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  • Nouvelle crise entre l’Inde et le Bangladesh après l’arrestation d’un moine hindou extrémiste à Dacca. New Delhi est vent debout et dénonce une persécution des hindous dans ce pays à majorité musulmane. Le nouveau dirigeant du pays, le prix Nobel Muhammad Yunus, assure que cela n’a rien à voir.

    Avec notre correspondant en Inde Côme Bastin

    Depuisla chute de Sheikh Hasina, une alliée de l’Inde, mais aussi une dirigeante autoritaire chassée par un soulèvement populaire en août, les deux pays n’arrivent plus à se comprendre. Les tensions s’accumulent entre New Delhi et Dacca, sur divers sujets, notamment des questions religieuses.

    L’Inde affirme que depuis l’arrivée de Muhammad Yunus, la minorité hindoue n’est plus en sécurité. Elle n’hésite pas à parler d’un « génocide hindou » à la moindre tension, parfois même sans rapport avec la religion. À Dacca, on nie en bloc toute violence dirigée contre les hindous, ce qui en retour braque à New Delhi. L’arrestation de ce moine hindou au Bangladesh vient aggraver ce cercle vicieux.

    Pourquoi ce moine a-t-il été arrêté ?

    Deux versions circulent. À Dacca, on affirme qu’il a été arrêté parce qu’il était extrémiste et se livrait à des activités séditieuses. Krishna Das, de son nom, appartient au mouvement ISKCON, plus connu en France comme le mouvement Hare Krishna, classé comme secte. Il a organisé des manifestations où il demandait à l'Inde d’envahir le Bangladesh pour remettre Sheikh Hasina sur le trône. Le Bangladesh s'est défendu devant l'ONU de tout ciblage des hindous sur des bases religieuses.

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    Lecture opposée à New Delhi selon laquelle le cas Krishna Das est la preuve que les hindous sont persécutés. L’arrestation de deux autres moines ISKCON la semaine dernière a jeté de l’huile sur le feu. De violentes manifestations ont eu lieu à Calcutta devant la Haute commission du Bangladesh où des drapeaux ont été brûlés. Le parti de Narendra Modi comme l’opposition ont exprimé leur profonde préoccupation sur le sort des hindous au Bangladesh.

    Y a-t-il une sortie de crise ?

    La confrontation semble inarrêtable, car en réalité l’Inde, qui a soutenu le parti de Sheikh Hasina depuis l’Indépendance du Bangladesh en 1971, ne digère pas d’avoir perdu son influence. La mobilisation autour des hindous au Bangladesh permet de jeter le doute sur le régime de Yunus et de réhabiliter celui de Sheikh Hasina.

    Or, au Bangladesh, une colère s’est accumulée contre l’Inde, accusée d’avoir utilisé Sheikh Hasina comme marionnette et de l’héberger alors que beaucoup voudraient la juger pour crimes contre l’humanité. Les tensions commerciales autour des contrats négociés avec le géant industriel indien Adani, du temps de Hasina, ou du commerce de poisson, en sont l’illustration.

    Le piège est celui d’une prophétie autoréalisatrice. Si une majorité de Bangladais finissent par associer les hindous avec l’Inde et le régime de Sheikh Hasina, et donc à les détester, les tensions religieuses pourraient exploser. Certains pensent à Dacca que cette déstabilisation est le véritable objectif du gouvernement Indien.

  • Pendant des années, Volkswagen avait choisi d’ignorer les crimes contre l’humanité commis contre la minorité ouïghoure dans le Xinjiang, en Chine. Depuis 2013, le géant allemand de l’automobile y assemblait et testait des voitures dans son usine à Urumqi. C’est fini : le fabricant vend l’usine, officiellement pour « des raisons économiques ».

    Cela s’appelle faire d’une pierre deux coups. Les ventes de Volkswagen sur son marché clé sont en effet en chute libre, avec moins de 15% de voitures vendues au troisième trimestre. Le géant allemand s’est fait doubler par les champions chinois de voitures électriques et notamment par l’entreprise BYD. L’usine d’Urumqi ne faisait que perdre de l’argent à Volkswagen. Cet argument, économique, permet aujourd’hui au fabricant allemand une sortie honorable, et cela, sans brusquer Pékin.

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    La face cachée de cette décision, c’est que cette usine est depuis des années accusée d’avoir recours à du travail forcé de la minorité ouïghoure. Le départ du Xinjiang permet donc au groupe de mettre enfin un terme à la polémique sur sa présence dans cette région, tristement célèbre pour la campagne de répression menée par les autorités chinoises contre les quelque douze millions d’habitants musulmans. Une répression à caractère génocidaire, comme l’ont dénoncé le Congrès américain et plusieurs parlements européens, dont l’Assemblée nationale en France.

    « Le bluff de Volkswagen sur les droits de l’homme »

    En février dernier, le retrait de l’autre géant allemand, BASF, avait mis Volkswagen dans l’embarras. Mais le groupe continuait malgré tout à dire que rien ne prouvait un quelconque travail forcé de ses 197 ouvriers, l’audit d’un cabinet d’avocat à l’appui. Mais la Fondation Jamestown, un think tank américain très réputé, a bien démontré que ce soi-disant audit indépendant était tout sauf crédible : pendant les entretiens, les ouvriers étaient filmés et ne pouvaient donc pas s’exprimer librement. Le magazine allemand Der Spiegel critiquait alors « le bluff de Volkswagen sur les droits de l’homme », et un collectif international de députés d’une trentaine de parlements réunis dans l’Alliance interparlementaire sur la Chine réclamait le retrait immédiat du Xinjiang.

    Sous le feu des critiques, Volkswagen semble donc avoir cédé à la pression pour sauver son image. Le chercheur Adrien Zenz, à l’origine des révélations sur le travail forcé, les stérilisations et les tortures subies par les minorités au Xinjiang, parle d’une « grande victoire pour la cause ouïghoure ». Même certains actionnaires de Volkswagen en Allemagne saluent la décision, en disant que bien que tardif, ce retrait montre que les droits de l’homme ne sont pas négociables.

    En fait, ce départ définitif peut aussi être lu comme une fuite en avant. Car Washington vient d’élargir sa liste noire interdisant d’importer des produits provenant du Xinjiang ou qui sont soupçonnés d’avoir été fabriqués grâce au travail forcé. Avec la nouvelle administration Trump et des faucons anti-Chine comme Marco Rubio, choisi par Donald Trump pour être secrétaire d’État, cette politique ne s’arrêtera certainement pas de sitôt.

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  • En début de semaine, le Pakistan a été agité par des manifestations violemment réprimées. Près de 1 000 personnes ont été arrêtées, des manifestants et des policiers sont morts. Des rassemblements qui exigeaient la libération de l'ex-Premier ministre Imran Khan avant de tourner à l'émeute urbaine ce mardi. Les écoles ont ouvert de nouveau et le calme est de retour à Islamabad où certains quartiers avaient subi des coupures partielles de connexion internet.

    Les images impressionnantes des manifestations à D-Chowk, haut lieu de la contestation à Islamabad, ont fait resurgir aux yeux du monde, la crise politique latente qui agite le Pakistan. Depuis l’arrestation d’Imran Khan en mai 2023, ses partisans réclament sa libération. L’ex-Premier ministre garde une forte influence dans le pays. Son parti, Pakistan Tehreek-e-Insaf ou PTI (Mouvement du Pakistan pour la justice) a remporté les dernières élections législatives en février, malgré l’interdiction des candidats du PTI de se présenter pour le parti. Une victoire courte qui a permis au pouvoir en place de maintenir sa coalition. Et ce scrutin, entaché de fraude, a été qualifié de « plus grand vol d’un mandat public » par Imran Khan, dans le viseur de la justice pour une centaine d’affaires. Depuis sa cellule, il a exhorté ses partisans à descendre dans la rue pour faire pression sur les autorités et obtenir sa libération.

    « Conteneristan »  

    Dimanche 24, des milliers de manifestants ont débuté une longue marche depuis Peshawar, la capitale de la province du la province de Khyber Pakhtunkhwa, dirigée par un membre du PTI. Bushra Bibi, femme de l’ancien Premier ministre de 2018 à 2022 a pris la tête de la contestation. Fraîchement sortie de prison, cette figure controversée au Pakistan a mené les convois arrivés à Islamabad mardi. L’objectif affiché était d’atteindre la place D-Chow, proche du parlement et du siège de plusieurs bâtiments des autorités, afin d’organiser un sit-in (rassemblement pacifique où les participants restent assis). En arrivant dans la capitale, la dizaine de milliers de manifestants a trouvé Islamabad bouclée à double tour. Écoles fermées, coupures de la connexion mobile et wifi dans certaines zones, conteneurs empilés par les 20 000 forces de l’ordre déployées pour bloquer le cortège. Un dispositif moqué par certains, le quotidien anglophone de référence, Dawn, utilisé le terme de « conteneristan » pour évoquer cet état de siège qui ne dit pas son nom. Les scènes d’émeutes ont inondé les réseaux sociaux. Aux tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, les manifestants répliquaient en jetant des projectiles de la police ou encore des pierres et des bâtons. Finalement un ultime assaut policier dans la nuit de mardi à mercredi a fini par repousser les manifestants qui sont retournés en direction de Peshawar.

