe. Face à cette rhétorique anti-immigrant et raciste, le maire de Springfield monte au créneau. « Nous souffrons », explique-t-il dans une interview avec le New York Times. En plus de la mairie, deux écoles ont dû être évacuées. Les menaces ont été envoyées par mail, selon le maire, et elles visent clairement les immigrants installés dans la ville. Le New York Times précise que l'arrivée de milliers d’Haïtiens a certes mis « à rude épreuve les écoles et certains services publics, mais la plupart d’entre eux sont légalement arrivés aux États-Unis et beaucoup ont trouvé un emploi dans l'industrie locale ». C'est la mort d'un jeune garçon, tué l’an dernier lorsque son bus scolaire a été percuté par une voiture conduite par un Haïtien qui a provoqué la colère et l’anxiété de certains. Récemment, les républicains ont commencé à exploiter cet incident pour nourrir leur propos anti-immigration.

    Comment les Haïtiens à Springfield vivent-ils cette situation ? Très mal, comme on peut lire dans Le Nouvelliste. Le journal a pu joindre Vilès Dorsainvil, responsable du centre d’aide et de soutien à la communauté haïtienne. Selon lui, les rumeurs infondées des candidats républicains « affectent la santé mentale des Haïtiens de Springfield ». Face aux allégations mensongères, certains Haïtiens aux États-Unis se mobilisent, c’est le cas à Long Island, près de New York, où d’après Le Nouvelliste « des personnalités politiques et des leaders communautaires de la diaspora ont improvisé un sit-in » hier jeudi. Les tensions à Springfield a fait réagir aussi la Maison Blanche. Selon la porte-parole Karine Jean-Pierre, « certains Haïtiens, Haïtiens américains, immigrants haïtiens craignent pour leur sécurité en ce moment à cause de la théorie du complot ».

    Sexe contre aide alimentaire

    En Haïti toujours, les gangs contrôlent certains abris provisoires à Port-au-Prince et forcent les femmes à des relations sexuelles contre la distribution de l’aide alimentaire. C’est un reportage à lire dans Ayibipost. Nous avons parlé avec la journaliste qui l’a réalisé, Rebecca Bruny.

    La drogue du zombie fait des ravages aux États-Unis

    On l'appelle la drogue du zombie et ceux qui en prennent sont reconnaissables au premier coup d'œil tant les effets sont forts sur le corps. Il s’agit de la tranq, une drogue de synthèse qui a fait plus de 650 000 morts en moins de 30 ans. Ses effets dévastateurs, le photographe Gaël Turine les montre dans une série de photo exposée actuellement au festival Visa pour l'image à Perpignan, où Muriel Paradon a pu le rencontrer.

    Pollution record à Sao Paulo

    Au Brésil, la pollution bat des niveaux record à causes de la chaleur et de la fumée en provenance des incendies en Amazonie et d’autres endroits. La ville de Sao Paulo est particulièrement touchée par la dégradation de la qualité de l’air. La mégapole brésilienne est depuis quatre jours l’une des villes les plus polluées au monde, selon Folha de Sao Paulo. Le journal relève que le Brésil n’a pas de protocole en matière de pollution. Une ville comme Londres ou Paris dans la même situation aurait déjà adopté des mesures telles que la limitation de la circulation des véhicules, la suspension des cours et d'autres activités pour éviter d'exposer les habitants au risque de pollution. Mais au Brésil, les municipalités refusent d’informer la population pour éviter de leur dire que la situation est critique, peut-on lire dans Folha de Sao Paulo. À la pollution s’ajoute la sècheresse record. Selon O Estadao, elle « conduit déjà les municipalités à rationner de l'eau dans l'intérieur de l’État de São Paulo ». La situation devient critique, car les autorités ont besoin de l’eau pour combattre les incendies.

    Journal de la 1ère

    Supprimer « l’octroi de mer » sur un certain nombre de produits pour lutter contre la vie chère ? C’est une « fausse bonne idée », selon le président de l’association des maires de la Martinique !

  • L’ancien dirigeant du Pérou, élu entre 1990 et 2000, vient de succomber à un cancer à l’âge de 86 ans. Son approche populiste de la présidence a profondément divisé la population et ses méthodes ultra-répressives lui ont valu une condamnation à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité.

    Ses années de pouvoir ? D’une brutalité inouïe, rappelle Achim Lippold, journaliste au service international de RFI. Marquées par des massacres qui l’ont envoyé derrière les barreaux. Et pourtant, Alberto Fujimori aura le droit à des funérailles nationales. Trois jours de deuil viennent d’être décrétés et les drapeaux ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics à l’annonce de sa mort.

    Alberto Fujimori a divisé le Pérou par son style autoritaire, libéral et populiste. Mais la présidente, Dina Boluarte, sait que son prédécesseur, auquel elle est opposée politiquement, reste très populaire chez certains Péruviens, conservateurs et nostalgiques de l’époque Fujimori.

    Fallait-il pour autant accorder les honneurs d’un président à celui qui a passé 16 ans en prison pour corruption et crimes contre l'humanité ? Celui qui a été mouillé dans deux massacres commis contre des civils au début des années 1990, lorsque l’armée péruvienne combattait la guérilla maoïste du Sentier lumineux ? On lui reprochait aussi d’avoir ordonné la stérilisation forcée de plus de 1 300 autochtones.

    Le laboratoire du fujimorisme

    En décembre dernier, il avait été libéré pour raisons humanitaires, alors qu’il lui restait neuf années de détention à purger. La décision de la justice péruvienne avait suscité de vives réactions, en particulier de la part des familles des victimes de ces deux massacres.

    Pour les uns, c’était un dictateur, pour les autres, un dirigeant ayant combattu les guérillas avec succès. Il a marqué son époque par la création d’un modèle autoritaire et populiste, copié ensuite par bien d’autres gouvernements latino-américains, de gauche ou de droite.

    Il a aussi initié un mouvement politique, le fujimorisme, un cocktail très peu répandu à l’époque, qui associait le conservatisme social à une bonne dose de néolibéralisme économique. Ce courant très puissant a dominé la politique péruvienne pendant plus de 15 ans et poussé la fille d’Alberto Fujimori à reprendre le flambeau après la condamnation de son père. Keiko Fujimori sera d’ailleurs parvenue à faire du parti Fuerza Popular la première force politique au sein du Parlement péruvien.

    Mais des scandales de corruption et une rivalité interne avec son jeune frère Kenji ont plombé le mouvement, et malgré trois tentatives, Keiko Fujimori n’a jamais réussi à se faire élire à la présidence. Aujourd’hui, Fuerza Popular reste la principale formation de droite au Pérou, même si les ambitions présidentielles de sa dirigeante pour 2026 semblent compromises : elle est poursuivie pour blanchiment d’argent et la justice a requis 30 ans de prison à son encontre.

    Fin d’un chapitre capital

    « Sans le fujimorisme et l'anti-fujimorisme, vous ne pouvez tout simplement pas comprendre l'histoire du Pérou au cours des 30 dernières années », résume El Comercio. « Il a eu un tel impact dans la vie politique péruvienne qu’il a fini par définir les résultats des trois dernières élections présidentielles. On continuera sûrement à parler de Fujimori dans les années à venir, prédit le quotidien conservateur. Mais avec sa mort, un chapitre se referme, un autre s'ouvre. Espérons que la polarisation qu'il a générée ne divisera plus les Péruviens. »

    Dans une nécrologie fouillée et beaucoup plus critique, le site d’investigation Ojo Publico ne s’embarrasse pas de compliments. Si Fujimori a marqué le Pérou, « c'est par son régime autoritaire, basé sur la soumission des institutions publiques et des forces armées ». S'il a fait de son nom une idéologie, c'est en refusant de quitter le pouvoir. « Et pour y rester, il a tordu les outils électoraux, en s'efforçant de donner un vernis démocratique à ses réflexes répressifs. »

    Le mot dans la fin est pour l’historien José Ragas, cité dans La Republica, le grand journal populaire de centre-gauche. Il y souligne qu’Alberto Fujimori « a fini par fuir son pays pour se soustraire à ses responsabilités, qu'il aurait pu reconnaître ce qu'il avait fait, mais qu'il a préféré rechercher l'impunité, éviter la prison et manipuler l'opinion publique ».

    Le gouvernement d’Haïti en colère après les fausses rumeurs colportées par Donald Trump

    Certains immigrés haïtiens n’osent même plus envoyer leurs enfants à l’école après la campagne de haine lancée par les cercles d’extrême droite aux États-Unis, relayés par Donald Trump et son colistier. Ils répètent, sans en avancer la moindre preuve et malgré les démentis cinglants des autorités locales, que des migrants haïtiens installés dans la petite ville de Springfield, dans l’Ohio, enlèveraient les chats des Américains et d’autres animaux domestiques pour les manger.

    En ligne comme chaque jeudi de Port-au-Prince, le rédacteur en chef du quotidien haïtien Le Nouvelliste, Frantz Duval, rappelle que la ministre des Affaires étrangères haïtienne, Dominique Dupuy, s’est entretenue par visio-conférence avec une cinquantaine de responsables communautaires et religieux de la diaspora afin de leur apporter son soutien. Il souligne que la communauté des migrants haïtiens installés dans l’Ohio est très jeune, installée il y a moins de quatre ans dans cette région des États-Unis, qu’elle est encore mal organisée et que les républicains ont décidé de s’en prendre aux Haïtiens les plus vulnérables, qui n’ont pas la capacité de riposter à des attaques d’une telle ampleur.

    Le Nouvelliste nous apprend par ailleurs qu'une nouvelle audition était prévue ce jeudi matin dans l'affaire qui a secoué le Conseil présidentiel de transition (CPT) ces dernières semaines : un scandale présumé de corruption, impliquant trois membres du CPT. Ils étaient convoqués ce jeudi matin pour une confrontation avec l'ancien administrateur de la Banque nationale de crédit, qui les accuse de tentative d’extorsion. Ils lui auraient demandé de payer 100 millions de gourdes haïtiennes, environ 758 000 dollars, s'il voulait conserver son emploi à la tête de l’institution.

    Lendemain de débat et gueule de bois pour Donald Trump

    Au lendemain de sa prestation mitigée face à Kamala Harris, ça secoue un peu chez les républicains, raconte The Hill. L'état-major du parti serait mécontent des conseillers de l'ancien président, qui l'auraient mal préparé. Illustration avec ce tacle de Chris Christie, l'ancien gouverneur du New Jersey : « Personne ne l'a remis à sa place pendant les séances de préparation. Il a fait exactement ce qu'il voulait, il y est allé à l'instinct, aux tripes, et chez lui, ça prend la forme d'un candidat aigri et colérique. »

    L'équipe Trump avait pourtant une stratégie, elle consistait à mettre Kamala Harris dans le même sac que Joe Biden et ses mesures les plus impopulaires, à la faire passer pour une progressiste déconnectée de la réalité. L’entourage de l’ancien président avait préparé tout ce qu’il faut pour riposter, y compris une manière de retourner ses propres flèches contre la vice-présidente, rapporte le New York Times. Mais non, il s'est emporté et il a cédé à la provocation. Dans l'ensemble, c’est vrai, Donald Trump a manqué son débat. L’impact de ce face-à-face ? « Certains de ses proches, indique le NYT, s'attendent à un léger rebond de Kamala Harris dans les sondages. Les autres déplorent une occasion manquée alors que le boom de son entrée en campagne commençait tout juste à se tasser. »

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Guadeloupe, les relations se crispent entre l’État et le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement.

  • Lendemain de débat présidentiel et sentiment quasi unanime dans la presse américaine, y compris parmi les titres les plus conservateurs : la candidate démocrate a pris le dessus et placé son adversaire sur la défensive.

    On le dit même chez Fox News, la chaîne pro-Trump, « elle a gagné, prouvé à ses supporters et aux indécis qu'elle n'était pas là par hasard. Elle s'est montrée plus solide que l'ancien président, sur l'avortement, la santé, le changement climatique, et lui, de plus en plus frustré et vindicatif à mesure que le débat avançait ». Pourquoi ? Grâce à la stratégie payante du camp démocrate. C'est le Wall Street Journal qui le dit, « elle n'a pas cessé de le titiller, de le provoquer, de le ramener à ses lubies, et comme Donald Trump mord à l'hameçon à chaque fois, au lieu d'évoquer ce qu'il compte faire pour les Américains, il a passé la soirée à parler du passé, de Joe Biden, de la dernière élection ou des émeutiers du Capitole. Et il n'a jamais questionné Kamala Harris sur un point-clé : comment elle compte se démarquer des mesures de Joe Biden ». Conclusion du Washington Examiner, « Trump est un débatteur beaucoup trop indiscipliné, incapable de se concentrer sur son message. Pour l'emporter, Kamala Harris n'avait pas grand-chose à faire, elle y a très bien réussi. Trump et ses équipes de campagne vont devoir faire mieux s'ils veulent mettre en cause son bilan et son programme ».

    Grand invité : Jonathan Paquin

    Le débat a-t-il fait bouger les lignes de la campagne ? Extrait du décryptage du directeur de l'École supérieure d'études internationales à l'Université Laval de Québec, au Canada, interrogé par Anne Cantener.

