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  • L’année 2024 se termine dans une spirale de violence persistante en Haïti, marquée par des massacres à travers le pays et des incidents quotidiens à Port-au-Prince. Avec le politologue haïtien Jacques Nesi, politologue à l’Université des Antilles et chercheur associé au Laboratoire caribéen de sciences sociales, nous passons en revue les principaux évènements qui ont marqué le pays en 2024.

    Jacques Nesi souligne une absence de volonté politique claire pour endiguer la montée en puissance des gangs. Cette situation est exacerbée par l’indifférence de la communauté internationale, notamment des États-Unis, dont l’attention est détournée par leur propre transition politique. L’État haïtien, quant à lui, semble incapable d’élaborer une réponse efficace face à la crise sécuritaire.

    Malgré les déclarations des autorités et les tentatives de la police de reprendre certains territoires, la situation reste chaotique. Selon Jacques Nesi, il s’agit davantage d’une bataille de communication qu’une réelle avancée sur le terrain. Le Conseil présidentiel de transition, mis en place pour stabiliser le pays, se montre impuissant et inefficace, ce qui alimente l’impression d’un effondrement complet de l’État. Les priorités des dirigeants semblent plus orientées vers l’organisation des élections et la répartition des postes de pouvoir que vers la résolution des problèmes de sécurité.

    La dimension politique de la crise sécuritaire

    La Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), soutenue par les États-Unis, affiche un bilan « médiocre », souligne Jacques Nesi. Le politologue critique le manque de moyens de la MMAS et son incapacité à lutter contre les gangs. Des infrastructures vitales, comme le plus grand hôpital privé de Port-au-Prince, ont été incendiées malgré la présence de la police. Cette mission, loin d’apporter des solutions durables, semble surtout retarder la confrontation directe avec la réalité d’une économie criminelle qui dépasse largement les frontières haïtiennes.

    Jacques Nesi évoque aussi la dimension politique de cette crise sécuritaire. Les gangs, qui étaient initialement des outils de répression et d’influence électorale pour certaines forces politiques, affichent désormais des ambitions de pouvoir. Le Conseil présidentiel de transition, issu d’un accord en avril dernier, est miné par des luttes internes et une corruption généralisée, rendant toute perspective d’élections crédibles en 2025 peu réaliste. La priorité, selon Jacques Nesi, devrait être de rétablir la sécurité avant d’envisager des élections, mais l’indifférence de la communauté internationale, notamment des États-Unis, complique encore davantage une issue à la crise.

    La presse panaméenne réagit aux propos de Donald Trump qui menace de reprendre le contrôle du canal de Panama

    SelonLa Prensa : « La récente menace surprise de Donald Trump de récupérer le canal de Panama – d'un pays qui a été un allié stratégique des États-Unis est extrêmement grave ». Cette déclaration ouvre la porte à une « dangereuse tentative de la prochaine administration américaine de faire revivre, au XXIe siècle, la doctrine Monroe, obsolète et aberrante ». Cette doctrine anticolonialiste datant de 1823 était censée dissuader les Européens d’intervenir aux Amériques, mais a été utilisé plus tard pour justifier des opérations nord-américaines en Amérique centrale et en Amérique latine. Le journal La Estrella de Panama cite l'ancien administrateur du canal de Panama, Alberto Alemán Zubieta, qui a qualifié les déclarations de Donald Trump de « malheureuses », soulignant les décennies d'administration efficace et sûre de la voie navigable entre les mains des Panaméens. La Prensa dénonce des propos anachroniques et délirants qui méritent « d'être rejetés avec force et vigueur non seulement par le gouvernement panaméen du président José Raúl Mulino, l'Assemblée nationale et tous les secteurs unis dans la défense de la souveraineté nationale, mais aussi par l'ensemble de l'Amérique latine ».

    La Californie se prépare à la présidence Trump

    Donald Trump provoque des remous en Amérique Centrale, mais aux États-Unis, sa nouvelle présidence inquiète aussi, notamment les bastions démocrates comme la Californie. « La Californie se prépare à la résistance », titre le site d’information Politico. Mais elle sera différente de celle de 2016, lorsque Donald Trump a été élu pour la première à la Maison-Blanche. Après cette nouvelle victoire du républicain, des groupes progressistes en Californie comme le Irvine Democratic Club préfèrent désormais la thérapie de groupe aux manifestations de masse. Selon Politico, cette nouvelle approche reflète une Californie où l'on privilégie la réflexion et la résilience émotionnelle plutôt que l’activisme de rue. Cependant, souligne Politico, derrière ces séances de gestion du stress, se cache une prise de conscience : la Californie, bastion progressiste, montre des signes d’évolution politique, et l’influence conservatrice y gagne du terrain.

    Journal de la 1ère

    Les députés Jean-Philippe Nilor, Marcellin Nadeau et Jean-Victor Castor en visite à la prison de Ducos.

  • En Haïti, le Conseil présidentiel de transition instaure l’État d’urgence sur tout le territoire, pour un mois, à partir de dimanche.

    Alter Presse précise que l’objectif est de « faciliter les diverses interventions des forces de l’ordre dans la lutte contre l’insécurité et faire face à la crise agricole et alimentaire du pays ». Le Nouvelliste revient d’ailleurs sur l’impact de l’insécurité sur l’économie et l’agriculture dans le département de l'Artibonite. Le quotidien cite l’entrepreneur Garry Dalencourt qui s’exprimait jeudi dans l’émission Panel Magik : les agriculteurs peinent à accéder aux semences et aux engrais, la production agricole est en chute libre, « exacerbée par l’isolement causé par les activités des gangs ».

    Illustration de cette insécurité : le saccage de l'hôpital Bernard Mevs à Port-au-Prince, incendié en début de semaine par les gangs. Cet hôpital de référence était connu pour avoir les technologies d’imagerie médicale les plus performantes d’Haïti, aujourd’hui tout ou presque est parti en fumée : le laboratoire, la salle d’imagerie, la pédiatrie... Kathleen Séjour Petit, administratrice générale de l'hôpital Bernard Mevs, se dit « choquée, anéantie », particulièrement pour ce qui est de la pédiatrie : « Quand on voit les enfants qui sont vraiment défavorisés, qui n’ont pas vraiment d’endroit où aller… » Et l’administratrice de souligner que l’hôpital était une grande référence pour tous les malades, et qu’il n’y avait aucune discrimination, « qu’il soit bandit ou honnête homme, la bourgeoisie, les défavorisés ». Les 289 employés, qui étaient restés pour cette raison, souligne-t-elle, n’ont plus d’emploi.

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    Un Conseil national de sécurité

    « Enfin », soupire Le National, un Conseil national de sécurité a été établi en Haïti – il était prévu dans l’Accord du 3 avril. Ce nouvel organe, explique la Primature, « composé d’experts nationaux, de professionnels de la diaspora et d’autres personnalités qualifiées, aura pour mission d’apporter des réponses globales et coordonnées à la crise sécuritaire ».

    « Le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement du Premier ministre décident de beaucoup de choses et procèdent à des nominations », estime Frantz Duval dans Le Nouvelliste. Mais pour le moment, dans les faits, « rien n’impacte la vie de la population » : « Le pays vit avec d’un côté ceux qui prennent des coups et de l’autre ceux qui ne parviennent pas à les aider. »

    Le National relève d’ailleurs que les camps de déplacés se multiplient à Port-au-Prince, après les attaques par les gangs de Poste Marchand et Bas Lalue – qui ont contraint des milliers de familles à quitter leurs demeures. Et dans ces camps, « les conditions de vie sont lamentables », ce qui, se désole le quotidien, « contribue à aggraver la souffrance des déplacés ».

    « Shutdown » en vue

    Aux États-Unis, le chef de la majorité républicaine a tenté de faire passer un nouveau texte pour éviter une paralysie de l’État fédéral, mais qui incluait la demande du président élu Donald Trump de relever le plafond de la dette. Il a été rejeté largement, parce que, écrit le New York Times, trente-huit députés républicains « ont défié Trump » en ajoutant leurs voix à celles des démocrates, dans ce que le quotidien considère comme un test de « l’emprise du président élu sur son parti ». D’autant que cette défiance n’est pas venue des quelques républicains modérés, mais bien de conservateurs qui normalement alignent leurs vues sur les siennes. On verra l’an prochain s’il s’agit d’un simple hoquet ou si c’est tout le programme du président qui est en danger – car rappelle le New York Times, « il suffira d’une poignée de républicains pour couler son agenda à la Chambre ou au Sénat ».

    En tout cas, cette bataille autour du budget montre l’influence d’Elon Musk sur le gouvernement, estime USA Today, qui titre même sur le « président élu Musk ». Car c’est bien le patron de Tesla qui s’est attaqué le premier, et très violemment, à la première mouture du projet de loi de financement, « la noyant sous un tsunami de plus de 100 posts », et ce, douze heures avant que Donald Trump lui-même n’intervienne. Pour le Washington Post, cet épisode « souligne les ramifications politiques du rôle sans précédent que Musk a joué dans l'élaboration de l'administration Trump. Il s'est prononcé sur les choix de ministres, a participé à des réunions avec des chefs d'État et agit désormais en tant qu'exécutant de l'agenda politique de Trump au Capitole. »

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    Vague de licenciements en Argentine

    En Argentine, Javier Milei continue de passer l’État à la tronçonneuse… Le ministère de la Justice a annoncé le licenciement de 2 400 employés, qui s’ajoutent aux 35 000 fonctionnaires licenciés depuis le début de l’année. Ce jeudi, les syndicats de la fonction publique avaient appelé à la mobilisation en face du ministère de la Justice. Le correspondant de RFI Théo Conscience a rencontré certains des manifestants, comme Mariano, qui a appris cette semaine qu’il était licencié sans indemnités : « Nous sommes des pères et des mères de famille, nous avons des enfants et nous allons nous retrouver sans revenu le mois prochain. Donc, nous demandons que la loi soit respectée et que nous recevions une juste indemnisation. » Paula Donadio, déléguée syndicale, souligne de son côté que les politiques publiques et les services assurés par le ministère de la Justice vont être également affectés : « Les espaces de mémoire de la dictature, l’assistance juridique aux victimes de violation des droits humains, l’accès à la justice… »

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    Extorsions en Équateur

    On l'appelle « la vacuna » en Équateur, le « vaccin » : il s’agit de l'extorsion pratiquée par des criminels – racket d'individus ou d'entreprises. Le phénomène, qui s'est étendu dans ce pays d'Amérique latine, touche toutes les catégories de population. Notre correspondant en Équateur Eric Samson a contacté Mauricio Nuñez, un des chanteurs de musique romantique les plus populaires en Équateur. « La première fois », explique-t-il, « on a accepté de payer. La deuxième, on a porté plainte auprès du parquet et ils ne nous ont plus contactés. Ils demandaient 1 000 dollars par mois ». Les villes de la côte sont particulièrement touchées : à Guayaquil, les gens doivent parfois payer pour le simple fait d’avoir une maison. Victor Pinta a une épicerie dans le sud de la ville depuis près de neuf ans. Il a décidé de ne pas payer et de témoigner : il est constamment menacé et a été attaqué à plusieurs reprises.

    D’autres préfèrent quitter le pays, comme cette jeune femme partie pour les États-Unis. Elle a dorénavant moins de travail et de ressources qu’en Équateur.

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    Le Journal de la 1ère

    La Martinique continue de perdre des habitants

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  • Et si le Canada devenait le 51e État américain ? Le président américain élu Donald Trump est ravi de répéter cette boutade alors que le gouvernement de Justin Trudeau est en pleine crise.

    Lundi, Chrystia Freeland a lancé une véritable bombe en démissionnant avec fracas de son poste de ministre des Finances. Officiellement, la numéro 2 du gouvernement protestait contre la suspension d’une taxe décidée par le Premier ministre. Une mesure électoraliste à ses yeux, alors que le Canada a particulièrement besoin de ses fonds publics pour soutenir les entreprises, menacées par des droits douaniers américains de 25%. Depuis, plusieurs députés réclament le départ de leur chef, ce qui entraînerait la chute du gouvernement. Pour l’instant, le Premier ministre ne répond pas aux questions des journalistes. Tout semble indiquer qu’il joue la montre à l’approche des fêtes, analyse notre correspondante Pascale Guéricolas. Justin Trudeau pourrait annoncer son départ et donc le déclenchement d’une campagne électorale en janvier. « Pendant ces 36 jours minimums de campagne, il ne peut y avoir de négociation avec les Américains. On est en position de faiblesse », déplore Geneviève Telier, politologue à l’Université d’Ottawa. Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers sur les exportations canadiennes, si la frontière n’est pas sécurisée. Trois quarts des exportations du pays partent aux États-Unis.

