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Faut-il négocier avec les groupes djihadistes pour enfin retrouver la paix au Sahel ? Cette délicate question revient comme un serpent de mer depuis de nombreux mois dans plusieurs pays victimes d’attaques djihadistes au quotidien ? Récemment plusieurs médias annonçaient l’ouverture de négociations entre le JNIM Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans dirigé par Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa et le Haut Conseil Islamique mandaté par le gouvernement de Bamako, avant que, deux jours plus tard, le gouvernement malien lui-même ne démente ces mêmes discussions. Au Burkina Faso voisin, malgré la fermeté affichée par les autorités face aux terroristes, les signes d’une inflexion se multiplient. Plusieurs sources, évoquent même des « accords » passés localement. Justement nous avons pu rencontrer un chef de village du Sahel Burkinabè qui a participé à des négociations à l’échelle locale.
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Pour cette dernière émission de l’année je vous propose une rétrospective des épisodes qui ont marqué 2020.
Une année riche en évènements pas toujours heureux malheureusement.
Du Mali au Niger en passant par le Burkina Faso le Tchad et la Mauritanie, l’actualité Sahélienne a été mouvementée ces 12 derniers mois.
Naturellement Echos du Sahel a essayé de décrypter tout ça avec des invités de marque qu’ils soient journalistes, chercheurs, civils ou chefs coutumiers.
Dans cette émission, les meilleurs extraits de 2020.
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Saknas det avsnitt?
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C'est l'une des crises de déplacés les plus rapides au monde, et pour cause, chaque jour, des milliers de personnes sont obligés de fuir leurs maisons à cause de l’insécurité au quotidien. Le Sahel vit aujourd’hui l’une des pires crises humanitaires de son histoire avec près de 2 millions de déplacés interne et quelques 850 000 réfugiés. Une crise dont l’épicentre se trouve au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Plusieurs facteurs expliquent cette crise comme les violences armées entre groupes djihadistes et forces gouvernementales appuyées par des forces internationales, le changement climatique qui bouleverse des écosystèmes et des modes de vie fragile par nature, et la récente pandémie de Covid-19.
Tout les indicateurs sont au rouge au point ou les ONG ont lancé un appel au secours à la communauté internationale.
Les moyens manquent pour répondre aux immenses besoins des populations touchées par la crise.
Pour en parler nous aurons en première partie Xavier Créach coordinateur Sahel de l’UNHCR, Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Et en deuxième partie l’artiste sénégalais Baba Maal auteur d’une tribune sur la situation d’urgence au Sahel à lire le site du quotidien le Monde
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5100 soldats français de l'opération Barkhane, 13.000 Casques bleus de la Minusma, Mission multi dimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, les forces américaines qui apporteraient un soutien crucial en renseignement et logistique. Sans oublier les 5000 hommes de la force conjointe du G5 Sahel et les armées locales. En dix ans, la présence de forces militaires étrangères s’est multipliée voir superposée de façon impressionnante au Sahel. Tous sont déployés au nom de la lutte antiterroriste et de la protection des civils alors que dans le même temps la crise sécuritaire et humanitaire n’a jamais été aussi alarmante. Des milliers de civils tués, des millions de personnes réfugiés ou déplacés... un triste bilan qui pose légitimement la question du rôle et de l’efficacité de ces forces étrangères.
À Bamako et dans une moindre mesure Ouagadougou et Niamey, on a pu voir des manifestations demandant le départ de ce qu’ils nomment des « forces d’occupations ».
Alors, les armées étrangères sont-elles en situation d’échec au Sahel ? Comment sont-elles perçues par les populations locales ?
Avec Niagalé Bakayoko, présidente de l’African Sécurity Sector Network et Ibrahim Maïga, chercheur à l’ISS, Institut d’Etudes et de sécurité à Bamako au Mali
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Pierre Camatte, Michel Germaneau Alex Kodjo
Jean-Claude Rakotorilalao Pierre Legrand, Thierry Dol, Daniel Larribe et Marc Féret Fiacre Gbedji Édith Blais et Luca Tacchetto Kirk Woodman et plus récemment Sophie Pétronin et Soumaila Cissé ...
