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  • À Lima, au Pérou, 1 million et demi de personnes n'ont pas accès à l'eau courante… Leur seul moyen d'approvisionnement est le passage d'un camion citerne, à la venue aléatoire et dont la qualité de l'eau est critique... ; et critiquée. Et si les pouvoirs publics ne s'emparent pas rapidement du sujet, de plus en plus de Péruviens risquent d'être concernés. Selon une étude d'Aquafondo, le Pérou ne disposera, en effet, d'ici 40 ans, que de 60% de ses ressources actuelles en eau.

    «L’accès à l’eau dans la capitale péruvienne : avant tout le combat des pauvres», un Grand reportage de Marion Bellal.

  • C’était il y a tout juste 80 ans. Le 27 janvier 1945, le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, situé en Pologne, était libéré par l’armée russe. La Shoah fera 6 millions de morts, dont un million dans ce camp, épicentre de la solution finale : l’extermination programmée, à l’échelle industrielle, des Juifs d’Europe par l’Allemagne Nazie.

    80 ans après, le camp est devenu un musée et un mémorial visité chaque année par de nombreux étudiants, qui ont un rapport parfois distant avec l’histoire de la Shoah. Reportage avec de jeunes lycéens français originaires de Toulouse.

    De notre envoyé spécial à Auschwitz,

    C’est un marathon express en Pologne. Un aller-retour dans la journée et une visite de quelques heures pour se plonger dans un pan entier de l’histoire, concrétiser des mots, des récits et des images, étudiés en classe. Ces lycéens étudient au lycée Pierre-Paul Riquet de Saint-Orens-de-Gameville, dans l’agglomération de Toulouse. Parmi eux, Malack, 17 ans. La lycéenne doit bien l’admettre, elle ne connaissait pas l’histoire de la Shoah. « C’est grâce au professeur que j’en ai entendu parler. On m’a parlé des Juifs, de leur extermination, mais ce n’était jamais détaillé, ce n’était pas approfondi comme aujourd’hui », déroule-t-elle.

    La trentaine d'élèves s’est levée très tôt et a embarqué dans un avion depuis Toulouse, jusqu’à Cracovie, la seconde ville de Pologne, située à 70 kilomètres d’Auschwitz-Birkenau. Avant d’entamer la visite, l’ambiance est plutôt détendue, ponctuée de quelques batailles de boules de neige à la descente du car. Plusieurs élèves, dont Yann, avouent regarder avec un certain éloignement l’histoire de la Shoah. « C’est dans les livres d’histoire, plante le jeune homme. On en entend parler, on voit quelques photos, mais venir ici c’est une vraie opportunité de découvrir l’histoire de l’Europe et de la Seconde Guerre mondiale. » Le mot « guerre » lui évoque davantage celle en Ukraine, à 200 kilomètres à vol d’oiseau. Loann dresse une analyse similaire : « La guerre au Moyen-Orient, la guerre en Ukraine : Je me sens beaucoup plus proche de ces guerres aujourd’hui car on a des images, des vidéos, des reportages, sur ces guerres, et elles sont plus médiatisées qu’avant. Auparavant, on n'avait pas du tout conscience de ce qui se passait dans ces camps. »

    Bâtiments en ruines

    En ce mois de janvier 2025, 20 centimètres de neige recouvrent ce qu’il reste de Birkenau, le deuxième des trois camps d’Auschwitz, où débute la visite. Une grande partie des constructions en pierre sont détruites et Loann apparaît quelque peu déboussolé : « Le fait que les bâtiments soient en ruines, on a du mal à imaginer leur fonctionnement. Mais venir ici, ça permet de mettre en forme tout ce que l’on voit en cours. On comprend vraiment l’importance de ce camp dans la Seconde Guerre mondiale », insiste le lycéen.

    Une première visite permet de matérialiser les faits au-delà des mots de la guide qui accompagne les élèves : la visite d’un baraquement. En silence, les élèves arpentent la construction où s’entassaient et dormaient sur des planches en bois, les prisonniers du camp. « C’est à la fois triste et extrême, c’est angoissant, il y a une atmosphère pesante », commentent Anaïs et Mélanie. Malack, qui n’avait que très peu entendu parler de la Shoah, se plonge peu à peu dans le récit. « Je peux imaginer ces gens-là en train de vivre ces atrocités. J’arrive un peu à ressentir ce qu’ils ont dû ressentir à l’époque. » Le système concentrationnaire de Birkenau se concrétise aussi sous les yeux de Nina, 17 ans. « Déshumanisation », « humiliation » : peu à peu, la jeune lycéenne met des mots sur l’horreur et rapproche l’événement de sa propre histoire : « C’est vrai que ça me paraît un peu loin parce que ça date d’une époque où je n'étais pas née. D’un autre côté, c’est un combat qui me touche aussi car tout ce qui est racisme, antisémitisme, ce sont des choses que je peux encore vivre aujourd’hui. Je suis encore confrontée aux racistes. Et même si cette histoire est loin, ce sont des combats qui sont toujours actuels. »

    Des noms et des visages, la Shoah à hauteur d’hommes et de femmes

    La Shoah se raconte aussi à hauteur d’hommes et de femmes. C’est le parti pris d’Auschwitz I, aujourd’hui musée et mémorial, que s’apprêtent à visiter les élèves. Et c’est aussi le choix réalisé par Mary Albagnac, l’enseignante d’histoire. Toute l’année, ces lycéens étudient les récits de déportés originaires de Toulouse et de ses environs et vont tenter de retrouver leurs traces dans les archives du musée. « En passant par la petite histoire, ça leur permet de mieux comprendre, on pense, la grande histoire, et aussi de connaître davantage le patrimoine et l’histoire locale, explique Mary Albagnac. On se rend compte qu’ils habitent pas très loin du camp d’internement sur lequel on a travaillé, mais qu’ils ne savaient pas du tout qu’il existait et qu’il s’était passé de tels événements sur leur territoire qu’ils pratiquent tous les jours. Ce projet permet de s’identifier plus facilement à ces personnes, à ces enfants, à leur destin, leur parcours, qui nous amènent à Auschwitz. »