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    Shutdown, le retour

    Pendant ce temps, à Washington, le spectre du « shutdown », autrement dit l'arrêt de l'administration faute d'accord sur le budget, ressurgit. La faute en partie à un homme, Elon Musk. C'est lui qui « s'est déchaîné toute la journée [de mercredi] contre le projet de loi, sur sa plateforme X », relate le New-York Times. Pour lui, comme pour une large frange du parti républicain, c'était « un projet de loi rempli de priorités politiques démocrates », précise le Washington Post. De quoi enrager le sénateur de gauche Bernie Sanders qui rappelle dans The Hill que démocrates et républicains ont passé des mois à négocier ce texte et que « les milliardaires ne doivent pas être autorisés à diriger notre gouvernement ». Pour le journal de gauche Mother Jones, Donald Trump est en train de constituer un gouvernement de milliardaires comme les États-Unis n’en ont jamais vu. « En tout, quinze milliardaires seraient en lice pour des postes au sein de l’administration », estime Mother Jones.

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    Port-au-Prince et les autorités passeront-elles l’hiver ?

    La fin d’année approche et le quotidien Le Nouvelliste se demande « qui, de Port-au-Prince ou du CPT, ne passera pas l’hiver ». « La capitale est prise d’assaut par les gangs, quartier après quartier », déplore le rédacteur en chef Frantz Duval. Les autorités ne sont pas en reste. « Les membres du Conseil présidentiel de transition sont accusés de mener une transition qui ne va nulle part, certains membres sont pointés du doigt pour des affaires de corruption et surtout, des partis dénoncent le Conseil lui-même », énumère notre confrère. Une lueur d’espoir provient de Washington où se joue dans les prochaines heures le renouvellement de la loi dite "HOPE/HELP" au Congrès. Elle est vitale pour l’industrie locale et les quelques emplois, certes précaires, qu’elle génère sur l’île. « La principale exportation d’Haïti, c’est la sous-traitance des usines, dont le principal marché sont les États-Unis où près d’un milliard de dollars de biens manufacturés sont expédiés », explique Frantz Duval.

    « Dollarisation partielle » à Cuba

    Une petite révolution à Cuba. Le gouvernement annonce le rétablissement d’un taux de change « flottant » pour le peso. Une nouvelle tentative pour le régime communiste au pouvoir depuis 65 ans de sortir l'île de la crise économique dans laquelle elle s'enfonce. Sur un an, les prix ont encore augmenté de près de 30 % en octobre, une « inflation alimentée par le décalage entre le taux de change officiel fixé à 120 pesos pour un dollar et la réalité du marché informel où il faut 320 pesos pour obtenir un dollar », explique Nathanaël Vittrant du service économie de RFI. Le Premier ministre cubain a « reconnu que la situation était devenue hors de contrôle », rapporte le média en ligne Cibercuba. Loin de nier la situation critique de l'économie, le quotidien pro-régime Granma insiste quand même sur les « limites imposées par le blocus américain et les effets néfastes de la crise économique mondiale ».

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    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Martinique, le président de la collectivité territoriale s’impatiente et demande au nouveau Premier ministre de tenir la parole de l’État.

    Morceau musical : For the Time Being du Groupe La Comitiva (Suède)

  • En cette Journée internationale des migrants, direction le Pérou où un million de Vénézuéliens ont trouvé refuge. Malgré l’instabilité politique qui n’épargne pas ce pays d’accueil, ONG et organisations humanitaires tentent de « recréer du lien ».

    Au Venezuela, le bras de fer continue entre le président Nicolas Maduro, dont la victoire aux élections de juillet dernier n’est pas reconnue par de nombreux pays (dont les États-Unis) et l'opposition qui revendique la victoire. Pas de quoi envisager le retour pour les huit millions de Vénézuéliens qui ont quitté leur pays depuis plus d’une décennie. Au Pérou, où un million ont trouvé refuge, notre correspondant Martin Chabal est allé à la rencontre de certains d’entre eux. Protection devant la loi, défense des droits, notamment à la santé, l’ONG Veneactiva accompagne ces réfugiés, y compris dans leur intégration, aussi bien socio-économique, politique que culturelle. Pas une mince affaire, surtout depuis la pandémie de Covid-19 et le début de la crise politique. Le sentiment d’éloignement est plus cruel pour ses réfugiés quand viennent les fêtes de Noël. Aux sons d’un orchestre dans un théâtre de Lima, José Verdu, téléphone à la main, tente de rassurer sa tante restée au pays. Malgré les applaudissements et les sourires, la douleur est là. « Partager tout ça à distance, ça fait un vide, ce n’est pas pareil », souffle l’homme qui se souvient avec émotions des Noëls passés dans son pays d’origine.

    En Haïti, des institutions médicales « à genoux »

    À Port-au-Prince, comme une volonté de mettre les institutions médicales du pays à genoux, les gangs armés de la coalition « ViV Ansanm » ont incendié dans la nuit de lundi à mardi l’hôpital Bernard Mevs. Hôpital de référence, c’était un des rares centres médicaux encore en fonctionnement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Indignée, l’Association médicale haïtienne (AMH) exige que l’État prenne ses responsabilités. « L’État doit prendre en charge les institutions qui sont encore fonctionnelles, qu’il s’agisse des institutions sanitaires ou administratives », estime son secrétaire général, Dr Ardouin Louis Charles au micro de notre correspondant Peterson Luxama.

    Pour notre confrère Frantz Duval du Nouvelliste, c'est là « un remake de ce qui s’est déjà produit contre une trentaine de centres de santé et éléments de la chaîne de soins de la région de Port-au-Prince ».

    Aux racines des tensions entre Haïti et la République dominicaine

    La situation sécuritaire toujours plus critique en Haïti n’a cessé de tendre les relations entre les deux pays partageant l’île d’Hispaniola. Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, a décidé l’an dernier de fermer la frontière avec son voisin. Depuis octobre, il est déterminé à expulser en masse les migrants haïtiens. 500 000 vivraient côté dominicain. Pour comprendre à la fois la méfiance qui perdure de chaque côté de la frontière et la migration haïtienne vers la République dominicaine, il faut faire un peu d’histoire. En cause, entre autres, le basculement historique récent qui veut qu’Haïti, l’ancienne force occupante de la République dominicaine, ait perdu sa mainmise économique, explique le journaliste Jean-Michel Caroit au micro de Christophe Paget. L’objectif du président dominicain d’expulser 10 000 Haïtiens par semaine vise ainsi à « satisfaire des groupes nationalistes xénophobes », selon Christian Girault, chercheur au CNRS. Une partie de la presse dominicaine favorise ce climat. Le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a récemment demandé à son nouveau ministre des Affaires étrangères de renouer le dialogue avec la République dominicaine. Ce que Luis Abinader a salué, tout en prévenant que les expulsions se poursuivraient.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En cette Journée internationale des migrants, la « Cimade-Guadeloupe » dénonce des « pratiques abusives » et des expulsions systématiques, notamment vis-à-vis des Haïtiens.

    Morceau musical : Map Kitew de Krezboy Haiti feat Roumie (Haïti)

  • Dans son discours de réception du prix Sakharov, l’opposant vénézuélien en exil s’est livré à un plaidoyer pro-démocratie en forme de défi lancé à Nicolas Maduro.

    Edmundo González Urrutia avait été distingué à la fin du mois d’octobre par l’Union européenne, en compagnie de Maria Corina Machado, l’autre grande figure de l’opposition vénézuélienne, en raison de leur combat incessant pour les droits de l’homme. À Strasbourg, en présence de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, il a pris la parole pour rappeler l’engagement des Vénézuéliens en faveur de l’État de droit : « Ce prix incarne un très riche héritage historique. Cette distinction m'engage d'une manière très spéciale, face à la mémoire de ceux qui m'ont précédé en la recevant, tels que Nelson Mandela, Alexander Dubček, Alexeï Navalny ou les dissidents cubains Oswaldo Payá et Guillermo Fariñas. Permettez-moi de l'accepter avec humilité au nom du peuple vénézuélien, qui incarne véritablement l'esprit de ce prix, en reconnaissance de sa lutte courageuse pour restaurer la liberté et la démocratie au Venezuela. Ce prix qui nous est remis à Maria Corina et à moi-même, non seulement nous conforte dans notre engagement, mais il symbolise aussi l'unité entre les démocrates dans le monde. Le Venezuela compte sur vous, parce que la lutte pour la liberté et la démocratie chez nous est aussi la lutte pour ses valeurs sur toute la planète. Vive le Venezuela libre ! »

    À lire aussiLe prix Sakharov décerné aux opposants vénézuéliens Maria Corina Machado et Edmundo Gonzalez Urrutia

    Opérations antigang de la police nationale haïtienne (PNH)

    Invité comme chaque mardi sur l’antenne de RFI, notre confrère Gotson Pierre, directeur de l’agence Alterpresse, fait le point sur les différentes interventions menées par les forces de l’ordre. La PNH tente de regagner du terrain face aux groupes armés dans la zone de Port-au-Prince ainsi que dans le département rural de l’Artibonite.

    Gotson Pierre relève par ailleurs qu’en matière de transition politique, la Caricom, l’organisation régionale des pays de la Caraïbe, hausse le ton et s'inquiète en particulier du comportement des trois membres du Conseil présidentiel de transition accusés de corruption. Une réunion sur ce thème s’est tenue hier entre les représentants de la Caricom et les signataires de l’accord du 3-Avril, qui a instauré le CPT.

    Au Canada, des sapins de Noël de plus en plus près de la nature

    Le Québec est la province canadienne qui produit le plus de sapins de Noël : un tiers de la production québécoise finit d’ailleurs sa course dans les foyers du nord des États-Unis au moment des fêtes de fin d’année. Et s’il est possible pour les Québécois d’aller acheter leur arbre dans les magasins de bricolage ou auprès de certaines associations, les consommateurs se rendent de plus en plus souvent sur les lieux de plantation. Manière pour les familles canadiennes d’aller trouver elles-mêmes le sapin qui prendra place dans leur maison pour Noël. Reportage de notre correspondante Pascale Guéricolas à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

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    Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, la communauté mahoraise des Antilles vit dans l’angoisse depuis quatre jours.

  • Le président du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire, a lancé un cri d’alarme et demandé de l’aide aux pays de la région lors du sommet de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).

    Le n°1 de l’exécutif haïtien est intervenu samedi dans un court message vidéo adressé aux membres de l’Alba, composée du Venezuela, de Cuba, de la Bolivie, du Nicaragua, ainsi que de la Dominique, d'Antigua-et-Barbuda, de Saint-Vincent-et-les Grenadines, de Saint-Kitts-et-Nevis, de Grenade et de Sainte-Lucie. « Nous demandons, a lancé Leslie Voltaire, l'aide de nos frères de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques. Une aide pour la sécurité de notre pays, mais aussi une assistance alimentaire. Parce qu'il y a 6 millions d'Haïtiens qui meurent de faim en cette période de Noël. »

    La situation la plus alarmante concerne les milliers de déplacés internes contraints de fuir leurs maisons à cause de la violence des gangs. Regroupés dans des camps de fortune à Port-au-Prince, ces hommes, femmes et enfants luttent pour leur survie. Se nourrir à sa faim n'est plus un droit fondamental, mais un luxe qu'une grande partie de la population, ne peut plus s’offrir, relate notre correspondant en Haïti, Peterson Luxama.

    « La situation est incroyable ici, déplore Steeve Fleuranfils, l’un des responsables du camp de fortune installé dans l’ancien local du lycée Marie-Jeanne de Port-au-Prince. Les gens crèvent de faim, ils ne vivent pas. Avant-hier, un enfant fouillait dans les poubelles pour trouver de quoi manger. Quand nous sommes allés sur place, nous l’avons vu se nourrir des téguments d’haricots trouvés dans les ordures. Nous sommes allés à la rencontre de sa mère, elle nous a dit qu’elle aurait fait pareil si la honte ne l’avait pas retenue, car elle a faim aussi. »

    Selon le dernier rapport du Programme alimentaire mondial (PAM), près de la moitié de la population haïtienne, soit 5,4 millions de personnes, souffre de faim aiguë. Et plus de deux millions d’entre elles se trouvent en situation d’urgence alimentaire, selon la Coordination nationale de la sécurité alimentaire, qui se dit profondément préoccupée par la situation. L’agronome Harmel Cazeau, coordonnateur de cette structure, tire la sonnette d’alarme.

    « L’ensemble des indicateurs montre que la situation est grave, surtout pour les enfants, les femmes allaitantes et les personnes âgées, déjà en situation de malnutrition. Ils ont dépassé le seuil d’alerte de 10 % fixé par l’OMS. Dans les sites de déplacés, entre 24 % et 25 % des personnes, principalement des enfants, sont en situation de malnutrition. Il faut qu’il y ait des réponses d’urgence pour apporter un soulagement face à cette situation. Une réponse qui s’étende non seulement à court terme, mais aussi à long terme, avec des actions structurantes. Les déplacés dans les camps de fortune doivent figurer parmi les priorités absolues, car cette catégorie de personnes vit dans des conditions presque inhumaines et exécrables. On ne doit pas les négliger ni les laisser sans assistance. »

    Reportage de Peterson Luxama à retrouver dans son intégralité dans l’édition du jour.

