Avsnitt

  • Une fois n’est pas coutume, voici un Ă©pisode tout Ă  fait particulier ! Un Ă©pisode qui part de l’enregistrement d’une journĂ©e clinique, celle des Ă©tudiants du master 2 de psychopathologie clinique de l’UniversitĂ© Catholique de Lille mais qui part Ă©galement d’un dĂ©sir partagĂ© entre Ă©tudiants et enseignants, entre cliniciens, un dĂ©sir de transmettre.

    L’enjeu pour ces Ă©tudiants, en plus de terminer leurs Ă©tudes et d’obtenir leur diplĂŽme, c’est de pouvoir se poser les questions : qu’est-ce que je fous lĂ  maintenant ? OĂč est-ce que je me vois travailler ? Quel sens je vais bien pouvoir donner Ă  mon diplĂŽme ?

    Alors transmettre, oui et ce n’était pas l’enregistrement en tant que tel qui leur posait problĂšme mais le « Qu’est-ce que l’on en fait ? Quelle adresse ? ». Faut-il rester dans un « entre soi », un « entre nous » ? Comment rendre compte de son parcours lorsque c’est la fin de celui d’étudiant et le dĂ©but, tout proche, de celui de professionnel ? Ces questions sont celles auxquelles se sont confrontĂ©s les M2 Ă  partir du thĂšme donnĂ© Ă  leur journĂ©e : « Entre ″dĂ©ranger″ et s’arranger. Quelle place pour le clinicien dans le contemporain ? ».

    Tout symboliquement le jour de l’enregistrement, le jour de cette journĂ©e clinique, c’est le dernier jour des cours, la fin de leur cursus universitaire mais c’est aussi le dĂ©but de leur parcours professionnel. Parce qu’il s’agit ici pour eux de s’autoriser Ă  prendre la parole, Ă  prendre position, Ă  vous partager leurs expĂ©riences cliniques, leurs rencontres en stage, Ă  vous partager leurs rĂ©flexions concernant leurs lieux de stages, l’institution, la pratique, l’accueil, tout ce qui peut amener un clinicien Ă  se mettre Ă  penser.

    Un Ă©pisode vraiment spĂ©cial donc pour moi aussi, parce que c’est un Ă©pisode qui parle de transmission mais cette fois avec de futurs cliniciens, des Ă©tudiants, aujourd’hui encore, que je rencontre pour certains depuis 5 ans. Chaque un ici prĂ©sent tentera donc de rendre compte, sans rendre des comptes, sur ce qui fait vivre la clinique et plus prĂ©cisĂ©ment leur clinique aujourd’hui dans ce moment de transition voire de passage.

    Je vous invite donc, avec eux, à vous laisser déranger par ce que vous entendrez !


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  • Quoi de plus utopique qu’une Ă©cole dont l’objectif serait de crĂ©er ou de recrĂ©er les conditions du dĂ©sir d’apprendre chez les enfants ? Une Ă©cole diffĂ©rente qui serait inventĂ©e pour les enfants en rupture avec le milieu scolaire, une Ă©cole qui chercherait Ă  rompre avec les pratiques qui existent dans les autres institutions, tout en tentant d’échapper aux impasses institutionnelles.

    Pourtant loin d’ĂȘtre irrĂ©alisable, l’école expĂ©rimentale de Bonneuil est prĂ©cisĂ©ment cette Ă©cole offrant un accueil aux enfants et adolescents prĂ©sentant des troubles psychiques graves. FondĂ©e en 1969 prĂšs de Paris par Maud Mannoni, le Dr Robert Lefort et deux Ă©ducateurs, Rose Marie et Yves GuĂ©rin, l’idĂ©e Ă©tait d’offrir un espace de crĂ©ation ouvert sur le monde extĂ©rieur et sans autres moyens que la force du dĂ©sir des parents et des professionnels Ă  faire en sorte que ces enfants Ă©chappent Ă  un destin asilaire. Il s’agissait de penser un lieu oĂč des mots comme intĂ©gration, inclusion hors normalisation et lutte contre la sĂ©grĂ©gation pouvaient vraiment prendre sens en ne se rĂ©sumant pas Ă  une tentative d’adaptation de ceux qui sont Ă©tiquetĂ©s « malades mentaux ».

    Alain Vanier est l’un de ceux qui, commençant comme stagiaire puis bĂ©nĂ©vole, a participĂ© aux dĂ©buts de l’école de Bonneuil. Enseignant, psychologue, psychiatre, psychanalyste et universitaire, il est ce clinicien pour qui la rencontre avec la folie a Ă©tĂ© fondamentale dans son parcours. Enfant de 68, Ă©tudiant en lettres et philosophie, fascinĂ© par la folie, ce stage Ă  l’école de Bonneuil qui a ouvert quelques annĂ©es avant et alors qu’il vient de s’engager dans des Ă©tudes de psychologie, est une vĂ©ritable rencontre qui l’amĂšne Ă  dĂ©couvrir non seulement de jeunes patients et la psychose mais Ă©galement Maud Mannoni.

    Rencontrez donc Alain Vanier pour qui le fil directeur, vous l’entendrez, a toujours Ă©tĂ© la pratique clinique et la psychanalyse. Partagez avec lui, le Paris des annĂ©es 70 et allez Ă  la dĂ©couverte d’une journĂ©e typique avec les enfants et les adolescents de l’école de Bonneuil.