    Le bilan de ces journées troubles est contesté par les deux camps. Certaines figures du PTI évoquent jusqu’à 20 morts parmi les manifestants, d’autres sources internes aux partis citées par les médias locaux avancent le chiffre de six décès. Dans le même temps, les autorités estiment que la réponse des forces de l’ordre n’a fait aucun mort, mais qu’au moins quatre policiers et soldats ont été tués. Aux accusations de violences et de tirs, appuyés par des images extrêmement impressionnantes de blessés sur les réseaux sociaux, le gouvernement propose une toute autre version. Dans une conférence de presse mercredi, Syed Ali Nasir Rizvi, inspecteur général de la police a affirmé que ne serait pas toléré « du terrorisme déguisé en manifestation » assurant que les manifestants faisaient usage d’armes létales. Des accusations fortes dans un pays qui a encore vu plusieurs policiers et soldats mourir suite à des attaques djihadistes et séparatistes ces dernières semaines.

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    Pauvreté structurelle

    Les deux camps semblent avoir perdu des forces dans la bataille. D’un côté le jusqu’au boutisme des partisans d’Imran Khan qui assuraient rester sur la place jusqu’à la libération de l’homme que la répression a transformé en héros s’est avéré un échec. De l’autre la violence de la répression a exposé les difficultés des autorités. Au-delà de l’absence de dialogue entre les principales forces politiques, les difficultés économiques structurelles du pays de 241 millions d’habitants peuvent également alimenter le mécontentement de la population. Avec une fiscalité très basse comparée aux autres pays de la région, l’État souffre d’une importante dette publique et a des difficultés à offrir des opportunités notamment à la jeunesse. Les 15-24 ans en souffrent particulièrement. Selon l’étude annuelle sur l’économie du gouvernement pakistanais, ils sont 11% à être sans emploi. Le taux de pauvreté lui est extrêmement haut et devrait rester aux alentours des 40% jusqu’à 2026 d’après les prévisions de la Banque mondiale.

    Mais cette situation ne s’explique pas seulement par l’absence de dialogue entre les deux principales forces politiques. La toute puissante armée est au cœur de l’appareil d’État. Elle fait et défait les coalitions au pouvoir au Pakistan. C’est quand Imran Khan avait tenté d'interférer dans les nominations au sein de la hiérarchie militaire en 2022 que sa coalition a fini par exploser. L'armée est au cœur de l'appareil sécuritaire, mais aussi économique car elle contrôle de très nombreuses entreprises. Et elle reste pour l'instant très fidèle au gouvernement actuel du Premier ministre Shehbaz Sharif.  

  • Une vague de méfiance mondiale envers l’homme d'affaires indien Gautam Adani, un des plus riches du monde, patron du géant industriel éponyme. Cela fait suite à de lourdes accusations de corruption portées par le département de Justice américain. Dossier explosif sur ce groupe proche du pouvoir en Inde.

    Le groupe Adani est accusé d’avoir violé le code anti-corruption pour les Affaires étrangères des États-Unis. Concrètement, Gautam Adani est accusé de corruption sur un gigantesque appel d’offres en Inde dans lequel des investisseurs américains étaient parties prenantes en 2023. Il aurait versé à des fonctionnaires plus de 250 millions d’euros pour que sa branche Adani Energy fournisse huit gigawatts d’énergie solaire à une entreprise publique. Le plus grand contrat photovoltaïque de l’histoire, avec plus de 5 milliards d’euros d’investissements à la clé.

    Il s’agit d’un cas de corruption assez classique, mais à une échelle gigantesque. Le problème, c'est que cet arrangement illégal s’est fait avec l’argent d’investisseurs américains qui n’étaient pas mis au parfum et à des conditions tarifaires discutables… Le groupe aurait levé autour de 3 milliards d’euros pour ce projet géant. C’est pour cela que les États-Unis mènent la charge.

    Réaction des marchés mondiaux et des partenaires de ce géant

    Depuis deux ans, la firme d’analyse américaine Hindenburg dénonce des montages financiers opaques d’Adani, mais le groupe est plutôt passé entre les balles. Cette fois, les dégâts semblent plus sérieux. Son cours en Bourse a plongé de 20% la semaine dernière, avant de remonter un peu cette semaine. Les agences Moody's et Fitch ont revu son évaluation à la baisse.

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    Au-delà des marchés, c'est la crédibilité d’Adani en tant qu’entreprise qui en prend un coup. Le Kenya a annulé deux contrats à 2 milliards d’euros avec le groupe. Le Sri Lanka a lancé une enquête sur les projets d’infrastructures d’Adani sur son sol. Le groupe français TotalEnergies a mis en pause tous ses investissements dans le groupe. Une liste non exhaustive et certainement appelée à s’allonger.

    Perception de l'Inde sur l'affaire

    L’État de l'Andhra Pradesh, là où doivent se trouver une partie des infrastructures et où les pots-de-vin ont été versés, examine la possibilité d’annuler le contrat. Celui-ci a été signé par un gouvernement local différent.

    Pour l’opposition, qui vient de perdre deux élections très importantes, c’est du pain béni. Le parti du Congrès notamment fait campagne sur la corruption du groupe Adani et sa proximité avec le Premier ministre Narendra Modi. Son leader, Rahul Gandhi, réclame désormais l’arrestation de Gautam Adani.

    Pas sûr néanmoins que cela ait des conséquences politiques. Pour les partisans de Narendra Modi, il s’agit d’un nouveau complot international pour le salir. Beaucoup d'autres sont tellement habitués à la corruption généralisée dans le pays que cela ne les fait pas réagir.

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  • Le président américain élu Donald Trump a annoncé ce lundi 25 novembre 2024, comme il l'avait promis pendant sa campagne, qu'une de ses premières mesures serait d'augmenter de 10% les droits de douane sur tous les produits venant de Chine, en plus des taxes déjà en vigueur ou qu'il pourrait ajouter. La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis est sur le point de s'aggraver… La Chine a prévenu ce mardi 26 novembre que « personne ne gagnera une guerre commerciale » après que le président américain élu Donald Trump a promis d'augmenter substantiellement les droits de douanes sur les marchandises en provenance notamment de Chine.

    Pékin renforce activement ses relations commerciales avec les pays du Sud et l'Europe afin de réduire sa dépendance à l'égard du marché américain. Cela passe par la signature de nouveaux accords commerciaux et la participation à des sommets internationaux visant à promouvoir le commerce multilatéral.

    En stimulant la demande intérieure, la Chine peut aussi atténuer l'impact de la réduction des exportations. Les politiques visant à augmenter les dépenses de consommation et à investir dans des projets d'infrastructure sont au cœur de cette stratégie.

    Il y a aussi l'initiative « Made in China 2025 » qui se concentre sur l'avancement des industries de haute technologie afin de réduire la dépendance à l'égard des technologies étrangères et de faire remonter la chaîne d’approvisionnement.

    Enfin, la Chine a exprimé sa volonté de dialoguer avec les États-Unis pour régler les différents commerciaux, afin de trouver des solutions mutuellement bénéfiques et d'éviter une nouvelle escalade.

    Des entreprises chinoises anticipent

    Les entreprises chinoises anticipent les nouvelles taxes douanières prévues par Donald Trump en délocalisant leur production vers d’autres pays. L’idée : fabriquer au Vietnam, en Malaisie ou en Thaïlande, pour continuer à exporter vers les États-Unis tout en contournant les taxes.

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    Cette stratégie n’est pas nouvelle. Depuis 2016, des géants du solaire comme Longi, troisième fabricant mondial de panneaux photovoltaïques, ont investi massivement en Asie du Sud-Est. Longi, par exemple, produit en Malaisie, au Vietnam et a même lancé un projet aux États-Unis.

    Mais cette tactique pourrait pousser Washington à réagir. Des législateurs américains veulent empêcher ces manœuvres en imposant des restrictions aux produits venant de pays tiers. La nouvelle bataille commerciale se profile donc à l’horizon.

    Conséquences mondiales

    Les économistes ont prévenu que l'imposition par Trump de droits de douane punitifs sur les importations des partenaires commerciaux des États-Unis ferait grimper l'inflation dans la plus grande économie du monde, car les coûts auraient surtout des conséquences sur les consommateurs américains. Cependant, cela affecterait également l'économie mondiale dans son ensemble.

    Le Fonds Monétaire International (FMI) a averti que ces droits de douane pourraient réduire la croissance économique mondiale de 0,5 %, ce qui pourrait entraîner une récession mondiale.

    La Chine et d'autres pays concernés pourraient imposer leurs propres droits de douane sur les produits américains, ce qui entraînerait une escalade qui pourrait perturber davantage le commerce mondial et la stabilité économique.

    L'incertitude et l'éventualité d'une baisse des bénéfices des entreprises pourraient entraîner plus de volatilité sur les marchés financiers mondiaux, affectant ainsi les investissements et la confiance économique.