    Des prénoms, des noms, des dates de naissance : plus de quatre millions de victimes connues de la Shoah sont répertoriées dans le livre des noms, dans lequel se plongent désormais les élèves. Romane part en quête du nom d’un déporté originaire des environs de Toulouse, un certain «Rosenwasser». La lycéenne interpelle sa professeure, « Je crois que je l’ai trouvé ». La professeure coupe court : « Il serait mort le 15 août 1942. Et bien non, ça ne marche pas, puisqu’il est censé être déporté le 26 août 1942. »

    Un peu plus loin, Loann et Roman se sont quelque peu écartés de la consigne initiale. « On cherche une personne que l’on a en commun et que l’on connaît, développe Loann. On essaye de voir s'il y a peut-être un de ses descendants qui est ici et s'il y a son nom de famille dans le livre. ​​​​​​​» Mais la quête se révèle fastidieuse, constate Roman. « Je cherche un nom de famille précis et je trouve quand même dix personnes qui ont ce nom de famille. C’est impressionnant, ça montre vraiment la diversité des personnes qui ont été touchées par le génocide. »

    Effets personnels

    Aux images d’archives se superposent désormais, plus seulement des noms, mais des visages et de nombreux effets personnels. La Shoah s’incarne à travers des lunettes, des cheveux, des milliers de paires de chaussures, rassemblées derrière une immense plaque de verre. « Là, on est sans voix, on est bouche bée face à cet amas d’objets, de prothèses. On se rend compte réellement du massacre que ça a été et du nombre de personnes qui ont été tuées. Je suis choqué de l’espace que ça prend et du nombre d’objets et de chaussures qu’il y a », explique Loann.

    À Auschwitz, ce sont un million de personnes qui ont été amenées en train, afin d’y être triées, gazées et incinérées. Pour les élèves qui le souhaitent, la visite s’achève par un passage devant un four crématoire. « Tout le monde rentre ? », interroge par précaution Mary Albagnac, l’enseignante. Tous les élèves pénètrent et découvrent le summum de l’horreur. « Cela fait peur, réagit immédiatement Yann. Parce que les bâtiments sont en assez bon état et en entrant dedans on s’imagine ce qu’il s’est passé auparavant. »

    Transmettre la mémoire

    Face aux preuves parfois crues et brutales de la Shoah, aucun élève ne reste insensible. Reste à savoir ce qu’ils feront de l’exigence de mémoire et de l’importance de la transmettre. Une mission plus difficile à mener aujourd’hui qu’il y a quelques années, à en croire l’enseignante d’histoire, Mary Albagnac : « Les derniers témoins disparaissent ou sont de plus en plus fragiles, donc on a du mal à les faire venir sur les événements. Et l’autre souci que j’identifie, c’est que la jeune génération a accès à tout, dans l’instantané, à tout moment et a parfois du mal à faire le tri. Avec ce projet, on veut les faire travailler sur les sources historiques, leur montrer comment on fait de l’histoire, comment avoir un regard critique. Et la professeure de poursuivre : «On sait que ça ne marchera pas avec tous, mais on se donne les moyens d’y arriver avec ce type de projet. »

    La mémoire de la Shoah demeure encore une mémoire incarnée, grâce au récit qu’en font encore les rescapés. Mais la force de ce récit est condamnée à s’amenuiser avec la disparition des derniers survivants, estime Alexandre Doulut, guide accompagnateur du mémorial de la Shoah : « Pour avoir vu dans les yeux des jeunes leurs réactions face à quelqu’un qui a été la victime d’Auschwitz, qui raconte quel a été son quotidien, je peux vous assurer que nous, si on passe derrière en tant qu’historien avec nos connaissances brutes, ça a une portée cent fois plus minime, c’est évident. » Cela signifie-t-il pour autant que l’on puisse un jour complètement oublier cette histoire ? « Oui, personne ne peut dire quel sera l’état de la mémoire, dans dix ans, dans vingt ans, c’est très versatile la mémoire, reprend Alexandre Doulut. Mais moi je suis plutôt optimiste. »

    Transmettre, un poids ou un défi ?

    Nina, 17 ans, doit bien le reconnaître, avant cette année, « elle n’aurait vraiment pas pensé parler de la Shoah. Cela me touchait, mais je n’étais pas sensibilisée au fait de devoir retranscrire. » À la question de savoir si la lycéenne se sent capable ou non de transmettre cette mémoire, elle hésite d’abord, puis se lance : « Moi, je ne m'en sens pas vraiment capable. Je raconterai à mon entourage proche, car eux, ils me connaîtront personnellement et c’est dans l’intimité que l’on raconte ces choses, puisque ce sont des traumatismes. » Nina ne se sent pas d’en parler car elle a peur, « peur de mal raconter, d’oublier des détails, d’offenser les petits enfants des familles ». Mais l’idée que l’on puisse totalement oublier cette histoire « l’effraie ».