    Drones : vent de panique aux États-Unis

    Depuis quelques semaines, de mystérieux drones sont apparus dans le ciel américain, en particulier sur la côte est du pays, dans le Connecticut, à New York, et surtout dans le New Jersey. Tout a commencé à proximité de bâtiments militaires : un membre du personnel a d'abord affirmé avoir aperçu un drone, puis des centaines de personnes ont assuré en avoir vu, à leur tour, dans tout l’État.

    Des photos, des vidéos circulent sur les réseaux sociaux, et l'affaire prend tellement d'ampleur qu'un aéroport situé au nord de la ville de New York a même dû fermer ses pistes vendredi par mesure de sécurité. Le problème, nous raconte notre correspondante à New York Carrie Nooten, c’est que depuis un mois, les autorités n’arrivent pas à localiser ou identifier ces drones, et que sans information, forcément, les rumeurs les plus folles se font entendre.

    Il est très difficile pour les Américains de concevoir que l’armée américaine puisse ne pas être au courant. Ça les angoisse, forcément, et ça rend les élus locaux nerveux – le golf de Donald Trump dans le New Jersey est ainsi désormais zone interdite de survol. Et parfois, ce phénomène fait échafauder aux élus des hypothèses sans preuves, comme celle du représentant républicain du New Jersey, Jeff van Drew. « L’Iran, assure-t-il sans avancer le moindre élément à l’appui de son affirmation, a lancé un vaisseau-mère qui contenait ces drones, il y a un mois probablement. »

    Ce qui n’arrange rien, c’est que l’administration Biden affirme que ces drones ne représentent pas de danger, mais se montre incapable d’en dire plus, à l’image du porte-parole à la Sécurité nationale, John Kirby, pour qui la Maison Blanche « n’a aucune preuve pour le moment que les observations de drones signalées constituent une menace pour la sécurité nationale ou la sécurité publique, ou ont un lien avec l’étranger. »

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    Le département de la Sécurité intérieure et le FBI enquêtent sur ces observations et travaillent en étroite collaboration avec l’État et les forces de l'ordre locales pour fournir des ressources, en utilisant de nombreuses méthodes de détection pour mieux comprendre leur origine, grâce à des technologies de détection électronique très sophistiquées fournies par les autorités fédérales.

    Les informations sont diverses, mais décrivent pourtant des engins de la taille d’une voiture qui volent pendant plus d’une heure et sont capables de passer en mode furtif, dans le noir total.

    Le FBI a reçu plus de 5 000 appels de personnes qui en auraient vu – mais seulement une centaine semble crédible. Les autorités fédérales analysent les images partagées ou reçues. Elles les ont croisées aussi avec les plans de vol des avions des environs. Et John Kirby explique que, pour l’instant, il est impossible de confirmer les observations visuelles.

    « Après examen des images disponibles, il apparaît que bon nombre des observations sont en fait des avions pilotés et exploités légalement. Les garde-côtes américains ont patrouillé le long de l'État du New Jersey et ont confirmé qu'il n'existe aucune preuve d'une quelconque implication de navires côtiers basés à l’étranger. »

    Ce que révèle surtout toute cette histoire, conclut Carrie Nooten, c’est un décalage de partage de compétences : les autorités locales n’ont pas les moyens technologiques ni les autorisations pour enquêter, et les autorités fédérales manquent de réactivité pour des évènements si locaux et ponctuels.

    Un phénomène qui dépasse le stade de l’anecdote

    « On serait tenté d'ignorer tout ça, sauf que plein de théories se baladent et que des millions de personnes pourraient y croire, tacle le Wall Street Journal. C'est le monde dans lequel on vit, nous dit le grand quotidien économique de New York. Et désolé d'insister, mais ça ne vient pas seulement, je cite, des cinglés et des adeptes de la théorie du complot : l'administration Biden a laminé sa crédibilité au point qu'il devient rationnel de ne pas croire ce qu'elle raconte. Souvenez-vous, poursuit le WSJ, du ballon-espion chinois, au début ce n'était rien du tout. Et puis, on a fini par le faire exploser au-dessus de l'Atlantique. Sans parler de cette Maison Blanche qui, pendant des mois, a dissimulé la vérité au sujet de la santé mentale et physique déclinante de Joe Biden. Ou bien du gouvernement pendant la période Covid qui a tenté de censurer les hypothèses alternatives au confinement. Bref, conclut le journal, moins les Américains font confiance aux autorités, plus la panique et les manifestations deviennent possibles. Le gouvernement fédéral devrait préciser avec bien plus de détails au Congrès et à la population ce qu'il se passe vraiment. Car ce dont les Américains ont besoin avant tout, c'est d'un gouvernement digne de confiance. »

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Très peu d’agrumes disponibles pour les grandes tablées des fêtes de fin d’année en Martinique.

  • Les électeurs boliviens sont appelés ce dimanche (15 décembre 2024) à choisir les plus importants magistrats du pays, dans un climat de défiance généralisée envers les institutions judiciaires.

    Au total, souligne notre correspondant à La Paz, Nils Sabin, 26 juges et leurs suppléants seront désignés par les Boliviens pour un mandat de six ans. L’élection concerne quatre organes : le Conseil de la magistrature, le Tribunal agro-environnemental, la Cour suprême de justice et le Tribunal constitutionnel plurinational. Ces élections judiciaires, créées en 2009 avec la mise en place de la nouvelle Constitution, « étaient destinées à légitimer les autorités judiciaires, car la population considérait que les magistrats étaient élus au bon vouloir des politiciens, après d’obscures négociations entre les partis, rappelle le politologue Franz Flores. Mais elles ont produit l’inverse de l’effet recherché, puisque lors de deux derniers scrutins de ce type, la majorité des électeurs a choisi le vote nul ».

    Les électeurs critiquent un mécanisme opaque, qui n’autorise pas les candidats à faire campagne. Les seuls spots autorisés sont ceux du Tribunal Suprême électoral, qui mettent en avant les « mérites » des différents candidats dans les médias, avec un éventail de diffusion très limité. « Le plus important, estime un habitant de la Paz, c’est que tous ces candidats ont été liés, d’une manière ou d’une autre, avec les gouvernements du MAS, le parti au pouvoir. Et c’est depuis que le MAS gouverne que la justice va mal. Donc je vais voter blanc et beaucoup de gens vont en faire de même ».

    En outre, ces élections auraient dû avoir lieu, il y a un an, mais elles ont été reportées à plusieurs reprises en raison des blocages routiers mis en place dans l’ensemble du pays. Difficile d’estimer, dans ces conditions, que le processus électoral se soit déroulé sereinement. Le vote de dimanche va prendre la forme d’un test de la robustesse du système électoral bolivien, à huit mois d’un autre scrutin de la plus haute importance : l’élection présidentielle d’août 2025.

    En Haïti, première conférence de presse du nouveau Premier ministre, un mois après son entrée en fonction

    Alix Didier Fils-Aimé a pris la parole pendant une dizaine de minutes, mais n’a répondu à aucune question de la presse à l'issue de son intervention centrée sur l'insécurité qui ravage Haïti. Il a d’abord rendu hommage aux personnes tuées lors des massacres survenus ces derniers jours, à Wharf Jérémie et à Petite-Rivière. Des actes « inacceptables », selon le chef du gouvernement haïtien, pour qui « personne ne devrait être forcé de vivre de cette manière, se réveiller terrorisé chaque matin et sortir sans savoir s’il sera encore vivant à la fin de la journée ». Le Premier ministre appelle à plus de coopération entre la police et le ministère de la Justice afin que les victimes des groupes armés puissent obtenir réparation. Il exhorte, par ailleurs, la population à collaborer encore davantage avec les policiers, « des héros » qui ont besoin de l'aide des communautés locales pour retrouver un minimum de sécurité. Soutien enfin aux entrepreneurs haïtiens, le gouvernement promet sans plus de détails plusieurs initiatives visant à soutenir la réouverture des commerces sinistrés par les gangs.

    Une semaine après le début de la tuerie de Wharf Jérémie, les exactions se poursuivent, selon les informations d’AyiboPost

    Le média d’investigation en ligne AyiboPost affirme qu’une cinquantaine de personnes ont encore été assassinées entre mardi 10 et mercredi 11 décembre 2024, des individus accusés par le gang de Micanor Altès d'avoir divulgué des informations sur les circonstances du drame. Le bilan du massacre, estimé par les Nations-unies à plus de 184 personnes pourrait, selon certains des sources d'AyiboPost, atteindre le chiffre de près de 300 morts, mais les vérifications sur place restent extrêmement difficiles. Et le gang « serait en train de prendre des mesures pour augmenter son contrôle dans le quartier en interdisant aux habitants l’utilisation du téléphone portable ».

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Gros plan sur l’enquête de grande ampleur réalisée auprès de 200 000 personnes autour de cette question : vous sentez-vous en sécurité ?

  • L’émotion causée par le carnage de Wharf Jérémie n’était pas encore passée que les images d’un autre massacre ont surgi, survenu cette fois dans la commune de Petite-Rivière, dans le département de l’Artibonite.

    Au moins dix personnes ont été tuées à Petite-Rivière, rapporte notre correspondant Peterson Luxama, une nouvelle tuerie qui porte l’empreinte du gang « Gran Grif ». Selon les habitants, les malfrats lourdement armés ont fait irruption dans le village, s’attaquant sans distinction à la population. Parmi les victimes, on compte notamment des enfants et des adolescents, pris au piège de cette violence insensée. Pour échapper à de nouveaux assauts des gangs, certains habitants ont dû fuir leurs maisons. Cette nouvelle tuerie collective survient alors que la Police nationale haïtienne (PNH), accompagnée des policiers kenyans, a fait son retour à Petite-Rivière de l’Artibonite, le samedi 7 décembre 2024, après une longue absence des forces de l’ordre. Mais cette présence policière semble sans effet sur les gangs armés qui multiplient leurs exactions.

    Dans son éditorial et sur notre antenne comme chaque jeudi, le rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste, Frantz Duval, dresse ce constat implacable : « Haïti rappelle Sarajevo avec ses snipers du début des années 90 lors du siège mis en place par les Serbes, sauf qu’ici il n’y a ni guerre ethnique, ni guerre de religion, ni bataille autour des nationalités ou des régions.

    Comme on administre un lent goutte-à-goutte, on tue en Haïti. Chaque jour. Sans répit. Grands et petits massacres se rejoignent dans les statistiques de la désolation. La violence s’infiltre, s’installe, se perpétue. Pendant ce temps, le gouvernement et les meilleurs amis d’Haïti se contentent de changer les dates et les lieux dans d’anciens communiqués absolument affligeants qui sont, en fait, l’expression d’une impuissance insupportable.

    D’un gouvernement à un autre en Haïti, d’une ambassade à une autre, d’un porte-parole à un autre, tout le monde condamne, réclame justice ou promet une réponse appropriée. Dans les faits, rien ne se passe. Les massacres se suivent et se ressemblent comme les réponses des autorités de tout poil, de tout plumage et de tout temps ».

    Quel avenir pour le FBI ?

    Les men in black, les agents les plus célèbres du monde, n'auront bientôt plus de patron. Le bruit courait depuis des semaines, il est devenu réalité hier : Christopher Wray, l’actuel chef du FBI, va quitter son poste en janvier. Il jette l'éponge, rappelle Politico, après avoir été la cible d'un « torrent d'attaques » de la part de Donald Trump, y compris au sujet de la perquisition judiciaire menée en 2022 en Floride au domicile du futur président. Ou bien pour avoir traqué et arrêté les militants MAGA (Make America Great Again) qui avaient envahi le Capitole, le 6 janvier 2021. Trop c'est trop, et pour ne pas se lancer dans un duel à distance avec la Maison Blanche, Wray va démissionner après les fêtes de Noël et avant l’investiture de Donald Trump.

    Cette décision est une erreur, martèle Ruth Marcus dans le Washington Post. « Il aurait dû rester, écrit-elle, et tordre la main du futur président, parce que l’histoire se répète. Trump avait déjà provoqué un cataclysme en 2017 en virant le prédécesseur de Christopher Wray, or, c'est en train de devenir la norme. Et si chaque nouveau venu à la Maison Blanche place ses pions à la tête du FBI, ce poste en principe apolitique et doté d'un mandat de dix ans, va se transformer en une énième caisse de résonance partisane ». Le FBI, rappelle Ruth Marcus, détient d'énormes pouvoirs d'enquête, et avec eux, le danger que les autorités en abusent. « Personne n'a besoin d'une perspective aussi dangereuse que celle de l'arrivée de Kash Patel pour s'en rendre compte.»

    Désigné par Trump comme le futur n°1 du FBI, avocat, complotiste, Kash Patel est aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, auteur de livres pour enfants. Bien illustrés, nous dit le Washington Post, bien écrits et « loin d'être les pires que l'on trouve sur le marché ». La curiosité, ce sont les personnages, car Kash Patel s’y met en scène dans la peau d'un magicien au service d'un certain roi Donald, victime d'une machination orchestrée par la méchante Hillary Queenton (sic) avec l'aide de porte-voix appelés CNN et New York Times. À ne pas manquer avant les fêtes de Noël.