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  • Cap sur le Cambodge, où un sommet mondial sur la lutte contre les mines antipersonnel s’ouvre ce lundi à Siem Reap, la deuxième ville du pays. Cette conférence, qui dure jusqu’à vendredi, tombe à pic, moins d’une semaine après l’annonce controversée des États-Unis autorisant la livraison de ces armes dévastatrices à l’Ukraine. Ce sommet qui a lieu tous les cinq ans est donc organisé cette année au Cambodge, un pays qui a une longue histoire avec les mines antipersonnel.

    Avec notre correspondant régional, Valentin Cebron

    Les décennies de guerre civile et de conflit ont transformé une partie du Cambodge en champ de mines. Jusqu’à dix millions de mines terrestres et autres munitions non explosées étaient enfouies sous le sol au début des années 90, soit plus de mines que d’habitants à l’époque.

    Conséquences : un désastre humanitaire. Depuis 1979, date marquant la fin du génocide cambodgien perpétré par les Khmers rouges qui, rappelons-le, a fait 2 millions de morts, les explosions de mines au Cambodge ont tué près de 20 000 personnes et en ont blessé deux fois plus.

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    Aujourd’hui, c’est un pays qui recense l’un des plus forts taux de personnes amputées par habitant.

    Le Cambodge est, à l’heure actuelle, toujours aux prises avec les mines antipersonnel. Le pays demeure extrêmement contaminé. Plus de 500 km2 de terres, soit près de cinq fois Paris, seraient encore affectés par des mines antipersonnel. Principalement le long de sa frontière avec la Thaïlande, dans une région montagneuse et difficile d’accès.

    Et même si son objectif initial de se débarrasser totalement des mines en 2025 semble peu réalisable, le Cambodge a tout de même effectué un immense travail de décontamination. Au cours des cinq dernières années, c’est le pays qui, en termes de superficie, a déminé le plus de terrains au monde.

    En fait, l’histoire tragique du Cambodge a poussé le pays à développer l’une des meilleures expertises au monde en matière de déminage. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, par exemple, des démineurs ukrainiens ont été formés par des experts cambodgiens.

    Le sommet mondial qui débute aujourd’hui est ainsi l’occasion pour le Cambodge de réaffirmer son leadership dans ce domaine.

    Quels sont aujourd’hui les enjeux de cette conférence internationale ?

    Intitulé, « Pour un monde sans mine », ce sommet entend réunir des représentants des 164 États membres de la Convention d’Ottawa, signée en 1997, sur l’interdiction des mines antipersonnel. Objectif : évaluer les progrès accomplis dans cette lutte.

    Mais cette année est particulière. Notamment à cause de l’annonce inattendue, la semaine passée, des États-Unis, par ailleurs non-signataires de cette convention, d’autoriser la livraison de mines antipersonnel à l’Ukraine.

    Réaction de Yeshua Moser-Puangsuwan, expert rattaché à la Campagne internationale pour l'interdiction des mines antipersonnel : « Dans ce contexte global actuel, réunir tout un ensemble de pays pour travailler conjointement et efficacement à la résolution d'une telle problématique n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui en raison de la fragmentation croissante de l'environnement international. »

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    Et ce d’autant plus que, selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire des mines auquel ce chercheur a participé, le nombre de victimes des mines antipersonnel en 2023 qui, pour leur immense majorité sont des civils, a augmenté de 22% par rapport à l’année précédente.

  • Près de 4 mois après la révolution étudiante qui a chassé du pouvoir la Première ministre Sheikh Hasina et entraîné la mise en place d’un gouvernement intérimaire dirigé par l’économiste Muhammad Yunus, c’est l’heure des premiers bilans. La tâche du gouvernement provisoire semble titanesque tant les institutions ont été malmenées durant les 15 années de règne de plus en plus autoritaire de celle que l’on surnommait la « Begum de fer ».

    Le processus de réforme avance, mais lentement. Le niveau de destruction des institutions sous l’ancien régime est tel qu’une quinzaine de semaines après la révolution ne suffisent pas pour tout reconstruire. La Première ministre déchue Sheikh Hasina exerçait un contrôle absolu de la justice, des médias et de la police dans un pays miné par la corruption.

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    Après la période d’euphorie, la population commence à s’impatienter et les attentes sont énormes, surtout chez les jeunes. Rappelons que la moitié des 170 millions d’habitants ont moins de 27 ans et que ce sont les étudiants justement qui ont joué un rôle crucial dans le renversement de l’autocrate.

    Le gouvernement provisoire a créé 10 commissions chargées de plancher sur les réformes politiques, administratives et institutionnelles. Les conclusions devraient être remises au gouvernement d’ici la fin de l’année avant d’être soumises à tous les partis politiques du pays.

    Soif de justice

    S’il est un domaine dans lequel le gouvernement transitoire a avancé, c'est bien celui de la justice, qui répond aux attentes fortes de la population suite aux disparitions forcées, meurtres et tueries de masse perpétrés pendant le soulèvement. À ce titre, plusieurs anciens hauts responsables ont été arrêtés, une dizaine de ministres ainsi que l’ancien chef de la police ont comparu cette semaine devant un tribunal à Dacca pour leur rôle dans les massacres de l’été dernier.

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    L’ex-inspecteur général de la police est poursuivi quant à lui pour « massacres, génocide et crimes contre l’humanité ». Au moins 700 personnes ont été tuées lors des manifestations réprimées l’été dernier, selon les chiffres de l’ONU. Des milliers d’étudiants ont également été blessés, dont certains sont toujours hospitalisés. Une personne manquait pourtant à l’appel de ces procès qui viennent de s’ouvrir : Sheikh Hasina, la Première ministre renversée qui s’est exilée en Inde début août. Elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt international et d’une notice rouge d’Interpol et est poursuivie pour crimes contre l’humanité. New Delhi, pour le moment, garde le silence.

    Après des années de plomb, un vent de liberté souffle sur la capitale. En moyenne deux à trois manifestations sont organisées chaque jour à Dacca. Il s’agit d’un changement majeur pour les Bangladais, libres désormais de se réunir et de s’exprimer sans crainte d’être arrêtés.

    Un gouvernement provisoire sous le feu des critiques

    La première critique concerne les élections qui ne sont toujours pas à l’ordre du jour. Le prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, en accord avec les étudiants - dont certains leaders font partie de sa coalition-veut d’abord procéder à des réformes clés, électorales et constitutionnelles avant d’organiser des élections. Mais des politiques et certains officiers de l’armée veulent un calendrier électoral dès janvier. Certains analystes estiment que trop d’attentisme pourrait coûter cher au gouvernement provisoire, et au pire conduire à une prise de pouvoir par l’armée. La situation économique et sociale, hausse du chômage, flambée des prix, risquent également d’éroder la confiance dans ce gouvernement intérimaire. Il est déjà sous le feu de critiques après avoir minimisé des violences contre les minorités religieuses, notamment hindoues, et pour son manque de transparence dans la nomination de certains conseillers jugés corrompus.

  • La Nouvelle Zélande est souvent citée comme modèle en termes d’intégration des minorités autochtones. Mais une proposition de loi, qui vise à réformer le traité fondateur du pays, fait débat. Les Maoris, qui vivent sur ces terres depuis plusieurs siècles, craignent pour leurs droits.

    Rarement, autant de Néo-Zélandais n’ont battu le pavé pour manifester leur colère. Mardi, 19 novembre, plus de 42.000 manifestants se sont rassemblés devant le Parlement, loin d’être tous des membres de la minorité des Maoris. Partis de la pointe Nord du pays, ils avaient marché pendant neuf jours pour arriver à Wellington, la capitale. En langue maori, une telle marche pacifique s’appelle un « hikoi ».

    Le visage tatoué, torse nu, les hommes maoris ont brandi leurs armes en bois et poussé des cris de combat, entourés d’une mer de drapeaux maori rouge blanc et noir. Ils refusent la révision du traité fondateur du pays. Le seul fait de l’avoir proposé menace de « diviser la Nouvelle-Zélande d’une façon que je n’ai jamais vue dans ma vie d’adulte », a déclaré, outrée, l’ancienne Première ministre conservatrice Jenny Shipley, âgée de 72 ans.

    Les Maoris refusent que l’on touche au traité de Waitangi de 1840

    Ce projet de loi touche un nerf sensible en Nouvelle-Zélande, car il vise à redéfinir les termes du traité de Waitangi, vieux de 184 ans. En 1840, plus de 500 chefs de tribu ont conclu ce traité de paix avec la couronne britannique. L’accord devait mettre fin aux massacres et à l’effacement de la culture des Maoris.

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    En réalité, ce traité n’a pas empêché les colons de réquisitionner les terres ancestrales maories. Il est vrai aussi que les quelque 900.000 membres de cette communauté (20 % de la population du pays) souffrent toujours de discriminations. Les Maoris n’ont pas le même accès aux soins, vivent souvent dans la pauvreté et meurent plus jeunes. Mais, malgré tout, les autochtones considèrent le traité de Waitangi comme un document historique, le seul qui protège leurs droits.

