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A l’occasion du festival Séries Séries, qui s’est tenu du 28 au 30 juin à Fontainebleau, retour sur le succès des séries dans le monde où les productions locales sont devenues majoritaires. Il y avait Séries Séries à Fontainebleau, Séries Mania à Paris, il y aura l’an prochain le festival international des séries de Lille, soutenu par l’Etat et celui de Cannes, appuyé par Canal +. Sans oublier dès 2018 un festival Séries Séries à Ouagadougou, au Burkina Faso, pays du Festival panafricain du cinéma. Cette festivalmania dans les séries montre bien à quel point la série est devenue un enjeu majeur de la télé. Et connaît un nouvel essor avec les plateformes internet du type Netflix, la vidéo à la demande ou la télé de rattrapage.Selon Eurodata TV Worldwide, c’est même le genre favori de l’audiovisuel mondial : on le retrouve sur 43 % des écrans soit deux points de mieux que l’an dernier, loin devant le divertissement, le cinéma ou le documentaire. Si l’on regarde les fictions présentes sur les écrans, dans plus de huit cas sur dix ce sont des séries.Au festival de Fontainebleau, le 28 juin, Eurodata TV observe que le drame et avec lui l’enquête policière qui touche près d’une série sur deux reste le genre roi. La comédie, que l’on a vu dans « Fais pas ci fais pas ça » sur France 2, par exemple, ne concerne que 16 % des séries. Ensuite, partout, on constate que les créations locales sont en forte hausse.Sur 78 pays étudiés, l’étude relève que 70 % des séries les plus populaires sont des productions locales. En France, une série sur deux est française et c’est 7 points de mieux en trois ans. On le voit avec des livraisons à succès comme Profilage sur TF1, Plus Belle la vie sur France 3 ou la création originale de Canal + avec par exemple Le Bureau des légendes, les séries françaises n’ont plus rien d’artisanal. Elles sont entrées dans des processus de création quasi industriels avec parfois des shows runners, c’est-à-dire des auteurs ou réalisateurs capables d’animer plusieurs scénaristes sur une même série. C’est important quand la production est quotidienne comme avec Demain nous appartient, le nouveau feuilleton de TF1 qui démarre le 17 juillet ou le futur feuilleton de France 2, en janvier prochain.Les productions locales à destination de l’Afrique francophone doivent aussi être encouragées. Pour l’heure, selon le réalisateur-producteur Issaka Sawadogo qui importe Séries Séries à Ouagadougou, c’est encore loin d’être le cas. Canal + « paie mal, investi très mal dans les séries en Afrique alors qu’elle y ramasse beaucoup d’argent », estime-t-il. Pourtant, l’étude d’Eurodata montre que les séries importées dans le monde viennent d’abord de Turquie, de Russie ou d’Inde. Bref, que la série est bien le lieu de création d’un autre monde.
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La question du terrorisme se pose avec une acuité particulière pour les plateformes internet comme pour les médias. Donald Tusk, le président du Conseil européen, a menacé cette semaine de légiférer à propos du terrorisme en ligne. Va-t-on vers une législation européenne pour pousser les acteurs de l’Internet à empêcher la diffusion de contenus terroristes ? Donald Tusk, le président du Conseil européen, en a brandi la menace jeudi si les réseaux sociaux ne font pas le ménage parmi les vidéos de décapitation ou les discours haineux sur leurs plateformes. L’UE demande notamment de développer des outils pour détecter et supprimer ces contenus automatiquement et d’accéder aux preuves électroniques en ligne quand ces propos se dissimulent derrière des messageries cryptées.Pourtant, comme l’a montré un colloque du Conseil de l’Europe lundi à Strasbourg, ces dispositions sont loin d’être simples. Prenez l’intelligence artificielle que Facebook veut utiliser pour repérer les contenus illicites. Eh bien, elle ne peut permettre à elle seule de différencier une vidéo de la BBC utilisée pour une apologie du terrorisme d’une autre qui sert à le condamner. Erin Marie Saltmann, la responsable Facebook, rappelle que « parfois la machine va penser qu’il s’agit de propagande alors qu’en fait il s’agit d’humour pour saper cette propagande ».D’où l’importance d’avoir, à côté des machines qui recueillent les données, des êtres humains qui les analysent et déterminent en quarante langues si des propos extrémistes sont illicites ou non. Le fait est que pour l’instant, l’automatisation ne joue qu’un rôle d’appui à la décision : la moitié des signalements vient des utilisateurs et les contenus litigieux sont examinés en permanence par des experts issus des ONG, des universités ou d’associations. Avec cette particularité : Facebook se doit de ne pas être trop transparent sur ses systèmes de repérage car les réseaux terroristes ont tôt fait de s’adapter.En mai 2016, les plateformes ont signé un code de bonne conduite. Elles suppriment aujourd’hui deux fois plus de propos haineux qu’il y a six mois mais il y a encore du chemin à faire. Quant aux médias, ils doivent à la fois éviter de se faire le mégaphone des terroristes en diffusant leurs images extraites des réseaux sociaux et en même temps il leur faut ne pas occulter la violence car cela nourrit les théories du complot. Comme le dit Chris Elliott, du Guardian, il s’agit de ne pas refléter ce que veulent les terroristes et ce, même si on trouve les photos les plus dures sur des médias sociaux qui deviennent un mode d’accès à l’info. Parallèlement, les pouvoirs ont de plus en plus tendance à demander aux médias d’être des auxiliaires de la lutte anti-terroriste. Au Royaume-Uni, les opérateurs téléphoniques sont même tenus de communiquer les sources des journalistes.
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Saknas det avsnitt?