    À ses côtés, Juliette lui oppose d’autres arguments. « C'est à nous de porter cela. Ce n’est pas un poids, c’est quelque chose que l’on va devoir faire et c’est à nous d’assumer ce rôle. Il ne faut pas se priver d’en parler, ça ne doit pas être tabou, on ne doit pas ne pas en parler parce que ça a été très grave. Il faut justement en parler. Ce n’est pas un défi qui doit faire peur. »

    Ginette Kolinka, passeuse de mémoire

    Quelques jours plus tard, au mémorial de la Shoah à Paris, des rires se font entendre dans l’auditorium. Sur scène, Ginette Kolinka houspille la modératrice de la conférence : « Posez-moi une question, mais une vraie ! Sinon je mélange tout, le départ et le retour ! » La mémoire fait parfois défaut, mais à presque 100 ans, Ginette Kolinka n’a rien perdu de sa répartie et de la force de son récit. « Hitler voulait nous humilier et il a su trouver tout ce qu’il y avait pour le faire », rappelle-t-elle. Infatigable passeuse de mémoire, c’est encore à la jeune génération qui l’écoute dans l’auditorium qu’elle s’adresse ce soir-là, avant d’entamer un dialogue plus direct entre deux dédicaces et de répondre à quelques questions de journalistes : « Aux jeunes, je le dis et le redis : qu’ils parlent au plus grand nombre de personnes possibles en leur spécifiant que ce n’est pas une fiction. Ce qui a été écrit, ça a été vécu, on en est les survivants », insiste la rescapée.

    Puis, Ginette Kolinka s’adresse à une jeune fille qui lui présente son ouvrage à dédicacer : « Toi, tu es une petite fille et j’espère que quand ça sera le moment de parler de ça dans ta classe, tu diras "moi j’ai vu quelqu’un qui l’a vécu, j’ai vu deux dames, tu peux dire âgées, ça ne fait rien, et qui l’ont vécu ! " »Reste une dernière interrogation : a-t-elle confiance dans la jeune génération pour porter cette mémoire ? La réponse fuse : « Qu’est-ce que ça veut dire confiance ou pas confiance ? Je ne suis pas obsédée par ce qu’il va se passer après. Moi, je vis le présent. Quand je vais dans les écoles, je m’aperçois qu’il y a beaucoup d'enfants qui m’écoutent, des plus jeunes et des moins jeunes. On vit le présent. Ils ont écouté. Cette petite fille a écouté. Peut-être que demain elle va le raconter à sa maîtresse. Et bien moi, ça, ça me suffit. »

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  • Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène aux États-Unis, au 6 janvier 2021, date de l'attaque du Capitole. Des partisans de Donald Trump avaient fait exploser leur colère face à la victoire de Joe Biden, en assiégeant le Capitole. Aujourd'hui, inversion de situation ! Donald Trump vient d'être investi 47è président des États-Unis, et a promis de gracier les partisans inculpés après cette attaque. En seconde partie, direction le Cap-Vert, dans ses fonds marins.

    Trump, le retour : attaque du Capitole : le grand pardon

    En ce 20 janvier 2025, Donald Trump redevient président des États-Unis. La superpuissance mondiale. Mais il y a 4 ans, le 6 janvier 2021, des milliers de ses partisans prenaient d’assaut le Capitole de Washington, le siège du pouvoir législatif, pour contester dans le sang, la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Une journée inédite qui a sidéré l’Amérique et le monde. Aujourd'hui, l’histoire s’inverse.

    Donald Trump et ses partisans sont de retour au pied de ce même Capitole pour célébrer son investiture. Celui qui était devenu un paria, après le 6 janvier, revient plus puissant et populaire que jamais après sa nette victoire contre sa rivale démocrate, le 5 novembre. Dès son premier jour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de gracier ses partisans inculpés après cette attaque du Capitole de 2021.

    4ème volet de nos reportages sur le retour de Donald Trump au pouvoir. Le Grand Pardon, signé David Thomson et Guillaume Naudin.

    Un Grand reportage de David Thomson et Guillaume Naudin. Entretien avec Jacques Allix.

    À la recherche des trésors archéologiques sous-marins du Cap-Vert

    Dans les fonds marins, au large du Cap-Vert, archipel au carrefour des routes maritimes entre l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique, une partie du patrimoine historique est encore ensablé. Épaves de bateau avec ancre ou canon, objets de navigation ou du quotidien tombés de navires, à des époques entre le XVIè et le XVIIIè siècle.

    Quelques archéologues commencent depuis une dizaine d’années à s’intéresser à ces vestiges encore inexplorés, ils sont Mozambicain, Comorien, Erythréen ou Cap-verdien. Ils portent ainsi les balbutiements de l’archéologie sous-marine du continent africain. Nous sommes dans des eaux cristallines ; peu profondes, toutes proches de la côte.

    Un Grand reportage de Théa Ollivier qui s'entretient avec Jacques Allix.

  • Dans le supplément de ce samedi, direction le Mali où les relations avec la France sont tendues depuis plus de 4 ans avec l'arrivée au pouvoir de la junte militaire. Dans ce reportage. Quelles sont les conséquences de ces désaccords vis-à-vis de la communauté malienne qui vit en France ? En seconde partie, direction l'Australie, qui connaît une forte sécheresse. En conclusion, l'eau est devenue une précieuse ressource et un bien rare et surexploité.

    Tensions Bamako-Paris: espoirs et frustrations des Maliens de France

    Cela fait plus de quatre ans et demi que la junte militaire a pris le pouvoir au Mali. Depuis, les relations sont gelées entre Paris et Bamako. L'aide au développement coupée côté français. Et au Mali, tout projet associatif subventionné par la France est bloqué.

    Pour les quelque 500 000 membres de la diaspora malienne en France, il ne reste qu'une seule option : les transferts d'argent. Indispensables et incontournables, ces envois permettent d'aider les proches et de participer à distance au développement du pays. En 2023, le Mali a reçu plus d’un milliard de dollars grâce à ses expatriés. Et s’ils sont nombreux dans la diaspora à applaudir le désir de souveraineté affiché par la junte au pouvoir, cela étant perçu comme un gage de renouveau pour le Mali, d’autres laissent entrevoir leurs inquiétudes, leur crainte d’un isolement du pays.

    Un Grand reportage d'Alexis Bedu qui s'entretient avec Jacques Allix.

    En Australie, la guerre de l’eau a déjà commencé

    L’Australie, c’est le continent le plus aride du monde… C’est pourquoi une part significative de son agriculture se concentre autour de l’un des deux seuls bassins hydrographiques du continent, les rivières Murray-Darling et leurs multiples affluents, qui s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres… Mais il est de plus en plus difficile d’en vivre.