    Le député David Seymour est opposé aux politiques en faveur des Maoris

    Depuis 1975, ces droits sont d’ailleurs défendus par un tribunal spécifique, le tribunal Waitangi. Les juges de cette cour ont par exemple permis d’indemniser les victimes d’expropriations. Et c’est là que la loi si controversée entre en jeu. Le député David Seymour du petit parti Act, un libertarien à l’origine du texte, estime qu’il ne doit pas y avoir le moindre traitement de faveur pour les Maoris.

    « Honte à vous », lui ont répondu ses détracteurs. Lors de la première lecture du projet de loi dans l’assemblée le 14 novembre, la députée Maorie Hana-Rawhiti Maipi-Clarke a même déchiré le texte et entamé un Haka, une danse traditionnelle pratiquée par les Maoris pour impressionner leurs adversaires. La séance a dû être suspendue.

    Cette loi n’a pourtant que très peu de chances de passer au Parlement.

    La droite et la gauche s’opposent au texte, et le petit parti Act ne fait pas le poids dans la coalition centre-droite. Mais les Maoris y voient la goutte d’eau qui fait déborder le vase, car depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2023, le gouvernement de Christopher Luxon a déjà démantelé l’autorité Maori pour la santé. La méfiance est donc grande, et cette nouvelle controverse ouvre une boîte de Pandore qui ne sera pas facile à refermer.

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  • En marge du G20, le président chinois Xi Jinping a annoncé une série de mesures destinées à soutenir le « Sud global ». La présence chinoise en Amérique latine s'est considérablement accrue ces dernières années, marquée par l'approfondissement des liens économiques, politiques et culturels.

    Pékin est l'un des principaux partenaires commerciaux de nombreux pays d'Amérique latine, dépassant parfois les États-Unis. Les principales exportations de la région vers la Chine comprennent des produits de base tels que le soja, le cuivre et le pétrole. Les pays d’Amérique latine importent un large éventail de produits chinois, notamment des produits électroniques, des machines et des textiles.

    Les entreprises chinoises investissent massivement dans des projets d'infrastructure, d'énergie et d'exploitation minière. Des initiatives telles que les ports, les chemins de fer et les centrales énergétiques font partie de la stratégie chinoise visant à garantir l'accès aux matières premières. L'initiative des Nouvelles Routes de la Soie inclut d’ailleurs plusieurs pays de la région, fournissant des prêts et des investissements en échange d'un approfondissement des liens stratégiques.

    Les banques chinoises ont par exemple accordé des milliards de prêts à des pays comme le Venezuela, l'Équateur et l'Argentine, souvent liés aux exportations de matières premières. Les critiques affirment que cela crée une dépendance et soulève des inquiétudes quant à la viabilité de la dette.

    Projets phares

    L'entreprise publique chinoise Cosco Shipping développe un mégaport de 3,6 milliards de dollars à Chancay, au Pérou. Cette installation est appelée à devenir une plaque tournante majeure pour le commerce entre l'Amérique du Sud et l'Asie, améliorant ainsi la connectivité régionale.

    En Argentine, la China Gezhouba Group Corporation construit deux barrages sur la rivière Santa Cruz - Condor Cliff et La Barrancosa. Ces projets visent à produire environ 4950 MWh d'électricité, réduisant ainsi la dépendance de l'Argentine à l'égard des combustibles fossiles.

    La Chine a financé et construit la plus grande centrale hydroélectrique de l'Équateur, le barrage Coca Codo Sinclair. Considéré au départ comme une opportunité de développement, le projet s'est heurté à des difficultés, notamment des problèmes techniques et des dépassements de coûts.

    Au Salvador, la Chine a financé la construction de la bibliothèque nationale, achevée en novembre 2023, et a commencé à construire le stade national le même mois.

    Plusieurs pays d'Amérique latine ont adhéré à l'initiative chinoise BRI, ce qui a conduit à divers développements d'infrastructures… La Chine a investi dans des installations portuaires et des infrastructures pour améliorer les routes commerciales, au Panama. Un protocole d'accord a été signé avec la Jamaïque en 2019 pour participer aux projets de l'IRB, en mettant l'accent sur le développement des infrastructures. La Chine a participé à des projets d'énergie hydroélectrique en Bolivie, contribuant ainsi au secteur énergétique du pays.

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    Impact géopolitique et défis

    La Chine a renforcé ses liens avec les gouvernements d'Amérique latine par des visites d'État, des accords commerciaux et des échanges culturels. Plusieurs pays de la région ont transféré leur reconnaissance diplomatique de Taïwan à la Chine, reflétant ainsi l'influence croissante de Pékin.

    La Chine promeut sa culture et sa langue par le biais d'instituts Confucius et de programmes culturels. Des bourses et des échanges éducatifs sont proposés aux étudiants latino-américains pour qu'ils étudient en Chine. La Chine a modestement développé ses relations militaires dans la région, en fournissant des formations, des équipements et des technologies à certains pays d'Amérique latine. Les critiques affirment que l'intérêt de la Chine pour les matières premières renforce le rôle de l'Amérique latine en tant qu'exportateur de matières premières, ce qui entrave l'industrialisation et la diversification économique.

    L'exploitation minière à grande échelle, la déforestation et d'autres industries extractives motivées par la demande chinoise ont causé d'importants dommages environnementaux, suscitant des protestations et une résistance de la part des communautés locales.

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    Certains pays craignent de devenir trop dépendants des financements chinois, et s'inquiètent de la perte de contrôle des actifs stratégiques en cas de défaut de paiement. D’autres craignent que la présence croissante de la Chine ne remette en cause l'influence des États-Unis dans leur sphère d'influence traditionnelle, ce qui accroîtrait les tensions géopolitiques.

    La présence de la Chine en Amérique latine devrait s'accroître, en raison d'intérêts économiques mutuels et de l'ouverture de la région aux partenariats non occidentaux. Toutefois, cet engagement est susceptible de faire l'objet d'une surveillance accrue de la part des populations locales, des défenseurs de l'environnement et des rivaux géopolitiques tels que les États-Unis. L'équilibre entre les opportunités économiques et la souveraineté restera un thème clé des relations entre la Chine et l'Amérique latine.

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  • En Inde, les élections se terminent dans le Maharashtra, État de plus de 100 millions d’habitants au PIB écrasant, c’est notamment là qu’on y trouve la capitale financière, Bombay. Une compétition faite de trahison et de luttes fratricides. Décryptage.

    De notre correspondant en Inde,

    Narendra Modi qui a décroché de justesse un troisième mandat en juin, joue gros à nouveau avec ce scrutin dans le Maharashtra...

    Narendra Modi n’a pas été réélu aussi triomphalement qu'il espérait doit maintenant montrer que son Bharatiya Janata Party, le Parti du peuple Indien conserve son emprise sur un État incontournable en Inde. Le Maharashtra c’est le plus gros PIB du pays notamment grâce à Bombay où l'on trouve le plus grand port commercial d’Inde, les industries financières et cinématographiques mais aussi tout un tissu industriel avec la ville de Pune, où une bonne partie des vaccins contre le Covid-19 ont été fabriqués. De très riches magnats industriels et stars du cinéma y sont installés.

    Contrôler la région de Bombay, ça rapporte gros. Le BJP de Modi l’a bien compris et en 2022 il a renversé la coalition d’opposition qui y régnait avec un hold-up politique typiquement Indien. Une partie des députés du Shiv Sena, un parti très important du Maharashtra, ont été transportés en avion à l'autre bout du pays dans un hôtel de l’Assam. L’un d’eux s’est vu offrir le poste de dirigeant du Maharashtra s’il retournait sa veste et rejoignait le BJP. Pari réussi et bientôt le NCP, un autre parti local, se fissure en deux clans dont l’un rejoint aussi le parti de Narendra Modi, parachevant sa prise de contrôle.

    Le BJP peut-il maintenir son emprise sur cet État ?

    La situation est imprévisible depuis que les deux grands partis du Maharashtra, le Shiv Sena et le NCP se sont scindés. D’anciens alliés se font face au sein de deux coalitions, celle portée par le parti nationaliste hindou de Narendra Modi, et celle du parti du Congrès, le principal parti d’opposition, qui espère prendre sa revanche. Il faut remporter au moins 145 des 288 sièges de l’Assemblée pour pouvoir en nommer le dirigeant.

    Il y a des mécontentements à propos du gouvernement du BJP dans la région. Certains ne lui pardonnent pas d’avoir manigancé pour le pouvoir. D’autres estiment aussi qu’il n’a pas assez défendu les intérêts du Maharashtra, au profit des industries du Gujarat voisin, l'État de cœur de Narendra Modi. Le Parti du Congrès a promis des aides pour les femmes, les fermiers, les basses castes, un programme social assez classique. Faire tomber le BJP au Maharashtra pour ce parti d’opposition qui répète que le règne de Narendra Modi touche à sa fin.

    Mais le BJP a montré qu’il savait rebondir en remportant récemment l’État de l’Haryana où il était donné perdant avec des études d’opinion qui sont très discréditées aujourd’hui. Comme toujours, ce qu’il promet c’est un développement efficace en tandem entre pouvoir central, avec Narendra Modi à New Delhi, et le BJP au pouvoir au Maharashtra. De grandes infrastructures ont été inaugurées à Bombay par le Premier ministre en campagne XXL. Le vote de demain sera scruté dans tout le pays.

