Avsnitt

  • Dans le cadre de la série audio Afrique du Sud et la Suisse, une "amitié" en or, produite par geneveMonde et Histoire Vivante (RTS), nous avons rencontré le journaliste d’investigation Jean-Philippe Ceppi. Auteur du reportage explosif diffusé dans Temps Présent le 29 avril 1999, il revient pour nous sur une affaire d’État aussi opaque que dérangeante.


    Alors que l’Afrique du Sud est isolée sur la scène internationale en raison de sa politique d’apartheid, la Suisse refuse de se joindre aux sanctions économiques. Dans cette brèche diplomatique, ses services de renseignement maintiennent – et même renforcent – leurs contacts avec leurs homologues sud-africains.

    Jean-Philippe Ceppi enquête sur ces relations dès la fin des années 1990. Son investigation le mène jusqu’à Peter Regli, chef du renseignement militaire suisse, confronté sans détour dans le reportage de Temps Présent. Derrière les sourires diplomatiques, c’est un réseau discret mais structuré de collaborations confidentielles qu’il met en lumière.


    Le journaliste de la RTS explique que ces liens se sont développés dans une logique typique de guerre froide : la peur du communisme permettait de justifier des alliances improbables, y compris avec un régime raciste. La Suisse échange alors des informations sensibles avec l’Afrique du Sud, notamment sur des armes chimiques et bactériologiques. Le nom de Wouter Basson – surnommé « Docteur la Mort » – revient régulièrement : ce médecin militaire sud-africain était chargé du programme « Coast », visant à développer des armes de destruction massive à visée sélective.


    Intermédiaires, manipulations et arrestation


    Un personnage-clé relie les acteurs suisses et sud-africains : Jürg Jacomet, agent suisse décédé en 1998, que Ceppi identifie comme un pivot discret entre Basson et certaines entreprises helvétiques.


    Peter Regli, ex-chef du renseignement militaire suisse



    L’affaire prend un tournant spectaculaire en mars 1999. Alors en reportage au Cap, Ceppi est arrêté le 5 mars 1999 et détenu quatre jours par les autorités sud-africaines. Il évoque une tentative claire d’intimidation, voire d’espionnage inversé : obtenir des informations sur ses sources et ses documents. Loin de l’intimider, cette arrestation renforce sa détermination à exposer les jeux troubles entre puissances discrètes.


    Peu après, en août 1999, éclate l’affaire Dino Bellasi : ce comptable du service de renseignement est arrêté pour détournement de fonds. D’abord décrit comme un escroc isolé, Bellasi affirme avoir agi sur ordre de Peter Regli dans le cadre d’un réseau clandestin financé hors budget officiel. L’affaire révèle un système à deux vitesses, échappant aux mécanismes de contrôle parlementaire et judiciaire.


    Plus de 25 ans après, Jean-Philippe Ceppi regrette que cette affaire n’ait jamais provoqué de véritable séisme politique en Suisse. Le silence des autorités, l’enterrement rapide des dossiers, la mise à la retraite anticipée de Regli : autant d’éléments qui, selon lui, témoignent d’une volonté farouche de préserver la raison d’État, même au prix de la transparence démocratique.


    Pour revoir le documentaire, cliquez sur ce lien.


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  • Rencontrer Claude Pahud et Isabelle Henchoz, piliers de la maison d’édition Antipodes, c’est plonger dans trois décennies de passion pour l’histoire locale romande, la sociologie et les récits souvent oubliés — ceux que la grande machine de l’édition française laisse de côté. Le 20 juin, à la Datcha de Lausanne, ils fêteront les 30 ans de cette aventure éditoriale unique, enracinée en Suisse romande.

    Parmi leurs coups de cœur figure le livre D’un loup à l’autre, qui explore le monde paysan et ses blessures, notre rapport à l’élevage et à la mort de l’animal, le combat de celles et ceux qui défendent la biodiversité, la réalité des chasseurs au-delà des clichés, la difficulté à gouverner et à légiférer sur le vivant, ou encore les efforts des scientifiques pour se faire entendre face aux ravages des fake news. Cet ouvrage important, signé Camille Kraft, a été financé sur fonds propres, avec peu de soutien extérieur.