    À lire aussiÉtats-Unis: le directeur du FBI va démissionner avant l'investiture de Trump

    Affaire Luigi Mangione : panique sécuritaire chez les grands patrons américains

    L’assassin présumé de l’un des géants de l’assurance-santé aux États-Unis a commis un meurtre atroce, mais il a touché un point sensible. Son acte ravive l’animosité envers les grandes sociétés d'assurance aux États-Unis qui font un maximum de profit, parfois au détriment des citoyens. Si bien, relate CNN, que la panique gagne les conseils d'administration américains. Les dirigeants des entreprises du secteur de la santé se précipitent pour gonfler leurs mesures de sécurité au moins que l’un des spécialistes de la protection rapprochée interrogés par CNN a reçu plus de 70 sollicitations dans les heures qui ont suivi l'assassinat de Brian Thompson. « C'est fou qu'on se réveille seulement maintenant », concède un banquier terrorisé. Les pros de la sécurité privée recommandent à ces grands patrons de nettoyer leurs traces sur internet, de faire à tout prix disparaître des réseaux leur adresse ou celle de l'école de leurs enfants. Et l'on sait déjà que les réunions publiques qui vont se tenir dans les mois qui viennent seront scrutées de très près. Car, que l'on veuille ou non, conclut l'un des sources de la chaîne américaine, en tuant un assureur de premier plan, Luigi Mangione est devenu populaire. « Et beaucoup de gens pourraient vouloir suivre son exemple. »

    À lire aussiÉtats-Unis: vague de soutien pour Luigi Mangione accusé d’avoir tué le patron d’une entreprise d’assurance

    Au Chili, les étudiants face au mur de la dette

    Le dossier Amériques de Naïla Derroisné revient sur l’une des promesses de campagne du président chilien, Gabriel Boric. Les députés du Chili examinent en ce moment une proposition de loi relative au financement de l'enseignement supérieur, censée corriger le coût exorbitant des études dans les universités locales : au moins 3 000 euros par an, et jusqu’à 8 000 pour une année de médecine, dans un pays où le salaire minimum tourne autour de 500 euros par mois. Ces frais d'inscription écartent du système éducatif un certain nombre de jeunes Chiliens et entraînent les autres dans une spirale d'endettement et surendettement. Reportage à écouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Le nouveau directeur territorial de la police nationale officiellement installé en Guyane.

  • Dans un rapport qui vient de paraître et qui rassemble plusieurs dizaines de témoignages, l’ONG Human Rights Watch s’alarme d’une pratique du viol devenue systémique.

    Une situation qui ne cesse d'empirer et qui rend la vie des femmes de Port-au-Prince et de sa région infernale. Selon les travailleurs humanitaires présents sur place, les agressions sexuelles sont devenues monnaie courante et les habitantes s’y sont quasiment résigné. « Ils m'ont violée, mais au moins, ils ne m'ont pas tuée », témoigne ainsi l’une des victimes interrogées par Human Rights Watch.

    Dans un pays en proie à une instabilité politique chronique, où les gangs ont pris le contrôle de la grande majorité des zones de la capitale, les femmes n'ont pas de refuge. L'utilisation du viol est systémique, permanente, automatique, de nuit comme de jour, dans la rue, à domicile ou dans les centres pour réfugiés.

    Une stratégie de la terreur qui se résume en un chiffre : 1 000% d'augmentation des cas d’agressions sexuelles visant les enfants en 2023 et aucun espoir de réparation, car le système judiciaire haïtien est inopérant. À Port-au-Prince, l'impunité est la norme pour les violeurs et les associations ne suffisent pas, à elles seules, à pallier l'absence de l'État. Human Rights Watch appelle à renforcer les capacités de la police haïtienne et à réactiver en urgence les centres de santé et les hôpitaux, pour ne pas laisser les victimes seules face à ces agressions.

    Dossier signé Lila Okinuora, à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

    Témoignage exclusif : le récit du massacre de Wharf Jérémie

    Un témoin direct rapporte à RFI qu’au premier jour du carnage d’une violence inouïe survenu à Wharf Jérémie, le chef de gang Micanor Altès a monté un simulacre de procès réunissant 200 à 300 personnes, forcées de défiler devant lui une à une et de se défendre d'accusations de sorcellerie.

    « Es-tu un malfaiteur, pratiques-tu la magie noire ? » : Vendredi 6 décembre au soir, plus de 75 personnes ont été mises à l'écart de la foule, mains ligotées dans le dos et d'après nos sources, exécutées par Micanor Altès en personne, leurs cadavres brûlés.

    Le massacre a repris le samedi matin avec des rafles en série, jusqu'à 60 morts en une journée, assassinés à la machette, dépouilles incendiées, en majorité des personnes âgées de plus de 60 ans considérées comme pratiquant le culte vaudou.

    Nos sources confirment que le carnage est né dans l'esprit de Micanor Altès après la maladie, puis le décès de son nouveau-né, résultat selon lui d'une malédiction orchestrée par des forces occultes. Pour s'en défaire, il a affirmé avoir passé un « pacte avec le diable » auquel il a fait référence plusieurs fois.

    Après avoir ordonné à la population terrorisée de Wharf Jérémie de rester cloîtrée chez elle sous peine de mort, les hommes de Micanor ont fait savoir lundi soir par mégaphone que le massacre était terminé et que la vie pouvait reprendre son cours. Micanor Altès avait déjà perpétré ce type d'exactions dans le passé, tuant au moins une douzaine de personnes pour des raisons similaires. Le bilan provisoire du massacre survenu le week-end dernier s'élève, selon l'ONU, à au moins 184 morts.

    L’Uruguay, point de sortie de la cocaïne vers l’Europe

    L’Uruguay vient de se doter d’un nouveau président, classé à gauche et élu après une campagne durant laquelle il a beaucoup été question de sécurité et de narcotrafic. Le pays, connu dans le passé comme un havre de paix en Amérique latine, est devenu malgré lui une étape sur la route du trafic de cocaïne vers l'Europe.

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    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Martinique, l’aéroport international Aimé Césaire de Fort-de-France s’agrandit et se modernise.

  • La tuerie d’une violence inouïe orchestrée par le chef de gang haïtien Micanor Altès dans la périphérie de Port-au-Prince a coûté la vie à près de 200 personnes.

    Le secteur de Wharf Jeremie à Cité Soleil, une zone défavorisée souvent décrite comme le plus grand bidonville d’Haïti, vient de connaître l’une des plus atroces tueries recensées dans le pays ces dernières années. Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies chargé des droits de l’homme, estime ( à plus de 184 le nombre de personnes à y avoir été exécutées en l’espace de quelques jours. Interrogées par RFI, les équipes de l’ONU présentes en Haïti ne souhaitent pas détailler la manière dont elles ont compilé ces chiffres pour ne pas mettre leurs sources en danger. Mais dès hier, lundi 9 décembre 2024, le secrétaire général de l’ONU via son porte-parole Stéphane Dujarric a dénoncé un évènement « horrible », condamné la violence des gangs et présenté ses condoléances aux familles des victimes.

    Au sein de Cité Soleil, le quartier portuaire de Wharf Jeremie est une zone de non-droit, où la police ne se risque plus depuis qu’il est passé sous la coupe du chef de gang Micanor Altès, il y a quatre ans. Lui et ses hommes s’étaient déjà livrés à des exactions de ce type par le passé, mais l’ampleur de ce massacre, qui a ciblé avant tout des Haïtiens de plus 60 ans, n’a jamais eu d’équivalent.

    Rafles, exécutions sommaires, cadavres incendiés

    La version la plus crédible, relayée par plusieurs organisations haïtiennes de défense de droits de l'homme et confirmée par les sources communautaires que nous avons pu joindre, avance l'hypothèse d’une vengeance. Après que son très jeune enfant est tombé malade et dans l'incapacité de le soigner, Micanor Altès se serait convaincu que les personnes âgées de Cité Soleil lui avaient jeté un sort et qu’il était de son devoir de mettre fin à leur jour. Rafles, exécutions sommaires, cadavres incendiés, « tous les cheveux blancs sont décimés », rapporte à RFI un habitué de Cité Soleil.

    Le fils d’un homme de 76 ans relate au quotidien Le Nouvelliste comment trois hommes armés sont venus chercher son père à son domicile vers dix heures du soir, l’ont poignardé et ont brûlé sa dépouille. Ce témoin affirme connaître au moins une trentaine d’autres habitants de Wharf Jeremie ayant subi le même sort. Et personne ne peut garantir, à ce stade, que cet accès de folie criminelle soit terminé.

    L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, décrié en Occident et en Amérique latine

    Finalisé la semaine dernière, lors d’une visite à Montevideo de la présidente de la Commission européenne, mais pas encore ratifié par les pays européens, ce texte continue de faire polémique. Analyse d’Olivier Antoine, expert en Géopolitique de l’agriculture et de l’alimentation, à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

    Pénurie d’huile en Bolivie

    En Bolivie, la crise économique continue d’affecter le quotidien de la population. Depuis au moins une semaine, les principales villes du pays font face à une pénurie d’huile. En conséquence, les prix ont explosé et le gouvernement a annoncé suspendre les exportations d’huile pendant 3 mois, pour que la situation revienne à la normale. Correspondance à La Paz de Nils Sabin.

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    En Martinique, journée d’accueil pour les quelque 500 jeunes étrangers inscrits à l’Université des Antilles.

  • Cela fait maintenant un an que Javier Milei est arrivé au pouvoir en Argentine : un an de mesures-choc, à l'image de ce qu'avait promis le dirigeant ultra-populiste et ultra-libéral. Javier Milei y est allé, comme promis, « à la tronçonneuse », avec un mot-clé : austérité.

    Quand on regarde les grandes variables macroéconomiques du pays, explique Théo Conscience, le correspondant de RFI à Buenos-Aires, force est de constater que la thérapie de choc de Javier Milei a porté ses fruits. À son arrivée au pouvoir, le président ultralibéral a immédiatement stoppé l’émission monétaire et opéré des coupes drastiques dans les dépenses de l’État, ce qui lui a permis de remettre les comptes publics à l’équilibre et même de dégager un excédent budgétaire, dès le mois de janvier. Le Fonds monétaire international, auquel l’Argentine doit 44 milliards de dollars, ne tarit pas d’éloge à l’égard du plan économique du gouvernement.

    Un bilan économique à nuancer : si l’inflation a baissé, le pays est entré en récession économique. Le PIB devrait se contracter de 3,5% cette année, 180 000 emplois ont été détruits, les dérégulations ont fait exploser les prix du gaz, de l’électricité, des transports en commun, et plus de 4 millions d’Argentins sont tombés sous le seuil la pauvreté depuis l’arrivée au pouvoir de Javier Milei. C’est 10% de la population. Mais entre 45 et 50% des Argentins continuent de le soutenir selon les enquêtes d’opinion.

    À lire aussiArgentine : Javier Milei veut encore «tronçonner» les dépenses publiques en 2025

    De son côté, l’invité du Journal d’Haïti et des Amériques, David Copello, maître de conférence à l’Institut catholique de Paris et chercheur associé au Creda, explique que la baisse de l’activité économique, la récession et l’appauvrissement touchent surtout les retraités et les agents de la Fonction publique. Ce qui a provoqué des mouvements sociaux pendant l’année, mais assez sporadiques : pas de mouvements inscrits dans un temps long qui auraient occasionné des blocages du pays. « Ce qui est aussi beaucoup lié, explique David Copello, à la difficulté des conditions sociales que traversent les Argentins, qui n’ont pas les moyens de se mobiliser, car toute l’énergie est mise aussi dans la survie. »

    Le chercheur indique également que l’Argentine attend de Donald Trump qu’il aide le pays à renégocier les conditions du prêt auprès du FMI et de son remboursement, qui pèse lourdement sur la capacité du pays à s’endetter à l’étranger et faire redémarrer son économie.

    Massacre à Cité Soleil

    Nouveau massacre en Haïti : au moins 184 civils tués en deux jours, selon la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, dans le quartier de Cité Soleil, dans la périphérie de Port-au-Prince. La commune est sous le contrôle du gang Vivre Ensemble, et c'est le chef auto-proclamé de ce groupe armé, Monel Felix, qui a ordonné ce massacre. D'après les sources d’une ONG haïtienne, le Comité pour la paix et le développement, son fils est tombé malade et il a accusé les personnes âgées de Cité Soleil et les pratiquants du culte vaudou d'avoir jeté un sort à son enfant. Ce qui a provoqué le carnage… Toujours d’après cette ONG, Monel Felix et ses hommes auraient encore sous leur coupe plusieurs dizaines de personnes susceptibles d’être exécutées dans les heures ou les jours qui viennent.

