Avsnitt

  • Le nouveau roman de Cécile Coulon se lit sans s'arrêter, c'est un conte à l'ambiance sombre et vibrante, une histoire de transmission dont les mots ensorcellent. C'est un récit d'une puissance mystérieuse qui nous happe au Fond du Puits (le lieu où se situe l'action), c'est la brutalité écrite avec poésie.

    C'est un voyage hors du temps dans un endroit impossible à réellement dater. C'est vibrant, surprenant, fort.


    La lecture du prologue a été un uppercut sublime. Ce sont des extraits de ce texte, qui dit la violence des hommes mais aussi la résistance possible, la noirceur et la lumière, que j'ai évidemment eu envie de partager dans ce 50ème épisode.


    Sorti en Janvier aux éditions de l'Iconoclaste.


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  • Le 25 Novembre c’est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes et le 25 janvier la lutte contre le sexisme. Pour cet épisode, j’ai choisi le livre de l’avocate Violaine de Filippis-Abate, Classées sans suite. Une lecture indispensable pour comprendre pourquoi les violences faites aux femmes sont encore trop majoritairement impunies. Les parties de l’essai sur le parcours à suivre pour déposer plainte et sur les raisons systémiques de l’inégalité du système judiciaire sont passionnantes et très accessibles. Et puis, c’est aussi une lecture inspirante car des pistes d’amélioration existent et l’autrice en proposent, que ce soit sur l’éducation ou la création de juridictions spécialisées.

    Le combat continue ! 

    Et bravo à cette collection chez Payot qui, après avoir parlé de la silenciation des trois premiers de grossesse et des injustices lors de la reprise du travail après un congé maternité, s’attaque à la justice.


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  • La poésie peut dire la lutte tout en apaisant ses tumultes.

    La beauté des mots pour comprendre la violence de certains regards et de certaines histoires.

    Effets ressentis avec ce recueil de Patricia Houéfa Grange qui partage, dans une langue vive et sensible, son histoire personnelle de femme métisse et sa quête d'identité tout en livrant un message universel débordant d'humanité et de tolérance.

    Elle l'écrit "je ne veux être cousu-e que d'amour".

    Vive la multiplicité des racines !


    Et bravo à cette collection de poésie Iconopop, décidément très réussie !


    #poesie #lecture #metisse #entrenoslignes


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  • Martine Delvaux, dont j'avais adoré Le Monde est à toi, une sublime lettre écrite à sa fille récidive avec ce livre où elle s'adresse aussi à elle. Le feu embrase les fôrets et le coeur de l'autrice. Mais face à l'urgence climatique et à la colère, il n'est pour autant pas question de tout brûler mais au contraire d'aimer et d'entretenir les flammes, celle de l'espoir, de la révolte, de l'engagement, de l'amour.

    Des fragments autour de l'urgence qui touchent car les fragments qui composent ce livre sont aussi beaux que terrifiants. Et à lire ce chemin du feu qui mêle luttes féministes et écologie, le coeur vibre aussi d'un espoir ardent qu'on ne veut pas éteindre. 


    Publié chez Les Avrils.


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  • Salomé Saqué, brillante journaliste de 27 ans, pose un regard complice sur sa génération et la jeunesse. En réponse à celleux qui les critiquent, elle montre la précarité économique et psychologique de beaucoup de jeunes et d'étudiant.e.s ou leurs inquiétudes face à la crise climatique mais aussi leurs engagements et leurs espoirs à travers une enquête sourcée et passionnante.

    La journaliste appelle au ralliement des ainé.e.s dans un argumentaire précis sans être accusatoire. 

    Lire ce livre permet d'entendre ce que vivent les jeunes.

