Avsnitt

  • C’est notre dernière semaine avant quelques vacances alors, à l’heure du bilan, Squaaly nous confie ses plus grands secrets.



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  • Nous sommes le 30 juin, c’est le retour des paquebots de croisière géants. Ces immeubles flottants qui font le bonheur des touristes, au détriment des habitants et de l’environnement. Baba Squaaly ne pouvait pas rater ça...

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  • Abstention record. Le terme est encore sur toutes les lèvres et à la une de tous les journaux, alors que les élus régionaux et départementaux vont prendre officiellement leur fonction. Elu.es par seulement un Français sur trois, rappelons-le, mais élu.es tout de même, la classe politique comme les commentateurs, commentatrices avisé.es, y ont été de leurs blablas affutés… 

    Toutes et tous ou presque ont considéré que si les gens ne votaient pas c’est que l’urne était trop loin. Le diagnostic posé, en deux-deux, ils ont allongé la solution sur le billard. 

    Dans la démocratie de demain, puisque l’urne est trop loin, on votera de la maison, en pantoufles et marcel, en peignoir et bigoudis. Dans la démocratie de demain, le corps électoral sera ventripotent voire obèse. Personne ne sortira plus de chez lui. Bonjour le vivre ensemble ! Il sera remplacé par le vivre chacun chez soi. On a déjà le télétravail, les courses à domicile, les Deliveroo de la gastronomie voire de la gastro-entérite et les uber-shit pour la défonce. Même nos vacances se vivront en réalité virtuelle. Ça sera tout bénef’ pour notre BC, notre Bilan-Carbone. Fini les heures d’attente entre deux avions. Plus de rencontre impromptue, plus d’histoire d’amour qui naît au duty-free de Francfort se concrétise sur une plage de l’Océan Indien et agonit dans un F2 en périphérie d’une ville de plus 300.000 habitants ou dans un hameau campagnard à 2h de tgv d’une gare parisienne. De toutes façons on s’en fout, on a déjà Meetic. Alors pour les élections, on balaiera d’un coup de pouce attendri ou rageur, le panel des candidats, avant de choisir l’heureux élu d’un coup de clic comme dans une émission de télé-réalité. 

    Pour préserver l’intimité du vote, tu voteras depuis ton cafoutch entre les balais l’aspiro et des baskets qui crognottent. Plus de problème non plus de livraison des professions de foi, tout sera en ligne et si ton téléphone est un vieux machin à clapet, un truc qui ne te permet pas de commander tes dosettes de cafés et que ton ordi ou ta connexion sont en panne et bien tu seras irémédiablement compté parmi les abstentionnistes. Compté électroniquement parmi les abstentionnistes et ça, ça a de la gueule. Non ? 

    Mais bon tout ça ce n’est pas pour demain. Et comme demain, c’est bientôt l’heure des vacances, je vous emmène en croisière ça nous changera !


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  • Le game est mort, vive le game. Le game est mort de mort naturelle à moins qu’il n’ait été massacré en ce dimanche électoral, sans haine à coup de canne à pêche, de parasol ou juste par lassitude, par ennui.

    Le game est mort, vive le game. J’ai tué le game ! Oui, j’ai tué le game. J’ai tué. j’ai tué. Tu as tué. Tu as. Tu es. Tu es le game aussi. Inévitablement, il ou elle est le game. Il ou elle hait le game quand il ou elle ne se contente pas d’y être juste indifférent car le game nous horripile ou face, par devant par derrière, à droite comme à gauche, bien raide dès le matin ou demi molle, à l’heure du dernier verre tard dans la nuit quand les résultats tombent un à un annonçant la mort du game. Le game est mort, vive le game !

    Dans des urnes en ruine, le game est mort. Dans des urnes rongées par les termites de l’oppulence et de la paresse intellectuelle, le game est mort. Poussière, il est redevenu poussière qu’on glisse sous un tapis usé jusqu’à la corde pour faire place nette. Par manque d’envie, de désir. Zéro libido. Rien. Nada ! Le game est mort, vive le game ! A moins que ça ne soit le game qui m’ait tué façon homard à l’armoricaine, annihilant ma volonté dans un court bouillon tiédasse. « Dans un cas comme dans l’autre, tu l’as dans le baba, Squaaly », me dis-je à moi-même, soliloquant à voix haute.

    Le game est mort, et j’l’ai dans le baba. Le game est mort, vive le game ! Un nouveau game est appelé à régner, araignée quelle drôle de nom, pourquoi pas libellule ou papillon. Pourquoi pas, comme me le suggérait Prévert. « De deux choses lune, l’autre c’est le soleil » glissait-il aussi, me condamnant à l’optimisme à perpétuité. De quelle larve, alors, de quelle chenille naitra ce flamboyant et coloré papillon qui nous redonnera goût au game, qui nous verra jouer à nouveau avec les lois et les règles, plutôt que de les subir. Aucune expertise ADN, ne viendra malheureusement contredire ce crime de lèse démocratie, cette abstention record. Aucune. La démocratie n’est pas une majesté sur un trône, façon poupée de cire dans un Musée Grevin quelconque. La démocratie vit, respire, bouge, tangue, évolue et aujourd’hui si le game est cliniquement mort ou placé sous respirateur artificiel, n’oublions pas que nous qui sommes en vie, nous sommes le problème et nous sommes la solution. Alors, à nous de jouer, c’est vital !