    Jonathan Paquin : « Ce qui compte dans ce débat, c'est la manière avec laquelle les électeurs indécis aux États-Unis, que l'on retrouve plus particulièrement dans les sept États-pivots, y réagiront. Et le grand thème de cette élection, c'est l'économie. Au-delà de l’attitude de Donald Trump ou de ses déclarations infondées, il s’agit de savoir lequel de ces deux candidats est le plus ou le moins crédible pour faire face aux difficultés économiques et à la diminution du pouvoir d’achat qui touchent les Américains.

    La force de Donald Trump depuis maintenant huit ans qu'il est sur la scène politique nationale, c'est de canaliser les frustrations et les colères des Américains face à un système qui semble bien souvent les désavantager, et cette fois encore, il joue la même carte. En 2016, lorsqu'il avait annoncé sa campagne, il avait débuté son discours en disant que les immigrants mexicains étaient des batteurs de femmes, des violeurs et des vendeurs de drogues. Ça aurait dû le disqualifier d'emblée, or, il est toujours là aujourd'hui.

    Manifestement, ce ne sont pas ces déclarations inacceptables qui font une différence significative dans les urnes. Ce sont les propositions et la perception que les gens peuvent avoir de la force de Donald Trump, de son caractère d'homme dur, doté d’une masculinité un peu toxique, qui plaît à beaucoup d'hommes aux États-Unis. Attendons de voir. C'est sans doute l'élection la plus serrée de l'histoire moderne des États-Unis. Les deux candidats sont au coude-à-coude dans les sept États pivots. Il est trop tôt pour prédire un gagnant. »

    Les Haïtiens immigrés aux États-Unis de nouveau ciblés par Donald Trump

    L'une des curiosités de ce débat fût ce moment où Donald Trump s'est lancé dans une diatribe insensée à propos des immigrés haïtiens installés à Springfield, une petite ville de l'Ohio. Immigrés qui, selon lui, « mangeraient les chats et les chiens de la population locale ».

    Cette affirmation complètement fausse, qui ne repose sur aucun élément tangible, avait pourtant déjà été démentie avant le débat par les autorités municipales de Springfield. « Nous n'avons, dit le porte-parole de la ville, cités par plusieurs médias américains, aucun signalement crédible en ce sens, personne n'a témoigné qu'un animal de compagnie ait subi un quelconque préjudice, ait été blessé ou mis en danger par la communauté immigrante » de Springfield.

    Information bidon, propagée sur Internet par les cercles d'extrême droite et reprise sans vergogne par Donald Trump devant des millions de téléspectateurs, qui avait déjà provoqué avant même le débat l'indignation de plusieurs personnalités haïtiennes. Le Miami Herald rapporte les propos de Leslie Voltaire, l'un des membres du Conseil présidentiel de transition en Haïti, qui tacle des accusations « non seulement infondées, mais inacceptables » et regrette l’emploi « d'une rhétorique qui risque de diviser et de mettre en péril des communautés déjà vulnérables ».

    Réaction aussi de Dominique Dupuy, la ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Garry Conille, par le biais d'un texte de la romancière et prix Nobel de littérature Toni Morrison, posté sur les réseaux sociaux. Que dit cet extrait ? Que « si le racisme a une fonction, c'est la distraction. Distraire de l'essentiel et obliger [les personnes racisées] à expliquer, encore et encore, leur raison d'exister ».

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Martinique, le rassemblement à l’origine du mouvement « contre la vie chère » menace une fois de plus de quitter la table des négociations.

  • C’est l’un des temps forts de la campagne présidentielle aux États-Unis : Kamala Harris et Donald Trump s’affronteront ce soir lors d’un débat à partir de 21h00 locales devant des millions de téléspectateurs, mais sans public, sans notes, pendant 90 minutes. Le débat sera organisé à Philadelphie, dans l’État clé de la Pennsylvanie et diffusé sur la chaîne ABC.

    Selon notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin, qui suivra le débat pour nous, et nous présente les en les enjeux, ça peut être un tournant de la campagne.

    La presse en parle aussi, et pas seulement nord-américaine. Pour le journal brésilien Folha de Sao de Paulo, Kamala Harris « qui est encore relativement peu connue des électeurs », doit profiter de cette occasion pour montrer « qui elle est et ce qu'elle veut ». L’objectif de Donald Trump, selon Folha, c’est de « mettre fin une fois pour toutes à l’engouement qu’a suscité la nomination de Kamala Harris et de la qualifier de « radical, faible et tout aussi coupable des problèmes du gouvernement actuel que Joe Biden ».

    Le dilemme pour Donald Trump : comment critiquer son adversaire sans tomber dans des attaques personnelles, voire sexistes ?

    Comme le remarque Politico, Donald Trump ne fait un bon score auprès des électrices. « Ce soir, il sera sur scène à côté d'une femme dont il s'est moqué publiquement et en privé en utilisant un langage largement considéré comme sexiste. Son entourage espère qu’il n'aggravera pas la situation pendant le débat. » Selon un conseiller de l’ancien président, les mauvaises performances de Donald Trump auprès des électrices sont « le point faible de sa campagne à l'heure actuelle ». Il faudra s’attaquer à la politique de Kamala Harris sans l’attaquer elle. Toujours selon le conseiller, le format du débat pourrait toutefois aider Donald Trump à se contrôler : il est prévu que le microphone de celle et celui qui n’a pas la parole soit coupé.

    Le renforcement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité prévu pour la fin du mois

    C’est à la Une d’Alterpresse. Le site d’information titre sur le déploiement des contingents du Bahamas, de la Jamaïque et du Belize qui doivent épauler celui du Kenya. Leur arrivé devrait donner à la mission un visage « multinational qui lui faisait défaut », selon le chef de la MMAS, cité par Alterpresse. Et on apprend aussi à travers le Miami Herald que le gouvernement américain cherche à prolonger d'un an la mission de sécurité,« tout en demandant au Conseil de sécurité des Nations unies de commencer à planifier la transition de cette opération sous-financée et mal équipée vers une force officielle de maintien de la paix de l'ONU ». Selon le Miami Herald, cette demande figure dans un projet de résolution de quatre phrases qui actuellement gardé secret par les États membres de l'ONU.

    Haïti sous la menace de la montée des eaux

    La mer est de plus en plus haute et, petit à petit, elle grignote le littoral d’Haïti. Les îlots disparaissent et même s'il ne s'agit que de quelques bancs de sable par endroits, comme au large des îles Cayemites, les conséquences sont déjà visibles, explique Marine Lebègue. Elle a recueilli le témoignage du botaniste William Cinea qui met en garde contre l’aménagement du littoral.

    Le journal de la 1ère

    On revient sur l’acte de vandalisme dans une classe de Guyane.

  • Privés de leur représentant à la présidentielle et encore abasourdis par son départ précipité vers l’Espagne, les opposants au régime chaviste veulent se convaincre que ce n’est pas la fin de leur combat.

    Comme elle est amère, la presse anti-chaviste. Dans les pages d'El Nacional par exemple, on admet que González Urrutia rejoint la liste des Vénézuéliens contraints d'abandonner leurs terres, mais « il ne faut pas considérer cet éloignement avec désespoir », veut croire le journal. Au contraire, « l'histoire nous a montré que la résistance en exil, bien organisée et avec des objectifs clairs, peut être le prélude au retour triomphal de la démocratie ». Cela ressemble très fort à un vœu pieu, mais d'après El Nacional, l'exil d'Urrutia « n'est pas une défaite, mais une pause dans un combat qui n'est pas encore terminé ».

    Comme aux échecs, écrit l'économiste Benjamin Tripier, le roi doit être protégé. Or, à tout moment, « les forces de la répression, les hommes cagoulés et les mercenaires auraient fini par capturer Edmundo et le tuer ». Il a été sauvé, et de toute façon, « il n'était pas raisonnable que les deux têtes de l'opposition restent à la portée de Maduro, l'un des deux devait être à l'extérieur pour la sécurité et la continuité de leur projet politique et pour préparer le 10 janvier 2025 », jour de l'investiture.

    Le piège de l’oubli

    Il faut ouvrir El Pais pour revenir sur Terre : le départ de González Urrutia « laisse un vide énorme », souligne le quotidien espagnol, que l'opposition doit combler dans un paysage politique complexe, « où n'importe qui peut être arrêté à n'importe quel moment ». Mais le piège de l'exil, « c'est qu'il s'accompagne de l'oubli, comme c'est arrivé à de nombreux opposants qui ont quitté le Venezuela pour des raisons de sécurité ».

    Le dossier Amériques d’Edward Maille : la modification très politique des procédures électorales dans l’État de Géorgie

    En Géorgie, le Conseil électoral pro-Trump vient de voter de nouvelles règles qui donnent aux comtés une marge d’autonomie inédite : ils ont désormais la possibilité de ne pas valider une élection s’il existe un « soupçon de fraude ».

    Or, c’est à l’échelle locale, celle du comté, que se fait le décompte des voix. La démocrate Anita Tucker, rencontrée par RFI dans la banlieue d’Atlanta, s’interroge sur ces nouveaux pouvoirs conférés aux membres des micro-autorités électorales : « N'importe quel membre d'un conseil électoral local pourra faire ce qu'ils appellent une "enquête raisonnable". Ce terme est très ambigu, très large, et les règles n'expliquent pas quelles en sont les limites. Ce qui signifie qu’une personne qui supervise les élections dans un comté pourrait décider d'arrêter le décompte des voix. »

    Depuis la dernière élection en 2020, un nombre croissant de républicains n’ont plus confiance dans le processus électoral et estiment que Joe Biden a volé les élections. Avec cette nouvelle règle, la crainte des démocrates, c’est que ces mêmes républicains, dotés de responsabilités locales, refusent de valider les élections en cas de victoire de Kamala Harris.

    Anita Tucker ne s’oppose pas par principe à la vérification des résultats, elle y est au contraire très attachée, dit-elle, mais elle estime que ce n’est pas au personnel des comtés de le faire : « Il y a déjà des processus, des contre-pouvoirs et des règles pour gérer n'importe quelle irrégularité qui pourrait survenir après le décompte des voix. Mais les enquêtes doivent être menées par le Conseil électoral de l'État, pas à l'échelle du comté. »

    Avec le Parti démocrate, elle a récemment porté plainte contre les nouvelles règles mises en place dans l’ensemble de la Géorgie, qui, selon elle, laissent craindre le pire : « Le pire scénario serait qu'il y ait une telle confusion, un tel chaos en Géorgie, que personne ne puisse décider quel vote compte, et quel vote ne compte pas, et l’on pourrait rater nos échéances. Si l’on ne transmet pas nos voix au collège électoral en décembre, nos voix ne compteront pas pour l'élection présidentielle. »

    Les suffrages des électeurs de Géorgie seraient pourtant primordiaux pour une victoire en novembre prochain : en 2020, Joe Biden avait remporté cet État avec seulement 12 000 voix d'avance.

    Veille de débat crucial pour les deux camps

    Ce mardi 10 septembre à 21h, heure française, sur la chaîne ABC, en direct d’un studio installé à Philadelphie, place à 90 minutes de joute verbale lors du premier débat entre Donald Trump et Kamala Harris. Il sera scruté d’autant plus près que c’est une revanche, car les Républicains mènent 1 à 0. La première manche, ce n'est pas tellement Donald Trump qui l'a gagnée, mais Joe Biden qui s'est écroulé, miné par ses absences, ses bafouilles et ses oublis. La catastrophe a été telle qu’elle a miné la confiance des démocrates et fini par pousser Kamala Harris sur le ring.

    Donald Trump de nouveau à l'offensive ?

    Dans le Washington Post, Marc Thiessen, ancien stratège du Parti républicain et plume de l’ex-président George W. Bush, propose à Donald Trump un plan pour convaincre les indécis. Il tient en quatre points : d'abord, assumer son programme. Thiessen met sur la table un sondage du mois de juillet, selon lequel la majorité des sondés approuvent le programme des républicains et 54% d'entre eux le bilan de la présidence Trump. D’après Thiessen, il doit donc se concentrer sur ses mesures et rappeler aux indécis ce pourquoi ils le connaissent.

    2. Attention à l'agressivité, aux noms d'oiseau et aux petites phrases assassines. Chacun sait qu'il adore ça, mais les indécis, eux, n’apprécient pas. Et la première chose à faire pour Donald Trump, c'est de rester sous les radars, même si, d’après Thiessen, « Kamala Harris va le pousser à la faute. S’il se met par exemple à parler du 6 janvier 2021 ou à défendre les envahisseurs du Capitole, il va perdre ».

    3. Faire le lien entre Harris et Biden. La vice-présidente, poursuit Thiessen, veut se faire passer pour le renouveau du pays. La tâche de Trump, c'est de la ramener dans les pattes du patron de la Maison Blanche, au bilan de Joe Biden, « et si elle tente de s'en démarquer, lui demander pourquoi elle n’assume pas, ce qui a cloché ces quatre dernières années », alors qu'elle et lui étaient au pouvoir.