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Les accusations de propagande sont de plus en plus en plus courantes contre les médias. On les retrouve aussi bien dans la bouche de Vladimir Poutine contre la BBC que dans celle des dirigeants saoudiens ou israéliens contre al-Jazira. L’accusation de soutien au terrorisme formulé par l’Arabie saoudite et ses alliés contre le Qatar a fait une victime collatérale : al-Jazira. Emblème des printemps arabes, instrument du soft power qatari, cette chaîne d’informations est perçue comme une menace tant en Égypte qu’en Arabie saoudite en raison des liens du Qatar avec les Frères musulmans. Et il est vrai que depuis septembre 2011 et sa reprise en mains au profit d’un membre de la famille régnante, al-Jazira n’est jamais très loin des intérêts diplomatiques du Qatar.On se souvient de ses prêches incessants du télé-prédicateur Youssef Al-Qardaoui, proche des frères musulmans, du soutien d’al-Jazira aux mouvements islamistes en Égypte ou en Tunisie, de son appui à la rébellion syrienne. Tout cela est vrai, tout comme le financement du Qatar à des associations réputées proches des mouvements jihadistes. Mais en même temps, cette chaîne s’est fait connaître par son professionnalisme, sa liberté de ton en profitant des divergences de la famille régnante. Comme dit la chercheuse Claire Gabrielle Talon, c’est « une des dernières voix à défendre la ligne du printemps arabe et à ne pas suivre la ligne saoudienne très répressive ».Se déclarer favorable à la fermeture de la chaîne en Israël au prétexte que ce serait un outil de propagande dans le style soviétique, comme le fait le ministre de la Défense Avigdor Liberman, relève donc… de la propagande.Propagande ? Ce mot, qui a été employé par Emmanuel Macron pour justifier le refus d’autoriser l’accès à ses meetings aux médias russes Russia Today et Sputnik, est éminemment dangereux. La preuve ? Poutine s’en est servi cette semaine pour accuser la BBC d’agir en faveur de l’opposant russe Alexeï Navalny. Il a suffi qu’une journaliste de la radio-télévision britannique demande s’il voyait cet avocat qui défie le Kremlin comme son principal opposant pour que Poutine lui rétorque que la BBC faisait la propagande des gens qu’elle défendait. Il ajouté qu’Alexeï Navalny exacerbait la situation liée aux manifestations en Russie pour assurer sa promotion.Bien sûr, la vénérable BBC reconnue pour la qualité de ses informations ne peut pas être tout à fait mise sur le même plan que les médias extérieurs russes accusés par Macron d’être des « organes de propagande mensongère ». Mais la preuve n’a pas été faite que RT comme Sputnik avaient favorisé la thèse d’un faux compte aux Bahamas du futur président français. En matière d’information, la divergence d’intérêts est vite qualifiée de propagande. Et ce mot cache le plus souvent un déni de liberté d’informer autrement.
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Cette semaine, le CSA a sanctionné pour une nouvelle fois l’émission phare de l’animateur controversé Cyril Hanouna, en la privant de publicité pendant trois semaines. Cinq millions d’euros, c’est l’estimation du manque à gagner publicitaire que va occasionner la sanction du CSA après deux dérapages de l’animateur Cyril Hanouna sur la chaîne C8 du groupe Canal+, de Vincent Bolloré.Le premier dérapage remontre à novembre quand Hanouna a fait croire à l’un de ses chroniqueurs qu’il était l’auteur d’un meurtre, n’hésitant pas à le laisser dans un état de détresse jusqu’au lendemain. Cette mise en scène morbide vaut à C8 une semaine d’interdiction de toute publicité avec l’émission. La deuxième séquence remonte à décembre quand l’animateur a demandé à l’une de ses chroniqueuses de deviner en fermant les yeux quelle partie du corps il lui faisait toucher, avant de porter sa main vers son sexe. La sanction est encore plus lourde. Deux semaines de privation de publicité pour cette scène jugée sexiste et dégradante pour la femme.Dans les deux cas, l’instance de régulation est allée beaucoup plus loin que ce que préconisait le rapporteur indépendant qui ne réclamait qu’une amende de 50 000 euros pour la séquence sexiste. Alors pourquoi le CSA a-t-il eu la main si lourde, comme le fustige l’animateur en regrettant que les 5 millions d’euros perdus n’aillent pas dans les caisses d’associations ? Eh bien sans doute compte tenu de l’effet cumulatif des dérapages – huit en cinq ans selon Hanouna – et surtout dans un contexte bien particulier puisque 40 000 plaintes sont arrivées au CSA depuis la fin mai pour protester contre une autre séquence perçue comme homophobe où l’animateur caricaturait en direct un bisexuel répondant après une annonce sur un site de rencontres.Cette séquence était-elle homophobe ? L’animateur plaide que non. Il s’est excusé et le dossier sera instruit dans le cadre d’une procédure qui devrait aboutir en juillet. Mais après tout, l’important est sans doute qu’elle ait été ressentie comme homophobe par beaucoup de gays qui y ont vu rires et moqueries à leurs dépens. Et ce qui a fait bouger les choses, c’est la mobilisation de nombreux internautes sur les réseaux sociaux qui ont interpelé les marques pour leur demander si elles s’associaient à ce programme. C’est alors qu’Hanouna a été pris à son propre piège qui consiste à lâcher une provocation pour faire le buzz donc de l’audience, quitte à s’excuser ensuite. Les annonceurs ont déserté son émission comme il l’avait fait aux Etats-Unis avec l’animateur Bill O Reilly, jusqu’à ce qu’il soit licencié alors qu’il était accusé de harcèlement sexuel. Cyril Hanouna, lui, est indéboulonnable depuis qu’il a signé un accord de 250 millions sur cinq ans avec Vincent Bolloré.
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La coproduction internationale de documentaires comme de séries devient de plus en plus la norme pour résister aux grandes plateformes américaines de vidéos par abonnement. Un documentaire sur le Rwanda selon Paul Kagame avec les Belges de la RTBF, un autre sur la fin de l’ANC en Afrique du Sud avec les Allemands de la ZDF ou une production intitulée « Dans le ventre de l’hôpital » avec les Suisses de la RTS.Présentée vendredi à quelques semaines du Festival Sunny side of the doc, la politique de documentaires d’Arte témoigne d’une réalité : ce ne sont plus seulement les Allemands d’Arte qui s’entendent avec les Français d’Arte pour produire du documentaire. Ce sont de plus en plus des services publics qui font alliance pour produire des œuvres qui font sens, permettent de comprendre le monde et « font société », comme dit Bruno Patino, directeur éditorial d’Arte.En témoigne « Vietnam », un véritable récit documentaire en neuf épisodes de Ken Burns et Lynn Novick qui sera diffusé à la rentrée sur trois jours d’affilée et disponible pendant deux mois en télé de rattrapage. Cette rétrospective de la guerre du Vietnam fait 18 heures aux Etats-Unis, près de neuf en France, et elle associe le service public américain PBS, la BBC et Arte. La chaîne franco-allemande ne s’est pas contentée de recevoir un produit fini : elle a participé au montage. Comme dit Bruno Patino, face à Netflix ou Amazon qui ont aujourd’hui des budgets pour le documentaire presque supérieur à celui de la BBC, les chaînes s’insèrent dans un réseau mondial de grands récits audiovisuels en travaillant ensemble, un peu comme les consortiums de journalistes avec les Panama Papers.Si Arte se prépare à signer un accord avec un de ces grands services audiovisuels du monde sur le documentaire, on voit aussi que la série est concernée par ces regroupements. Le 30 mai, TV5 Monde Afrique a par exemple annoncé un accord de partenariat avec RTI, la Radio Télévision ivoirienne, pour coproduire cinq séries nationales originales et modernes. TV5 a déboursé 300 millions de francs CFA, soit 450 000 euros, pour disposer de ces histoires qui racontent la vie d’une retraitée blogueuse qui épie ses voisins, celle d’une radio au bord de la faillite, celle de sœurs ennemies ou encore « les enfants de la famille » d’Akissi Delta.L’enjeu, c’est « d’apporter des histoires africaines dans les foyers africains », comme dit Damiano Malchiodi, le directeur de la chaîne A+, de Canal+. Comme il y a Bollywood en Inde et Nollywood au Nigeria, il y aura sans doute un Hollywood de l’Afrique francophone à Abidjan. A condition toutefois de permettre aux producteurs de rentrer dans leurs fonds. Canal compte un million de téléspectateurs pirates en Côte d’Ivoire. Soit deux fois plus que d’abonnés dans ce pays.