    La sécheresse a fait baisser drastiquement son niveau ces dernières années, elle est par ailleurs surexploitée, et polluée, en amont, par des producteurs de coton, plaçant les éleveurs, et les communautés indigènes situées en aval dans une situation de stress hydrique de plus en plus intenable…

    Nos reporters, Léo Roussel et Grégory Plesse, se sont rendus à Wilcannia, une petite ville majoritairement aborigène où l’eau en bouteille coûte plus cher que le diesel ainsi que dans la région de Menindee, aux confins de la Nouvelle-Galles-du-Sud.

    Un Grand reportage de Grégory Plesse et Léo Roussel. Entretien avec Jacques Allix.

  • « Amani » signifie la paix en swahili. Amani, c’est aussi le nom du plus grand festival de musiques d’Afrique centrale. Un évènement qui se tient chaque année à Goma, le chef-lieu du nord Kivu en République Démocratique du Congo. Une ville devenue lieu de refuge pour les déplacés du conflit qui touche toute la zone.

    Après bien des péripéties, le festival de Goma a pu fêter ses dix ans en novembre dernier. L’occasion de plonger dans cette bouillante cité où la musique est une clef pour passer des messages, une échappatoire également quand la douleur est trop forte, comme le raconte la chanteuse Voldie Mapenzi.

    «Festival Amani de Goma: quand la musique répond aux armes», de Guillaume Thibault.

    Diaporama

  • Dans les fonds marins, au large du Cap-Vert, archipel au carrefour des routes maritimes entre l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique, une partie du patrimoine historique est encore ensablé. Épaves de bateau avec ancre ou canon, objets de navigation ou du quotidien tombés de navires, à des époques entre le XVIè et le XVIIIè siècle.

    Quelques archéologues commencent depuis une dizaine d’années à s’intéresser à ces vestiges encore inexplorés, ils sont Mozambicain, Comorien, Erythréen ou Cap-verdien. Ils portent ainsi les balbutiements de l’archéologie sous-marine du continent africain. Nous sommes dans des eaux cristallines ; peu profondes, toutes proches de la côte.

    «À la recherche des trésors archéologiques sous-marins du Cap-Vert», un Grand reportage de Théa Ollivier.

  • Cela fait plus de quatre ans et demi que la junte militaire a pris le pouvoir au Mali. Depuis, les relations sont gelées entre Paris et Bamako. L'aide au développement coupée côté français. Et au Mali, tout projet associatif subventionné par la France est bloqué.

    Pour les quelque 500 000 membres de la diaspora malienne en France, il ne reste qu'une seule option : les transferts d'argent. Indispensables et incontournables, ces envois permettent d'aider les proches et de participer à distance au développement du pays. En 2023, le Mali a reçu plus d’un milliard de dollars grâce à ses expatriés. Et s’ils sont nombreux dans la diaspora à applaudir le désir de souveraineté affiché par la junte au pouvoir, cela étant perçu comme un gage de renouveau pour le Mali, d’autres laissent entrevoir leurs inquiétudes, leur crainte d’un isolement du pays.

    «Tensions Bamako - Paris : espoirs et frustrations des Maliens de France», un reportage d’Alexis Bédu.

  • En ce 20 janvier 2025, Donald Trump redevient président des États-Unis. La superpuissance mondiale. Mais il y a 4 ans, le 6 janvier 2021, des milliers de ses partisans prenaient d’assaut le Capitole de Washington, le siège du pouvoir législatif, pour contester dans le sang, la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Une journée inédite qui a sidéré l’Amérique et le monde. Aujourd'hui, l’histoire s’inverse.

    Donald Trump et ses partisans sont de retour au pied de ce même Capitole pour célébrer son investiture. Celui qui était devenu un paria, après le 6 janvier, revient plus puissant et populaire que jamais après sa nette victoire contre sa rivale démocrate, le 5 novembre. Dès son premier jour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de gracier ses partisans inculpés après cette attaque du Capitole de 2021.

    4ème volet de nos reportages sur le retour de Donald Trump au pouvoir. Le Grand Pardon, signé David Thomson et Guillaume Naudin.

    «Trump, le retour : attaque du Capitole, le grand pardon», un Grand reportage de David Thomson et Guillaume Naudin. Réalisation : Ewa Piedel.

  • Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène aux États-Unis. À l'approche de la prise de fonction de Donald Trump, l'inquiétude règne chez certains Américains qui craignent de perdre leurs droits. En deuxième partie, direction l'Afghanistan, où les droits des femmes se réduisent à peau de chagrin depuis l'arrivée des talibans en août 2021. Ces femmes qui vivent dans le noir sous leur burqa, et la plupart du temps, enfermées, développent des troubles de santé mentale.

    Trump, le retour : la résistance se met en place

    Dans quelques jours (le 20 janvier 2025), Donald Trump sera investi 47ème président des États-Unis après une incroyable campagne ; historique. Son retour à la Maison Blanche inquiète certains Américains. Ils craignent une régression de leurs droits. Parmi les promesses de Donald Trump, des déportations de masse pour les migrants sans titre de séjour, une réduction des droits des personnes transgenres ou l’envoi de l’armée contre les manifestants.

    Face à cela, des associations se préparent avec l’idée que si Washington (l’État central) devient une menace, c’est à l’échelle locale qu’il faudra s’entraider.

    Un Grand reportage de notre correspondant en Géorgie Edward Maille qui s'entretient avec Jacques Allix.

    Afghanistan : la longue nuit des femmes

    Le 15 août 2021, les talibans prenaient le pouvoir en Afghanistan. Ou reprenaient le pouvoir. Depuis, les droits des femmes sont bafoués. Les Afghanes, visées par de nombreuses restrictions, ont progressivement disparu de l’espace public : du gouvernement, de nombreuses entreprises, des collèges, des universités. Parmi les nombreux drames, politiques, sociaux, (humains tout simplement) que cela engendre, une récente étude menée par l’ONU révèle une crise de santé mentale.