    4. Souligner ses contradictions, et c’est vrai, il y en a beaucoup. Elle a changé d'avis sur la fracturation hydraulique, sur la santé, sur l'écologie ou sur l'immigration. Si Trump parvient à mettre ces revirements en exergue et surtout à lui faire dire pourquoi elle a changé (seulement pour se faire élire, selon Thiessen), il peut coincer Kamala Harris aussi bien qu'il a coincé Biden.

    Haïti à l’honneur au festival de photojournalisme Visa pour l’image, à Perpignan, dans le sud de la France

    Le photographe français Corentin Fohlen s’est rendu à Port-au-Prince en mars dernier pour le magazine Paris Match avec le journaliste Nicolas Delesalle. Durant son séjour, il a rencontré un chef de gang très visible sur les réseaux sociaux, qui faisait alors la Une des médias, l'ancien policier Jimmy Chérizier, surnommé Barbecue. Corentin Folhen revient au micro de notre envoyée spéciale à Perpignan, Murielle Paradon, sur cette rencontre et les conditions de son travail de longue haleine consacré à la société haïtienne.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    La question des monopoles qui inquiète l’État.

  • Un invité de marque ce jeudi à Port-au-Prince : Antony Blinken, le patron de la diplomatie américaine. Au menu de ce déplacement d’une journée : politique et sécurité, mais pas d’annonce concrète.

    Vincent Souriau revient sur cette visite d’Antony Blinken en Haïti. Le chef de la diplomatie américaine s'est entretenu avec le Premier ministre, Garry Conille ; également avec le patron du Conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc Fils, avec qui il a parlé des élections : dans quelles conditions les organiser, comment respecter le calendrier. Antony Blinken a aussi reçu à l'ambassade des États-Unis neuf responsables d'organisations politiques, manière, écrit Le Nouvelliste, « de se faire lui-même une idée du processus de transition ».

    Antony Blinken est aussi venu dire à Port-au-Prince que les États-Unis ne pouvaient plus porter seuls la MMAS, la Mission multinationale d'assistance à la sécurité : « Il nous faut plus de financement, il nous faut plus de personnel pour maintenir et réaliser les objectifs que nous avons fixés à cette mission. L'Assemblée générale des Nations unies va se tenir dans quelques semaines et j'ai l'intention d'y organiser une réunion ministérielle pour encourager les contributions. » Pour autant, il n’a pas parlé de transformer la MMAS en mission officielle des Nations unies, même si l’idée fait son chemin. D’après le chercheur Diego Da Rin, de l'International Crisis Group, l'idée ne serait pas tellement de lancer tout de suite un changement de statut, mais de faire comprendre aux partenaires des États-Unis que Washington ne va pas éternellement rester aux avant-postes de la lutte contre les gangs.

    135 prisonniers politiques libérés au Nicaragua

    Sitôt sortis de leurs geôles, les 135 prisonniers politiques sont partis pour le Guatemala voisin. La Prensa parle d'« un jour de grande joie pour le Nicaragua démocratique et pour l’opposition en général », mais note quand même que les prisonniers « n’ont pas été complètement libérés, car ils ont été bannis, et le bannissement reste une prison, si ce n’est physique émotionnelle ». L'opération a été négociée – et annoncée – par les États-Unis. Confidencial remarque d'ailleurs que pour ce qui est du gouvernement du Nicaragua, il « reste silencieux sur le nouveau bannissement » et empêche l’accès au nom des prisonniers libérés – alors que lors des libérations précédentes, il avait publié la liste des noms, rappelle 100% Noticias. Qui, comme La Prensa, a fait son enquête : ces deux quotidiens donnent des noms, en plus de ceux des 13 membres d'une organisation missionnaire chrétienne du Texas. Il y a des journalistes – par exemple Fabiola Tercero Castro, qui avait disparu le 12 juillet dernier, alors que, précise La Prensa, « sept agents de police prenaient d’assaut son domicile » ; des enseignants ; deux personnes qui ont peint une fresque en l’honneur de la Nicaraguayenne devenue Miss Univers – mais qui avait participé aux manifestations de 2018…

    Au Guatemala, La Hora revient sur le choix de son gouvernement d’accueillir les anciens prisonniers, et remarque que cette décision « contraste avec celle de ses prédécesseurs, qui maintenaient une relation étroite avec la dictature du Nicaragua, et estimait que le pays pouvait servir à blanchir de l’argent grâce à ces solides liens d’amitié ».

    Aux États-Unis, inculpation du père d’un adolescent qui a tué quatre personnes

    Le père d’un adolescent qui a tué quatre personnes dans un lycée de Georgie en début de semaine a été arrêté et inculpé, entre autres de meurtre au second degré – ce qui, note le​​​​​​​ Washington Post, en fait les charges les plus sévères jamais enregistrées contre les parents de l’auteur d’une fusillade dans une école. Le père « lui a permis d’avoir une arme en toute connaissance de cause. Les charges qui le visent sont directement liées aux actions de son fils », a expliqué ce jeudi le directeur du bureau d’enquête de Georgie. Le Post a fait le calcul : depuis 1999, des enfants ont commis des fusillades dans au moins 195 écoles. Et lorsque la provenance de l’arme a été identifiée par la police, dans 80% des cas, elles provenaient de la maison où habitait l’enfant, ou de celle de connaissances ou d’amis. Mais dans seulement onze cas, l’adulte qui n’avait pas sécurisé l’arme a été inculpé. Le quotidien note que le comté dans lequel le drame a eu lieu est très conservateur, « ce qui rend la gravité des charges et la rapidité avec laquelle elles ont été enregistrées particulièrement notables ».

    Le colistier de Donald Trump s’est exprimé sur le sujet : JD Vance a qualité les tueries dans les écoles de « sinistres faits de la vie » : les démocrates ont immédiatement rebondi en disant que qu’il « s’était résigné devant la réalité des tueries dans les écoles », relève le New York Times.

    Donald Trump et Elon Musk, la lune de miel

    Donald Trump a annoncé ce jeudi que s’il était élu, il chargerait Elon Musk d’un audit complet de l’État américain en matière de performances et de finances. Et de fait, écrit ​​​​​​​Politico, « ​​​​​​​Elon Musk est impatient de s'attaquer aux régulations fédérales, à coups de haches ». « Trump veut qu’Elon Musk fasse au gouvernement ce qu’il a fait à Twitter », estime le ​​​​​​​Washington Post. Or, rappelle The New Republic, « les précédentes tentatives de Musk de réduire les coûts dans ses entreprises n’augure rien de bon pour le gouvernement s’il devait prendre ce rôle ». Le journal rappelle que pour ce qui est de Twitter, « Elon Musk l’a dévasté au nom de la réduction des coûts », en limogeant 75% de ses effectifs, à la grande fureur des investisseurs, ce qui a réduit sa valeur de 90%. Mais « Trump renforce son alliance avec Musk », écrit le New York Times, et selon le quotidien, si le milliardaire est élu, le patron de Tesla serait probablement « au centre de l’élaboration des politiques du pays ».

    Fin de grève en Colombie

    La grève aura duré quatre jours, mais les camionneurs colombiens ont en partie obtenu gain de cause, après quatre jours de blocage de grands axes du pays et de la capitale : le gallon de carburant n'augmentera pas de 1 900 pesos comme le voulait le gouvernement, mais de 800 pesos d’ici le mois de décembre.

    En Uruguay, départ de Luis Suarez de l’équipe nationale

    Ce vendredi, la star du football Luis Suarez fait ses adieux à la sélection. Il joue un dernier match éliminatoire de la coupe du monde contre le Paraguay. Le joueur de 37 ans prend sa retraite. Christophe Jousset fait le portrait de cet attaquant de classe mondiale - le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe d'Uruguay, avec 69 buts en 142 sélections. Mais sa carrière a aussi été marquée par des comportements agressifs : morsures, insulte raciste…

    À lire aussiLuis Suarez, icône guerrière et ingérable du football uruguayen

    Le Journal de la Première

    En Martinique, et malgré le départ très rapide des membres du rassemblement à l’origine du mouvement « contre la vie chère », la table ronde qui s'est tenue jeudi en préfecture a donné un premier résultat.

  • La candidate démocrate, dont l’entrée en campagne a relancé le match face à Donald Trump, doit transformer l’essai en séduisant l’électorat très volatil des États-clé.

    Difficulté n°1, souligne le Los Angeles Times : faire le tri, parce que la candidate Kamala Harris n'est pas la vice-présidente Kamala Harris. Elle doit parvenir à se distinguer du bilan Biden, tout en faisant partie de son administration, et c'est un gros morceau.

    Deuxième écueil : elle a déjà beaucoup changé sur des sujets de fond. Elle était beaucoup plus progressiste il y a quelques années, bien loin du costume de « centriste prudente » qu’elle endosse aujourd’hui. Le journal souligne que les électeurs « vont forcément se demander à quel point on peut la croire » et si elle est sincère. Kamala Harris a répondu sur CNN, pour sa première interview depuis sa nomination, que ses valeurs « n'avaient pas bougé », ce qui ne veut pas dire grand-chose et ne résiste pas à l’examen minutieux de ses déclarations.

    Car lorsque l’on creuse un peu, c'est une pro de la volte-face. Sur l'énergie, par exemple. En 2019, elle s'oppose à la fracturation hydraulique et à l'exploration pétrolière offshore, mais aujourd'hui, elle laisse tout passer.

    Sur la santé, c'était une partisane acharnée de Medicare for All, une sorte de couverture sociale universelle. Son porte-parole de campagne fait savoir que ce n'est plus le cas.

    Sur l'immigration, elle soutient désormais le projet de loi anti-immigration, 650 millions de dollars pour construire un mur à la frontière du Mexique. Jusqu'ici, elle plaidait à l'inverse pour la dépénalisation des passages de frontière clandestins. Difficile à suivre.

    Le Los Angeles Times nous dit que ce n'est pas si grave pour la plupart des votants qui ont déjà fait leur choix, mais que le problème de Kamala Harris va résider chez les indécis dans les États-clé. La manière dont elle expliquera ces revirements sera être capitale, car ceux qui doutent encore vont devoir lui pardonner ces zigzags idéologiques, sans parler des lacunes qui plombent son programme, en particulier sur le plan économique.

    Notre envoyée spéciale, Anne Verdaguer, à la rencontre de ces électeurs très convoités

    Alors que certains états comme la Caroline du Nord commencent à voter par anticipation dès cette semaine, les sondages donnent les deux candidats au coude à coude, 47% pour Kamala Harris contre 45% pour Donald Trump, selon une dernière enquête YouGov pour The Economist.

    Les fameux « swing states » vont jouer un rôle essentiel et ces indécis seraient, selon le Detroit News près de 5% dans le Michigan. Ils sont plusieurs, comme James, un primo-votant de 20 ans, à ne pas cacher leur circonspection : « Oui, c’est vrai, je suis encore indécis et j’attends de voir ce que ces candidats vont mettre en avant et ce qu’ils souhaitent vraiment faire. Ils ont besoin de prendre position, car ils continuent toujours à dire les mêmes choses. Ces deux candidats ne sont pas les meilleurs choix que nous ayons et ils ne sont pas à la hauteur de ce que cherchent et veulent les gens, de ce qui les préoccupe vraiment, ils ne sont pas en phase avec l’électorat. C’est vrai qu’étant une femme noire de surcroit, ce serait incroyable pour notre pays que Kamala Harris soit élue, ce serait la première fois, mais j’ai quand même l’impression qu’elle porte la même idéologie et les mêmes idées que Joe Biden, rien ne change. Au final, je pense qu’un candidat peut encore sortir du lot, il y a encore beaucoup de choses qui peuvent évoluer entre eux. »

    Visite d’Anthony Blinken à Port-au-Prince et questions autour de la Mission multinationale d’assistance à la sécurité (MMAS)

    Le chef de la diplomatie américaine fait étape en Haïti avant de se rendre en République dominicaine. Son programme avec le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller : « En Haïti, Anthony Blinken va rencontrer le coordinateur du Conseil de transition présidentielle, Edgar Leblanc fils, et le Premier ministre Garry Conille pour discuter à la fois des étapes à venir dans la transition démocratique d’Haïti et du soutien américain au peuple haïtien à travers l’aide humanitaire et les efforts de stabilisation dirigés par les Haïtiens. Il rencontrera aussi la direction de la Mission multinationale de soutien, en mettant en avant le soutien américain pour rétablir la sécurité en Haïti et en soulignant aussi l’importance de promouvoir le respect des droits humains. »

    Avec Frantz Duval, rédacteur en chef au quotidien Le Nouvelliste, retour sur cette visite et les éléments soulevés dans cet article du Miami Herald. Face aux difficultés logistiques rencontrées par les troupes kényanes, l’arrivée toujours en attente des contingents d’autres pays (comme la Jamaïque ou le Bénin) et le manque de participation financière internationale, la Maison Blanche ne fait plus mystère de son intention de faire évoluer la MMAS, pourquoi pas vers une véritable mission de maintien de la paix chapeautée par les Nations unies. Frantz Duval rappelle qu’un tel dispositif nécessiterait l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU et que la Chine et la Russie ne se sont jamais montrées très enclines à valider un tel dispositif.

