Avsnitt

  • L’Europe fait face à une situation géopolitique inédite, marquée par l’incertitude entourant la politique américaine et l’agressivité russe. La guerre en Ukraine a poussé les Européens à renforcer leurs capacités de défense, mais des interrogations demeurent sur leur capacité à structurer une stratégie commune.

    Les Européens ont compris que les États-Unis ne sont plus un allié fiable pour assurer la défense de l’Europe. Une diplomatie de la force se met en place avec des menaces économiques réelles via des taxes sur les produits que les Européens exportent vers les États-Unis. Un double basculement est intervenu, idéologique et économique. La guerre n’est plus un objet lointain. Elle devient un possible. L’inquiétude prédomine désormais en Europe. Inquiétude, mais aussi indignation d’une certaine manière. Indignation et également colère. L’attitude du président américain constitue un tournant. La géopolitique mondiale est en pleine recomposition.

    Invité :

    Thierry de Montbrial, fondateur et président de l'IFRI.

    « L’ère des affrontements. Les grands tournants géopolitiques. Comment en est-on arrivé là ? » éditions Dunod.

  • Avec 1,45 milliard d’habitants, l’Inde est désormais devant la Chine le pays le plus peuplé de la planète et, à la différence de celle-ci, continue de voir sa population augmenter. L’Inde est, par ailleurs, la cinquième puissance économique mondiale.

    Narendra Modi, le très autoritaire et nationaliste dirigeant indien s’est fixé comme objectif de faire de l’Inde la 3è économie mondiale à l’horizon 2030 et d’en faire un pays développé d’ici à 2047, qui correspondra au centenaire de l’indépendance du pays.

    Le 14 février 2025, Narendra Modi rencontrait Donald Trump à Washington. Deux semaines plus tard, Ursula von der Leyen était reçue à New Delhi. Longtemps l’Inde s’est méfiée de l’Union européenne. New Delhi préférait négocier en bilatéral avec Paris ou Berlin, plutôt qu’avec Bruxelles. Mais les temps ont changé pour le géant asiatique comme pour l’Europe, chamboulée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Les deux blocs partagent la même faiblesse, leur dépendance à la Chine. La présidente de la Commission européenne s’est engagée avec le Premier ministre indien à finaliser un accord de libre-échange d’ici à la fin de l’année et à diversifier la coopération en l’ouvrant sur la sécurité et la défense. La Commission espère trouver dans le marché indien de nouveaux débouchés, notamment pour les voitures, les produits agricoles, le vin et les spiritueux. Une ère nouvelle est-elle en train de s’enclencher entre l’Inde et l’UE alors que l’Europe est le premier partenaire commercial de l’Inde devant les États-Unis et la Chine ? L’Inde reste un pays ultra-protectionniste. Le contexte international donnera-t-il le coup de pouce nécessaire pour dépasser les blocages ?

    Invités :

    Christophe Jaffrelot, expert associé à l’Institut Montaigne. Directeur de recherche au CNRS et au CERI de Sciences Po. Également professeur de politique et sociologie indiennes au King’s India Institute de Londres.

    Co-auteur de « Les défis du Make in India » et « Les dynamiques régionales contrastées de l’Inde ». Institut Montaigne.

    Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS. Chercheur senior à Asia Centre.
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  • Oubliée en Syrie, l’euphorie qui avait suivi la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, après 13 ans de guerre civile. Début mars 2025, près de 1 500 personnes, ont été tuées en quelques jours dans l’ouest du pays. Des violences déclenchées par une attaque de partisans du clan Assad contre les forces de sécurité ou groupes alliés.

    S’en sont suivies des représailles aveugles : un millier de civils majoritairement alaouites ont été victimes d’exécutions sommaires. Les vidéos des exactions ont choqué les Syriens qui voulaient croire à l’apaisement et l’unité nationale promis par Ahmed al-Charaa, djihadiste repenti d’al-Qaïda, chef du groupe islamiste sunnite radical HTC (Hayat Tahrir Al Cham), devenu président par intérim de la Syrie.

    Alors la transition en Syrie est-elle menacée ? Faut-il craindre un nouvel embrasement du pays ? Ahmed al-Charaa est-il capable de cimenter une Syrie ruinée, morcelée en communautés ? Saura-t-il contrôler les plus radicaux de ses partisans et calmer la soif de revanche des loyalistes pro-Assad ?