    Une crise de plus en plus grave chez les femmes, liée à la perte de leurs droits. 78% des femmes ont déclaré avoir une santé mentale « mauvaise » ou « très mauvaise », et 8% ont dit connaître au moins une autre femme ou fille qui avait tenté de se suicider. Un reportage rendu possible grâce à des témoignages de femmes en Afghanistan récoltés par téléphone par Hasina Akbari qui a collaboré avec notre correspondante au Pakistan.

    Un Grand reportage de Sonia Ghezali qui s'entretient avec Jacques Allix.

    À lire aussiAfghanistan: les talibans continuent de chasser les femmes de l'espace public

  • Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end est entièrement consacré au retour de Donald Trump à la Maison Blanche et à son programme d'expulsion massive de migrants illégaux qui ont, pour la plupart, refait leur vie et risquent de tout perdre. Le président élu prend ses fonctions le 20 janvier 2025. Va-t-il aussitôt mettre à exécution ce projet jugé «inhumain», selon les ONG gouvernementales ?

    Trump, le retour: le Texas se prépare à l’expulsion massive de migrants

    À l’approche de la prise de fonction de Donald Trump, le 20 janvier 2025, les quelque 11 millions de migrants illégaux présents dans le pays retiennent leur souffle. Car le président élu a promis de lancer dès son premier jour à la Maison Blanche un programme d’expulsion massive. Le Texas s’y prépare déjà : les autorités commencent à mettre en place des infrastructures pour les expulsions. Les Organisations non gouvernementales, elles, promettent la résistance à ce projet jugé inhumain. Sans parler des migrants concernés qui craignent d’être obligés de quitter un pays où ils ont fondé des familles et refait leur vie.

    Un Grand reportage d'Achim Lippold qui s'entretient avec Jacques Allix.

    Trump, le retour : au Mexique sur les rails de la crise migratoire

    Il est surnommé par les migrants «la Bestia», la bête. Tellement il est difficile et dangereux de monter à son bord. La Bestia, c’est un train de marchandises qui parcourt 2 500 kilomètres presque du nord au sud du Mexique. Les migrants l’empruntent pour traverser le pays et atteindre la fameuse frontière avec les États-Unis. À quelques jours de l’investiture de Donald Trump, pour un second mandat à la Maison Blanche, ses véhémentes promesses d’une réduction drastique de l’immigration et d’une expulsion massive des immigrés clandestins aiguise la crise migratoire de l’autre coté de la frontière.

    Et bien sûr du côté des migrants, c’est : incertitude et angoisse. À tel point que beaucoup sont prêts à prendre tous les risques pour poursuivre coûte que coûte le rêve américain : même à sauter dans ce terrible train.

    Un Grand reportage de Gwendolina Duval qui s'entretient avec Jacques Allix.

  • À l’approche de la prise de fonction de Donald Trump, le 20 janvier 2025, les quelque 11 millions de migrants illégaux présents dans le pays retiennent leur souffle. Car le président élu a promis de lancer dès son premier jour à la Maison Blanche un programme d’expulsion massive. Le Texas s’y prépare déjà : les autorités commencent à mettre en place des infrastructures pour les expulsions. Les Organisations non gouvernementales, elles, promettent la résistance à ce projet jugé inhumain. Sans parler des migrants concernés qui craignent d’être obligés de quitter un pays où ils ont fondé des familles et refait leur vie.

    « S’ils me renvoient au Mexique, je reviendrai »

    En complément de notre Grand Reportage sur le plan d’expulsion de la future administration Trump, nous vous proposons une interview rare d’un migrant sans papiers. Daniel, d’origine mexicaine, vit dans le sud du Texas, à quelques kilomètres de la frontière, depuis 25 ans. Comme des millions d’autres immigrants clandestins, il s’est marié, a fondé une famille et mène une vie aussi normale que possible, malgré les défis de son statut.

    Après quelques hésitations, Daniel accepte de nous recevoir chez lui, dans une maison qu’il a construite de ses propres mains. Vêtu de sa tenue d’ouvrier et de sa veste fluorescente, il rentre tout juste d’un chantier.

    RFI : Vous avez quitté le Mexique en 1999, clandestinement, en traversant le Rio Grande. Pourquoi avez-vous décidé de partir ?

    Daniel : Tout d'abord, parce que la situation économique là-bas était très mauvaise, sans aucune perspective. Je voulais une vie meilleure pour moi, mais surtout pour mes enfants. Je voulais qu’ils naissent ici pour qu’ils ne souffrent pas comme j’ai souffert au Mexique. Je me suis dit : si j’arrive à traverser la frontière et à m’installer ici, je fonderai une famille. Et c’est ce que j’ai fait : je vis ici avec mon épouse et mes cinq enfants. L’aînée a aujourd’hui l’âge que j’avais quand j’ai quitté le Mexique.

    Nous sommes assis sur le canapé dans le salon de Daniel. Ses enfants jouent ou regardent des vidéos. Une vie de famille presque normale, si ce n’est la menace d’expulsion qui pèse sur ce foyer. Daniel se souvient encore très bien de la journée où sa vie a basculé.

    Oui, c’était l’année dernière, en février 2024. Je suis sorti travailler à 6h30 du matin pour commencer à 7h. À environ 25 kilomètres de chez moi, la police m’a arrêté. Mon van était chargé, ce qui avait l’air suspect. Ils m’ont demandé si je transportais de la drogue, j’ai répondu que non. Puis, ils m’ont dit que je roulais à 61 km/h alors que la limite était de 60 km/h. Ils m’ont demandé mes papiers, et j’ai répondu que je n’en avais pas. Ils m’ont arrêté et emmené dans un centre de détention à McAllen, où j’ai passé 21 jours. En mars 2025, je suis convoqué devant le tribunal. Le juge décidera si je dois retourner au Mexique ou si je peux rester.