    D'ailleurs, ces mots ont trouvé beaucoup d'écho auprès des lycéen.ne.s avec qui j'ai récemment fait un travail d'écriture * autour du thème adolescence et espace public. Les clichés qu'ils et elles évoquaient librement sont aussi ceux qu'elle démolit, les obstacles rencontrés pour se projeter dans l'avenir et leurs envies se comprennent d'autant plus avec son analyse. Les problématiques de la jeunesse sont aussi les notres. Et, si on regrette qu'elle n'ait pas abordé certains thèmes comme le sexisme, les violences faites aux femmes ou la religion (qui semblait tenir une place centrale pour certains élèves de mon atelier), cet essai invite quand même à réfléchir aux difficultés de la jeunesse et à avancer ensemble. Pour le futur de nos enfants.


    Et cet extrait résonne aussi pour moi avec la violence et le mépris (des vieux actionnaires) auxquels les manifestant.e.s, majoritairement jeunes (mais pas que) ont dû faire face en essayant de bloquer pacifiquement l'assemblée générale de Total Energies la semaine dernière.

    pour écouter les écrits et leurs voix et en savoir plus sur ce travail d'action culturelle, rendez-vous ici : https://lilaluneetc.wixsite.com/website/au-lyc%C3%A9e-edgar-quinet

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  • Mères sans filtre c’est l’ouvrage initié par Camille Abbey, fondatrice des Missives, pour parler maternité et féminisme. Elle s’est entourée de sept plumes, des spécialistes du sujet comme Illana Weizman, Gabrielle Richard ou Renée Greusard en passant par des autrices qui ont consacré des romans marquants sur la question du devenir mère comme Julia Kerninon ou Anne-Sophie Brasme. Chacune y partage une réflexion, une anecdote aussi intime qu’évidemment sociétale. Camille Abbey consacre son texte à la fatigue des mères et démontre judicieusement que cet épuisement est aussi l’œuvre du patriarcat.

    Personnellement, le texte d’Anne-Sophie Brasme, sous forme épistolaire, m’a beaucoup touchée et les extraits de cet épisode 45 permettent de découvrir les mots puissants qu’elle adresse à la jeune accouchée qu’elle était il y a 10 ans.


    Pour prolonger les reflexions sur le sujet de la naissance, de la maternité et du féminisme, il y a aussi ce formidable film disponible actuellement sur Arte : Sages-Femmes de Léa Fehner ! Il met en avant le métier de sage-femme avec puissance et émotion (et invite aussi à s'engager à le défendre).


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  • Il faut lire ce livre.

    J'ai eu du mal à choisir un extrait (je lis donc plusieurs passages) et encore plus de mal à écrire pour présenter l'ouvrage de Laurène Daycard tant il m'a bouleversée et captivée. C'est une lecture difficile, glaçante, et les larmes montent souvent à l'évocation de Géraldine, Seloua, Razia tuées par leur compagnon ou leur ex mais aussi en découvrant les vies brisées de leurs proches ou le témoignage de femmes rescapées.

    Mais c'est une enquête essentielle, sensible, intime et incroyablement fouillée sur la violence, sur la source des féminicides et sur les défaillances du système pour les empêcher.

    Parce que Laurène Daycard redonne vie à ces femmes hors d'une sordide rubrique de faits divers, qu'elle témoigne de celles qu'ont été mais surtout parce que, loin de se limiter à ce nécessaire travail de mémoire, l'autrice reconstitue les dossiers, assiste à certains procès et à des groupes de paroles pour des hommes condamnés par la justice pour violences conjugales.

    Et toutes ces recherches lui permettent de dégager des récurrences et de pointer les dysfonctionnements de la justice : la plupart des criminels étaient déjà connus pour des antécédents de violence (40 % de ces meurtres constituent un acte de récidive) et la plupart des victimes avaient portées plainte.

    Il faut que ça change, que l'impunité cesse, que les prises en charge évoluent.

    Et pour cela il ne faut pas rester dans l'ignorance.

    Merci Laurène Daycard pour ce travail si important. Il permet à nos absentes de rester définitivement dans nos coeurs et dans mes luttes.


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  • Difficile de choisir un extrait pour ce premier roman choral de Camille Froidevaux-Metterie mais celui-ci me semble représentatif de ce que j'ai ressenti à sa lecture : la sororité comme lien entre les lignes et entre les personnages.