    Une espionne chinoise au cœur de la politique new-yorkaise

    C'est CNN qui a sorti l'info hier, étoffée aujourd'hui par le New York Times : présumée innocente, mais on ne peut pas s'empêcher d'y croire… Comment Linda Sun, ancienne cadre du cabinet de la gouverneure de New York, travaillait en sous-main pour la Chine. La justice américaine a un dossier sur elle, un dossier solide, qui retrace la manière dont elle s'est procuré des papiers à en-tête (des formulaires d’invitation vierges), qu'elle n'avait plus qu'à remplir pour faire circuler des responsables chinois sur le territoire américain. Comment, sur ordre de Pékin, elle a fait barrage aux représentants de Taïwan voulant s’entretenir avec le gouverneur de New York, ou joué de son entregent pour minimiser le génocide des Ouïghours au Xinjiang. Et touché pour tout cela, avec l'aide de son mari, des millions de dollars, sous forme de cadeaux, d’emplois en Chine pour certains de ses cousins, acheté une maison à plus de 3 millions de dollars dans l'État de New York, une autre à Hawaï ou une Ferrari dernier cri. L'acte d'accusation est accablant, mais Linda Sun et son mari plaident non coupables.

    Bogota, la capitale colombienne, toujours bloquée par la grève des camionneurs

    Quatrième jour de paralysie et quatre millions d'habitants touchés, d'après la mairie. Les syndicats du secteur des transports occupent les entrées et les sorties de Bogota, ainsi que les axes névralgiques de la ville, pour dénoncer l’augmentation du prix des carburants. Décrétée par le gouvernement, cette hausse du coût du diesel a mis le feu aux poudres et malgré les contre-propositions du ministère, les syndicats ne lâchent pas le morceau. Le trafic ferroviaire est déjà interrompu dans une demi-douzaine de gares et 270 tonnes d'ordures traînent déjà sur les trottoirs.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Guyane, clap de fin pour la fusée Vega qui a rempli avec succès son ultime mission.

  • Une série de vidéos provoquent un coup de tonnerre au Honduras : on y voit le beau-frère de la présidente discutant avec des narcotrafiquants.

    On se souvient que jeudi dernier, la présidente Xiomara Castro avait annulé le traité d’extradition de son pays avec les États-Unis – une arme pourtant utilisée pour lutter contre le trafic de drogue. Mais la présidente avait très mal pris une déclaration de l’ambassadrice américaine, qui selon elle pouvait sous-entendre que le ministre de la Défense et le chef des forces armées honduriens étaient impliqués dans le trafic de drogue. D’où l’annulation du traité d’extradition, pour, affirmait Xiomara Castro, protéger l’armée. Seulement voilà, l’ONG InSight Crime a publié ce mardi une série de vidéos du beau-frère de la présidente, Carlos Zelaya : on le voit, raconte Confidencial, alors qu’il rencontre en 2013 quelques-uns des plus grands trafiquants de drogue du pays pour négocier de présumés pots-de-vin afin de financer la campagne électorale du parti Liberté et Refondation – le parti de Xiomara Castro. Dans El Honduriario, Gustavo Irias, le directeur du Centre d’études pour la démocratie, parle de « preuves accablantes », générant une « crise au gouvernement ».

    Peu après la publication de ces vidéos, la présidente est d’ailleurs apparue à la télévision : « Je condamne tout type de négociations entre narcotrafiquants et politiques », a-t-elle dit. Et les ministres qui l’entouraient ont lu une liste de politiques de l’opposition qui auraient des liens avec les narcotrafiquants. Mais, « alors que la population espérait des réponses », aucune mention de membre du parti au pouvoir, remarque El Heraldo. « Elle minimise les signes à l’intérieur de sa famille », écrit El Hondudiario, alors que, selon les analystes et les responsables de l’opposition, elle « a l’obligation de donner des explications immédiatement, et de revenir tout aussi vite sur sa décision de dénoncer le traité bilatéral d’extradition ».

    En Haïti, des conseillers présidentiels accusés de corruption bloquent une enquête

    Il y a un mois, rappelle Le Nouvelliste, le président du conseil d’administration de la Banque nationale de crédit avait écrit au Premier ministre Garry Conille pour dénoncer trois conseillers qui, selon lui, avaient « exigé un paiement de 100 millions de gourdes » pour le maintenir à son poste de président de la BNC. Or, explique Le Nouvelliste, « parce que la majorité décisionnelle au Conseil présidentiel est de cinq membres sur sept, aucune décision ou résolution ne peut être adoptée sans le consentement » de, justement, ces trois conseillers. Et Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, écrit le quotidien, se sont opposés à une résolution du Conseil présidentiel de transition pour faire la lumière sur ce scandale.

    Retour d’Haïti du président du Conseil économique et social de l’ONU

    Bob Rae, le président du Conseil économique et social de l’ONU, vient de rentrer d’Haïti, où les situations économiques, sociales et sécuritaires restent très préoccupantes. Mais depuis l’arrivée des 400 soldats kényans de la Mission multinationale de soutien à la sécurité, une nouvelle dynamique semble s’installer. Bob Rae, très impliqué dans les discussions sur le règlement de la situation – il est aussi l’ambassadeur canadien à l’ONU, estime qu’en Haïti la situation sécuritaire est meilleure – même s’il y a encore un besoin d’équipement. 400 policiers kényans, ce n’est pas non plus suffisant, reconnaît-il : d’autres policiers doivent encore arriver, et « les pays des Caraïbes sont en train en voir comment ils peuvent aider » – même si « cela prend trop de temps ». Au niveau politique, Bob Rae est certain que le processus de transition s’achèvera en février 2026, « et franchement, on n’a pas le choix ».

    Au Nicaragua, une loi contre les opposants exilés

    Le Parlement nicaraguayen a adopté ce mardi une loi permettant de juger les opposants au régime du président Ortega qui vivent à l’étranger. Il s'agit, explique 100% Noticias, de pouvoir juger les personnes physiques ou morales, nicaraguayennes ou étrangères, qui ont commis «en dehors « du territoire national des délits contre l'administration, l'État ou les institutions » – entre autres. La réforme, proposée par le président Ortega lui-même, a été approuvée par 88 voix – sur 91 députés. Dans ​​​​​​​Infobae, un dirigeant de l’opposition, Félix Maradiaga, estime que cette réforme « donne le feu vert pour juger et confisquer les biens de ceux qui sont en exil, augmentant sa capacité pour faire taire l’opposition partout dans le monde ». Bref, « une déclaration de guerre contre tous ceux qui s'opposent au régime, où qu'ils se trouvent ». Confidencial parle de « répression transnationale ».

    Gabriel dos Santos Araujo, un nageur brésilien pour les Paralympiques

    Il est l’un des stars des Jeux paralympiques en France : le nageur brésilien Gabriel dos Santos Araujo. À 22 ans, né sans bras et avec des jambes atrophiées, il a déjà récolté trois médailles d’or et enthousiasmé le public avec sa technique hors normes. Maria Paula Carvalho de la rédaction brésilienne de RFI l’a rencontré, alors qu’il est devenu en quelques jours l’un des visages des Jeux paralympiques. Le nageur s’est dit très heureux, mais a reconnu n’avoir pas beaucoup le temps d’y penser – il doit se concentrer sur ses épreuves. Gabriel dos Santos Araujo parle aussi de sa technique : « Mon seul objectif, c’est d’utiliser toutes les armes dont je dispose pour le meilleur résultat possible. Donc les jambes, même si elles sont courtes, la tête et la poitrine. Et un athlète intelligent doit savoir comment relier chaque muscle et les activer tous ensemble pour faire sortir le meilleur de soi. »

    L’actualité des Outre-Mer avec La Première

    À Fort-de-France, les forces de l’ordre encore présentes ce mercredi matin pour maintenir la liberté d’accès aux installations portuaires.

  • La fête du travail américaine marque traditionnellement le début des choses sérieuses pour les candidats à la Maison Blanche.

    Le Journal d’Haïti et des Amériques vous fixe un nouveau rendez-vous chaque semaine jusqu’à la présidentielle du 5 novembre aux États-Unis : tous les mardis, l’un de nos correspondants sur le sol américain revient sur l’actualité de la campagne.

    Guillaume Naudin ouvre le bal aujourd’hui avec le compte-rendu de deux déplacements importants côté démocrate : le premier à Detroit, dans le Michigan, la capitale de l’industrie automobile. Ces États-là, où le vote ouvrier compte, il faut que Kamala Harris les gagne si elle veut être élue. Et pour cela, elle doit s’adresser à un public qui n’est pas automatiquement convaincu par son profil de juriste californienne. Kamala Harris, en ce jour de fête du travail, s’est donc adressée à des syndicalistes, pour leur dire qu’elle partage leurs valeurs depuis toujours : « Beaucoup d’entre vous savent que mes parents se sont rencontrés pendant qu’ils militaient dans le mouvement pour les droits civiques. Quand j’étais petite, ma mère m’emmenait dans des réunions et dans des manifestations dans ma poussette. Très jeune, j’ai appris que, quand les gens sont ensemble, quand nous parlons ensemble, sachant que la grande majorité d’entre nous avons tellement plus qui nous réunit que ce qui nous sépare, quand nous parlons ensemble, nous pouvons faire des changements extraordinaires. »

    Deuxième étape : la Pennsylvanie, à Pittsburgh, région très industrielle là aussi où elle a tenu sensiblement le même discours, sauf qu’elle n’était pas seule : Joe Biden a mis fin à ses vacances pour lui apporter son soutien, comme il l’avait promis lors de la Convention démocrate. Un Joe Biden qui a envie d’en découdre et qui, malgré les doutes sur ses capacités physiques et cognitives, va mettre ce qui lui reste d’énergie au service de Kamala Harris.

    Quant à Donald Trump, il s’est fait discret, pas de déplacement hier. La controverse autour de son déplacement de campagne au cimetière national d’Arlington continue de le poursuivre, et pour éteindre l'incendie, la campagne Trump a donné la parole aux familles qui avaient convié l’ancien président républicain sur ce terrain sensible. Comme Mark Schmitz, père d’un des soldats tués en Afghanistan, qui s’adresse directement à la vice-présidente, sans concession : « Pourquoi nous voulions que Trump soit là ? Ce n’était pas pour l’aider dans sa campagne politique. Nous voulions un dirigeant. Cela explique pourquoi vous et Joe n’avez pas reçu d’appel. Imaginez une seconde que votre enfant soit tué. Et il y a un président des États-Unis qui veut vous prendre sous son aile et vous écouter. C’est ce que nous avons trouvé avec le président Trump. Certainement pas avec vous et certainement pas avec Joe Biden. »

    Le Falcon de Maduro sous la coupe de Washington

    Les États-Unis ont mis la main sur un avion considéré comme la monture de Nicolas Maduro, un Falcon 900EX, un appareil de chez Dassault, de fabrication française, capable d’accueillir entre 10 et 15 passagers.

    Qui dit aviation dit maintenance, et lorsqu'il a fallu bricoler ce Falcon, les autorités vénézuéliennes l'ont envoyé en Républicaine Dominicaine. Mauvaise idée : le ministère américain de la Justice a demandé sa saisie, Saint-Domingue a coopéré, et le coucou dort désormais en Floride, loin de Caracas.

    Le fondement juridique de tout ça ? Washington a découvert que ce Falcon avait été acheté aux États-Unis, pour 13 millions de dollars, par une société-écran basée aux Caraïbes. Puis, d'après le procureur général, sorti de manière clandestine jusqu'au Venezuela, pour servir de véhicule à Maduro et à son entourage. L'administration Biden y voit une violation du décret pris par Donald Trump en 2019 qui a radicalement restreint le commerce entre le Venezuela et des entités américaines.

    Coup de pression électoral

    Nicolas Maduro n'ayant toujours pas produit les preuves de sa victoire à la présidentielle, le New York Times y voit un geste de mauvaise humeur de la Maison Blanche, et le mandat d'arrêt émis contre Edmundo González Urrutia par la justice vénézuélienne ne va rien arranger. Le candidat de l'opposition, qui affirme lui aussi avoir gagné le scrutin, est désormais recherché sur ordre d'un tribunal anti-terroriste pour usurpation de fonction, contrefaçon de documents publics, conspiration, sabotage de données électroniques et association de malfaiteurs. Huit pays de la région, souligne Tal Cual, ont déjà condamné ce mandat d'arrêt, qu'ils assimilent à une mesure de persécution politique.

    Le dossier d’Achim Lippold, consacré à l’explosion du trafic de cocaïne entre le Brésil et l’Afrique

    Avec le sociologue Gabriel Feltran, professeur à Sciences Po Paris et directeur de recherche au CNRS, plongée dans les griffes de la Primeiro Comando da Capital (PCC), la plus grande organisation criminelle brésilienne. Coordinateur du rapport de l’ONG Global Initiative, le professeur Feltran décrit les mécanismes de la chaîne d’approvisionnement d'un réseau devenu multinational, présent et influent sur les cinq continents grâce à ses alliances avec d'autres acteurs majeurs de la criminalité internationale, notamment la 'Ndrangheta (mafia calabraise) et les réseaux criminels mexicains, colombiens, russes et africains. « Le Brésil, note le rapport, joue désormais un rôle prépondérant et croissant dans la logistique du trafic de cocaïne latino-américain via l'Afrique de l'Ouest, le PCC jouant un rôle central de coordinateur (à l'instar du Mexique qui contrôle l'entrée de la cocaïne aux États-Unis). »

    Le satisfecit de la police dans la capitale haïtienne

    La Police nationale haïtienne (PNH) se félicite des opérations menées par les forces de l'ordre dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince depuis la semaine dernière, à Bel-Air, Solino ou Fort-National. Les policiers affirment avoir repris du terrain, sans bilan précis, mais relatent que plusieurs bandits ont été tués, des armes à feu saisies et plusieurs interpellations réalisées, selon le porte-parole de la PNH hier en conférence de presse. Opération d'envergure menée depuis une semaine, grâce à la coopération entre trois entités : la PNH, l'armée et la MMAS, la Mission multinationale d'appui à la sécurité.