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Les chaînes et radios de l’audiovisuel public israélien se sont relancées depuis le 15 mai sous de nouveaux noms, et avec une nouvelle société de diffusion. Le tout sur fond de bataille politique. Vous vous souvenez peut-être de l’ERT, la radio-télévision publique grecque qui avait été contrainte de laisser la place à un écran noir, en 2013, pour renaître de façon très diminuée sous le nom de Nerit. Il s’est passé à peu près la même chose en Israël avec l’Autorité de radio-diffusion israélienne, l’équivalent de la BBC avec ses deux chaînes de télévision et ses huit radios.Le 9 mai, la première chaîne a définitivement cessé d’émettre quand la présentatrice du 20 heures a lu en larmes un communiqué officiel annonçant la fin des programmes. Un scénario qui s’est ensuite répété à la radio publique généraliste. Contrairement à la Grèce, le redémarrage a été très rapide puisque les programmes ont repris depuis le 15 mai sous un nom différent, avec une nouvelle société de diffusion, la Israeli Public Broadcasting Corporation. Mais comme en Grèce, elle compte moitié moins de salariés que le groupe qui l’a précédé.Pour la gouvernement Netanyahu, il s’agit officiellement de mettre fin au gouffre financier d’une maison vivant au-dessus de ses moyens et jamais réorganisée malgré de faibles audiences. Mais en réalité, il s’agit aussi de réformer en profondeur la ligne éditoriale d’une institution étroitement liée à l’histoire démocratique d’Israël, quand on songe que la radio a été créé en 1936 et la télévision en 1968. « Persifleuse, incisive, indocile », telle est la façon dont les syndicats décrivent la manière dont le pouvoir voit l’information publique.Intolérable pour Benyamin Natanyahu, qui a donc décidé du démantèlement de l’organisme il y a trois ans et a voulu retarder l’opération quand il s’est rendu compte que la nouvelle maison allait réembaucher beaucoup de journalistes indépendants. Il a fallu que son ministre de l’Economie, Moshe Khalon, argue qu’il était impossible de faire machine arrière sans de lourds dédommagements pour qu’on évite finalement la purge idéologique.Il n’en reste pas moins que « Netanyahu tente de contrôler les médias en Israël », comme dit Charles Enderlin, ex-correspondant de France 2 à Jérusalem. Le député du Likoud David Biton, chef de la coalition à la Knesset, n’hésite pas à dire que « les journalistes bénéficient de trop de liberté dans ce pays ». La ministre de la Culture, Miri Regev, qui s’est illustrée à Cannes avec sa robe surplombant Jérusalem, s’est clairement prononcée en faveur du contrôle de l’audiovisuel public par l’exécutif qui le finance. On s’achemine donc vers une information sous la coupe du pouvoir tandis que les programmes pourraient jouir d’un peu plus d’indépendance.
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Nous parlons avec vous, Amaury de Rochegonde, de la communication du président Macron qui vient de connaître son premier couac à l’occasion de son voyage au Mali. Une quinzaine de sociétés de journalistes, dont celle de RFI, mais aussi une dizaine de patrons de rédaction soutenus par Reporters sans frontières, ont protesté jeudi contre l’initiative de l’Elysée de préférer des journalistes spécialistes de défense plutôt que des journalistes politiques pour couvrir le voyage présidentiel à Gao, au Mali. Dans une lettre, les rédactions ont exprimé « leurs inquiétudes quant à l’organisation de la communication » du président en rappelant qu’il « n’appartient pas à l’Elysée » de choisir les journalistes aptes à suivre un déplacement présidentiel et qu’à l’heure où la défiance pèse sur l’information, « cela ajoute à la confusion entre communication et journalisme ». Le lendemain, L’Elysée a tenté de déminer l’affaire en assurant n’avoir « jamais imposé un journaliste plutôt qu’un autre » et s’être contenté « d’ouvrir » cette « option ».Si cette maladresse est jugée préoccupante, c’est qu’elle s’inscrit dans une volonté de réécriture de la communication présidentielle qui vise à mieux encadrer le discours gouvernemental, voire à verrouiller toute intervention d’un ministre, au profit de la parole rare, pyramidale, du chef de l’Etat. On l’a vu à l’occasion du Conseil des ministres où les fraîchement nommés n’ont pas pu s’exprimer devant les micros dans la cour de l’Elysée, comme il est de tradition, et où les photographes n’ont pas pu être présents pour la photo officielle du gouvernement. La photo a été prise à l’intérieur du palais, devant un escalier, où le gouvernement apparaît resserré pour signifier que tout repose désormais sur la cohésion de l’équipe. Et tant pis si, au passage, la nouvelle secrétaire d’Etat à l’Egalité des femmes, Marlène Schiappa, a fait les frais de ce resserrement en n’apparaissant qu’à moitié visible sur le cliché.Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, a bien assumé cette nouvelle ère de communication maîtrisée en indiquant qu’il s’agissait de tourner le dos à « l’intensité de la relation entre journalistes et politiques » qui avait caractérisé l’ère Hollande et que s’il y avait besoin de transparence, ce n’était pas au moment où la presse le décidait. Une façon d’en revenir à une vision mitterrandienne des relations avec les médias un peu datée à l’heure où il est difficile pour toute institution d’être autre chose qu’une maison de verre. Et puis, le choix des journalistes accrédités rappelle les pratiques de Donald Trump et va un peu à l’encontre des paroles exprimées le 3 mai par le secrétaire général d’En marche ! Richard Ferrand, pour la Journée mondiale de la liberté de la presse.