    L’économie d’Antipodes est modeste, mais cela n’enlève rien à leur ambition d’imposer une voix singulière. Leurs ouvrages, plus ou moins courts, sont clairs, à la mise en page sobre, souvent ancrés dans l’histoire locale, parfois sous forme de bande dessinée (Le Siècle d’Emma, Le Siècle de Jeanne) — toujours percutants. Dans El-Medina. Entre ici et là-bas, on découvre par exemple le périple kafkaïen d’une Kosovare pour obtenir son passeport suisse, ou encore les récits dessinés d’Éric Burnand, historien devenu auteur de BD.


    Avec Le Siècle d’Emma, imprimé à 17 000 exemplaires, des titres féministes — dont un guide sous forme d’agenda menstruel —, Antipodes prouve qu’il existe un public pour ces histoires qui remuent la pensée et donnent aux lectrices et lecteurs l’envie d’en savoir plus sur leur cité, leur campagne, et les multiples récits qui les traversent.


    Le site geneveMonde.ch, frère de notreHistoire.ch a d’ailleurs eu, à plusieurs reprises, la chance de collaborer avec les auteurs des publications de la maison d’édition lausannoise, notamment celles de Damien Caron, Bouda Etemad, Sandra Bott ou encore Sébastien Farré, pour ne citer que ces personnes.


    Entretien réalisé par David Glaser


    Lien vers le site d'Antipodes


    Soirée publique pour les 30 ans d'Antipodes à La Datcha (Le Flon Lausanne) le 20 juin 2025.


    Photo : Claude Pahud et Isabelle Henchoz (DG)

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  • Sessant'anni fa, l'inaugurazione del Traforo del Monte Bianco segnò una svolta nei collegamenti tra Francia e Italia. Questo capolavoro di ingegneria, scavato nel cuore delle Alpi, è una testimonianza della maestria tecnica, della determinazione umana e della cooperazione internazionale. Per commemorare questa pietra miliare, il romanzo di Sara Loffredi Fronte di Scavo accompagna i lettori alla scoperta delle vite dei lavoratori che hanno reso possibile questo progetto monumentale. Sara Loffredi parla con David Glaser di geneveMonde in un'intervista di 20 minuti in italiano (traduzione scritta qui sotto).


    Ispirata dalla dura realtà dei lavoratori sotterranei, Sara Loffredi fonde magistralmente l'accuratezza storica con la libertà narrativa, creando una storia precisa e profondamente commovente. Al centro del romanzo c'è Ettore, un protagonista complesso, oppresso dal suo passato e dalle sue insicurezze, il cui viaggio rispecchia le lotte fisiche e psicologiche dei lavoratori. Al suo fianco, l'enigmatico Samiel, un mistico “rabeilleur” (guaritore), aggiunge profondità e ricchezza culturale alla narrazione. La scrittura di Sara Loffredi raggiunge un perfetto equilibrio tra precisione tecnica e narrazione poetica, permettendo ai lettori di sentire il peso di ogni scavo e la speranza che ha spinto avanti i lavoratori.


    Al di là del lavoro fisico, il romanzo mette in luce la crescita personale dei personaggi e il costo umano dei grandi progetti infrastrutturali. Il legame personale dell'autrice con la storia – un suo parente ha lavorato al tunnel negli anni '70 – aggiunge un ulteriore livello di autenticità e profondità emotiva.

    Il tunnel del Monte Bianco ha avuto un profondo impatto sul commercio tra Francia, Italia e Svizzera, influenzando in modo particolare Ginevra, che ha vissuto importanti cambiamenti economici e geopolitici. Sebbene la sua costruzione abbia suscitato dibattiti ambientali e politici, rimane un potente simbolo di cooperazione e resilienza. Fronte di Scavo ci ricorda una verità universale: l'unità e la perseveranza umana possono superare anche le sfide più grandi.


    Nella seconda parte di questa serie audio in due parti, la storica Francesca Piana discute il ruolo cruciale di Ginevra nella realizzazione del tunnel.


    Intervista di David Glaser, ascolta la seconda parte (in inglese) della serie audio con la storica Francesca Piana qui.