    À noter et à lire dans Le Nouvelliste : l'extension de l'état d'urgence sécuritaire à l'ensemble du territoire haïtien. Il était cantonné jusqu'ici aux départements de l'Ouest et de l'Artibonite, mais cela permettra à l’avenir, selon les sources du Nouvelliste, « de prendre des décisions qui concernent tout le pays au lieu de ces deux départements ».

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Coupures intempestives, mauvaise qualité au robinet : en Guadeloupe, les problèmes d’eau encore et toujours d’actualité.

  • C’est « labor day » aux États-Unis, ce lundi, l'équivalent de la fête du travail avec des rassemblements organisés un peu partout dans le pays. C’est le cas à Détroit, dans le Michigan, le cœur de l’industrie automobile, où notre envoyée spéciale Anne Verdaguer a suivi une manifestation syndicale pour défendre le travail en cette année électorale.

    Les inquiétudes sur l’avenir de l’industrie automobile sont palpables : Andrea, 37 ans, est salariée chez Stellantis (qui a racheté Chrysler). Elle explique qu’elle pourrait bientôt perdre son travail, alors que l’inflation pèse sur son budget mensuel. « Moi, je dépense 200 dollars en courses et j'ai deux fois moins de choses dans mon panier qu'il y a un an et si je me retrouve sans travail, il faudra bien continuer à payer les factures. »

    Le travail des mineurs en augmentation aux États-Unis

    En ce « labor day », la presse tire la sonnette d’alarme sur l’augmentation du travail des mineurs dans le pays. Les chiffres sont alarmants, selon USA Today. Le nombre de mineurs qui travaillent a presque quintuplé entre 2015 et 2023. Il s’agit notamment d’adolescents qui travaillent tard le soir, pendant trop d'heures et dans un environnement dangereux. La raison ? Avec des pénuries de main-d'œuvre, « certains employeurs se tournent vers les moins de 18 ans pour combler les manques », écrit USA Today. En fait, les législateurs, au lieu de protéger les enfants, s’efforcent de supprimer les garde-fous. « Au cours des trois dernières années, 28 États, majoritairement républicains, ont présenté des projets de loi visant à affaiblir les lois sur le travail des enfants, une douzaine d'États les ont déjà promulgués. »

    AMLO fait ses adieux alors que sa réforme de justice suscite de vives réactions

    Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador s’est adressé à ses sympathisants rassemblés sur la place centrale de Mexico, le Zocalo, en défendant son mandat politique qui s’achève bientôt. Il quittera le pouvoir dans un mois, laissant la place à sa dauphine Claudia Sheinbaum. L’éditorialiste d’El Universal dénonce un discours en forme « d’autocongratulation et d’autosatisfaction. Au lieu de s’adresser à tous les Mexicains, poursuit Milenio, le caudillo s’est adressé encore une fois à ses partisans qui l’ont acclamé. Parce qu'en fin de compte, AMLO termine son mandat de six ans comme il l'a commencé : comme un président toujours en campagne, qui n'a jamais cessé de faire du prosélytisme politique depuis la tribune présidentielle, en faveur de son parti et contre ses opposants. »

    Manifestations contre la réforme de la justice

    Et la toute dernière décision d’AMLO suscite aussi la polémique. Avant de quitter le pouvoir, le président souhaite faire passer une réforme de justice. Ce projet est très contesté, à commencer par les juristes eux-mêmes, car il prévoit une élection des magistrats et des juges par « un vote populaire ». Hier, dimanche, des milliers d’étudiants en droits, d’avocats et de magistrats ont manifesté à Mexico. Reportage de notre correspondante Gwendolina Duval.

    Les avocats haïtiens ont du mal à exercer leur métier

    Notre correspondante Marie André Belange a rencontré Marc Sony Charles qui détient un cabinet d’avocats à Port-au-Prince. Il explique que certain de ses confrères ont quitté la capitale à cause de l’insécurité et que le cabinet ne plus fonctionner au même rythme qu’avant. Il est impossible de suivre les dossiers dans les juridictions en dehors de la capitale car les avocats ne peuvent pas s’y rendre.

    Le journal de la 1ère

    En Martinique, les forces de l’ordre sont intervenues très tôt ce lundi matin pour « déloger » les manifestants qui bloquaient l’accès au port de Fort-de-France et lever les barrages installés par ces mêmes manifestants.

  • Dans son rapport 2024, l'Onusida tire la sonnette d'alarme. S’il y a quelques bonnes nouvelles, comme la mortalité en raison du Sida en baisse de 28% depuis 2010, l’objectif d’en finir avec cette pandémie d’ici 2030 est encore loin. L’Onusida en appelle au volontarisme des gouvernements pour mener à bien cette lutte, car les nombre d’infections au VIH a augmenté en moyenne de 9% depuis 2010.

    Les pays les plus touchés sont le Venezuela, le Nicaragua, le Guatemala, le Paraguay et le Pérou. « Une partie de cette augmentation est liée au manque d'accès aux traitements, à la discrimination et au manque d'accès aux services de prévention, explique Luisa Cabal, directrice régionale Amérique latine de l'Onusida. Mais nous comprenons également que la situation politique dans notre région est très complexe. Il y a des migrations, des réfugiés. » Et ces migrants sont les premières victimes du VIH. « Les conditions de l’immigration irrégulière ont engendré de nombreuses vulnérabilités chez les migrants. Et ces vulnérabilités exposent les gens au risque de contracter le VIH. Nous savons également qu'elles placent de nombreux migrants dans des conditions de vulnérabilité notamment à cause de la violence sexuelle. À tel point que la prévalence du VIH chez les migrants peut être deux fois plus élevée si l'on compare avec la population générale du pays d'accueil. »

    Mais ils ne sont pas les seules victimes. « Les nouvelles infections se concentrent sur les populations clés, et ces groupes sont les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les homosexuels, les femmes transgenres, les travailleurs du sexe, les personnes qui consomment de la drogue », détaille Luisa Cabal. « Nous devons nous assurer que nous soutenons les communautés les plus proches des personnes les plus touchées, que nous soutenons les dirigeants de ces communautés. Nous devons leur donner les moyens de mettre en place des services de prévention. Nous disposons de nouveaux outils de prévention tels que ce que nous appelons la PrEP ou prophylaxie pré-exposition, c'est-à-dire des pilules que l'on peut prendre à titre préventif. Les gouvernements doivent vraiment intensifier leur plaidoyer en faveur de la distribution de la PrEP à ceux qui en ont le plus besoin. »

    Taïwan livre des équipements aux forces armées haïtiennes

    La Police nationale haïtienne et les forces armées d’Haïti ont reçu 400 kits de protection de la part de Taïwan. Chacun est composé d'un casque, d'un gilet pare-balles, de lunettes de protection, de genouillères, détaille Gazette Haïti. Taïwan a envoyé 800 kits de ce genre depuis deux ans. L'ambassadeur taïwanais à Port-au-Prince a d'ailleurs salué la « solidarité et la fraternité » qui lient les deux pays. Le Premier ministre Gary Conille a répondu en vantant « une amitié sincère et durable entre Haïti et Taïwan, deux nations qui partagent une histoire de lutte pour la liberté, la dignité et la démocratie ». Haïti fait partie de la courte liste des douze États dans le monde qui reconnaissent officiellement Taïwan.

    Première interview de Kamala Harris à la télévision américaine

    La candidate démocrate a donné jeudi 29 août sa première interview depuis qu’elle a été investie par son parti pour la course à la présidentielle de novembre prochain. Accompagnée de son colistier Tim Walz, elle s'est exprimée sur ses changements de positions, notamment sur certains sujets sensibles comme la fracturation hydraulique qu’elle voulait interdire en 2019 et qui à laquelle elle ne s’oppose plus aujourd’hui.

    La presse américaine a trouvé cette interview « vague et creuse ». « Kamala Harris n'a pas perdu des points avec cette interview, mais elle ne s'est pas aidée non plus », constate le New-York Times. « Certes, elle est apparue chaleureuse, attachante, estime le quotidien, et elle a su attaquer correctement Donald Trump. Mais elle est restée très vague dans ses réponses, au point d'en devenir creuse. » Une occasion en or pour son concurrent républicain qui décrit l'interview en un seul mot sur son réseau social : « Boring », ennuyeux. Le média Fox News, orienté à droite, est encore plus virulent. Il compare Kamala Harris et Joe Biden : « Tous les deux ont le même problème : ils se transforment en Tchernobyl humain lorsqu'on leur retire leur prompteur. »

    À écouter aussi7. Kamala Harris, une investiture remplie d'espoir et de liberté?

    Au Mexique, nouveaux affrontements entre les cartels et l’armée

    Des échanges de tirs entre les forces armées et les membres du cartel de Sinaola ont rythmé la journée de jeudi 30 août, à Culiacan, dans le Nord-ouest du Mexique. « Un jeudi noir à Culiacan », titre el Universal. Culiacan est la capitale de l'État de Sinaloa, où est installé le plus grand cartel du pays au nom éponyme. Sur les vidéos diffusés dans les médias, on voit des camions remplis d'hommes armés et d'autres dont il ne reste que les carcasses dévorées par les flammes. « Un groupe lourdement armé a attaqué un convoi de l'armée, raconte El Universal, puis a mis le feu à plusieurs véhicules pour bloquer la route. »

    « L'armée s'est déployée pour répondre à l'attaque », précise El Sol de Mexico, mais l'université, les transports et les commerces de la ville sont restés fermés toute la journée. Le journal fait le lien entre cet épisode et ce qu'il appelle les « Culiacanazos » : deux épisodes de violence qui ont éclaté à Culiacán. Lors du premier, en 2019, « la ville était alors devenue un champ de bataille entre le crime organisé et l'armée » qui cherchait à capturer Ovidio Guzman, le fils del Chapo, le chef du cartel de Sinaola. Le deuxième « Culiacanazo » s'est produit en 2023, quand Ovidio Guzman a finalement été capturé.

    Journal de la 1ère

    En Guyane, les professeurs font leur pré-rentrée aujourd’hui et s’attendent à une année compliquée.

  • Après l’inculpation du patron de Telegram par la justice française, qui l’estime complice des crimes et délits commis sur sa plateforme, la presse américaine s’interroge sur sa conception maximaliste de la liberté d’expression.

    Retour avec WIRED, le grand titre de la tech américaine, sur la saga Telegram et sur ce Pavel Durov allergique à toute forme de contrôle, un laisser-faire qui a fini par énerver un peu partout dans le monde. Trop de contenus douteux, sensibles, criminels, mais partagés sans aucune modération. Bien sûr, il y a l'idéal libertaire : tout est permis, et beaucoup d'opposants, de dissidents, se sont emparés de Telegram pour passer sous les radars de régimes autoritaires, tant et si bien qu'en Iran et en Thaïlande, l'application a fini par être interdite pour des raisons politiques. Mais il y a aussi les polémiques. Pendant le Covid par exemple, lorsque des groupuscules antivax radicaux qui communiquaient sur Telegram ont voulu s'en prendre à des élus allemands. À Berlin, l’attentisme de la plateforme a rendu le ministre de l’Intérieur furieux et provoqué des appels à sa suspension.

    Zéro collaboration avec les autorités judiciaires

    Le schéma est toujours le même, et c'est aussi ce que les magistrats français reprochent à Pavel Durov : quand la justice lui réclame des infos sur un suspect, veut mettre en place des écoutes téléphoniques ou obtenir les copies de certains messages instantanés, Telegram ne collabore pas. On sait depuis hier soir que Durov va devoir en répondre au pénal.

    C'est une décision lourde des juges français, et personne ne sait de quelle manière cette procédure peut aboutir. Mais elle n'est pas si surprenante au regard d'un historique compliqué. Prenez le Brésil, en 2022 : l’application Telegram sera temporairement suspendue pour n'avoir pas répondu à une réquisition judiciaire. Ou l’Espagne, au mois de mars dernier, lorsqu’un juge espagnol accuse Telegram de diffuser certaines images sous copyright sans autorisation, en violation flagrante du droit à la propriété intellectuelle. Le magistrat s'adresse au siège de l'entreprise, situé dans les Iles vierges britanniques, demande des données, mais n’obtient pas de réponse. Le juge finira par taper du poing sur la table en bloquant l’accès à Telegram pendant 24 heures.