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  • 🎧 Episode 16 ONLINE --> Bernard Golse, MĂ©lodie d'un pĂ©dopsychiatre.

    Qui ne s’est jamais senti emportĂ© par une musique en particulier, un morceau qui nous fait danser, pleurer ou qui au contraire nous insupporte ?

    Tout particuliĂšrement lorsque l’on travaille avec des bĂ©bĂ©s et de jeunes enfants, la musique de la voix, son timbre, son intensitĂ©, son dĂ©bit, son rythme, ses silences, ce que l’on appelle la prosodie du langage, a toute son importance. Entourer le bĂ©bĂ© de personnes qui parlent et qui lui parlent avec une « musique langagiĂšre particuliĂšre », avec le dĂ©sir de s’adresser Ă  lui et avec un intĂ©rĂȘt pour ses productions vocales qui sont de la musique avant de devenir des mots, est essentiel, sinon Ă  quoi bon parler ?

    C’est cette partie musicale du langage qui intĂ©resse Bernard Golse. PĂ©dopsychiatre, professeur des universitĂ©s, praticien hospitalier Ă©mĂ©rite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, essayiste, prĂ©sident de diffĂ©rentes associations, il est ce psychanalyste engagĂ© autant auprĂšs des bĂ©bĂ©s, des enfants, des patients autistes, de leurs familles que des professionnels ! AprĂšs avoir longuement hĂ©sitĂ© entre chef d’orchestre et mĂ©decin et avoir finalement parfaitement alliĂ© les deux, Bernard Golse prĂŽne une mĂ©decine moins mĂ©dicale oĂč l’art a toute sa place.

    VĂ©ritable chef d’orchestre dans ses domaines de prĂ©dilection, le prĂ©natal, les bĂ©bĂ©s, l’autisme et l’adoption, il tente de penser et de transmettre une pĂ©dopsychiatrie autrement que dans une perspective linĂ©aire et pĂ©diatrique.

    Rencontrez donc aujourd’hui Bernard Golse, pour qui la pĂ©dopsychiatrie est le plus beau mĂ©tier du monde parce que c’est un vĂ©ritable art de la voix oĂč chaque rencontre est diffĂ©rente. C’est Ă  chaque fois une nouvelle mĂ©lodie et la possibilitĂ© toujours renouvelĂ©e, de composer une nouvelle partition avec la personne rencontrĂ©e.

    Disponible sur toutes les plateformes d'Ă©coute ! Et sur http://podcast.ausha.co/histoires-de-psy et sur youtube!

    Musique: Lofi Cities


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  • On le sait, aujourd’hui la psychanalyse n’est plus cette approche privilĂ©giĂ©e par les professionnels de santĂ© pour travailler. Non seulement elle tend Ă  ĂȘtre supprimĂ©e dans les divers lieux de soin mais Ă©galement Ă  l’universitĂ©. La psychanalyse n’est plus ce courant en vogue mis en avant par les diffĂ©rents mĂ©dias il y a une certaine Ă©poque.

    Dans ce contexte, Mardi noir apparaĂźt comme un ovni complĂ©tement improbable au milieu des nombreuses chaines YouTube qui apparaissent depuis quelques annĂ©es dĂ©jĂ  mettant en avant le cerveau et le bien-ĂȘtre.

    Ceux qui l’ont dĂ©couverte dans son Ă©mission « psychanalyse toi la face », connaissent Mardi noir comme quelqu’un de drĂŽle, particuliĂšrement douĂ© pour parler psychanalyse tout en se maquillant ! C’est Emmanuelle Laurent que nous connaissons moins et qui a bien voulu partager son parcours et ses rencontres.

    Parce qu’au-delĂ  de ce personnage mĂ©diatique de Mardi noir qu’elle affectionne autant que nous, ce qui lui importe surtout est de pouvoir ĂȘtre une possible adresse pour d’autres. En tĂ©moignent d’ailleurs les nombreux mails qu’elle reçoit toujours. Emmanuelle Laurent est donc cette psychologue clinicienne, psychanalyste, qui a osĂ© s’engager et prendre la parole dans le champ public et mĂ©diatique tout en affirmant une chose essentielle : il n’était pas question pour elle de vouloir faire apprendre des choses aux autres mais plutĂŽt de trouver ce qui pouvait l’animer, elle, dans le fait d’allier deux passions : la psychanalyse et la mise en scĂšne.

    Avec Mardi noir, psychanalysez-vous donc la face
 Avec Emmanuelle Laurent, partez davantage Ă  la rencontre d’une clinicienne qui tout en soutenant l’approche psychanalytique, ne cesse de tenter d’apporter une rĂ©ponse dĂ©calĂ©e Ă  toute la douleur d’exister aujourd’hui.


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  • Il y a quelque chose de vertigineux dans la clinique, un point d’insaisissable, qui ne peut ĂȘtre cernĂ© par des mots, qui nous Ă©chappe toujours. Rencontrer un patient peut se situer sur ce registre-lĂ . C’est rencontrer un monde organisĂ© parfois complĂ©tement diffĂ©remment du nĂŽtre. C’est ĂȘtre renvoyĂ© Ă  ce que l’on ne comprend pas, Ă  ce qui se dĂ©robe Ă  tout savoir thĂ©orique


    C’est prĂ©cisĂ©ment ce qui passionne Julio Guillen. D’abord physicien puis psychologue clinicien et professeur HDR Ă  l’UniversitĂ© Catholique de Lille, Julio est ce collĂšgue toujours prĂȘt Ă  l’aventure, que ce soit pour aller faire une confĂ©rence Ă  l’autre bout du monde que pour boire un cafĂ© et parler thĂ©orisation et formalisation dĂšs la premiĂšre heure le lundi matin Ă  l’universitĂ© !