Tous, ont comme point commun d’avoir été enlevés puis pris en otage par des groupes armés au Sahel.
Si certains ont été tué par leurs ravisseurs ou lors de tentative d’opération de libération, d’autres ont eu plus de chance et ont pu être libérés après de longues et complexes négociations, pouvant durer des années, entre leurs ravisseurs et leurs pays d’origine.
Alors : Comment se négocie une libération d’otages ? Qui en sont les acteurs ? Des rançons sont-elles forcément payées ? Faut-il aller plus loin et négocier la paix avec les groupes armés du Sahel ?
Pour tenter de répondre à ces questions nous avons l’honneur d’avoir en invité Amirou Ousmane Dicko, l’Emir du Liptako et le grand reporter Lemine Ould Salem spécialiste des mouvements djihadistes au Sahel et auteur du film Salafistes en 2016 et du livre L’histoire secrète du jihad publié en 2018 chez Flammarion.
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Le 1er janvier 2019, à Yirgou, dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso, des membres de l’ethnie peul sont tuées par des koglwéogos un groupe d’auto défense, bilan 49 morts selon un les autorités burkinabè plus de 200 selon des ONG.
Trois mois plus tard, en mars 2019, c’est au Mali voisin que des affrontements ethniques virent au drame. Dans le village d’Ogossagou, 167 peuls sont tués par des dozos, ces chasseurs traditionnels dogons, accompagnés de miliciens et de civils.
Le 9 juin, toujours au Mali, C’est au tour d’un village do gon du nom de Sobame Da d’être la cible d’un groupe armé, cette fois-ci peul causant la mort d’au moins 35 civils dogons.
L’ampleur de ces drames a provoqué une onde de choc dans la région.
Et même si, il faut rappeler qu’historiquement ces conflits ont toujours existé, les violences intercommunautaires ont été exacerbées par la montée en puissance des djihadistes.
Pour en parler Fahiraman Rodrigue Koné, socio anthropologue, chercheur à l’African Security Sector Network et Adama observateur social au Burkina Faso.
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Ces derniers mois les armées des pays du G5 Sahel ont dû faire face à de lourdes pertes dans leurs combats contre les groupes djihadistes qui sévissent dans la région.
Mais alors que ces armées peinaient à obtenir des résultats concrets sur le terrain principalement par manque de moyens matériels et logistiques adéquats des récentes révélations sur de supposés détournements des budgets de la défense posent question.
Prenons l’exemple du Niger ou 71,8 milliards de francs CFA oui vous avez bien entendu 71,8 milliards de francs CFA soit environ 110 millions d’euros auraient été détournés entre 2017 et 2019
Pour en parler aujourd’hui l’auteur de cette grosse enquête qui a permis ces révélations Moussa Aksar, journaliste chez nos confrères de l’Evènement au Niger
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Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une montée de l’insécurité et une multiplication des attaques terroristes.
Dans ce contexte, l’éducation dite « occidentale » est devenue la cible des groupes djihadistes. Ces derniers s’en prennent à « l’école française » ou « l’école des blancs » comme ils aiment l’appeler. Principales victimes : les enseignants qui font régulièrement état d’une série de menaces, d’intimidations pouvant aller jusqu'au meurtre.
Au total, une dizaine d’enseignants ont été tués ce qui a provoqué un exode massif de travailleurs de l’éducation vers la capitale Ouagadougou et de nombreuses fermetures d’écoles, portant ainsi atteinte au droit à l’éducation.
Les chiffres sont alarmants, à la date du 30 janvier 2020, près de 2500 établissements ont été fermés ce qui prive plus de 300 000 élèves d’éducation. Il faut ajouter à cela 9000 enseignants au chômage, selon le ministère de l’Éducation Nationale.
Pour en débattre :
Ismaël, enseignant originaire du Sahel, réfugié à Ouagadougou depuis 2017 car menacé par les groupes djihadistes
Souleymane Badiel Secrétaire général de la F SYNTHER, syndicat enseignant au Burkina Faso.