    On y croise en effet les vécus de Corinne, Lola, Lucie, Nicole, Laurence, Charline, Kenza, Colette, Manon et Jamila, toutes liées par la fille de Stéphanie, Eve (le prénom n'est clairement pas un hasard), un bébé qu'elle a fait toute seule, grâce à une PMA en Espagne. Chaque chapitre laisse la parole à l'une d'elles, qui se raconte,formant comme un cercle de femmes autour de ce nouveau bébé. Les voix se croisent, les espoirs se mêlent aux déceptions. Avec leurs préoccupations du moment (les règles, la ménopause, la sexualité, les injonctions à la beauté ou la minceur, le couple), on retrouve ainsi les thèmes de prédilection de la philosophe autrice du Corps des Femmes.

    C'est beau, sensible et empreint de la singularité de chaque protagoniste, même si on se reconnaît un peu dans toutes.

    Un vrai regard féminin.


    Retrouvez tous les épisodes et les évènements à venir sur le site des Missives http://www.lesmissives.fr/


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  • Un épisode pour vous souhaiter de vivre fort cette nouvelle année, avec toujours des pensées féministes et inspirantes pour inventer un monde plus juste, trouver de la force, de la joie et de l'élan, aimer, avancer et faire en sorte que, "ça passe".


    Les textes de @philosophyissexy sur Instagram chaque matin peuvent contribuer à tout ça. Voici maintenant une belle sélection de ces mots dans un livre paru chez Flammarion à poser sur sa table de chevet. Des mots précieux pour prendre le temps de réfléchir sur nos envies et notre façon d'être en vie.


    Bonne année 2023 ! Force et tendresse.


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  • Le 25 Novembre, c'est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

    L'occasion de rappeler que la violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme, qu'elle résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.

    La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines et notamment la médecine comme le prouve ce livre passionnant.

    Les journalistes Maud Le Rest et Eva Tapiero ont recueilli les témoignages de femmes confrontées aux méfaits d’une médecine encore largement patriarcale. Errances de diagnostics, maladies méconnues ou symptômes propres au corps féminin (d'ailleurs certains médicaments sont testés uniquement sur les hommes avant leur mise sur le marché), accouchements traumatiques et violences gynécologiques…

    Des paroles fortes alliées à des études chiffrées qui permettent aux autrices de dresser un panorama important des biais de genre qui pèsent sur la santé des femmes et de proposer aussi des pistes de réflexion pour y remédier.


    Cet épisode et ce livre sont aussi l'occasion de souligner le travail essentiel fait par l'association @stopvog qui recueille les témoignages de victimes de violences obstétricales et gynécologiques, sensibilise les futures équipes médicales et se bat pour faire changer les mentalités et condamner les coupables.

    Exemple de la dernière mobilisation : demander la suspension de Darai, toujours en poste à Tenon alors qu'il est visé par 28 plaintes pour viol et viol sur mineures.



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  • Pour cet épisode 40, c'est un manifeste pour une société féministe que j'ai eu envie de mettre à l'honneur.

    L'autrice, rapporteuse au Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, montre comment un système profondément féministe peut avoir des répercussions dans le domaine de l'écologie, de l'économie, de la justice et créer une société plus juste, antiraciste et égalitaire.

    Ces propositions sont étayées par des chiffres, des exemples d'actions mises en place dans d'autres pays et concernent 5 grands domaines : la justice, l'économie, la culture, la démocratie et l'éducation.

    Un ouvrage clair, concis et résolument inspirant et plein d'espoirs.

    A mettre entre toutes les mains.


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  • Je me suis totalement laissée happer par cette autofiction admirablement construite autour d'une histoire vraie, ou plutôt de deux histoires vraies. Celle de trois sœurs qui, pour se défaire d'un père qui leur faisait subir inceste, torture et humiliations, n'ont eu d'autre choix que de le tuer. Et celle de l'autrice et de son amour pour la Russie et pour un homme violent qui, au début, était pourtant le prince russe romantique de ses rêves de jeune étudiante.