    NĂ© en Argentine dans une famille oĂč l’ambiance Ă©tait au dĂ©bat et Ă  la lecture, Julio Guillen nous raconte Ă  quel point son parcours a toujours eu pour horizon de trouver des rĂ©ponses, de s’approcher au plus prĂšs des limites du mystĂšre, de trouver une rigueur et une formalisation pour comprendre ce qui rate dans le savoir et dans nos connaissances. Ceci au point de pouvoir ĂȘtre fascinĂ© par ce qu’il nomme la beautĂ© de l’écriture des lois de la nature dans une langue mathĂ©matique. Cette Ă©criture qui donne une clartĂ© de vision trompeuse. Alors, au-delĂ  de toute rationalisation, travailler avec Julio c’est approcher le mystĂšre de ce qu’un autre peut tenter de nous dire.

    Alors comment passe-t-on de la physique Ă  la psychanalyse ? Des Ă©quations mathĂ©matiques aux questions telles que qu’est-ce qu’on fout dans la vie ? Bienvenu dans cet Ă©pisode trĂšs particulier avec Julio, mon collĂšgue et ami, une interview qui ne pouvait s’enregistrer ailleurs qu’à l’universitĂ© entre les bruits des Ă©tudiants dans le couloir et celui de la grande horloge ! Bienvenu donc dans mon bureau Ă  la fac qui est trĂšs souvent, et pour ma plus grande joie, Ă©galement le sien.


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  • Il faut y aller
 Il faut oser y aller ! On pourrait se poser la question, « oui mais oĂč ? ». Cette question, c’est celle qui s’impose inĂ©vitablement Ă  vous lorsque vous vous rendez Ă  La Borde, cette clinique psychiatrique si particuliĂšre fondĂ©e par le psychiatre et psychanalyste Jean Oury en 1953. Fonctionnant Ă  partir et autour de la psychothĂ©rapie institutionnelle il s’agit d’y prendre soin des pensionnaires Ă  partir du quotidien et du « vivre avec ». La Borde c’est cet endroit oĂč la rencontre est encore possible quelle que soit la diffĂ©rence Ă  laquelle vous faites face.

    A ce "qu’est-ce que je fou lĂ " qui s’impose donc Ă  vous lorsque vous y allez, la rencontre avec Marc Ledoux peut apporter un dĂ©but de sens. Intervenant Ă  La Borde depuis 1984 et faisant des allers-retours entre la clinique et son pays la Belgique, il nous Ă©voque non seulement son arrivĂ©e Ă  la clinique, sa rencontre avec Jean Oury mais Ă©galement ce que signifie encore y travailler aujourd’hui ! Loin de faire uniquement en fonction de la rĂ©glementation, c’est faire avec son cƓur comme il le dit, c’est y aller pour partager ce qui se passe, c’est rencontrer
 Marc Ledoux nous raconte donc comment il continue Ă  La Borde mĂȘme depuis la mort de Jean Oury en 2014 et comment le quotidien continue Ă©galement en dĂ©pit des difficultĂ©s et des pertes.

    Entre chuchotements, cris et interruptions diverses que ce soit par le voisin ou le fait d’allumer une cigarette, mettez de cĂŽtĂ© les rĂ©unions et protocoles interminables que Marc Ledoux dĂ©teste pour partager ce qui se passe
 et ceci loin des blouses blanches, des couloirs aseptisĂ©s, des connaissances apprises par cƓur et appliquĂ©es selon un protocole, et des jolies boites de mĂ©dicaments
 Bienvenu Ă  La Borde oĂč celui qui s’y rend devra chercher par lui-mĂȘme oĂč il dĂ©sire aller
 mais oĂč on lui garantit que l’on ne le laissera jamais se perdre complĂ©tement



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  • Parce que c’est trĂšs actuel, comment parle-t-on de guerre aujourd’hui ? Et plus prĂ©cisĂ©ment
    avec les enfants
 Comment accueillir des enfants et des adolescents qui ont vĂ©cu ou vivent la guerre, la douleur, l’errance, la rue ? Et donc, comment penser l’importance de l’accueil et du suivi des patients dont la culture nous est Ă©trangĂšre ?

    DĂ©bats immenses que nous pose la clinique aujourd’hui
 En cela, la psychanalyse comme l’anthropologie peuvent amener des dĂ©buts de rĂ©ponses et alimenter les questions Ă  se poser
    concernant l’accĂšs de chacun aux soins. Il s’agit en effet d’ĂȘtre attentif Ă  ne pas enfermer les patients dans des prototypes de leur culture en Ă©tant par exemple fascinĂ© par la sorcellerie ou les fantĂŽmes au point de ne plus entendre ce que l’autre nous raconte et nous partage.