    Le mouvement HTC au pouvoir depuis 3 mois s’est-il vraiment déradicalisé, ou est-ce une stratégie pour séduire les Occidentaux ? Quelle place la Syrie veut-elle occuper sur l’échiquier régional et quelle est sa politique vis-à-vis des grandes puissances ? Faut-il plus que jamais soutenir la transition en Syrie ou rester circonspect ?

    Avec

    - Hala Kodmani, Franco-syrienne, grand reporter au journal Libération, a publié en 2017 « Seule dans Raqqa », aux Équateurs

    - Aghiad Ghanem, chercheur franco-syrien, docteur en Relations internationales et enseignant à Sciences-Po Paris, spécialiste des alaouites

    - Anthony Samrani, co-rédacteur en chef du quotidien libanais L’Orient le Jour, a publié dans la collection Tracts de Gallimard « Vu du Liban, la fin d’un pays, la fin d’un monde ? ».

  • Qui aurait pu prédire qu’en 2025, le vieil adage « Si tu veux la paix, prépare la guerre » deviendrait d’une actualité brûlante ? Il n’aura fallu que quelques semaines à Donald Trump pour provoquer un basculement de l’ordre mondial : guerre commerciale tous azimuts, fin annoncée du parapluie américain qui protégeait l’Europe depuis 1945, humiliation sidérante de Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale de la Maison Blanche et alignement de Trump sur le discours du Kremlin…

    Un séisme pour les Européens qui prennent brutalement conscience de leur vulnérabilité face à la menace russe. Depuis, les 27 travaillent à la mise sur pied d’une Europe de la défense et planchent sur l’envoi de forces en Ukraine pour garantir la paix et la sécurité... Tandis que les pourparlers de Donald Trump avec Kiev et Moscou pour obtenir un cessez-le-feu s’éternisent, Vladimir Poutine préférant jouer la montre…

    La Russie représente-t-elle vraiment une menace existentielle pour les pays européens ? Les États-Unis sont-ils désormais nos adversaires ? L’OTAN est-elle condamnée à disparaître ? Comment répondre à la volonté d’hégémonie américaine proclamée par Donald Trump ? Quelle place pour la diplomatie quand la loi du plus fort, de l’Ukraine à Gaza l’emporte sur le droit international et le respect des droits humains ?

    Avec

    - Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales, professeur émérite à Sciences Po Paris et enseignant-chercheur associé au CERI, le Centre d’études et de recherches internationales, a publié en 2024 « L'art de la paix » chez Flammarion

    - Christine Dugoin-Clément, analyste en géopolitique, spécialiste de la Russie, auteure de «Géopolitique de l’ingérence russe : la stratégie du chaos», aux Éditions PUF (2025)

    - Pierre Servent, docteur en Histoire, spécialiste des questions de défense et de géopolitique, a publié «Le monde de demain. Comprendre les conséquences planétaires de l'onde de choc ukrainienne», chez Robert Laffont (2022).

  • Depuis juillet 2024, les relations entre la France et l’Algérie n’ont cessé de s’envenimer : c’est la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental qui a mis le feu aux poudres ; une décision perçue comme une provocation par Alger, soutien historique du Front Polisario.

    La crise diplomatique s’est aggravée mi-novembre avec l’arrestation à l’aéroport d’Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d’atteinte à l’intégrité nationale.

    Ces dernières semaines, le ton est encore monté d’un cran entre les 2 pays après le refus de l’Algérie de réadmettre sur son sol un certain nombre de ses ressortissants que la France souhaitait expulser.

    Paris menace désormais Alger de remettre en cause l’accord bilatéral de 1968 qui régit les conditions de circulation, de séjour et d’emploi des Algériens en France.

    De son côté, Alger rend Paris responsable de l’escalade et promet une réciprocité stricte et immédiate à chaque refus de visas.

    Jusqu’où peut aller cette nouvelle crise diplomatique entre l’Algérie et la France ? Le travail mémoriel censé panser les plaies toujours à vif de la colonisation reprendra-t-il un jour ? La coopération sécuritaire est-elle menacée ? L’Algérie va-t-elle chercher à renforcer ses liens avec d’autres puissances, en réponse aux tensions avec Paris ? Quels gestes concrets pourraient être faits de chaque côté de la Méditerranée pour ramener un peu de sérénité ?