    Laura Poggioli rend un hommage à la culture russe (et donne à voir une autre image que celle véhiculée par le despote qui dirige le pays) mais surtout, elle décortique les mécanismes d'emprise, le fléau de la violence conjugale, le poids des histoires familiales et d'un système qui rend possible cette brutalité des hommes.

    C'est poignant et palpitant. C'est aussi révoltant et effrayant.

    Et tout cela fait de ce premier roman, une vraie réussite.


    Editions l'Iconoclaste


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  • Comme nous existons est un récit autobiographique mais aussi le récit d'une génération, le récit de celles et ceux qui se sont retrouvés à migrer dans l'ancien pays colonisateur. Ce n'est pas le récit d'une réussite à la gloire de la méritocratie. C'est le récit d'une prise de conscience politique marquée par la violence sociale (la révolte des banlieues de 2005, les inégalités du système scolaire, le racisme...)

    Kaoutar Harchi raconte tout ça et ces mots existent et s'impriment en nous pour longtemps.

    Encore une fois l'intime se mêle au politique. Et le résultat est fort.

    Fort et émouvant comme ce passage qui décrit celui où elle trouve sa voix (et s'autorise à l'écouter), son arme et comment elle s'est sauvée dans les livres, la sociologie et l'écriture.


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  • "Entre la vie et la mort, les femmes choisissent toujours la liberté"

    La phrase de la sage-femme Chantal Birman, prononcée dans le formidable documentaire A La Vie d'Aude Pépin, résonne et me fait encore monter les larmes aux yeux. Je ne me remets pas de ce qui se passe aux Etats-Unis. L'avortement ne devrait pas être remis en question, nul part. Parce que le nombre d'avortements ne baisse pas quand il est interdit, c'est le nombre de mortes qui augmente. Je pense aux combats menés partout et notamment en Argentine si bien montrés dans un autre documentaire Que Sea Ley de Juan Solanas. La question de l'IVG n'est qu'une question de pouvoir, de prendre le pouvoir pour décider de la fertilité d'une femme. Ce ne sont pas les fœtus ou la vie qui sont défendus mais bien une volonté de s'approprier le corps des femmes !

    Et c'est pour ça que j'ai choisi ce livre d'Annie Ernaux. Il faut relire l'Evènement ! Lire pour ne pas oublier. Puisque malheureusement rien n'est acquis.

    Parce que cet évènement dans lequel elle se replonge (elle a écrit le livre en 1999), c'est son avortement clandestin en Janvier 1964. Et elle dit tout de la douleur, de la solitude. La réalité froide et l'émotion brute. Des mots essentiels.


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  • Quand le découragement gagne (et vu l'actualité, difficile de faire autrement), il y a des mots qui remotivent. Ceux de la philosophe Eva Von Redecker en font partie. En passant en revue les nouveaux mouvements de contestation féministes, antiracistes, écologiques ou sociaux, elle en propose une vision plus globale de lutte pour la vie et nous redonne l'espoir de voir le monde changer et la force de croire en la puissance du collectif.

    Un essai (peut-être pas toujours facile à lire) engagé et critique sur le système capitaliste qui invite à réfléchir aux solutions pour s'en libérer et à résister à la destruction de notre planète.

    "La révolution pour la vie ne consiste pas à sauver le monde d'un seul coup. Elle se confronte aux forces libérées à l'improviste par les humains, mais sans se les approprier toutes. Elle veille au contraire à ce que ces forces ne continuent pas à être utilisées comme elles l'ont été jusqu'alors et à ce que l'on ne magnifie pas des actes de violence en les faisant passer pour une force. (...) La révolution pour la vie se met en grève contre l'épuisement et se bat pour un travail qui nourrisse-qui nourrisse tout le monde, mais avant tout les travailleurs eux mêmes. Parce qu'elle est féministe, la révolution pour la vie part du soin ou du travail de reproduction."


    #anticapitalisme #vie #philosophie #contestation


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  • « Ne suis-je pas une femme ? », telle est la question que Sojourner Truth, ancienne esclave, lance le 29 mai 1851, dans l'Ohio, à la Convention des droits des femmes, après qu’un homme conteste leur égalité, soulignant leur infériorité physique. 