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  • À la Une en Asie prend aujourd’hui la direction de l’Australie, sans doute le plus proche allié des États-Unis dans la zone Indo-Pacifique. Mais, comme ailleurs, l’élection de Donald Trump suscite de multiples interrogations et la crainte, aussi, d’être affecté par cette politique de l’Amérique d’abord. L’actuel Premier ministre australien, Anthony Albanese, n’a jamais rencontré Donald Trump, mais on ne peut pas dire qu’il le porte en très haute estime.

    Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse

    Absolument, on l’avait interrogé à son sujet en 2017 et il avait répondu, « ce mec me fout les jetons »... Alors évidemment depuis, le ton a beaucoup changé, et il y a notamment cette crainte que Donald Trump impose, comme il l’a promis, des tarifs douaniers.

    Alors l’Australie, grâce à son statut d’allié stratégique avec les États-Unis, parviendra peut-être à y échapper. Mais indirectement, l’Australie pourrait quand même être affectée, puisqu’on le sait, Donald Trump compte taper très fort sur la Chine, or la Chine c’est de très loin, le principal client de l’Australie, qui y exporte massivement ses matières premières. Et vous le comprenez facilement, si l’économie chinoise décline à cause de cette guerre commerciale avec les États-Unis, et bien logiquement, elle achètera moins à l’Australie, et donc, l’économie australienne aussi pourrait en pâtir.

    Autre dossier chaud pour l’Australie, celui de son ambassadeur à Washington, l’ancien Premier ministre Kevin Rudd.

    Lui aussi s’est par le passé montré très critique de Donald Trump, il l’a quand même traité au cours de son premier mandat de « traitre à l’Occident » et « d’idiot du village »... Des tweets qu’il s’est empressé d’effacer après la victoire de ce dernier au début du mois mais certains s’en sont quand même souvenu, parmi lesquels un très proche conseiller de Donald Trump, qui a répondu au message de félicitations adressé sur X par Kevin Rudd au président élu, par une simple image, celle d’un sablier… Ça n’est pas très rassurant mais pour l’instant, Kevin Rudd, est soutenu tant par le gouvernement que par l’opposition, qui a salué notamment le travail qu’il a mené auprès des élus républicains au Congrès sur le dossier Aukus.

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    Aukus, c’est le dernier point d’inquiétude en Australie à l’aube de cette nouvelle présidence Trump. On rappelle qu’Aukus, c’est un pacte conclu entre l’Australie, les USA et la Grande-Bretagne, dans le cadre duquel Washington doit livrer à Canberra huit sous-marins nucléaires.

    Alors sur ce point pour être honnête, c’était déjà mal engagé avant l’élection présidentielle puisque les chantiers navals américains tournent à plein régime, et que malgré ce rythme très soutenu, ils n’arrivent à satisfaire leurs propres besoins. En conséquence, livrer des sous-marins à l’Australie, il y avait déjà beaucoup de réticences à Washington, et c’est justement la raison pour laquelle Kevin Rudd a dépensé beaucoup d’énergie ces derniers mois pour s’assurer que les Américains ne les lâcheraient pas.

    Qu’en sera-t-il avec Donald Trump ? Le tempérament du personnage laisse franchement peu de raisons aux Australiens d’être optimiste, après, on l’a vu au cours de son premier séjour à la Maison Blanche, il peut également s’avérer très imprévisible donc sur ce dossier, tout reste ouvert.

  • Plongée dans un mouvement sud-coréen qui se répand sur les réseaux sociaux américains après l'élection de Donald Trump. 4B ou bien 4 « non » pour une vie sans les hommes. Alors que les Américaines ont vu le droit à l'avortement reculer significativement ces dernières années, cette tendance séduit aux États-Unis où les recherches internet sur le mouvement 4B ont explosé.

    « Quoi que vous fassiez, les hommes vous détesteront », « Ma sœur et moi, on rejoint le mouvement 4B ». Cette semaine, un florilège de vidéos sur le même ton se multiplient sur les réseaux sociaux américains. Des jeunes femmes se filment en train de se raser la tête et promettent de ne plus jamais avoir de relations sexuelles avec des hommes. Depuis l’élection de Donald Trump, de nombreuses Américaines se réapproprient le mouvement 4B, avec en toile de fond, la crainte de voir l’avortement interdit au niveau fédéral.

    4B, pour 4 principes ou 4 négations. « Bi » en coréen. Ses principes – « bi-sekseu » (le refus des relations sexuelles avec un homme), « bi-chulsan » (le refus d’avoir des enfants avec un homme), « bi-yeonae » (le refus de toute relation amoureuse avec un homme) et « bi-hon » (le rejet du mariage hétérosexuel) – sont une réponse radicale aux inégalités de genre, particulièrement prononcées dans la société sud-coréenne.

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    « Guerre des genres »

    Une mouvance qui émerge dans un contexte de fortes tensions au sein de la jeunesse sud-coréenne, parfois baptisé « guerre des genres » par la presse sud-coréenne. Le féminisme moderne commence à se répandre dans le courant des années 2010. Plusieurs événements marquants, particulièrement médiatisés, contribuent à cet essor. #MeToo, un terrible féminicide dans la station de métro de Gangnam en 2016, mais aussi la montée de blogs masculinistes particulièrement violents. En réponse, un site – Megalia –voit le jour. C’est l’un des premiers foyers de ce rejet virulent du patriarcat, avec des militantes utilisant l’humour et la satire pour dénoncer la domination masculine. Au cœur du conflit de genre naissant, le site concentre de nombreuses critiques contre le féminisme sud-coréen. Mais le site finit par fermer, certaines militantes tenaient des propos anti-hommes, homophobes ou transphobes. Encore aujourd’hui, Megalia est devenu synonyme de féminisme radical.

    C’est dans cet élan qu’est né le mouvement 4B. Mais la tendance, surmédiatisée en Occident, reste ultra-minoritaire en Corée du Sud. Quelques milliers de femmes tout au plus s’organisent réellement afin d’atteindre cet idéal de vie sans hommes. Des réseaux, de bars, de lieux de rencontres existent notamment dans quelques quartiers branchés de Séoul. Une réponse aux inégalités de genres – la Corée du Sud est le pays de l’OCDE où l’écart de salaire entre femmes et hommes est le plus important, mais aussi aux violences contre les femmes, notamment sexuelles.

    Des scandales récents, comme la diffusion de vidéos pornographiques manipulées par intelligence artificielle ciblant des femmes ayant réussi socialement, illustrent ces tensions de genre. Un tribunal de Séoul a récemment condamné l’auteur de ces vidéos à dix ans de prison, soulignant que ces actes étaient motivés par une « haine envers les femmes connaissant une réussite sociale ». Une affaire en écho au scandale « Nth Room ». Ce large réseau d’extorsion d'images sexuelles, diffusé sur des chaînes Telegram payantes a profondément choqué le pays. Entre 2018 et 2020, plus de cent femmes ont été victimes de ce réseau, dont des mineurs.

    Ces violences structurelles aussi dans le contexte d’un antiféminisme très populaire chez les jeunes hommes, sur lequel le président actuel,Yoon Suk-yeol n’a pas hésité à surfer. Une étude de 2019 montrait que près de 60% des Sud-Coréens de 18 à 35 ans se disaient opposés au féminisme. Et ces idéaux se traduisent par une stigmatisation des femmes identifiées comme telles.

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    Cheveux courts

    Récemment, un événement a marqué un léger tournant juridique dans le combat pour les droits des femmes en Corée du Sud. On Ji-goo, une jeune femme de Jinju, une ville du sud du pays, a été violemment agressée par un homme qui lui a crié : « Je sais que tu es féministe », après avoir remarqué qu’elle avait les cheveux courts. Cette attaque brutale, qui lui a causé une perte d’audition et un traumatisme psychologique, a choqué la nation et a propulsé On Ji-goo sur le devant de la scène. « Je pense désormais que je suis féministe », a déclaré On Ji-goo dans une interview exclusive avec l'AFP, préférant toutefois utiliser un pseudonyme pour sa sécurité. Ce jugement a été salué pour son importance historique.

    Car en Corée du Sud, les cheveux courts sont devenus un symbole controversé du féminisme, en particulier dans un pays où les attentes en matière d’apparence et de féminité sont extrêmement strictes. Durant les Jeux olympiques de Tokyo en 2021, la championne olympique An San, triple médaille d’or en tir à l’arc, a été la cible de harcèlement en ligne en raison de ses cheveux courts.

    Dans le pays au taux de fertilité le plus bas de l’OCDE, le manque d’enfants est aussi souvent attribué aux tendances féministes des jeunes femmes par ces mouvements conservateurs. Les experts, eux, identifient plutôt comme cause : le coût de la vie, notamment du logement, l’intense compétition scolaire marquée par des dépenses des parents parmi les plus élevées de la planète.