    A l’initiative de la crĂ©ation du Samu social pour les enfants des rues Ă  Bamako, Olivier Douville
    est bien placĂ© pour nous en parler. Entre son investissement durant quarante ans Ă  l’hĂŽpital de Ville Evrard et ses nombreux voyages qui le passionnent dans d’autres villes « un peu partout » comme il le dit, il nous permet une approche clinique auprĂšs des adolescents en errance, des grands exclus ou encore des enfants des rues ou des enfants-soldats. Clinicien formĂ© Ă  l’anthropologie et psychanalyste Ă  Paris, Olivier Douville nous partage Ă©galement son parcours en tant qu’universitaire « tout terrain », directeur de revues mais Ă©galement passionnĂ© de jazz qui aime Ă  dĂ©nicher des disques rares pour les faire Ă©couter aux autres.

    Parce que sa rĂ©putation le prĂ©cĂšde autant que sa rigueur lorsqu’il partage sa clinique ou qu’il
    enseigne, suivez maintenant le rĂ©cit et les nombreuses rencontres tant professionnelles que personnelles d’Olivier Douville entre Paris et Bamako



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  • Parler de poĂ©sie aujourd’hui peut sembler superflu, dĂ©passĂ© ou hors de propos dans notre monde actuel oĂč priment efficacitĂ©, compĂ©titivitĂ©, rapiditĂ© et productivitĂ©. Pourtant la poĂ©sie n’est pas que l’art de faire des vers, c’est Ă©galement ce qui tout en Ă©tant en partie insaisissable, est reliĂ©e Ă  l’inspiration et Ă  la crĂ©ation. Être poĂšte c’est peut-ĂȘtre encore aujourd’hui permettre de s’emparer de la langue, de sa voix en tant qu’auteur et parfois mĂȘme de rendre compte d’une certaine forme de rĂ©alitĂ© bien qu’elle soit difficile voire invivable.

    C’est cet art poĂ©tique que SĂ©verine Daucourt exerce pour se poser des questions et inviter les autres Ă  se les formuler autant pour les agiter que les apaiser. Ces thĂšmes qu’elle Ă©voque ne peuvent donc que vous interpeler : dĂ©sir, vieillesse, maladie, sexe, sexualitĂ©, corps, femme, fĂ©minin, fĂ©minitĂ©, oubli. Elle revient Ă  travers son parcours sur la façon dont on se construit ou pas en tant qu’adulte, homme ou femme, aujourd’hui. Impossible donc de poser un diagnostic sur son mode de vie et tant mieux : Autrice, compositrice, interprĂšte de chansons, traductrice ou encore psychologue clinicienne, SĂ©verine Daucourt a ce regard de poĂšte qui nous emmĂšne. Qui nous emmĂšne dans les champs de la lecture, de l’écriture et de la transmission. Laisser vous donc transporter par la voix de SĂ©verine Daucourt dont les questionnements personnels reflĂštent toujours des questionnements d’époque. Cette voix qui part d’une rĂ©volte intime pour ensuite ĂȘtre partagĂ©e et partageable.

    Parce que pour SĂ©verine Daucourt, il s’agit aussi de pouvoir se rencontrer dans et Ă  travers le texte, quoi de plus logique que de commencer par sa voix : de poĂšte, de clinicienne, de femme
 Cette voix qui tout en disant « je » convoque un « nous ».

    Crédit Photo: Frank Loriou


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  • Il y a tout un vocabulaire mĂ©dical aujourd’hui autour du soin : activitĂ©s de soins, protocoles de
    soins, soins médicalisés, projets de soins, production des soins, actes de soins. Le soin est évalué, quantifié, normé, rentabilisé, chiffré.

    Mais que peut donc bien encore signifier « prendre soin » aujourd’hui ? Et ceci d’autant plus pour le clinicien !

    C’est cette question qui n’a cessĂ© de faire retour pour Marie-JosĂ© Del Volgo. En tant que praticienne hospitaliĂšre et chercheur, Il s’agissait bien sĂ»r de recevoir des patients parfois gravement atteints sur le plan respiratoire et somatique mais c’est la clinique qui s’est imposĂ©e Ă  elle notamment et contrairement Ă  ce qui pouvait ĂȘtre attendu des mĂ©decins dans son Ă©quipe Ă  l’hĂŽpital. En donnant toute son importance Ă  la parole des patients rencontrĂ©s, en prenant le temps de les Ă©couter, de trouver un lieu intime pour que cette parole puisse s’adresser bien qu’elle ne les rencontrait bien souvent qu’une fois au moment de leurs examens mĂ©dicaux, c’est la pratique clinique puis la psychanalyse qui a pris de l’importance dans son quotidien mais Ă©galement dans ses recherches et dans son activitĂ© de mĂ©decin hospitalier. « Cet instant de dire », comme Marie JosĂ© Del Volgo l’a nommĂ©, c’est prĂ©cisĂ©ment ce qui vient Ă  l’encontre des protocoles standardisĂ©s et normĂ©s pour aller Ă  la rencontre des patients.

    Du soin mĂ©dical au prendre soin, Marie-JosĂ© Del Volgo nous raconte son parcours et retisse aprĂšs-coup son histoire professionnelle mais Ă©galement son histoire plus personnelle en tant que fille, femme et mĂšre oĂč la question du soin a toute sa place.

    PrĂ©parez-vous donc ici Ă  entendre que le malade n’est pas uniquement le « porte-voix des signes de sa maladie », qu’il ne peut donc ĂȘtre rĂ©duit Ă  une maladie, et qu’au-delĂ  des enchaĂźnements d’examen que le patient doit traverser, un instant de dire est toujours possible pour peu qu’il y ait encore un autre qui veuille bien l’entendre.