    L'extrait choisi est une partie de la retranscription de cette prise de parole fondatrice pour le féminisme intersectionnel, publiée en édition bilingue et préfacé par l'historien Pap Ndiaye.

    Sa réponse puise dans son vécu et dans les diverses oppressions subies par les femmes noires : oppressions de classe, de race, de sexe. Toute sa vie, elle qui n’a jamais appris à lire ou à écrire, se bat, grâce à ses qualités d'oratrice, pour les droits civiques et pour l'égalité femmes-hommes; elle fait le lien entre la lutte pour le droit de vote des femmes et le droit de votes des noir.e.s, montrant que les femmes noires sont exclues de ces deux mouvements (pour info elles ont obtenu le droit de vote aux Etats-Unis en 1965, 45 ans après les femmes blanches).


    Sojourner Truth et Harriet Tubman : deux anciennes esclaves, deux héroïnes abolitionnistes, deux vécus essentiels pour aborder les questions du racisme et du féminisme. 

    En publiant pour la première fois en français les récits de leur vie et certains de leurs discours, les éditions PAYOT remettent dans la lumière ces femmes courageuses, déterminées et inspirantes.


    Le 10 mars dernier c'était d'ailleurs le Harriet Tubman day, un jour d'hommage officiel et national rendu par les Etats-Unis pour celle qui organisa la fuite massive d'autres esclaves grâce à un réseau clandestin, l'Underground Railroad.


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  • Ce court récit intime et sensible de Julia Kerninon est de toute beauté.

    Chaque mot a résonné en moi avec force et justesse.

    C'est à la fois une déclaration d'amour et d'indépendance.

    Elle dit à merveille la liberté, le sentiment amoureux, le désir, les moments de vie joyeux ou tristes qui l'ont construite et conduite là : à devenir une mère et à rester cette femme qui écrit, qui crée, qui ne perd pas ce qui l'anime.

    Et si Julia Kerninon finit par toucher la terre ferme, sa plume provoque un véritable raz de marée dans le coeur.


    J'ai eu beaucoup de mal à en choisir des extraits à lire.

    Elle dit si bien aussi comment les livres peuvent être salvateurs, protecteurs, pour bâtir son identité. L'autrice convoque entre autres, ceux de Rainer Maria Rilke ou William Faulkner en incluant des citations comme autant de mantras à lire entre les lignes. 


    Allez, c'est cadeau, ces quelques phrases du livre qui résument Toucher la terre ferme :

    « J'ai compris qu'il n'y aurait pas de retour, seulement des échappées. Que pour la première fois j'avais vraiment pris une décision. Debout dans le noir, sous les étoiles, j'ai pensé que je pourrais faire face à ça. J'étais perdue, mais pas dépourvue. Les livres que j'avais lus, ce seraient eux qui me sauveraient, qui me protégeraient. Les livres qui m'avaient faite, et tout ce qui s'était passé, tout ce que j'avais aimé, resté intact dans ma mémoire, armes et bagages, brindilles, murmures, balbutiements, sédiments formant mon histoire et mon identité.»


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  • En 2020, vingt ans après sa sortie aux Etats-Unis, les éditions divergences publient la traduction de Tout le monde peut être féministe, cet essai écrit par une des grandes figures du mouvement afro-féministe, une femme brillante et inspirante, théoricienne du féminisme intersectionnel et de la convergence des luttes : bell hooks !

    Le 15 Décembre 2021, bell hooks est décédée et c'est avec quelques unes de ses lignes que j'ai choisi de commencer ce premier épisode de 2022.

    Et dans cette période troublée, j'ai choisi de parler d'amour.

    bell hooks écrit "de nombreuses femmes qui voulaient se mettre en couple avec des hommes ont estimé qu'elles ne pouvaient pas à la fois entretenir ces liens et s'engager dans le mouvement féministe. (...) le féminisme nous offre une conception alternative (...) au cœur de notre vision alternative réside une vérité fondamentale et nécessaire : l'amour ne fait pas bon ménage avec la domination."