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  • Le Bhoutan, petit royaume enclavé entre l’Inde et la Chine, au cœur de l’Himalaya est mondialement connu pour son Bonheur Intérieur Brut – un indicateur inscrit dans la Constitution, utilisé par Thimphou pour mesurer le bien-être de sa population. Ce que l’on sait moins, c’est que le Bhoutan développe un autre projet inédit : la construction d’une GMC (acronyme de la Gelephu Mindfulness City), une « ville de pleine conscience ». Et le royaume vient de lancer un appel de fonds auprès d'investisseurs étrangers.

    La « ville de pleine conscience » est une ville inspirée de l'héritage spirituel bouddhiste. On prévoit d'y construire des centres de bien-être dédiés notamment à la méditation et à l'art de cultiver le moment présent. La ville compte attirer aussi des entreprises « conscientes » et « durables », selon les éléments de langage, c'est-à-dire qui seront en mesure de respecter le mode de vie bhoutanais, en adhérant au développement durable et équitable. Seront privilégiées les entreprises axées sur les biosciences, l'éducation et les projets énergétiques.

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    En attendant qu’il soit sorti de terre, à priori dans une vingtaine d’années, quel visage aura ce nouveau centre urbain ?

    D’après les plans révélés en décembre dernier par le roi Jigme, la ville s’étendra sur 2 500 km², non loin de la ville de Gelephu près de la frontière indienne. Le Bhoutan est, au moins depuis les années 70, très attaché à la protection de sa riche biodiversité et de son environnement (composé à 70 % de forêt) et cherche depuis de nouveaux modèles qui allient développement économique, protection de l’environnement et bien-être de la population. La ville de pleine conscience a été précisément conçue dans cet objectif.

    Le projet ambitionne d'attirer 150 000 personnes dans les sept à dix prochaines années et jusqu’à 1 million une fois les travaux terminés. On y trouvera donc un aéroport international (déjà en phase de construction), des liaisons ferroviaires, un barrage hydroélectrique, une université. La marche et le vélo seront privilégiés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. On y développera des activités communautaires et l’écotourisme. Tout le projet a été pensé dans un cadre harmonieux intégrant des quartiers résidentiels au milieu d’une faune et d’une flore protégées. On fera en sorte, par exemple, de ne pas perturber les voies migratoires des éléphants. Autre particularité de la future ville : elle fera partie d’une région administrative spéciale, c’est-à-dire qu’elle aura ses propres règles et lois.

    Quels seront les potentiels obstacles à la réalisation du projet ?

    L’une des priorités de cette ville du futur sera de devenir un poumon économique durable et un pont interconnecté de développement entre l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Est. Mais ce qui risque de freiner le projet, c’est la géographie du Bhoutan. Car, pour relier la future ville au reste du monde et ainsi renforcer les connexions régionales – un aéroport ne suffira pas –, il faudra construire de nouvelles routes et des voies ferrées jusqu’à la frontière avec l’Inde. New Delhi s'est dit prêt à aider son partenaire financièrement. Enfin, on peut se demander si le Bhoutan réussira avec ce nouveau modèle urbain à infléchir une tendance inquiétante, l’exode massif, surtout vers l’Australie, de ses jeunes qui peinent à trouver du travail. Un chiffre : plus de 60 000 Bhoutanais ont quitté le pays depuis la fin de la pandémie de Covid.

  • La COP29 se poursuit à Bakou, en Azerbaïdjan. Le grand rendez-vous annuel pour le climat, marqué cette année par la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Le milliardaire de 78 ans, climatosceptique assumé, n'est pas ce qu'on peut appeler un fervent défenseur de l'environnement. L'une de ses promesses, c'est de quitter l'Accord de Paris sur le climat tout comme il l'avait fait lors de son premier mandat. La Chine, elle, semble plus attachée que jamais à cet accord. Pékin s'est d'ailleurs hissé au premier rang mondial en matière de déploiement d'énergies renouvelables et consacre des milliards à des projets d'énergie verte dans les pays en développement.

    De notre envoyée spéciale permanente à Pékin, Clea Broadhurst

    Le retrait anticipé des États-Unis de l'Accord de Paris d’un côté et de l'autre l'engagement renforcé de la Chine, marquent-ils un changement important dans la dynamique climatique mondiale ?

    Le président élu Donald Trump envisage de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris, reprenant une mesure de son précédent mandat. Cette décision vise à privilégier les combustibles fossiles et à alléger les règles environnementales. Ce retrait inquiète quant à la place des États-Unis dans la lutte climatique mondiale et à leur influence sur les négociations climatiques mondiales.

    De son côté, la Chine renforce son engagement envers l’Accord de Paris. Le pays investit massivement dans les énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, et fixe des objectifs ambitieux de réduction des émissions de carbone. Lors du sommet COP29 à Bakou, la Chine réaffirme son rôle de leader dans les initiatives climatiques. Si les États-Unis se retirent, cela pourrait réduire leur influence sur la politique climatique, laissant la Chine en tête des négociations internationales et redéfinissant l’équilibre de la diplomatie climatique mondiale.

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    La Chine est en effet de plus en plus impliquée dans les énergies renouvelables

    La Chine a déployé les énergies renouvelables, bien plus rapidement que prévu, il y a sept ans. Aujourd’hui, sa capacité en énergie éolienne et solaire couvre presque toute la hausse de sa demande énergétique, ce qui pourrait signifier que ses émissions ont déjà atteint un pic. Les technologies vertes sont devenues cruciales pour l’économie chinoise. Les responsables parlent désormais des panneaux solaires, des véhicules électriques et des batteries comme le « nouveau trio » de l’industrie du pays. Pékin utilise aussi la diplomatie climatique pour étendre son influence économique à l’étranger, notamment dans les pays en développement, et pour ouvrir de nouveaux marchés à ses fabricants d’énergies renouvelables. C’est d’autant plus important face aux droits de douane élevés imposés par les États-Unis, l’Europe et d’autres économies. En se désengageant des engagements climatiques mondiaux, les États-Unis risquent de passer à côté des opportunités économiques offertes par la croissance de l’économie verte. Les pays qui misent sur les énergies renouvelables et le développement durable pourraient se tourner davantage vers des partenaires engagés dans l’action climatique, au détriment des États-Unis et en faveur de la Chine.

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    Comment cela peut-il influencer le reste du monde ?

    En restant dans l’Accord de Paris et en augmentant ses investissements dans les énergies renouvelables, la Chine se positionne comme un leader proactif du mouvement climatique mondial. Cet engagement renforce sa position diplomatique et montre au monde qu’elle prend au sérieux la lutte contre le changement climatique. Les investissements massifs de la Chine dans le solaire, l’éolien et les véhicules électriques pourraient faire d’elle un acteur clé de l’économie verte. Ce leadership attire des investissements et des collaborations de pays souhaitant s’aligner avec un partenaire engagé. L’Union européenne, traditionnellement un fervent défenseur du climat, pourrait renforcer sa coopération avec la Chine pour combler le vide laissé par les États-Unis. Ensemble, ils pourraient partager des technologies, investir dans des infrastructures vertes et coordonner leurs actions climatiques. Le retrait des États-Unis et l’engagement de la Chine redessinent la politique climatique mondiale. Ce changement pourrait remodeler les alliances, les tendances économiques et le cadre même de la gouvernance climatique mondiale, avec des implications durables sur la perception de chaque pays.

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  • La COP29 a démarré lundi 11 novembre à Bakou en Azerbaïdjan. Et si elle brille par l'absence annoncée de nombreux dirigeants, à l'inverse, on peut s'étonner de la présence des talibans, une première depuis leur retour au pouvoir en Afghanistan en août 2021. L'Afghanistan, sixième pays le plus vulnérable au changement climatique.

    De notre correspondante dans la région,

    Comment interpréter cette présence des talibans à Bakou ?

    Les talibans avaient déjà tenté de se rendre à la précédente COP, la COP28 qui s’était tenue aux Émirats arabes unis, mais ils n’avaient pas obtenu de visa. Cette fois-ci, l’Azerbaïdjan a invité le régime taliban et a fourni les visas. C’est donc une délégation de l'Agence nationale afghane de protection de l'environnement qui est présente à Bakou.

    Elle n’aura peut-être que le statut d’observateur. Néanmoins, pour les talibans, c’est une opportunité d’exposer l’impact du changement climatique en Afghanistan, l’un des pays sur la ligne de front du changement climatique.

    Cette présence des talibans à Bakou est une victoire diplomatique pour le régime taliban qui recherche, depuis qu’il a pris le pouvoir en 2021, une reconnaissance internationale qui n’arrive pas. Aucun État ne reconnaît officiellement le régime taliban, mais ils sont nombreux à avoir rouvert leur ambassade à Kaboul et c’est le cas de l’Azerbaïdjan. La question de savoir si les dirigeants mondiaux doivent s'engager auprès du gouvernement taliban est toujours aussi compliquée trois ans après leur prise du pouvoir.