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  • In the second part of this audio series, historian Francesca Piana discusses with geneveMonde reporter David Glaser Geneva’s crucial role in the making of the tunnel. The City and Canton of Geneva played a significant role in the development of the Mont Blanc Tunnel. As early as the 1950s, they showed strong interest in the project, recognizing its potential to boost the economic and tourism networks of the Geneva region. In 1946, there was a international committee for the Mont-Blanc Tunnel in Geneva and many others after.


    In 1957, when the two concessionary companies responsible for the tunnel's construction and operation were created—Société Française du Tunnel du Mont-Blanc (STMB) and Società Italiana per il Traforo del Monte Bianco (SITMB)—Geneva became a shareholder in both entities. Thus, Geneva has contributed financially and strategically to the realization and management of the Mont Blanc Tunnel, strengthening cross-border ties and facilitating exchanges between Switzerland, France, and Italy.


    Francesca Piana is a historian of European and international history. Her research and teaching encompass internationalism, humanitarian aid and the mission, migration, and women/gender in 20th century Europe through a transnational, comparative, and interdisciplinary perspective.


    Interview by David Glaser.


    Listen to the first part of this series with Italian author Sara Loffredi.

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  • Sixty years ago, the inauguration of the Mont Blanc Tunnel marked a turning point in the connection between France and Italy. This engineering masterpiece, carved through the heart of the Alps, stands as a testament to technical prowess, human determination, and international cooperation. To commemorate this milestone, Sara Loffredi’s novel Fronte di Scavo takes readers deep into the lives of the workers who made this monumental project possible. Sara Loffredi talks to geneveMonde's David Glaser in a 20 minute long interview.


    Inspired by the harsh realities of underground laborers, Sara Loffredi masterfully blends historical accuracy with narrative freedom, crafting a story that is both precise and deeply moving. At the heart of the novel is Ettore, a complex protagonist burdened by his past and insecurities, whose journey mirrors the physical and psychological struggles of the workers. Alongside him, the enigmatic Samiel, a mystical "rabeilleur" (healer), adds depth and cultural richness to the narrative. Sara Loffredi’s writing strikes a perfect balance between technical precision and poetic storytelling, allowing readers to feel the weight of every excavation and the hope that kept the workers going.


    Beyond the physical labor, the novel highlights the personal growth of its characters and the human cost of grand infrastructure projects. The author’s personal connection to the story—her own relative worked on the tunnel in the 1970s—adds an extra layer of authenticity and emotional depth.

    The Mont Blanc Tunnel profoundly impacted trade between France, Italy, and Switzerland, particularly affecting Geneva, which experienced significant economic and geopolitical shifts. While its construction sparked environmental and political debates, it remains a powerful symbol of cooperation and resilience. Fronte di Scavo reminds us of a universal truth: unity and human perseverance can overcome even the greatest challenges.


    Fronte di Scavo, a human story behind the construction of the Mont-Blanc tunnel


    In a second part of this two audio series, historian Francesca Piana discusses Geneva’s crucial role in the making of the tunnel.


    Thanks to Franziska Rausch for translating in English Sara's words.

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  • Cet entretien avec l’historienne Aline Martello revient sur l’action du Mouvement anti-apartheid de Genève (MAAG) entre 1964 et 1971. À partir des archives du mouvement, d’une base de données sur ses membres et de témoignages recueillis, Aline Martello, doctorante au département d’Histoire de l’Université de Lausanne, retrace l’engagement de figures militantes comme Michael Pentz, physicien au CERN, et analyse les réseaux académiques, protestants et syndicaux impliqués.

    La discussion aborde aussi la position critique du MAAG face à l’initiative Schwarzenbach, le rôle des entreprises suisses actives en Afrique du Sud sous l’apartheid, ainsi que les débats sur la neutralité suisse. L’entretien explore enfin la perception internationale de la Suisse et l'implication des Églises dans la lutte contre le régime sud-africain.