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Cette semaine dans la Chronique des médias, il est question de l’élection d’Emmanuel Macron sous l’angle de sa relation aux médias. On en sait aujourd’hui un peu plus sur ses projets et sur la façon dont il a vécu la couverture médiatique qui lui était consacrée pendant la campagne. Ceux qui voient dans le président élu le produit d’une construction médiatique seront surpris. Emmanuel Macron ne s’estime pas du tout chouchouté ni même épargné par les médias. « Les médias me traitent la plupart du temps assez mal », a-t-il confié pendant sa campagne à l’émission Complément d’enquête, diffusé jeudi sur France 2. S’il a fait beaucoup de couvertures de magazines, c’est donc tout simplement parce qu’il fait vendre « comme une lessive, rien de plus », dit-il. Et sa chance, c’est que les gens ne lisent que très peu ces magazines. « Ils regardent les titres et les couvertures, c'est tout », ajoute-t-il. Il est donc loin de se voir comme un proche, et encore moins comme un obligé des médias. D’ailleurs, il l’a dit, il ne sera pas « le copain des journalistes » pas plus qu’il ne serait l’ami de leurs patrons. Autrement dit, ce n’est pas parce que ses compagnons d’En Marche! Bernard Mourad et Didier Casas sont des anciens de SFR et de Bouygues qu’il se montrera attentif aux intérêts de leurs anciens médias respectifs, BFMTV et TF1.Pourtant, les groupes audiovisuels privés espèrent une certaine libéralisation de la publicité, pour pouvoir bénéficier des annonces du cinéma, de l’édition et de la grande distribution. Emmanuel Macron veut simplifier les règles d’accès à la publicité, comme à la production d’ailleurs.Il regardera aussi de près les sociétés audiovisuelles publiques, comme l’a confié son représentant Marc Schwartz. Il s’agit de rapprocher les différents groupes comme France Télévisions et Radio France, d’en finir avec « l’éparpillement des moyens », de réfléchir à des projets communs tout en retirant au Conseil supérieur de l’audiovisuel le pouvoir de nommer les patrons. Ce rôle sera dévolu à des conseils d’administration élargis à des chefs d’entreprise ou des personnalités européennes.Macron veut aussi défendre l’indépendance éditoriale avec un système de fondations séparant l’actionnariat du pouvoir de gestion des médias. On ne retrouve donc pas chez lui de volonté d’empêcher la concentration en limitant la part de capital des industriels dans les médias.Enfin, le nouveau chef d’Etat devra sans doute s’interroger sur la part de liberté éditoriale qui est laissée aux rédactions audiovisuelles en cas de manipulation sur les réseaux sociaux. On l’a vu la semaine dernière avec le pseudo compte aux Bahamas. Il était difficile d’évoquer cette affaire si l’on s’en tenait à une interprétation trop stricte de la période de réserve imposée par le code électoral le week-end du vote. Le risque est pourtant bien d’alimenter la défiance des Français.
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Un bras de fer vient de s'engager entre Vincent Bolloré, les autorités italiennes et la famille Berlusconi à propos de Télécom Italia et de Mediaset. C’est avec un conseil d’administration recomposé à sa main que Vincent Bolloré a conforté, jeudi, son emprise sur Telecom Italia. Un de ses proches, Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, a même été nommé vice-président de l’entreprise de télécommunication italienne dont le groupe français détient près de 24 % du capital. Une position d’attente, pendant quelques semaines, avant que le groupe Vivendi ne prenne le contrôle de Telecom Italia. Car s’il est une chose qui est à peu près sûre, c’est que Vincent Bolloré, l’homme fort de Vivendi, n’a pas renoncé à son grand projet de convergence entre les médias et les télécoms. « Notre ambition reste inchangée : produire et distribuer des contenus latins à forte valeur ajoutée » a ainsi déclaré Arnaud de Puyfontaine, le 25 avril, avant de réitérer jeudi sa volonté de construire « un groupe mondial avec des racines européennes » capable de se différencier des grandes plateformes vidéo anglo-saxonnes par son ancrage méditerranéen et tourné vers le Sud.Si cette réaffirmation est faite haut et fort pour être bien entendue, c’est qu’elle ne va plus tout à fait de soi depuis que l’autorité de régulation italienne, l’AGCom, a estimé qu’en application de la loi Gasparri, Vivendi ne pouvait pas contrôler à la fois Telecom Italia et Mediaset, le groupe audiovisuel de la famille Berlusconi dont il détient près de 29 % des parts. C’est vrai que contrairement à la France, l’Italie peut imposer à de puissants opérateurs télécom de ne pas s’emparer d’une partie substantielle des médias, les limites anti-concentration touchant ce que les Italiens appellent « le système de communication intégré », c’est-à-dire le paysage télécoms et médiatique.Dès lors, il y a deux solutions pour Vincent Bolloré. Soit il se désengage du capital de Mediaset, soit il renonce à Telecom Italia. Or, Bolloré a besoin des deux pièces de son moteur pour construire le « Netflix européen » qu’il appelle de ses vœux, à la fois les contenus de Médiaset, de Canal+ ou de StudioCanal et l’opérateur italien qui lui garantit la convergence avec les télécoms. Il se dit donc prêt à contester cette décision devant les tribunaux italiens ou la Commission européenne et ne consent à redescendre que sur les droits de vote de Mediaset. Cette campagne italienne de l’homme d’affaires breton se complique encore avec l’hostilité de la famille Berlusconi. Depuis près d’un an, un litige oppose Mediaset à Vivendi. Les deux groupes devaient s’échanger des parts, la plateforme Mediaset Premium devait être rachetée. Tout cela, désormais, n’est plus qu’un souvenir.
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La liberté de la presse dans le monde est de plus en plus menacée, selon les rapports de RSF et de l’organisation américaine Freedom House présentés cette semaine. A deux jours d’intervalle, deux rapports annuels présentés par Reporters sans frontières puis Freedom House, vont dans le même sens : « Jamais la liberté de la presse n'a été aussi menacée », dit RSF. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 72 pays sur 180 recensés connaissent une situation « difficile » ou « très grave » sur le plan de la liberté de la presse. On retrouve dans ce groupe la Chine, la Russie, l'Inde, presque tous les pays du Moyen-Orient, d'Asie centrale et d'Amérique centrale, ainsi que les deux tiers des pays d'Afrique. Du côté des liberticides, il y a les dictatures comme la Corée du Nord ou le Turkménistan, des pays où des journalistes sont tués comme en Syrie ou aux Philippines et encore les pays qui sont de véritables « prisons de journalistes » comme la Turquie, l’Egypte, l’Iran ou Bahreïn. Au Cameroun, le correspondant de RFI Ahmed Abba a été condamné à dix ans de prison ferme la semaine dernière.Mais ce qui inquiète aussi, c’est de voir la liberté de la presse reculer dans des démocraties comme la Pologne ou la Hongrie, où la presse d’opposition est de plus asphyxiée et où le pouvoir cherche à mettre au pas les médias publics. Même dans des démocraties anciennes comme le Royaume-Uni, la France ou les Etats-Unis, RSF s’inquiète de voir ces pays dans les quarantièmes places en raison de leur obsession du renseignement qui représente pour les journalistes une menace envers leurs sources. Et il faut ajouter les attaques contre les médias, les fausses nouvelles ou les faits alternatifs qui tentent de déstabiliser le travail de l’information. On l’a vu aux Etats-Unis avant et après l’élection de Donald Trump. On le voit aujourd’hui en France où les journalistes sont parfois bousculés par des policiers, insultés dans des meetings ou éjectés par des services d’ordre de candidats. Jeudi une trentaine de rédactions françaises ont signer une pétition pour protester contre la décision du Front national de choisir les médias aptes à suivre Marine Le Pen.« Bien sûr, c’est là bien peu de choses quand on songe que 45% de la population mondiale vit dans un pays où la presse n'est pas libre », comme le rappelle Freedom House. Qu’est-ce que la censure d’un documentaire sur le Crédit mutuel par Vincent Bolloré comparé aux 1000 coups de fouets et les dix ans de réclusion pour un blogueur en Arabie saoudite ? Eh bien, peut-être que tout se tient. Peut-être que si les régimes autoritaires répriment la liberté de la presse, c’est parce qu’ils sentent moins de pression sur ce volet de la part de « démocraties de basse intensité », comme dit Edwy Plenel, du site d'investigation Mediapart.