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  • Ton téléphone est ton meilleur ami, j’en sais quelque chose, je suis un peu pareil, kif-kif, same-same. comme toi, je m’endors avec mon téléphone en main et mime de rien, au réveil, après qu’il a glissé entre les draps ou chuté sur le parquet, je scrolles de mon pouce le vide au creux ma main dans un geste reflexe. Oui, toi et moi, on a le même geste au réveil, nous scrollons en grande largeur le vide de nos mains comme si un flot de news y défilait, comme si le fil permanent de l’AFP ou le mur de réseau social préféré s’affichait dans le vide de nos paumes. 

    Paumes paumes paumes paumes. J’entends résonner au loin, le 5ème de Beethoven histoire de donner un peu de cérémonial à cet instant, tel un générique d’émission d’info sur une chaîne à grande écoute. Mon téléphone, c’est ma vie. A chaque instant, et plus que mon ombre, il ne me lâche pas. Je le sors, l’allume, y prend des notes, y écris tout ou partie de ces textes que je te lis à l’antenne. Avec lui, je sais tout et en temps réels. Pas de cachoterie entre nous. Il m’informe de la fermeture du tronçon d’autoroute comme de la chute des immeubles de la rue d’Aubagne. Je me souviens que ce 5 novembre 2018, j’étais avec lui en main, en train de photographier les interstices du mur de la Plaine quand la nouvelle est tombée comme des immeubles qu’on a laissés pourrir. Presque en temps direct.

    C’est de mon téléphone que j’ai immédiatement appelé un ami de la rue d’Aubagne pour savoir si tout allait bien pour lui. Tout va si vite, l’info va si vite que parfois j’organise des championnats entre médias pour savoir lequel affichera en premier sur mon écran, le résultat attendu d’un match ou la mort de tel acteur ou de tel chef d’état. Dimanche, pour sûr, mon téléphone va frôler la surchauffe. Je vais passer la journée à scruter le taux de participation, tout en cherchant une recette de gaspacho. Plus tard, je dénicherai la meilleure technique pour faire disparaitre une tâche de tomate sur un tee-shirt blanc et essaierai de trouver des raisons d’espérer dans ce beau pays qu’on appelle France. Mais j’anticipe. Aujourd’hui c’est jeudi, dernière journée de ma semaine à l’antenne… et oui l’heure du week-end a sonné pour moi, un week-end que je vous souhaite exceptionnel, d’autant que c’est mon dernier week-end avant les vacances. 


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  • Je vous l’ai déjà dit, dimanche dernier, j’ai été voté… j’ai même été assesseur dans une ville où il en manquait… je fais donc partie de cette minorité agissante qui croit encore qu’un bout de papier plié en 2 pour les départementales, en 8 pour les régionales peut encore changer la vie. Faut dire que j’ai de l’entrainement ! Ça fait si je ne dis pas de bêtise, 40 ans que j’effectue mon devoir de citoyen. 40 piges que je m’isole, plie le bulletin, fourre l’enveloppe, glisse l’enveloppe, appose mon paraphe sur le registre et repart avec un sourire de baigneur. 40 ans que, dès qu’on me le demande, je m’exécute. La première fois, j’ai gagné… au tirage et au grattage. Abolition de la peine de mort et fête de la musique en cadeaux bonux… Pour le reste, je ne sais plus. J’ai dû voter chirac, j’ai dû voter Hollande aussi. 

    C’est beau la langue française. Avec “j’ai dû”, je ne dis pas forcément la même chose. Avec “j’ai dû voter Chirac”, je dis l’obligation que je me suis imposé, car il n’avait rien de naturel là. Jamais je n’avais imaginé voter Chirac, mais il m’a semblé que c’était mon devoir pour ne pas voir le roi de la porcherie à l’Elysée. 

    Avec j’ai dû voter Hollande, il y a là, une part d’incertitude, comme si j’avais oublié, comme si je n’étais plus sûr. Faut dire que si j’avais su… mais bon quand on glisse l’enveloppe dans l’urne, on ne sait pas. Quand on ne la glisse pas, non plus. On fait confiance aux autres, à moi par exemple et moi si j’étais vous, si j’étais les 2 français sur 3 qui n’ont pas voté, je ne me ferai pas confiance. Je ne ferai pas confiance à un mec qui a dû voter Chirac et a dû voter Hollande sans que cela veuille dire la même chose dans les deux cas. Comme éditorialiste du Nova Jour se lève, je ne suis pas mauvais. Comme électeur, je ne sais pas, en tout cas à lire l’évolution de la société française, j’ai des doutes. Heureusement, je ne suis pas tout seul à voter. On est des centaines de milliers, des millions même. Alors, je vous en prie, ne me laissez pas seul face à mes conneries, votez ! votez la couleur que vous voulez ! Votez rouge, votez vert, votez bleu, votez noir, votez arc-en-ciel et même blanc, je sais ça compte pour du beurre, mais sans beurre que le croissant au réveil est triste. Votez, s’il vous plait pour compenser mes conneries.