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  • Partir en voyage, se mettre en chemin, sans but prĂ©cis mais avec un horizon, celui de se dĂ©couvrir. De se dĂ©couvrir comme un autre, comme celui qui nous Ă©chappe et qui nous surprend. VoilĂ  le voyage qui peut ĂȘtre entamĂ© en analyse, voilĂ  la voie qu’il est possible
    d’emprunter pour se rencontrer.

    Ainsi, le voyage a toute son importance en clinique, que ce soit en se laissant cheminer pour soi-mĂȘme et/ou avec un patient. Il s’agit de pouvoir non pas aller d’un point A vers un
    point B, mais de s’intĂ©resser au trajet de chaque sujet.

    « Si l’on sait oĂč l’on va, autant rester lĂ  oĂč on est » disait d’ailleurs Jean Oury.

    Et de voyage il en est bien question avec Clotilde Leguil qui a acceptĂ© de venir jusqu’à moi Ă  Lille dans mon bureau et de partager un bout de chemin avec nous pour nous raconter son histoire.

    Psychanalyste, philosophe, professeure des Universités mais également personnalité reconnue pour ses interventions en radio ou derniÚrement dans un podcast de France Inter,
    l’inconscient, Clotilde Leguil nous partage son dĂ©sir pour le thĂ©Ăątre, le cinĂ©ma, la philosophie et la psychanalyse.

    Elle l’affirme, la psychanalyse est peut-ĂȘtre le seul discours qui peut permettre aujourd’hui de s’orienter concernant les questions de l’amour, de la sexualitĂ©, de l’angoisse, du dĂ©sir, de la
    pulsion et de la jouissance. La psychanalyse a sa partition Ă  jouer.

    Alors laissez-vous embarquer par ce récit de Clotilde Leguil qui nous transmet son expérience analytique, ses choix et ses désirs professionnels mais aussi personnels en tant que femme,
    fille et mĂšre. Une invitation au voyage donc entre savoir et clinique.


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  • La clinique n’a rien d’ordinaire. Entre les cris, les crises, les idĂ©es dĂ©lirantes, les surprises, les pleurs ou encore les histoires peu communes de certains patients, cela suscite autant la
    peur que la fascination. Pourtant, la clinique ne se limite certainement pas Ă  cela.

    Bien que rencontrer un patient ne relĂšve jamais de l’ordinaire, cela est pourtant au cƓur du travail du clinicien. Parce que laisser de la place Ă  l’ordinaire n’a rien de commun et qu’entendre ce que les patients peuvent Ă©voquer de leur quotidien, de ce que qu’ils font donc d’ordinaire et d’habituel a de l’importance.

    Ainsi, l’ordinaire a toute sa place en clinique non pas comme ce qui serait banal mais comme ce sur quoi il s’agit d’ĂȘtre attentif et sensible mĂȘme si moins bruyant ou impressionnant
    qu’une crise dĂ©lirante par exemple.

    Jean Claude Maleval connu pour son exploration dĂ©taillĂ©e de la notion de psychose ordinaire notamment, m’a accueillie chez lui en toute simplicitĂ© pour transmette avec sensibilitĂ© et
    humilitĂ© ce qu’il en est de son parcours. Psychanalyste Ă  Rennes, membre de l’École de la cause freudienne et de l’Association mondiale de psychanalyse, Jean Claude Maleval, ancien professeur de psychopathologie et de psychologie clinique Ă  l’UniversitĂ© de Rennes ii, est maintenant professeur Ă©mĂ©rite, revient sur son parcours singulier.

    Il nous raconte ses rencontres les plus importantes tant sur le plan personnel que professionnel. Plongez donc dans ce récit passionnant pour entendre comment une clinique extra-ordinaire peut se glisser dans le plus ordinaire du quotidien.


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  • L’histoire ! Entre celle avec un grand H et celle, plus personnelle, que nous avons Ă  construire,
    tisser, tresser et conter en tant que sujet, il y a tout un parcours. Parce que l’on n’a pas toujours les mots, parce que l’on ne comprend pas toujours trĂšs bien oĂč nous mĂšnent notre chemin, nos choix et nos dĂ©sirs. Une chose est certaine, raconter son histoire ne se limite surement pas Ă  un simple Ă©change d’informations, Ă  une simple communication et c’est cela que Marie-Jean Sauret a bien voulu nous partager.

    Tout en Ă©voquant l’Histoire de la psychologie, Marie-Jean Sauret est revenu sur sa rencontre avec la thĂ©ologie d’abord et avec la psychologie et la psychanalyse ensuite, pour nous tresser comment il s’est dĂ©brouillĂ© avec ses questions autour du sens de la vie, de l’importance du dĂ©sir, de la parole et du symptĂŽme.

    Marie-Jean Sauret nous parle donc de rencontres avec des enseignants en tant qu’étudiant
    puis en tant que professeur ne cessant de venir questionner le sens de ce que l’on apprend et de ce que l’on fait en cours. Il Ă©voque Ă©galement ses rencontres avec certains patients, au point de se sentir dĂ©truit parfois, mais c’est surtout cette rencontre avec lui-mĂȘme qu’il nous transmet. Et sa grande dĂ©couverte, c’est celle d’entendre que personne ne peut parler Ă  la place du sujet et que c’est lĂ  toute la diffĂ©rence entre la psychanalyse et d’autres courants.