    Trois invités :

    - Benjamin Stora, historien, spécialiste de l’Algérie, co-auteur avec Nicolas Le Scanff de la bande dessinée « Les Algériens en France. Une histoire de générations » (éditions la Découverte).

    - Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb et du monde arabe, chercheure associée à l’Université de Paris 1 - Panthéon Sorbonne (Laboratoire SIRICE), co-autrice avec Pierre Vermeren, de « Dissidents du Maghreb » aux éditions Belin

    - Emmanuel Alcaraz, agrégé et docteur en Histoire, chercheur associé à Mesopolhis (Sciences-Po Aix), a publié en 2024 « France-Algérie, de tragédies en espérance » chez Golias Édition et a co-dirigé « L'Afrique du Nord en mouvement, entre mobilisations populaires et restauration autoritaire », ouvrage à paraître aux éditions du Croquant.

  • Réélu président des USA, Donald Trump réaffirmait en janvier dernier (2025) qu’il voulait reprendre le canal de Panama, qui relie les océans Atlantique et Pacifique à travers ce petit pays d’Amérique centrale. Ledit canal appartient au Panama depuis 1999 et il continue d’obséder l’Amérique. (Rediffusion)

    Interrogé sur la possibilité d’employer l’armée pour annexer cette artère vitale du transport maritime mondial, le chef de la Maison Blanche a répondu qu’il ne pouvait pas assurer qu’il ne le ferait pas. Construit par les Américains, ce qui entretient à leurs yeux leur légitimité, le canal s’inscrit dans la doctrine Monroe, selon laquelle les États-Unis ont une forme de pré-carré, de contrôle sur l’Amérique latine. La crise générée par Trump sur le Panama ne manquera pas d’avoir des implications largement plus importantes en Amérique latine.

    Invités :

    Virginie Saliou, chercheuse en sécurité maritime à l’IRSEM, Institut de Recherche stratégique de l’École Militaire et titulaire de la chaire mers, maritimités et maritimisation du monde de Sciences Po Rennes Par téléphone, Frédéric Lasserre, professeur de Géographie politique à l’Université Laval au Québec et titulaire de la Chaire de recherches en Études indo-pacifiques Depuis les studios de nos confrères d’ICI Tours, Kevin Parthenay, professeur des Universités en Sciences politiques et membre de l’Institut Universitaire de France.

    À lire aussiLe canal de Panama: les enjeux réels et symboliques d'un lieu de pouvoir

  • Le Groenland a rendez-vous avec sa population, le 11 mars 2025, dans le cadre d’élections générales anticipées afin de remanier le Parlement du pays, à un moment où les relations avec le Danemark, l’Europe et Washington se trouvent à un point critique. La nation inuite est sous haute surveillance depuis que le président américain Donald Trump a renouvelé ses revendications sur l’île arctique, refusant d’exclure le recours à la force militaire pour s’en emparer.

    Pays semi-autonome dépendant du Danemark politiquement et financièrement, le Groenland reçoit de Copenhague une subvention globale de 500 millions d’euros par an. La question de l’indépendance totale est un sujet de débat. Des sondages récents ont montré que si la grande majorité des Groenlandais sont favorables à l’indépendance, peu d’entre eux sont prêts à compromettre leur niveau de vie pour y parvenir. Quatre fois plus grande que la France, l’île arctique est un enjeu géopolitique pour les États-Unis. Et fait l’objet de convoitises également de la part de la Chine et de la Russie. Avec plus de deux millions de kilomètres carrés, situé au nord-est du Canada dont il est séparé par 26 kms de détroit de Davis, le Groenland et ses 56.000 habitants sont positionnés géographiquement en Amérique du Nord, mais font partie de la sphère économique et juridique de l’Europe en raison de leur appartenance au Danemark, État membre de l’Union européenne. Regard sur ce territoire trop méconnu des grandes nations européennes.