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  • Pour bien comprendre et pour ne rien louper des élections départementales et régionales qui se déroulaient dimanche dernier, j’ai choisi d’être suppléant d’une assesseuse dans un bureau de vote marseillais. Dimanche, j’ai donc voté et permis à d’autres d’exprimer librement leur choix. Dans le bureau de vote ou j’avais été affecté un peu plus d’un millier d’habitants de l’hyper-centre marseillais étaient invité à se prononcer. A 20h, ils n’étaient que 348 à avoir fait le voyage. 352 pour dire juste, deux personnes s’étant présentées sans qu’on ne les trouve sur les listes sur lesquelles elles pensaient être inscrites et deux autres pour lesquelles il manquait les procurations qui leur donnaient droit de vote. 4 personnes qui bien que présentes n’ont pu voter et ce n’est pas faute d’avoir essayé de joindre le service centrale des listes électorales de la ville de Marseille qui, malheureusement, en ce dimanche electoral répondait aux abonnés absent. 

    C’est aussi ça les rouages de la démocratie. Une démocratie qui a payé manifestement le prix de la privatisation par l’état de l’envoi des professions de foi : de nombreux électeurs se plaignant de n’avoir rien reçu. Et encore ceux-là avaient fait le déplacement jusqu’à l’urne. Un de ceux-là a même glissé dans l’enveloppe en lieu et place du bulletin, un petit mot manuscrit sur lequel il exprimait son mécontentement. Pour lui, le bureau de vote avait des allures de bourreau de vote, comme il existe des bourreaux des cœurs. Mais revenons à nos votants et à leurs suffrages. Depuis les résultats ont été publiés, je ne les reprendrai pas ici ; vous avez encore tout le loisir de les consulter sur le site du Ministère de l’Intérieur, le même ministère qui a décidé de privatiser l’envoi des professions de foi. Profitez-en, car qui sait ce qu’il en sera lors des Présidentielles de 2022. 

    Revenons à nos votants, En les voyant s’avancer un à un, de l’isoloir à l’urne, j’essayais bien de pronostiquer les résultats à venir, de deviner les tendances du moment et les seules conclusions que je suis arrivé à tirer sont une forte participation de la basket, suivi à quelques pas de là par les sandales et autres tongs. La chaussure de ville ou le talon aiguille croyez-moi, ne faisant pas de bons scores sur ce bureau précisément. Très peu de costumes et de tenues excentriques, pas de fluo non plus à ma grande surprise. Si j’en connaissais plus d’un, ils sont fort peu qui me semblaient infréquentables de prime abord, comme quoi ! C’était un dimanche de vote à Marseille, un dimanche où les abstentionnistes ont ici aussi tué le game. 


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  • Moi, une fête de la musique un lendemain d’élections évoque à mon esprit torturé, le temps des radio-crochets de mon enfance, quand des apprentis chanteurs et chanteuses s’échinaient à la queue leu leu sur un podium de fortune. J’étais minot et déjà, je trouvais ça consternant. On ne parlait pas encore de télé réalité ni de Star-Ac’, de Nouvelle Star ou de The Voices, juste de coqs et de poules du village. Alors, cette fête de la musique qui déboule au lendemain de ce dimanche aux urnes me donne des idées, des idées de démocratie direct : si nos responsables politiques étaient élus à l’applaudimètre… oui si on ne les choisissait pas dans l’isoloir mais aux vues de toutes et de tous dans un raffut sans nom. Par les temps qui courent, on aurait surtout le droit à une belle minute de silence, non ? 

    Si on élisait nos représentants sur leur capacité à chanter et à nous faire chanter. Si on les élisait sur leur propension à nous émouvoir, à nous dire ce qui leur donne envie, sur ce qu’ils ont envie que l’on partage et plus juste sur ce qui les frustre. Si, on les élisait sur cet part de beau que chacun de nous a en lui, peut être même pour reprendre une formule qui vous va si bien sur ce qui leur a donné envie de se lever, peut être que ceux qui ont fait leurs choux gras de la haine et du rejet de l’autre n’auraient pas la même audience, que les voix du plus grand nombre, que les voix de la majorité d’entre nous ne se porteraient plus ces candidats qui chantent faux, sur ces candidats sans générosité dans la voix, et sans espoir autre qu’une somme de désespoirs, d’aigreurs et de rancœurs. Tout ceci est illusoire, chimérique. Alors pour être concret, pour être ancré dans le réel en ce jour de Fête de la Musique, à l’heure des tractations et autres désistements républicains ou pas, et à quelques jours des premiers festivals de l’été, assis, debout, avec ou sans pass, avec ou sans masque, je dirai juste que l’été sera chaud, pas sûr pour autant qu’il soit beau. En tout cas, cet été qui demarre aujourd’hui n’a pas fini de faire du bruit. 


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  • Un ami sur Facebook et plus parce qu’affinités, exposait il y a une dizaine de jours sur le réseau social, un florilège d’affiches et de profession de foi de candidats, toutes accompagnés de la mention : « Les candidats de Marine le Pen ». Ces portraits ont fait réagir plus d’un de ses amis. Perso, j‘ai comme règle de ne pas m’attaquer au physique, et respectueux de leur personne, j’éviterai de les taquiner sur le sujet, d’autant qu’on n’a certainement pas le même humour. Reste que les amis de mon ami qui ne sont pas forcément mes amis, n’ont pas été aussi prévenant, leur reprochant leurs regards fermés, éteints à l’image de leurs idées étriquées. Pour ma part, je dirai juste citant Coluche, que leur mine est patibulaire mais presque, ajoutant dans la foulée qu’ils ne sont souvent pas de la première jeunesse.