    Interview : David Glaser

    Lecture de textes : Franziska Rausch


    Sources :

    Michael Pentz en 1967, par Alain Tanner, RTS ArchivesJean Ziegler au Conseil national en 1988, RTS ArchivesGeneviève Aubry dans Table Ouverte 1989, RTS Archives« L’Afrique du Sud et nous » MAAG, La Baconnière, 1971« La Suisse et l’Afrique du Sud, 1948-1994" de Georg Kreis, 2007

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  • Il est écologiste mais ne l’a pas été lors de ses jeunes années. Aujourd’hui, toute l’existence de Xavier Bengoa semble tissée de cette prise de conscience progressive, de ce questionnement inlassable sur ce qui relie l’humain au reste du monde vivant. Né aux États-Unis d’une mère grecque et d’un père basque, c’est à Genève que Xavier Bengoa a grandi, avant que son regard ne se tourne vers d’autres horizons : le Grand Nord, les forêts tropicales, les écosystèmes fragiles du Costa Rica. Partout, il a cherché à comprendre, à agir.


    D’abord étudiant à l’EPFL, puis consultant auprès de diverses agences onusiennes, il s’est fait passeur entre les mondes, facilitateur entre les institutions et les réalités du terrain. À Genève, il a œuvré au sein d’ONG comme la Fondation Antenna développant des solutions low-tech pour l’accès à l’eau potable et la lutte contre la malnutrition. En Afrique du Sud, il s'est engagé au sein d'une initiative régionale s’attachant à valoriser les plantes médicinales comme levier d’action sociale et économique.


    Aujourd’hui, il se consacre à plusieurs fronts : AdAstra, une start-up qui met la technologie au service de la protection de la nature, la Fédération Suisse des Entreprises pour accompagner les PME engagées dans la transition écologique, ou encore l’action politique au sein des Verts genevois.


    De la traçabilité alimentaire au végétalisme, du collectif citoyen à la défense du vivant sous toutes ses formes, Xavier Bengoa prône une vision holistique du monde et de ses défis. Face aux crises climatiques, écologiques et sociales, il ne cède ni au fatalisme ni à l’inaction. Son moteur ? Un savant mélange de courage, de pragmatisme et d’espoir. Xavier vit aujourd’hui avec sa famille à Choulex.


    Rencontre avec un acteur majeur du paysage genevois, pour qui penser le monde, c’est aussi le réinventer.


    Interview réalisée par David Glaser


    Quelques liens pour en savoir plus sur Xavier Bengoa et son action :


    La société, AdAstra Sustainability : adastra.eco


    L’outil d'open-data, Orbae sur le lien entre alimentation et déforestation: orbae.adastra.eco


    La fédération suisse des entreprises: federationdesentreprises.ch


    Le collectif citoyen SeymazVie: seymazvie.ch


    L'association animaliste Co&xister: asso-coexister.ch

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  • Animal rights have long been at the center of philosophical, legal, and political debates. In this episode, journalist David Glaser and historian Véronique Stenger trace the history of efforts to protect animals, from the first laws of the 19th century to major international declarations.


    From the recognition of animal suffering to the political controversies that have shaped this struggle, they explore the progress and resistance that have defined the movement. Special focus is given to Switzerland and Geneva, where key initiatives have emerged, notably through Franz Weber and the creation of the United Nations for Animals in 1980.


    Through archival materials and testimonies, this episode highlights legal debates, ideological controversies, and landmark initiatives that have shaped the animal rights movement.


    Contact geneveMonde.ch newsroom


    Music used for this podcast by Yotam Agam, Tamuz Dekel, Shay Zagreba, Artist musical logos, courtesy of Artlist.io (Royalty free music) 

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  • What if protecting animals were the key to building a more peaceful world? In this first episode, journalist David Glaser and historian Véronique Stenger explore the history of international efforts to defend animal rights, particularly during the era of the League of Nations.


    From the early mobilizations against animal cruelty to the first international charters on animal rights, including arguments for "moral disarmament," discover how the protection of animals became intertwined with the pursuit of world peace.


    Through compelling narratives and remarkable archival materials, this episode takes us on a fascinating journey at the intersection of ethics, politics, and international cooperation, where a powerful belief emerges: protecting animals means working toward a more peaceful world.


    Contact geneveMonde.ch newsroom.