    Invités :

    Damien Degeorges, consultant basé à Reykjavik en Islande et docteur en Sciences Politiques, spécialiste du Groenland. Auteur de « Terres rares : enjeu géopolitique du XXIè siècle », Éd. L’Harmattan Florian Vidal, chercheur à l’Université de Tromso, l’Université de l’Arctique de Norvège Emmanuel Hache, adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles, directeur de recherche à l’IRIS et chercheur associé à Economix.
  • Le camouflet essuyé par Zelensky à Washington, où il n’a pas obtenu les garanties de sécurité ni même le financement militaire espérés, met la Pologne dans une position délicate. Varsovie doit à la fois gérer son soutien à l’Ukraine et maintenir une relation forte avec les États-Unis, son principal allié jusqu’à présent en matière de sécurité.

    C’est à la Pologne que le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth a réservé sa première visite bilatérale européenne. Les USA considèrent la Pologne comme un allié exemplaire sur le continent.

    Un statut que la Pologne doit à ses 4,7% de PIB consacrés à la défense en 2025, la part la plus élevée au sein de l’OTAN. Surtout, une grande partie de ces fonds sont destinés à l’achat d’équipements militaires américains, en attendant le juteux contrat de 96 hélicoptères AH-64E Apache, signé en Août 2024 pour plus de 10 milliards de dollars. L’attitude de Trump marquant un désengagement américain n’en a pas moins créé une onde de choc en Pologne. À l’heure où l’administration Trump refuse d’envoyer ses forces en Ukraine dans le cadre d’une éventuelle mission de maintien de la paix et annonce la suspension de son aide à Kiev, les pays d’Europe centrale et orientale comme la Pologne, les pays baltes et la Roumanie qui ont toujours vu les États-Unis comme leur principal garant de sécurité contre la Russie sont en perte de confiance dans le soutien inconditionnel américain. La boussole stratégique polonaise va-t-elle pour autant changer ?

    Notre invité est Pierre Buhler, ancien ambassadeur de France à Varsovie. Professeur de Relations internationales à Sciences Po. « Pologne, histoire d’une ambition. Comprendre le moment polonais », aux éditions Tallandier.

  • Réélu président des USA, Donald Trump réaffirmait en janvier dernier (2025) qu’il voulait reprendre le canal de Panama, qui relie les océans Atlantique et Pacifique à travers ce petit pays d’Amérique centrale. Ledit canal appartient au Panama depuis 1999 et il continue d’obséder l’Amérique.

    Interrogé sur la possibilité d’employer l’armée pour annexer cette artère vitale du transport maritime mondial, le chef de la Maison Blanche a répondu qu’il ne pouvait pas assurer qu’il ne le ferait pas. Construit par les Américains, ce qui entretient à leurs yeux leur légitimité, le canal s’inscrit dans la doctrine Monroe, selon laquelle les États-Unis ont une forme de pré-carré, de contrôle sur l’Amérique latine. La crise générée par Trump sur le Panama ne manquera pas d’avoir des implications largement plus importantes en Amérique latine.

    Invités :

    Virginie Saliou, chercheuse en sécurité maritime à l’IRSEM, Institut de Recherche stratégique de l’École Militaire et titulaire de la chaire mers, maritimités et maritimisation du monde de Sciences Po Rennes Par téléphone, Frédéric Lasserre, professeur de Géographie politique à l’Université Laval au Québec et titulaire de la Chaire de recherches en Études indo-pacifiques Depuis les studios de nos confrères d’ICI Tours, Kevin Parthenay, professeur des Universités en Sciences politiques et membre de l’Institut Universitaire de France.

    À lire aussiLe canal de Panama: les enjeux réels et symboliques d'un lieu de pouvoir

  • Fin de l’isolement diplomatique de Moscou et soutien de Washington à la Russie à l’ONU marquant un véritable rapprochement. Mise au pied du mur de l’Europe désormais sommée d’assurer sa propre défense.

    La guerre d’Ukraine qui vient d’entamer sa quatrième année plonge le droit international et l’ordre établi après la Seconde Guerre mondiale dans un véritable gouffre. Voilà l’échiquier géopolitique mondial renversé alors que se joue la survie de l’Ukraine en tant qu’État souverain et indépendant et l’avenir de l’Europe. L’Europe qui a toujours su que sa relation avec la seconde administration Trump serait difficile mais les électrochocs qu’elle a reçus ces derniers jours constituent une crise en même temps qu’un défi, alors qu’elle n’a ni anticipé sur le dénouement du conflit, ni préparé les différents scénarios post-guerre.