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    Les États-Unis et la Syrie

    Après la chute de Bachar el-Assad, la communauté internationale salue la fin d’un « régime dictatorial ». De leur côté, par la voix de Joe Biden, les États-Unis ont parlé d’une opportunité historique pour les Syriens de construire un meilleur avenir, et souligné le fait que Washington échangerait avec « tous les groupes syriens » pour mettre en place une transition. La priorité pour les États-Unis, ce sera surtout de prévenir toute résurgence du groupe État islamique, qui a occupé de larges pans du territoire syrien entre 2014 et 2018 – c’est la raison pour laquelle les États-Unis comptent encore près de 900 soldats stationnés dans le pays. Les Américains affirment avoir encore mené, dimanche 8 décembre, des dizaines de frappes dans le centre du pays contre des cibles de l’EI.

    Donald Trump s’est, lui aussi, exprimé sur la Syrie, mais c’était principalement pour parler de la Russie et de l’Ukraine : Moscou n’a pas protégé le dictateur syrien à cause de la guerre en Ukraine, a estimé le président élu, qui a appelé dans ce conflit à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations.

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    Le journal de La Première

    Six morts en deux jours sur les routes en Guadeloupe, 50 depuis le début de l’année 2024.

  • En souhaitant mettre fin à la fluorisation des eaux de distribution, le futur ministre de la Santé de l’administration Trump, Robert Kennedy Jr., fait revivre un débat que l’on croyait clos depuis plusieurs décennies aux États-Unis.

    Le dossier Amériques d’Achim Lippold revient sur une question lancinante remise au goût du jour par l’administration Trump : faut-il disperser du fluor dans l’eau potable ? Cette mesure, en vigueur depuis plusieurs décennies aux États-Unis, remonte à l’époque où les pouvoirs publics cherchaient à améliorer la santé bucco-dentaire des Américains. La Seconde Guerre mondiale avait montré qu’un grand nombre de soldats étaient inaptes au combat, en raison de graves problèmes de caries et cette découverte avait précipité l’adoption d’un dispositif national de fluorisation.

    À ce jour, près de 60% des Américains boivent de l’eau fluorisée, cette habitude est entrée dans les mœurs et ses défenseurs ont été d’autant plus stupéfaits d’entendre Robert F. Kennedy Jr, le futur ministre de la Santé de Donald Trump, en critiquer le principe dans un entretien accordé à la chaîne NBC : « Je rappellerai aux autorités locales leur responsabilité, y compris juridique, envers les citoyens. Je leur présenterai de nouvelles études. Et je pense que le fluor va disparaître assez vite. »

    En réalité, le gouvernement fédéral américain ne peut qu’encourager le mouvement, car la fluorisation de l’eau dépend des États et des municipalités. Mais depuis une dizaine d’années, de plus en plus de communes ont décidé de s’en passer. Ce phénomène, accentué par les questionnements surgis pendant la pandémie de Covid-19, relève d’un sentiment très partagé au sein de la communauté antivax : chacun doit pouvoir décider de ce qui est bon pour lui. À quoi s’ajoutent des études controversées évoquant des effets neurotoxiques. « On a fini par se rendre compte que le fluor dans l’eau n’est pas aussi efficace contre les caries qu’on le pensait, surtout dans les régions où le dentifrice fluoré est très utilisé. Et certaines études suggèrent un lien entre l’exposition précoce au fluor et une baisse du QI chez les enfants », avance Bruce Lanphear, professeur de Santé publique à l’Université canadienne Simon Fraser.

    Cette analyse est loin de faire l’unanimité dans la sphère scientifique et le porte-parole de l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD), Christophe Lequart, regrette un débat surfant sur des peurs infondées. « Cette polémique sur le fluor est liée à une confusion des genres qui fait l’amalgame entre différents types de fluor. Le fluor que l’on trouve dans la pâte dentifrice, ou en complément des eaux de distribution, n’est pas un fluor neurotoxique, il ne provoque pas de cancer osseux. On confond cette molécule de fluor avec d’autres fluors, les perfluorures, que l’on rencontrait dans les farts de ski, dans les bombes imperméabilisantes ou dans les revêtements de poêles anti-adhérentes. Et qui n’ont rien à voir avec la molécule de fluor classique ».

    Il existe en outre, rappelle Achim Lippold, des études rigoureuses concernant l’impact de la fluorisation de l’eau sur la santé bucco-dentaire des enfants. Et le résultat est sans appel : les enfants exposés à une eau non-fluorisée ont été quatre fois plus souvent traités pour des problèmes de caries que ceux vivant dans des régions américaines où l’eau potable est fluorisée. Reste que le meilleur moyen de prévenir les caries est, bien sûr, de limiter au maximum sa consommation de sucre.

    Dina Boluarte de nouveau dans l’œil du cyclone

    La présidente du Pérou fait face à une nouvelle enquête préliminaire. ll y avait déjà eu le « Rolexgate », quatre montres de luxe assorties de bijoux Cartier, trouvées en sa possession sans qu'elle soit capable d’en justifier la provenance. Cette fois, c'est une opération du nez qui la fait tanguer : une rhinoplastie, manœuvre de chirurgie esthétique pour laquelle Dina Boluarte s'est absentée entre le 29 juin et le 9 juillet 2023.

    Le parquet péruvien lui reproche d’avoir tenu cette absence secrète aux yeux du Congrès, ce qui pourrait lui valoir des poursuites au titre d’une « absence de communication quant à l'empêchement temporaire d'exercer la fonction de présidente de la République ». Était-elle, pendant ces dix longs jours d'arrêt, en contact avec son administration ? Ce n'est pas ce que disent certains journalistes d'investigation péruviens. Pas de Conseil des ministres, pas de visites officielles, pas d'inaugurations, pas d'invités au siège du gouvernement… Les autorités péruviennes ont convoqué, pour en être sûres, le chirurgien qui l'a opérée. Quels traitements a-t-elle reçus ? Et parle-t-on bel et bien d'un repos médical qui l'a empêché de faire son travail ? Au bout de l'enquête, il y a une possible violation de la Constitution du Pérou.

    Après l’assassinat de Brian Thompson, la chasse à l’homme se poursuit à New York

    Quarante-huit heures après l’assassinat du patron de UnitedHealthcare, l’entreprise n°1 mondiale de l’assurance médicale, le suspect court toujours. Brian Thompson a été tué par balles en plein centre de Manhattan, guetté comme une proie devant l’hôtel Hilton et abattu de plusieurs balles dans le dos. Le tireur a laissé plusieurs douilles derrière lui, gravées des mots « deny », « depose » et « defend ». Et le choix de ces messages, souligne le New York Post, fait très fort penser au titre d'un livre paru en 2010 (Delay, Deny, Defend) et sous-titré « Pourquoi les compagnies d'assurance ne paient pas ce qu'elles vous doivent ».

    La police américaine y voit un possible mobile et n’écarte pas la thèse d’un meurtre politique, guidé par la détestation du secteur des assurances. En attendant, les enquêteurs s’acharnent à remonter la piste du tireur, qui a tout fait pour déjouer les caméras de surveillance. Les images qui ont fuité le montrent portant en permanence capuche et masque sur le visage. Et même s’il a fait l’erreur de montrer une partie de son faciès à la réceptionniste de l’auberge de jeunesse où il a logé, il a pris soin de régler sa chambre à l’aide d’une fausse carte d’identité.

    Sa posture, son calme et sa manière de tirer démontrent que c’est un habitué des armes à feu, qui a été capable en quelques secondes, pendant qu'il tirait sur Brian Thompson, de remettre en état son pistolet qui s'était enrayé. Il a pris la fuite à pied, puis à vélo électrique, mais laissé de précieux indices derrière lui : gobelet de café vide, bouteille d'eau, résidus de barres énergisantes, les enquêteurs ont récupéré tout ce qu'ils pouvaient dans les poubelles new-yorkaises. On parle aussi d'un téléphone portable qui pourrait livrer de très précieuses informations sur ses contacts et ses déplacements aux États-Unis. La police de New York, la fameuse NYPD, veut en savoir plus. Elle indique que Brian Thompson avait fait l’objets de menaces de mort et promet une récompense de 10 000 dollars à quiconque disposerait d'un bon tuyau.

    En Haïti, démissions au sein de la MMAS

    L’agence de presse Reuters révèle que près de vingt policiers kenyans membres de la Mission multinationale d’assistance à la sécurité, dont au moins cinq officiers supérieurs, ont jeté l’éponge en l’espace de deux mois. Le calcul laisse songeur, car 20 démissions pour un total actuel de 400 hommes déployés en Haïti, cela revient à laisser partir déjà 5% du contingent kenyan. Sous couvert d’anonymat, plusieurs sources relatent à Reuters que ces démissions sont liées à de graves problèmes de paie, de salaires versés hors-délai, de manque de munitions et d’équipement. Mais aussi, à des conditions de travail jugées traumatisantes : l’un de ces policiers confie qu’il ne supporte plus de voir des chiens se nourrir de chair humaine sur les cadavres qui jonchent les rues de Port-au-Prince.

    La culture, un acte de résistance ?

    Face au chaos sécuritaire, la culture haïtienne tient lieu de dernier rempart et deux festivals incarnent une forme de résistance : les festivals Quatre Chemins (jusqu’à dimanche 7/12) et En Lisant (du 9 au 19/12) offrent des espaces de réflexion et de partage, entre théâtre, littérature et musique. Insécurité, fermeture de lieux culturels, désistement d’artistes étrangers... les défis sont nombreux. Pourtant, les organisateurs et les artistes restent mordicus et refusent de céder. Reportage de notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson Luxama, qui rapporte que cette année, les organisateurs du festival En Lisant ont choisi de s’interroger sur un thème qui en dit beaucoup : et si c’était la fin ? Eliezer Guerismé, son directeur artistique, estime que « cette réflexion s’inscrit d’abord dans une vision globale de ce qui se passe dans le monde. Les conflits et les guerres ne se limitent pas uniquement à Haïti. À certains endroits dans le monde, il règne une atmosphère d’apocalypse. Cependant, nous affirmons qu’il est essentiel que la vie reprenne, et que l’art peut constituer une espèce de renouveau. Même si le pays, et particulièrement Port-au-Prince, donnent une impression d’apocalypse, il faut que les gens continuent de vivre, et de vivre à travers la culture. La culture est une arme de construction massive. Il y a des gens qui aiment ce pays, qui y croient, qui s’investissent dedans. Et les artistes font partie de cette catégorie ».

    Reportage de Peterson Luxama à réécouter dans son intégralité dans l’édition du jour.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    En Martinique, nouvelle nuit très agitée dans les rues de Fort-de-France, suite au maintien en détention provisoire de Rodrigue Petitot.

  • La candidature de la cassave, un pain ancestral, était présentée par le Venezuela, Cuba, la République dominicaine, Haïti et le Honduras. Et ce mercredi (4 décembre 2024), l’UNESCO l’a inscrite sur sa liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

    « C’est une nouvelle qu’on attendait à Port-au-Prince », explique Frantz Duval, le rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste, qui précise que le dossier avait été porté par Dominique Dupuy, ancienne ministre des Affaires étrangères et ancienne représentante d’Haïti à l’Unesco. La cassave, explique-t-il, est faite de manioc réduit en purée puis passé sur une plaque chauffante. On en fait une mince galette « qu’on mange avec tout et n’importe quoi, mais surtout cela peut se conserver au-delà d’un an. C’est très sain, c’est très bon, c’est un mets qui a été longtemps le petit-déjeuner des Haïtiens ».

    Cap-Haïtien sous les eaux

    Suite auxpluies intenses dans le nord d’Haïti, la ville de Cap Haïtien est sous la boue et les déchets : les précipitations ont provoqué éboulements de terrain et inondations. La deuxième ville d’Haïti est dans une cuvette, entourée de montages, et en cas de pluie des torrents de boue dévalent sur la ville, explique Frantz Duval. C’est aussi une région qui grandit vite, car beaucoup d’habitants quittent Port-au-Prince. Et les nouvelles maisons construites dans les hauteurs fragilisent le terrain « et ouvrent la porte à de nouvelles catastrophes pour ceux qui habitent en bas ».

    Pendant ce temps, à 30 kilomètres de Cap-Haïtien, les ouvriers du parc industriel de Caracol s’inquiètent pour leur avenir. Ce parc était l’un des rares projets financés par la communauté internationale après le tremblement de terre de 2010. Mais loin des dizaines de milliers d’emplois attendus, « dans les meilleurs jours, 17 000 ouvriers y travaillaient ». Aujourd’hui, les usines sont parties, pour cause de détérioration de la situation sécuritaire, et de l’image d’Haïti. Seuls restent 700 ouvriers.

    Le PDG du premier assureur-santé des États-Unis assassiné

    « Exécuté sur la 54ème rue », écrit le tabloïd New York Post, qui imprime en Une la photo de Une du tueur visant sa victime. Le tueur, raconte le New York Times, qui, après l’avoir attendu plusieurs minutes devant un hôtel de Manhattan, a abattu Brian Thompson de plusieurs balles, par derrière. Une récompense de 10 000 dollars est offerte à quiconque donnera des informations permettant sa capture, rapporte le Washington Post.