    Music used for this podcast by Yotam Agam, Tamuz Dekel, Shay Zagreba, Artist musical logos, courtesy of Artlist.io (Royalty free music) 

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  • Les droits des animaux ont longtemps été au cœur de débats philosophiques, juridiques et politiques. Dans cet épisode, le journaliste David Glaser et l’historienne Véronique Stenger retracent l’histoire des mobilisations en faveur de leur protection, des premières lois du XIXᵉ siècle aux grandes déclarations internationales.

    De la reconnaissance de la souffrance animale aux controverses politiques qui ont jalonné ce combat, ils explorent les avancées et les résistances qui ont marqué ce mouvement. Un focus particulier est mis sur la Suisse et Genève, où des initiatives majeures ont vu le jour, notamment sous l’impulsion de Franz Weber et la création des Nations Unies des Animaux en 1980.


    À travers des archives et des témoignages, cet épisode met en lumière les enjeux juridiques, les controverses idéologiques et les actions marquantes qui ont façonné la cause animale.


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    Musique utilisée pour ce podcast par Yotam Agam, Tamuz Dekel, Shay Zagreba, Artist musical logos, avec l'aimable autorisation d'Artlist.io (musique libre de droits) 

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  • Et si protéger les animaux était une clé pour construire un monde plus pacifique ? Dans cet épisode, le journaliste David Glaser et l’historienne Véronique Stenger échangent sur l’histoire des efforts internationaux visant à défendre les droits des animaux, notamment à l’époque de la Société des Nations.


    Des premières mobilisations contre la violence animale aux premières chartes internationales des droits des animaux, en passant par les arguments en faveur d’un « désarmement moral », découvrez comment la protection des animaux s’est inscrite dans la quête de paix mondiale. À travers des récits marquants et des archives fascinantes, cet épisode nous invite à un voyage captivant au carrefour de l’éthique, de la politique et de la coopération internationale, où se dessine une conviction forte : protéger les animaux, c’est œuvrer pour un monde en paix.


    Contact geneveMonde.ch


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  • Alain Vaissade est une figure marquante de la vie politique et culturelle genevoise. Né en 1946, physicien de formation, il s’est d’abord illustré dans le domaine scientifique avant de s’engager pleinement en politique au sein des Verts. Il devient maire de Genève en 1995 puis à nouveau en 2000, devenant ainsi le premier maire écologiste d’une grande ville suisse.


    Tout au long de sa carrière, Alain Vaissade s’est intéressé aux dynamiques organisationnelles et à la gestion de l’information, appliquant notamment le concept d’entropie pour analyser la complexité institutionnelle, notamment dans le domaine de la culture. Grand défenseur du rayonnement culturel de Genève en Suisse comme à l'international, il a œuvré pour structurer et renforcer les synergies entre les différentes institutions culturelles de la ville, des villes voisines et notamment frontalières.


    Son approche scientifique l’a également conduit à s’interroger sur les enjeux de la Genève internationale. Selon lui, « la Ville de Genève a une vocation internationale par la donation d’une partie de son territoire et par sa politique culturelle, grâce à des investissements représentant 20 % de son budget. » Dans cet entretien, l’ancien maire revient sur une fonction largement tournée vers l’extérieur : après tout, Genève fait rêver à l’étranger. Il explique aussi à geneveMonde.ch ses interventions marquantes à la tribune de l’ONU et son engagement pour la culture en tant qu’élu.


    Interview par David Glaser

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  • geneveMonde.ch a rencontré le chercheur interdisciplinaire Igor Balanovski. Ce spécialiste de la théorie de l'information chère au professeur Claude Shannon et celle de l'intelligence chère au professeur genevois Jean Piaget, utilise l'entropie pour mesurer le niveau de chaos dans les sociétés. Ce concept a souvent été utilisé pour le cas de la Genève internationale. Qu'est-ce que l'entropie ?


    L’entropie, concept fondamental de la thermodynamique, ne se limite pas aux sciences physiques : elle s’impose aussi comme un prisme essentiel pour comprendre la complexité des relations internationales. Dans un monde en perpétuelle mutation, où les interactions se multiplient, l’entropie permet d’analyser le degré d’ordre ou de désordre qui régit nos systèmes.