    Invités :

    Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors et professeure émérite au CNAM. « Choisir l’avenir. 10 réponses sur le monde qui vient », CNRS éditions Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’IRIS, l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques.
  • L’histoire s’accélère. Et Vladimir Poutine n’a jamais été aussi près de gagner sa guerre en Ukraine.
    Après trois ans de combats acharnés qui ont fait des centaines de milliers de victimes des deux côtés ; pour le président russe, la promesse de négociations est un premier pas vers une fin de la guerre aux conditions russes. C’est aussi un formidable renversement de situation.

    Alors que Joe Biden refusait les propositions de sommet de Vladimir Poutine et cherchait à maintenir isolé le dirigeant du Kremlin, l’approche de Trump est comme on pouvait s’y attendre aux antipodes de celle de son prédécesseur. Le Chef de la Maison Blanche est même allé jusqu’à endosser le discours du Kremlin en accusant l’Ukraine d’avoir initié la guerre. Voilà la Russie subitement sortie d’une ostracisation diplomatique longue de trois ans. Et l’UE mise sur la touche de manière ostentatoire.

    Le grand rêve de Moscou semble prendre chair : la mise à mal de l’alliance transatlantique, c’est une victoire pour Poutine. La glace est brisée. L’isolement terminé.

    Invités :

    Marie Mendras, professeure à Sciences Po, membre de la revue Esprit. Dernier ouvrage : « La guerre permanente. L’ultime stratégie du Kremlin », éd. Calmann-Lévy 2024 Galia Ackerman, historienne, spécialiste de la Russie et d’Ukraine. Directrice de la rédaction de Desk Russie Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie. Directeur de Recherche à l’IRIS. «Géopolitique de la Russie», éditions Eyrolles
  • À l’aube d’une quatrième année de guerre, les Ukrainiens ne faiblissent pas face à l’agression russe. Mais les morts, les blessés et les bombes pèsent de plus en plus lourdement. Les Ukrainiens sont aussi fatigués et aspirent à un retour à une vie sans combats.

    Après le choc en 2022, l’espoir en 2023, les difficultés en 2024, 2025 marque un tournant avec une lassitude certaine et la réalité qui s’impose selon laquelle les Ukrainiens doivent désormais se battre seuls. En tout cas sans les Américains.

    La question reste ouverte en ce qui concerne les Européens. La suite est également claire : l’Ukraine n’entend pas renoncer à ses territoires souverains, ni à son adhésion à l’OTAN. Cette position est-elle tenable ? D’aucuns assurent que le gel sous pression de Trump est le prélude à une seconde guerre russo-ukrainienne. Un conflit futur quand le facteur Trump disparaitra. Quelle paix pour l’Ukraine ?

    Invités :

    Alexandra Goujon, maître de conférences à l’Université de Bourgogne Auteur de « Ukraine : de l’indépendance à la guerre », éd. le Cavalier bleu Philippe Gros, maître de recherche à la FRS, la Fondation pour la recherche stratégique, spécialisé dans les questions militaires Yurri Clavilier, chercheur à l’International Institute for Strategic Studies.
  • Regard sur le pays le plus peuplé de l’Union européenne, avec près de 85 millions d’habitants, qui se trouve, depuis sa réunification en 1990 et les élargissements de l’Union européenne dix ans plus tard, au cœur, voire au centre de l’Europe. Devenue le modèle de « l’ExportNation » innovante et agile, l’Allemagne occupe le troisième rang mondial des puissances économiques, derrière les États-Unis et la Chine et devant le Japon avec un PIB par habitant 1,2 fois plus élevé que la moyenne de l’Union européenne. Mais le retour de la guerre sur le continent européen a provoqué un électrochoc. Le modèle d’une Allemagne « nain politique et géant économique » installée dans un pacifisme de principe à l’abri du parapluie américain a vacillé. Une mue est en train de s’opérer.