    Brian Thompson était, depuis 2021, le PDG d'un des plus importants assureurs santé du pays, UnitedHealthcare, principale entreprise du conglomérat UnitedHealth Group, raconte le New York Times. L’an dernier (2023), UnitedHealthcare a dégagé pas moins de 281 milliards de dollars de revenus ; l’entreprise emploie 140 000 personnes et fournit une couverture santé à cinquante millions d’Américains. La police parle d’un meurtre « ciblé », prémédité donc, mais dit ne pas avoir de traces de menaces concernant le PDG.

    Ces dernières années, écrit le Washington Post, les tactiques agressives de l’entreprise avaient été «critiquées par des parlementaires, qui affirment qu’elles ont contribué à augmenter le prix des assurances pour les consommateurs».

    Accélération des départs des migrants vers les États-Unis

    Un mois après l'élection de Donald Trump, et avant son investiture, les migrants - qu'il a beaucoup pris pour cible lors de sa campagne - prennent les devants. La victoire du candidat républicain a accéléré les départs du Mexique vers des États-Unis : tous espèrent entrer avant que les frontières se ferment.

    La correspondante de RFI Marine Lebègue est allée à la rencontre de ces migrants. « Un an et quatre mois que je fais la demande pour entrer légalement, tous les jours, en espérant avoir une réponse, mais rien du tout. Je me suis lassé », explique Vidal Berroteran, qui, à 60 kilomètres de Mexico, attend « Bestia », un train de marchandises auquel les migrants s’agrippent pour voyager illégalement jusqu’au nord du pays. Un voyage très dangereux.

    Adriana Hernandez travaille dans un refuge pour migrants : « Le jour où Donald Trump a gagné », explique-t-elle, « certains ont pleuré, ils ont vu leur rêve se briser. Ce même jour, un groupe de 10 migrants a décidé de partir (…) Les migrants ne veulent plus rester dans les refuges, ils veulent tous rejoindre la frontière ». Gabriel David, 21 ans, explique que Donald Trump ne (lui) fait pas peur : « Je suis déjà passé par tellement d’épreuves, s’ils me renvoient au Mexique et qu’il faut attendre 4 ans qu’il termine son mandat pour pouvoir retourner aux États-Unis, je le ferais. Il faut passer par beaucoup d’épreuves pour pouvoir accéder au rêve américain. »

    En Colombie, démission du ministre des Finances

    « Les scandales de corruption provoquent la chute du ministre des Finances », titre en Une El Heraldo. Ricardo Bonilla est accusé par une ancienne conseillère d'avoir eu connaissance du détournement de quelque 200 000 dollars dans le cadre de trois contrats publics. Ces ressources auraient ensuite été utilisées pour corrompre des membres du Congrès et ainsi, selon El Colombiano, faire approuver par la commission interparlementaire des prêts à des banques internationales – prêts essentiels pour le budget du pays et le paiement de la dette.

    El Heraldo et Las Dos Orillas notent de leur côté que le président Petro a demandé à Ricardo Bonilla de lui remettre sa démission quelques heures à peine après que le ministre a déposé une plainte devant le Procureur de la République pour trafic d’influence présumé commis par Nicolas Alcocer, le fils adoptif du président.

    La Bolivie veut développer sa filière lithium

    La Bolivie dispose des plus grandes ressources au monde de lithium, utilisé notamment dans la construction de batteries. Pendant 15 ans, le pays a tenté de développer une filière 100% souveraine. Mais face aux résultats en demi-teinte, l’État signe désormais des conventions avec des entreprises étrangères, explique le correspondant de RFI Nils Sabin. Le gouvernement vient ainsi d’annoncer en grandes pompes des signatures avec trois entreprises européennes.

    Ces entreprises vont d’abord réaliser des tests dans différents salars, des étendues salines très riches en lithium. S’ils sont concluants, des contrats pour la construction d'usines d'extraction de lithium pourront être signés. Des contrats l’ont déjà été avec des entreprises chinoise et russe.

    Pas d’information publique pour le moment sur les contreparties que devra fournir la Bolivie pour ces investissements.

    Le Journal de la Première

    L’autorité de la concurrence impose une amende salée aux entreprises Air Antilles et Air Caraïbes.

  • À quelques jours près, l’investiture du président américain va coïncider avec la prise de fonction du n°1 vénézuélien. Les relations entre Washington et Caracas seront-elles aussi houleuses que dans le passé ?

    À quelques semaines du 20 janvier 2025, le chercheur Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques, décrypte au micro de Clotide Dumay les relations complexes qui unissent Washington à Caracas.

    RFI : Les rapports entre le Venezuela et les États-Unis ont été exécrables pendant le premier mandat de Donald Trump. À quoi faut-il s’attendre à partir de 2025 ?

    Christophe Ventura : Il faut se rappeler qu’aux yeux de Nicolas Maduro, Donald Trump est l’auteur de la politique de « pression maximale » qui a pesé sur Caracas. Autrement dit, l’impossibilité pour le Venezuela d’accéder au marché énergétique mondial et d’exporter son pétrole, ainsi que des centaines d’autres mesures de sanctions. Elles ont visé aussi bien l’économie que l’État ou les dirigeants vénézuéliens et elles ont largement contribué à l’effondrement du pays, avec des conséquences dramatiques comme l’exode de millions de personnes.

    En revanche, elles n’ont pas atteint leur principal objectif, qui consistait à faire tomber Nicolas Maduro afin qu’il quitte le pouvoir. Donald Trump est forcé de se dire que ce président vénézuélien, qu’il pensait déloger très vite, s’est montré plus teigneux qu’attendu et lui a tenu tête. Le deuxième chapitre s’ouvre en janvier 2025 avec une forte dose d’incertitude, compte tenu de l’imprévisibilité de Donald Trump. Veut-il passer un accord avec Maduro, par lequel il reconnaîtrait l’élection très contestée du mois de juillet, en échange d’un accès facilité au pétrole vénézuélien afin de prendre la Chine et la Russie de vitesse ? C’est possible, on sait qu’il veut reconstituer les réserves stratégiques des États-Unis et ne souhaite pas utiliser le pétrole américain pour alimenter les cours mondiaux. Il pourrait négocier avec le Venezuela, lui rouvrir la porte des marchés à condition que Washington en devienne le client privilégié. Et à ce titre, la question migratoire et le sort des centaines de milliers de Vénézuéliens exilés sur le sol américain, que Trump a promis de déporter, ferait à coup sûr partie des discussions. Mais attention : à ce jour, nous n’avons aucune indication qu’un tel deal soit sur la table.

    RFI : Avec des personnalités comme Marco Rubio ou Elon Musk, Donald Trump s’est entouré de partisans d’une ligne dure vis-à-vis de Caracas, faut-il y voir un signe de fermeté ?

    Christophe Ventura : Jusqu’à sa nomination annoncée au poste de secrétaire d’État, Marco Rubio faisait effectivement la pluie et le beau temps au Congrès en matière de politique latino-américaine. C’est un fils d'exilé cubain, viscéralement anticommuniste, qui est capable de mettre sur le même plan Nicolas Maduro et une dirigeante progressiste comme la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum. Et qui milite pour l’élimination pure et simple des pouvoirs des régimes cubain et vénézuélien.

    En revanche, il y a d’autres membres de son entourage, comme Tulsi Gabbard, pressentie à la Direction du Renseignement intérieur, qui sont plus modérés. Non pas qu’elle apprécie Maduro, mais son orientation isolationniste l’a souvent poussée à ferrailler avec Marco Rubio sur ces sujets-là, au nom du non-interventionnisme. On verra laquelle de ces lignes domine, mais au bout du compte, c’est bien Trump qui tranche.

    RFI : Près de 2 400 personnes ont été arrêtées au Venezuela depuis le mois de juillet. Dans quel état se trouve l’opposition et quel est son avenir ?

    Christophe Ventura : Elle est à la fois forte et limitée. Forte, parce qu'elle représente un mouvement de fond dans la société vénézuélienne, il n’y a aucun doute là-dessus. Elle a réussi à s'unir pour la présidentielle de 2024 et elle dispose d’un leadership fort, mais qui ne fait pas l'unanimité au sein des diverses organisations politiques qui composent l’opposition.

    Sa figure la plus affirmée, Maria Machado, est perçue comme ayant des positions trop intransigeantes, une partie de l'opposition vénézuélienne aimerait pouvoir négocier politiquement avec Maduro. Et la population est fatiguée, les manifestations sont plutôt clairsemées. Il n’y a pas ces temps-ci de vague d'adhésion qui profite à qui que ce soit.

    Donald Trump veut blanchir son casier judiciaire

    Les avocats du président-élu ont officiellement réclamé l'annulation de sa condamnation pénale dans l'affaire Stormy Daniels, s’appuyant sur la grâce accordée, il y a quelques jours, par Joe Biden à son fils Hunter.

    Hunter Biden avait été reconnu coupable de détention illégale d’armes à feu et de fraude fiscale, il attendait de connaître sa peine. Mais le président sortant l'a gracié, affirmant qu'il avait été injustement accusé et traité différemment parce qu’il était son fils.

    Les avocats de Donald Trump ont saisi la balle au bond : ils voient dans les propos de Joe Biden une condamnation de son propre ministère de la Justice, « celui-là même qui a coordonné et supervisé la chasse aux sorcières politique et l’interférence électorale contre le président Trump ».

    Donald Trump avait été reconnu coupable de falsification de comptes pour dissimuler le paiement de pots-de-vin à une actrice porno avec laquelle il aurait eu une liaison, ce qu’il a toujours nié. Après la victoire de Donald Trump à la présidentielle, le juge Merchan avait déjà repoussé à une date indéfinie le prononcé de la peine. Il doit maintenant décider si, comme le président élu le réclame, il annule sa condamnation, ou s’il prononce une suspension de ses conséquences légales jusqu’à la fin du second mandat de Donald Trump.

    Un pas en arrière au Pentagone

    À lire leWall Street Journal, Pete Hegseth serait tout près de la sortie. C'était le premier choix de Donald Trump pour l'énorme portefeuille de la Défense, ses trois millions d'employés et son budget colossal de 820 milliards de dollars. Et son profil avait tout de suite fait tousser le monde militaire : vétéran de l'armée américaine et décoré en Irak, oui. Mais surtout, présentateur star de la chaîne Fox News, plus connu pour ses diatribes anti-woke que pour sa connaissance de la machinerie administrative, et très vite épinglé pour de supposées frasques sexuelles.

    Que s'est-il passé en 2017 ? A t-il oui ou non agressé une femme, après lui avoir confisqué son téléphone et bloqué la porte de sa chambre d'hôtel ? L'avait-il droguée à son insu, l’a-t-il ensuite payée pour qu'elle se taise ? Accusations scabreuses que l'avocat de Pete Hegseth récuse, mais il y en a d'autres, parues dans le New Yorker. Hegseth, viré de son poste de dirigeant par deux associations d'anciens combattants. Hegseth et son amour de l’alcool, beaucoup d’alcool. On l'a vu, selon les sources du New Yorker, ivre mort à de très nombreuses reprises lors d'évènements publics. On ne compte plus les épisodes où il s’est écroulé sur des convives lors de soirées officielles, où il a fallu le soutenir à bout de bras, le sortir et le mettre dans un taxi, ou « le laisser comater à l'arrière d'un bus ». Ajoutez à ce paysage sa gestion financière parfois cataclysmique et vous comprendrez qu’il n’y a pas de quoi briller dans l’univers très conservateur des élus républicains.

    Le Pentagone semble s’éloigner, puisque même les caciques du parti de Donald Trump commencent à se poser la question : même s'il n'y a pas de mise en cause judiciaire, peut-il encore passer la barre du Sénat qui doit valider sa nomination ? Donald Trump lui-même serait sur la piste d'un remplaçant et Ron DeSantis serait le mieux placé. Le gouverneur de Floride, ancien rival de Trump à la primaire républicaine, ne cache pas qu'il veut, lui aussi, se débarrasser de certains mesures d'égalité des chances mises en place dans l'armée. Il en avait parlé à CNN au mois de juillet, avec un programme-choc. Fini le recrutement des personnes transgenres, la lutte contre l'extrémisme au sein du Pentagone ou l'adaptation des forces armées au changement climatique. DeSantis n'est pas encore désigné, le Wall Street Journal indique que Trump y réfléchit, mais que d'autres noms pourraient sortir du chapeau d'ici à la fin de la semaine.

    Un milliard pour la forêt amazonienne

    C'est la somme que souhaite mobiliser l'Équateur, pourtant criblé de dettes depuis la pandémie de Covid-19, mais qui surfe sur un instrument financier dont le succès ne se dément plus : les programmes « dettes contre nature ». Sur le papier, le mécanisme est simple : un État renégocie sa dette dans des termes plus avantageux, à condition que l'argent économisé profite à des initiatives de préservation de la nature. L'Équateur entend financer par ce biais des projets de restauration et d'entretien de sa forêt amazonienne et vient d’entamer des démarches boursières en ce sens. L’an dernier (2023), il était déjà parvenu à mobiliser un montant record, plus d’un milliard et demi de dollars, à destination de l’archipel des Galápagos.