    Une entropie organisationnelle


    Genève, avec ses multiples organisations internationales et missions diplomatiques, illustre parfaitement cette dynamique. La diversité des acteurs et des intérêts crée une forme d'entropie organisationnelle nécessitant des mécanismes précis de coordination pour éviter le chaos et garantir une coopération fluide.

    Au-delà de la simple observation du désordre, une gestion maîtrisée de l’entropie devient un indicateur clé de résilience institutionnelle. Face aux défis politiques, économiques et environnementaux, les institutions capables d’absorber l’incertitude et de structurer les flux d’informations assurent une meilleure stabilité dans un monde en pleine effervescence. Loin d’être un problème, l’entropie bien gérée devient alors un outil stratégique pour maintenir l’équilibre.

    Dans un entretien donné récemment à geneveMonde.ch, l'ancien maire de Genève Alain Vaissade, physicien de formation utilisait lui aussi l'entropie pour mettre ensemble les différentes entités formant le monde de la culture en ville de Genève.


    Interview et photo par David Glaser


    Pour en savoir plus :

    Comment Claude Shannon a inventé le futur? : quantamagazine.org/how-claude-...Jean Piaget et l'intelligence artificielle (1980) : cdn.aaai.org/AAAI/1980/AAAI80-...Proceedings of the AAAI Conference on Artificial Intelligence : ojs.aaai.org/index.php/AAAI/ar...

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  • geneveMonde.ch a questionné l'historien genevois Juan Flores Zendejas sur les 30 ans de l’OMC, en revenant sur les débuts du multilatéralisme économique, la crise des années 1930 qui a touché une partie de l’Europe, les accords de Bretton Woods, le GATT et l’OMC, ainsi que sur l’utilité de l’OMC à une époque marquée par un retour au protectionnisme.


    Juan Flores Zendejas est un historien et économiste mexicain, spécialisé dans l’histoire financière et économique de l’Amérique latine. Né en 1976, il est actuellement professeur à l’Université de Genève, où il enseigne depuis 2008. Avant cela, il a occupé des postes à l’Universidad Carlos III de Madrid et a été professeur invité dans plusieurs institutions en Europe et au Mexique. Il a également travaillé pour le gouvernement mexicain et collaboré avec des organismes internationaux et le secteur privé.


    Ses recherches portent sur les crises de la dette souveraine, le financement du développement économique et l’histoire des banques centrales. Il a récemment mené des études sur les crises écologiques et de la dette en Amérique latine, ainsi que sur la coopération monétaire internationale et les accords de Bretton Woods. En plus de son travail académique, il publie des analyses économiques dans Este País et intervient dans les médias, notamment dans l’émission Geopolitis de la Radio Télévision Suisse. Il enseigne également des cours sur l’histoire économique des pays en développement, les crises financières et les relations économiques Nord-Sud.


    Interview réalisée par David Glaser


    Quelques références bibliographiques pour en savoir plus :

    Penet, Pierre, et Juan Flores Zendejas, éd. 2021. Sovereign Debt Diplomacies. Ouvrage collectif. Oxford University Press.Flores Zendejas, Juan. 2016. « Financial markets, international organizations and conditional lending: a long-term perspective ». Chapitre de livre. In Contractual knowledge: one hundred years of legal experimentation in global markets, 61‑91. Cambridge Studies in Law and Society. Cambridge: Cambridge University Press.Article : Flores Zendejas, Juan, et Yann Decorzant. 2016. "Going multilateral? Financial markets" access and the League of Nations loans, 1923-8". Article scientifique. Economic history review 69 (2): 653‑78.

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  • L'historienne Sandrine Kott revient sur l'impact des multinationales sur l'organisation du travail et le rôle des syndicats face à ces transformations. La professeure de l'Université de Genève revient sur la Déclaration de l'Organisation internationale du travail (basée à Genève) de 1977 sur les multinationales et ses limites, notamment l'absence de contraintes pour les entreprises. Les syndicats ont dû adapter leurs stratégies face à la mondialisation, aux délocalisations et, ces dernières années, à l'ubérisation de l'économie. L'entretien évoque également des exemples de luttes syndicales internationales emblématiques, comme chez Coca-Cola au Guatemala dans les années 1980. Sandrine Kott met en lumière les enjeux actuels du dialogue social et les efforts des institutions pour réguler les pratiques des grandes entreprises.