    L’augmentation du budget de la défense ou la définition d’une stratégie de sécurité nationale témoignent de la volonté de Berlin d’inaugurer une ère nouvelle. Les élections anticipées du 23 février prochain sont un scrutin d’importance pour les choix à venir du pays. Le favori de ce rendez-vous politique est Friedrich Merz, candidat de l’Union chrétienne-démocrate, la CDU. Sa principale adversaire est la candidate du parti d’extrême droite, l’AFD, qui fait figure de deuxième formation la plus populaire de ces élections. L’AFD n’a toutefois aucune chance de gouverner, aucun parti ne souhaitant former de coalition avec elle. Une future coalition entre la CDU et le SPD du chancelier sortant Olaf Scholz fait en revanche partie des possibles.

    Claire Demesmay, chercheuse associée au Centre Marc-Bloch à Berlin et professeure à la chaire Alfred-Grosser de Sciences Po. Sabine Jansen, professeur au CNAM, Centre National des Arts et Metiers. Corédactrice en chef de la revue Questions Internationales. Hans Stark, professeur de civilisation allemande contemporaine à Sorbonne Université. Conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI et secrétaire général du Comité d’Études des relations franco-allemandes, le CERFA.

    Édition en partenariat avec la revue Questions Internationales - Allemagne Changement d’époque.

  • Les matières premières jouent toujours un rôle-clé dans les dynamiques économiques et commerciales ainsi que dans les relations entre États. Qu’il s’agisse de matières premières agricoles, d’énergie ou de métaux. Concernant ces derniers, un siècle minier s’ouvre et la question qui se pose est de savoir où trouver tous les métaux dont nous allons avoir besoin. Que ce soit pour la transition énergétique ou numérique. La production mondiale actuelle est largement insuffisante. Selon la CNUCED, Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement, la somme des projets miniers prévus d’ici à 2030 est au minimum dix fois moins élevée que les besoins.

    De plus, alors qu’une ruée sur les métaux s’amorce, le monde réalise l’emprise établie de la Chine, qui exploite des mines sur son sol et à l’étranger, importe et raffine les minerais en métal avant de fabriquer une multitude d’équipements. Selon l’Institut de Géologie des États-Unis, la Chine contrôlerait une trentaine sur la cinquantaine de métaux critiques. Un tiers environ des réserves mondiales pour l’ensemble des métaux serait concentré en Afrique. L’Afrique dont certains affirment qu’elle va diriger le monde en termes d’industrie minière. Édition en partenariat avec la Revue Internationale et Stratégique - Matières premières : rareté, rivalités, dépassement.

    Emmanuel Hache, adjoint scientifique et économiste-prospectiviste à IFP Énergies nouvelles, directeur de recherche à l’IRIS et chercheur associé à Economix. Romane Lucq, chargée de mission à l’IRIS. Émilie Normand, ingénieure économiste à IFP Énergies nouvelles.
  • La déroute militaire du Hezbollah au Liban, puis en Syrie marque un tournant et bouleverse la géopolitique du Moyen-Orient. Une page vient de se tourner. Les ambitions de puissance régionale de l’Iran sont sérieusement mises à mal. La République islamique est fragilisée. Sa situation économique est jugée catastrophique.

    Parallèlement, le programme nucléaire de l’Iran n’a jamais été aussi avancé, en quantité comme en qualité. Le programme balistique iranien a lui aussi été accéléré. Le délai de sécurité d’un an a été enfoncé depuis longtemps. Avec la destruction de ses milices par Israël, l’Iran a perdu la première couche censée le protéger contre ses ennemis.

    D’où la tentation de rétablir sa dissuasion régionale en franchissant le seuil nucléaire. La diplomatie est-elle encore possible ? Mardi dernier (4 février 2025) à Washington, Donald Trump a signé devant les journalistes un décret présidentiel rétablissant une « pression maximale sur Téhéran dont le programme nucléaire serait une menace existentielle pour les États-Unis. L’objectif est d’assécher les revenus pétroliers du régime. Donald Trump veut des négociations avec Téhéran. Et Téhéran semble soudainement intéressé à discuter de son programme nucléaire après avoir traité Joe Biden avec un mépris non dissimulé. Quelques jours avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, Moscou et Téhéran signaient un accord stratégique de vingt-cinq ans. Une guerre indirecte oppose de facto Israël et l’Iran. La nouvelle configuration du Moyen-Orient provoquera-t-elle durcissement ou assouplissement de l’Iran ? Quel genre d’accord Donald Trump veut-il avec Téhéran ?