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Nous parlons avec vous, Amaury de Rochegonde, des manifestations de rues et de la crise politique au Venezuela qui reposent la question de l’information et des médias. L’arrestation des deux journalistes français de l’agence Capa, le 11 avril, à Caracas, a finalement trouvé une issue heureuse avec leur retour en France vendredi, alors que Jean-Luc Mélenchon avait appelé à les « relâcher », fort de son soutien passé à Hugo Chavez. Mais cette libération ne doit pas faire oublier la crise sociale et de régime que traverse le pays ainsi que les nombreuses atteintes à la liberté de l’information qui s’y expriment. Reporters sans frontières rappelle ainsi que les journalistes étrangers sont régulièrement expulsés et que la censure s’exerce aussi vis-à-vis de la presse internationale. Le 6 février, la diffusion sur CNN d’une enquête sur un trafic de passeports entre le Venezuela et des ressortissants irakiens, impliquant le vice-président vénézuélien, a amené l’organe de régulation à suspendre une semaine plus tard le signal de la chaîne et à mettre fin à la diffusion de CNN dans le pays.Cette affaire montre bien à quel point le contrôle de l’audiovisuel est sensible au Venezuela. Derrière ces médias de masse, le gouvernement espère modérer la colère du peuple, touché de plein fouet par la suppression des aides sociales et les pénuries liées à l’effondrement des prix du pétrole. Le chef de l’Etat, Nicolas Maduro a hérité de Chavez les cadenas, ces longs monologues retransmis sur les chaînes nationales. La chaîne d’opposition Globovision a été rachetée par des mains plus conciliantes avec son directeur frère de ministre. Il n’y a plus que sur la télé câblée que certaines chaînes peuvent résister à la « guerre médiatique » théorisée depuis 2002 par Hugo Chavez, après le putsch manqué dont il avait rendu responsables les médias privés.L’opposition, qui a conquis la majorité parlementaire fin 2015, peut encore s’appuyer sur des journaux comme El Nacional. Mais la pression est constante et le journal fait face, comme beaucoup, à des pénuries de papier. En août dernier, des hommes masqués ont attaqués la façade du journal au cocktail Molotov. Ce même été, des inconnus avaient ouvert le feu sur le Diairio de los Andes, lancé une grenade contre un quotidien de Maracay et le directeur du journal El Correo de Caroni, David Natera Febres, a été condamné à quatre ans de prison pour avoir couvert des faits de corruption. Depuis sept ans, une loi prévoit la prise de contrôle de tout contenu susceptible de remettre en cause l’autorité légitime. Même s’il existe donc des voix d’opposition, l’autocensure menace et les vénézuéliens préfèrent se tourner vers les réseaux sociaux ou circulent de fausses informations qui attisent la haine et la colère.
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« Comme si la peur des réfugiés rendait muette l’Europe »... dans Le Monde de ce samedi, Can Dundar, l’ancien rédacteur en chef de Cumhüriyet reproche à l’Europe et à la France de ne pas se mobiliser en faveur des victimes de la répression en Turquie. Alors que 56 millions de Turcs doivent se prononcer ce dimanche pour ou contre une nouvelle Constitution qui donne au président Erdogan des pouvoirs renforcés, Can Dundar, journaliste en exil, pointe la passivité des Européens face aux atteintes à l’État de droit et à la liberté de la presse en Turquie par peur d’attiser les tensions migratoires. Cumhüriyet est particulièrement concerné par cette question de la liberté de la presse puisque 19 membres de sa rédaction sont incarcérés et risquent de 7 ans et demi à 43 ans de prison. Motif : collusion avec des organisations terroristes comme le PKK ou la confrérie Gülen. En réalité, ces journalistes n’en ont jamais fait partie et payent la révélation de la livraison d’armes aux jihadistes syriens par les services secrets turcs en 2015. Après la tentative de putsch du 15 juillet attribuée au gülénistes, ce type d’arrestations arbitraires se sont multipliées. 40 000 personnes ont été emprisonnées, notamment douze députés d’un parti pro-kurdes (HDP) et 130 000 personnes ont été limogées dont beaucoup d’enseignants et de journalistes. La Turquie est le 151e pays sur 180 en matière de liberté de la presse, selon Reporters sans frontières.On comprend alors que la démocratie ressemble de plus en plus dans ce pays à un vernis qui ne s’accompagne ni de pluralisme des opinions ni de liberté d’expression. Et pour cause : sept des dix propriétaires des chaînes les plus regardées entretiennent des rapports directs avec Erdogan et son gouvernement. En février, comme le rappelle Reporters sans frontières, le décret de loi qui imposait le respect des temps de parole en période électorale a été abrogé. Les médias publics consacrent quinze fois plus de temps d’antenne au pouvoir qu’à l’opposition. Une interview d’Orhan Pamuk, le prix Nobel de littérature, réalisé en février pour Hürriyet n’est jamais parue, car l’écrivain se prononçait contre le traité constitutionnel. Et un présentateur de la chaîne Kanal D, du même groupe de presse, a été licencié après avoir expliqué sur Twitter qu’il allait voter « non ». Faut-il s’en étonner alors que Erdogan cherche à museler toute opposition : « Ceux qui diront "non" au référendum se positionneront d’une manière ou d’une autre au côté des putschistes » a-t-il déclaré. La question est aujourd’hui de savoir si la Turquie est une démocrature ou une dictatie.
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Nous parlons avec Amaury de Rochegonde, de la passion des Français pour la politique qui se retrouve dans les audiences des débats télévisés et des émissions consacrées à la campagne présidentielle. Jeudi dernier, le 6 avril, c’est l’émission politique sur France 2 qui réalise sa meilleure audience depuis sa création avec Emmanuel Macron et 3,6 millions de téléspectateurs. Mardi, c’est BFM TV qui atteint le meilleur score jamais réalisé par une chaîne de la TNT avec son grand Débat à onze candidats face à 5,5 millions de fidèles. Le 20 mars, c’est près de 10 millions de téléspectateurs que TF1 rassemble pour son débat avec les cinq favoris. Le 5 mars, c’est François Fillon qui fédère 7,2 millions de Français après sa manifestation de soutien au Trocadéro, totalisant la meilleure part d’audience de France 2 sur son journal télévisé depuis 2014. A n’en pas douter, ces audiences record témoignent d’un intérêt soutenu pour la campagne présidentielle. Pour éviter l’entre soi parisien, les médias publics ont d’ailleurs affecté un train pour aller au contact des Français en régions. « La politique, une passion française » titrait Le Parisien vendredi 7 avril. Les Français semblent en effet se passionner pour cette élection qui réserve de multiples surprises depuis les Primaires, à commencer par les soupçons d’emplois fictifs qui visent François Fillon comme Marine Le Pen. Le caractère imprévisible de la campagne malgré la position de favori d’Emmanuel Macron, les accusations de recours à un cabinet noir… Tout cela rappelle un peu des séries à succès comme House of cards ou Baron noir. Or, comme la fiction, la réalité fait de l’audience dès lors qu’elle intéresse. En février, Libération comme Le Monde ont vu leur diffusion progresser de 5 %. Jean-Luc Mélenchon, qui a fait mouche au cours du débat à cinq de TF1, est désormais au niveau de François Fillon dans les sondages. Son refus de participer à un débat à onze candidats à trois jours du premier tour a eu raison du projet de France 2, le 20 avril. Signe que ce ne sont plus nécessairement les grands médias qui décident des agendas politiques. Les meetings jouent aussi un rôle majeur car ils peuvent être suivis par des centaines de milliers de téléspectateurs sur BFM TV. Le tribun Mélenchon l’a bien compris. Enfin, il ne faut pas oublier l’importance majeure et inédite des réseaux sociaux. Des réseaux dont la production n’est d’ailleurs pas tout à fait le reflet de ce qu’on observe dans les médias. Selon Dentsu Consulting, alors que la part de voix dans les médias des quatre principaux candidats, le mois dernier, va d’abord à Fillon et à Macron (35,8 % et 35,7 %) puis à Le Pen et enfin à Mélenchon (16,1 % et 12,4 %), les réseaux sociaux donnent toujours Fillon en tête (35 %) mais Mélenchon comme Macron font jeu égal (22 %) et Le Pen suit de très près (21 %).