    Pour rendre accessible la pensée féministe, bell hooks avait écrit ce petit manuel qui abordent de nombreux sujets que ce soit la sororité, la parentalité, la déconstruction de ses propres préjugés, le corps, le féminisme et la lutte des classes, le mariage...

    Ces derniers temps, de nombreuses autrices et militantes féministes interrogent aussi les relations de couple et notre façon d'aimer pour nous libérer des normes et du poids de ce mythe de l'amour romantique (en gros celui du prince charmant qui viendrait nous sauver et tout combler) avec lequel nous sommes beaucoup à avoir grandi. Allez écouter le Coeur sur la Table de Victoire Tuaillon, lire le dernier ouvrage de Mona Chollet ou le numéro de la revue La Deferlante intitulé AIMER...ça fait du bien de réinventer l'amour ! Parce que oui on peut être féministe et ne pas rester célibataire ! ;)


    Pour lire la critique des Missives sur l'ouvrage de Mona Chollet : http://www.lesmissives.fr/index.php/2021/09/18/reinventons-lamour-avec-mona-chollet/


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  • J'ai grandi avec l'idée que les femmes avaient dû s'émanciper, gagner leurs droits crescendo, qu'elles étaient longtemps coincées au foyer dans un rôle de mère et qu'elles s'en étaient progressivement libérées pour demander l'égalité. Je pouvais citer bien peu de figures féminines historiques sans que ça m'interroge, puisque je n'en ai pris conscience que tardivement.

    Avec les Grandes Oubliées, Titiou Lecoq m'a retournée le cerveau de façon fabuleuse et puissante (cela dit c'est récurrent avec elle, pour ce type de sensation il faut aussi lire Libérées). Cet essai foisonnant mais accessible s'appuie sur un travail colossal de recherches sérieuses, étayées et passionnantes (surtout sous la plume vivante, mordante et drôle de Titiou Lecoq-oui je l'aime) et nous prouve que l'histoire des femmes ne suit pas cette ligne droite de l'asservissement à la libération, qu'elles étaient là, qu'elles aussi faisaient l'histoire et qu'on a choisi de les effacer.

    Une lecture essentielle pour désapprendre, réapprendre bref pour dépoussiérer les manuels d'histoire.


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  • En cette triste date du 13 Novembre (et en plein procès), je pense fort à toutes les victimes.

    On n'oublie pas.

    Comme cette pierre que l'on jette dans l'eau vive d'un ruisseau et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l'eau, Camille Emmanuelle a fait tourner de ses mots tous les moulins de mon cœur.

    Cette lettre m'a en effet totalement bouleversée (autant que le livre dont elle est extraite, Ricochets). Je trouve qu'elle dit beaucoup : de l'amour surtout, du chagrin immense, de l'incompréhension, de la peur et de l'envie de se reconstruire. Et puis c'est Camille Emmanuelle (et je l'ai déjà lu dans l'épisode 14 parce que oui je l'aime, enfin j'aime sa plume, son humour et sa façon de regarder la vie et le monde).


    L'autrice est aussi la femme du dessinateur Luz, rescapé des attentats de Charlie Hebdo. Dans ce livre, elle essaie donc de comprendre et de donner un nom à ce qu'elle traverse : être une victime "indirecte". Au fil de son témoignage intime, émouvant, sincère et drôle parfois (on reconnaît son écriture) se dessine une recherche importante et éclairante autour de questionnements et de témoignages d'un point de vue juridique, psychologique ou légal.

    Pour tous les ricochets d'autre tragédies et pour ces petits cailloux souvent oubliés qui n'arrivent pas toujours à rebondir mais qui accompagnent sans relâche.

    On n'oubliera jamais.


    Et je vous invite à réécouter l'épisode 14 pour découvrir Sexpowerment, un autre ouvrage de l'autrice, dans un registre sexo/féministe qui lui est plus habituel : https://shows.acast.com/entre-nos-lignes/episodes/camille-emmanuelle-sexpowerment


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