    La société de Pavel Durov maintient que ses services écartent les contenus illégaux et que l'application respecte les lois européennes, mais le Wall Street Journal démonte ces éléments de langage, rappelant qu’à l'inverse d'autres géants de la tech comme Facebook ou Google, qui emploient des batteries d'avocats et de petites mains pour répondre aux injonctions de la justice, Telegram se contente du service minimum. Et que les réquisitions judiciaires s'accumulent dans la boîte de réception d'une adresse mail, que jamais personne, ou presque, ne consulte au siège de la messagerie instantanée.

    Un mois après le scrutin du 28 juillet, le Venezuela face à la fièvre de la polarisation

    Les Vénézuéliens ont vécu leur quatrième chapitre de manifestations pro-démocratie, marqué par la présence à Caracas de la cheffe de file de l’opposition, Maria Corina Machado, sortie de la semi-clandestinité pour participer au rassemblement. La guerre des mots sévit encore et toujours entre deux camps que tout oppose, et parmi les éditoriaux anti-chavistes, lire celui de Juan Manuel Trak dans Tal Cual. Au Venezuela, écrit-il, « la démocratie ? Déformée par un processus systématique de cooptation et de manipulation autoritaire des institutions qui devraient être indépendantes, par une stratégie délibérée visant à concentrer le pouvoir entre les mains de l'exécutif, d’où l’érosion totale de l'autonomie des pouvoirs publics et l’obstruction à la volonté populaire. »

    Illustration sous la plume d'El Nacional, qui raconte l'histoire de ces témoins de l'élection : des électeurs, pas forcément proches de l'opposition, qui ont assisté à des bizarreries, c’est le moins que l’on puisse dire, dans leurs bureaux de vote, comme celui-là, ouvert après 18h00 alors qu'il aurait dû fermer, ou cette machine incapable d'imprimer les procès-verbaux de dépouillement. Chronique d'un désastre au terme duquel, un mois plus tard, le Conseil électoral n'a toujours pas publié les résultats bureau par bureau.

    En Haïti, l’impasse du Conseil électoral permanent

    Avec Frantz Duval, notre confrère du quotidien haïtien Le Nouvelliste, retour sur une « catastrophe annoncée », l’installation du CEP, le Conseil électoral permanent. Le Conseil présidentiel n’est toujours pas en mesure de fixer une date pour la mise en place de cette institution électorale, et plus les jours passent, plus la possibilité d’organiser les élections avant le 7 février 2026 s’éloigne. « Affligeant spectacle offert par les corporations haïtiennes dans leur lutte intestine afin de désigner leur représentant au prochain CEP », fustige dans les pages du Nouvelliste Ricardo Seitenfus, l’ancien représentant spécial de l’OEA en Haïti. « Il serait indispensable que le CEP dispose de capacité technique, de personnel, d’indépendance politique et d’autonomie financière. Rien de cela. »

    Le dossier Amériques de Lucile Gimberg : au Panama, la menace environnementale du concentré de cuivre

    En octobre et novembre dernier, des milliers de citoyens panaméens avaient manifesté et bloqué le pays pendant plusieurs semaines pour protester contre l’impact environnemental d’une mine à ciel ouvert, la plus grande d'Amérique centrale, située en pleine forêt tropicale.

    Ils dénonçaient aussi le caractère abusif, selon eux, du contrat de concession négocié par le gouvernement avec l'entreprise canadienne First Quantum Minerals pour les 20 ans à venir.

    La Cour suprême du Panama avait fini par invalider cette concession et le gouvernement d'alors avait décrété la fermeture du site. Mais neuf mois plus tard, 120 000 tonnes de concentré de cuivre, du minerai partiellement traité et préparé pour l’exportation, s'y trouvent encore.

    D’après Zorel Morales, le directeur exécutif de la Chambre des mines du Panama, joint par RFI, « généralement, le concentré de cuivre se stocke, dans des cuves fermées comme celles-là, pour un maximum trois semaines. Parce que cette matière peut s'enflammer toute seule et peut libérer des gaz comme le sulfure d'hydrogène et le dioxyde de soufre. »

    Pour lui, il y a donc des risques pour l'environnement et la santé. Mais ce concentré de cuivre est bloqué au port parce que l'État panaméen et l’entreprise se disputent la propriété de ces 120 000 tonnes qui valent une petite fortune, 300 millions de dollars, selon Zorel Morales.

    Un processus de fermeture au point mort

    Le gouvernement de l'époque avait promis une fermeture « progressive et ordonnée » de la mine. Depuis la décision, la filiale panaméenne de First Quantum Minerals assure que les opérations d'exploration, d'extraction et de traitement du cuivre se sont arrêtées. 4 000 travailleurs ont, de ce fait, été licenciés.

    Aujourd'hui, le personnel qui reste sur place s'attache à maintenir le site et les infrastructures en l’état.

    Mais le processus de fermeture, qui, pour des mines de cette ampleur peut prendre plusieurs années (il faut reboucher l'énorme trou qui a été creusé, stabiliser les sols, contenir les pollutions chimiques, reboiser…) ne semble pas avoir véritablement démarré.

    L'entreprise canadienne a entamé des procédures internationales d'arbitrage commercial, qui pourraient obliger le Panama à lui payer des millions de dollars de dédommagement. Elle organise des visites de la mine et des opérations de communication pour tenter de regagner la confiance des citoyens. Et elle affirme vouloir dialoguer avec le nouveau gouvernement, car entre temps un nouveau président, José Raúl Mulino, a été élu au Panama.

    Le nouvel exécutif affirme qu'il ne se penchera sur le sujet qu’au début de l’année 2025, car il a d'autres urgences, mais laisse entendre qu'une solution consisterait à rouvrir la mine pour générer l'argent nécessaire afin de payer une fermeture dans de bonnes conditions.

    Les militants écologistes, comme Raisa Benfield de l’ONG Panama Durable, dénoncent l'opacité qui entoure l’ensemble de ce processus.

    « Je n'ai aujourd'hui aucun document que le gouvernement aurait rendu public pour expliquer comment le plan de fermeture va être exécuté par l'entreprise et évalué par le gouvernement. Ils ne font que se plier aux demandes de l’entreprise, dénonce Raisa Benfield. Ce qui s’apparente à un manque total de respect de notre Constitution, des lois et du peuple du Panama qui a manifesté massivement dans les rues, y compris pour certains au prix de leur vie. »

    L'entreprise First Quantum Minerals a vraiment l'intention de fermer sa mine au Panama ? On peut en douter. Sa filiale panaméenne n’a pas souhaité répondre à nos demandes d’interview. Mais le directeur exécutif de la Chambre des mines du Panama, Zorel Morales – qui semble s'être fait leur porte-parole – est lui très clair : « La mine doit pouvoir rouvrir et opérer jusqu'à ce que les ressources en minerai soient épuisées. » Zorel Morales rappelle le poids économique qu'elle représentait pour le pays, près de 5% du PIB et 75% de ses exportations.

    Les opposants à l’exploitation rétorquent que le Panama doit au contraire cesser de détruire et de polluer ses forêts riches en biodiversité et construire sa prospérité sur un développement qui fait un usage durable des ressources naturelles. Avec notamment l'agroforesterie ou le tourisme écologique, sur le modèle du Costa Rica.

    Le Journal d'Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Lever de rideau des Jeux paralympiques avec un gros plan sur Cédric Nankin, un Antillais membre de l’équipe de France de rugby fauteuil.

  • La polémique continue autour des résultats de la présidentielle vénézuélienne, un mois jour pour jour après le scrutin. La victoire de Nicolas Maduro est mise en doute par l’opposition qui affirme que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté l'élection. La mobilisation continue et des rassemblements sont prévus dans tout le pays ce mercredi 28 août par les opposants comme par les pro-Maduro.

    Si des millions de Vénézuéliens crient à la fraude électorale, les partisans de Nicolas Maduro se comptent, eux aussi, par millions. Notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle, est allée à leur rencontre. Orlando Padron, un ingénieur de 54 ans, est définitivement acquis à la cause du chavisme, l’idéologie du président héritée de son prédécesseur. Il fait partie d’un « colectivo », une milice pro-gouvernementale. Elles sont considérées comme le bras armé des autorités, dans les manifestations notamment, et font la loi dans les quartiers défavorisés. Pour Orlando, la colère de la population vénézuélienne est le fait de ses dirigeants, mal intentionnés. « Pourquoi y a-t-il un mécontentement de la part de l’opposition ? À cause du discours de leurs dirigeants, assure-t-il. Ce sont eux qui créent le problème. Si seulement ils étaient de bonne foi et n’avaient pas l'intention de mettre le feu au pays, de le diviser, s’ils étaient capables d’accepter leur défaite... Mais non, rien de tout ça. Ils sont radicaux. Et comme ils refusent notre révolution socialiste, pour eux, c’est mieux de créer de la division dans la population. »

    Selon Orlando, le gouvernement doit maintenir sa ligne dure et ne pas plier face à la mobilisation de l’opposition. Mais tous les chavistes ne sont plus aussi convaincus que lui. « Le chavisme est un espace hétérogène, confirme Yoletty Bracho, maîtresse de conférences en science politique à l'Université d'Avignon. Il y en a qui soutiennent directement Nicolas Maduro sans douter de lui, et d’autres qui sont chavistes, mais qui émettent des doutes vis-à-vis de l’élection et se demandent ce qu’il s’est passé. » Quant à la nomination au poste de ministre de l’Intérieur de l’ancien vice-président vénézuélien, Diosdado Cabello, c’est « un signal de Nicolas Maduro à l’aile du chavisme proche de l’armée. Mais le plus inquiétant, c’est que Diosdado Cabello représente aussi un soutien et une continuité des politiques répressives auxquelles on a assisté depuis l’élection présidentielle. » Le président contesté a également annoncé la tenue d’élections d’ici à l’année prochaine pour « renouveler » l’Assemblée, élire les gouverneurs, les maires… « Un passage en force, selon Yoletty Bracho, car il est très difficile d’imaginer participer à de prochaines élections sans le soutien de Nicolas Maduro. Des milliers de personnes qui ont été arrêtées depuis le scrutin présidentiel du 28 juillet dernier » pour n’avoir pas soutenu le président chaviste. « Ces élections annoncées sont un moyen de ratifier ce tournant autoritaire et l’installer institutionnellement. »

    En Haïti, première opération conjointe contre les gangs

    La police nationale haïtienne, les forces armées et un contingent de policiers kényans ont mené mardi 27 août une opération conjointe contre les gangs dans le centre-ville de la capitale haïtienne. Les habitants ont entendu des détonations, rapporte Le Nouvelliste. Ils ont vu débarquer une dizaine de véhicules blindés, selon Le National. Le journal rapporte des affrontements violents, notamment dans les quartiers de Bel Air et Solino. Le bilan s’élève à plusieurs morts du côté des groupes armés, annonce Le Nouvelliste, et trois policiers ont été blessés, mais leur état de santé reste stable, selon la Police nationale haïtienne. Le Premier ministre Gary Conille, qui dit avoir supervisé, à distance, les interventions des forces de sécurité, a lui-même assuré au quotidien haïtien qu’il y aurait d'autres opérations comme celle-ci. Alterpresse rappelle de son côté qu’elle a eu lieu juste après une nouvelle livraison de matériel en Haïti, et notamment des véhicules blindés, pour lutter contre les gangs.

    Le retour des déboires judiciaires de Donald Trump

    « Les affaires fédérales de Donald Trump reprennent vie », écrit Le New York Times. Lundi 26 août d'abord, le procureur spécial Jack Smith a fait appel d'une décision de justice prise le mois dernier dans le dossier des documents classifiés. Il a demandé à une cour d’appel fédérale de casser la décision de première instance annulant les poursuites contre l’ex-président.

    Puis, à peine un jour après, le même procureur spécial a ressuscité le dossier des résultats de l'élection de 2020 que Donald Trump a tenté d'inverser. Tout avait été suspendu le mois dernier après une décision de la Cour suprême sur l'immunité des présidents. Jack Smith a supprimé les parties de l'acte d'accusation qui pourraient être en désaccord avec la décision de la plus haute juridiction, explique Le Washington Post. Tout cela n'a pas l'air d'arranger Donald Trump, qui dénonce une nouvelle fois une « chasse aux sorcières » et une « tentative d'interférence » avec l'élection présidentielle de novembre.

    Journal de la 1ère

    Un mois après l’incendie qui a totalement détruit le « squat » du mont Baduel, les services de la mairie de Cayenne et de la collectivité territoriale de Guyane se sont rendus hier sur les lieux du sinistre.

  • Le Premier ministre haïtien élit domicile dans les locaux du Grand Quartier général des Forces armées d’Haïti – tout en conservant un bureau à la Résidence officielle.

    L’information est à lire dans Le Nouvelliste. Ce nouveau bureau lui permettra de travailler aussi comme ministre de l’Intérieur – il a la double casquette. « Cette décision participe à une stratégie visant à reconquérir l’espace administratif au centre-ville de Port-au-Prince », écrit la quotidien haïtien, qui rappelle que depuis le 29 février dernier le Champ de Mars s'est transformé en théâtre d’affrontements armés entre forces de l’ordre et criminels.