    Sandrine Kott a écrit un article sur la Déclaration des Multinationales dans l'ouvrage collectif Multinationales. Une histoire du monde contemporain co-dirigé par Olivier Petitjean (Observatoire des multinationales) et Ivan du Roy (Basta !) paru aux éditions La Découverte en février 2025.

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  • L'histoire d'Alena Sindelar est remarquable. De mars 1973 à mars 2014, cette économiste a travaillé comme consultante en commerce international, puis comme dirigeante au sein du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) et de l’OMC. Originaire de Moravie, aujourd'hui en République tchèque, elle s'est installée à Prague pour étudier l'économie et les langues. Membre du Parti communiste, elle a rendu de précieux services, notamment lors de la visite de Fidel Castro, où elle a traduit les conversations entre les autorités tchécoslovaques et leurs homologues cubains. Son parcours vers les hautes sphères de l'économie et de la diplomatie était tout tracé.


    En 1987, Alena Sindelar a représenté le GATT à Vienne (document d'illustration). Elle a ensuite occupé un poste consulaire à Berne avant de revenir à l'économie en travaillant au GATT à Genève. Pendant 25 ans, elle a œuvré au sein des deux organisations (GATT/OMC). Depuis sa retraite, elle a continué plusieurs années de donner des conseils sur le commerce international et la politique commerciale des États. Elle a rédigé des textes législatifs et enseigné dans des séminaires. Enfin, elle a donné des conférences et conseille les pays en développement sur leur adhésion à l'OMC.


    Elle se remémore, dans cet entretien réalisé par David Glaser, ses premières années au sein de l'institution située au Parc William Rappard à Genève. Quant à son oncle, Matthias Sindelar, né Matěj Šindelář, il était un footballeur autrichien d'origine tchèque, reconnu comme l'un des plus grands joueurs autrichiens. Surnommé "Le Mozart du football", il est décédé en 1939 dans des circonstances mystérieuses en raison de son opposition à l'Allemagne nazie.


    Photo d'Alena Sindelar par David Glaser

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  • La Fédération Suisse des Typographes (FST) a connu une grande révolution. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’industrie de la presse a été au cœur d’une révolution technologique majeure, marquée par la fin des métiers traditionnels des typographes, assurés par des ouvriers spécialistes de l’impression au plomb. Des conflits internes au syndicat ont émergé, opposant des prises de position corporatistes à d’autres, plus inspirées par Mai 68. Les premiers défendaient la paix du travail et une acceptation pacifique des nouvelles technologies de production, tandis que les autres considéraient cette révolution technique comme une emprise du capital sur l’organisation du travail.


    Dans cet Historique Express, Frédéric Deshusses, archiviste pour l’association Archives contestataires à Genève, auteur de Grèves et contestations ouvrières en Suisse 1969-1979 et de Traces et souvenirs de la contestation : Charles Philipona (avec Stefania Giancane), qui vient d'écrire L’adieu au plomb, La Fédération suisse des typographes et le changement technique (1945-1980), a choisi un document pour ce numéro : un tract de la section genevoise de la FST appelant à une assemblée d'information le 21 avril 1977 sur le conflit du Parisien Libéré, avec projection du film Libérez le Parisien de Jean-Louis Müller (1976).


    Cet événement est un bon exemple d'internationalisme syndical : les typographes genevois ont organisé une réunion autour d'une lutte survenue l'année précédente à Paris, alors qu'ils venaient eux-mêmes de sortir d'une grève victorieuse (18-19 avril 1977), marquée par la question du changement technique.

    Ce thème reste pertinent aujourd'hui, notamment avec la menace de fermeture du centre d’impression de Bussigny.


    Pour en savoir plus sur le conflit du Parisien Libéré, les 28 mois de conflit entre février 1975 et avril 1977, la réduction de la pagination du journal, le remplacement de la typographie par la composition sur film et offset, ainsi que la dégradation des conditions de travail, écoutez le travail de nos confrères de France Culture.