    Invités

    Azadeh Kian, professeur de Sociologie à l’Université Paris Cité ». « Rethinking gender, ethnicity and religion in Iran ». Réédition 2025 chez Bloomsbury. Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po. « L’art de la paix » chez Flammarion.
  • Cessez-le-feu fragile au Liban, alors qu’Israël se félicite d’y avoir affaibli un allié de l’Iran. Le Hezbollah qui souffre également de la chute de Bachar al-Assad chez le voisin syrien. Israël aurait dû retirer ses troupes du Liban, fin janvier, mais a retardé jusqu'au 18 février le retrait complet de ses troupes du Liban-Sud arguant d’un retard dans le déploiement de l’armée libanaise dans cette région. Selon les termes de l’accord, le retrait concernera également les miliciens du Hezbollah.

    Seules l’armée libanaise et la Force Intérimaire des Nations unies au Liban pourront alors se déployer dans la zone. Éprouvé par la crise économique et financière qui dure depuis 2019 ainsi que par les séquelles de la guerre entre le Hezbollah et Israël, le Liban après deux ans de vide politique a rallumé la flamme de l’espoir en élisant Joseph Aoun à la présidence du pays. L’État libanais va-t-il pouvoir s’affirmer ? L’armée libanaise s’ancrer au Sud-Liban ? L’économie redémarrer ? Le Liban sortir de l’orbite iranienne ? Les déclarations de Donald Trump sur la prise de contrôle de la bande de Gaza par les États-Unis ont placé la région dans un état de sidération.

    Regard avec nos invités :

    Anthony Samrani, co-rédacteur en chef au quotidien libanais « L’Orient le Jour ». Auteur de « Vu du Liban. La fin d’un pays, la fin d’un monde ? » chez Gallimard Karim-Émile Bitar, enseignant à Sciences-Po.

    À écouter aussiDonald Trump assure que les États-Unis vont «prendre le contrôle de la bande de Gaza»

  • Depuis 10 ans, le nombre d’armes nucléaires dans le monde est en augmentation. Selon le SIPRI, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, on recense plus de 12.000 têtes dans les arsenaux des neuf États possédant des armes nucléaires, dont près de 4.000 déployées et 2.100 en alerte c’est-à-dire prêtes à l’emploi.

    Si 85% de ces ogives sont américaines ou russes, Pékin se distingue par un fort dynamisme et une trajectoire ascendante, faisant de la Chine le troisième État nucléaire sur le plan numérique.

    Après la fin de la guerre froide, le facteur nucléaire semblait avoir perdu de son acuité. Mais depuis l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014, l’environnement stratégique mondial s’est dégradé en même temps que s’est exacerbée la compétition stratégique entre les États-Unis et la Chine, et dégradée la situation sécuritaire au Moyen-Orient. Ainsi, le contexte mondial est venu réinstaller l’arme nucléaire au centre du jeu international. Plus que jamais le risque de prolifération se pose au risque de désagréger l’ordre nucléaire contemporain. Avec la conflictualisation accrue des relations internationales, l’arme nucléaire se trouve revalorisée dans les États qui la possèdent déjà avec la modernisation des arsenaux et le développement d’une rhétorique maniant la menace nucléaire. Revalorisation qui pourrait aussi se traduire par la décision de certains États de se doter de l’arme nucléaire. La dissuasion est-elle un facteur modérateur dans les relations internationales ? Quel rôle joue exactement l’arme atomique dans un paysage où les formes de guerre se sont diversifiées ? La prolifération nucléaire, l’un des grands enjeux de sécurité de notre temps ?

    Invités :

    Héloise Fayet, chercheuse à l’Institut Français des Relations Internationales, spécialiste des questions nucléaires Serge Sur, membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Rédacteur en chef de la revue Questions internationales Olivier Zajec, professeur de Science politique à l’Université Jean Moulin-Lyon III où il dirige l’Institut d’Études de Stratégie et de Défense.

    Édition en partenariat avec la revue Questions internationales « Armes nucléaires. Le retour de la menace ».