    Problème de salaire pour les policiers kényans

    Toujours dans Le Nouvelliste, on apprend que la police kényane déployée en Haïti – 400 hommes pour le moment – n’aurait pas reçu l’intégralité du salaire promis depuis deux mois. Le quotidien haïtien reprend des informations données par CNN. « Les officiers kényans s’attendaient à recevoir un supplément important pour leur déploiement en Haïti, une mission épuisante plus typique d’une force militaire que d’une force de police », écrit Le Nouvelliste. Certains, interrogés par CNN, ont dit leur frustration alors qu’ils ont besoin d’argent pour payer les frais de scolarité de leurs enfants – la rentrée au Kenya, c'est cette semaine. Il y a deux jours, la Mission multinationale de sécurité affirmait que les fonds devaient être versés cette semaine.

    Les États-Unis « auraient pu aller plus loin » concernant Michel Martelly

    Avoirs gelés, interdiction de commercer et de se rendre aux États-Unis : l’ancien président haïtien Michel Martelly est visé depuis la semaine dernière par une série de sanctions décrétées par l'administration Biden. Elle l’accuse d'avoir facilité le trafic de drogue et perpétué la crise sécuritaire qui touche le pays.

    Vincent Souriau a interrogé à ce sujet Rosy Auguste Ducéna, responsable de programme au Réseau national de défense des droits humains. Nous pensons, explique l'avocate, que les États-Unis « auraient pu aller plus loin » – elle évoque le cas d’autres criminels vivant en Haïti ayant été extradés pour être jugés aux États-Unis. Le RNDDH estime quand même que participer aux élections va être compliqué, « si ce n’est pour tout le parti, au moins pour Michel Martelly ».

    Rosy Auguste Ducéna souligne aussi qu’« en Haïti, nous avons besoin de constituer les dossiers sur lesquels se sont penchées les autorités américaines pour arriver à ces sanctions. Ce devrait être un accord systématique entre l’État haïtien et les autres États qui prennent des sanctions contre des personnes qui sont impliquées dans le maintien du climat de terreur dans lequel nous vivons ici en Haïti ».

    Nouvel appel à comparution du candidat à la présidentielle vénézuélienne

    Au Venezuela, Edmundo Gonzales, qui était le candidat de l’opposition à la présidentielle – opposition qui revendique la victoire, est cité ce mardi à comparaître. Lundi déjà, rappelle El Universal, l’ancien candidat de la Plateforme démocratique unie devait « témoigner de son implication dans des délits liés à la divulgation de registres électoraux », mais il ne s’était pas présenté.

    Les registres électoraux, justement : le Conseil national électoral ne les a toujours pas publiés. Allait-il le faire ce lundi, alors que le site du CNE était de nouveau en ligne, après un mois de fermeture – il affirmait avoir été victime d’une attaque informatique il y a un mois, juste au moment où il allait annoncer la victoire de Nicolas Maduro. Non, pas de publication, note Tal Cual. La mise en ligne n'aura de toute façon pas duré longtemps, pour cause, affirme Ultimas Noticias, quotidien proche du pouvoir, de nouvelle attaque informatique. Mais au final, s'agit-il d'attaque ou de censure ? s'interroge Tal Cual. Censure pour ne pas publier les registres électoraux. Car selon des spécialistes, les copies de ces registres qu'a publié l’opposition pour montrer qu’elle avait gagné, copies qui affirme le pouvoir sont des faux, correspondent bien au vote du 28 juillet. Et certains affirment, après avoir étudié l’« échafaudage technique » du site du CNE, que le mois de blocage n’est pas dû à un piratage, mais bien à une désactivation du portail.

    Frictions en Amérique latine suite à la situation au Venezuela

    Daniel Ortega, le président nicaraguayen, a qualifié de « honteuse » la gestion des élections vénézuéliennes par le président brésilien Lula, rapporte au Brésil Estadao. Il l'accuse d’être aligné sur les intérêts des États-Unis – et rappelle au passage d’anciens scandales de corruption liés à son parti. Critique aussi du président colombien Petro, pour les mêmes raisons. Lula, rappelle Estadao, « autrefois allié historique du chavisme, a adopté une position critique » depuis la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro. Il a même suggéré d’organiser de nouvelles élections et déclaré que le Venezuela vivait sous un régime « très désagréable ».

    José Ruben Zamora, en liberté conditionnelle, reste en prison

    Au Guatemala, un tribunal estime que José Ruben Zamora, le journaliste et fondateur du journal El Periodiquo peut, en attendant un nouveau procès, bénéficier de la liberté conditionnelle avec assignation à résidence. C’est quand même la seconde fois que le tribunal prend cette décision, rappelle La Hora ​​​​​​​: la première, c’était le 15 mai dernier, mais à la demande du ministère publique elle avait été révoquée et José Ruben Zamora était resté en prison. Seconde tentative donc du tribunal, mais de toute façon, indique Prensa Libre, le journaliste ne pourra pas sortir de sa cellule, parce qu’il fait face à un autre procès. Malgré tout, il s’est dit satisfait de la décision, précisant : « je suis serein, je ne survis pas, je vis. J’ai mes livres, mes lectures. »

    Le journaliste de 68 ans est enfermé depuis juillet 2022, écrit Prensa Comunitaria, pour blanchiment – le jugement a depuis été annulé, et dans une autre affaire pour obstruction à la justice. Il y a un mois, le président Bernardo Arévalo, qui dirige le pays depuis le début de l’année, qualifiait d'« abus de pouvoir » les poursuites engagées contre José Ruben Zamora, parlant d’un « exemple clair de la corruption et de l'abus de pouvoir qui règne dans le ministère public ».

    Iquitos, plaque-tournante du trafic illégal de faune sauvage

    Iquitos, 500 000 habitants, une ville enclavée au cœur de l’Amazonie et accessible en bateau et avion seulement. Pourtant, ces dernières années, elle est devenue un haut-lieu du trafic de faune sauvage, dans une zone parmi les plus riches en biodiversité dans le monde. L’an dernier, les autorités péruviennes ont confisqué plus de 5 000 animaux voués au trafic et traquent la vente et la possession de faune sauvage – en particulier sur le marché de Belen, à Iquitos, où plus d’un quart des produits animaux vendus sont issus d’espèces menacées ou en voie de le devenir.

    Juliette Chaignon a suivi le procureur Franco Gonzalez, accompagné d’une dizaine de policiers et fonctionnaires. Certains animaux sont aussi traqués à des fins spirituelles, médicinales ou d’artisanat. Sur le marché Anaconda, un marché sur pilotis, en bord de fleuve, des marchands explique : « On va finir par mourir de faim ! Ils nous prennent toute notre marchandise. Les peuples indigènes viennent nous vendre leurs produits et nous si on leur achète, c’est aussi pour les soutenir. » Une policière explique de son côté croire à l’évolution des mentalités, mais, explique Judith Chaignon, la demande ne baisse pas et ce trafic illégal augmente dans le pays, poussé par la vente en ligne.

  • Le feuilleton de la présidentielle au Venezuela n’en finit plus. Le Tribunal suprême de justice a validé la victoire de Nicolas Maduro, alors que les procès-verbaux des bureaux de vote n’ont toujours pas été rendus publics. L’opposition appelle une nouvelle fois ses partisans à manifester contre le résultat du scrutin du 28 juillet dernier.

    Maria Corina Machado, la cheffe de file de l’opposition, ne cesse de le répéter : elle et ses partisans iront jusqu’au bout, explique notre correspondante sur place, Alice Campaignolle. Les opposants à Nicolas Maduro se réuniront donc une fois de plus mercredi 28 août, un mois exactement après la présidentielle, afin de fêter, disent-ils, le « triomphe » de leur candidat. Pour le moment, si les voix se multiplient à l’international pour contester les résultats du vote, au Venezuela rien ne bouge, et l’étau se resserre autour des adversaires du président. Edmundo Gonzalez Urrutia est appelé à comparaitre ce mardi 27 août devant le procureur, pour la publication sur Internet des procès-verbaux électoraux récoltés par ses militants. Il pourrait être poursuivi pour usurpation de fonctions, falsification, association de malfaiteur et conspiration. L’ex-candidat ne se présentera pas devant le parquet, conscient qu’il pourrait être arrêté. « Le procureur général de la République condamne à l'avance et procède à une convocation sans garantie d'indépendance, a asséné l’opposant. Le ministère public a l'intention de me soumettre à un entretien sans préciser dans quel état je suis censé me présenter et sans qualifier au préalable les délits que je n'ai pas commis. M. Nicolas Maduro, il est temps que vous compreniez une fois pour toutes que la solution ne réside pas dans la répression, mais dans la vérification internationale indépendante et fiable des résultats. »

    En Bolivie, le duel Arce-Morales continue un an avant l’élection présidentielle

    Le scrutin aura lieu en août 2025, et l’ancien président Evo Morales, à la tête du pays entre 2006 et 2019, pourrait se présenter pour un nouveau mandat. Mais cette perspective semble s’éloigner, car la semaine dernière, le président Luis Arce, issu du même parti politique mais pourtant en conflit avec son prédécesseur, a promulgué une loi qui supprime les primaires au sein des partis pour l'élection présidentielle de l’année prochaine. « Les primaires auraient pu être un moyen de départager les deux hommes et de faire émerger une candidature unique pour leur parti, le Mouvement au socialisme (MAS), détaille notre correspondant à La Paz, Nils Sabin. En les supprimant, Luis Arce évite ce duel avec Evo Morales et complique la candidature de ce dernier. » Mais pour faire voter la suppression des primaires, les députés du camp de Luis Arce ont dû s'allier avec l’opposition. Une alliance de circonstance, car « les partis minoritaires d’opposition sont trop faibles pour faire des primaires internes visant à désigner un candidat à la présidentielle. Donc, pour eux, les primaires n’avaient pas beaucoup d'intérêt, souligne Franz Flores, docteur en sciences politiques. Et surtout, il y a une intention commune de l’opposition et du camp de Luis Arce de bloquer la possibilité qu'Evo Morales soit candidat. C’est pour cela qu’Evo Morales s'est retrouvé seul à défendre le maintien des primaires. » Sans primaires, comment choisir alors un candidat pour représenter le MAS ? En guise de solution, le président bolivien a annoncé un référendum sur la réélection présidentielle. « Luis Arce souhaite demander aux Boliviens si une personne qui a déjà réalisé deux mandats présidentiels peut se présenter à nouveau après une pause de cinq ans, ou si le nombre de mandats est limité à deux, en tout et pour tout, détaille Nils Sabin. Or, il se trouve qu’en Bolivie, cela ne concerne qu’une seule personne, Evo Morales. Donc, pour le dire autrement, il s'agit d’un référendum pour ou contre une nouvelle candidature d’Evo Morales à l’élection présidentielle. » Ce référendum devrait se tenir le 1erdécembre prochain.

    République dominicaine : inquiétude sur la politique migratoire à l'égard des Haïtiens

    L’ONG Amnesty International estime que le second mandat de Luis Abinader, le président dominicain, doit mettre fin « aux politiques migratoires racistes de Saint-Domingue ». Depuis le début de cette année, près de 100 000 Haïtiens ou Dominicains d'origine haïtienne, dont plus de 5 000 adolescents et jeunes enfants, en ont fait les frais, malgré la situation critique en Haïti. Vidéos à l'appui, l'ONG dénonce un racisme structurel. « C’est une politique migratoire raciste mais surtout indigne et inhumaine, dénonce Diane Fogelman, chargée de plaidoyer migrations chez Amnesty, au micro de Mikael Ponge. Sur une vidéo, on voit un homme à terre, être rué de coup par deux membres des forces de l’ordre. D’autres vidéos documentent le trajet de personnes haïtiennes et d’origine haïtienne dans des camionnettes surchargées, ou elles ne peuvent pas bouger ni respirer. Ces trajets peuvent durer des heures, sous des températures très élevées. Ces personnes sont ensuite transférées dans des centres de détention où elles n’auront qu’un accès limité à l’eau, à la nourriture, à leur avocat ou leurs proches »

    Présidentielle américaine : l’électorat latino courtisé par les deux camps

    Kamala Harris et le camp démocrate misent sur un groupe de discussion via le réseau social WhatsApp, très prisé des Latino-Américains. Le Washington Post a rencontré une électrice issue de cette communauté : « Quand elle a reçu la notification, elle s'est dépêchée de rejoindre le groupe "Latinos avec Harris-Walz" », écrit le journal, à qui elle a confié : « Après tant d'années où les Latinos ont été incompris, nous avons enfin l'impression d'être vus, qu'ils ont enfin compris notre pouvoir et qu'ils font tout leur possible pour nous intégrer en nous rencontrant là où nous sommes. » Le groupe est en anglais et en espagnol, il relaie des messages de Kamala Harris, mais aussi de personnalités latino-américaines, comme l’actrice Eva Longoria. Depuis son lancement il y a une semaine, plus de 4 500 personnes s'y sont abonnées.