    Ce qui est vrai pour les candidats du rn, l’est malheureusement souvent pour la plupart des candidats des partis politiques toutes tendances confondus. La jeunesse est rarement une valeur et quand elle l’a été, quand jeunesse et bogossisme furent combinés, le résultat n’a pas été brillant. Rappelons-nous juste de la dernière présidentielle, où le jeune beau qui devait être un rempart à l’extrême droite, a réussi depuis le challenge de transformer nos manifestations en champs de bataille, décourageant de fait plus d’un citoyen d’exercer son droit de manifester. Ce qui ne se dit plus dans la rue, vient peut-être un jour caresser ta joue.Je dis ça, je dis rien et surtout je n’excuse ou ne valide rien.

    Mais revenons à nos moutons, à l’élection. Une élection n’est pas un concours de beauté, elle peut s’apparenter à un tournois de charisme, mais elle doit surtout se placer sur le terrain des d’idées, des idées et des projets de société. Quel que soit leur physique, ces candidats appartiennent à notre nation, on ne peut les mépriser. Il vaudrait mieux inventer de nouveaux espoirs, de nouveaux rêves, de nouveaux défis pour annihiler les idées simplistes des droites extrêmes et faire nation autour d’aventures qui nous élèvent, plutôt que de patauger dans la fange et les ornières de ces partis aux idées courtes.


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  • Quand de confinements en couvre-feu, tu as pris l’habitude que ta vie s’apparente au vide, un vide plein de toi et rien que de toi, que ta vie ne soit plus rythmée que par des apéros en distanciel mon mari, des annulations et des impossibilités de faire, tu prends le pli, un pli impeccable, droit et lisse, comme celui de ton pantalon du dimanche, celui des grandes occasions que tu finis avec le temps par enfiler tous les jours.

    Plus de rythmes, rien, nada. Tu n’as rien fait pendant des mois et des mois, et tout en râlant, tu y as pris goût. Alors quand la vie redémarre telle une chenille un soir de beuverie ultime, quand la vie reprend sur un rythme tout juste haletant, tu n’es pas plus au tempo. Tu ne notes rien, pensant le report voire l’annulation, proche. Tu confonds les jours, les lieux. Tu n’es plus dans le coup. Tu ne sais même plus réserver ta place, ou demander une exo’ pour compter parmi les happy-fews qui verront, entendront et aimeront ou pas ces monceaux de culture qui te sont jeter en pâture. Il t’arrive même d’oublier de convoquer ta bande de potes pour cette méchante soirée que tous attendaient. C’est simple, tu es out, hors-jeu comme on dit au ballon. Tu n’es plus dans le coup. Tu as toujours une mesure, voire plus de retard. Tu ne sais même plus la différence entre un dîner et un souper, quant à tes amis à force de les voir en vignette dans ton ordi comme une équipe de foot Panini, tu ne les supportes plus et les échangerais bien contre d’autres à la pause-café, ta récré depuis que tu es grand.

    Il va falloir reprendre tes marques tel le coureur sur la ligne de départ, les pieds dans les starting-blocks. Il va falloir remettre tes horloges culturelles en route, celles qui te jettent aux petites heures du matin au fond de ton lit, te réveillent trop tôt et te proposent parfois une micro sieste vers 13h et des soupières ou juste après ta journée de boulot. Il va falloir parce que là, je suis out et on est que m-juin. Comprenne qui pourra !


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  • Prendre le train et partir c’est toujours quoiqu’il advienne, arriver quelque part au bout du voyage, un quelque-part qui, parfois, souvent a les traits noir-poussière d’une grande ville. Arriver au bout du voyage, c’est mettre un pied puis deux sur un quai, un pied parmi les pieds. C’est se glisser dans une foule, dense, pressée, qui avance d’un pas lent faute de mieux, qui trépigne et cherche à se faufiler, à gagner des places pour finir sur un hypothétique podium avant d’allumer un clop où des clopinettes.

    Arriver au bout du voyage, c’est lever la tête au ciel à la recherche d’indice, de directions à prendre ou juste pour humer le nouvel air qui nous est offert. Arriver, c’est se confronter aux autres, aux autres arrivants et aux autres tout court aux allures de gorille. Ceux qui sont là, arrivé.es avant nous ou là depuis toujours. Ceux qui comme nous sont à cet instant, utilisateurs de la Gare, de la Gare et de ses environs. Ces autres-là, parlent parfois tout seuls, et psalmodient des vers que personne ne comprend. Ces autres-là ont des baluchons en guise de vie, des baluchons dans lequel ils entassent des bouts de leur vie, une couverture forcément de survie, deux photos, un bracelet aux perles de bois usées, des baluchons boite à souvenir. Et puis il y a les baluchons boite à espoirs, de ceux qui migrent, de ces migrants qui attendent dans une toile de tente, dans une toile d’entente comme une nappe à carreau fraternelle, qui attendent un moov’, un nouveau départ, vers plus loin encore. 

     La Gare, c’est aussi des kilomètres de kebab salade tomate oignon sans avec ou sans sauce blanche et une pointe de harissa. Ces  bouibouis de rien font face quand la grande ville est une mégalopole, une de ces mégalopoles qui d’la racontent, à de grandes brasseries où le bois des tables et chaises se marient au zinc du comptoir, ces brasseries aux serveurs en livrées impeccables, noires et blanches comme les images d’un film d’antan.

    J’aime ces gares, lieu de rencontres improbables aux pickpockets virtuoses, j’aime ces gares où l’on arrive et dont on ne repartira parfois jamais. J’aime ces gares à la tombée de la nuit quand les fleurs de tilleul embaument le coucher de soleil. Les vacances approchent, ton sac, ta valise t’attendent. Le compte à rebours est lancé et moi je reviens demain.