    Est-ce que l’urgence climatique doit primer sur les questions politiques dans le cas de l’Afghanistan ? C’est une question qui se pose

    Un professeur à la Faculté des Sciences de l'environnement de l'université de Kaboul, cité par nos confrères afghans de la chaîne de télé TOLOnews, dit : « Que cette participation des talibans n'est pas sans valeur et peut-être efficace pour réactiver plus de trente projets environnementaux. » Car il faut savoir que l’environnement n’entre pas dans le cahier des charges des projets de développement liés à l’humanitaire qui sont, en Afghanistan, les seuls projets à être maintenus par les organisations internationales.

    L’Afghanistan et son voisin le Pakistan sont sur le front du changement climatique bien qu’ils soient ceux qui contribuent le moins à l’émission de gaz à effet de serre

    L’Afghanistan est responsable de 0,08 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et pourtant, il est le sixième pays le plus vulnérable au changement climatique. Le pays subit des épisodes de sécheresse à répétition, ce qui a causé le déplacement de milliers de personnes, notamment dans l’ouest du pays.

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    Le pays fait aussi face à des crues subites, des catastrophes naturelles que des scientifiques lient au changement climatique. Plus de 350 Afghans ont péri dans des crues en mai dernier. Les pluies qui se sont abattues en Afghanistan en avril ont submergé les champs, détruit les récoltes et décimé le bétail. Et dans ces zones, l'eau est insalubre, il n’y a plus de nourriture alors que le pays est déjà confronté à l’une des pires crises humanitaires au monde. Selon l’Unicef, plus de 857 000 enfants de moins de cinq ans sont aujourd’hui en situation de malnutrition aiguë sévère, qui peut entrainer la mort.

    Les inondations se poursuivent en Afghanistan. Des dizaines de personnes ont trouvé la mort et de nombreuses autres sont portées disparues après un week-end de violentes précipitations dans le nord et dans le centre du pays.

    Le Pakistan souffre aussi énormément des conséquences du réchauffement climatique

    Il est confronté à des phénomènes météorologiques de plus en plus fréquents et graves, tels que des inondations sans précédent qui se répètent aussi chaque année, des pluies de mousson intenses, des vagues de chaleur dévastatrices, une fonte rapide des glaciers présents dans le nord du pays qui provoque des débordements de lacs glaciaires et inondent les zones habitées.

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    Cet été, il y a plusieurs vagues de canicules. Jacobabad dans le sud a été plusieurs fois la ville la plus chaude au monde. En 2022, le pays a connu les pires inondations de son histoire : 1 700 personnes ont perdu la vie, 33 millions de personnes ont été touchées, des pans entiers de terres agricoles ont été emportés par les eaux. Le coût des dégâts a été estimé à 30 milliards de dollars. Et cela a un énorme poids pour le Pakistan qui fait face à une grave crise économique depuis plusieurs années.

  • En Corée du Sud, on attend le sort réservé à un youtubeur américain qui encourt jusqu'à dix ans de prison. Johnny Somali, 24 ans, est un vidéaste américain connu pour ses vidéos en direct où il s'amuse à provoquer des passants et troubler l'ordre public, y compris en Corée du Sud où il a décidé de se filmer depuis quelques semaines. Des frasques filmées qui pourraient lui coûter très cher.

    De notre correspondant à Séoul,

    Ramsey Khalid Ismael, plus connu sous le nom de Johnny Somali, fait actuellement l'objet d'une interdiction de quitter le territoire coréen le temps que la justice décide de son sort. Arrivé en Corée du Sud il y a près d'un mois, le vidéaste américain se filme régulièrement en direct sur YouTube en criant dans des magasins, insultant des passants ou autres provocations pour attirer l'attention des internautes.

    Un épisode a particulièrement marqué les Coréens puisque la question est même remontée jusqu'à l'Assemblée nationale. Johnny Somali s'est filmé en train d'embrasser une statue à la mémoire des victimes d'esclavage sexuel pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Pour les autorités coréennes, c'est la goutte de trop et la police a rapidement procédé à l'inculper de plusieurs chefs d'accusation, trouble à l'ordre public, mais également possession de stupéfiants.

    Sur les réseaux sociaux coréens, son cas a déchaîné une vraie passion

    Des Coréens ont même tenté de rendre justice eux-mêmes. Une véritable traque a été organisée pour retrouver le youtubeur américain, ce qui a débouché sur une bagarre en pleine rue de Séoul.

    La police a arrêté les Coréens venus en découdre, mais a aussi placé sous protection Johnny Somali le temps que la justice fasse son travail. Le youtubeur a, pendant ce temps, publié une vidéo d'excuses où il explique n'être qu'un jeune faisant des erreurs. Mais cela peine à convaincre les coréens.

    Car ce n'est pas la première fois que le vidéaste est aux prises avec les autorités

    En effet, il y a plusieurs mois, Johnny Somali était au Japon où il a déjà provoqué des troubles similaires. Après plusieurs semaines, il avait finalement été arrêté par les autorités nippones et banni du Japon. Connaissant ces faits, la justice coréenne pourrait être sévère avec le vidéaste. Pour trouble à l'ordre public, entrave à l'activité professionnelle et possession de stupéfiants, il encourt jusqu'à dix ans de prison.

  • Bientôt plus de téléphone à l'école ? C'est la proposition choc du gouvernement sud-coréen dans un pays ultra-connecté et constamment sur son portable. La Corée du Sud s'inquiète d'une addiction aux écrans chez les plus jeunes. La solution, une interdiction des téléphones dans les établissements scolaires. Un projet étudié à l'Assemblée qui reçoit le soutien d'une grande partie du personnel enseignant.

    La jeunesse sud-coréenne est ultra-connectée : 80% des élèves de primaires en Corée du Sud possèdent déjà un téléphone portable, indique notre correspondant à Séoul. Une statistique qui ne fait qu'augmenter avec l'âge, pour atteindre 99 % au lycée. Les téléphones sont partout et la majorité des établissements scolaires autorisent leur usage en classe.

    Et les jeunes Coréens passent beaucoup de temps sur leurs écrans, entre trois et quatre heures en moyenne par jour. Ce qui pousse certains responsables politiques à s'inquiéter d'une utilisation abusive du téléphone. Une utilisation qui n'est pas sans conséquence sur la santé des adolescents. D'après une étude médicale coréenne, l'utilisation d'un téléphone plus de quatre heures par jour peut développer des troubles mentaux comme la dépression ou l'anxiété.

    Et c'est justement là-dessus que le texte de loi proposé s'appuie, une interdiction pour protéger la santé des plus jeunes.

    Un projet de loi qui a le soutien des parents et des instituteurs, mais pas des élèves

    À l'annonce de ce projet de loi au mois d'août, une association lycéenne est allée demander un rapport à la commission coréenne des droits de l'homme pour vérifier si une telle interdiction n'était pas contraire aux libertés fondamentales. Réponse, non, l'interdiction des téléphones à l'école ne porte pas atteinte aux libertés des élèves.

    De quoi renforcer la position du gouvernement à laquelle s'ajoute le soutien du personnel éducatif, mais aussi des parents d'élèves. En l'état, ce projet de loi prévoit une interdiction générale des téléphones à l'école, mais chaque établissement pourra ajuster au besoin les restrictions.

    Une interdiction en réponse aux cas de harcèlement en ligne dans les écoles ?

    Effectivement, à la fin de l'été, la Corée du Sud a été secouée par un scandale de harcèlement sexuel au travers de deepfake, réalisé par intelligence artificielle. Une affaire qui a particulièrement touché les écoles. D'après un rapport de police, 70% des harceleurs arrêtés étaient mineurs et visaient principalement des camarades de classe. Cette interdiction des téléphones à l'école compte également limiter les risques de harcèlement entre élèves.

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  • Que changera le second mandat de Donald Trump pour les alliés américains en Asie ? Que ce soit Taïwan, le Japon ou la Corée du Sud, tous ces pays ont félicité le vainqueur des élections présidentielles américaines en souhaitant que l'alliance étroite avec Washington continue et se renforce à l'avenir. Mais la crainte est là : pendant sa campagne, l'isolationniste Donald Trump a rappelé que les pays d'Asie profitant du « parapluie » de protection américain devraient plutôt compter sur eux-mêmes. Et il a notamment exhorté Taïwan à payer pour se défendre contre la Chine. L'expert en géopolitique, Emmanuel Véron, enseignant-chercheur associé à l'Inalco, répond à Heike Schmidt.

    RFI : Avec Donald Trump à la Maison Blanche, l'île de Taïwan doit-elle craindre de perdre son plus important allié face à une Chine de plus en plus menaçante ?

    Emmanuel Véron : Taïwan est un sujet absolument fondamental dans la rivalité sino-américaine, notamment au regard des pressions chinoises qui sont quotidiennes. Et dans ce cadre-là, rappelons le maintien dans le temps des garanties de sécurité américaines, notamment le Taiwan Relations Act qui a été signé et dicté en 1979. Depuis 1979, ce cadre-là juridique et de soutien des garanties américaines s'est maintenu avec une certaine agilité dans la durée, avec de la formation, du matériel, parce que la Chine vise à neutraliser ce type de soutien. Maintenant, effectivement, l'administration Trump regardera les liens d'interdépendance, notamment sur des microprocesseurs, des semi-conducteurs et des technologies avancées taïwanaises, sans pour autant abandonner Taïwan. L’administration américaine n'a aucun intérêt à abandonner Taïwan et à favoriser stratégiquement une Chine qui souhaite complètement dépasser la puissance américaine d'ici 5 à 10 ans. Donc, on a ce jeu-là où Taïwan est un peu le centre de gravité de cette relation sino-américaine.