    Vous continuez à travailler malgré tout ?

    Oui, mais j’y vais avec la peur au ventre. J’ai peur qu’ils m’arrêtent de nouveau, car ils m’ont dit que je n’avais pas le droit de travailler. Mais si j’arrête, comment pourrais-je nourrir ma famille ? Ce serait différent s’ils me donnaient un permis de travail. Je pourrais obtenir un meilleur emploi. Là, je gagne le minimum, même si je travaille entre 40 et 60 heures par semaine. On me paie entre 7 dollars 50 et 8 dollars de l’heure, parce que je n’ai pas de numéro de sécurité sociale.

    Vous travaillez sur quels types de chantiers ?

    Je travaille sur des chantiers publics : construction d’écoles, d’hôpitaux, de cliniques, de banques. Personne ne m’a jamais demandé si j’étais en règle. Au contraire, cela les arrange : ils peuvent me payer moins. Je travaille généralement 7 jours sur 7, de 8 à 10 heures par jour.

    Votre maison, elle vous appartient ?

    Oui, après toutes ces années de travail, Dieu merci, j’ai pu acheter ce terrain et construire cette maison. Je voulais laisser quelque chose à mes enfants. Si jamais ils me renvoient au Mexique, au moins, ils auront un toit et n’auront pas de loyer à payer. Ce que je regrette, c’est de ne pas pouvoir voyager ailleurs aux États-Unis. À cause des checkpoints au nord du Texas, toutes les voitures sont contrôlées. Mes enfants aimeraient aller à l’Aquaparc de San Antonio, mais je suis obligé de leur dire : désolé, je ne peux pas. Eux, ils pourraient y aller, mais pas moi.

    Oui, parce qu’ils sont nés ici et ont donc la nationalité américaine.

    Dieu merci, oui. Ils ne subiront pas les mêmes humiliations. Mais ici, quand vous êtes Latino et sans papiers, les gens vous traitent mal. Il y a beaucoup de racisme. Même des Latinos nés ici vous regardent de haut. Ils vous font travailler pour un salaire de misère, sachant que vous ne pouvez pas vous défendre.

    Vous imaginiez votre vie comme cela, lors que vous êtes parti du Mexique ?

    Non. Je suis parti pour une vie meilleure. Au Mexique, les gens disent : va aux États-Unis, c’est mieux là-bas. Mais la réalité est dure. Rien n’est gratuit. Et vivre sans papiers, c’est être constamment sur le qui-vive.

    Et votre épouse, est-elle dans la même situation ?

    Oui, elle n’a pas de papiers non plus. Elle travaille comme cuisinière dans un restaurant et fait aussi le ménage chez une juge. On se relaye pour s’occuper des enfants. Quand je rentre, elle part travailler.

    En quoi l’élection de Donald Trump peut-elle influencer la décision du juge ?

    Les avocats me disent qu’avec ce nouveau président, il n’y a pas beaucoup d’espoir. Comme je suis ici depuis longtemps, le juge pourrait faire une exception, mais ce sera compliqué. Avant, j’aurais eu une chance, mais avec Donald Trump, c’est presque impossible.

    Comment vivez-vous cette situation ?

    C’est un combat quotidien, une lutte avec moi-même. Je n’ai rien fait de mal, j’ai payé mes impôts. Mais j’ai peur en permanence. À chaque sortie, je crains qu’on m’arrête et qu’on me sépare de mes enfants. C’est difficile. Mais une chose est sûre : si je devais être renvoyé au Mexique, je reviendrai. Peu importe comment, je reviendrai.

  • Il est surnommé par les migrants «la Bestia», la bête. Tellement il est difficile et dangereux de monter à son bord. La Bestia, c’est un train de marchandises qui parcourt 2 500 kilomètres presque du nord au sud du Mexique. Les migrants l’empruntent pour traverser le pays et atteindre la fameuse frontière avec les États-Unis. À quelques jours de l’investiture de Donald Trump, pour un second mandat à la Maison Blanche, ses véhémentes promesses d’une réduction drastique de l’immigration et d’une expulsion massive des immigrés clandestins aiguise la crise migratoire de l’autre coté de la frontière.

    Et bien sûr du côté des migrants, c’est : incertitude et angoisse. À tel point que beaucoup sont prêts à prendre tous les risques pour poursuivre coûte que coûte le rêve américain : même à sauter dans ce terrible train.

    «Trump, le retour : au Mexique sur les rails de la crise migratoire», un Grand reportage de Gwendolina Duval.

  • Dans quelques jours (le 20 janvier 2025), Donald Trump sera investi 47ème président des États-Unis après une incroyable campagne ; historique. Son retour à la Maison Blanche inquiète certains Américains. Ils craignent une régression de leurs droits. Parmi les promesses de Donald Trump, des déportations de masse pour les migrants sans titre de séjour, une réduction des droits des personnes transgenres ou l’envoi de l’armée contre les manifestants.

    Face à cela, des associations se préparent avec l’idée que si Washington (l’État central) devient une menace, c’est à l’échelle locale qu’il faudra s’entraider.

    «Trump, le retour : la résistance se met en place», un Grand reportage en Géorgie de notre correspondant Edward Maille.

  • Le 15 août 2021, les talibans prenaient le pouvoir en Afghanistan. Ou reprenaient le pouvoir. Depuis, les droits des femmes sont bafoués. Les Afghanes, visées par de nombreuses restrictions, ont progressivement disparu de l’espace public : du gouvernement, de nombreuses entreprises, des collèges, des universités. Parmi les nombreux drames, politiques, sociaux, (humains tout simplement) que cela engendre, une récente étude menée par l’ONU révèle une crise de santé mentale.