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  • Je sais, on me l’a dit, chaque matin, juste avant l’énoncé de mon sujet, il vous arrive d’avoir des sueurs froides. Mais de quoi va-t-il bien nous parler aujourd’hui, vous demandez-vous. Mon rapport à l’actu, ma lorgnette, si j’ose l’appeler ainsi, est, il est vrai assez imprévisible. Parfois comme tout éditorialiste, croulant sous une pile de journaux sans cesse renouvelés, je plonge sur les gros titres… Et parfois pas. Pour espérer abandonner les manchettes de la presse locale ou nationale, il faut oser prendre le temps de perdre son temps à plein temps, sans pour autant être encore à la retraite.

    Oser s’enfuir dans un rayon de lumière, prendre la tangente dans l’entrebâillement d’une fenêtre ou juste regarder un tas de papiers faire corps sur un guéridon au loin et y trouver un sens, y deviner une structure sous-jacente, y lire même parfois un masterplan divin, sont quelques-unes de mes solutions. Ce sont mes remèdes à moi, mes remèdes face aux maladies, aux germes qui tapissent le monde du travail désormais. Pour ne pas s’abimer en plein burn-out comme un vieux chalut déclare des avaries dans sa coque en pleine mer, pour ne pas boire la tasse face à une surcharge de travail qui très vite bousille un à un, tous nos repères. Pour ne pas se laisser envahir par le bore-out, s’enfoncer dans l’ennui en français dans le texte, ou ne pas s’enliser dans le beaucoup plus récent mais déjà très tendance brown-out, le désengagement au travail ; la perte de temps en pleine conscience est une bouée à laquelle chacun de nous peut se raccrocher.

    Perdre son temps à plein temps sur un temps donné est quoiqu’on en dise du temps de gagné. A l’heure du télétravail, le temps qu’on passe à faire la vaisselle, pour ceux et celles qui la font encore et ne délèguent pas à une machine cette tâche répétitive et souvent rébarbative, le temps de la vaisselle devrait être par exemple comptabilisé dans nos heures de travail, car combien de tensions ont été dénouées, combien de solutions à des problèmes inextricables trouvées lors de ces vaisselles. Et je ne cite que la vaisselle. Mais la liste est longue. Ces tâches s’appellent des manies, elles peuvent sembler stupides, régressives, abrutissantes, mais elles offrent le loisir de la roue libre au cerveau qui ne demande pas mieux et peu ainsi libérer tout ce qu’il ne livre pas à l’accoutumée. Sur ce j’vous laisse, j’ai la vaisselle du p’tit dej’ qui m’attend.


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  • Ces derniers mois ont été très difficiles pour moi. Tant psychologiquement que physiquement. Des mois presque insoutenables. J’étais irascible, énervé, tendu parfois même anxieux. Mes nuits étaient agitées et mes journées plus longues qu’un jour sans fin. La raison de ce chambardement : la fermeture des salles de sports. Rien ne m’interdisait d’enfiler mes baskets et de partir courir le long des rues de la cité phocéenne ou dans les calanques environnantes. Rien, mais le cœur n’y était pas. Depuis cette foutue Covid qui a tout perturbé dans ma vie, comme à l’échelle du monde entier, j’étais apathique. Mes rondeurs ont failli en profiter. Je ne sais comment, je suis arrivé à maitriser la progression de mon tour de taille, à limiter les avancées de ma bedaine. Un geste de survie probablement. 

    Et puis depuis hier, j’ai enfin pu revenir en salle, reprendre l’entrainement. J’étais fébrile, l’envie de tout défoncer en quelques minutes dans le respect des gestes barrières, à bonne distance, masqué comme il se doit. L’envie de tout faire et en même temps, la crainte du claquage ou du mauvais coup, une Benzemite comme on appelle ça, parait-il, la crainte du truc qui ruine ton retour et te cloue dans un fauteuil pendant quelques jours voire plus, si la malchance est au rendez-vous, si la scoum t’accompagne. Alors, j’ai été prudent d’autant que je n’ai pas le staff médical de l’équipe de France, juste un toubib, mon toubib qui fait du mieux qu’il peut avec son patient, moi en l’occurrence, impatient de retrouver son sport préféré, de reprendre l’entrainement, de faire de longue traversée en apnée, en apnée du sommeil. Oui, hier, je suis retourné en salle, m’installer sur un de ces confortables tapis de sol où certains font des assouplissements pendant que d’autres soulèvent de la fonte, pour faire ma sieste, tranquillement paisiblement sans qu’aucun de mes enfants ne viennent me déranger, loin de tout téléphone et autre perturbation extérieure. Ici, personne ne parle. Chacun est focus sur son truc et moi mon truc c’est la sieste. Que c’était bon. Avant de vous laisser et de vous retrouver même heure, même fréquence lundi, je citerai juste Rambo qui déclarait : « le sport abime le corps », et il n’avait pas tort. Une sentence qui naturellement est devenue ma devise. 


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  • Il paraît que tout a commencé par une histoire de graines ; oui, de graines que le papa a mis ou pas d’ailleurs dans le ventre de la maman. Mais comme pour l’œuf et la poule, on n’a jamais vraiment su qui du papa et de la maman ou de la petite graine était au niveau 1 de l’histoire, puisqu’il est clair ce n’est ni une cigogne, ni un chou qui sont la cause de tout ça. 

