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Avec Laure Piguet (Université de Fribourg) et Matthieu Leimgruber (Université de Zurich)
Cet épisode explore les tensions et pressions auxquelles sont confronté·es les historien·nes dans leur travail, notamment lorsqu’ils abordent des sujets sensibles comme le passé colonial, les injustices de genre ou les relations ambiguës entre la Suisse et le régime nazi.
Laure Piguet, chercheuse à l'Université de Fribourg, évoque le projet Cent’elles, qui vise à rendre visibles les femmes dans l’espace public genevois en renommant des rues. Malgré l'intérêt médiatique et politique, le projet a suscité des polémiques, allant jusqu'à la délégitimation du travail des historiennes impliquées, accentuée par leur précarité professionnelle.
De son côté, Mathieu Leimgruber, professeur à l’Université de Zurich, revient sur les controverses autour de son rapport sur la collection d’art d’Emil Burle, soupçonnée d’avoir bénéficié des spoliations nazies. Il souligne que les historien·nes peuvent être critiqué·es de multiples fronts, qu’ils soient jeunes chercheurs précaires ou professeur·es établi·es.
L’épisode met en lumière le rôle crucial des historien·nes dans le débat public et les résistances qu’ils rencontrent lorsqu’ils remettent en cause des récits dominants.
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Avec Naïma Ghermani (Université Grenoble-Alpes) et Jonathan Miaz (Université de Lausanne)
Cet épisode explore l’histoire du droit d’asile depuis le XVIIᵉ siècle jusqu’aujourd’hui. Il met en lumière l’origine de ce droit, les débats qui l’entourent, ainsi que ses évolutions au fil du temps.
Dans un premier temps, Naïma Ghermani, professeure d’histoire moderne à l’Université de Grenoble Alpes, revient sur la crise des réfugiés en Europe au XVIIᵉ siècle, marquée par l’exil massif de populations persécutées, notamment pour des motifs religieux. C’est dans ce contexte qu’émerge un droit des exilés et que des juristes protestants allemands ont posé les fondements d’un droit d’asile, un concept qui perdure aujourd’hui.
Dès sa création, le droit d’asile a été pensé dans une logique de protection des victimes de persécutions, mais avec des limites : les États pouvaient refuser l’accueil selon leurs besoins, une ambivalence qui persiste de nos jours.
Dans un deuxième temps, Jonathan Miaz, chercheur à l’UNIL à l’institut d’études politiques, explique comment la politique d’asile actuelle en Suisse repose sur des catégorisations administratives strictes, distinguant réfugiés « légitimes » et « migrants économiques ». Ce tri repose sur des critères de crédibilité et des procédures où les récits des demandeurs et demandeuses d’asile sont scrutés pour détecter d’éventuelles contradictions.
Enfin, l’échange entre les deux spécialistes met en évidence comment les débats sur l’asile sont aujourd’hui influencés par un climat de suspicion, où l’accueil des réfugiés est souvent perçu sous un prisme sécuritaire et politique, plutôt que sous celui de la solidarité et du droit fondamental. La réflexion sur l’exil reste donc essentielle pour comprendre les enjeux actuels des politiques migratoires.
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