    Pourtant, souligne El Pais, « il est de plus en plus évident que l'électorat latino est conservateur : ils sont attachés aux valeurs familiales, ils ont l'esprit d'entreprise ». Et puis, rajoute journal, « ils sont censés avoir une aversion congénitale pour la gauche à cause de l'exemple de Cuba, du Venezuela ou encore du Nicaragua ». El Pais appuie ses propos avec des chiffres : depuis les élections de 2012, le vote latino n'a cessé d'augmenter pour le parti républicain, grimpant de 27% en 2012 à 29% en 2016 puis à 32% en 2020. « Et les sondages publics les plus récents indiquent que Donald Trump obtiendrait 38% du vote latino cette année, souligne le quotidien. ​​​​​​​En mettant particulièrement l’accent sur des politiques économiques et moins sur l’idée d’expulser des millions de personnes, Donald Trump espère que l'enthousiasme autour de Kamala Harris va retomber et que la traiter de "communiste", trouvera un écho parmi les Latinos. »

    Le journal de la 1ère

    Les sportifs ont quitté Cayenne, hier, dimanche, direction Paris et les Jeux paralympiques.

  • « Au nom de tous les Américains », Kamala Harris a officiellement accepté l’investiture du parti démocrate pour la présidentielle du 5 novembre 2024. Dans un discours plein d'autorité, souvent solennel, parfois enflammé, prononcé en conclusion d'une convention euphorique, sous les ovations assourdissantes des milliers de délégués, celle qui est encore la vice-présidente de Joe Biden a promis de « tracer un nouveau chemin ».

    « Au nom de tous les Américains, peu importe leur parti, leur race, leur genre (…) au nom de tous ceux dont l'histoire ne peut s'écrire que dans la plus grande nation du monde, j'accepte votre nomination pour devenir présidente des États-Unis », a lancé la candidate Kamala Harris hier soir (22 août 2024) en conclusion de la convention démocrate à Chicago, sous les acclamations d’une audience toute acquise à sa cause. « Un pic d’euphorie lors duquel on a vu beaucoup d’émotion », raconte notre invité, le journaliste indépendant Alexis Buisson, présent à Chicago, auteur de « Kamala Harris, la biographie » (éd. l’Archipel). Les démocrates « font bloc derrière » celle qui a su « rassurer », qui « n’est pas une candidate par défaut », explique-t-il. Selon le biographe, elle « représente quelque chose d’inédit, une nouvelle génération de leader, un nouveau profil, celui d’une femme métisse de 59 ans qui a grandi dans le berceau de la contre-culture dans la baie de San Francisco. C’est une bascule au sein du parti démocrate à laquelle on a assisté lors de cette convention ».

    De vieilles ambitions présidentielles

    « C’est quelqu’un qui se prépare depuis longtemps », précise Alexis Buisson, rappelant que Kamala Harris a pour la « première fois évoqué ses ambitions présidentielles en 2007 ». Selon lui, son poste de vice-présidente de Joe Biden a été « une excellente école pour elle : elle a appris à voir le monde à travers le prisme de la Maison Blanche et a raisonné comme un président. Toute l’expérience emmagasinée discrètement ces 4 dernières années porte ses fruits » résume-t-il.

    En Haïti, Garry Conille demandes aux États-Unis de partager leurs informations sur Michel Martelly

    Les autorités américaines ont sanctionné cette semaine l'ancien président haïtien entre 2011 et 2016 pour trafic mondial de drogues, ainsi que son rôle « important » dans la crise politique et sécuritaire qui frappe le pays. Garry Conille estime qu'il est important que les Haïtiens sachent pourquoi les États-Unis ont pris cette décision. « Il est important que les institutions responsables en Haïti soient informées de la situation afin d'informer la population de manière claire et détaillée » rapporte Le Nouvelliste.

    Venezuela : la réélection du président Maduro validée par la Cour suprême

    Sans surprise, la Cour suprême du Venezuela, que la plupart des observateurs considèrent comme inféodée au pouvoir, a validé jeudi 22 août, la réélection du président Nicolas Maduro malgré les allégations de fraude de l'opposition qui considère la décision comme «nulle». C'est Nicolas Maduro lui-même qui avait saisi, début août 2024, le Tribunal supérieur de justice pour faire valider sa victoire. Le dirigeant a salué une décision « historique et indiscutable », devant une foule rassemblée dans l'État côtier de La Guaira. L'annonce de sa réélection pour un troisième mandat avait provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Elles ont fait 27 morts, selon un nouveau bilan des autorités. En outre, 192 personnes ont été blessées et 2.400 arrêtées.

    Du mieux sur les rails du Canada

    Le transport ferroviaire de marchandises au Canada, crucial pour l'économie nord-américaine, va reprendre après quelques heures d'interruption en raison d'un conflit social sans précédent, qui a poussé le gouvernement fédéral à intervenir. Ce dernier a expliqué que le gouvernement souhaitait au départ donner aux négociations toutes les chances d'aboutir, mais a dû constater qu'elles étaient dans une «impasse». Le ministre du Travail a donc imposé un arbitrage exécutoire pour trancher les différends entre patrons et syndiqués. Le travail reprend pour le transporteur Canadian National, mais l’arrêt est maintenu en ce qui concerne le CPKC.

    La campagne américaine en musique

    À l'approche de la présidentielle américaine, RFI poursuit son tour des États-Unis en musique avec l'historien spécialisé Lauric Henneton, co-auteur du livre « Rock'n'Road Trip: 1 000 chansons de l'Alabama au Wyoming ». On évoque aujourd’hui les catastrophes naturelles et leur gestion par les présidents. Immersion en Louisiane avec Julien Coquelle-Roëhm.

    Le Journal de la 1ère

    Le « vivaneau » de Guyane ne sera désormais plus taxé en Europe comme un « produit d’importation »

  • Le réseau ferroviaire de marchandises du Canada a cessé ses opérations jeudi, suite à la fermeture provisoire imposée par le patronat à près de 10 000 salariés. En cause, l'échec de négociations sur les conditions de travail chez les deux transporteurs de fret du pays.

    Au Canada, le transport ferroviaire est complètement paralysé d'un bout à l'autre du pays. Les syndicats négocient de nouvelles conditions de travail avec les deux plus grands transporteurs depuis déjà neuf mois. Mais à l'impasse de ces discussions, les compagnies ont déclenché un «lock-out», une sorte de «grève forcée», imposée par le patronat, une pratique interdite dans plusieurs États européens mais légale au Canada et dans les pays anglo-saxons comme le Royaume-Uni et les États-Unis. Les patrons ferment provisoirement l’entreprise et cessent de verser les salaires des employés. Selon Gali Bonin, du service économie de RFI, ce conflit social risque de bouleverser l'économie canadienne. Le réseau ferroviaire est, en effet, au cœur des chaînes d'approvisionnement et commerciales du pays. Manufacture, industrie automobile, agriculture... Pratiquement tous les secteurs sont concernés. D’après l'agence de notation Moody's, plus de 250 millions de dollars seront perdus chaque jour de fermeture du réseau. À court terme, il pourrait y avoir des pénuries. Mais le plus inquiétant reste l'impact à long terme.

    Comment sortir de la crise ? Le gouvernement canadien pourrait décider d'imposer un arbitrage exécutoire. Autrement dit, fini les négociations, c'est le ministère du Travail qui rédige la prochaine convention collective et elle s'applique immédiatement. C'est ce que demandent les deux entreprises, qui jugent qu'un accord est introuvable. Les milieux d'affaires aussi pressent Ottawa d'agir pour préserver la réputation du pays. Le syndicat, lui, refuse l'arbitrage. Il pense que ce serait céder aux pressions du patronat. Tous les yeux sont maintenant rivés vers le gouvernement Trudeau qui ne veut pas utiliser l'ultime recours, pour l'instant.

    Au Mexique, grève illimitée des juges et des magistrats

    Les juges et les magistrats ne décolèrent pas. Ils sont en grève illimitée à travers tout le pays depuis mercredi 21 août 2024 contre une réforme très polémique. Le gouvernement souhaite désormais instaurer la désignation des juges par des élections populaires citoyennes. Le corps judiciaire crie à l'aberration et juge la réforme populiste et autoritaire, souligne Lucas Tua, l’un de nos correspondants à Mexico.

    À écouter aussiMexique: la justice en grève contre une réforme voulant désigner les juges par vote populaire

    À Chicago, Tim Walz exalte la « liberté » devant la convention démocrate

    Mercredi 21 août 2024, c'est le colistier de Kamala Harris qui était à la tribune de Chicago. Après avoir accepté l'investiture du parti, Tim Walz n'a pas manqué de qualifier Donald Trump de « bizarre » et de « dangereux ».

    Le New York Times rappelle d'ailleurs que depuis qu'il a rejoint le ticket démocrate, il s'est empressé de « s’attaquer » à l’ancien président, dans « un mélange de sarcasmes mordants et de commentaires plein d’esprit ».

    Tim Walz a fustigé le parti de Donald Trump sur une valeur cardinale : « Quand les républicains utilisent le mot liberté, ils veulent dire que le gouvernement devrait être libre de s’immiscer dans le cabinet de votre médecin, les entreprises libres de polluer votre eau et les banques libres de profiter des consommateurs. Mais quand nous, démocrates, parlons de liberté, nous voulons [parler de] la liberté de prendre vos décisions pour votre santé et de la liberté pour vos enfants d’aller à l’école sans avoir peur d’être tués par balle. »

    Et cette notion de liberté évoquée par Tim Walz a interpellé Oprah Winfrey, rapporte le New Times. « Plus que toute autre chose, choisissons la liberté, a lancé la célèbre présentatrice de télévision dans une intervention surprise. Pourquoi ? Parce que c’est le meilleur des États-Unis. » Fin de la convention ce soir avec le discours attendu de Kamala Harris, qui sera officiellement investie candidate démocrate à la présidentielle de novembre 2024.

    À lire aussiÉtats-Unis: Kamala Harris et son nouveau colistier Tim Walz présentent leur duo à l'Amérique

    Venezuela : les salariés des entreprises licenciés s’ils s’opposent à Maduro

    La répression continue alors que la réélection de Nicolas Maduro est toujours contestée. C’est désormais dans les rangs des entreprises publiques que le gouvernement sanctionne, en licenciant les employés qui ne soutiennent pas l’actuel président, souligne notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle.

    À lire aussiVenezuela: après la présidentielle, Caracas fait le tri des opposants dans les entreprises publiques

    Haïti : après les sanctions américaines contre Michel Martelly, des poursuites judiciaires ?

    Les États-Unis ont décidé de sanctionner l'ancien président haïtien Michel Martelly pour trafic international de drogue et soutien aux gangs. Dans les pages du Nouvelliste, l’avocat Frandley Denis Julien estime que les États-Unis doivent à présent engager des poursuites contre Michel Martelly s'ils veulent rester crédibles. Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien en ligne de Port-au-Prince, précise : « Il se trouve que les États-Unis, le Canada, la République dominicaine, même les Nations unies, ont prononcé des sanctions contre plusieurs personnalités haïtiennes ces dernières années, mais pour le moment, aucune poursuite n’a été engagée contre qui que ce soit, ni en Haïti, ni à l’étranger. Ces gens se retrouvent sur une liste, ils sont sanctionnés, mais en réalité, la nature des sanctions n’est pas connue et ils ne peuvent se défendre devant un tribunal parce qu’aucune accusation n’a été formulée formellement, ils ne sont pas poursuivis. Ils sont dans une espèce d’entre-deux, on ne sait pas trop ce que cela veut dire. »

    À la Une du Nouvelliste aussi ce jeudi (22 août 2024), une délégation de la communauté caribéenne, la Carcicom, était dans la capitale haïtienne la semaine dernière. Elle vient de rendre ses conclusions sans appel : l'amélioration de la situation est trop lente. Frantz Duval abonde :« La force multinationale est là mais elle n’a pas les équipements qu’il faut, elle n’a pas les moyens qu’il faut pour aider la police nationale. Tout le reste est bloqué également. » Parmi les points qui n'avancent pas, la formation du Conseil électoral provisoire, censé s'occuper de l'organisation des prochaines élections. Le processus a pris du retard, reconnaît le Conseil présidentiel de transition, qui promet que tout sera réglé la semaine prochaine. « Personne n’est d’accord sur les représentants, déplore Frantz Duval. L’Église catholique est la seule institution qui a clairement désigné son représentant sans aucun accroc, parce qu’elle est toute seule. Mais toutes les autres associations qui peuvent le faire à deux ou à trois associations se trouvent emmêlées dans des querelles qui n’en finissent pas. Aura-t-on un Conseil électoral d’ici septembre ? Nous en doutons. »

    À écouter aussiHaïti : les sanctions américaines contre Michel Martelly, «une première étape»

    En Argentine, la détérioration de la liberté de la presse inquiète

    Le pays a chuté de la 40ème à la 66ème place dans le classement annuel établi par Reporters sans frontières (RSF). L’ONG reproche au président Javier Milei d’être « ouvertement hostile au journalisme ». En plus de son agressivité contre les journalistes sur les réseaux sociaux, le chef d’État a lancé une offensive contre les médias publics. Elle s’est notamment traduite le 1er juillet par la fermeture définitive de l’agence d’information Telam, remplacée par une agence de publicité et de propagande. Le dossier de notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience.

    Le journal de la 1ère

    En Martinique, le président de la Collectivité territoriale maintient, malgré les critiques, ses déclarations sur ces agents qui seraient payés à ne rien faire.