    Certains nous ont même raconté qu’au début, au début de l’histoire, au commencement comme ils ont dit, au commencement était le verbe. Le verbe, avant même la graine ou le binôme papa maman, maman maman ou papa papa tant qu’il y a du désir et de l’amour moi j’adhère, le verbe donc, avant tout autre chose serait donc la cause principale, le préambule pour les littéraires, l’axiome pour les scientifiques de tout ce bordel ambiant, de la vie en fait. Tout serait donc une histoire de graines ; petites, toutes petites ou maousse costauds, de graines sexuées, qui de graines en graines égrènent la vie, une histoire d’ovules et de spermatozoïdes, de reproduction sexuée si on doit appeler un chat un chat et une souris verte une souris verte ; mais aussi de graines non sexuées pour ce qui est des végétaux. 

    Il est donc question de multiplication asexuée et de multinationales qui se sont appropriés le plus vieux mécanisme au monde, celui de la vie. Un décret de loi de 1981 interdisant la commercialisation de semences hors catalogue officiel, des semences libres et paysannes. 

    Je vous raconte tout ça ce matin, à 7:40 si vous aviez oublié ces mécanismes, car en cette année 2021 devait être mis fin au monopole de semenciers et grainetiers, des Bayer, Monsanto et autres Vilmorin.

    En effet, une loi votée au Parlement en 2018 devait prendre application en 2021. Une belle victoire pour ces défenseurs de la biodiversité qui espéraient, attendaient cette date de pieds fermes. Sauf, que la victoire fut éphémère pour nos défenseurs de la liberté de planter. Ils ont rapidement déchanté, le Conseil Constitutionnel annulant dans la foulée 23 des 98 articles de la loi Egalim, soit un quart du texte de loi, au prétexte qu’ils étaient anticonstitutionnels. Ainsi le fameux article 78 sur les semences et d’autres comme le 86 sur l’intégration de la biodiversité et de la préservation des sols à l’enseignement agricole, ou l’article 43 sur l’étiquetage des miels composés de mélanges passèrent à la trappe. Donc aujourd’hui rien n’a changé. Malgré le désir exprimé lors des Etats Généraux de l’Alimentation. Le combat reste à mener si on ne veut pas que la diversité végétales, celles des tomates comme des citrouilles se réduise à peau de chagrin pour faire les choux gras et un max de blé celui sonnant et trébuchant de quelques industriels.


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  • Marseille, la ville de la tchatche, se raconte par ses auteurs qu’ils s’appellent Blaise Cendrars, Jack London, Jean-Claude Izzo ou Claude McKay. Ce dernier, jamaïcain de par sa naissance et américain pour ce qui est de ses papiers est une des figures du Harlem Renaissance, le mouvement culturel afro-américain de l’entre-deux guerres aux Etats-Unis. 

    Connu pour Banjo, un roman sans intrigue, qui s’attache à raconter la vie à la Fosse, ce quartier réservé comme on disait à l’époque à Marseille, Claude McKay revient dans toutes bonnes librairies avec Romance in Marseille, traduit de l’anglais et publié par Heliotropismes, une maison d’édition marseillaise, pratiquement 90 ans après son écriture. Je vous passe les détails cocasses de cette parution tardive, de ce jeu de piste, le journaliste, homme de lettres et de musique Armando Coxe qui est au centre de cette fabuleuse aventure, les raconte un à un dans la préface, préférant m’attarder à 7:40 et des poussières sur cette histoire inspirée d’un fait réel, celle d’un passager clandestin découvert lors de sa traversée vers les Etats-Unis, et maintenu durant le reste du voyage dans la salle de refroidissement des moteurs, séjour qui lui vaudra à son arrivée sur la terre promise d’être amputé des deux jambes. Je ne vous divulgâcherai pas les rebondissements, et il y en a, de la vie de cet homme, de ce “Pieds coupés” comme le surnomment ses collègues pour m’attarder sur ce qui fait à mes yeux la modernité de ce roman où chacun des personnages est libre d’être ce qu’il est, Personne n’y est enfermé, limité par une couleur de peau, des origines ou une classe sociale. Bien sûr, toutes ces considérations influent mais ne sont pas déterminantes. Aucune parano identitaire, aucun suprémacisme de quelques couleurs qu’il soit, ne vient entacher leur imaginaire d’hommes et de femmes. Héros libre d’un monde qui ne l’était pas et qui ne l’est toujours pas, les personnages de ce ”Romance in Marseille” traversent les époques sans prendre une ride. Si la Fosse n’existe plus, bombardée par les Allemands à la demande des autorités marseillaises qui concevaient ainsi leur projet d’urbanisme, ses héros, gens de peu, sont toujours l’âme de cette ville populaire entre mer et collines. 


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  • Pour vous rien n’a changé, je suis là fidèle au poste comme tous les matins à 7:40 du mat. Tout le monde est tellement habitué à ma présence, qu’on ne prête même plus attention à moi, je me faufile sur les ondes, me fond dans le décor, tout le monde pense que je suis éditorialiste, mais en fait, je l’avoue, j’suis espion, un espion high tech, un espion 3.0 depuis que j’ai découvert sur des sites marchands tous les ustensiles de ma panoplie d’espion. Car pour être espion, il faut le stylo caméra full HD, le mini tracer GPS, la prise USB avec micro intégrée pour écoute à distance. Il faut voir sans être vu, entendre ce qu’on ne voudrait pas que j’entende. Il faut surveiller, pister et amasser des données parfois, souvent en dehors de toute légalité. 