    Faire le pari que l’enseignant c’est le patient, le pari de laisser au sujet la responsabilitĂ© de ses
    actes et donc faire le pari du singulier avant mĂȘme les concepts thĂ©oriques de la psychanalyse qu’il « faut tordre », voilĂ  l’enjeu de cet Ă©pisode avec Marie Jean Sauret.


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  • Qui ne s’est pas dĂ©jĂ  senti passionnĂ© par un sujet, une histoire, par quelqu’un ou quelque chose, et ceci envers et contre tout ? Et Ă  l’inverse Ă©galement ! N’avons-nous jamais rencontrĂ© des adolescents par exemple se disant vides de tout et affirmant demander qu’on les laisse tranquilles ! « IntĂ©rĂȘt zĂ©ro » me disait un patient derniĂšrement.

    La passion c’est justement ça ! Entre violence, manque, aviditĂ© et souffrance aussi. De ses passions, MichĂšle BenhaĂŻm sait en faire part ! Entre son dĂ©sir de devenir psychanalyste dĂšs l’adolescence, son style d’écriture, sa façon de penser ses rencontres avec les patients, sa façon de travailler en Ă©quipe autant Ă  l’hĂŽpital, dans les associations, qu’en cabinet ou Ă  l’UniversitĂ© et l’affirmation sans cesse renouvelĂ©e de son engagement, MichĂšle BenhaĂŻm est revenue de façon clinique, engagĂ©e et Ă©thique sur son parcours atypique bien sĂ»r, ce parcours qu’elle met en lien avec le contemporain, son sujet de recherche privilĂ©giĂ©.

    Que ce soit Ă  travers son itinĂ©raire, ses rencontres, mais Ă©galement ses piĂšces de thĂ©Ăątre ou ses films, MichĂšle BenhaĂŻm tente de dĂ©fendre non seulement la parole de ceux qu’elle rencontre mais Ă©galement une pensĂ©e clinique et psychanalytique aujourd’hui.

    Alors, mettez une nouvelle fois de cotĂ© le joli cabinet psychanalytique et partez, Ă  partir des rĂ©cits cliniques de MichĂšle BenhaĂŻm, Ă  la rencontre de sujets, Ă  la rue, en dĂ©tresse, en prĂ©caritĂ©, en souffrance psychique et physique ou encore en errance dans des quartiers dits sensibles. Partez Ă  la rencontre de patients toxicomanes, d’adolescents, de bĂ©bĂ©s et ceci dans notre monde contemporain qui ne doit pas cesser d’ĂȘtre questionnĂ©.


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  • Comment prĂ©senter le psychanalyste peut-ĂȘtre le plus connu du monde universitaire et
    psychanalytique d’aujourd’hui mais Ă©galement le plus politique et le plus mĂ©diatisĂ© ?

    Une fois n’est pas coutume, nous aurions pu commencer cet Ă©pisode par sa blague, qui n’en est finalement pas une, celle du berger et de l’expert oĂč un berger qui fait tranquillement paĂźtre son troupeau au fond d’une campagne se voit interpellĂ© par un homme arrivant en Range Rover rutilante, complet Armani, chaussures Gucci, lunettes Ray-Ban, cravate HermĂšs et demande au berger : "Si je peux vous dire exactement combien de montons il y a dans votre troupeau, m’en donnerez-vous un ?" AprĂšs avoir trouvĂ© le nombre exact de moutons Ă  l’aide de son tĂ©lĂ©phone cellulaire, de navigations sur internet, de connexions avec la NASA et d’une base de donnĂ©es incroyables, il repart avec la bĂȘte qu’il met Ă  l’arriĂšre de son vĂ©hicule. Le berger l’interpelle alors : "Si je devine avec prĂ©cision ce que vous faites comme mĂ©tier, est-ce que vous me rendrez ma bĂȘte ! Vous ĂȘtes expert ! Vous faites des audits et du conseil" dit le berger. Le type acquiesce et lui demande comment il a devinĂ©. Le berger rĂ©pond : "c’est facile, vous dĂ©barquez ici, alors que personne ne vous l’a demandĂ©. Vous voulez ĂȘtre payĂ© pour rĂ©pondre Ă  une question dont je connais dĂ©jĂ  la rĂ©ponse et dont tout le monde se fout. Et manifestement vous ne connaissez rien au mĂ©tier, rendez-moi mon chien !"

    C’est ainsi que se prĂ©sente Roland Gori lorsqu’on l’entend dans les mĂ©dias, lorsqu’on le lit et bien sĂ»r, lorsqu’on le rencontre : Un clinicien engagĂ© et passionnĂ© !

    HaĂŻssant son passage au lycĂ©e, la tĂ©lĂ©vision ou encore dans un autre registre les Ă©valuations et les experts qui ne savent pas de quoi ils parlent, passionnĂ© par les passions, le langage et les effets qu’il produit, Roland Gori a bien voulu retracer son itinĂ©raire, son histoire Ă  rebrousse poils, pour nous Ă©voquer ses choix, sa carriĂšre, ses difficultĂ©s Ă  s’émanciper de sa famille et son dĂ©sir de devenir psychanalyste, Ă©crivain et universitaire alors mĂȘme que ses parents
    trouvaient que psycho c’était ridicule !