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L’information à destination des migrants s'enrichit d'un nouveau média avec le lancement du site «Info Migrants» par France Médias Monde, la Deutsche Welle et l’agence de presse italienne Ansa. La Cimade, l’Association qui vient en aide aux migrants, a présenté jeudi 30 mars un rapport qui en dit long sur l’état d’esprit des politiques publiques vis-à-vis des étrangers qui cherchent à trouver un refuge en France ou qui sont de passage. C’est une logique de contrôle, de suspicion, estime-t-elle qui s’est emparée des politiques migratoires sur dix ans. Surveillance, dissuasion, humiliation, voire précarisation, exclusion… L’éventail des comportements de l’administration vis-à-vis des migrants s’apparente plus souvent au rejet qu’à l’assistance, la France étant même selon la Cimade la championne du monde de la rétention des étrangers avec près de 50 000 personnes concernées.L’initiative de France Médias Monde, la Deutsche Welle et l’agence italienne Ansa ne va donc pas de soi, loin de là. L’idée de lancer une offre éditoriale à destination des migrants, à travers le site Info Migrants, est une première qui est née d’une volonté commune des groupes publics français et allemand. Les deux médias européens rejoints par l’agence italienne Ansa se retrouvent dans ce projet d’information qui s’adressent aux migrants en Français, en arabe ou en anglais. Avec l’impératif d’avoir une approche équilibrée pour ne pas inciter à l’immigration clandestine tout en donnant des informations susceptibles d’apporter aide et protection aux migrants.Soutien de l'Union européenneL’Union européenne a d’ailleurs versé une subvention annuelle de plus de deux millions d’euros pour permettre à cette offre de se créer. Elle disposera d’une section propre avec des contenus pratiques et informatifs alors que les migrants sont souvent réticents à l’idée de se connecter à des sites officiels.Mais on trouvera aussi et surtout, sur Info Migrants, des articles et des vidéos de témoignages, comme par exemple sur la vallée de la Roya qui se trouve sur le lieu de passage des migrants. Les médias européens comme RFI, France 24 ou Deutsche Welle ont apporté leur contribution à travers des contenus et une vingtaine de journalistes détachés sur le site qui auront à cœur d’informer sur les pays d’origine et de faire comprendre l’Europe. Un journaliste arabophone des Observateurs de France 24 qui se chargera de traquer les fausses rumeurs sur les réseaux sociaux qui minent parfois l’information des migrants. Il s’agit de cibler les gens depuis le pays d’où ils viennent et dans leur migration à travers des formats très adaptés au téléphone mobile comme Facebook ou What’s App. L’équipement en smartphone est variable suivant qu’on est Soudanais, Afghan ou Syrien, mais c’est souvent une ressource essentielle de chaque migrant.
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L'hégémonie de Google et de Facebook est de plus contestée par les médias internationaux et même par l'agence de publicité Havas. Il est peut être en train de se passer quelque chose par rapport à ces géants de la publicité numérique que sont Google et Facebook. Des géants dont la domination est tellement sans partage dans l'écosystème digital, comme on dit, qu'ils prélèvent en France près de sept euros sur dix de la publicité sur Internet et plus de neuf euros sur dix s'agissant du marché mobile. Ces plateformes, certes, sont gages d'efficacité grâce aux données qu'elles possèdent sur nous, grâce à des algorithmes toujours plus pertinents ou à la connaissance de notre navigation sur Internet, mais elles ont un talon d'Achille : elles laissent à des programmes automatiques, donc à un algorithme, le soin de disséminer les annonces publicitaires en fonction d'une audience de masse.C'est ainsi que l'agence Havas, au Royaume Uni, a eu la surprise de voir plusieurs de ses publicités associés à des contenus indésirables ou choquants sur YouTube, la filiale de Google. Elle a alors annoncé qu'elle retirait ses annonces publicitaires et été suivie en cela par la BBC, le gouvernement britannique ou The Guardian qui a constaté la présence de ses publicités à côté de vidéos de suprématistes blancs américains ou de prêcheurs islamistes controversés. Depuis, ce sont des annonceurs américains comme AT&T, Verizon ou Procter qui ont annoncé qu'ils suspendaient leurs publicités sur YouTube après avoir constaté qu'elles avaient pu apparaître aux côtés de vidéos faisant l'apologie du terrorisme et de la haine.On sent ainsi que des médias et des annonceurs sont de plus en plus soucieux de pointer la responsabilité des géants du Net. Des géants qui pendant la campagne américaine ont d'ailleurs fait leur miel des fausses informations, ces fake news qui se propagent sur Facebook ou Google et engendrent beaucoup de clics, donc de publicités associées. Le groupe allemand Axel Springer a récemment expliqué que ce n'était pas aux éditeurs de presse d'aider Facebook à filtrer ces fake news.Des médias français comme Le Figaro et Les Echos s'insurgent aussi contre la révision de la directive européenne sur la confidentialité qui propose, en 2018, de renforcer le pouvoir d'agrément des internautes à l'acceptation des publicités sur Internet. Au lieu de pouvoir être tracé par des cookies, ces petits robots qui oriente la pub, l'internaute aurait la possibilité de rejeter toute publicité en le signalant une bonne fois pour toute à son navigateur. Si ce projet de la Commission aboutit, estiment les éditeurs, c'est encore Google et Facebook qui sortiront renforcés car ils n'ont pas recours aux cookies.