    Alors j’espionne ma boulangère pour vérifier qu’elle rend toujours bien la monnaie, j’espionne mes enfants pour m’assurer qu’il change bien de chaussettes tous les jours et surtout je contrôle que personne ne m’espionne… car l’un ne fonctionne pas sans l’autre, comme une sorte de joker, d’increvable au jeu des 1000 bornes… c’est un marché, un bizness, un juteux bizness qui fait des heureux et forcément des malheureux. L’espion est partout. Dans le rap game comme en politique, chez les industriels comme chez le vendeur de weed. L’espion est même au coin de ta rue en toute légalité. Certains pensent même qu’il est dans la caméra de ton ordi en toute illégalité ou dans les cookies, oui dans les cookies de ton ordi pour rafler les miettes du gros gâteau ! 

    Tout le monde est donc un agent secret et on aime ça. Pas de doute là-dessus, il suffit de constater les succès d’audience des émissions de la téléréalité. Car pour être espion, il être voyeur… c’est pourquoi j’aime la radio, le média qui s’écoute librement et dont on fêtait le centenaire cette semaine, un anniversaire que je n’avais pas vu venir et que j’ai donc failli louper. 

    Bon anniversaire à la radio et à lundi car demain c’est vendredi et ce que je fais, ce que je dis le vendredi est top secret !


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  • Je me souviens qu’un jour il y a quelques années, une amie attablée dans une gargote aux embruns marins me disait entre poisson, dessert et café que le petit appartement près de la gare dans la capitale où elle vivait depuis presque toujours, était enfin à elle. Qu’elle avait fini de payer mensualités comprenant principal et intérêts et que son prix, celui du marché précisait elle, avait largement augmenté. Elle n’en tirait aucune gloire, ne pensant pas le revendre, car se trouvant suffisamment bien dans ce cœur de ville populaire, en tout cas il le fut. Elle s’étonnait que dans cette ville fortunée au prix du mètre-carré élevé, dans cette élégante capitale, des hommes, des femmes et enfants puissent vivre ainsi sans que les pouvoirs publics ne soient choqués par cet état de fait. Qu’ils ne se posent des questions et surtout ne trouvent prioritairement des réponses à ce qu’à n’en pas douter, ils devaient avoir noté comme elle. Dans sa capitale ou dans la mienne, le constat est le même, même si le prix du mètre carré est un peu moins élevé ici.

    Tout près de la gare St-Charles, sous les escaliers majestueux qui dégoulinent vers la Ville et son tumulte, vivent des hommes et des enfants, dans des tentes ou des voitures dont on ne fait plus le plein depuis bien longtemps, Ici, sous cette architecture de fer et de pierres vivent des personnes originaires d’Afrique de l’Est et l’Ouest pour la plupart, des majeurs et des mineurs. Régulièrement la Police vient subtiliser ses abris d’infortune, et cela, sans décision de justice, embarquant le peu d’intimité qu’ils arrivaient à préserver et les quelques effets en leur possession ainsi que les éléments des dossiers que ces êtres humains constituaient pour s’imaginer un avenir dans les clous, plutôt que dans l’illégalité. 

    Il faut savoir que sans décision de justice, il ne peut avoir d’expulsion. Des lois protègent les habitants de ces abris d’infortune, des lois les protègent ainsi que leurs biens. Il serait bon que nos forces de l’ordre fassent respecter l’ordre, plutôt que le désordre. Une plainte devrait être déposée dans les jours à venir pour vol, espérons que la justice ne trainera pas trop. L’humanité n’est pas une option, mais un devoir auquel nous avons tous droits et auquel nous sommes tous astreint.


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  • Connaître son animal totem, c’est avoir conscience qu’au-delà, de notre personne, de notre corps et notre esprit, chacun d’entre nous est lié à un ou plusieurs esprits animaux, et que ces esprits animaux nous accompagnent tout au long de notre vie, mieux ils peuvent nous guider quand on a perdu notre route, ou quand on est juste en train de marcher à côté de nos baskets. L’animal totem est une représentation spirituelle héritée de la mystique amérindienne. C’est une des choses que ne nous ont pas ramenées Christophe Colomb et ses amis, car pour cela, encore auraient-ils fallu qu’ils s’intéressent aux peuples qu’ils rencontraient, au lieu de les exterminer et de piller leur or et autres ressources négociables ici. 

    Le bon sauvage n’était pas digne d’intérêt, heureusement à en croire les prêcheurs d’antan avec missels et fusils, l’évangélisation lui a donné forme humaine et esprit. Sauf, que lui n’avait rien demandé… surtout pas d’esprit dont il ne manquait pas. Car lui savait qu’il était protégé, chouchouté, dorloté par son ou ses animaux totem. Des animaux totem qui l’avait choisi et non l’inverse. Ainsi, il se savait, lui et sa tribu sous la protection la protection du cerf, du pic-vert, du saumon, de l’ours, du corbeau, du serpent, de la chouette, de l’oie, de la loutre, du loup et du raton laveur comme ajouterait Prévert à cette longue liste. Ces animaux sont les fées de nos contes de fées, celles qui se penchent sur nos berceaux, des fées, pleines de poils ou de plumes, des fées bienveillantes. Les connaître, c’est, parait-il, se donner la possibilité d’entendre leurs conseils, de bénéficier de leurs enseignements, de laisser entrer la magie dans nos vies. 