    L’introduction de nouveaux étages de management et le déplacement des ressources de production vers l'organisation du travail ont continué à dégrader les conditions de production des journaux locaux et nationaux. Cette réforme du management continue d'avoir des conséquences directes sur le marché de la presse suisse, notamment via les décisions de ses groupes majeurs comme TX Group (TAMEDIA), mais aussi Ringier, ESH, NZZ, AZ Medien ou CH Médias.


    Ce conflit illustre les transformations techniques qui touchent encore aujourd'hui le secteur de l'imprimerie et des médias, avec une transition vers la numérisation et de nouveaux modes de production.


    Tous les livres de Frédéric Deshusses sont publiés aux Éditions d'en bas.


    Interview réalisée par David Glaser.


    Photo : Grève des typographes à Genève en 1977 (Denis Jaquet/Olivier Jaquet)

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  • At the Swiss Press Club on January 23, former U.S. ambassador to Bern, Charles Adams, called Trump’s election a “horror,” fearing it could push the U.S. toward fascism. Professor Daniel Warner struck a calmer tone, suggesting the initial euphoria and outrage may fade but emphasized the need to reignite resistance. Trump’s decision to cut WHO funding signals a “League of Nations syndrome,” where decline might eventually spark renewal. Stéphane Bussard of Le Temps warned of broader threats, calling the WTO “brain-dead” and predicting risks for Geneva-based organizations like the WMO and ITU. Warner also spotlighted Zurich’s rise as a tech hub. Is Geneva losing its crown to its Swiss-German rival?


    Interview and photo by David Glaser

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  • Charles Adams answers Isabelle Falconnier's question within the first few seconds of the Swiss press club conference on his reaction to Trump's election and its consequences for international Geneva. The word « horror » comes first, then a series of well-chosen words to signify his fear of the United States becoming a fascist state. Alongside him, Professor Daniel Warner, a true New Yorker, knows that the euphoria and disgust engendered by such a return to power could just as easily subside in the coming months. Former Ambassador Adams, an Obama supporter, and Warner both agree that the resistance will have to get back on track.


    It's still early days. As for Geneva and the decisions already taken to cut off aid to the WHO by the Trump administration 2. There will be a direct effect, a sense of the League of Nations syndrome with a little death leading to regeneration. « The WTO is brain-dead », says Stéphane Bussard, head of the international section at Le Temps, and no doubt soon the WMO as well, with the US under Trump taking a turn against the development of a green economy, he also thinks that the ITU is in danger. Big tech moguls are investing in the Trump government and in Zurich.


    A large number of high-calibre international researchers and engineers have been hired by Google and others in their Zurich units, as if a switch in economic power were gradually taking place from Lake Geneva to Lake Zurich.


    Interview of Charles Adams by David Glaser. Thanks to Luisa Ballin

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  • Le Bureau international d’éducation (BIE), une institution clé de l’UNESCO, célèbre son centenaire cette année. Cet événement a été marqué par une table ronde organisée à la Maison de la Paix à Genève, réunissant des experts et des personnalités influentes. Parmi eux, Bernard Schneuwly, ancien professeur à l’Université de Genève, a partagé son analyse historique approfondie du rôle du BIE dans la transformation de l’éducation mondiale.


    Les discussions ont mis en lumière les efforts du BIE pour promouvoir la paix et l’équité à travers des réformes éducatives. Ces idéaux, toujours d’actualité, sont au cœur des défis contemporains comme les inégalités, la révolution technologique et le changement climatique. Un ouvrage marquant, coécrit par Bernard Schneuwly et Rita Hofstetter, retrace l’histoire de cette organisation, de ses débuts à Genève en 1925 jusqu’à son intégration à l’UNESCO en 1969. Intitulé The International Bureau of Education (1925-1968): The Ascent From the Individual to the Universal, il met en lumière le rôle central du BIE dans la mondialisation de l’éducation.


    Alors que le BIE se tourne vers les 100 prochaines années, son engagement pour des systèmes éducatifs inclusifs et adaptatifs reste intact. Comme l’a souligné Svein Oestveit, directeur par intérim du BIE, « L’éducation doit continuer à servir de pont vers la paix et la compréhension entre les nations. » Cette célébration offre une opportunité unique de réfléchir à l’héritage du BIE et à son avenir face aux défis du XXIe siècle.


    Entretien réalisé par David Glaser

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