    Mais ce montage suscite aussi des critiques : il s'agit d'opérations financières complexes, à plusieurs intermédiaires, qui pâtissent d'un manque de transparence, en particulier du point de vue du pilotage des actions de terrain. Ces critiques ne sont pas nouvelles, les programmes « dettes contre nature » remontent aux années 1980, à l'époque de la crise de la dette en Amérique latine. Tombé dans l’oubli, cet outil connaît un regain d'intérêt ces dernières années, puisque, outre l’Équateur, quatre autres pays y ont eu recours récemment : Belize, la Barbade, les Seychelles et le Gabon.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Il est désormais possible de voyager en avion entre la Martinique et Trinidad : le premier appareil de la compagnie Caribbean Airlines s’est posé hier (3 décembre 2024) sur le tarmac de l’aéroport Aimé Césaire à Fort-de-France.

  • La récente flambée de violences des gangs, réunis notamment au sein de la coalition « Vivre ensemble » se poursuit dans la capitale haïtienne. Tombés sous la coupe des gangs, les quartiers de Solino et Nazon ont été en grande partie évacués mais la tension y est encore vive, devant une police qui semble passive.

    On y déplore encore plusieurs victimes, tuées ou blessées par les gangs ou des balles perdues. Gotson Pierre le directeur de l’agence de presse Alterpresse évoque des « agents de police [qui] se contentent de rester à bord de leurs chars blindés et de tirer parfois sans arrêt pour dissuader les bandits armés ». Les habitants « appellent de tous leurs vœux à des opérations sérieuses et efficaces pour démanteler les réseaux criminels », explique notre confrère. Pendant ce temps, la situation sanitaire continue de se dégrader. Les hôpitaux ferment les uns après les autres, les déplacements massifs et la dégradation des conditions de vie rendent chaque jour plus difficile les soins. Les médecins interrogés par l’agence « craignent une explosion de maladies chroniques » mais aussi la propagation de maladies hautement contagieuses « comme la tuberculose qui pourrait prendre une proportion épidémique », selon le média qui a interrogé plusieurs soignants. Dans le chaos, la justice tente de se frayer un chemin. Trois membres du Conseil Présidentiel de Transition Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin sont convoqués par le juge d’instruction Benjamin Felismé dans le cadre de l'affaire de corruption à la BNC (Banque nationale de crédit). Ils sont appelés « à des dates différentes de ce mois de décembre », nous apprend le journal le Nouvelliste qui a parlé à des sources judiciaires anonymes. Convocation devant le juge d'instruction. Également convoqués d'après le quotidien haïtien, l’ancien président du Conseil d’administration de la BNC « qui avait accusé les trois membres du Conseil présidentiel d'avoir exigé 100 millions de gourdes pour son maintien à la tête de la Banque ». Les trois conseillers ont toujours clamé leur innocence, indique le journal, tout en contestant la compétence du juge compte tenu de leur statut de « présidents de la République ».

    Les critiques continuent jusque dans le camp démocrate après la grâce de Hunter Biden

    Aux États-Unis, les critiques et commentaires continuent de pleuvoir sur l’administration sortante à la suite de la grâce accordée par Joe Biden à son fils Hunter, poursuivi dans des affaires de détention d'armes et de fraude fiscale. Au sein même du parti démocrate, on comprend la décision sur le plan personnel mais on s'inquiète des conséquences rapporte le Washington post. Le journal a donné la parole à plusieurs élus du camp présidentiel. pour certains, il s'agit d'un « usage abusif du pouvoir » pour d'autres un « précédent regrettable » qui « pourrait saper la confiance dans le système judiciaire tout en fournissant des munitions au président élu Donald Trump pour remanier ce système judiciaire ». Tout au long de son mandat, Joe Biden avait repoussé l'idée de gracier son propre fils, mais « il croit aussi que son fils a été politiquement ciblé et c'est pourquoi il a pris cette décision » rétorque la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, citée dans The Hill.

    Trop de césariennes en Bolivie ?

    En Bolivie, près d’un bébé sur deux naît aujourd’hui par césarienne [intervention chirurgicale pour extraire le nourrisson, ndlr]. C’est bien au-delà des recommandations de l’OMS, qui préconise un maximum de 15%. Des femmes qui craignent la douleur, des médecins qui ajustent leur emploi du temps, et une opération présentée comme plus sûre et plus pratique, autant d’arguments avancés par le corps médical afin de pousser les femmes à opter pour des césariennes, y compris lorsqu’elles sont « injustifiées ». À quel prix pour les femmes et la santé publique, se demande-t-on en Bolivie. « Quand j'ai commencé à m'informer, je me suis heurtée à un système médical qui vous pousse clairement à vous faire opérer sous différents arguments », raconte une ancienne patiente au micro de notre correspondante en Bolivie, Camille Bouju. « On m’a dit que mon bébé allait mourir, mais je ne suis pas sûre que c'était nécessaire, je me suis sentie un peu trompée », déplore une autre. Parfois, il est plus lucratif pour les médecins d’y avoir recours, lorsque le gouvernement prend en charge une partie de l’opération, qui possède aussi l’avantage d’être rapide et confortable pour de nombreuses femmes. Même si elle n’est pas sans risques. « Ils m’ont écrasé les côtes, depuis je ne peux plus porter de charges lourdes », témoigne ainsi Mireya, opérée il y a quatre ans. En Amérique latine, le nombre de césariennes connaît une hausse spectaculaire, à tel point que certains spécialistes parlent d’une véritable « épidémie ».

    Mort d’un manifestant anti-régime à Cuba

    Dans la presse cubaine en exil, c’est le visage de Manuel de Jesus Guillen Esplugas qui fait la Une. Le jeune homme de 30 ans est mort dans les geôles du régime castriste où il purgeait une peine de six ans de prison pour avoir filmé et diffusé des vidéos des marches antigouvernementales de juillet 2021. « Il est décédé samedi des suites des coups qu'il a reçus en prison », rapportent les ONG Justicia 11J et Cuba Decide, dont il était l'un des animateurs. Pour le média Cubitanow, le jeune homme rejoint la longue liste des morts de prisonniers politiques. « Rien qu'au premier semestre de cette année, il y en a eu au moins 26 », selon l'ONG Cubalex citée par CiberCuba. Les ONG parlent d'assassinat et demandent une enquête indépendante et approfondie pour clarifier les circonstances du décès. « Les tribunaux avaient rejeté deux recours déposés par son avocat » rapporte le média 14ymedio. « Les conditions dans les prisons cubaines restent alarmantes, avec des preuves de torture, de traitements inhumains, et un manque cruel de soins médicaux », déplore encore les ONG citées par CiberCuba.

    Le Journal de la Première

    En Martinique, condamnation du leader du mouvement de contestation « contre la vie chère ». Rodrigue Petitot est condamné à une peine de 10 mois d'emprisonnement aménageable pour des faits de « menaces sur personne détentrice d'un mandat ». Une décision accueillie par des jets de bouteille et de cailloux, sur le palais de justice de Fort-de-France, hier soir, décrit Serge Massau de la Première. Le président du RPPRAC a dix jours pour faire appel.

  • La violence des gangs continue de déstabiliser Haïti : Port-au-Prince, mais aussi le reste du pays. Car selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 700 000 personnes sont déplacées à l’intérieur des frontières. Depuis plus d’un mois, l'île de la Gonâve, à une cinquantaine de kilomètres de Port-au-Prince, est devenue une terre d’accueil pour des Haïtiens venus de la région de la capitale.

    Sur l’île de la Gonâve, explique Lila Olkinuora, ils seraient 1 500 à avoir fui les violences, depuis début octobre 2024, selon l’OIM – plus de 7 000, selon les autorités locales. Mais l’île est depuis longtemps confrontée à un manque de services essentiels et d'approvisionnement, ce qui est un vrai problème pour la population locale et les nouveaux arrivants. Une situation accentuée par la présence des gangs en mer, qui pillent les bateaux de marchandises venus de Port-au-Prince, et les denrées qui parviennent sur l'île sont hors de prix. Or à la Gonâve, tout vient de la capitale. L’État a été sollicité plusieurs fois par les communes de la Gonâve pour un soutien financier, en vains : « jusqu’à présent, c’est l’entière responsabilité des citoyens, c’est la solidarité des citoyens qui gère toujours ces déplacés-là », explique Amos Toussaint, secrétaire du Conseil de développement communal de l’Anse à Galets, la ville principale de l’île : « la nourriture, l’hébergement, les habits, c’est du côté de la population ».

    Joe Biden gracie son fils Hunter

    Le président américain Joe Biden est finalement revenu sur sa parole : à quelques semaines de son départ de la Maison Blanche, il a gracié ce dimanche (1er décembre 2024) son fils Hunter, qui attendait sa peine après avoir été condamné dans des affaires de détention illégale d'armes à feu et de fraude fiscale. Le fils du président « s’en tire à bon compte », titre en Une le tabloïd conservateur New York Post, qui souligne que Joe Biden est sur sa promesse – le Wall Street Journal parle d’ailleurs de « volte-face ». Le quotidien souligne aussi que ce pardon est « particulièrement large » : il ne cite pas de crimes spécifiques, et couvre d’éventuels crimes commis jusqu’à 2014. De fait, s’exclame Politico, « nous n’avons pas vu de grâce aussi large depuis des générations », depuis que le président Nixon a été gracié par son successeur en 1974. Si cette grâce est aussi vague, c’est parce que, écrit le site d’information, « Donald Trump a régulièrement promis d’utiliser son second mandat pour enquêter sur des membres de la famille Biden et les poursuivre ». Il s’agit donc de guérir mais aussi de prévenir.

    Mais cette grâce « ébranle le monde politique », titre The Hill, avec d’abord la « fureur républicaine », exprimé par Donald Trump, sur sa plateforme Truth social : « est-ce que le pardon de Joe pour Hunter inclue les otages du 6 décembre ? » - une référence, semble-t-il, aux émeutiers emprisonnés après avoir pris d’assaut le Capitole. Côté démocrates, explique Politico, certains ont défendu la décision du président, mais pas tous. Car, rappelle le New York Times, Donald Trump clame depuis longtemps que le système judicaire est utilisé contre lui. Et « en graciant son fils Hunter », « Joe Biden ressemblait beaucoup à son successeur » en dénonçant des « poursuites sélectives ». Cette grâce va donc compliquer la tâche des démocrates qui veulent défendre l’intégrité du ministère de la Justice, et faire obstacle au plan avoué de Donald Trump d'utiliser ce ministère à des fins politiques.

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    Les promesses de Justin Trudeau à Donald Trump

    Le Canada, écrit en Une le Globe and Mail, « a promis à Donald Trump qu’il va déployer des hélicoptères, des drones et du personnel supplémentaire pour surveiller son côté de la frontière ». Objectif : essayer de convaincre le président américain d’abandonner sa menace d’augmenter les droits de douane, pour le Canada et le Mexique, jusqu’à ce que les deux pays aient stoppé l’immigration illégale et le trafic. Mais, écrit le quotidien, le ministre de la Sécurité publique canadien, qui était présent lors de la rencontre Justin Trudeau/Donald Trump vendredi dernier (29 novembre 2024), a avoué que le Canada n’a pas obtenu d’assurances sur un éventuel recul de Donald Trump sur ce point.

    Dans le Toronto Star, un stratège conservateur prend le dossier de l’immigration dans l’autre sens : revenant sur la promesse d’expulsion de masse de Donald Trump, il estime qu’elle va précipiter de nombreux migrants désespérés vers le nord, et que le Canada « n’est pas en état de faire face à cette réalité, que ce soit d’un point de vue politique, humanitaire ou stratégique ».

    Vigueur du théâtre autochtone au Québec

    La correspondante de RFI Pascale Guéricolas a enquêté sur la place grandissante qu’occupe le théâtre écrit et joué par les artistes autochtones. Elle s’est intéressée à deux pièces issues de cet univers qui se jouent en même temps en cette fin d’automne. À Montréal, les acteurs et les actrices donnent vie à Kukum, une histoire d’amour entre une Québécoise et un innu dans les années 50. Yahndawa, écrite par l’artiste métisse Marie-Josée Bastien, revient de son côté sur le passé récent des Wendats, peuple installé non loin de la ville de Québec. Pascale Géricolas a rencontré Marie-Josée Bastien, qui dévoile sur scène un pan de son histoire autochtone. Elle parle entre autres de sa mère, « qui a perdu ses droits, sa langue, sa culture », et ce récit, longtemps nié par l’histoire officielle, « crée un baume sur ses cicatrices ».

    Marie-Josée Bastien constate un véritable intérêt du public pour la parole des Premières Nations : « Il était temps que ça se passe. Il y a une réelle envie d’aller à la rencontre de ces communautés-là. Une ouverture de la part des publics de recevoir ça, une ouverture de la part des communautés de raconter ça, donc tout à coup on peut se rejoindre sur un pont, voir l’avenir ensemble ».