    Une crise de plus en plus grave chez les femmes, liée à la perte de leurs droits. 78% des femmes ont déclaré avoir une santé mentale « mauvaise » ou « très mauvaise », et 8% ont dit connaître au moins une autre femme ou fille qui avait tenté de se suicider. Un reportage rendu possible grâce à des témoignages de femmes en Afghanistan récoltés par téléphone par Hasina Akbari qui a collaboré avec notre correspondante au Pakistan.

    « Afghanistan, la longue nuit des femmes », un Grand reportage de Sonia Ghezali.

  • Dans le supplément de ce dimanche, Grand reportage week-end vous emmène au Pérou, dans la forêt amazonienne. Camisea est l'un des plus grands chantiers d'extraction de gaz naturel d'Amérique latine. Les investissements sont énormes, les conséquences pour l'environnement réelles et les retombées financières et en matière de développement pour les populations autochtones sont finalement minimes. En deuxième partie, nous reviendrons sur ce frisson dans l'actualité française de cette semaine, le souvenir des attentats de 2015 avec la commémoration de l'attaque terroriste de Charlie Hebdo le 7 janvier. Le lendemain et le surlendemain, deux autres attentats suivent.

    Camisea, promesses et désillusions du gaz amazonien

    Extraire du gaz au cœur de la jungle... Nous partons loin de toute route, dans un univers de cours d’eau et de terres inondées dans la forêt amazonienne du Pérou. C’est dans cet environnement que se développe l'un des plus grands projets de gaz naturel d'Amérique latine.13 milliards et demi environ de mètres cubes de gaz sortent chaque année de l’Amazonie péruvienne. Gaz exploités par un consortium de six entreprises étrangères.

    Près de 20 ans après les premiers forages, les retombées des revenus conséquents liés à cette énergie fossile et la présence d'entreprises privées ont bouleversé la vie des communautés autochtones. Elles vivent au quotidien avec les forages et tout ce qui gravite autour. Mais au final : dans cette jungle loin de tout, les promesses de développement sont loin d'avoir été toutes tenues.

    Un Grand reportage de Juliette Chaignon qui s'entretient avec Jacques Allix.

    Charlie Hebdo : retour sur les attentats de janvier 2015

    7 janvier 2015 - 7 janvier 2025. Il y a tout juste 10 ans s’ouvrait en France une phase de terrorisme d’une ampleur exceptionnelle. En janvier : une série d’attentats qui vise tout d’abord le journal Charlie Hebdo. Et en novembre, l’attaque encore beaucoup plus meurtrière contre le Bataclan, notamment.

    En janvier 2015 à Paris, du 7 au 9 : trois attentats s’enchainent. Trois terroristes islamistes, tous Français, tuent à l'arme de guerre 17 personnes. Ils veulent venger le prophète Mahomet, selon leurs termes, caricaturé par le journal Charlie Hebdo. Douze personnes sont tuées à la rédaction. Le lendemain, une policière municipale est abattue à Montrouge, non loin d'une école juive. Puis, le 9 janvier, c'est l’attentat antisémite de la porte de Vincennes : quatre clients de l’Hyper Cacher sont abattus.

    Dix ans plus tard, nous avons fait le choix de rediffuser ce reportage, à base d'archives de la rédaction. Il nous plonge avec violence au cœur de ces trois jours, qui n'ont pas encore fini de soulever l'émoi en France et bien au-delà.

    Un Grand reportage de Laura Martel qui s'entretient avec Jacques Allix.

  • Dans le supplément de ce samedi, Grand reportage week-end nous emmène en Syrie, un peu plus d'un mois après le changement de régime, où une guerre déjà fait rage dans le nord du pays. Une coalition de forces jihadistes soutenue par la Turquie s'est élancée dès la fin novembre à l'assaut des régions contrôlées par les Kurdes. 100 000 personnes fuient sur les routes. Notre correspondante les a suivis ville après ville. En deuxième partie, le cap sur la Géorgie, petit pays, grands enjeux géopolitiques. La Russie avance ses pions, les pro-européens y résistent ou choisissent l'exil.

    Les Kurdes du nord-ouest syrien, perpétuels déplacés, presque oubliés

    Plus d’un demi-siècle de dynastie Assad en Syrie a pris fin le 8 décembre dernier. De père en fils, de Hafez à Bachar, les Syriens ont vécu dans la peur de ce régime. Voire la terreur. Fin novembre, les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Sham, partis de leur fief du nord-ouest, commencent à grignoter le terrain ville par ville. Jusqu'à la capitale. Bachar el-Assad fui en catimini en Russie.

    Depuis, toute la Syrie et le monde s’interrogent sur le nouveau régime islamiste qui essaie de faire bonne figure, mené par Ahmed al-Charaa, qui a préféré faire oublier son nom de guerre Abou al-Joulani. Mais, dans le nord, une guerre est déjà en cours. Une coalition de forces jihadistes soutenues par la Turquie a également lancé une offensive fin novembre. Elle vise les régions contrôlées par les Kurdes au nord d’Alep. Conséquence : plus de 100 000 personnes se sont jetées sur les routes, fuyant vers la région autonome sous contrôle kurde. Cette même population avait déjà connu un sort similaire il y a six ans. De ville en ville, nous avons suivi cet exode toujours en cours.

    Un Grand reportage de Marie-Charlotte Roupie qui s'entretient avec Jacques Allix.

    Géorgie: la démocratie ou l’exil

    La Géorgie dans le Caucase a vécu une fin d’année 2024 très mouvementée. Législatives contestées en octobre, désignation d’un président – Kavelachvili, tout aussi rejeté par l’opposition pro-européenne –, et l’ombre de Moscou qui plane avec, notamment, cette annonce du gouvernement du parti Rêve géorgien en fin d’année du report du processus d’adhésion à l’Union européenne. De quoi confirmer l’hémorragie des forces vives de ce pays de 3,7 millions d'habitants.