    Et qu'en est-il alors de la menace de Donald Trump de faire payer plus cher les armes américaines livrées à Taïwan ?

    Le sujet effectivement des montants dans les échanges, et notamment dans le soutien militaire, a été abordé. La question est en négociation bien évidemment. Mais derrière, ce qui est intéressant, c'est la toile de fond stratégique où il y a un intérêt particulièrement fort à garantir la sécurité et à soutenir Taïwan dans sa singularité dans les relations internationales.

    La Chine peut-elle espérer toutefois un désengagement américain de l’Indopacifique pour renforcer sa mainmise sur cette région ?

    Quand on regarde le premier mandat de Donald Trump, il y a l'installation d'un vrai sujet, d'une vraie politique vis-à-vis de la Chine, et notamment par le fait du renforcement précisément des alliances stratégico-militaires en Asie-Pacifique avec le Japon, la Corée du Sud, Taïwan que l'on évoquait, mais aussi des Philippines. Ça veut dire renforcement des exercices conjoints, renforcement des liens diplomatiques, y compris dans le domaine du renseignement, bref, parce que c'est une priorité stratégico-militaire pour les États-Unis. Et donc on voit assez mal l'administration Trump revenir sur ces sujets-là. Donc il est au contraire à observer de près le renforcement de ces mêmes liens avec un complément de militarisation, un complément du renseignement avec ces pôles de puissance asiatique que sont le Japon, la Corée du Sud ou des pays intermédiaires comme les Philippines associées auxquelles on retrouvera l'Australie et l'Inde, et on vient ici sur des nouveaux « minilateralism », d'organisations internationales telles que Aukus, qui sont des partenariats stratégico-militaires et commerciaux.

  • Les Japonais votent Kamala Harris à l’élection présidentielle américaine. Ils gardent un mauvais souvenir du premier mandat de Donald Trump. Pour eux, l’ancien président n’a pas changé. Il agite toujours son « America first », l’Amérique d’abord. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les Japonais craignent, avec un éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche, un désengagement de l’Amérique de l’Asie et de l’Europe. Pour le plus grand bénéfice de la Chine et de la Russie, deux puissances considérées comme une menace directe pour la sécurité du Japon.

    de notre correspondant à Tokyo,

    Les Japonais dépendent pour leur sécurité de l’alliance avec les États-Unis, mais ils doutent de la fiabilité de Donald Trump dont l’admiration pour des autocrates comme Xi Jinping, Vladimir Poutine et Kim Jong-un n’est pas un secret. Le Japon répète que ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine pourrait survenir demain en Asie de l’Est autour de Taïwan. Trump laisse planer un doute sur une intervention américaine si Taïwan était envahie par la Chine. De toute façon, dit-il, Taïwan nous a déjà pris toutes nos activités dans les semi-conducteurs.

    Le Japon craint que Donald Trump ne conclue des « deals », des accords de sécurité avec la Chine au détriment de Taïwan, et avec la Russie pour mettre fin à son agression de l’Ukraine. L'administration Biden, elle, a déclaré qu’il se porterait au secours de Taïwan si la Chine réunifiait l’île par la force. Kamala Harris poursuivra la même politique. Pour le Japon, l’invasion russe de l’Ukraine a un caractère global. C’est une confrontation entre démocraties et autocraties. Mais allez expliquer ça à Donald Trump.

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    Autre peur des Japonais en cas de victoire de Donald Trump : un durcissement du protectionnisme américain

    Donald Trump promet de nouveaux droits de douane pour tous les produits importés aux États-Unis, et jusqu'à 100 % pour certains produits chinois. Il s’oppose au rachat du fleuron américain de l’acier United Steel par le Japonais Nippon Steel. Mais, à la décharge de Donald Trump, l’administration Biden n’est pas moins protectionniste. Et Kamala Harris est décidée à bloquer, elle aussi, le rachat de United Steel. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait exhorté le Japon à découpler son économie de celle de la Chine. En rapatriant ses usines au Japon ou en les déplaçant au Vietnam, ailleurs en Asie. Le Japon est pris entre sa fidélité à son allié et protecteur américain et une Chine qui absorbe plus du quart des exportations japonaises.

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    Le Japon souhaite une victoire de Kamala Harris dans cette présidentielle américaine tout en se préparant à un éventuel retour de Donald Trump au pouvoir

    En avril dernier, l’ancien Premier ministre Taro Aso a rencontré à New York Donald Trump pour reprendre contact. Le Japon sait courtiser Trump. Flatter son ego. Dérouler le tapis rouge devant lui. Donald Trump n’a pas trop maltraité le Japon durant sa présidence. Le Japon avait accéléré ses investissements vers l’Asie du Sud-Est plutôt que vers la Chine. Le Japon a su s’adapter à son imprévisibilité. Tout en défendant ses intérêts.

  • Alors que la Corée du Sud, l’Ukraine et les États-Unis assurent qu’au moins 10 000 soldats nord-coréens se préparent à aller combattre aux côtés des troupes russes, Moscou comme Pyongyang continuent de le nier. La Corée du Nord a en même temps effectué jeudi 31 octobre le tir d’un nouveau missile balistique intercontinental. Des preuves concrètes pourraient émerger rapidement, car le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken assure que 8 000 nord-coréens seraient déjà dans la région russe de Koursk, à la frontière avec l'Ukraine.

    Une guerre se joue aussi sur le front médiatique. Le feuilleton des soldats nord-coréens en est illustration parfaite. Et les seules informations viennent des renseignements des ennemis de Moscou et Pyongyang. Au moins 10 000 soldats nord-coréens en Russie, camouflés derrière des équipements russes selon le Pentagone. À en croire les services de Séoul et Kiev, ils pourraient être 19 000 hommes à débarquer sur le sol russe.

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    Des forces spéciales fortes de 200 000 soldats

    Au sein de la gigantesque armée populaire de Corée, composée d’1.5 million d’hommes et de 7 millions de réservistes, Pyongyang n’aurait pas envoyé de simples conscrits. Avec 10 ans de service militaire pour les hommes et cinq à huit pour les femmes, la guerre est l’affaire de tout le monde en Corée du Nord. Mais d’après les renseignements sud-coréens, le leader du Nord Kim Jong-un aurait déployé ses troupes d’élite : une à deux unités des forces commandos du 11ème corps d’armée. Des soldats jeunes, en début de vingtaine, entrainés et sur-préparés à des interventions rapides et efficaces. Des hommes de confiance du régime qui présentent en théorie un risque de défection moins important qu’un soldat de base.

    D’après un rapport des renseignements militaires américains, ils bénéficient des meilleurs équipements du pays, que ce soit en termes de parachutes, d’avions, d’explosifs. En tout, près de 200 000 soldats composeraient les forces spéciales nord-coréennes, au sein de la marine, l’armée de l’air et l’armée de terre.

    Bien loin de l’image d’une armée d’hommes trop petits, mal nourris et sous-équipés souvent véhiculée dans la presse. L’arrivée de milliers ou de dizaine de milliers de soldats nord-coréens en Ukraine et/ou dans la région de Koursk, n’est pas une menace à prendre à la légère. D’autant que l’armée nord-coréenne s’est modernisée. Son arsenal balistique, développé quasiment sans aide extérieure, est impressionnant et sa capacité de production de munitions s’est maintenue à un niveau très élevé. Une nécessité pour un État qui vit au bord d’une reprise de la guerre depuis 1953.

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    Un entraînement nécessaire pour faire face aux drones et équipements de pointe

    Pour autant, cela ne signifie pas que ces forces d’élites, surement accompagnées par de l’encadrement et des ingénieurs militaires, sont préparées à se battre directement sur le front ukrainien. L’omniprésence de drones ou d’équipements de pointe n’est pas une donnée avec laquelle l’armée nord-coréenne a l’habitude de composer. D’où la nécessité de se préparer en Russie avant un potentiel « déploiement sur le front début novembre », d’après l’ambassadeur de l’Ukraine à l’ONU.

    Car il s’agit de la première vraie expérience de guerre pour l’armée nord-coréenne depuis la guerre de Corée (1950-1953). Durant la guerre du Vietnam, plus de 1 000 soldats étaient allés porter assistance aux hommes du leader communiste vietnamien Ho Chi Minh. Une quarantaine de pilotes du régime avaient aussi participé à la guerre du Kippour, aux côtés de l’Égypte. Si certains estiment que cette expérience de combat réel en Ukraine serait grandement bénéfique pour l’armée nord-coréenne, Jenny Town, directrice du site d’observation 38 North « est dubitative » : « Cela signifie que les troupes en train de s’entrainer et qui vont se battre vont rentrer chez eux. Je ne suis pas sûre que ce soit le scénario prévu. »

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