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Nous parlons avec Amaury de Rochegonde, de l’hebdomadaire Stratégies, du groupe Orange qui se renforce sur le continent africain au Burkina Faso avec le lancement sous la marque Orange de sa filiale acquise il y a un an sous le nom d’Airtel. Comme ils l’ont déjà fait en Egypte ou au Maroc, les dirigeants d’Orange étaient cette semaine à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour la relance de leur filiale de téléphonie mobile, la vingt et unième d’Orange en Afrique et au Moyen-Orient. Oublié Airtel, acquis il y a un an avec Orange Côte d’Ivoire. Place maintenant à Orange Burkina Faso, avec ses 6,3 millions d’abonnés, comme il y a un Orange Sénégal ou un Orange Maroc. C’est en effet une stratégie de marque unifiée que développe le groupe français de télécommunications afin de mieux assurer son implantation en Afrique où il compte pas moins de 120 millions de clients. Pourquoi une seule marque est-elle précieuse ? Et bien parce que cela fait d’Orange la plateforme de référence à partir de laquelle on peut bien sûr téléphoner mais aussi accéder à l’internet mobile, transférer de l’argent avec Orange Money ou, demain, gérer un compte bancaire avec Orange Bank.Pour Ben Cheik Haidara, le directeur général d’Orange au Burkina Faso, l’opérateur veut ainsi devenir le partenaire de la transformation numérique au Burkina qui vient de recevoir 20 millions de dollars de la Banque mondiale pour favoriser son émergence numérique. Orange est notamment à même de couvrir la demande en fibre et en haut débit des entreprises. Mais dans ce pays qui organise un Festival de de télévision et de cinéma panafricain, le Fespaco, la dimension audiovisuelle est aussi très importante. Alors que le Burkina Faso veut se déployer sur la télévision numérique terrestre avant la fin de l’année, on peut imaginer comme en RDC, au Congo ou en Côte d’Ivoire que le groupe Orange lancera prochainement le bouquet de TNT EasyTV de Canal+. D’ailleurs Stéphane Richard, le patron d’Orange, ne s’en cache pas: « Canal+ et Orange sont appelés à faire de plus en plus de choses ensemble en Afrique », a-t-il déclaré le 2 mars. On pense bien sûr à la distribution de chaînes africaines comme A+ sur les réseaux d’Orange mais aussi à l’acquisition de droits sportifs. Stéphane Richard ira-t-il jusqu’à aider Canal+ à acquérir les prochains droits de la Coupe d’Afrique des nations et du Championnat d’Afrique des nations ? C’est possible car il a dit qu’il était prêt à partager les investissements sur des droits comme la Champion’s League ou la Ligue 1 afin, dit-il, de sécuriser l’accès aux meilleurs contenus. Orange, qui dépense 600 millions d’euros par an dans ces contenus, se voit désormais en « partenaire naturel » de Canal + qui compte 2,8 millions de clients en Afrique.
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Nous parlons avec Amaury de Rochegonde, de l’hebdomadaire Stratégies, de Mediapart qui a présenté cette semaine ses résultats en conférence de presse. L’occasion de revenir sur le succès de ce modèle d’information indépendant, numérique et payant. On a beaucoup parlé du Canard enchaîné avec l’affaire Fillon, mais s’il est un autre journal libre, indépendant, irrévérencieux qui s’impose comme l’un des grands succès journalistiques de ces dix dernières années, c’est bien Mediapart. Mediapart a neuf ans et compte 136 000 abonnés, soit une hausse de 10 % sur un an, là où Libération ne compte plus que 73 000 acheteurs. Le site affiche une santé éclatante avec un résultat de 2 millions d’euros et une solide équipe de 45 journalistes. Comme dit son patron Edwy Plenel, Mediapart ne ferait aujourd’hui pas plus de 5 000 abonnés s’il en était resté aux éditoriaux de ses fondateurs. C’est bien en allant chercher des informations, des vérités de fait, tout en laissant les lecteurs s’emparer du commentaire sur son site que ce journal en ligne a trouvé son modèle. Il peut maintenant se développer dans la vidéo comme le montre ses interviews des candidats à la primaire de la gauche sur Facebook live ou ses longs débats filmés dans la rédaction avec des universitaires. Grâce à l’intégration de youtubeurs comme Usul ou Osons Causer, ce sont des millions de vues que génère Mediapart pour la Présidentielle. Avantage de ces vidéos, elles permettent de susciter des centaines d’abonnés.C’est aussi ce que constate le site Arrêt sur images, consacré à la critique des médias, qui est lui aussi parvenu à l’équilibre avec 25 000 abonnés, et qui génère beaucoup plus d’abonnements avec la vidéo qu’avec ses articles. Comme Médiapart, qui coûte 11 euros par mois, ce site a été fondé par un ancien du Monde, Daniel Schneidermann, et mise sur le payant avec un tarif à 4 euros par mois. De l’enquête, des formats longs, un modèle payant, c’est aussi la recette que retiennent de nombreux sites d’info indépendants. Parmi eux, Médiacités, un site d’investigation locale créés par des anciens de l’Express qui après s’être implanté à Lille, s’apprête à débarquer à Lyon, Nantes et Toulouse. C’est encore le modèle du site Les Jours, fondé par des anciens de Libération et qui développe ses obsessions, comme il dit, sur la Turquie ou sur Bolloré en ayant réussi à réunir 7 000 abonnés en un an. Un site comme Spicee, fondé il y a près de deux ans et qui s’appuie sur l’agence Babel Press, mise lui entièrement sur la vidéo et le grand reportage. Il compte plus de 8 000 abonnés. Le point commun entre ces pure player de l’info c’est qu’ils ont bien intégré l’idée que les revenus étaient désormais dans les poches de l’abonné et non chez l’annonceur. Car au petit jeu de la guerre des prix de la publicité, Google et Facebook seront toujours les meilleurs.
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Les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle française ont fait connaître cette semaine leurs propositions à propos des médias. Que veulent-ils changer ? Ces propositions ne sont pas totalement indépendantes du calendrier politique, même si elles ont été arrêtées, pour la plupart, il y a plusieurs mois. Prenez François Fillon en pleine tempête médiatique. C’est une chaîne du service public, France 2, qui a exhumé une interview de son épouse déclarant qu’elle n’a jamais été l’assistante de son mari. Or, François Fillon souhaite « simplifier l’offre de service public » en considérant que « l’hertzien n’est pas la réponse unique », autrement dit qu’’on peut bien arrêter la diffusion d’une chaîne pour la basculer sur des canaux numériques. Quel sera son rapport au « tribunal médiatique », comme il dit, s’il est élu ? Mystère. En attendant, même Nathalie Kosciusko-Morizet qui est venue le représenter jeudi devant une assemblée d’entreprises médias, l’Udecam, l’a lâché le lendemain après avoir défendu l’idée très personnelle d’une grande politique européenne du numérique.L’indépendance éditoriale est un marqueur fort chez les autres candidats. Benoît Hamon entend défendre « la qualité et l’indépendance du service public ». Jean-Luc Mélenchon veut « constitutionnaliser l’indépendance des médias » afin que le droit à l’information soit dans le texte d’une VIè République. Emmanuel Macron veut lui « protéger l’indépendance éditoriale des médias d’information » en rappelant « l’exigence éditoriale d’impartialité » du service public. Mais là où le représentant du Front de gauche rappelle que neuf personnes représentent 80% des médias en France, le leader d’En Marche ne fustige pas une oligarchie. Il estime que la présence des industriels dans les médias « est une réponse aux difficultés de la presse ». Et appelle au rapprochement des sociétés audiovisuelles publiques, c’est-à-dire France Télévisions, Radio France et France Médias Monde, en envisageant l’élargissement de la place de la publicité dans le secteur public.Les plus coercitifs ne sont pas forcément ceux qu’on croit. Si tous sont à peu près d’accord pour taxer les géants du Web et les soumettre à des obligations de contribution à la création, seul le FN veut limiter la part dépendant de la commande publique dans les groupes détenant les médias. Benoît Hamon propose, lui, une loi anti-trust qui vise à empêcher la concentration en limitant la part d’un groupe à 40% dans un média et à 20% dans deux médias. Il demande la création de sociétés de médias à but non lucratif. Il est aussi très lucide sur les liens entre médias et commande publique. Et très acide sur Vincent Bolloré quand il estime que trente articles sur Autolib dans Direct Matin, ça fait quand même beaucoup.