    Encore un immense merci Ă  @Rolandgori pour ces Ă©changes et pour son franc-parler.


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  • En marge ! VoilĂ  comment se dĂ©crit JosĂ© Morel-Cinq-Mars ! Et quoi de plus rare et de plus
    dĂ©calĂ© aujourd’hui que d’affirmer de son job que c’un mĂ©tier d’oĂč l’on part et revient fatiguĂ© mais toujours de bonne humeur !

    C’est avec pudeur, retenue et en toute humilitĂ©, des thĂšmes chers Ă  cette clinicienne engagĂ©e, que JosĂ© Morel-Cinq Mars est revenue sur son parcours atypique de clinicienne, de fille, de femme et de mĂšre.

    Entre le QuĂ©bec et la France, entre les difficultĂ©s financiĂšres et sa soif d’apprendre mais aussi
    entre son rĂŽle de mĂšre et son engagement de clinicienne, JosĂ© Morel Cinq-Mars nous parle en toute simplicitĂ© des choses les plus dĂ©licates et les plus difficiles qu’elle ait pu rencontrer.

    Cette analyste nous explique ses grandes conversations avec les bĂ©bĂ©s, ses rencontres avec certains enfants et surtout son impression d’ĂȘtre toujours Ă  cĂŽtĂ©, en marge, mais toujours fidĂšle Ă  ses valeurs.

    Avec JosĂ© Morel Cinq-Mars, mettez de cĂŽtĂ© le jargon analytique, celui des grandes Ă©coles et des cabinets analytiques cossus de Paris pour plonger dans une clinique en marge, celle des banlieues, celle de la prĂ©caritĂ©, de la misĂšre, du deuil, de l’inceste aussi, celle oĂč ça rate parfois mais oĂč il est important de toujours pouvoir y croire.


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  • Les Ă©tudiants en psychologie aujourd’hui le savent, rien de plus compliquĂ© que de trouver un
    stage et que de pouvoir y avoir des responsabilitĂ©s. En psychiatrie, Ă  l’hĂŽpital ou en association, ĂȘtre en stage dĂšs la licence demande persĂ©vĂ©rance et obstination.

    Avec son entrĂ©e Ă  l’universitĂ© dans les annĂ©es 80, Alain Abelhauser nous invite Ă  revenir sur ce qu’il appelle un « Ăąge d’or » oĂč trouver un stage n’était pas plus compliquĂ© que de pousser la porte du CMP Ă  cĂŽtĂ© de chez soi. Bien sĂ»r, cela ne l’a pas protĂ©gĂ© de la rencontre avec une certaine forme d’horreur des hĂŽpitaux psychiatriques dans leur dimension asilaire mais Ă©galement de la rencontre avec la souffrance et la chronicisation.

    Alain Abelhauser nous partage non seulement son chemin universitaire et clinique mais
    Ă©galement l’importance de son parcours personnel dans ses choix professionnels. Ces choix qui d’une certaine maniĂšre, l’ont fait rencontrer le monde des hĂŽpitaux et des maladies somatiques et qui le feront dĂ©cider d’une orientation de travail sur la question de la mort, du corps et du lien entre psychisme et maladies somatiques graves.

    En analyse depuis ses 17ans, c’est lorsqu’il cherche Ă  entendre d’autres choses « un son un peu nouveau » qu’il dĂ©cide de quitter Strasbourg pour Paris afin d’écouter les derniers sĂ©minaires de Lacan. Son certain Ăąge ou son Ăąge certain comme il le dit, lui permet de vivre
    la dissolution de l’école de Lacan Ă  26 ans. Toutefois par la suite, ce qu’il voit, vit et dĂ©couvre dans les Ă©coles et associations analytiques font qu’il ne s’y inscrira jamais. Car plutĂŽt que de s’enfermer dans une institution ou une seule Ă©cole analytique, ce qui compte pour Alain Abelhauser sont les rencontres et les amis.

    Loin de mettre en avant sa carriĂšre universitaire, ce professeur de classe exceptionnelle, directeur du dĂ©partement de psychologie Ă  Rennes pendant de nombreuses annĂ©es, membre de diffĂ©rents conseils et commissions scientifiques, pĂ©dagogiques et psychanalytiques, membre du CNU ou encore directeur du SIUEERPP pour l’enseignement de la psychanalyse et de la psychopathologie au niveau europĂ©en, nous Ă©voque ses rencontres, ses rĂ©ussites, ses difficultĂ©s et ses doutes passĂ©s et actuels.

    Ce que semble chercher Alain Abelhauser et qu’il nous partage avec gentillesse ici, c’est dĂ©jĂ  ce qu’il cherchait lorsqu’il Ă©tait au lycĂ©e mais qu’il n’avait pas les mots pour l’expliquer : c’est trouver un lieu oĂč mettre Ă  l’épreuve les thĂ©ories c’est-Ă -dire la maniĂšre dont on essaye de se rendre compte du monde Ă  soi-mĂȘme et aux autres. Ce qu’il y a de particuliĂšrement intĂ©ressant Ă  entendre mais Ă©galement Ă  lire Alain Abelhauser c’est qu’il aime utiliser « un autre type de matĂ©riau » clinique que ses rencontres avec les patients : lui-mĂȘme !

    Et quoi de plus engagĂ© et engageant pour un clinicien aujourd’hui ?