    Moi, ça fait des années que mon animal totem est le requin. Un gentil requin souriant, avenant avec un chouya de mordant, comme une pointe de harissa ajoutée à la dernière minute pour relever le plat. Un requin qui, avec les confinements à répétition, a peu à peu laissé place à l’escargot. Par manque de rythme. Parce qu’à ne plus rien faire, on laisse tout glisser sur un filet de bave. On prend son temps à deux mains, sa maison sur son dos et on avance tel Raymond Barre un mercredi de conseil des ministres. Les plus jeunes iront chercher la ref’. Désormais sous la protection de l’escargot, j’aimerais que dans les minutes qui viennent au moins, vous m’appeliez Baba Snaaily, Snaaily de “snail”, l’escargot en anglais, avec deux “a”, sans raison particulière, juste parce que j’aime ça.


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  • Chaque année, c’est là même chose, je les oublie. On les oublie comme s'ils n’avaient jamais existé, comme si le dernier croisé à la fin de l’été, avait été l’ultime, comme si la famille moustique toute entière s’était éteinte faute de descendance. Je m’étais laissé à penser que le bourdonnement de cet ultime moustique avait été son chant du cygne, comme si un créateur tout puissant, appelle-le, invoque-le comme tu voudras, tu as l’embarras du choix, comme si un créateur tout puissant ou un insecticide surpuissant, de préférence un de ceux pour les bêtes qui font bzzzz avait définitivement anéanti cet olibrius volant et piquant, ce suceur de sang, plus énervant de nuit qu’une d’insomnie, plus irritant qu’une soirée déconfinement chez ton voisin de 23, 24 ans. 

    A 7:40 passé, je dis mollo sur les fléaux. On a déjà assez à faire avec le coronavirus, les violences conjugales, la fermeture de discothèques pour ne pas ajouter le moustique et pire le chikungunya, la dengue, la filariose lymphatique et toutes les autres maladies ou simplement désagréments causés par le moustique. Par fidélité à ma mission quotidienne, je devrai vous dire que c’est avec bienveillance et sans haine, que j’ai accueilli son bourdonnement à mes oreilles, que je me suis dit : enfin l’été, enfin temps de remiser ma couette de ressortir mes tongs après une première tentative très vite avortée du fait du dérèglement climatique car appelons un chat un chat et un bordel climatique, un dérèglement climatique plutôt qu’un réchauffement climatique. Car le réchauffement pour nous habitants et habitantes des zones tempérées est juste synonyme d’un automne-hiver-printemps plus doux et d’un été caniculaire, mais rien de pire. Alors que l’avenir est au grand n’importe-nawak climatique autant le savoir. Un grand n’importe-nawak climatique qui conduira tôt ou tard des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sur les routes pour espérer survivre. Qui sait même toi qui n’aime les migrants qui n’aime pas les personnes déplacées devras-tu un jour, ou peut-être une nuit prendre la route.

    Mais revenons à cet intrépide moustique qui m’a pourri une partie de la nuit, à ce premier moustique d’une longue liste qui va, lui ou ses frères, l’été durant, “disturber” mon sommeil, je pense que j’ai, sur le coup de 5h du mat, sans haine aucune mais avec beaucoup d’énervement, fini par le coincer, entre le drap du matelas et ma main, à moins qu’il ait profité de cet appel d’air pour voler vers d’autres chambres enquiquiner mes minots par exemple que je remercie. 


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  • Quand j’étais minot, je rêvais, on rêvait de devenir journaliste, vétérinaire, pompier, voire footballeur. Quand j’étais minot, je voulais être Squaaly reporter comme Tintin. Je voulais vivre des aventures de dingues : Squaaly en Franche Comté, Squaaly et les Limousins, Squaaly au pays des Bayroutistes… Mais ça, c'était avant ! Et aujourd’hui, je suis éditorialiste au Nova jour se lève, la première matinale de France… 

    Oui la première matinale de France à avoir osé le pari du Baba Squaaly se confie sans haine, 4 jours par semaine. Mais les minots d’aujourd’hui, eux, à quoi rêvent-ils ? 

    On me dit, on me souffle dans l’oreillette qu’ils sont nombreux à s’imaginer youtubeurs, à se projeter influenceurs dans le monde d’après, le monde d’après leurs études pour peu qu’ils en fassent. Ils sont un moulon comme on dit à Marseille à s’inventer des vies devant un caméscope pour finir dans un écran d’ordi ou de smartphone, suivi, liké, adulé, recherché par des milliers de fans, des dizaines, des centaines de milliers de fans. Ils rêvent de donner leur avis, faut dire que si comme si comme moi ils ont élevé à coup de : « Tu parleras quand tu seras grand », je comprends que dès les premiers poils au menton ou sous la ceinture, ils aient envie de l’ouvrir !

    Youtubeur, c’est un bon job. Tu n’as pas gagné le prix de l’Eurovision, pas mis un but en final de coupe du monde, pas même sauvé un gamin qui chute du 5ème étage, pas plus que tu n’as le découvert le moindre petit vaccin. Non, tu n’as rien fait de tangible et tu as un statut de demi-dieu. Tu es approché, chouchouté par des marques ou des agences de pub pour dire du bien, pour dire du mal. Ton avis compte. Et comme les bons comptes font les bons amis, tu es prêt à tout, à tout dire pour peu que ça serve ta notoriété ou ton compte en banque. Tu pourrais même déglinguer le vaccin Pfizer, si on te le demandait… 


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