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Plusieurs initiatives ont été prises par les médias et les géants du Web, aux Etats-Unis comme en France, pour lutter contre les fausses informations, les «fake news», qui circulent abondamment et dont les réseaux sociaux font leur miel. Le dimanche 26 février, c’est une publicité télé un peu particulière du New York Times qui sera diffusée aux Etats-Unis pour les Oscars. Elle dira que « la vérité est plus importante que jamais » et que les « les faits alternatifs sont des mensonges ». L’objectif est de répondre à Donald Trump, qui a multiplié les contre-vérités, la dernière étant un attentat imaginaire en Suède. Au-delà, il s’agit d’un combat pour cette idée qu’une vérité de fait n’est pas contestable dans ses faits. Une position louable, certes, mais sans autre incidence que de conforter les médias aux yeux de leurs propres partisans.D’ailleurs, le président américain a très vite retourné l'expression « fausse nouvelle », fake news, contre les médias eux-mêmes. C’est eux qui sont désormais accusés de mentir, Donald Trump voyant dans le New York Times, CNN, et même NBC, ABC et CBS des ennemis du peuple américain.En réalité, les fake news sont une réalité ancienne où chacun a sa part de responsabilité. Les médias américains ont parfois été instrumentalisés pour servir un mensonge, comme les armes de destruction massive avant la guerre d’Irak en 2003.Leur neutralité est une vue de l’esprit, comme en atteste le soutien de la quasi-totalité des journaux à Hillary Clinton. Donald Trump inquiète bien sûr pour sa liberté prise avec les faits et sa virulence contre les médias, pivot de la démocratie. Mais ce qui est aussi nouveau, ce sont les réseaux sociaux qui ont pu avoir intérêt à laisser se diffuser de fausses nouvelles avec leurs publicités associées pour renforcer leur caractère hypnotique, sachant que 40% des Américains de moins de 50 ans s’informent via des réseaux comme Facebook, selon le Pew Resarch Center.La France est à présent le pays test en matière de fake news. Après la rumeur d’extrême droite qualifiant Alain Juppé de soutien des Frères musulmans et avec la crainte d’une manipulation de l’opinion avant l'élection présidentielle, Google a formé une soixantaine de journalistes et dix-sept rédactions à une plateforme de signalement de contenus douteux, Cross Check, qui sera mise en ligne lundi. Facebook France, de son côté, va déployer un système de vérification des faits en s’associant à huit médias français dont France 24. Les utilisateurs seront ainsi incités à signaler les articles douteux. Dès lors que deux médias partenaires qualifieront une publication de fausse info, celle-ci sera signalée par un pictogramme, ne sera plus affichée en priorité et ne pourra plus être monétisée.Il reste espérer que cela soit suffisant pour éviter de mettre sur le même plan une vérité et un mensonge.► à lire aussi : «First Draft News»: contre-offensive contre la fausse info
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Nous parlons avec Amaury de Rochegonde, de l’hebdomadaire Stratégies, des nouvelles façons de s’informer que permettent notamment la vidéo et la captation en direct sur Twitter ou Facebook Live, sur fond d’affaire Théo. Un récent sondage Kantar-La Croix, sur la confiance des Français dans les médias, a montré que l’un des deux sujets qui a avait été trop traité par les médias en 2016, aux yeux des sondés, c’était l’affaire du Burkini cet été. C’est intéressant parce que l’été dernier, le 19 juillet exactement, soit cinq jours après les attentats de Nice, c’est le jour de la mort d’Adama Traoré qui a été un bon moment occulté sur les grands médias. Aujourd’hui, c’est grâce à la mobilisation de sa famille, aux manifestations de protestation qu’Adama Traoré est devenu, tout comme Théo, un symbole de la violence policière dans les quartiers populaires. Et c’est aussi parce que tous leurs soutiens se sont dotés de moyens de faire savoir leur vérité, bref de construire leur propre information, que leurs deux noms sont aujourd’hui emblématiques. Au point que ces deux noms ont réuni plusieurs dizaines d’artistes pour une pétition de soutien mercredi dans Libération.Alors quels sont ces moyens d’information ? Et bien d’abord la vidéo. Les médias ne peuvent plus ignorer aujourd’hui ces images qui arrivent sur Facebook, Snapchat ou Twitter, notamment via les applications live de ces réseaux. Pour les médias traditionnels, parfois pris à parti par des casseurs, difficile d’ignorer ces images, ces propos ou ces voix même si la police continue d’apporter sa version des faits. On l’a vu le week-end dernier avec un communiqué de la Préfecture de police de Paris qui affirmait que des policiers « avaient dû intervenir pour porter secours à une jeune enfant se trouvant dans un véhicule en feu » à Bobigny. En réalité, c’est un jeune de 16 ans, Emmanuel Toula, qui s’est révélé être le véritable sauveteur et la Préfecture a dû le reconnaître. Heureusement qu’il y avait Facebook et le Bondy Blog pour lui permettre de faire valoir sa vérité alors que des médias commençaient à reprendre la version de la police. Pour faire face à cette réalité, des journalistes commencent à s’adapter. Une cinquantaine d’anciens d’iTélé ont lancé récemment Explicite, un nouveau média diffusé uniquement sur les réseaux sociaux et qui entend aborder sur des formats plus longs qu’à la télé des sujets d’actualité. C’est aussi ce qui a poussé Guillaume Lacroix, cofondateur de Studio Bagel et le producteur Renaud Le Van Kim à créer Brut, un media de terrain où l’on filme au smartphone sur Facebook live. Brut, qui prévoit de s’exporter aux Etats-Unis, revendique une approche directe des événements en prenant en compte en temps réel les questions que posent les internautes. C’est encore une façon de rendre la parole aux gens.
- Visa fler