  • Le 19 janvier 2025 voyait l’entrée en vigueur de l’accord intervenu entre le gouvernement israélien et le Hamas. Un accord de trêve davantage qu’un accord scellant la fin du conflit. Beaucoup de choses restent en effet à négocier. L’accord comporte trois phases. La première, celle qui a cours actuellement consiste en un échange : otages israéliens d’un côté, de l’autre, prisonniers palestiniens et retrait israélien des zones peuplées de Gaza.

    Le cessez-le-feu est jugé fragile avec des chances de réussite plutôt minces après 15 mois de guerre à Gaza. D’autant qu’un autre conflit s’est éveillé avec l’opération lancée à Jenine le 21 janvier, ouvrant un nouveau front en Cisjordanie qui est au bord de l’embrasement. Quelles perspectives pour cet accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas alors que l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens a été contrainte de baisser son rideau cette semaine à Jérusalem, cessant ainsi toute activité dans les Territoires occupés.

    Quels compromis Palestiniens et Israéliens sont-ils prêts à faire ? Le retour de Donald Trump facilitera-t-il un terrain d’entente ? Le chef de la Maison Blanche pourra-t-il résister à l’influente extrême droite israélienne, lui qui entend conclure un vaste accord de paix régional incluant les pays arabes opposés à l’Iran ?

    Invités :

    Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des Universités, président de l’IREMMO Alain Dieckhoff, directeur de recherches au Centre de Recherches Internationales, le CERI de sciences PO qui a récemment publié « Israël-Palestine : une guerre sans fin » Nicolas Falez, journaliste à RFI, spécialiste du Proche-Orient.
  • Il y a cinq ans. Le Brexit. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le 31 janvier 2020, puis du territoire douanier l’année suivante. Cet anniversaire tombe en plein retour de Donald Trump à la Maison Blanche et les interrogations autour de la relation spéciale entre le Royaume-Uni et les États-Unis sont là. Le Premier ministre travailliste britannique a essuyé des tirs à boulets rouges de la part d’Elon Musk.

    Keir Steimer a, de son côté, souvent accusé ses adversaires conservateurs anglais de ressembler à Donald Trump ce qui dans sa bouche n’était pas un compliment. C'est dire combien la route promet d’être un peu compliquée. Parallèlement, l’arrivée du gouvernement travailliste en juillet 2024 s’est accompagnée d’un changement de ton et de rhétorique à l’égard de l’UE qui contribue à améliorer la relation politique entre le Royaume-Uni et ses voisins et à changer progressivement la perception qu’ils ont de son rôle en Europe.

    USA / UE ? De quel côté le Royaume-Uni va-t-il pencher ?

    Invités :

    Sylvie Matelly, directrice de l’Institut Jacques Delors Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman Thibaud Harrois, maître de conférences en Civilisation britannique contemporaine à l’Université Sorbonne nouvelle.
  • La compétition stratégique avec la Chine promet d’être au centre du second mandat de Donald Trump. Pression économique, via de nouvelles sanctions commerciales, engagement militaire et technologique accru pour contrer Pékin, mobilisation et renforcement des alliés et partenaires des États-Unis dans l'Indo-Pacifique face à la Chine à coup de pressions visant à une augmentation des dépenses militaires et des achats d’armement américain.

    La stratégie de Washington vis-à-vis de la Chine est un sujet de continuité bipartisane aux États-Unis. Inquiets, les Chinois privilégient en ce début de mandat une attitude du « wait and see », mais appréhendent l’imprévisibilité de Donald Trump, eux dont les réactions sont par ailleurs difficiles à prévoir.

    Invités :

    Jean-Pierre Cabestan, directeur de recherche émérite au CNRS et professeur émérite à l’Université Baptiste de Hong-Kong et chercheur à Asia Centre Paris. « Deng Xiaoping. Révolutionnaire et modernisateur de la Chine » chez Tallandier Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’IFRI, l’Institut Français des Relations Internationales. Directeur de « L’Indo-Pacifique face à Trump II. Dans l’étreinte brutale de l’oncle Sam », Étude de l'IFRI Romuald Sciora, essayiste franco-américain, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’IRIS et membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal. « L’Amérique éclatée. Plongée au cœur d’une nation en déliquescence » chez Armand Colin.