    À écouter aussi«Le poids des fourmis», une troupe québécoise allie humour et résistance à l'Off d'Avignon

    Le Journal de la Première

    En Martinique, le leader du mouvement de contestation « contre la vie chère » entame ce lundi la première étape d’un marathon judiciaire…

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  • Une nouvelle loi, adoptée ce jeudi (28 novembre 2024) par le Parlement du Venezuela, punit de plusieurs dizaines d’années de prison le soutien au sanctions internationales qui visent le pays. Les contrevenants risquent aussi plus d’un million de dollars d’amende, une peine de 60 ans d’inéligibilité…

    La « Loi libérateur Simon Bolivar » menace de 25 à 30 ans de prison ceux qui soutiennent les sanctions internationales. La presse est elle aussi visée, souligne El Periodiquito : si des médias contreviennent au nouveau texte, en plus de l’amende, ils peuvent se voir privés de circulation ou d’antenne. La loi, qualifiée de « progressiste » par le président Nicolas Maduro écrit Efecto Cocuyo, a été adoptée en une semaine et « sans consultation publique », souligne le quotidien. Il faut dire qu’elle répond à un projet de loi adopté, il y a à peine dix jours, par les États-Unis, qui interdit au gouvernement américain de signer des contrats avec des personnes faisant des affaires avec le gouvernement Maduro. Une loi a rendu furieux le président vénézuélien à double titre : déjà parce qu’elle a reçu pour nom l’acronyme BOLIVAR - « une offense historique contre la mémoire du libérateur », a estimé le président vénézuélien ; ensuite, rappelle Ultimas Noticias, journal proche du pouvoir, parce que l’opposition vénézuélienne l’a soutenue.

    En Haïti, l’école malgré les gangs

    L'éducation plutôt que la délinquance, l'école comme lieu de résistance : dans Port-au-Prince ravagée par les gangs, certains établissements scolaires privés des quartiers défavorisés restent ouverts malgré les défis et les balles qui résonnent parfois tout près. Comme dans la 3ème circonscription de Port-au-Prince, près du quartier de Gran Ravin, à l'École mixte Frère Vital, où s’est rendu le correspondant de RFI Peterson Luxama. « Beaucoup de gens considèrent les quartiers défavorisés comme des zones de non-droit », explique Frantz Mildort, professeur de chimie : « mais pour moi, c’est un honneur de jouer ma partition. Si nous ne faisons rien pour sauver ces jeunes, il sera difficile d’avoir le pays dont nous rêvons tous ».Entre les arriérés de salaires des enseignants et l'incapacité des parents à payer les frais de scolarité, les écoles fonctionnent avec les moyens du bord : « Souvent, les parents nous appellent pour nous dire qu’ils ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école, faute de ressources financières », raconteSaintil Nézak, directeur du Collège mixte Frère Saintil. Malgré ces difficultés économiques, les directeurs d’école entendent bien continuer, pour épargner les enfants du banditisme et de la délinquance juvénile qui fait rage dans la zone.

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    Jair Bolsonaro compte sur Donald Trump

    On le sait, l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a interdiction de se présenter à la présidentielle jusqu’à 2030, pour avoir critiqué le système électoral brésilien avant l’élection de 2022, qu’il a perdue – il est aussi accusé d’avoir fomenté un coup d’État. Mais dans une interview accordée au Wall Street Journal, Jair Bolsonaro affirme qu’il va se présenter de toutes façons, et il espère que le président américain élu Donald Trump va l’y aider, peut-être en utilisant des sanctions économiques contre l’actuel président brésilien Lula : « Trump est de retour, et c’est le signe que nous allons revenir nous aussi », affirme l’ancien président d’extrême-droite. Le Wall Street Journal rappelle que Jair Bolsonaro a été un des plus proches alliés de Donald Trump, lorsque leurs deux présidences ont coïncidé entre 2019 et 2020.

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    Des « lois incendiaires » en Bolivie

    La Bolivie fait face à des incendies en série : cette année 2024, plus de 10 millions d'hectares de forêts et de terres agricoles sont partis en fumée - en septembre, les autorités avaient même déclaré le pays en état de «catastrophe nationale». Mais ces feux ne sont pas que le fruit du hasard : des lois controversées, appelées lois incendiaires, encouragent indirectement l’expansion agricole aux dépens de l’Amazonie. Promulguées depuis 2013, elles permettent le défrichement - sous prétexte de soutenir l’agriculture, mais sans réelle protection écologique : elles ont donc favorisé la propagation des feux, explique la correspondante de RFI Camille Bouju.Exemple avec la loi 337 qui, en supprimant certaines amendes, a entraîné une hausse des brûlis en Amazonie. Or, avec les sécheresses prolongées liées au changement climatique, ils deviennent souvent incontrôlables.Ces destructions ont des conséquences sur la santé, l'accès à la nourriture, l'accès à l'eau et l'accès au travail. Et à long terme, les gens, ne trouvant pas de nourriture ou les moyens de subsistance qu'ils avaient traditionnellement, seront forcés de se déplacer vers les grandes villes.

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    Mort de l’actrice mexicaine Silvia Pinal, muse de Luis Bunuel

    Toutes les Unes de la presse mexicaine sont consacrées à la comédienne, morte à l’âge de 93 ans : « Silvia Pinal, muse et diva éternelle » - El Universal ; « Silvia Pinal, une histoire à l’intérieur de notre histoire » - La Jornada ; « Déesse en transit » - Milenio. Silvia Pinal « est considérée comme l'une des artistes les plus importantes du monde du spectacle mexicain », souligne le quotidien : « sa beauté incomparable a fait tomber plus d'un homme à ses pieds. Et son talent lui a permis de travailler avec des réalisateurs comme Luis Buñuel et jouer dans des films comme l'emblématique Viridiana. » Silvia Pinal, qui aura joué dans 84 films et 42 pièces de théâtre, « excellait non seulement dans la comédie, mais aussi dans la conduite automobile et s'est même aventurée en politique, elle a été députée et sénatrice », rappelle Excelsior. La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a salué la mémoire de l’artiste, souligne La Razon : « De nombreuses générations de Mexicains et de Mexicaines ont grandi en l’admirant (…) son talent cinématographique et théâtral fait partie de la mémoire culturelle du Mexique ».

    Le Journal de La Première

    Direction la Martinique, pour parler de bienveillance en milieu hospitalier et de lutte contre le trafic de drogue.

  • Les violences des gangs ne se limitent pas à la capitale, Port-au-Prince. Dans d’autres régions du pays, les groupes armés agissent en toute impunité, causant des drames pour les populations locales. Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, nous éclaire sur la situation.

    Selon le Nouvelliste, « des dizaines de bandits du gang Gran grif de Savien ont envahi le village de Coutang, à Savane Boule,… dans le département de l’Artibonite, tôt mercredi 27 novembre 2024 ». Cette attaque a fait au moins trois morts. La Fédération des organisations paysannes et entrepreneurs agricoles de la Vallée de l’Artibonite dénonce l’inaction des autorités, rappelant que « ce n’est pas la première fois que cette communauté est victime des crimes de Gran grif ». La semaine dernière, « 12 paysans ont été enlevés dans la région et subissent des tortures, leurs familles n’ayant pas les moyens financiers pour payer leur libération ».

    En parallèle, les gangs sont responsables d’une augmentation des violences sexuelles en Haïti, une situation dénoncée par Human Rights Watch. Ces violences sont aggravées par l’impossibilité d’accès aux soins, les centres de santé étant souvent fermés en raison de l’insécurité.

    Avec Frantz Duval, nous abordons également un sujet plus positif: l’hommage rendu à l’écrivain haïtien Dany Laferrière, qui sera immortalisé sur des timbres postaux au Canada. Une distinction qui suscite une certaine ironie en Haïti, où le service postal est quasiment inexistant.

    L’administration Biden face aux limites de l’aide militaire à l’Ukraine

    Le Wall Street Journal révèle que les États-Unis ne pourront pas utiliser l’intégralité des fonds alloués pour soutenir l’Ukraine avant le 20 janvier 2025, date de l’entrée en fonction de Donald Trump. Plus de 6,5 milliards de dollars restent disponibles pour des livraisons d’armes et d’équipements issus des stocks américains. Cependant, le Pentagone a atteint les limites de ses capacités de transfert d’armes mensuel, sans compromettre sa propre sécurité. La logistique pour acheminer ces ressources aux forces ukrainiennes pose également problème. Ce sujet promet d’être une décision-clé pour la future administration Trump.

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    Elon Musk veut remplacer les avions de chasse par des drones

    Politico s’intéresse aux ambitions d’Elon Musk et d’autres figures de la tech, qui plaident pour remplacer avions et chars militaires par des drones. Selon Musk, ces technologies seraient plus efficaces et économiques. Mais l’amiral Samuel Paparo, chef du commandement indo-pacifique, reste sceptique. Il estime que l’immensité du Pacifique nécessite encore des avions de chasse avec équipage pour une surveillance optimale.

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    Au Mexique, l’inquiétude sur l’avenir des relations avec les Etats-Unis

    Milenio revient sur un échange téléphonique entre Donald Trump et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. Trump affirme que le Mexique aurait accepté de « stopper l’immigration » clandestine, une déclaration démentie par Sheinbaum, qui prône plutôt « la construction de ponts ». L’augmentation des droits de douane à 25 %, également promise par Trump, inquiète le Mexique. Une mesure qui pourrait perturber l’économie américaine et entraîner une inflation, selon le journal, qui invite à élaborer rapidement une stratégie nationale face aux défis à venir.

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    Brésil, un paradis pour les animaux de compagnie ?

    Le pays compte quatre fois plus d’animaux de compagnie que d’enfants, et ces derniers sont souvent traités comme des rois. Spas, toilettages haut de gamme, et même chromothérapie : rien n’est trop beau pour leur bonheur, nous explique notre correspondante Sarah Cozzolino dans son reportage à Rio de Janeiro.

    Le journal de la 1ère

    Un reportage sur la mise en service d’un mammographe au Centre hospitalier de l’Ouest guyanais met en lumière les efforts pour améliorer l’accès aux soins dans la région.

  • Pas moins de 40 000 déplacés en dix jours, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    La prise du quartier de Solino, il y a six semaines, a accru la pression sur le système de santé de la capitale haïtienne, Port-au-Prince.

    À Delmas 33, dans le seul hôpital qui fonctionne encore dans cette zone, témoignage du docteur Jean Philippe Lerbourg, directeur médical de l'Hôpital universitaire de la Paix.

  • Au cours de l’année 2023, « le nombre d’enfants recrutés par des groupes armés en Haïti a augmenté de 70% », indique l’agence onusienne. Les membres de gangs sont souvent très jeunes, confirme Gotson Pierre, le directeur de l'agence Alterpresse. « Ceux qui portent de lourdes armes sont dans la plupart des cas des adolescents. Ils servent souvent d’éclaireurs et d’informateurs ».

    Depuis dimanche (24 novembre 2024), des opérations de la Police nationale haïtienne (PNH) se concentrent dans les quartiers du bas de Delmas, là où se trouve le fief du chef de la coalition de gangs Viv Ansanm. D’autres quartiers du centre-ville sont aussi le théâtre d’intenses opérations de police. La mission multinationale dirigée par le Kenya indique que ces opérations visent à « maîtriser les chefs de gangs notoires ». Mais en parallèle, le chef de gang Jimmy Cherizier ne cesse d’invectiver les autorités et la police sur les réseaux sociaux.

    Ces dernières semaines, les activités des gangs ont provoqué la plus importante vague de déplacements, depuis janvier 2023, en Haïti. 41.000 personnes ont été forcées de fuir leur domicile en raison de l'escalade de la violence et de l'insécurité en seulement deux semaines, selon les agences de l’ONU.

    Donald Trump veut augmenter les tarifs douaniers de 25% sur les importations du Mexique et du Canada

    Cette annonce a évidemment provoqué de rapides et vives réactions côté canadien. Et pour cause : 75% des exportations du pays ont pour destination les États-Unis. Le dollar a perdu 1% de sa valeur sur place, explique Pascale Guéricolas. Le Mexique, quant à lui, est accusé d'être une porte d'entrée pour les marchandises chinoises sur le continent, sur fond de guerre commerciale entre Pékin et Washington. On en parle avec notre correspondante à Mexico, Pascale Guéricolas.

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    En Patagonie, une émission de radio pour mieux communiquer

    En Argentine, une émission de radio permet aux habitants des zones les plus reculées de Patagonie de communiquer entre eux. Dans certains petits villages de la région de Bariloche, dans l’ouest du pays, pas de réseau : les communications ne passent plus. Alors, depuis plus de 80 ans, la radio locale diffuse tous les jours, à heures régulières, un programme d’une vingtaine de minutes lors duquel le présentateur lit les messages qu’on lui envoie. Pour les gauchos, ces gardiens de troupeaux qui vivent dans les zones de la pampa argentine, ce programme est rapidement devenu indispensable. Un dossier signé Arnaud Fischer.

    L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1ère

    Au sommaire ce mardi : la surpopulation carcérale en Guadeloupe.