    Selon les Nations unies, des centaines de milliers de Géorgiens vivent à l’étranger. Après l’espoir d’un avenir européen, les vagues d’instabilité politique et géopolitique, les conditions économiques précaires, le peu d’avenir professionnel pour les nouvelles générations ont encouragé cet exil, principalement vers l’Europe de l’Ouest, les États-Unis, le Canada et la Turquie. C’est, en fait, depuis 2017 que le Rêve géorgien durcit le ton, multiplie les atteintes aux libertés individuelles, aux droits des minorités et sème le trouble. Les manifestants montent en pression au nom d’une bataille finale. Et, après avoir hésité, un grand nombre de Géorgiens choisissent d’émigrer.

    Un Grand reportage de Arnaud Contreras qui s'entretient avec Jacques Allix.

  • Extraire du gaz au cœur de la jungle... Nous partons loin de toute route, dans un univers de cours d’eau et de terres inondées dans la forêt amazonienne du Pérou. C’est dans cet environnement que se développe l'un des plus grands projets de gaz naturel d'Amérique latine. Camisea, ce sont 13 milliards et demi environ de mètres cubes de gaz qui sortent chaque année de l’Amazonie péruvienne. Gaz exploités par un consortium de six entreprises étrangères.

    Près de vingt ans après les premiers forages, les retombées des revenus conséquents liés à cette énergie fossile et la présence d'entreprises privées ont bouleversé la vie des communautés autochtones. Elles vivent au quotidien avec les forages et tout ce qui gravite autour. Mais au final : dans cette jungle loin de tout, les promesses de développement sont loin d'avoir été toutes tenues.

    « Camisea, promesses et désillusions du gaz amazonien », c'est un grand reportage de Juliette Chaignon (en partenariat avec France 24 et Disclose et avec le soutien de Pulitzer Center).

    À lire sur France 24Amazonie : des banques françaises dans le sale business du gaz au Pérou

  • Plus d’un demi-siècle de dynastie Assad en Syrie a pris fin le 8 décembre dernier. De père en fils, de Hafez à Bachar, les Syriens ont vécu dans la peur de ce régime. Voire la terreur. Fin novembre, les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Sham, partis de leur fief du nord-ouest, commencent à grignoter le terrain ville par ville. Jusqu'à la capitale. Bachar el-Assad fui en catimini en Russie.

    Depuis, toute la Syrie et le monde s’interrogent sur le nouveau régime islamiste qui essaie de faire bonne figure, mené par Ahmed al-Charaa, qui a préféré faire oublier son nom de guerre Abou al-Joulani. Mais, dans le nord, une guerre est déjà en cours. Une coalition de forces jihadistes soutenues par la Turquie a également lancé une offensive fin novembre. Elle vise les régions contrôlées par les Kurdes au nord d’Alep. Conséquence : plus de 100 000 personnes se sont jetées sur les routes, fuyant vers la région autonome sous contrôle kurde. Cette même population avait déjà connu un sort similaire il y a six ans. De ville en ville, nous avons suivi cet exode toujours en cours.

    « Les Kurdes du nord-ouest syrien, perpétuels déplacés, presque oubliés », un grand reportage de Marie-Charlotte Roupie.

  • 7 janvier 2015 - 7 janvier 2025. Il y a tout juste 10 ans s’ouvrait en France une phase de terrorisme d’une ampleur exceptionnelle. En janvier : une série d’attentats qui vise tout d’abord le journal Charlie Hebdo. Et en novembre, l’attaque encore beaucoup plus meurtrière contre le Bataclan, notamment.

    En janvier 2015 à Paris, du 7 au 9 : 3 attentats s’enchainent. Trois terroristes islamistes, tous Français, tuent à l'arme de guerre 17 personnes. Ils veulent venger le prophète Mahomet, selon leurs termes, caricaturé par le journal Charlie Hebdo. Douze personnes sont tuées à la rédaction. Le lendemain, une policière municipale est abattue à Montrouge, non loin d'une école juive. Puis, le 9 janvier, c'est l’attentat antisémite de la porte de Vincennes : quatre clients de l’Hyper Cacher sont abattus.

    Dix ans plus tard, nous avons fait le choix de rediffuser ce reportage, à base d'archives de la rédaction. Il nous plonge avec violence au cœur de ces trois jours, qui n'ont pas encore fini de soulever l'émoi en France et bien au-delà.

    « Retour sur les attentats de janvier 2015 », un grand reportage réalisé par Laura Martel et Pierre Chaffanjon.

    À lire aussiLes attentats jihadistes sur le sol français depuis 1995

  • La Géorgie dans le Caucase a vécu une fin d’année 2024 très mouvementée. Législatives contestées en octobre, désignation d’un président – Kavelachvili, tout aussi rejeté par l’opposition pro-européenne –, et l’ombre de Moscou qui plane avec, notamment, cette annonce du gouvernement du parti Rêve géorgien en fin d’année du report du processus d’adhésion à l’Union européenne. De quoi confirmer l’hémorragie des forces vives de ce pays de 3,7 millions d'habitants.

    Selon les Nations unies, des centaines de milliers de Géorgiens vivent à l’étranger. Après l’espoir d’un avenir européen, les vagues d’instabilité politique et géopolitique, les conditions économiques précaires, le peu d’avenir professionnel pour les nouvelles générations ont encouragé cet exil, principalement vers l’Europe de l’Ouest, les États-Unis, le Canada et la Turquie. C’est, en fait, depuis 2017 que le Rêve géorgien durcit le ton, multiplie les atteintes aux libertés individuelles, aux droits des minorités et sème le trouble. Les manifestants montent en pression au nom d’une bataille finale. Et, après avoir hésité, un grand nombre de Géorgiens choisissent d’émigrer.

    « Géorgie : la démocratie ou l’exil », un grand reportage d’Arnaud Contreras.