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  • MĂȘme les plus jeunes d’entre nous ont entendu parler de mai 68 avec ses grĂšves, ses affrontements, ses protestations et ses cĂ©lĂšbres slogans comme « Il est interdit d’interdire » 

    L’évoquer c’est parler changement, avenir, promesse


    La psychiatrie ne fera pas exception Ă  ce mouvement notamment avec l’antipsychiatrie qui s’est montrĂ©e trĂšs active dans la dĂ©nonciation des conditions de vie et de privation de libertĂ© dans les asiles de l’époque.

    Au milieu de cette rĂ©volte universitaire, sociale et politique, Pierre Delion s’engage dans ses Ă©tudes de mĂ©decine. Et, c’est « dĂ©boussolĂ© par l’inhumanitĂ© de l’enseignement de la mĂ©decine », dit-il qu’il fait le « choix de la psychiatrie », « ce truc oĂč il y a les fous » comme il aime Ă  le dire et qui a mauvaise rĂ©putation. Cela ne l’empĂȘche pas de « tomber dedans » avec l’idĂ©e d’aider au changement profond de la maniĂšre de soigner et de prendre en charge les malades.

    Alors, l’on pourrait penser que la psychiatrie de secteur, « c’est vieux, par ce que ça a Ă©tĂ© inventĂ© en 1960 » et pourtant, Pierre Delion nous en parle avec toute l’énergie qu’il avait lorsqu’il a commencĂ©. Rien ne semble plus actuel en effet, dans un contexte oĂč l’hĂŽpital ne fait plus rĂȘver les soignants.

    Ce psychiatre, praticien hospitalier, professeur émérite, ancien chef de service de pédopsychiatrie au CHRU de Lille et psychanalyste a bien voulu revenir sur son parcours, ses rencontres, ses réussites et ses difficultés.

    « Il faut tout un village pour Ă©lever un enfant » dit le proverbe africain soulignant ainsi l’importance de la pluralitĂ© des acteurs et des institutions dans l’éducation. Nous pourrions Ă©galement dire avec Pierre Delion, qu’il faut tout un village pour devenir psychiatre. Parce qu’il en faut des rencontres et des copains, « Un tout seul ça n’aurait pas suffi Ă  mon appĂ©tit » prĂ©cise-t-il d’ailleurs.

    Entre Tosquelles, Aime, Oury, BonnafĂ©, Guattari, Chaigneau, Gentis, Torrubia, Henri, Colmin ou encore Denis et Leroux, Pierre Delion nous parle de la mise en place de la psychiatrie de secteur comme de l’invention des plus rĂ©volutionnaire du 20Ăšme siĂšcle en matiĂšre de psychiatrie.

    Parce que Pierre Delion est un de ces psychiatres engagĂ©s qui parle aussi de la violence et des risques qu’il a pris dans sa pratique mais Ă©galement de ses rencontres et de ses dĂ©couvertes, je suis enchantĂ©e d’avoir pu l’entendre ici Ă  l’UniversitĂ©, en plein Ă©tĂ©, au milieu, vous l’entendrez, des bruits de travaux et de la chaleur.


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  • En France, le parcours pour obtenir le titre de psychologue nĂ©cessite de passer par l’UniversitĂ© et de faire diffĂ©rents choix lors de son cursus. Choix de courants thĂ©oriques, choix de rĂ©fĂ©rentiels, choix de master
 L’on pourrait penser que ces choix sont le fruit du hasard et pourtant ils ne se font pas sans rencontres, parfois dĂ©cisives, dans un parcours.

    Dominique Reniers est bien placĂ© pour nous en parler. PassionnĂ© par le destin, ce clinicien, enseignant chercheur et directeur du dĂ©partement de psychologie Ă  l’UniversitĂ© Catholique de Lille, a bien voulu revenir avec moi, sa collĂšgue et amie, sur son chemin de « psy » engagĂ©.

    Adolescent, c’est tout d’abord vers des Ă©tudes de mĂ©canicien puis de mĂ©decin qu’il souhaite se tourner. Mais c’était sans compter sur des rencontres, celles qui marquent nos vies. Entre Theresa Neff, Jacques Schotte, LĂ©opold Szondi ou encore, et pas des moindres, Claude, Dominique va alors ĂȘtre amenĂ© Ă  entendre diffĂ©remment ce que signifie « rencontrer quelqu’un ».

    Au cours de ses stages puis en tant que jeune psychologue, ce choix de « toujours tenter de devenir clinicien » comme il le dit, sera mis Ă  l’épreuve mais Ă©galement renforcĂ© et confirmĂ©. Et comme c’est la notion de Destin qui l’intĂ©resse particuliĂšrement, il ne s’agira certainement jamais pour lui de subir ce qui lui arrive mais davantage de toujours y entendre un parcours qui le met au travail.

    Et parce que l’on ne peut pas ĂȘtre clinicien sans ĂȘtre engagĂ©, au-delĂ  de quelques courants thĂ©oriques, Dominique Reniers veut nous rappeler qu’avant tout, c’est d’éthique et de transmission dont il sera question aussi bien avec les Ă©tudiants qu’avec ses patients.


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  • Bienvenue sur la bande annonce d’Histoires de psy, le podcast d’interviews de cliniciens engagĂ©s rĂ©alisĂ© par Olivia Beauprez.

    Instagram: @histoires.de.psy

    Musique originale : Lofi Cities « Paris »


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